Du cerisier, voilà un bois que Fëanor n'a pas encore coupé jusque-là, ce sera donc une première. Mais bon, de toute façon, lorsqu'on a coupé un arbre, c'est la même chose pour les autres, à quelques exceptions près. C'est surtout une fois dans le feu que les choses ne sont pas les mêmes. Par exemple, le sapin claque, et n'est donc pas le plus adapté à faire un feu de camp.

Toujours est-il qu'il n'a pas à se poser la question, on lui a commandé ce bois, alors il s'attelle à la tâche jusqu'à entendre le bruit caractéristique de celui qui s’effondre au sol. Une fois tombé, il coupe les branches, et puis il le débite afin de pouvoir le transporter plus facilement dans le chariot qu'il a emprunté pour l'occasion. Il fait attention à ce que la taille soit sensiblement identique.

Le travail terminé, il charge le tout dans la carriole avant de retourner en ville, satisfait du travail bien fait, méritant le salaire qui va lui être versé.

Quête I: Première récolte d'apprenti

Fëanor à trouvé du cerisier, bois réputé facile à travailler de par sa dureté. Ce soir, le bois étant suffisant pour le feu, l'elfe décide de prendre un morceau, sortant un couteau avant de commencer à tailler le bout de bois qu'il a pris. Il essaie de lui donner une forme, mais il n'excelle pas en la matière. Enfin, il n'est pas non plus ridicule, et rapidement, l'on peut commencer à distinguer un bœuf, ce qui est le plus facile aux yeux du futur mage. Les copeaux volent au fur et à mesure que la lame s'active, doucement, mais sûrement, consciencieusement. Les elfes aiment prendre leur temps, et s'il n'a pas terminé, il continuera une prochaine fois.

Assez content de son travail pour l'instant, il le montre à sa partenaire qui sourit, sans doute pour se moquer gentiment, parce que même si l'idée est là, et une forme vague, ça n'a rien d'un chef d’œuvre, c'est certain. Elle pouffe dans sa manche, et loin d'être vexé, Fëanor la rejoint, riant de bon cœur devant le travail qu'il entreprend. Pour sûr qu'il a encore de gros efforts à faire pour devenir meilleur.

Couper, couper, il y a tant de boulot, Fëanor ci, Fëanor ça, couper, couper. L'elfe chante en rythme avec sa hache qui se lève et s'abat sur l'arbre qu'il est en train de vouloir faire tomber. Il frappe encore et encore, puis une fois le tronc bien entaillé, il se dirige vers l'autre coté de l'arbre qu'il cogne à son tour. Lorsque les deux semblent se rapprocher, il pousse pour voir si ça bouge. Il recommence plusieurs fois jusqu'à ce qu'enfin, il sente que c'est bon. Bien qu'étant tant seul, il prend soin de vérifier si personne n'est en dessous de l'endroit où il va pousser l'arbre, et où il va s'écrouler. C'est une sécurité qu'il met un point d'honneur à faire tout le temps, afin de ne pas la perdre pour la fois où il pourrait être accompagné.

Personne, il peut donc pousser encore, écouter le craquement sonore de l'arbre qu'il tombe, puis le fracas lorsqu'il touche le sol, rebondissement deux fois avant de s'immobiliser. Bien ensuite l'élagage, il retire les branches qu'il garde précieusement, car elles l'aideront à démarrer le feu qu'il s'apprête à allumer.

Encore du travail à débiter des bûches qui alimenteront les flammes pour la nuit. Il est alors temps de mettre tout son plan à exécution pour passer une nuit au chaud.

La mission du jour, trouver un arbre malade pour l'abattre et qu'il évite de contaminer tous ceux autour de lui. Fëanor se promène dans la forêt, tous ses sens aux aguets, mais surtout la vue bien entendu. Il marche, cherchant des signes permettant l'analyse et les conclusions. Il parcourt tout cela depuis un moment maintenant quand soudain, il découvre un nombre de feuilles anormal sur le sol. Il s'approche donc de l'arbre en question afin de recueillir plus d'informations.

Rapidement, en touchant l'écorce, il s'aperçoit d'étranges tâches, ainsi que des champignons. Quelques fissures auprès des racines aussi, tout cela ne laisse aucun doute, alors le travail commence pour l'elfe qui ne peut pas laisser cet arbre, tout en s'en servant pour son feu. Il abat proprement l'arbre avant de le débiter comme il faut. Élagage, il coupe les petites branches, coupe en bûche, et tout cela afin de permettre de le transporter plus facilement.

Le bois de cerisiers est un bon combustible, mais il brûle plus vite que le chêne ou le hêtre, toutefois lorsque vous n'avez que ça sous la main, alors on ne fait pas la fine bouche. Par contre, il est très beau, surtout une fois travailler, alors il a du succès pour les objets fabriqués à parti de son bois. Cette fois, c'est devant un bon feu que Fëanor est en train de tailler grossièrement un bout de bois. Ce dernier commence à s'amincir au fur et à mesure des coups de couteau. Et puis l'elfe y va plus doucement, plus méticuleusement, façonnant doucement, à la sueur de son front un petit objet qui a la forme d'un dragon. Par encore des plus experts, il s'améliore doucement, et même si ce n'est pas parfait, et même plutôt grossier, l'on reconnaît la forme tout de même. Les ailes sont très compliquées à faire, mais au final, bien que pas extrêmement fier de sa confection, Fëanor se dit qu'il peut l'offrir à Ellÿra avant de parvenir à faire mieux une prochaine fois.

Tout comme le sapin, il y a une demande assez forte en cerisier. Le carnet de commandes ne désemplit apparemment pas, ce qui arrange bien Fëanor qui décide de remplir les réserves des sculpteurs avec ce qu'il ramène. Beaucoup de meubles sont fabriqués à partir de ce bois, qui est joli une fois travaillé. L'elfe a donc cherché un site qui disposait de ces arbres afin d'y trouver la ressource demandée. Il coupe, il débite, et il ramène en ville tout cela en échange de l'argent pour son labeur. Une vie simple et tranquille pour l'instant, en très bonne compagnie, quoi de mieux pour lui qui a vécu un enfer durant sa jeunesse. Il s'épanouit, mais n'en oublie pas pour autant ses objectifs.

Beaucoup de demandes équivalent à beaucoup de travail, et Fëanor apprécie particulièrement cela. À défaut d'un autre métier pour l'instant, couper du bois est quelque chose qu'il sait faire, et avec soin maintenant qu'il a pas mal pratiqué. L'argent qui coule à flots dans sa bourse est une motivation bien réelle également, l'aidant à avoir tout ce qu'il lui faut, ainsi qu'à sa partenaire. Ils ne manquent désormais de rien, même si ce n'est pas l’opulence, mais à force d'un labeur acharné, ils réussissent à se faire un pécule permettant de vivre sereinement, en attendant d'être encore plus aisé, ou de trouver un emploi encore plus rémunérateur, ou de cumuler si c'est possible, pourquoi pas ?

Habitué à couper du bois, du chêne au sureau en passant par le sapin ou le cerisier, Fëanor s'est arrêté sur ce dernier pour en garder un petit morceau pour lui. Il est plus facile à manipuler, et donc à sculpter, et moins onéreux que le chêne qui a un meilleur rendu. Il a besoin de ce dernier pour garder ses poches pleines, et pouvoir acheter quelques présents qu'il offre ensuite à Ellÿra, celle qui fait battre son cœur. L'elfe se retrouve donc dans un endroit qu'il garde pour lui afin que la belle ne puisse pas le trouver, et il passe un peu de temps dès qu'il le peut, taillant de ci, de là. Une forme finit par se démarquer, et même si au début, c'est brouillon, rapidement, on peut discerner un dragon qui commence à sortir des coups de couteau retirant les morceaux de bois pas au bon endroit. Il espère ne pas faire de bêtises, et que le rendu sera à la hauteur. Il aimerait voir encore les yeux remplis d'étoiles de sa moitié.