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Le Monde de Dùralas


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 Annales du Chasseur

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Brendan
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Brendan

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MessageSujet: Annales du Chasseur   Annales du Chasseur EmptyVen 10 Aoû 2018 - 2:23
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Chapitre 1: Exil


C'était une chaude nuit d'été, dans la capitale humaine nommée Stelleraë, dans un des cellules du palais royal, loin sous terre. Là, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, un homme en robe noire se tenait assis, sur une chaise en fer, ligoté et en piteux état. Après les régulières séances de tortures qu'il avait subi, il était inespéré de lui soutirer plus d'informations, mais pourtant son tortionnaire persistait. Non pas par cruauté, bien que nous ayons tous un penchant pour la violence, mais plutôt par amour pour son jeune roi et la lignée qu'il représente. En effet, nous étions à ce moment là à une époque où le chauvinisme et la loyauté envers la Couronne n'était pas rare, malgré les divers et éternels complots des nobles pour grapiller un peu plus de pouvoir. Deux camps semblaient s'affronter, entre ceux qui oubliaient leur humanité pour l'Humanité, et ceux qui oubliaient l'Humanité pour leur humanité.
Le tortionnaire, portant les couleurs de cette secte de fanatiques que l'on appelait Inquisition, avait le visage fermé à toute émotion. Avait-il prit du plaisir à le torturer? Le faisait-il à contre-coeur? Tant de questions qui n'auraient jamais leur réponses.
L'inquisiteur s'approcha, tirant sans ménagement sa proie par les cheveux en lui disant, la mâchoire serrée par la colère que lui offrait la résistance inhabituelle du torturé:

"Je te le demande une dernière fois, vermine. Qu'as-tu fait à la reine?

Au loin, trop loin pour qu'un simple humain puisse le percevoir, un bébé se mit à crier, ouvrant pour la première fois ses poumons au monde.
Le torturé hurla lui aussi, mais d'un rire dément, malsain et rauque. Un rire qui aurait ébranlé le plus sain et stable des hommes. Il dit alors, de sa voix erraillé et vicieuse:

"Ahahahaha! Il est trop tard pour que vous soyez sauver. La Malédiction a fonctionné! L'enfant tant attendu est enfin là! Priez, mortels, priez, car c'est la seule chose que vous pourrez faire quand nos seigneurs-..."

D'un vif coup de dague, l'Inquisiteur trancha la gorge de l'hérétique qui agonisa lentement, un sourire ensanglanté sur le visage. Il avait eu ce qu'il voulait. Il savait maintenant ce qu'avait fait ce cultiste à la reine, ou plutôt à l'enfant qu'elle portait.
L'Inquisiteur se plongea un instant dans ses souvenirs, le jour où il avait mis la main sur cet illuminé.

L'air était chargé d'humidité quand on était venu me chercher, tard dans la nuit, en pleine période de pluie. Je m'en souvenais précisément, car il pleuvait peut être une fois tous les cinq-six ans à Stelleraë. On était venu me voir pour me demander de torturer un cultiste qui aurait peut être un lien avec les démons. Cela faisait vingt ans que j'avais voué ma vie à défendre le peuple de Dùralas face aux engeances du Pandémonium, et il m'était arrivé plusieurs fois d'avoir à faire à des cultistes. Des humains, ou autres humanoïdes, qui avaient décidé de sacrifier leur humanité au profit du pouvoir. A peine mieux qu'un démon selon moi.
Néanmoins, quelque chose avait su retenir mon attention cette nuit là, car celui qui était venu me chercher me confia que l'ordre émanait du roi lui même. Le jeune roi Brendan avait ordonné lui même de soutirer des informations à un vulgaire cultiste? Je savais qu'il n'avait pas beaucoup d'expérience pour ce qui était de diriger, mais aux échos que j'avais entendu de mes pairs nobles, il avait déjà l'âme d'un roi. Peut être pas par ses prouesses guerrières, mais par l'ardeur avec laquelle il comptait redresser Stellaraë.
Ce n'était un secret pour personne après tout, la capitale humaine allait mal. Les complots et les coups dans le dos n'avait pas cessé de mettre à mal la royauté et le peuple, pour accorder toujours plus de pouvoirs aux nobles qui tels des charognards autour d'un morceau de viande se disputaient le pouvoir. C'était d'ailleurs une des raisons qui m'avaient poussé à rejoindre l'ordre de l'Inquisition. Afin d'échaper à ce cercle vicieux qui avait coûté la vie à nombre d'entre nous, et qui continuait de détruire peu à peu notre civilisation. Je n'étais pas particulièrement altruiste, et j'avais fait dans ma carrière des choses qui, si elles avaient été sûe, m'aurais valu la potence sans jugements. Parfois simplement pour survivre, d'autre fois pour conserver le confort que le statut d'inquisiteur me donnait. Mais le jeune roi, lui, semblait n'avoir que faire des sacrifices. Toutes les rumeurs que j'avais entendu sur son compte le décrivait comme quelqu'un qui n'avait pas peur de se salir les mains pour que la civilisation humaine ait un espoir. Des assassinats, des meurtres de masses, des guet-apens organisés. Il ne semblait reculer devant rien et même si ces rumeurs étaient ce qu'elles étaient, à savoir des rumeurs. j'avais l'intime conviction les rares fois où j'avais aperçu son regard qu'elles n'étaient pas si éloignés de la vérité. J'avais donc le plus grand respect pour cet homme qui, même s'il avait une vingtaine d'années de moins que moi, avait sûrement le coeur plus sombre encore que le mien, et ceux pour des raisons que je pensais noble.

Je pris donc le temps de m'habiller, d'enfiler ma robe de l'Inquisition, de quitter ma cellule et me hâtai de rejoindre mon supérieur, Daneb. Il avait le même âge que moi, mais certainement pas autant de scrupules, vu sa montée au pouvoir si fulgurante. Quoi qu'il en soit, il m'expliqua une fois que je fus dans son bureau ce qu'il savait du cultiste que l'on avait attrapé:

"Je vais être honnête, Corkas. Tu l'as sans doute entendu du messager que j'ai envoyé, mais cette requête émane d'au-dessus, et il y a une bonne raison à cela."

Il prit une pause pour siroter un verre de ce qui semblait être un vin stellarois de bonne qualité, avant d'enchaîner:

"Le mécréant que je vais te présenter tout à l'heure a été aperçu en train de filer hors du palais, avec ceci."

Il me tendit un collier, et la première impression qui me vint fut l'opulence. En effet, même pour un noble, ce collier était très richement décoré, avec des jades, des saphirs et des diamants sertis en abondance. La deuxième impression qui me vint cependant fut une étrange sensation de malaise, et Daneb le vit avant que je ne pûs mettre les mots dessus:

"Comme tu l'as remarqué, ce collier est empreint de magie démoniaque. Assez pour que même quelqu'un d'insensible à la magie tel que toi puisse le ressentir. Mais le fait le plus troublant, c'est que ce collier appartient à la reine. Oui, tu m'as bien entendu, à la reine."

Je plissai les yeux devant une telle révélation. Cependant, mon expérience me fit émettre un doute, que mon supérieur ôta immédiatement:

"Je vois à tes yeux que tu as émis les mêmes doutes que moi. J'ai donc dépêché une escouade de nos meilleurs mages démonistes pour vérifier si la magie ne venait pas de la reine, et ils en ont tiré la conclusion suivante: la reine est bel et bien empreint d'une magie démoniaque très difficile à percevoir, insidieuse, mais cela vient d'un maléfice. Elle n'est donc pas la fautive dans l'histoire, et d'après nos experts l'origine du maléfice est bien trop récente pour que le roi se soit acoquinée avec une cultiste.
Nous en avons donc conclu que c'est le cultiste que nous avons attrapé qui, à l'aide du collier, a ensorcelé la reine. Néanmoins, nos frères inquisiteurs n'ont toujours pas réussi à découvrir les effets exacts du sortilège. Il semblerait qu'il soit... quels mots ont-ils utilisés déjà... ah oui, "en stase".
"

Je fronçai les sourcils en digérant les nouvelles qu'il venait de me donner. Alors comme ça, la reine avait subi un maléfice d'un cultiste qui aurait, on ne sait comment, réussi à déjouer la vigilance de la garde? Cela me paraissait gros, et je ne voyais que deux explications: soit le cultiste, dont les intentions semblaient évidentes, avaient un pouvoir suffisant pour nous berner, nous autres inquisiteurs et la garde, soit quelqu'un était de mèche avec lui, et il appartenait à nous de le découvrir. Je fis donc part de mes hypothèses à Deneb qui tenta de me rassurer comme il put:

"Nous avons bien sûr dépêché une escouade d'investigateurs qui chercherons le fin mot de l'histoire quant au fait qu'un cultiste ait pû pénétrer l'enceinte du palais. Cependant, ton travail à toi sera de lui soutirer des informations, car nous craignons pour la vie de la reine, mais aussi du jeune héritier qu'elle enfantera d'ici peu. Ma seule directive est: tu as carte blanche."


Après un mois de torture, où tous les membres de son corps en avait pâti, j'avais enfin obtenu l'information tant espéré, mais pourtant cela me laissait un étrange sentiment doux-amer. J'allais devoir annoncer au roi que la menace venait de son propre héritier.

~~~

J’arrivai devant la porte de la salle d’accouchement au moment où les maïeuticiens sortaient, tous visiblement heureux que la reine ait eu un enfant. Dans leur tête, après tout, le royaume avait enfin un héritier, ce qui assurait la prospérité et la stabilité du royaume pour les dizaines d’années à venir. Sans savoir la réalité bien plus sombre cachée derrière cet heureux évènement, tout le monde devait en effet croire que nous avions enfin un prince héritier.
Je mis quelques secondes avant d’ouvrir. Comment allais-je pouvoir annoncer ça au roi ? Et puis, il n’y avait pas de preuve que ça soit réellement son héritier la source de cette magie démoniaque, si ? Mmh, il fallait me rendre à l’évidence, c’était la théorie la plus plausible. A l’intérieur, des gens parlaient, et je reconnus trois voix différentes. Celle de notre roi Brendan, celle de sa femme la reine Cassiopée mais aussi une troisième voix, que je ne reconnus pas tout de suite. Comment cela se faisait-il qu’ils n’étaient pas tout seul ? Un maïeuticien était-il resté avec eux ? J’allais bientôt en avoir le cœur net.

Je pris mon courage à deux mains et toquai à la porte, la mâchoire crispée. Je connaissais la bonté de notre roi, mais je ne pouvais imaginer ce qui allait arriver une fois que je lui aurais annoncé la triste nouvelle. Les voix se turent immédiatement, et après quelques instants j’entendis la troisième voix me lancer « Entrez ! »
J’ouvris donc la porte, et me retrouva nez-à-nez avec Bailey Keane, le Capitaine de la Garde Royale et grand ami de notre roi Brendan. Il avait les sourcils froncés, le regard autoritaire et la posture droite et fière qu’on lui connaissait. Derrière lui, dans un grand lit à baldaquin tâché de rouge se tenait la belle reine Cassiopée, à demi consciente et tenant dans ses bras une petite forme écarlate, que je devinais être le prince héritier. A ses côtés, lui tenant la main avec douceur, se tenait le jeune roi Brendan, un sourire aux lèvres, sourire qu’il fit aussitôt disparaître en me voyant rentrer, reprenant une mine plus stoïque.

Le Capitaine Keane me dit alors, aussi autoritaire que son air le laissait présager :

« Déclinez la raison de votre venue, inquisiteur. Ca a intérêt d’être important. »

Sans le vouloir, j’étais impressionné par ce grand homme à la prestance certaine, et je balbutiai donc en guise de réponse :

« Je… Euh… J’ai une grave nouvelle à annoncer au roi… »

Reprenant un peu mes esprits, je me raclai la gorge et dit d’une voix plus assuré, mais avec une teinte de regret :

« Votre Majesté… Votre fils… C’est lui l’origine de la magie démoniaque qui entoure la reine… »

Son expression passa instantanément du neutre à la colère. Fronçant les sourcils, il se leva en hâte et bouscula presque le Capitaine avant de m’agripper par le col. Bon sang, quelle poigne il avait. Il me dit alors, les yeux étincelant :

« Que dis-tu, inquisiteur ? D’où sors-tu de telles sottises ? »

J’ouvris grand les yeux, et mon cœur battait la chamade alors que je cherchais une explication qui pourrait satisfaire la curiosité – légitime, certes – du roi Brendan. Je finis par lui dire, n’osant même pas toucher son poignet pour l’inciter à reculer :

« Votre Majesté… Le prisonnier qu’on a capturé a tout avoué. Son but n’était pas la reine Cassiopée mais bien votre fils. Il l’a maudit avec de la magie démoniaque, et malgré ma non-affiliation à la magie, j’arrive à ressentir cette malédiction moi aussi… »

En effet, je percevais comme une menace tapie dans l’ombre, mais je doutais que les personnes ici-présentes ne perçoivent la même chose. Certes, je n’avais aucune affiliation à la magie, mais cela faisait des dizaines d’années que j’étais en contact avec la magie démoniaque, et c’est pourquoi un don était naturellement venu à moi au fil des années pour repérer ce genre de chose. Cette impression de menace ne venait pas de la reine, mais bien de l’enfant qu’elle tenait entre les bras.
La reine prit d’ailleurs la parole, et tout le monde se tourna vers elle :

« Cessez votre étreinte mon roi. Ce pauvre inquisiteur n’y est pour rien. »

Le roi, reprenant sa contenance, me lâcha avec un regard désolé, en même temps que je lançai un regard de remerciement à la reine. Cette dernière enchaîna, la voix fatiguée mais ferme :

« Vous supposez donc que toute cette machination que vous tentez de démêler depuis un mois aurait en fait comme but de maudire mon enfant, c’est cela ? »

« Notre enfant… » ajouta naturellement Brendan, qui avait l’air de plus en plus sur les nerfs à mesure que le temps avançait.

Je me raclai la gorge et refit un peu mon col de l’Inquisition avant de répondre, toujours sur un ton désolé :

« Je ne suppose pas ma reine, et j’en suis réellement navré… J’en ai l’intime et la plus profonde conviction. Je le ressens, et je l’ai entendu de la bouche du psychopathe que nous avons interrogé. »

Tout le monde, même le Capitaine de la Garde Royale, prirent une mine grave. Un silence pesant s’installa alors, et il sembla durer une éternité. Enfin, la reine prit la parole alors que le Capitaine Keane s’était adossé au mur, la tête baissée :

« Je ne peux me résoudre à abandonner Brendan… »

Le roi, des éclairs dans les yeux, frappa le sol du poing et lança :

« C’est de notre fils qu’il s’agit ! Bordel de merde ! »

Il se releva et se mit alors à faire les cent pas, cherchant certainement quel dénouement serait le moins triste dans cette affaire. Mais il n’y avait pas trente-six solutions. Si cet enfant représentait réellement une menace, il devait être exécuté. Cependant, je me gardai bien de partager mon avis.
Le Capitaine Keane prit soudain la parole, le ton réfléchi et sage :

« J’ai peut-être une solution. Elle sera coûteuse, bien sûr, mais il n’y a aucun moyen de s’en sortir sans sacrifices dans la situation actuelle. »

Le roi, qui semblait se calmer face à l’espoir que représentait les conseils de son ami, lui demanda :

« Qu’as-tu en tête, Bailey ? »

« C’est simple... lui répondit le capitaine. Nous exilons Brendan hors du château. Je me chargerais de m’occuper de lui jusqu’à ma mort, si tel est votre souhait sire. Je m’assurerais qu’il ait une belle vie, et qu’il ne tourne pas mal. Vous ne le reverrez jamais mais au moins il ne sera plus un danger pour les habitants de Stellaraë. Et il restera en vie. »

Le roi rentra alors dans une profonde réflexion, et la reine me demanda au même moment :

« Dites-moi, inquisiteur. Quelle est la nature de cette malédiction ? »

Je haussai les sourcils, surpris par la question. En effet, je n’avais même pas réfléchi aux effets réels de cette magie démoniaque – que je continuais à percevoir, insidieuse – mais une chose était sûre : ma conviction me prêchait que quels que fussent les effets de ce sortilège, s’il était d’origine démoniaque il fallait se charger du problème. J’aurais préconisé une exécution, même si tuer des nourrissons n’était jamais une tâche facile, mais l’exil était une solution aussi. Temporaire, car le jeune prince héritier – qui se nommait visiblement comme son père notre roi – finirait forcément par revenir pour revendiquer son trône. Et qui sait quels effets aura eu la malédiction sur lui ?
Je lui répondis donc finalement, simplement :

« Je ne sais pas précisément. Mais une chose est sûre, elle est dangereuse et mérite qu’on s’en occupe au plus vite avant qu’il ne soit trop tard. »

Le roi grogna mais finit par dire, à la suite de ma réponse :

« Tu as raison Bailey. Je le déplore, mais nous n’avons pas d’autres choix. En revanche, je t’interdis de déserter ton rôle de Capitaine de la Garde Royale. Tu es mon soutien le plus fidèle et mon ami le plus dévoué dans ce palais. Nous devrons choisir quelqu’un d’autre. »

La reine Cassiopée s’exclama alors, du tac-au-tac :

« Léana se chargera de s’occuper de notre enfant. Elle se débrouille en escrime, et c’est ma servante la plus dévouée. J’ai pleine confiance en elle. Même si j’aurais aimé qu’il en soit autrement… »

Tout le monde avait la mine plus grave encore maintenant qu’ils se rendaient à l’évidence : le jeune nourrisson ne pourrait rester au palais, et ils ne le reverraient jamais. Moi aussi, j’avais la mine grave. Même si mon devoir me disait de tuer le prince héritier pour assurer la prospérité du royaume, mon cœur me disait de laisser ses parents faire leur « deuil ». Ca devait être dur de perdre un enfant, même si je ne pouvais que l’imaginer.
Le roi se tourna finalement vers moi et me demanda d'un ton sérieux :

« Avez-vous parler de ceci à quelqu'un? N'importe qui, même votre supérieur ou quelqu'un que vous avez croisé dans le couloir? En avez-vous parler à quelqu'un? »

Je répondis rapidement la vérité en faisant non de la tête, et il reprit donc:

« Bien. Je suis désolé que vous ayez eu à vivre tout cela, inquisiteur… Malheureusement, pour la stabilité du royaume et pour que personne ne sache la vérité sur cette terrible histoire, nous allons devoir mettre fin à vos jours. Vous m’en voyez sincèrement navré. »

J’écarquillai les yeux en me rendant compte de ce que le roi venait de me dire. Comment ça, mettre fin à mes jours ? J’avais beau être loyal à la couronne, je n’allais certainement pas me laisser tuer pour les beaux yeux du roi !
Je répondis alors, bégayant, tout en me préparant à courir vers la porte de sortie :

« Comment ? Mais vous n’avez pas le droit ! »

Alors que j’allais me retourner pour fuir, échapper au pragmatisme du roi que je pensais n’être que des rumeurs, une immense douleur me traversa le cœur, et je vis avec horreur une lame ressortir de mon thorax, pleine de mon propre sang. En tournant lentement la tête, je vis le Capitaine Keane, le regard sincèrement désolé, qui venait de m’embrocher comme si je n’étais qu’un vulgaire sanglier. Il me dit alors d’une voix stoïque, avant que je ne sombre dans l’inconscience pour l’éternité :

« Je suis désolé, inquisiteur. Sachez que votre honneur ne sera pas sali. Partez en paix, brave défenseur du royaume. »

~~~

Lettre portant le sceau royal, rédigé par le roi lui-même à l’intention du chef des inquisiteurs


« Cher chef des inquisiteurs,

Nous venons de mettre à jour un complot d’une grande envergure, complot que votre homme Corkas a réussi à déjouer à temps, au péril de sa vie. Le collier empreint de magie démoniaque que portait notre bien-aimée reine Cassiopée première du nom était en fait un signal, un signal visant à attirer les sectaires démonistes au château et permettant de déjouer la vigilance des gardes. Sitôt qu’il arriva à faire cracher la vérité à notre prisonnier, il partit vers leur lieu de rendez-vous et parvint seul à abattre ses crapules. Malheureusement, il le paya de sa vie. Nous venons de retrouver son corps, empalé par un de ses vauriens, et il n’eut que le temps de nous dire, mot-pour-mot, ceci : « J’ai réussi à déjouer le complot visant à tuer la reine. Ces vermines sont mortes. Mais la lutte n’est pas terminée. Il faut que je me relève et que je continue mon combat au nom de l’Inquisition… ». Il s’éteignit à ce moment-là, et selon notre dévoué Capitaine de la Garde Bailey Keane qui était là au moment de sa mort, il avait dans les yeux la détermination d’abattre le fléau de l’Inquisition sur les démons et autres sectaires de tout Dùralas. Vous avez perdu aujourd’hui un brave homme, que son nom ne soit pas oublié et qu’une tombe lui soit accordé dans le Panthéon des Héros de l’Inquisition, aux frais de la couronne. Cette lettre vaut comme une garantie de l’achat du matériel nécessaire à la construction. Paix sur vous,

Votre roi,

Brendan III
»

~~~

Lettre adressée au Roi Brendan III, portant le sceau de l’Inquisition. Ecrite par un scribe de l’Inquisition.


« Votre Majesté Bienveillante Brendan III,

Je suis touché par les mesures que vous prenez pour honorer un frère de l’Inquisition. Il sera fait tel que vous l’avez décidé, et nous organiserons une cérémonie officielle pour le regretté Corkas, paix à son âme, dans le Panthéon des Héros de l’Inquisition.
J’ai appris il y a peu la tragique mort de votre enfant, lors de l’accouchement. Sachez que nous tous, à l’Inquisition, pleurons avec vous sa perte et que nous restons à la disposition de la Couronne quel que soit le service qu’elle nous demanderait. Dès le lendemain de l’écriture de cette lettre, tous les inquisiteurs qui ne sont pas en mission respecterons une journée de silence et de deuil pour notre prince héritier Brendan IV, et nous n’oublierons jamais cette perte dramatique pour le royaume.
Mes sincères condoléances à vous et Sa Majesté la Reine Cassiopée première du nom,

Votre serviteur éternel, I.
»

[Fin du chapitre 1]




"L'homme est son propre démon." - Proverbe indien

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Dernière édition par Brendan le Lun 21 Jan 2019 - 16:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Annales du Chasseur   Annales du Chasseur EmptyJeu 17 Jan 2019 - 11:38
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Chapitre 2 : Loyauté

♚ • ♚

Cela faisait maintenant trois jours que j’avais quitté le palais royal de Stellaraë, abandonnant par là même mon nom, « Adventi », pour ce jeune bébé que je tenais actuellement dans un joli lange en soie. Il dormait paisiblement dans mes bras, insouciant du bouleversement qu’il avait provoqué dans ma vie et celle de ses parents. Il m’avait enlevé le confort que j’avais jusqu’alors, il m’avait enlevé l’espoir d’un jour fonder une famille, il m’avait enlevé tout ce que je possédais. Ce nourrisson m’avait condamné dès le jour où il était né.
J’aurais pu le jeter tout de suite dans un ravin, en finissant une bonne fois pour toute avec ce petit monstre qui en plus était porteur d’une malédiction inconnue. La reine et le roi s’étant rendu à l’évidence qu’ils ne le reverraient jamais, le tuer ne changerait rien pour eux, et m’ôterait un fardeau lourd à supporter. Mais deux choses m’en empêchaient : son innocence présumée, et la loyauté indéfectible que j’avais pour sa majesté Cassiopée.

Faisant attention qu’il n’y ait pas ni serpent ni scorpion pour venir troubler son sommeil, je le posai sur un rocher juste à côté de moi, alors que le soleil se couchait sur les larges plaines désertiques de Harena. Non loin Penny – ma jument à la robe unie caramel – s’ébroua et commençait à trépigner, impatiente de reprendre la route. Mais j’avais besoin de repos, cela faisait trois jours que je déambulais dans le désert, cherchant mon chemin à travers ses dunes qui se ressemblaient toutes. Ce n’était pas évident, mais heureusement j’avais croisé aujourd’hui un campement orc, et l’un d’eux avait eu la gentillesse de m’indiquer la route d’Ishtar, où je me rendais.
Profitant de ses quelques minutes de pause, je sortis ma gourde – que j’avais eu la chance de pouvoir reremplir au campement orc – et en bus une gorgée tout en me replongeant dans mes souvenirs, frais de trois jours. Le moment où ma vie bascula.

~~~

Le soir venait tout juste de tomber sur la ville de Stellaraë, capitale des humains et berceau de la corruption, recouvrant de son noir manteau les rues et ruelles de la cité du désert. Pour ma part, je trouvais que le temps était parfait pour aller m’entraîner dans mon coin de prédilection, une salle abandonnée du palais, dans l’aile nord, que j’avais réaménagée en salle d’entraînement. Issu d’une famille bourgeoise, et né avec un caractère bien trempé, j’avais eu la chance de recevoir une éducation martiale dès ma plus tendre enfance. Je me souvenais encore le sourire de feu mon père au moment où, des étoiles dans les yeux, je lui avais sauté dans les bras quand il m’avait autorisé à pouvoir manier l’épée. Feu ma mère, en revanche, n’était pas du tout d’accord avec ça, espérant intimement que je reprenne le commerce de la soie comme tous les Adventi avant moi. Avec du recul, maintenant, j’étais sûr que mon père avait pris des risques pour son couple afin de me permettre de réaliser mon rêve : savoir me battre. Je regrettais sa mort, survenue il y a quelques années à cause d’une maladie virulente. Ma mère ne survécut pas longtemps après lui et mourut quelques semaines plus tard, de chagrin certainement. Au fond, aller dans cette salle d’entraînement me permettait d’honorer leur mémoire en développant le don qu’ils avaient eu la bonté de m’offrir.

J’étais au centre de la pièce, entourée de mannequins d’entraînement improvisés à partir de quelques planches et piquets, les yeux fermés et le souffle contrôlé. La première leçon que m’avait donné mon maître d’arme était la suivante : « Le plus important dans un combat, c’est de savoir garder le contrôle de son souffle. Contrôle ton souffle, et tu contrôleras le dénouement de la bataille. » Et depuis lors, j’avais appliqué ses enseignements à la lettre. Ainsi, je ne me fatiguais jamais et nombre des duellistes que j’avais affronté se demandaient d’où me venait l’endurance quasiment surnaturelle que je possédais. Au final, ce n’était ni surnaturel, ni exceptionnel. J’avais juste eu la chance de tomber sur un maître d’arme au style de combat original.

Alors que j’allais me lancer, comme à mon habitude, dans ce que mon maître d’arme aimait à appeler « La Danse des Lames », je fus interrompu par quelqu’un qui toqua à la porte. Qui donc pouvait venir troubler ces rares moments de tranquillité dans mon petit coin secret ? Je souris en comprenant rapidement de qui il pouvait s’agir. La seule personne qui connaissait l’existence de cette salle, et surtout la seule personne qui savait que j’en avais fait ma salle d’entraînement personnel : la reine Cassiopée.
Je lançai, ma voix se répercutant contre les murs de pierre de la salle un peu vide :

« Entrez, ma dame, je vous en prie. »

Sans surprise, je vis la silhouette fine de la reine rentrer dans la pièce, refermant prestement la porte derrière elle. Cependant, un détail me troubla : elle n’était pas dans une de ses tenues habituelles, et portait une cape noire agrémentée d’un capuchon qui cachait à moitié son visage. De plus, elle portait dans ses bras une petite forme, qui gazouillait comme un petit oiseau. Etait-ce là le prince Brendan, fils que ma dame attendait depuis une dizaine de mois ? Selon toute vraisemblance, oui.
Je fronçai les sourcils en la voyant ainsi accoutré, comme si elle souhaitait se cacher de quelque chose. Par prudence, je mis la main à la garde de ma vraie épée, jetant au sol l’épée d’entraînement en bois. Je lui dis, baissant un peu plus la voix :

« Ma dame ? Que se passe-t-il pour que vous soyez habillée ainsi ? Un problème ? »

Après avoir vérifié que personne ne pouvait nous surprendre, elle ôta d’une main sa capuche, dévoilant son beau visage sali par des larmes de tristesse. Qui était le malheureux qui avait osé faire pleurer la reine ? Je serrai les dents et enchaîna avec une pointe de rage :

« Qui vous as fait pleurer ma dame, que je l’occis sur le champ ? »

Elle secoua la tête et prit enfin la parole, tout en s’essuyant les larmes qui venait de cesser de couler depuis peu :

« Ce n’est pas ce que tu crois, Léana. Il s’agit de Brendan… »

Je haussai un sourcil et remis ma main contre mon corps tout en m’approchant pour voir de plus près le prince héritier. Que lui arrivait-il ? J’espérais qu’il ne soit pas souffrant, le royaume attendait tant la venue de l’héritier… Elle me le tendit – et je le pris avec le plus de précaution possible – puis me dit, ayant retrouvé sa contenance de reine :

« Ma fidèle servante, tu m’as aidé de bon cœur depuis tant d’années. Je te compte parmi mes meilleures amies, Léana. Mais ce que je vais te demander sera le summum de ce qu’une amie peut demander à une autre amie… »

« Vous êtes ma reine ! la coupai-je. Je n’ai aucun droit de vous refuser quoi que ce soit. »

La reine Cassiopée secoua la tête, soupirant, et me dit d’un ton sincère :

« Léana, l’étiquette n’a plus d’importance ici et maintenant. Nous nous parlons d’amie à amie, compris ? »

J’hésitai un instant avant de répondre. Ce n’était pas la première fois que la reine Cassiopée m’avait demandé de la tutoyer quand nous étions seule, chose à laquelle je m’étais toujours refusé. Mais là, je sentais dans sa voix que ce n’était pas son habituelle rengaine. Quelque chose de grave était en train de se passer et ma dame était dans une grande détresse. J’acquiesçai donc, restant muette pour qu’elle puisse m’éclaircir sur ce qu’il se passait.
Elle reprit, l’air grave :

« Mon fils est touché par une malédiction, Léana. Une malédiction dont on ignore les effets, mais le fait est qu’il est un danger pour le royaume. Tu sais que mon mari n’a pas peur de se salir les mains pour le royaume, mais tuer son propre enfant à peine sorti de mon ventre est au-delà de ses capacités et jamais je ne pourrais lui pardonner, de toute façon. C’est pourquoi je vais te charger d’une mission, une mission de la plus haute importance. Une mission qui pourrait bien te prendre toute une vie. »

Je lui répondis, la voix claire et déterminée :

« Cassiopée – c’était la première fois que j’appelais la reine par son prénom, mais la situation semblait l’exiger – quoi que tu me demandes, je m’exécuterais. Tu as ma parole d’honneur, et tu sais combien mon honneur m’importe. »

La reine hocha la tête, son visage exprimant un mélange de plusieurs sentiments : tristesse, reconnaissance, regret,… Elle finit par m’annoncer ma mission, mission que je venais de jurer d’exécuter jusqu’à son terme :

« Je te confie mon enfant, la chair de ma chair. Pars du palais, dès que cette discussion sera terminée. Fuis loin, et trouve un moyen de soigner la malédiction de mon cher Brendan. Si cela est impossible, occupe t’en jusqu’à ta mort, et fais de lui un grand homme. Son père doute des effets de la malédiction, mais au fond de moi je sais une chose : elle ne modifiera pas ses convictions. Si tu l’élèves dans la droiture et la justice, mon fils deviendra un grand homme. Peut-être même plus grand encore que son père. »

Elle semblait avoir fini, et je ne pus m’empêcher de regarder ce petit bout qui était dans mes bras, gesticulant tout doucement comme pour montrer qu’il existait. Au creux de son cou était visible ce qu’on appelait « La Marque des Rois », une tâche de naissance en forme d’étoile que seule la famille royale possédait, même si cela n’était connu que de très peu de personne et que la Marque avait tendance à sauter plusieurs générations. Il avait les yeux encore fermés, et semblait si fragile. Immédiatement – et sans vouloir me l’avouer – je fus pris d’affection pour cette petite chose si jeune et pourtant déjà porteur d’un fardeau immense. Comment pouvais-t-on maudire un si petit être ? Le Destin était-il mesquin à ce point ?

Je jetai un regard à ma reine, mon amie depuis des années maintenant. A l’époque, je n’étais qu’une jeune fille un peu rebelle qui cherchait du travail au palais. Immédiatement, la reine – qui avait à peu près le même âge que moi – me choisit pour être sa servante attitrée, voyant en moi la jeune fille qu’elle ne pourrait jamais être. Entravée par ses obligations de future dirigeante du royaume, elle ne pouvait pas passer ses journées à s’entraîner à l’épée, ou à aller taquiner les gardes en leur jetant des bombes à eau. Non, elle se devait de conserver son image, mais au fond elle avait aussi réellement besoin de s’exprimer. Notre relation mit du temps à s’établir, car j’avais toujours été un peu fermée et introvertie, mais à force de discussion et de confession, nous finîmes par devenir de réelles amies. Une sorte de pacte s’était établi entre nous au fil du temps : quand nous étions ensemble, elle pouvait être sincère, franche et cesser les faux-semblants inhérents au poste de reine, et moi je pouvais délaisser les travaux fatiguant au profit d’un rôle de servante mais surtout d’amie.

Maintenant, et plus qu’en toute autre situation, elle avait besoin de moi. Je ne pouvais pas les abandonner. Ni elle, ni le jeune Brendan IV. Je lui fis un sourire sincère et lui tendit à nouveau le prince avant de lui annoncer :

« Je vais préparer mes affaires ma dame. Je serais de retour d’ici une dizaine de minutes. Suite à quoi je ferais tel que vous me l’avez demandé. Je vous promet de m’occuper de votre fils comme s’il était le mien, et de le protéger contre vents et marées. »

Sans attendre de réponse, je marchai d’un pas rapide vers la porte, près à m’exécuter, mais la reine m’attrapa par le bras. Je me retourna, haussant un sourcil, et elle me dit alors :

« Attends Léana. Deux choses avant de partir. Premièrement, voilà une lettre de ma main à destination d’un gardien de phare d’Ishtar. J’ai souvenir qu’un type de l’Inquisition m’avait parlé d’un spécialiste de la démonologie qui vivait sur les plages d’Ishtar, et dont la famille gardait le phare depuis des générations. Ca serait une piste pour trouver exactement le mal qui ronge mon fils. Présente lui cette lettre et il saura l’urgence de la situation. »

Elle sortit alors une lettre de son corset et me la tendit. Je la pris en hâte, puis la reine ajouta :

« Et une dernière chose. C’est mon mari et moi qui avons décidé de te confier la garde de notre enfant, et de te donner cette mission. Cependant, ce que je vais te demander est une demande personnelle, Brendan n’est pas au courant. J’aimerais, le jour où tout danger sera écarté et que la malédiction aura été levée, que tu ramènes notre enfant au palais afin qu’il reprenne sa place de prince légitime. Ne lui en parles pas avant, je ne veux pas que sa motivation principale soit l’ambition. Mais si un jour tu parviens à lever la menace qu’il représente, reviens après lui avoir expliqué qui il est réellement. »

Je percevais dans sa demande un espoir. L’espoir qu’un jour, son fils reviendra à elle et que la vie reprendrait son cours comme si rien ne s’était passé. Pour ma part, je n’étais pas dupe : cette malédiction empêchait que la vie reprenne un jour son cours comme si de rien n’était, quand bien même je trouverais un moyen de la lever. Si le prince revient un jour réclamer son trône, qui sait quel âge aura-t-il et combien de temps aura-t-il passé sans connaître ses parents ? Si tant est qu’il revienne, ce qui n’était pas chose gagnée.

J’acquiesçai, laissant Brendan et Cassiopée attendre dans la salle le temps que je prépare mes affaires. Quoi qu’on en dise, ma vie venait de prendre un tournant majeur et définitif.


~~~

Je donnai une gorgée de lait au petit Brendan qui, à en juger par ses cris, commençait à avoir soif. Sa mère, la reine Cassiopée, m’avait donné le nom d’un contact de l’Inquisition spécialisé dans la démonologie, un dénommé Farkas. D’après elle, sa famille gérait l’un des phares d’Ishtar depuis plusieurs génération déjà et possédait une bâtisse non loin de ce dernier, sur la plage. Si je voulais avoir une quelconque piste sur comment lutter contre cette malédiction, il fallait commencer par là. C’est pourquoi je devais à tout prix rallier Ishtar au plus vite. Jusqu’à maintenant, le bébé que j’avais pris sous mon aile ne présentait aucune trace laissant penser qu’il était maudit, mais je préférais demeurer prudente. Qui sait quand sa malédiction allait-elle se déclencher, et surtout de quelle façon ?

La nuit commençait à tomber sur les Terres Dévastées, recouvrant ces plaines désertiques d’une couverture d’obscurité. Une fois la soif de Brendan rassasiée, ce dernier en profita pour piquer un roupillon. J’examinais les quelques bouteilles de lait qu’il me restait avant d’arriver à terme. La reine Cassiopée m’avait donné de quoi tenir quelques jours et m’avait conseillé de racheter du lait une fois arrivé à Ishtar. « Ce n’est pas du lait maternel, mais c’est mieux que rien… » m’avait-elle dit avant de renfiler sa capuche et de repartir, le cœur lourd. Je jetai un coup d’œil au jeune Brendan, qui dormait paisiblement, inconscient de ce qui se tramait autour de lui. C’était triste qu’une si petite créature soit à l’origine d’un si grand bouleversement au sein de la famille royale. Le pire, c’est qu’il n’en était même pas le responsable direct, mais qu’il était tout autant victime que nous de sa condition. Je lui caressai tendrement la tête, en prenant garde de ne pas le blesser. Moi qui n’était qu’une jeune femme fraîchement partie de chez elle, j’allais devoir apprendre à m’occuper d’un nourrisson, alors même qu’il n’était pas mon enfant. Une tâche ardue, mais je comptais bien m’en acquitter comme je l’avais promis à une vieille amie.

Regardant avec espoir l’horizon, je finis par m’endormir alors que non loin ma jument montait la garde. Demain, nous devrions avoir rallié Ishtar. Enfin, c’est ce que j’espérais…

~~~

Après un repos de quelques heures seulement, j’étais parti dans la direction que l’un des orcs que j’avais croisé sur mon chemin m’avait indiqué. Et grâce à lui, le village d’Ishtar nous tendait les bras en fin de matinée, alors que le soleil cognait fort et m’obligeait à boire plus qu’à l’accoutumée. Le petit Brendan, lui aussi, n’aimait pas bien la chaleur et ne se gênait pas pour le montrer à grand coup de pleurs et de cris. Heureusement, j’avais trouvé la combine pour le distraire et l’empêcher de me vriller les tympans. A chaque fois qu’il commençait à pleurer, je lui chantonnais une berceuse que ma mère m’avait appris il y a fort longtemps, et il se calmait, me laissant ainsi en paix. J’avais aussi dû nettoyer ses langes, et c’était sûrement le boulot le plus ingrat que j’avais dû faire jusqu’à maintenant. Nettoyer la merde des autres n’avait jamais fait partie de mes directives, mais j’allais devoir apprendre à faire avec désormais tant que Brendan ne serait pas en âge d’aller déféquer tout seul.

Nous arrivâmes à Ishtar aux alentours de midi, et nous dûmes tout d’abord traverser le carrefour commercial sous les yeux curieux des passants qui se demandaient ce qu’une jeune femme en armure de cuir sombre pouvait bien faire avec un bébé dans les bras, à dos de cheval. Mais ils n’eurent pas le loisir d’en savoir plus car je me hâtai de quitter ce lieu propice au vol à la tire, gardant au passage bien en vue ma bourse et les quelques affaires que j’avais sur moi. Avec un peu de chance, peut-être que mon armure de cuir dissuaderait les éventuels bandits de venir me chercher des noises.

J’arrivai rapidement à la plage, alors que l’après-midi venait de débuter. De part et d’autres, divers habitants venaient se baigner, profiter de la mer et du sable chaud d’Ishtar avant que la nuit ne tombe. Mais ce n’était pas eux qui m’intéressaient actuellement, mais le vieux phare que je voyais s’élever plus loin. La maison dont m’avait parlé la reine devait se trouver non loin, derrière le récif de pierre qui me séparait du monument tout en longueur.
Je visai juste car aussitôt avais-je traversé le récif que je tombai sur une vieille demeure aux allures un peu lugubre, la toiture à la forme en pointe donnant un air étrange à l’ensemble. Devant, un jardin entretenu délimiter par des barrières donnait sur un porche, où devait se situer l’entrée.

J’attachai Penny à l’une des barrières puis, Brendan dans les bras, j’ouvris le portail pour rejoindre la porte d’entrée. Qui pouvait donc vivre dans une demeure aussi étrange ? Le fait qu’elle semble plus allongée que large à cause du toit donnait à la maison un aspect de cabane de sorcière, malgré la taille de la bâtisse qui était loin d’être une simple case. Je toquais alors à la porte, néanmoins méfiante. On ne savait pas sur qui je pouvais tomber, malgré que la reine m’ait assuré qu’il s’agissait d’un contact de la couronne. J’attendis là, sous le porche, pendant quelques secondes avant d’entendre le bruit de plusieurs loquets que l’on ouvrait. Grand dieu, l’habitant des lieux devait être méfiant de nature pour avoir autant de loquet à sa porte d’entrée. Quoi que c’était peut-être tout naturel, quand on se prétendait spécialiste en démonologie.
La porte s’entrebâilla alors de quelques centimètres, et je vis seulement un œil et une moitié de visage dépasser de l’encadrure de la porte. Il avait l’air tout aussi méfiant que moi, et me lança alors, prudent :

« C’est à quel sujet ? »

Je fouillai dans ma poche et lui tendis la lettre que la reine m’avait donné. Sans un mot de plus, il prit la lettre et referma, me laissant en plan. Où ce rustre avait-il été élevé ? Etait-ce comme ça qu’on accueillait quelqu’un à Ishtar ? Je soupirai, agacé par son comportement, et c’est à ce moment là que la porte s’ouvrit, me laissant enfin voir avec précision le malotru qui m’avait tantôt fermé la porte au nez.

« Farkas Gyendal »:

Il me regarda de long en large, l’œil avisé, les mains sur les hanches. Il avait l’air fatigué, à en juger par les cernes qui dépassaient de ses lunettes rondes. Il avait les cheveux mi-longs et la barbichette brune, et avait l’air de ne pas totalement négliger son apparence physique. Peut-être pouvais-je espérer qu’il ait reçu un tant soit peu d’éducation ? Il finit par dire, ne nourrissant pas vraiment mes espoirs :

« Navré pour l’accueil froid. Je prends mes précautions. Entrez donc, plus vite que ça je vous prie. »

Je m’exécutai, étonné de son empressement, et il eut tôt fait de refermer à clé derrière lui – et derrière moi – avant de se retourner et de me dire :

« Bien. Maintenant que nous sommes seuls, venez dans mon laboratoire. Je pourrais alors examiner ce petit. »

Je le suivis donc vers son laboratoire, non sans prendre le temps de chercher une potentielle sortie au cas où les choses se gâteraient. La porte d’entrée étant condamné, il fallait que j’ai une porte de sortie viable si je voulais fuir d’ici. Je repérai une fenêtre, dans ce qui semblait être la cuisine à la gauche de l’entrée, que j’aurais tôt fait d’ouvrir en cas d’imprévu. Gardant donc en mémoire ma sortie de secours, je l’accompagnais jusqu’à son laboratoire, qui semblait se trouver dans les sous-sols. L’intérieur de la bâtisse semblait vieux, mais propre. Devant moi se dressait fièrement un grand escalier, donnant sur l’étage. Et juste en face de l’escalier, au demi-étage, on pouvait apercevoir un tableau représentant un homme similaire à mon démonologiste, mais la barbe plus grise et l’œil plus sévère. Il devait s’agir de son père, ou de son grand père, ou encore d’un ancêtre.
Une porte sous l’escalier donnait sur un autre escalier – beaucoup plus petit celui-ci – fait de pierre et descendant vers ce que j’imaginais être le laboratoire, à en juger par la lumière verdâtre qui s’en dégageait. Je suivis donc l’étrange personnage jusqu’en bas, de plus en plus méfiante à mesure que l’on s’enfonçait sous terre. J’espérais ne pas être tombée dans un traquenard, sans quoi je me retrouverais sûrement bloquée.

Nous arrivâmes finalement tout en bas, et il ouvrit la porte – déjà entrouverte – du laboratoire, m’indiquant d’un signe de tête que je pouvais rentrer.
A l’intérieur, une lumière verdâtre filtrait, semblant provenir des divers bocaux qui étaient entreposés dans la pièce, sur des étagères construites à la main. Le contenu des bocaux était divers et varié, mais donnait également la chair de poule. Ci et là, on pouvait apercevoir des fœtus baigner dans du liquide au couleur vert sale, des organes, des petits animaux, des yeux, etc. A la gauche de la pièce se tenait un bureau, rempli de diverses notes griffonnées sur des parchemins, des formules magiques, des symboles, et autres bizarreries. A droite, sur le sol, était tracé ce qui avait l’air d’un pentacle, richement décoré de plusieurs glyphes qui ne me disaient absolument rien mais qui avaient sûrement leur importance.

Le jeune homme me dit alors que j’étais en train d’examiner le décor qui s’offrait à moi :

« Bienvenue dans mon laboratoire, madame. Je suis Farkas Gyendal, de la famille Gyendal, fils d’Archibald Gyendal. Et vous êtes ? »

« Carla Niallya, de la famille Niallya. » mentis-je sans hésiter, toujours pas convaincue par le dénommé Farkas.

« Et bien enchanté, Carla de la famille Niallya. Maintenant que les présentations sont faites, veuillez poser l’enfant au centre du cercle. » enchaîna-t-il en me désignant le pentacle tracé sur le sol.

Je fronçai les sourcils, sur la défensive, et il tenta tant bien que mal de me rassurer :

« Allons madame, quel intérêt voulez-vous que j’ai à faire du mal à un nourrisson ? Je suis un homme de science, pas un bourreau. »

Après réflexion, je décidai de lui laisser sa chance et je déposai tout doucement le jeune Brendan au centre du cercle, gardant tout de même la main sur mon épée. On était jamais trop prudent, après tout.
Farkas s’agenouilla alors à côté et fermai les yeux tout en commençant à réciter une sombre litanie dans un langage que je ne comprenais pas. L’ambiance changea radicalement, et je sentis quelque chose de froid envahir les lieux, plongeant le laboratoire dans une sorte de pénombre où la menace pouvait se sentir à chaque recoin de mur. Etait-ce là l’œuvre de la magie démoniaque ? Je resserrai l’emprise sur la garde de mon épée, gardant un œil attentif sur ce que faisait Farkas.
Puis, au bout de plusieurs minutes où il ne cessait de répéter son étrange rituel, le pentacle se mit à s’illuminer en rouge, et l’homme de science rouvrit les yeux, désormais de la même couleur que le pentacle. Il se mit alors à parler, plus pour lui-même que pour moi :

« Mmh je vois… Mmh… La magie semble liée à Balrath… Mmh mmh… Un effet attractif ? Comme un phare on dirait bien… Mmh… Oh, une dépossession spirituelle ? Pas joli ça… Mmh… »

Il passa quelques minutes à répéter ses élucubrations sans queue ni tête, auxquelles je ne comprenais rien. Autour de nous, l’ambiance étrange qui s’était instauré avait disparu, mais c’était maintenant moi qui ne me sentait pas rassurée, voyant en Farkas un potentiel cultiste démoniaque tel qu’on me les avais décrit.
Le démonologue finit par revenir à lui, et ses yeux reprirent leur couleur normale en même temps que le pentacle cessait de s’illuminer. Brendan, quant à lui, semblait réveillé mais ne pleurait pas pour une fois. Farkas mis quelques instants à revenir complètement sur terre, et il se tourna alors vers moi, semblant se remémorer doucement la raison de ma présence ici. Il se racla la gorge, et me dit alors :

« C’est fini, dame Nyallia. Vous pouvez reprendre l’enfant. Je vais vous expliquer les tenants et aboutissants de la malédiction. »

Je ne me fis pas prier pour reprendre Brendan, et Farkas reprit :

« Sachez déjà que la magie qui est à l’œuvre ne peut être défaite. Pas par moi en tout cas, ni même par aucune créature de ce plan d’existence, j’en ai bien peur. »

J’accueillis cette nouvelle comme un coup de marteau. Alors, il en était fini de l’espoir qu’un jour Brendan retrouve sa mère ? Que ma mission prenne fin ? Qu’il ait le droit à une vie heureuse, loin de toute malédiction ?
Le démonologue enchaîna :

« J’ai cependant pû voir une partie des effets de la malédiction, comme la missive que vous m’avez donné me le demandait. Et honnêtement, je plains ce jeune garçon… Le premier effet de la malédiction, et qui n’est pas des moindres : ce jeune bébé attire et attirera toujours les démons à lui, à la manière d’un phare qui attire les bateaux. Vous devrez lui apprendre à se défendre, et vite, car jamais dans sa vie il ne trouvera le repos tant qu’il restera un démon sur Dùralas. »

Nouveau coup de marteau. En plus de ne jamais pouvoir revenir à mon confort passé, j’allais devoir passer ma vie à affronter les engeances du Pandémonium ? Voilà une nouvelle qui était bien triste, autant pour moi que pour lui. Farkas continua, ne faisant qu’enfoncer encore plus le couteau dans la plaie :

« Il y a une raison à pourquoi les démons sont naturellement attirés par ce jeune bébé, mais je n’arrive pas à déceler quoi. Sinon, un autre des effets de cette malédiction sera ce qu’on appelle la dépossession spirituelle. Je m’explique : chaque nuit, l’esprit de ce garçon rejoindra le plan principal du Pandémonium, où il sera à la merci des démons qui passerons. Heureusement, il ne pourra y avoir aucune réelle séquelle physique, mais s’il n’y est pas correctement préparé les sévices mentales pourraient être irrémédiables. »

Je jetai un regard au prince Brendan qui gazouillait dans mes bras et les larmes commencèrent à me monter. Moi qui me plaignais de ma condition de vie qui ne reviendrait jamais à ce qu’elle était, que pourrais bien penser un si petit bout de chou quand il saurait que sa vie à lui ne serait rempli que de combat et de tragédie ? Immédiatement, je pris pitié pour le jeune prince qui ne comprenait même pas l’enjeu de tout ceci, et qui allait un jour devoir apprendre la terrible vérité : il n’aurait jamais le droit à la paix et à la sérénité. Seulement une vie de souffrance et de fuite perpétuelle.
Le jeune homme à la barbichette continua, imperturbable malgré les horribles propos qu’il tenait :

« Je pense que c’est les seuls effets de la malédiction, et ils sont déjà pas jolis. Une malédiction de cette ampleur n’a aucun remède, à part peut-être exterminer tous les démons de la surface du monde. Mais ce n’est pas une mince affaire ça. En revanche, j’ai peut-être quelque chose qui pourrait vous intéresser. »

Je reniflai, retenant mes larmes en rendant mon visage stoïque, et laissai Farkas s’expliquer. Ce dernier fouilla un instant dans ses divers flacons, cachés sous son bureau, et en sortit un avant de m’annoncer :

« De l’ambroisie en poudre, un extrait de racine de mandragore, deux poignées de baies de genévrier broyées et un demi-litre d’eau. Voilà les ingrédients de la décoction que je tiens entre les mains. A administrer une fois par semaine au nourrisson. Une gorgée suffit. Cela inhibera son esprit, ce qui empêchera qu’il doive voyager chaque soir jusqu’au Pandémonium. Malheureusement, la décoction finit par ne plus avoir d’effet avec l’âge, et vous devrez sûrement trouver une solution quand ce jeune garçon atteindra les sept ou huit ans. C’est une solution temporaire, certes, mais cela vous laisse le temps de le préparer à ce qu’il devra subir pour le restant de ses jours. Je vous note ici les ingrédients, et vous offre d’office ce flacon. Vous devriez en avoir assez pour quelques mois. Largement suffisant pour retrouver les ingrédients entre temps. Si vous voulez vous assurer que la potion que vous avez créée est efficace, regardez sa couleur. Si elle est identique à celle-ci, ça devrait être bon. Sinon, recommencez si le bien-être de cet enfant vous tient réellement à cœur. »

Il me tendit le flacon à la couleur semblable à de l’écorce, et entreprit de chercher un parchemin vierge où noter les ingrédients. Alerte, j’avais pu les noter mentalement mais sûrement qu’un récapitulatif écrit n’allait pas être de trop. Si à partir de maintenant nous étions poursuivis par les démons, je n’allais sûrement pas avoir souvent l’esprit à me rappeler des ingrédients de ce contre-maléfice. Au bout de quelques secondes Farkas me tendit un morceau de parchemin où il avait même eu l’attention de griffonner les schémas des plantes que je devais trouver. C’était rudimentaire, mais cela allait sûrement m’aider, moi qui ne m’y connaissais absolument pas en botanique.
Je rangeai le papier dans une des poches intérieures de mon armure, Brendan commençant tout doucement à s’endormir contre moi, et je regardai un moment Farkas avant de lui dire, sincèrement :

« Je vous remercie beaucoup pour ce que vous avez fait, Farkas, fils d’Archibald. Vous venez probablement de sauver un enfant. Comment puis-je vous remercier ? »

Mon interlocuteur secoua la tête, l’air modeste, et me répondit juste :

« Ne venez plus troubler la tranquillité de mon quotidien, cela suffira, dame Niallya. Et ne parlez à personne de mon existence non plus. On est jamais trop prudent. »

Je le remerciai une nouvelle fois, et pris finalement congé. Une fois que je fus dehors, j’entendis la porte se fermer à nouveau, les six loquets – que j’avais au préalable compter – désormais verrouillés. Alors que je pensais que cette entrevue allait me donner des réponses, elle n’avait fait qu’augmenter le nombre de question. Mais parmi elles, la plus importante de toute : qu’allais-je faire désormais ?

[Fin du chapitre II]




"L'homme est son propre démon." - Proverbe indien

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