Nombreux lieux furent traversés afin de se rendre au sud de notre monde.  Il en fallut plus d’un jour et plus d’une nuit afin que les pieds de notre protagoniste quittent enfin les sables chauds du désert de Harena.  Qui aurait pu croire qu’un jour il allait quitter les sables de son enfance, là où il avait passé pour aussi bien dire toute sa vie ?  Avait-il été influencé par sa cousine ? Quel genre influence aurait pu avoir cette rouquine sur notre gros bougon ?  Si les gens le questionnait sur la chose, si une personne oserait proposer cette théorie directement, Mornash répondrait simplement que c’est parce qu’il cherche un adversaire de taille et qu’avec un peu de chance il finira peut-être par tomber sur un dragon.  Assumer que ceci est un mensonge est mal connaitre le gros orc!   Il est peut-être une grosse brute par moment, mais un menteur alors ça jamais !

Un pied devant l’autre, Mornash progressait à travers les différentes contrées, marchant en direction sud.   Il marchait et marchait seul, ce qui était assez rare, ayant l’habitude d’être accompagné de ses semblables.  Toutefois, ce voyage il avait choisi de l’entamer en tant qu’orc solitaire.  Un défi de plus!  Puis, à marcher seul il y avait moins de chance qu’une personne finisse par lui taper sur les nerfs!

Il avait fait de nombreuses rencontre jusqu’à présent, certaines plus agréable que d’autre… du moins selon ses standards qui sont surement particulier aux yeux des étrangers, surtout pour ceux appartenant à d’autres peuplades.  Offrez-lui de la bonne bouffe, de l’alcool et taisez-vous, c’est tout ce qu’il demande! Les bavards, les emmerdeurs, notre rustre possède un niveau de patience plus court qu’un nain… et un nain ce n’est pas bien haut… puis c’est probablement plus patient que notre bougon.  Heureusement pour lui, après plusieurs heures de marche il n’avait fait aucune rencontre additionnel, sauf quelques bestioles à l’occasion.   Trouvait-il le temps long ?  Un peu, juste un peu, il aurait bien aimé se défouler et foutre quelques baffes, en recevoir aussi, cela faisait un certain temps qu’il n’avait pas pris part à une bonne bagarre et cela lui manquait.

Mais bon, il n’était certainement pas sur le point d’en avoir une !   Rendu aussi au sud qu’il pouvait être sans se mouiller, ayant dépassé les terres désolés voilà qu’il regardait pour la première fois la plage.  N’était pas né des dernières pluies, mais ayant grandi entouré par un océan de sable, il était surpris de voir à quoi ressemblait la mer.  Il s’était fait un portrait mental de l’endroit à travers les récits des voyageurs, et là il voyait le tout de ses propres yeux… et n’y voyait pas ce qui avait de si fantastique à tout ça.  C’est surement agréable pour un poisson, mais pour notre orc… et puis ce n’est pas comme s’il pouvait boire l’eau.

Toutefois, ce moment seul à contempler cette eau imbuvable ne fut point long, car au loin il remarqua une silhouette.  Curieux, il s’en approcha tranquillement. Son approche ne fut aucunement inaperçus, il faut dire que Mornash n’est pas ce qu’on peut définir comme étant discret, et rapidement il délicate silhouette lui adressa la parole.  Une voix plutôt douce, mais qui semblait remplis d’incertitude.  

«Qui êtes-vous?»

Lui demanda-t-elle dans le dialecte commun.

Peu habile avec ses mots, la meilleure réponse qu’il sut offrir fut tout simplement :


«Mornash»

La voix de l’orc était rauque, et profonde.  La prononciation de chaque syllabe ressemblait certainement plus à un grognement qu’à un véritable mot aux oreilles de l’étrangère.  Cette réponse n’était certainement pas ce qui avait de plus rassurant, mais quelle autre réponse aurait-il pu offrir?  Qui était-il… Mornash… voilà qui il était, qui d’autre aurait-il pu être ?  

Il s’arrêta alors, ses sombres prunelles posées sur l’inconnue, notre grand gaillard à la peau verte ne devait surement pas donner l’impression d’être le plus sympathique.  Demeurant ensuite silencieux, n’ayant offert aucune autre réponse, ni question, il se contenta de la regarder tout en ce grattant un peu.  Il ne s’était pas encore fait une véritable idée de l’inconnue et ne s’attendait pas à passer suffisamment de temps ici afin de s’en faire une… mais bon… qui sait, elle risque d’être une bavarde…

Lors de sa jeunesse il avait fait la rencontre de nombreux êtres appartenant à des peuplades diverses, de grands êtres, des petites créatures, gros, petits, poilus et chauves… il en avait vu passé dans le désert. Toutefois, depuis le début de cette aventure nos gros grognon c’est rapidement rendu compte que ce qui osent traverser les sables chauds est peu diversifié en comparaison à tout ce qu’il a vu. Est-il pour autant fasciné et charmé par ce qu’il rencontre ? Non, pas vraiment, mais bon puisque ce sentiment semble être si souvent réciproque… ce dernier ce dit que c’est surement normal… non ? Alors cette créature, de toute évidence une femelle, ça il n’en a jamais vu! Certains traits ressemblent grandement à ces humains dont il a si souvent croisé, mais une observation un peu plus approfondi dévoile clairement que ce n’est pas ce qu’elle est.

Dans tous les cas, elle semble être bien bavarde ! À parler et parler encore… le volume de mots sortant de son trou buccal semble être bien élevés, mais il faut dire que si on compare le tout aux paroles dite par notre peau-verte… seul un être muet parle moins. Elle parlait, il se rapprochait alors que le gros orc ne faisait que renifler l’air tout en se grattant.. Avec son air peu commode, il ne donnait surement pas l’impression à celle-ci d’être ici de façon amicale… surtout que selon le baragouinage de cette dit Anaya, elle n’était pas plus familière avec les peaux-vertes. Elle semblait posséder un grand nombre de question sur qui notre protagoniste était. Les enchainant une dernière l’autre, plus rapidement qu’il aurait pu répondre. Il aurait pu confirmer son nom, qu’il trouvait un peu ridicule, car n’avait-il pas été suffisamment clair? Bon certains dirait que ses répliques offrent souvent peu d’information… donc c’était ici possiblement nombre de souhaiter confirmer. Cependant les questions prirent une tournure un peu plus sérieuse assez rapidement. Commençant avec un simple

«Mais qu'est que vous venez faire ici au juste ? »

Lui demanda-t-elle. Sa voix vibrait un peu… le craignait-elle ?

« Vous êtes un nouveau collaborateur de ce capitaine sans nom ? »

Une question étrange à laquelle Mornash offrit qu’un sourcil levé en guise de réplique immédiate.

« Vous me voulez quoi au juste ? Me capturer de nouveau ? Jamais de la vie !»

Quelle étrange créature celle-là! De quoi parlait-elle? Alors ça il en avait aucune idée! Valait-il ici mieux simplement poursuivre sa route et l’ignorer ? Elle parlait de capture, était-elle une prisonnière ? Une criminelle ? Dans quoi allait-il s’embarquer
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Plançant le gourdin de bois qu’il tenait dans sa main droite contre son épaule, et se grattant le derrière avec l’autre, la première, il répliqua enfin :
«Hmpf… » ou presque… «Quel capitaine? J’sais même pas t’es qui… j’ai pas d’raison de capturer… » Dit-il avec une grosse voix «T’es… krimphai…»

Il cherchait le terme commun… qui lui échappait. Se grattant le crâne avec le bout de son gourdin, il réfléchissait… paraissait probablement plus bête qu’il l’était en réalité

«vol…. hm.. vol… krimphai… priso? » Il avait toujours un peu de difficulté avec le dialecte commun… les termes orc ne se traduisait pas toujours très bien non plus… puis si elle n’avait vu de peau-verte… il n’avait aucune chance qu’elle allait être capable de le comprendre s’il s’exprimait dans son dialecte natal.

 C’est avec un air toujours aussi grognon que notre bon gros orc tentait de s’exprimer relativement clairement à son interlocutrice.    Non seulement la communication verbale ne fut jamais son point le plus fort, préférant laisser les actions parler d’elle-même, mais il devait ici communiquer dans ce que nombreux qualifieraient comme étant le dialecte commun.   Bien entendu, pour notre colosse ce dialecte n’avait rien de bien commun, l’ayant parlé que de façons très irrégulières lorsque son clan croisaient des voyageurs dans le désert, avec les siens il privilégiait leur propre façon de parler.  Mornash sonnait possiblement un peu idiot aux yeux de l’étrangère, à le voir ici chercher ses mots, ses phrases dont la structures et grammaires étaient à peine passable… avec l’occasionnel mot ici et là dans sa langue natale, elle devait avoir un peu de difficulté à bien le comprendre.  Malgré ça, bien qu’il en disait peu et était difficile à comprendre, elle devrait se sentir bien chanceuse qu’il tente de communiquer… les discussions ce n’est pas son fort.  

Toutefois, il faut dire qu’elle avait su attirer un peu sa curiosité.  Il est peut-être un gros grognon à l’air peu sympathique, mais à l’écouter parler et selon ce qu’il avait été en mesure de comprendre, semblerait-il qu’il s’agissait là d’une prisonnière… ou du moins d’une fugitive dans le cas actuel.  Bien entendu les détails concernant les événements précédent leur rencontre était encore très vagues, peu de détails avaient été révélés jusqu’à présent.

Alors qu’il cherchait intérieurement le mot justes afin de s’exprimer de façon cohérente, voilà que la petite créature qui se trouvait devant lui osa lui prendre me visage entre ses mains, lui secouant la mâchoire.   D’abord un peu étonné, Mornash leva le sourcil, mais cet étonnement fut que très temporaire, puisque le ô si agréable tempérament de celui-ci commença rapidement à prendre le dessus.  Fronçant les sourcils et grognant un peu, il avait presqu’eu l’envie de lui écrase ses doigts, ou la tête… ou les deux… oui les deux c’est bien…. Enfin pas bien, mal un peu, un peu beaucoup.  Apparemment écraser les crânes des gens qui vous font perdre patience est plutôt mal vu.

«Hmpf… Mornash » dit-il en tapant son poing gauche bien fermé contre son torse.  «Du désert de Harena, je parle erelkhai, je connais langue commune un peu » grognant presque chaque syllabe prononcée.  «Toi peau pâle qui parle beaucoup  est curieuse… curiosité tue le Smilodon, pourquoi parler autant?» termina-t-il en la pointant avec son gourdin.