Après les plaines d'Aran et les marais Hukutav, ce fut au tour de la forêt Sylfaën de devenir le terrain de chasse de Nythra et sa maîtresse. Le cadre enchanteur de cette forêt verdoyante rompait radicalement avec le paysage vaseux et morose d'Hukutav (remarquez à quel point ces mots sont déprimants). Les vapeurs maladives du marais avaient fait place à un air enivrant, empli de mille senteurs aromatiques. Hevoria, le sourire aux lèvres, observait le paysage d'un air nostalgique.

Sylfaën, ça faisant longtemps que je n'avais pas remis les pieds ici. Ces lieux lui remémorèrent bon nombre de souvenirs, bon nombre de visages :
Vim le géant, sa première et impressionnante rencontre en Duralàs. Celui avec qui la cultiste partagea repas, alcool et combats. Umbra, la calamité de l'ouest, engeance putride ayant profané sa terre natale. Puisse-t-elle pourrir en enfer. Mohana, l'apaisante chamane sculptrice de bâton arcaniques. La finesse de son travail couplé à l’accueil aussi chaleureux qu'attentionné dont elle avait fait preuve plaisait à la vestale qui songeait à revenir la voir d'ici peu, avec enthousiasme. Et enfin Styx, l'énigmatique vampire utilisateur d'esprits qu'elle avait dû quitter précipitamment. Les habitants du plan spirituel avaient d'ailleurs chuchoté son nom à de nombreuses reprises au cours de ces derniers mois. Peut-être un jour se recroiseraient-ils afin de faire plus ample connaissance...

Tandis qu'Hevoria revivait ses aventures passées, Nythra se posait calmement au milieu d'une petite clairière baignée par les rayons du soleil. La rêveuse mit donc un terme à ses songes avant de se concentrer sur la raison de sa venue en ces lieux : la chasse. Dans cette région, la faune était tout aussi foisonnante que la végétation. Cependant, Hevoria se rappela de sa précédente séance de chasse où elle crut pendant un bon moment faire chou blanc et se garda donc de vendre la peau de l'ours avant… Bref, vous connaissez la suite.

Et tandis que sa voodrella s'envolait après avoir reçu l'ordre de faire du repérage, la chasseuse en revint aux principes rudimentaires mais néanmoins fondamentaux pour tout bon chasseur se respectant : le pistage. La jeune femme scruta donc les environs à la recherche d'indices qui pourrait la mettre sur les traces d'éventuelles proies. C'est après une dizaine de minutes d'inspection minutieuse qu'elle remarqua une série de détails caractéristiques d'un passage de sanglier dans le coin : sol tassé, branches rompues, empreintes fraîches et quelques déjections ci-et là.

Cinq sangliers, peut-être six… Des adultes. J'en aurais pas besoin d'autant.
Motivée par la piste prometteuse qu'elle venait de déceler, Hevoria se hâta de la remonter aussi rapidement et furtivement que son corps finement sculpté le lui permettait. Mais alors que les empreintes au sol se faisaient de plus en plus nombreuses, une complainte que la jeune femme ne connaissait que trop bien traversa le sous-bois
Euuu… Nythra, tu me fais quoi là ? Tu vas faire fuir tout le gibier sur cinq kilomètres à la ronde.
Mais la complainte ne s'arrêtait pas et semblait même s'intensifier au fur et mesure qu'Hevoria se rapprochait. Étrangement, les traces de sangliers semblaient aller dans la direction de l'envoûtante mélopée.

Lorsqu'elle arriva enfin sur place, au sein d'une nouvelle clairière, cette fois-ci traversée par un petit cour d'eau, Hevoria marqua un temps d'arrêt devant l'étrange spectacle qui s'offrait à elle. Au milieu de ladite clairière se tenait Nythra qui, volant au raz du sol, poussait un hurlement familier. Autour d'elle étaient massé en arc de cercle une demi-douzaine de sangliers, plongés dans une sorte de léthargie profonde par la voix ensorcelante de la voodrella.
Le requiem des esprits…

La chasseuse s'avança alors prudemment vers le rassemblement porcin. Ces derniers restaient de marbre tandis qu'Hevoria slalomait entre eux, stupéfaite mais fascinée par les pouvoirs de son compagnon kalumbréen. Puis, mettant fin à sa contemplation, la jeune femme se saisie de son couteau de chasse avant d’en saigner trois d'entre eux, sans qu'ils n'émettent une quelconque plainte, un quelconque cri de douleur.
Au moins, ils n'auront pas eu le temps de comprendre ce qu'il leur est arrivé. Fit-elle tandis qu'elle chargeait le résultat de sa chasse sur le dos de sa monture.

En s'envolant, la voodrella poussa un petit cri de satisfaction
… D'accord ! D'accord. Mais ne prend pas la grosse tête parce que tu as gagné pour cette fois ma grande. Reconnue Hevoria, un sourire en coin.
Allez ! Un dernier arrêt et on en aura fini pour aujourd'hui.

Après une petite semaine de vacances, vu que son contact était malade, Dogma reprit le travail. Il espérait que la chasse allait mieux se passer que la dernière fois, qui était relativement catastrophique.

Le vampire, armé de son arbalète ainsi que de quelques carreaux-filets, s'enfonça dans la forêt. C'est alors qu'un bruit se fit entendre derrière lui. Un sanglier fonçait vers lui, droit dans son dos.

Dogma esquiva alors la charge de l'animal avec un saut, et en profita pour tirer, ce qui cloua le sanglier au sol. Le vampire atterrit derrière l'animal, et souffla un coup. Il ne s'attendait pas à ce qu'un sanglier vienne vers lui comme ça, mais à vrai dire il n'allait pas s'en plaindre.

Comme a son habitude, il enroula la bête avec le filet et le porta sur son dos, pour le vendre à son contact.

Est-ce que vous croyez qu'il peut vous arriver deux fois, dans votre vie, une même chose aussi improbable ? Non, je demande, parce que ça reste quand même un truc de fou. C'est pas dans les habitudes des êtres vivants de cette terre - à part les insectes peut-être - de se faire pisser dessus par un sanglier. C'est ce qui m'est arrivé à ma première, ou seconde partie de chasse, je m'en souviens plus, et puis ben, alors que maintenant je suis rodée à l'exercice, fallait que ça se reproduise... NORMAL QUOI.
Encore une fois, les mêmes conditions, un bon gros dodo adossée à un arbre, profitant des petits rayons de soleil de cette saison naissante. A croire que l'orc verte avait des airs de tronc d'arbre, mystère et boule de gomme.

C'est en sentant le liquide bien chaud couler le long de la cuisse de l'orc, qu'elle ouvrit les yeux, avec en tête ce "encore ?!" et en effet, le sanglier était paisiblement en train de se soulager, avec tout le plaisir qu'il pouvait en tirer.

BIM, coup de gourdin dans la gueule. L'animal n'a pas eu le temps de se rendre compte de la chose qu'il était déjà en train de se vider de son sang par le nez.

La petite Végace avait quitté le coin chaud qu'elle adorait tant, devant le feu de cheminée, crépitant, le chat sur les genoux, main dans la main avec Samane. Elle s'était aventurée dans les contrées plus boisées des alentours de Kastalinn, dans l'optique de trouver de quoi nourrir les convives non vampires pour fêter l'anniversaire d'un client régulier. C'était un gros bonhomme dégoulinant de sueur, qui aimait venir mater les belles demoiselles du côté salon de thé de l'établissement de la vampirette, et il aimait manger.
Pour lui faire plaisir, dans l'optique de le chouchouter pour qu'il ramène encore plus d'amis, elle décida d'organiser une sorte de petit buffet sympathique, et de proposer une potée de sanglier aux champignons.
Samane était de l'autre côté de la forêt pour ramasser ceux-ci, laissant le travail du sang pour la petite.

Flairer un animal de la sorte n'était pas une chose très difficile, leur hygiène laissait tellement à désirer qu'ils étaient repérables à des kilomètres. Elle roda alors dans la forêt, habillée de longs vêtements noirs passe partout. Le soleil venait de laisser filer ses derniers rayons sur la cime des arbres.

Minou, minou-minou, viens voir Végace, elle va te raconter de belles histoires, sur les champignons par exemple, viens, je veux juste jouer avec toi...

Elle suivait les traces laissées par l'un des spécimens dans cette terre humide et l'entendait se terrer dans un buisson piquant. Ces bestioles n'étaient alors pas totalement idiotes, elles pouvaient sentir la violence naturelle des vampires ?
Mais pas le temps d'y réfléchir, la gamine commençait à se dandiner en sautillant dans la direction du buisson. Le sanglier bondit hors de celui-ci et décampa le plus rapidement possible dans le sens opposé.

Pfiou, j'ai pas envie de courir là... Lui, il va se pisser dessus de trouille, et va se soulager sur le premier arbre qu'il croisera lorsqu'il ne m'aura plus dans son champs de vision, à moins qu'il ne meurt d'une crise cardiaque en cours de route...

Tu as trouvé ?

Trouvé oui, attrapé, non.

J'en ai un.

Oooh, tu es un amouuuur mon loup.

Samane avait dans ses mains les pieds d'un sanglier, qui traînait au sol, le cou brisé.

Tu t'améliores de jour en jour, je suis fière de toi. Et oh, un champignon !

La gamine ramassa quelques champignons qui jonchaient le sol.

Après quelques heures de marche, Dogma tomba sur une proie. Cette fois ci, pas de piège, ni d'arbalète, et encore moins de bolas. Le vampire était juste parti avec sa flûte. Il voulait voir s'il était capable de chasser avec la musique, aussi simple qu'elle soit.

Le sanglier était là, devant lui. Dogma porta son instrument à ses lèvres, et joua un air menaçant. L'animal semblait paniqué, limite effrayé, et s'évanoui rapidement.
Tout en jouant, Le vampire se demandait si la musique était la cause ou si il jouait si mal qu'il pouvait tuer à distance.
Sans s'en rendre compte, il continuait à jouer, et au fur et à mesure, une masse informe similaire à des tentacules entoura l'animal. Mais la masse visqueuse finit par presser si fort le sanglier qu'il fut réduit en miette. Ma masse disparu dans le sang de l'animal, tandis que Dogma vira au blanc.

Rapidement, le vampire ramassa les morceaux de chair et les mit dans un sac, quitta rapidement les lieux.

Grâce aux informations recueillit auprès de l’un des bandits du convoi, Hevoria savait approximativement où se situait leur campement. Le bandit, qui fut lourdement conseillé d’être bavard, lui révéla plusieurs informations pouvant avoir leur importance. Un : le campement était fortifié. Deux : il n’y avait qu’une seule entrée officielle, et celle-ci était extrêmement bien gardée. Trois : le campement faisait l’objet d’un couvre-feu. Quatre : un morceau de palissade dans la partie est du campement avait été découpé afin de permettre aux gardes de quitter le camp quand bon leur semblait. Enfin : le campement était dirigé par un certain Mordred.

C’est ainsi que, forte de cet amas d’informations, la vestale se mit en route vers ledit campement sur le dos de monture, avec la ferme intention de leur faire payer, non seulement pour avoir tenté de la tuer, mais également pour toutes les atrocités sans nom que ces derniers commettaient dans la région sans que personne ne tente quoi que ce soit pour les arrêter. Et alors que l’astre solaire s’était couché pour laisser place à sa sœur lunaire, huit yeux de veuve noire luisant d’une aura pourpre perçait le voile nocturne à la recherche du campement.



Au bout d’une demi-heure, Hevoria détecta plusieurs afflux de chaleur émanant du pied d’une montagne. Sa monture survola une dernière fois la région, pour révéler finalement un vaste campement reclus dans les Baldors.
Trouvé… Il ne m’aura pas menti.
Conformément aux informations du bandit, le camp était entouré d’une haute et solide palissade agrémentée d’un chemin de ronde et flanqué de tours de guet tous les vingt mètres. L’unique entrée grouillait effectivement de bandits lourdement armés et la vestale était loin de s’être totalement remis des blessures provoquées par sa chute. Tous ces facteurs rendaient l’éventualité d’un assaut frontal caduque.

Ok Nythra, dépose-moi discrètement vers ces rochers à l’Est, là-bas.
Une fois que sa monture eue atterri, Hevoria descendit avant de s’équiper de son matériel.
Bon, je vais m’infiltrer dans le campement. Pendant ce temps-là, reste ici. Mais prépare toi à décoller à n’importe quel moment. Je ne sais pas comment ça se passera une fois à l’intérieur… Allez, on se revoit tout à l’heure ma grande. Dit-elle en chuchotant.

La première étape consistait à s’infiltrer dans le camp. Une trentaine de mètres séparait la vestale de la palissade. Cette dernière s’avança donc prudemment, se dissimulant régulièrement derrière des rochers parsemant la zone afin d’échapper à la vue des sentinelles de passage. Mais alors qu’elle avançait à découvert, des pierres dégringolèrent bruyamment.
Qu’est-ce qu… Là-bas ! Le garde, un mage stryge blanc, fit apparaître entre ses mains un faisceau de lumière avant de le braquer en direction du bruit qu’il avait entendu.
Hey ! Viens voir ! Je crois qu’il y a quelque chose ici !
Le faisceau lumineux balaya l’endroit pour finalement révéler...
Mon Dieuuuu… Un terrible renard poursuivant un monstrueux rongeur… Ils vont raser le camp, abandonnez le navire… Bordel, mais t’est surmené mon gars.
Mouai... En tout cas, je fais mon job. Je tiens pas à me faire dépecer par Mordred. C’est qu’on le surnomme pas l’équarrisseur pour rien.
Le camp est en un seul morceau, on est pleins aux as, pourquoi tu voudrais que Mordred gueule ?
Quant aux tours de garde, si tu veux mon avis, ils sont inutiles. Tu crois vraiment que des gens seraient assez tarés pour se pointer jusqu’ici ? La seule menace probable, c’est qu’une armée de moustique se pointe si tu coupes pas vite fait ton faisceau là.
Pas faux…
Allez viens, on va se mettre une mine. Ça te calmera.

Tandis que les gardes s’éloignait, Hevoria, plaquée dos à une imposante pierre, put finalement reprendre son souffle. Une seconde de plus et l’alarme aurait été donnée dans tout le camp, à cause d’un simple renard. Après avoir trompé la vigilance des sentinelles, la jeune femme atteignit la palissade et après quelques minutes de recherche, trouva l’entrée dissimulée et s’infiltra dans le camp.
Ok… Et maintenant, le plus dur reste à faire.

Une fois dans l’enceinte, Hevoria balaya rapidement du regard la zone. Tel une forêt de champignons, d’innombrable tentes de toile blanche recouvraient le vaste campement. Plus d’une cinquantaine de bandits peuplaient ce campement, aussi la vestale resta aussi discrète que possible et s’occupa tout d’abord de repérer les lieux. Après quelques minutes passées à esquiver les patrouilles, et à supprimer les guerriers isolés, Hevoria arriva aux abords d’une petite place d’où émanait une forte chaleur couplée à une odeur immonde.

La jeune femme fut alors le témoin d’un spectacle macabre. Autre centre de ladite place se tenait un immense bûcher où l'on avait jeté un nombre incalculable de cadavre dénué de peau. Tandis que leur corps brûlait, le durcissement de leur chair achevait de figer l’expression de terreur sur leur visage au moment de leur mort. Tout autour du feu, leurs bourreaux buvaient, riaient, sans être incommodé du spectacle. Chacun d’eux n’en étaient plus à son galop d’essai. Ils étaient des meurtriers endurcis, et ce qui se passait en cette nuit n’était que l'énième répétition du spectacle de mort qui rythmait leur vie à tous.

Hevoria, essayant de se contrôler malgré la rage qui bouillonnait en elle se rapprocha de deux gardes en train de discuter bruyamment autour du bûcher afin d’écouter leur conversation.
Près d’une soixantaine de prisonniers exécuté en moins de deux jours ?!
Ouaip. Ba les sautes d’humeur de Mordred, elles sont pas jojo. Hommes, femmes, enfants, vieillards. Tout le monde y est passé !
Attend, tu veux dire qu’on a plus un seul prisonnier là ?
Bah nan. Quand certains prisonniers forcé de travailler se sont rebellés hier matin à la mine suite au décès de cinq jeunes enfants dans un éboulement, Mordred est devenu fou de rage et a décidé de tous les faire exécuter.
Ils ont protesté ?! Nan, mais, et puis quoi encore ? Et pourquoi pas une protection sociale tant qu’ils y sont ? Ou un syndicat ?! Faudrait pas qu’ils oublient que ce sont des esclaves.
Ahahah ! Un syndicat ! C’est la meilleure celle-là ! Mais bon, Mordred a prévu un raid contre un autre village demain. Du coup, on aura de nouveau de main d’œuvre fraîche.
Excellent ! Je crève d’impatience !

Attend un peu… Je vais réaliser ton souhait ordure. Marmonna la vestale avec de se retirer dans l’ombre. Elle était décidée, elle allait tous les exterminer, sans laisser un seul survivant. C'est ainsi qu'un plan germa alors dans l’esprit de la vestale, et pour cela, elle devrait recourir une fois de plus à la voie du chaos et aux cristaux de sang.
Durant l’heure qui suivit, Hevoria s’appliqua à piéger la totalité du camp en dispersant ces cristaux de sang à tous les points stratégiques, tout en n’hésitant pas à supprimer froidement le moindre obstacle à sa progression.

Il ne restait plus que la grande tente centrale, ou devait se terrer le mystérieux et sanguinaire Mordred. Hevoria ne l’avait pas croisé une seule fois dans ses allées et venues à travers le campement. Après avoir dégainé son Kukri, elle s’approcha furtivement des quartiers du seigneur de guerre, prête à bondir.
Soudain, le sol se mit à trembler, une fois, deux fois ; un bruit de pas lourd se rapprochait. Et au moment ou la chose allait passer le seuil de la tente, la chasseuse se rua sur lui, prête à l’égorger.
Mais cette dernière se fit intercepter en plein vol par une main gigantesque, qui la projeta dans les airs avec une force surnaturelle. Le corps filiforme d’Hevoria plana un moment avant de venir s’écraser contre un amoncellement de caisses en bois, qui se brisèrent sous le choc.


Alors qu’elle se dégageait des décombres, la vue encore trouble, la chasseuse distingua la silhouette de son assaillant. Lorsqu’elle reprit enfin ses esprits, elle vit enfin celui qu’on appelait partout Mordred l’équarrisseur. Faisant bien trois mètres de haut et environ 250 kilos de muscles, Mordred était un énorme homme-sanglier. Sa peau, dont la majorité était recouverte d’un solide plastron de cuir bouilli, était sombre et bardée de cicatrices. Autour de son cou était accroché un chapelet de crâne de ses ennemis les plus braves tués au combat. Dans le dos du seigneur de guerre était accroché une paire de d’imposantes haches de bataille où était encore présent le sang séché de ses victimes. Enfin, son visage, affublé d'impressionnantes défenses était serti de deux yeux cruels reflétant une soif de massacre inextinguible.

Alors je suppose que c’est à cause de toi que les hommes quand j’avais envoyé ce matin ne sont pas rentré aujourd’hui.
Oui, je les ai tous tués, jusqu’au dernier…
S’ils sont morts, c’est qu’ils ne méritaient pas de vivre. Ils étaient faibles.
C’est donc au nom de ce même argument que tu te permets de commettre des massacres à répétition sur des populations innocentes espèce d’enfoiré ? Tous ces gens massacrés, violés, déportés, réduits en esclavage, juste parce que selon toi, ils sont faibles ?!
Exactement… Et je te réserve le même sort. Mais je n’aurais même pas besoin de me salir les mains. D’ici quelques minutes, tu seras encerclé par une cinquantaine de mes hommes.
Vous pouvez en enlever vingt.
Quoi ?! Comment ça ?
C’est ce que j’ai tué avant de vous atteindre, mais maintenant que vous êtes en face de moi, je suis dit que ça vous ferait plaisir de voir votre œuvre réduite à néant. La démone claqua des doigts et les dizaines de cristaux de sang disséminés partout dans le camp s’activèrent, rasant littéralement le fort de Mordred et tuant la totalité de ses hommes. Seul l’espace situé devant sa tente ne fut pas touché. La région était nimbée de flammes, encerclant la démone et l’hybride, ivre de rage.

Je… vais… je vais… je vais te FRACASSER, TE PULVÉRISER, TE DÉPECER ET T’ARRACHER LA TÊTE AVANT DE BOIRE TON SANG DANS TON CRANE DE CATIN ! Ce dernier dégaina alors ses deux haches, dans un crissement métallique, avant de se jeter furieusement vers la chasseuse. Hevoria fit une roulade de côté afin d’éviter la puissante charge de son adversaire avant de lui sectionner les tendons par deux véloces coups de lame. La bête trébucha dans la poussière tout en poussant un hurlement de douleur, mais se releva bien vite. Sa vie avait été forgée dans le feu et le sang, et ce n’est pas une simple blessure qui réussirait à le mettre hors course.

Mais à peine s’était-il redressé qu’Hevoria lui expédia son genou dans le visage lui brisant une partie de la mâchoire et lui faisant voler quelques dents au passage. Mais malgré la violence du coup porté, la masse de muscle encaissa sans broncher.
Quoi ? C’est tout ?! L'homme-sanglier empoigna alors ses armes avant d’enchaîner une série de coups en direction de la jeune femme. Cette dernière esquivait méticuleusement chacune de ses attaques. Son adversaire était lent, mais elle savait que la moindre erreur pouvait lui coûter la vie.

Mordred, par une frappe verticale tenta soudain de fendre en deux la démone, qui, par un contre efficace, lui brisa le poignet, lui faisant lâcher un de ses armes. Mais ce coup, censé le ralentir un moment, lui donna un pic d’adrénaline. L’homme-bête mit un violent coup de boule à la cultiste qui s’effondra au sol. Saisissant sa chance, ce dernier lui sauta dessus afin de la plaquer au sol et commença à l’étrangler. La poigne brutale de la créature commençait à broyer la tranchée de la jeune femme, qui gémissait de douleur.

Tu vas crever ! Ici et maintenant !!! Mais alors qu’il s’apprêtait à lui briser la nuque, Mordred aperçue une inquiétante lueur rouge dans le fond de la gorge de la démone. Il essaya de se dégager subitement, mais il était trop tard. Jaillissant de la bouche de la cultiste, un rayon de magie démonique écarlate vint frapper de plein fouet le visage de Mordred. Un hurlement inhumain retenti dans toute la montagne. L’homme-bête, agonisant, se roulait au sol en tenant sa moitié de visage restant.

Hevoria se redressa alors en titubant, encore sonnée par le manque d’oxygène avant de ramasser l’une des haches de Mordred. Puis, elle s’avança vers son adversaire, traînant derrière elle la hache, dont la lame, qui touchait le sol, laissait un sillon sur son passage. Une fois arrivé aux cotés de l’homme-bête, elle l’observa un moment, tandis qu’il rampait pitoyablement vers un endroit ou se cacher. Mais en deux pas, Hevoria le rattrapa. Mordred leva alors son bras tremblotant vers la chasseuse, qui le fixait silencieusement.
Tu...tu… MEEERDE ! Je t’en supp… supp… supplie, épargne-moi.
…
Pense à tout... ces morts aujourd’hui. Tu ne vas quand même pas… perpétrer le cercle de la viol...

La hache s’abattit brutalement, découpant la main tendu de Mordred, fendant son bras en deux avant de le décapiter pour de bon. La masse de muscle, séparée de sa moitié de tête, s’effondra au sol, au milieu de son camp en flammes.
J’ai encore une chose à faire pourriture… La chasseuse, maculée se sang, s’approcha des restes de Mordred avant de lui infliger le même sort que celui qu’il réservait à ses victimes : le dépeçage.
Puis, lorsqu’elle eut récupéré sa peau et ses défenses, Hevoria usa de ses dernières forces afin de créer un ultime et massif cristal de sang devant la tente de Mordred, puis appela sa monture afin qu’elle l’extrade.

Une fois dans les airs, Hevoria observa une dernière fois le camp fortifié avant de claquer des mains, détruisant les dernières traces de l’organisation criminelle de Mordred dans une formidable déflagration. Les ombres et lueurs de l'explosion jouaient sur le visage de la vestale qui observait, impassible, le point final et amère de cette journée de chasse qui semblait si prometteuse.

J’ai besoin de changer d’air Nythra. Partons vers le sud. La voodrella se mit alors lentement en route, tandis que sa maîtresse, épuisée, s’effondra sur le dos de sa monture afin de s’endormir profondément.





Bandit 1 : ccffff
Bandit 2 : 6666ff
Bandit 3 : cc9966
Bandit 4 : 009966
Mordred : cc0000

La convalescence de ses compagnons obligeait Faustus à veiller sur eux, au manoir de cette hirsute famille de consanguins menteurs.

Pour une fois, le magicien démon était de très mauvaise humeur. L'échiquier de la vie était quelque chose de capricieux, ça il en avait parfaitement connaissance, mais l'arrivée de cette Clarisse Derouge précipitait le jeu de manière exponentielle. Pour ne pas dire qu'elle donnait aux instants présents une tournure nouvelle; l'identité de son maître était quelque chose de si parfaitement camouflé que jamais Fortuna n'aurait cru devoir en défendre le secret. Parce qu'il n'y en avait pas. C'était une chose si naturellement oubliée, si... au fond si secondaire! Comment une simple humaine avait eu accès à pareille information.
Un éclair traversa son esprit, blanc et formidable.
Dame Fortune... petite coquine, tu n'auras de cesse que de redistribuer le jeu, hein? Il soupira tout en s'habillant après un long bain. Styx, Equinox et Dyio étaient allongés dans un lit chacun, se remettant du poison pour les deux premiers, et encore endormi par sa magie pour le dernier. Le temps était cependant compté et le démon s'attribuait quelques jours à peine pour retrouver la conjuratrice à la fourrure et mettre un terme au danger qu'elle représentait.

Il soupira de nouveau, en enfilant son costume, nettoyé en un claquement de doigt.

Au moins dormaient-ils tous, il pourrait ainsi servir son Maître sans retenue aucune, usant à sa guise de sa nature véritable.
Son costume se déchira, et son corps se transforma en une chose effroyable. Il était velu, énorme, mesurant au moins deux mètres, et possédait quelques six bras, tous se terminant par des pinces. Une longue queue pendant au fond de son dos, une queue de ce que les humains diraient " de lion ". 

Lui sortit du crâne de Styx par l'un de ses trous de nez et revêtit à son tour sa forme originelle,  heureux de rencontrer un compagnon qui pouvait le regarder sans que son esprit ne le rende plus "regardable".
- Voilà déjà bien longtemps, Loki. Lui était colossal, une énorme chose indescriptible, faite de matières et couleurs inconnues à l'oeil de ce monde.

- Ah... Lui. On vous appelle "ça" aussi chez nous. Un honneur de vous rencontrer de nouveau. La dernière fois nous opposait peut-être, mais cette fois-ci, vous auriez tout intérêt à coopérer. Après tout, si Styx venait à savoir que... Il se tût, pensant que l'arlequin pourrait peut-être entendre.

- Que croyez-vous qu'il ferait?
- Il se tuerait, j'imagine... un problème récurrent chez les êtres "humanoïdes" est de se croire... singuliers. Or...
- Oui je vois. Je vais donc t'aider à traquer cette femme. Je sais d'ailleurs où elle est, mes filets sont partout là où il y a forêts. Mes petits polichinelles l'ont aperçue aux abords de la forêt de Kastalinn. Je vous montre?

Des images furent envoyé dans la tête de Faustus; un fleuve, Clarisse s'y abreuvant un immense oiseau à ses côtés, et... ah tiens. Un petit démon était là aussi. Bien sur, Dame Fortune n'aurait jamais risqué de révéler ses manigances à une humaine, mais un diable sans doute aucun. Oh, eh bien, deux cibles pour le prix d'une. On ne crache pas sur la soupe.

En un clin d’œil Faustus "Loki" Fortuna s'envola, déployant des ailes énormes et néanmoins aux apparences précieuses. Tel un papillon. Comme il parcourait les cieux nocturnes de Dùralas, le soleil couchant renvoyant des reflets irisés sur ses ailes écailleuses, ces dernières laissaient dans la noire nuit une traînée de poudre rose. Le démon était libre... enfin.

Clarisse réajusta son col de manteau, et observa la nature autour d'elle. Il la pourchassait. L'autre démon le lui avait assuré. Bien, elle se débarrasserait de lui, et pourrait ainsi jouer en paix avec Le Styx. (cette appellation la faisait désormais jubiler. Ah...)
Un bruit, derrière elle. Agitant la main, une nuée de sangliers jailli de deux cercles apparus par enchantement dans les airs. Ses pouvoirs de conjuratrice étaient à un tel point développés qu'elle n'avait plus besoin de parler, ni même de penser, pour amener à elle de si faibles bêtes. Même le Leshen de la chasse très spéciale de Styx n'avait pas été un grand problème à invoquer.

Tout en se projetant en arrière, elle invoqua un énorme golem de pierre auquel elle se raccrocha avant de s'assoir en une pirouette sur son immense épaule.

- Faustus. Ah, elle m'a dit que tu viendrais.

Mais le démon ne l'écoutait, il se fichait bien de qui était entré dans le jeu, tout ce qui comptait c'était de se débarrasser des pions mineurs, des intrus dans les rouages parfaitement chaotiques de la Déesse.

- La ferme, sombre catin. Tu es rentré dans une machination qui te dépasse. Pour toi qui sers aussi la Dame ce que tu fais est une hérésie. Dis-moi, tu pense pouvoir remplacer Le Styx? Oh, crois-moi, tu es loin d'égaler ne serait-ce qu'un tiers de ce qu'il représente, et de toute façon elle t'aurais investi de son pouvoir si telle était sa volonté. Que tu ai recours à un pacte afin d'assouvir tes ambitions est intolérable, hérétique!

Ses énormes pinces déchiquetaient la chaire des sangliers, le plongeant dans une tornade de pelage et de sang, ses ailes intoxiquaient de leur poudre les poumons des bêtes restantes, les tuant à petit feu. Elle n'était pas de taille. Même le poing du Golem qui s'abattit sur lui ne suffit pas à le terrasser. Faustus n'était pas un simple démon auquel on donne son âme, ceux-là sont si bas dans l'échelle des Enfers qu'ils doivent avoir recours aux humains pour subsister. Ils étaient dégoûtants!
En enfonçant ses pinces gigantesques dans l'abdomen de l'invocation, il en éparpilla les membres, saisissant au passage Clarisse dans sa chute.

Une fois le carnage terminé, il la projeta contre un tronc et enserra son cou fermement. Alors qu'il s'apprêtait à la tuer, elle planta ses yeux d'humains dans les siens et lui parla le plus calmement possible:

- Humph. Présomptueux que tu es. Je suis cependant née avec quelque chose que toi et les autres créatures infernales ne comprendront jamais. Mon corps et mon esprit sont aussi agiles que vifs, et surtout, je raisonne. Je raisonne parfaitement, je l'ai toujours fait. Tu pensais que j'attirerais Le Limier de la Dame, en sachant qu'il possède un démon de haut-rang en tant que toutou et que je comptais sérieusement le tuer de la sorte?! C'est toi le dégoûtant dans l'histoire. Non, la chasse était la première étape du plan, là, on en est à la deuxième. J'ai envoyé trois lettres à partir de corbeaux. L'une destinée au leader du culte de l'Ouest dans les marais, et les deux autres sont des surprises. Savoir c'est pouvoir. Et je suis la seule qui sait. Ce démon ne m'a servi que de messager, mon âme est condamnée, mais putain qu'est-ce que je vais m'amuser avant de mourir grâce à une simple information! Ma prétention n'a jamais été de remplacer Le Styx, triste destin qui l'attend. Je veux juste lui permette de briser les chaînes de l'atroce route que vous lui avez dessinée.
- ... Pourquoi? Tes actes sont irrationnels, hérétiques!
- Par compassion.. et amour du bordel, je dirais. Et parce que pour quelqu'un qui a tout, la vie devient trop ennuyeuse au bout d'un moment.
- Comment avoir deviné ce qui se tramait? Ce secret.. ce secret perdure depuis aussi longtemps que la Dame elle-même!
- Il y a toujours un génie, non? Je suis ce génie. Maintenant relâche-moi monstre, va pourchasser mes corbeaux. Et amène Styx dans les marais, d'ici deux lunes.
- Jamais...
- Ta gueule et écoute. Tu l'emmènera, et je lui dirais.
- Jamais!
- Ahahaha. Tue-moi. Tue-moi et admire l'information se répandre, comme une poudre qui s'embrasera d'elle-même. Ils se jetteront aux pieds de l'arlequin chaotique, l'aduleront, et il se questionnera. Et lorsqu'il aura la réponse, après moult torture... il te tuera. Toi, et tous les amants. Ensuite, il essayera de faire tomber la vieille déité toute fripée qu'est devenue la Dame. Quelque soit la solution, je gagne.

Il la relâcha. Abasourdi. Elle l'avait baisé, comme diraient les humains.
- Je te tuerais une fois les corbeaux abattus. Je vais revenir.
- Et je vais disparaître. Allez mon chou, admet ta défaite. Clarisse lui envoya un baiser tandis que son vautour déployait ses gargantuesques ailes.
- Ton âme est condamnée quoiqu'il arrive. Tu ne sais pas ce que sont les Enfers pour les gens sans âme. Crois-moi.
- Oh, c'est un peu tard pour m'en soucier. La bise!

Ramenant les cadavres de sangliers, Faustus revint bredouille et honteux de sa sortie au manoir. Il évita au possible son Maître les heures suivantes, se sentant horriblement sale, inutile. Peut-être devrait-il avouer la vérité? Non... Dame Fortune fera quelque chose. Il ne savait pas encore quoi, mais il en était certain. Et si... Il soupira.
Clarisse Derouge, quelle femme admirablement diabolique.

Rapport de récolte :

Hevoria gagne 6 défenses de sanglier et 4 cuirs de sanglier, un os doré.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Dogma gagne 4 défenses de sanglier et 4 cuirs de sanglier, 10 points de métier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Nova gagne 2 défenses de sanglier et 3 cuirs de sanglier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Végace gagne 1 défense de sanglier et 5 points de métier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Styx gagne 2 défenses de sanglier et 3 cuirs de sanglier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

Nova - Nurla - Xyts l'organisateur du jeu débile - Ogias - Khal - Ozzingard

Il est complètement débile ton jeu j'te dis.
C'est toi qui est débile, moi j'trouve ça très drôle !
Pareil, mais j'ai un peu de mal à trouver quand même.
C'est le but les gars, aller, hop, on enchaîne, on cherche, on fouille.
Mais, c'est dans un tronc d'arbre ?
Y'en a plusieurs, faut chercher partout !
Rah mais c'est trop la merde, et j'vais avoir les mains dégueulasses après.
Tu vas voir qu'il va nous faire fouiller dans de la bouse ce con.
Pas à ce point. Nan mais si vous les voulez, il faut chercher.
Le périmètre est limité quand même ?
Yep, il y a des poteaux avec du cordage, vous avez 600m².
A 5 on va pas s'en sortir.
A vous d'être astucieux.
Ozzingard, t'es là ?
Ah ouais tiens, Ozzingard ?
Nan il est parti pisser.
Bon, moi j'me casse par là.
Ok Nova mais fait gaffe, y'a une crevasse juste à 1m de toi.
Ah parce que t'as même pas vérifié ton périmètre avant ?
Si mais je voulais être sympa, démerdez vous.
Je maintiens également, ton jeu est débile.
Ah t'es revenu ? Ozzingard ?
Ouais c'est lui. Mais si vous voulez pas jouer, cassez-vous.
Nan mais perso j'ai même pas compris ce qu'on devait faire.
Y'a des sangliers dans les troncs.
Ta gueule Ogias, ils sont pendus par les pieds, faut tâter et les trouver, et il y a d'autres bestioles aussi, enfouies, cachées, pendues... Mais vivantes.
Mais elles vont nous bouffer !
Mais nan, elles sont assommées.
Trop con ce jeu, aïe et bordel, j'me suis mangé un arbre, voilà !
C'était pas un arbre !
Ah c'est toi Nurla ?
Nan, j'suis un arbre, connard.
J'en ai un !
Mais Nova, d'où tu le sors ? Il était pas suspendu lui, j'en ai pendu que des petits.
Ah nan mais t'as pas dit qu'on pouvait pas en attraper qui passaient.
Mais, t'as les yeux bandés, comment t'as fait ?
Il roupillait p'tetre, j'me le suis pris dans les pattes, et couic, tordu le cou pour être sûre.
Bon, ben, d'accord, mais tu peux plus jouer alors, un chacun on va dire.
Ok.
Plus pour nous, ouaaais !
J'ai faim.

Ali Dougal était sur les traces d'une proie. Elle était simple à pister puisque le sol était boueux ce qui marquait énormément les traces. Une chasse facile qui ne prendrait pas trop de temps. C'est sûr, le Gardien aurait voulu quelque chose d'un peu plus épique, mais il s'en contenterait ; il n'était pas contre se remplir un peu les poches, ça pouvait toujours servir.
Ali Il suivit donc l'animal sur plusieurs centaines de mètres avant de finalement tomber sur son antre. La proie finit par le repérer et entama un sprint pour s'éloigner de cette menace. Le chasseur ne souhaita pas prolonger la poursuite et s'arma de son arc et décocha derechef un trait meurtrier qui stoppa net le sanglier. Toutes ces chasses l'avaient rendu plus précis : il pouvait maintenant aisément atteindre un point vital, ce qui n'était pas rien. Il rangea son arc et dégaina son couteau de chasse pour entamer la récolte. Il allait encore avoir plein de sang sur ses vêtements...

L'occasion était bien trop belle pour la petite Végace de s'entraîner à pousser à l'extrême ses pouvoirs. Après tout, elle ne les avait jamais vraiment utilisés pour faire de jolis petits effets visuels, mais plutôt pour apporter une tasse de thé à un client de la maison, ou bien encore pour attraper un livre trop haut perché dans sa bibliothèque personnelle.


Là, deux beaux petits chasseurs bien fiers d'avoir attrapés 3 belles proies gigotantes dans leurs filets. Que demande le peuple ?
Innocemment, elle s'était approchée des deux hommes, avec son petit minois de gamine paumée dans les bois.

- Bah alors ma minette, on se balade toute seule dans les bois ?
- Ouais, t'as pas peur du grand méchant loup ?
- Tu devrais te méfier des inconnus qui se trouvent dans le coin...
- Ils sont pas commodes...
- Et un peu dangereux...
- Ils aiment bien les jeunes filles...
- Et ils s... aaargh

Végace avait planté une de ses petites mains aux ongles pointus dans la gorge d'un des deux types qui avait commencé à s'approcher d'un peu trop près avec son air malsain. Elle était si rapide et avec une telle force vampirique naturelle qu'elle tenait entre sa paume et ses doigts, les cordes vocales du gars, qui d'un coup, aussi étonnant que celui puisse paraître, chantait tout de suite moins ses douces menaces. Il restait de marbre, les yeux écarquillés, paralysé par la douleur.
Son ami quant à lui avait ce même air idiot, surpris par la situation, avec les sangliers pendants au dessus de sa tête dans leur filet trop étroit. D'un furtif geste de la main, elle envoya le gars s'éclater la colonne vertébrale contre un arbre et il retomba au sol dans un bruit lourd.
Les yeux du premier, gorge maintenue, saignant à vif, sortaient de plus en plus de leur orbite. La petite Végace exerçait une certaine pression, et bloquait à présent tout passage d'air.

Alors mon chaton, on menace les petites filles ? C'est pas très beau ça, tu sais ?

Elle relâcha sa prise, la main couverte de sang. Le chasseur se maintenait la gorge ouverte de ses deux mains, tout en étant pris de spasmes étranges au sol. Il lâcha alors son dernier souffle, et creva comme un idiot.

Elle approcha sa main sanglante de son propre visage, reniflant l'odeur du sang. Puis elle la lâcha de tout son long, d'un seul coup de langue satisfait, elle en frissonna.

Comme je les aime.

Elle s'accroupit alors du bonhomme et lui planta les crocs dans la jugulaire, qui était moins productive que si il avait été vivant, mais ça restait largement convenable.

Bon, et vous alors ? Dit-elle en regardant les sangliers encore vivants.

Elle lança son poignard au niveau du cordage, qui céda. Le filer était à terre, les sangliers tentaient de se débattre là dedans. Elle réussi à ouvrir le sac et les sangliers partirent chacun de leur côté, mais c'était sans compter sur les idées farfelues de la petite Végace qui n'en avait pas terminé avec eux.

Mes petits, revenez, on va jouer un peu, nous avons un autre invité. Il ne semble pas si mort que ça finalement...

Elle regardait le second chasseur à la colonne semi-brisée, qui convulsait lui aussi, laissant échapper un filer de bave sur son menton.

Ouh que ce n'est point élégant, un peu de tenue face à une demoiselle je vous prie. Non ? Très bien.

Les trois sangliers volaient à présent, ne comprenant absolument rien à la situation, ils balançaient leurs 4 pattes dans tous les sens, et Végace les fit s'approcher de l'homme contre l'arbre. A présent, ils tournoyaient autour de l'arbre, de plus en plus vite, ce qui donnait mal au cœur au gars comme aux sangliers qui finirent par lâcher leur dernier repas fait de glands et d'escargots. Une belle scène de vomi et de sang, un régal.

Végace lâcha quand même une petite mimique de dégoûts, c'était pas prévu comme ça, mais pourquoi pas. Puis lassée de la non réactivité de l'homme trop proche de la mort, elle l'acheva en lui assenant un coup de sanglier dans la mâchoire qui se disloqua, et en empalant les trois sangliers sur un tronc fraichement arraché.

Rapport de récolte :

Silvestre gagne 1 défense de sanglier et 5 points de métier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Nova gagne 2 défenses de sanglier et 3 cuirs de sanglier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Xia gagne 2 défenses de sanglier et 5 points de métier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Dougal gagne 2 défenses de sanglier, 2 cuirs de sanglier, et 5 points de métier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

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Rapport de récolte :

Végace gagne 2 défenses de sanglier, 2 cuirs de sanglier, et 5 points de métier.

Commentaires sur le RP : Rien à redire !

Il fallait bien qu'il s'y remette un jour.

Saigo était de retour sur l'un de ses terrains de jeu favoris : celui de la chasse. Tout ce qu'il avait récupéré à la suite de ses aventures aux côtés d'un congénère dont il avait déjà oublié le nom avait été dépensé ou entreposé en lieu sûr. Et puis, fort de son nouveau statut de Faucheur de la Congrégation de l'Ombre, il avait bien envie de dépecer quelques quadrupèdes poilus. Aussi s'aventurait-il en forêt, seul, au petit matin, confiant. La nuit avait été pluvieuse, aussi les traces de ses proies seraient faciles à repérer. Néanmoins, le sol boueux sur lequel il évoluait le ralentissait fortement. Si jamais une course poursuite venait à s'engager, il devrait sans doute utiliser ses ailes.

L'Exécuteur connaissait suffisamment bien la forêt pour savoir où chercher. Ainsi, il ne lui fallut pas longtemps avant d'identifier les traces d'un sanglier. Un mâle, assez massif à en juger par la profondeur des empreintes dans le sol. Le stryge solitaire déploya sa griffe gauche, mesure de précaution, et entreprit de remonter la piste. Au bout d'environ cinq cent mètres de marche, l'assassin distingua cependant de nouvelles empreintes. Celles-là, il ne les avaient jamais vues avant. Elles étaient immenses, et bien plus profondes que celles du sanglier qu'il traquait jusque là. Un nouveau prédateur avait-il fait son apparition dans la forêt ? Tout de même, ça ne faisait pas si longtemps ? Si ? Quoi qu'il en soit, les traces inconnues arrivaient perpendiculairement à celles du sanglier. Saigo n'avait aucun mal à imaginer la suite, rien qu'en observant les empreintes. Sa proie avait été pris en chasse par l'autre bête, et avait vite paniquée. La course se faisait effrénée, les traces devenaient irrégulières. Le prédateur était rapide, plus rapide encore que le sanglier. Là, une empreinte plus profonde. Cette chose avait marqué son appui, sans doute pour donner un coup.

Cette hypothèse se confirma bien vite par l'absence de traces de pas supplémentaires, du moins pour le sanglier. Le prédateur semblait l'avoir saisi et soulevé, preuve d'une force incroyable. Ses empreintes s'étaient encore alourdie, et progressaient par petits pas, avant de faire demi-tour. Saigo releva la tête, essayant de retranscrire la scène dans l'espace ou il se trouvait. C'est alors qu'il le vit. Le sanglier, ou plutôt ce qu'il en restait, gisait à une cinquantaine de mètres de lui. Entre le stryge solitaire et la dépouille, un large tronc d'arbre faisait obstacle. La conclusion était évidente. Le prédateur inconnu avait lancé le sanglier au loin comme on lance un jouet dont on ne veut plus. Sauf que lui l'avait fait avec une telle force que le malheureux quadrupède avait détruit un arbre au passage. L'Exécuteur s'approcha plus près pour observer la carcasse. Le flanc était très largement ouvert en trois endroits. Le coup de griffe l'avait sans doute tué instantanément. Le cœur était en charpie, les poumons troués en plusieurs points, les autres organes internes visibles étaient à peine identifiable… S'il n'était pas mort quand le prédateur l'avait saisi, sa rencontre avec l'écorce l'avait achevé. La colonne vertébrale, mise à nue par l'assaut bestial, avait été brisée net par le choc. Ce sanglier n'avait pas eu la moindre chance.

Pour Saigo, cela signifiait deux choses. Petit un, ce prédateur inconnu était extrêmement dangereux pour quiconque croisait sa route. Il était grand, fort, rapide et imprévisible. En résumé, une aubaine que le stryge noir n'ai pas croisé sa route. Le petit deux, plus positif pour le chasseur qu'il était, représentait la possibilité de récupérer des ressources sans efforts. Le cadavre du sanglier était salement amoché, mais ses défenses étaient intactes. Quand au cuir, il faudrait le nettoyer un peu, mais avec un minimum d'efforts, l'assassin saurait en tirer un prix décent. Aussi, il s'affaira à dépecer la bête sans tarder.

Ali C'était, à ne point en douter, une chasse effrénée. Les bestioles traquées courraient dans tous les sens pour fuir les chiens qui leur mordaient les guiboles et les chasseurs pointés derrière qui peinaient à rattraper toute la troupe mais qui continuaient à encourager leurs fauves de leur ramener un joli morceau de viande. Les animaux chassés, y'en avait de toutes sortes : des biches, des cerfs, des sangliers, des renards et même des lapins. Tout ce qui pouvait se manger et qui était sur la route devait détaller à toute vitesse pour ne pas finir sur la broche du soir. Les chasseurs, y'en avait aussi de toutes sortes : des maigres, des plus gros, des grands, des plus petits, des hommes, des femmes. Bref, ça faisait un beau paquet de monde qui faisait du bruit en forêt en pleine après-midi. Et parmi ce beau monde, il y avait Dougal.
Ali Le Gardien avait voulu les rejoindre pour "s'amuser" un peu. Attention, il ne prenait absolument aucun plaisir à maltraiter ces bestioles. Tout ce qu'il voulait, à chaque fois qu'il venait chasser, c'était un sanglier de temps en temps. Quand il avait besoin de se faire un peu d'argent, il se mettait en chasse d'un sanglier, l'attrapait, le dépeçait et s'en aller sans causer plus de problèmes que ça. Là, il s'était retrouvé imbriqué dans un événement alors forcément il s'est mis à y participé. C'était surtout qu'il n'avait pas vraiment envie d'aller se trouver une autre forêt pour trouver un simple sanglier. Puisque, de toute manière, chasse organisée ou pas, tout ce qui l'intéressait c'était son sanglier hebdomadaire. Après que les autres veuillent dépeupler toute une forêt, ça lui était complètement égal. En plus, ils étaient sur les terres du Jarl, raison de plus pour n'en avoir rien à cirer.

Ali Sur la disposition générale de cette partie de chasse en plein air - c'est bien connu que la chasse peut aussi se faire en terrain clos - on ne pouvait pas vraiment dire que Dougal se tenait dans l'aire "chasseur" du joyeux événement. Dit plus simplement, sur les trois groupes principaux (animaux, chiens, chasseurs), Dougal n'était absolument pas avec les chasseurs. Il n'était pas là pour avancer avec son fauteuil, ses chaussons, sa bière et sa pipe tout en gueulant après les chiens pour les faire aller plus vite. C'était pas vraiment le genre du Gardien. Pour lui, il fallait que ça bouge. C'était une chasse, pas un rassemblement de bouseux autour d'une table à lancer des dés pour savoir qui allait faire quoi. Mais c'était pas une raison pour se mettre dans le groupe des chiens. Fallait pas déconner non plus, il était pas là pour courir jusqu'à faire pendre sa langue tout en jappant toutes les trois secondes et se laisser crier dessus par des feignasses pour leur apporter à becter plus tôt qu'ils ne le devraient. Du coup, il ne restait plus que les animaux. Les chassés quoi.
Ali Attention, Dougal n'était absolument pas une proie. Il était simplement un prédateur qui restait aux côtés de ses proies en attendant le bon moment et la bonne proie aussi. Tant qu'à avoir le choix, autant prendre ce qui se faisait de mieux. Le seul problème c'était qu'il était avec les chassés. C'est-à-dire que si les chiens étaient trop idiots pour
identifier et évaluer le Gardien - en même temps quand on se fait gueuler pendant une bonne vingtaine de minutes, si on tombe sur quelque chose on lui marave sa face - ils allaient s'en prendre à l'humain au lieu de cerf à même pas deux mètres de lui. Du coup, ça apportait une pointe de danger dans cette course contre la montre. Pour les chiens bien sûr, c'était pas dans le genre de Dougal de se laisser avoir par trois clébards à moitié crevés - ils courent depuis un bon moment aussi - avec des canines émoussées et une brioche grosse comme un tronc à la place des muscles pectoraux. Eh oui ! ces machins sont ce que leurs empaffés de maîtres leur donnent à manger.
Ali C'est pourquoi le Gardien n'avait pas de souci à se faire, enfin pas pour les éventuelles blessures qu'il aurait pu recevoir. En fait, le problème pouvait venir des maîtres. Si le rôdeur se fait agresser par les chiens, il riposte. Si il riposte alors les chiens n'ont plus de dents. Et là, ça pose un problème aux propriétaires.
Moui, m'enfin si leurs abrutis de clébards viennent essayer de se farcir mes mollets ce sera un peu de leur faute à ces trous du cul. Qu'ils viennent pas pleurer après qu'il ne reste plus rien de leurs bestioles.

Ali Dougal se concentra plutôt sur sa propre chasse et navigua entre les arbres pour trouver la proie désirée qu'il finit par apercevoir assez rapidement. Ne pouvant tenter un tir à l'arc, le rôdeur se contenta de son épée appuyé par son couteau de chasse, au cas où ils en viennent aux mains. Le sanglier visé était un jeune adulte au cuir luisant et aux défenses dignes de celle d'un éléphant. C'était une belle bête qui allait lui rapporter de jolis morceaux.
Ali Il s'approcha de plus en plus prêt, petit à petit. L'animal fatiguait mais ne pensait absolument pas à se défendre. C'était la raison pour laquelle le chasseur devait lui tomber dessus tout de suite ; s'il attendait un peu trop longtemps, la bête se résignerait à affronter son destin et vendrait chèrement sa peau. Dougal préférait éviter ça, pas par peur de se faire blesser, mais par crainte d'abîmer son trophée. Il ne fallait surtout pas oublier que les chiens talonnaient le sanglier et qu'ils se jetteraient dessus lorsqu'il s'arrêtera. Le rôdeur devait agir vite et avec précision. Il devait juste obtenir un petit coup de pouce de l'environnement, comme le rocher qui se rapprochait d'eux. Quelques mètres et ce sanglier serait à lui. Quelques mètres...

Rapport de récolte :

Saigo remporte 2 défenses et 2 cuirs de sanglier, il gagne 5 points de métier et 1 os doré.

Commentaires sur le RP : Bon RP !

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Rapport de récolte :

Dougal remporte 2 défenses et 2 cuirs de sanglier, il gagne 5 points de métier et 1 os doré.

Commentaires sur le RP : Bon RP !

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Rapport de récolte :

Silvestre Mitchi remporte 2 défenses de sanglier et 5 points métier.

Commentaires sur le RP : Bon RP, encore quelques lignes et tu pourras prétendre au bonus

Rapport de récolte :

Silvestre Mitchi remporte 2 défenses de sanglier et 5 points métier.

Commentaires sur le RP : Bon RP.

Rapport de récolte :

Xia remporte 2 défenses de sanglier et 5 points métier et 5 points métier bonus.

Commentaires sur le RP : Bon RP.

Rapport de récolte :

Silvestre Mitchi remporte 2 défenses de sanglier, 1 cuir de sanglier et 5 points métier et 5 points métier bonus et 1 os doré.

Commentaires sur le RP : C'est cadeau pour l'os ! Et un petit conseil : essaye peut-être d'aérer ton texte, en faisant des retours à la ligne, et différents paragraphes. La lecture sera ainsi plus fluide

Ali La journée s'annonçait banale et peu trépignante. Le chasseur de la Garde venait de pénétrer dans une forêt des plus communes à la recherche d'un petit sanglier. Il savait que ça se passerait rapidement et sans trop d'action ; il tomberait sur une trace fraîche qu'il remonterait jusqu'à la cible qu'il éliminerait d'un simple trait. Simple, rapide et efficace. Et c'était là le problème. Pour Dougal, c'était trop paisible ; ça manquait d'action. En fin de compte, le Stellarois avait besoin de bouger et de ressentir toutes sortes de sentiments lors de ses activités. Il ne voulait absolument pas s'enfermer dans la routine, dans un train-train répétitif sans aucune surprise ou angoisse. C'était comme s'il voulait se sentir vivant. Malheureusement, sa chasse aux sangliers montrait tout le contraire. Depuis qu'il pratiquait cette activité, il savait parfaitement quoi faire afin de rejoindre sa proie, l'éliminer et lui prélever ce qu'elle possédait de précieux, le tout dans la simplicité et la rapidité.
Ali C'est ainsi en soupirant et débordant de démotivation que le Gardien se mit à observer chaque détail pouvant l'informer de la présence d'un cochon des bois. Bien évidemment, il repéra rapidement une piste et la suivit pour remonter jusqu'à la bête. Lors de ses déplacements en terrain forestier, il se fit le plus discret possible et passer au-travers de chaque obstacle avec une efficacité terrifiante ; c'était comme si chaque élément devenait un tremplin : si un arbre lui barrait la route, il se glissait contre le tronc et y prenait appui pour se propulser deux mètres plus loin et tout ça sans faire le moindre bruit ni éveiller le moindre soupçon. Il était devenu un maître dans cet élément.
Ali Il vérifiait de temps à autre s'il était toujours sur la bonne piste et ne profitait pour élargir son champ de vision afin d'être certain qu'aucun danger n'était présent. Ceci lui permettait aussi de repérer sa proie (ou une autre d'ailleurs) si elle était proche. Il répéta ces mesures trois fois avant de finalement atteindre le sanglier traqué. L'animal feuillait le sol à la recherche de jeunes pousses ou de caches de ruminants. Cette fois, il avait trouvé une magnifique truffe dont il imaginait déjà le goût délicieux dans sa bouche. Hélas, un morceau de bois rigide vint lui bloquer la gorge en travers. L'air se faisait alors plus rare et les quelques espaces vides étaient comblés par un amas sanguinolent. En quelques secondes, il s'étouffa dans son propre sang permettant alors au chasseur de prélever défenses et morceaux de cuir.

Ali Dougal rangea avec délicatesse son arc, se leva et s'extirpa de sa cachette. Il s'empara de son couteau de chasse pour dépecer le cadavre. Cet outil n'était pas particulièrement contondant, en comparaison avec une dague, néanmoins il était des plus pratique lorsqu'il était question de récupérer le cuir de sanglier. Sa forme générale et celle de sa lame simplifiait le processus afin de récupérer le-dit trophée rapidement, facilement et sans trop l'endommager. C'était un outil exceptionnel.
Ali Un bruissement se fit audible sur sa gauche, mais il ne s'agissait que d'un lièvre. Le petit animal n'avait pas encore aperçu le chasseur alors qu'il n'était qu'à quelques mètres de lui. Soudain, il tourna la tête du côté opposé et un bruit plus lourd se fit entendre. Cette fois, il ne pouvait s'agir d'un animal commun. Le rôdeur attrapa la garde de sa lame et se retourna pour voir l'invité surprise. Afin de pouvoir l'apercevoir, il entendit un sifflement strident puis un bruit sourd et un craquement. Le lapin était mort, une boule d'acier roulait à côté de son corps. Dougal se leva et dégaina son épée, mais il entendit une petit voix féminine lui demanda de ne pas s'alarmer :
- Non, je ne vous veux pas de mal, et je n'en veux pas non plus.

Ali La pourfendeuse de lapin s'avança vers lui, tout doucement en mettant bien en évidence ses mains et relevant son capuchon. Elle était brune et pas bien grande. En fait, il s'agissait d'une jeune fille ; elle devait avoir treize ans. Le rôdeur observa rapidement les environs au cas où un complice s'était caché, mais il n'y avait qu'eux deux. Il se focalisa ensuite sur l'arme qu'elle portait à sa main droite : une simple cordelette avec trois morceaux de cuir épais, un plus large au milieu et les deux autres formaient des boucles aux extrémités. Son arme était un fronde. On avait tendance à sous-estimer cette arme qui peut pourtant s'avérer très dangereuse. Un coup à la tête tue et ailleurs brise les os.
- Vous ne devriez peut-être pas vous exercer avec des inconnus dans les parages, miss, dit-il en rangeant son arme.
- Je sais, mais vous êtes arrivé d'un coup et vous avez été prodigieux avec ce sanglier.
- Merci, vous avez vous aussi été prodigieuse avec votre lièvre ; il fallait une certaine précision pour l'atteindre au cou. C'est du bon travail.
- Merci. (comme le chasseur s'apprêtait à partir, elle prolongea la discussion) Je m'appelle Madelyn, mais on m'appelle Maddy. Je m'exerce depuis un moment car je veux être utile.
- Enchanté Maddy. Je suis Dougal et je viens de Stellaraë. Je suis un Gardien et un chasseur à mes heures perdues.
- Vous venez de Stellaraë ? s'exclama-t-elle avec des étincelles dans les yeux. Ce doit être magnifique, mais il doit y faire terriblement chaud.
- C'est vrai, répondit-il avec un petit rire amusé, mais on finit par s'y habituer. (il empaqueta ses trophées et se mit en route) Ravi d'avoir pu faire ta connaissance Maddy, mais je dois y aller. Bonne chance pour la suite.
- Attendez ! (Dougal s'arrêta et la questionna du regard) Je veux devenir comme vous, pouvez-vous m'entraîner ?

Ali Il s'agissait d'une demande peu ordinaire ; le Gardien n'avait jamais été sollicité pour tenir le rôle d'entraîneur, de superviseur ou de mentor. Cette question le déstabilisa et il ne sut que répondre. La jeune fille en profita pour apporter des justifications à sa demande et répondit aux questions que le rôdeur aurait pu poser :
- Je suis orpheline et je n'ai pas envie de faire ce que les autres filles de mon âge font dans mon village. Je ne suis pas faite pour ces tâches d'entretien. Je rêve d'aventures, je veux découvrir le monde. (elle abandonna ensuite son enjouement pour une mine sombre) Et puis, je suis mal vue au village, parce que je suis un loup-garou.

Ali Maddy venait de placer toutes ses chances de son côté. Seul un insensible l'aurait laissé tomber. Dougal n'avait pas vraiment envie de prendre une apprentie, mais s'il ne lui apportait pas son soutien, elle partirait sur les contrées de Dùralas toute seule. Même si elle savait se défendre, elle ne ferait pas long feu face aux terribles dangers qui la guettaient, qu'il s'agisse de monstres, ou d'humains...
- Très bien, j'accepte de te prendre pour une période d'essai. Mais sache que je ne serai pas tendre et tu regretteras sûrement de ne pas être restée au village.

Ali Ils se mirent en route vers le Sud, accompagnés par la joie débordante de la jeune fille. Ça n'allait pas être évident tous les jours, mais Dougal pouvait gérer.
J'espère...