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Le Monde de Dùralas


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 [Personnel]Dernières pensées d'un condamné

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MessageSujet: [Personnel]Dernières pensées d'un condamné   [Personnel]Dernières pensées d'un condamné EmptyLun 3 Sep 2018 - 12:08
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Dernières pensées d'un condamné


[Personnel]Dernières pensées d'un condamné Barbe_11



Ces barreaux, sonnant le glas de ma liberté, laissent l'eau scintillante de l'Hukutav parcourir leur peau métallique. Seul spectacle que m'offre Alquateraze, cet écoulement revête les geôles d'un aspect lumineux dans cet enfer souterrain. Les torches illuminent sinistrement les visages durs des bourreaux, des gardes, et des condamnés. Ceux-ci me peinent, ma dulcinée.

Il y a d’abord les nouveaux arrivés. Ils ne se rendent pas compte, ne comprennent pas. Ils hurlent, pleurent, implorent, supplient les gardes afin d'obtenir un quelconque bien. Ils ne savent pas que le doux soleil n'atteindra jamais plus aucun de nous, que les rats sont les êtres avec qui nous aurons la plus grande sociabilité avant notre trépas, que nos déchets et nos dépouilles ne sont retirés que ponctuellement deux fois par mois, que l’odeur de ces derniers est notre meilleur atout en ces lieux. En effet, lorsque les vers découvrent la chair des défunts, lorsque les mouches parviennent à se frayer un chemin jusqu'à nos urines et surtout lorsque nous prenons conscience de cela, nous savons que nous sommes en vie.

Ensuite vient le temps de la résignation. Les pauvres âmes qui, jusqu’alors, geignaient de désespoir, se rendent compte qu’ils n’étaient qu'au commencement. Ils apprennent alors le silence. Durant quelques jours, nous ne les entendons aucunement. Ont ils seulement la force de pleurer leur ancienne vie ? Bien souvent, ils sont trop épuisés, ou bien en sous-nutrition. Savais tu, ô élue de mon cœur, que les victuailles ne nous sont apportées qu’une fois par semaine ? L’organisation des vivres est alors propre à nous autres. Les nouveaux venus, par leur relative innocence et grande ignorance, sont bien souvent trop impétueux, consomment le tout en quelques jours, et jeûnent le reste de la semaine. Certains en meurent, et le cycle de l’odeur connaît une nouvelle jeunesse.

Ceux qui survivent sont alors conscients de leur situation, et deviennent les êtres les plus détruits de ce monde. Que j’aimerais que tu puisses les connaître, ma promise. Ces pauvres gars ont besoin de toi. J’ai besoin de toi. Leurs larmes me rappellent notre histoire, mon histoire. Bien souvent, ils ne tiennent pas le choc et tentent de mettre un terme à leur souffrance. Récemment, un ancien camarade, avec qui j’avais vogué maintes fois, y est parvenu. Il s’est jeté, tête en avant, contre les barreaux de sa cellule lors de la relève des gardes. Seize charges furent nécessaires pour qu’il décède d’une hémorragie. Le cycle de l’odeur reprît alors.

Enfin, les derniers, résistant à la tentation de céder à la facilité, rejoignent ma position. Enfermés, nous savons pertinemment que notre fin arrivera en ces sombres lieux. Ici, au plus profond étage d’Alquateraze, la perpétuité nous est garantie à tous dans ces geôles crasseuses. Le silence et l’économie de nos forces sont alors notre priorité. Assis en tailleur, j’attends. Le suicide ne m’attire pas, je n’y vois aucune rentabilité. Qui sait ? Peut-être la Mer souhaitera me récupérer, détruisant ces barreaux scintillants qui me gardent en captivité. Le destin, qui t’est souvent bien proche, ô mon aimée, a, pour nous tous, une voie différente. Il n’est pas exclus que notre bonne étoile nous sourient à nouveau. Ainsi, nous attendons. Les plus ingénieux d’entre nous sont même parvenus à récolter l’eau coulant sur nos barreaux afin de se créer des réserves. Nul doute que cette eau est polluée et mauvaise pour notre corps. Mais ce lieu tout entier est malsain. L’air est irrespirable, infesté d’odeurs et alourdi par notre position sous-marine. La nourriture, à la limite du comestible, nous maintient à peine en vie pour la semaine. Je regrette l’époque où toi seule nourrissait mes rêves les plus fous, et dont chacune de mes respirations débordait de ta présence.

La longue attente composant mon quotidien me permet de revivre mentalement mon histoire. La fougue de ma jeunesse passée à te séduire et à t’adopter, nos longues péripéties main dans la main, la rencontre avec d’autres individus t’ayant dans leurs vies, le partage de ta personne au sein de notre communauté, et l’extase de notre vie de rêve. Puis, la chute.

En mon for intérieur, je sais que je n’étais pas mauvais. Je ne voulais pas, en premier lieu, de mal à autrui. Je ne te voulais que toi. Ma culture, ma passion, mon désir fatal pour toi sont réels, encore aujourd’hui, à l’instant où je griffonne ces quelques mots. Obtenir un bout de charbon et un parchemin m’a demandé deux mois. Deux mois, te rends tu compte ? N’est-il pas ironique que je me souvienne du temps que j’ai mis à récolter ces quelques ustensiles, alors que même la durée de mon actuelle captivité m’est inconnue ? Une douce ironie. Si ma gorge n’était pas continuellement si sèche, je rirais presque de ma situation.

Non, décidément, je ne me considère pas comme ayant été mauvais. Je déplore qu’ici bas, nous châtions les êtres ayant une justice différente que celle de la civilisation. Ils ne te connaissent pas, ou bien affectionnent une facette de ta personnalité que je ne découvrirai jamais. Tout comme ils ne percevront jamais celle dont je suis tombé amoureux. Ma vie se résume à leurs yeux à débauche et cruauté. Moi, un dépravé qui tuait et forniquait au gré de ses envies. Jamais je n’ai souhaité autre amour que le tien. La chair et ses plaisirs faisaient partie de ma vie, mais n’ont su me combler comme tu l’as fait. Tu le sais bien, n’est ce pas ? Ta prépondérance en mon être me poussait par ailleurs à désirer ces danseuses de la taverne, et parfois même ces gredins de taverniers, et toujours à vivre comme je l’entendais. Quel mal pouvait-il alors y avoir ? Ces gardes, ces juges, ces rois et leur justice… Ils se mettent des œillères et souhaitent imposer les mêmes à tous les êtres. Je les ai refusées, et pour cela ils m’ont traqué, nous ont traqué. Avons nous alors eu tort de défendre notre idéologie commune et notre désir pour toi ? Sans doute trouveras tu mon raisonnement biaisé et bien trop subjectif, et je te prie de m’en excuser. Ces murs, cette pression psychologique me font perdre la tête. J’ai besoin de toi.



Cette lettre n'a aucun sens, aucune utilité. Jamais tu ne liras ces mots. Jamais je ne te retrouverai. Je t’ai perdue à jamais, ô séduisante Liberté.


Barbe Grise

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