Cette femme est immense… Qu’est-elle au juste ? Une géante, très probablement. Oh ça se tient, ça se tient… Eh bien alors avançons-nous dans l’arène, oui… Allons-y.
L’arbitre lance le top départ d’un gling de gong résonnant jusqu’aux gradins. Haut, inatteignables pour les combattants, fort heureusement pour les pauvres bougres venant regarder ces délicieux affrontements. Mon épée bien au chaud dans son fourreau, je me fais cette réflexion : une épine dans un pied n’a jamais aidé à gagner une bataille.
Je reste dans l’ombre, il est d’accord, pour une fois. Un « Ploc » retenti, signe que j’ouvre ma gourde remplie d’eau claire. Un filet translucide virevolte dans les airs, se mouvant paresseusement autour de mes doigts, de mes poignets, de mes bras. Autour de mon buste et de mon corps. Se stabilisant au-dessus de ma tête. Cela ne suffirait pas…
Ma gourde et vide et pourtant je n’ai pas assez de ressource. Mes mains font face au sol, je ferme les yeux. Je la sens tout autour de moi, dans l’air, dans le sol… Je l’appelle et lentement elle se condense, venant allonger le filet d’eau serpentant autour de moi, au-dessus de ma tête.
De la sueur perle de mon front, l’effort me fatigue déjà. Pourtant je ne manque pas encore d’énergie. Mes mains et mes poignets dansent au rythme des mouvements de l’eau qui s’agite vers la géante, s’enroulant autour de ses bras, de ses jambes, de son buste, l’enserrant, la paralysant, elle ne pourrait plus bouger. L’eau s’épaissit en se solidifiant, devenant grisâtre. Mélange de pierre et de minerais, une alchimie incassable qui me vaudrait très probablement la victoire.