Prémices d'une nouvelle vie [Melhyndil, Ceiwynn]

Sujet: Prémices d'une nouvelle vie [Melhyndil, Ceiwynn] Ven 26 Jan 2024 - 19:59

Amarïe, de la famille Kaerendïl, se sentait tout à la fois enthousiaste, un peu confuse et nettement impressionnée.

Elle avait tout d'abord été choquée d'apprendre par sa mère que Melhyndil, son cher Melhyndil, ne faisait pas véritablement partie de sa famille, et qu'il avait été "simplement" adopté. Mais cela n'avait rien changé au profond attachement qui les liait ; et surtout à leur projet commun de découvrir le monde. Puisque son ainé désirait devenir dragonnier et membre de la Garde Zéphyr, la jeune elfe était bien décidée à l'accompagner, sans jamais le perdre de vue - du moins pas pour le moment.

Ils avaient fait leurs affaires, et pour la toute première fois de sa vie, elle était partie du domaine familial, avec la perspective de retrouver une autre elfe, du nom de Ceiwynn Brothaigh, censée les suivre durant quelques années. Il s'agissait sans aucun doute d'une personne de confiance - aussi la jeune adulte ne concevait aucune peur de la rencontrer. Suivie par une domestique qui portait son gros sac de cuir brodé, la damoiselle fortement gâtée n'avait pas spécialement goûté les nuits à la belle étoile et les journées de lente chevauchée qui les avait conduits jusqu'à la grande ville d'Endorial ; et elle n'était pas fâchée de retrouver la des auberges agréables, et surtout un couchage au moins convenables.

Un peu intimidée par la foule hétéroclite et par les autres races qu'elle croisait à chaque détour de rue, ils passèrent plusieurs jours à visiter le marché, les innombrables boutiques et à visiter les environs de la cité ; puis, finalement, les devoirs s'imposèrent de nouveau.
Amarïe, par acquis de conscience, prit soin de déposer plusieurs parchemins dans les auberges de la ville afin de donner rendez-vous à leur fameux guide, dans une excellente taverne où ils servaient des salades de fleurs et des poissons grillés délicatement parfumés, tous les soirs à partir de la nuit tombée.

Ce fut d'ailleurs là qu'elle se trouvait en ce début de soirée, assise à une table en train de déguster un lait chaud aux épices, vêtue d'une longue robe blanche au col et aux poignets délicatement ourlés d'argent. En train d'écouter une chanteuse aux longs cheveux dorés qui récitait de la poésie elfique, elle ne faisait plus guère attention au reste du monde, seulement persuadée que Melhyndil ne tarderait pas à revenir pour souper en sa compagnie.

Le monde semblait fort agréable, en tout cas... pour l'instant !

Elle avait pris soin d’observer les deux adolescents à leur arrivée à Endorial, sans les aborder directement.
Elle se fit ainsi une petite idée de leurs habitudes, leurs personnalités tandis qu’elle les suivaient à distance alors qu’ils papillonnaient sur le marché.
Ceinwynn étira un sourire en scrutant la jeune fille qui n’avait pas l’air très aguerrie, comme on l’en avait informée, tandis qu’elle butinant d’étal en étal, un domestique portant un gros sac de bonne qualité qui n’avait pas beaucoup connu la poussière et la pluie.
Elle s’avança un peu plus près, refermant une poigne d’acier sur le bras d’un jeune elfe qu’elle avait repéré, rôdant près d’elle.
Sans un mot, elle lui fit signe de restituer la bourse qu’il venait de voler à la jeune fille, la rangea rapidement et fit signe au voleur de déguerpir. Même chez les elfes, ce genre de choses arrivent.
Amarïe, c’était son nom, semblait en revanche très curieuse et aimable. A son visage, elle découvrait d’autres races, d’autres lieux pour la première fois. Un visage doux, harmonieux et agréable. Melhyndil était un beau jeune homme, tout aussi plaisant, mais qui semblait un peu plus entrainé.
Le jour déclinait.

Amarïe s’était installé dans une auberge de qualité, bien que chère.
Ceinwyn la répera rapidement assise à une table. Elle profitait d’un bon repas tandis qu’elle semblait captivée par une barde, l’écoutant réciter un ancien poème aussi magnifique que mélancolique.
Elle fronça les sourcils. Ou était Melhyndil, l’héritier ? Elle ne les avaient pas vu se séparer après le marché. Amarïe le saurait sans doute, sans quoi elle devait le retrouver, et vite.

Ceinwynn avait beau être une femme d’armes, elle avait reçu une bonne éducation et des manières correctes, aussi attendit elle patiemment que le poème se termine et qu’Amarïe sorte de sa rêverie.
Elle avança alors vers sa table, s’immobilisant à deux pas.
Elle inclina alors le buste, sa main posée sur le pommeau de son épée pour la maintenir dans une posture de salut.
« Demoiselle Kaerendïl , vous me cherchiez, je crois. Je suis Ceiwynn Brothaigh. Bienvenue à Endorial. » dit l’elfe à la cicatrice, redressant le buste. Elle était courtoise à défaut d’être chaleureuse, gardant son habituelle expression fermée gravée sur ses traits par défaut.
L’elfe aux cheveux de jais était équipée d’une armure de couleur sombre relevée de quelques ciselures et décorations aux motifs forestiers, mais qui restait tout de même assez sobre, indiquant une jeune guerrière qui n’avait pas atteint un rang élevé. Elle portait dans son dos un pavois en forme de feuille allongée qu’ Amarïe ne pourrait pas porter longtemps sans se fatiguer et un sac en bandoulière dont elle sortit la petite bourse volée à la jeune fille à son insu sur le marché.
« Ceci vous appartient je crois. Méfiez-vous, il y’a même parmi notre peuple des gens mal intentionnés. Mais je suis la pour ça. » ajouta la guerrière en posant la bourse de velours sur la table, étirant un bref sourire.

L'annonce que ses parents lui ont faite a ébranlé l'univers de Melhyndil. Tout ce qu'il avait pris pour acquis, ses certitudes, sa fraternité, tout venait d'être balayé par les révélations sur son origine, et le fait qu'il avait été adopté. Le plus frustrant restant le fait que ses parents "adoptifs" avaient refusé de lui en dire plus sur sa véritable famille, l'empêchant d'avoir accès à ses origines. Ils avaient pris des gants pour le faire, et il sait, en son for intérieur, que cela ne remet pas en cause l'amour qu'ils ont à son égard. Le premier choc passé, et une introspection faite, il n'avait pas non plus l'intention de renier ceux qui l'ont élevé avec tant de bienveillance, et cela rend encore plus obscur le fait que sa jeunesse se soit passée presque en réclusion. D'un autre côté, cela lui a ouvert une nouvelle envie, qu'il avait déjà, mais qu'il refoulait. Voyager, et découvrir le monde étaient quelque chose qui l'avait toujours attiré. Il s'était contenté jusque-là des alentours de sa demeure familiale, dans un cercle un peu large, il faut l'avouer, mais toujours dans une certaine proximité. Il prit donc la décision d'élargir son horizon, de diversifier ses rencontres, de visiter des lieux plus éloignés. Il nouait également certains rêves qu'il avait mis de côté pour l'instant. Approfondir ses connaissances dans la magie de soin, intégrer le garde Zéphyr, ou encore parvenir à entrer chez les dragonniers, sont autant de défis qu'il avait toujours pensé lointain, mais qui maintenant, le reprenait aux tripes.

Sa décision finalement prise, il avait indiqué à ses "parents" ses intentions de partir, non pas en représailles de leur récente annonce, mais parce qu'il était temps pour lui de chercher à réaliser ses envies. Récalcitrant à la laisser partir ainsi, ils s'étaient résignés, n'ayant plus l'ascendant sur lui vu son âge. Le respect était une chose, mais il était assez grand pour faire ses choix sans qu'on ne lui dicte sa conduite. Un messager était d'ailleurs parti presque immédiatement après qu'il ait reçu l'aval pour quitter la demeure familiale.

Une seconde surprise, et non des moindres, fut le fait que sa sœur, Amarïe, annonça qu'elle venait avec lui. Bien que l'amour fraternel qui est le leur ne soit pas tissé sur un mensonge, les sentiments qu'ils ont l'un envers l'autre sont réels, lui si protecteur à son encontre. C'est qu'elle n'est pas ce que l'on peut s'attendre d'une aventurière. Melhyndil a bien tenté de la dissuader, conscient qu'elle l'aurait dur, mais il n'y est pas parvenu, alors ils sont partis ensemble, ainsi qu'une domestique, sa...sœur...ne pouvant pas s'en passer pour l'instant. Il avait fallu plusieurs jours de préparations, surtout pour Amarïe, et on leur avait indiqué qu'une autre elfe les accompagnerait.

Endorial serait la première étape, certes toujours au sein de la forêt de Sylfaën, mais bien plus loin que ce que Melhyndil avait voyagé jusque-là, et ce n'était que le début de leurs futures aventures. Il fit tout son possible afin de ne pas se moquer de celle qui était toujours sa sœur dans son cœur, mais qui était finalement une amie extrêmement proche. Celle-ci n'ayant pas l'habitude de quitter la demeure familiale, elle avait été servie, étant obligé parfois de dormir à la belle étoile. Melhyndil se sent guidé par une curiosité inédite, une soif d'exploration qui l'emporte sur les anciennes limites de sa zone de confort. Ils explorent des terres inconnues, traversant rivières et clairières. Leurs pas les guident à travers la forêt dense, où les feuilles bruissent doucement sous leurs pieds.

Ce matin, ils sont enfin arrivés à destination. Le regard de Melhyndil se pose sur Amarïe, leurs yeux émeraude se renvoyant la luminosité matinale. La ville d'Endorial se dressent devant eux, laissant entrevoir une cité elfe plus grande que tout ce que Melhyndil avait pu imaginer. Ils parcourent ensemble les rues animées, découvrant les marchés aux couleurs éclatantes, où des elfes de toutes les régions commercent avec enthousiasme. Les échoppes débordent de produits exotiques et artisanaux, éveillant les sens du duo, étant comme des enfants devant tant de nouveautés.

Attendant celle qui doit les retrouver, plusieurs jours passent, et les deux elfes finissent par se séparer temporairement pour découvrir leurs centres d’intérêts divergents, explorer la cité à leur rythme avec comme point de rendez-vous la taverne dans laquelle ils se sont posés, chaque soir. Un de ses soirs, alors que Melhyndil rentre dans la taverne, il découvre Amarïe, installée à la table qu'ils ont l'habitude d'utiliser, mais elle n'est pas seule. Une autre elfe se trouve là, ses longs cheveux noirs cascadant sur un bouclier qu'elle porte dans son dos. Une armure recouvre son corps, pouvant laisser penser qu'il s'agit d'un garde de la ville.

Melyndil s'avance à son tour, se dirigeant vers la table, et il entend la fin. Il apparaît que sa sœur s'est fait voler sa bourse, ce qui n'étonne pas l'archer, et le fait que la nouvelle venue lui rende semble indiquer qu'il a vu juste sur son métier. Arrivé à hauteur de celle-ci, il salue d'abord Amarïe, l'empêchant de répondre immédiatement à la garde.

"Bonsoir ma...Amarïe" (il allait dire "ma sœur") "comment s'est passée ta journée ? Il semble qu'elle se termine plutôt bien."

Il se tourne alors vers l'elfe aux cheveux noirs.

"Je vous remercie."

Melhyndil veut inviter celle-ci à se joindre à eux, c'est la moindre des choses pour la remercier, mais il se retient pour deux raisons, la première étant qu'il doit se faire violence pour laisser Amarïe décider, puisque c'est elle qui a reçu sa bourse, ensuite que la nouvelle venue peut refuser si elle est en service.

La représentation se termina. Les joues rosies d'un bonheur entier, réellement admirative d'un tel talent, elle applaudit poliment du bout des doigts ; mais les surprises du jour ne s'arrêtèrent pas là.

Un soudain mouvement sur le côté lui fit tourner la tête, tandis que sa suivante se redressait formellement, et qu'elle l'imitait, afin de ne pas sembler irrespectueuse vis à vis de ce qui semblait une garde de la cité. A son tour, elle s'inclina légèrement, en ployant doucement les genoux tandis qu'elle relevait un brin sa robe dans un geste gracieux et éprouvé.

A la mention du nom de son interlocutrice, les grands yeux émeraudes s'animèrent d'une lueur amicale et confiante. Amarïe était bien aise, pour ne dire soulagée, de trouver enfin la personne qui serait chargée de les escorter à travers le monde. A dire vrai, elle avait commencé à avoir des doutes sur la possibilité de la trouver aisément - et bien que cela signifiait que leur voyage allait commencer, ce qui était une perspective un peu effrayante, la Haute-elfe était soulagée de savoir que quelqu'un de sage et d'expérimenté pourrait veiller sur eux deux.

Cette dernière semblait très réservée, posée et digne, et la damoiselle lui offrit son plus chaleureux sourire, tandis que des nuances écarlates envahissaient ses joues pâles alors qu'elle récupérait la bourse volée sans qu'elle s'en aperçoive. Quelle étourdie elle était ! Comment aurait-elle payé son repas en s'apercevant qu'elle n'avait plus rien ? Rien que l'idée était embarrassante, tout comme l'idée qu'il puisse y avoir des voleurs dans cette belle cité qui semblait si sûre.

Mais elle ne put répondre, alors même qu'elle ouvrait la bouche - son regard fut capté par Melhyndil, son meilleur ami, son roc, et l'être en lequel elle avait sans doute le plus confiance de par ce vaste monde.
Aussitôt, son expression se fit plus douce et enthousiaste, et elle vint lui saisir le bras dans une posture détendue et proche.

- "Melhyndil ! Oui, elle se termine bien, en effet. Il s'agit de Dame Ceiwynn Brothaigh, qui a heureusement retrouvé ma bourse. Figurez-vous qu'elle a été volée, mon très cher... Je ne l'aurait jamais imaginé ! Enfin, tout va bien maintenant."

Son "frère" - du moins son ami - remercia leur interlocutrice en son nom ; mais Amarïe ne put s'empêcher d'en rajouter également. Elle se sentait toujours honteuse d'avoir manqué d'observation, et désirait faire montre de politesse.

- "Je vous remercie, Dame Brothaigh. J'ai manqué d'attention... Cela ne se reproduira pas. En tout cas, je suis doublement heureuse de vous voir aujourd'hui. Venez vous asseoir, et partagez un repas en notre compagnie... Nous pourrons envisager l'avenir ensemble. Il me semble que vous resterez quelques temps avec nous, n'est-ce pas ?"

Pour donner l'exemple, Amarïe se rassit en premier, suivie par sa servante, toujours silencieuse, avant de reprendre la parole d'une voix douce.

- "Je suis bien rassurée de vous voir. Melhyndil est fort et intelligent, mais je crains que nous ne manquions cruellement de connaissance et de pratique du monde."

Ceinwynn écoutait la jeune elfe sans l’interrompre, étirant parfois un bref sourire, ou la remerciant d’un propos aimable d’un signe de tête.

Au royaume des aveugles, les borgnes sont rois, dit on.

C’est un peu ce qui se passait avec les deux adolescents. Elle avait davantage voyagé qu’eux, découvert d’autres races, d’autres terres, mais elle-même n’avait pas une grande expérience du monde, et Amarïe semblait voir en elle une survivaliste aguerrie et une guide chevronnée.
Ceinwynn jugea inutile de la détromper totalement, mais tempéra son propos.

« Je suis la avant tout pour vous protéger, dame Kaerendïl, ainsi que votre frère. Le choix des destinations vous appartient, mais si vous me faites l’honneur de me demander mon avis, oui, je vous conseillerais si je peux le faire efficacement. Je suis moi-même encore jeune. Votre famille a jugé qu’allouer un vétéran à votre protection attirerait une attention… malvenue, outre vous offenser en vous faisant comprendre que vous n’êtes pas capable de vous débrouiller par vous-même. » lui dit elle, non sans marquer une pause. Ceinwynn avait peu coutume de faire des phrases aussi longues, tout en s’installant comme la jeune elfe l’y invitait.
Elle déposa un heaume de facture elfique orné d’un petit cygne sur le nasal, sur la table, puis étala une carte du monde sur la table sans bousculer leurs affaires.

Elle n’était pas l’œuvre d’un grand maitre mais restait assez précise pour leur donner une vision d’ensemble. Quelques annotations en elfique d’une écriture simple, sêche et précise sans fioritures se trouvait parfois dans la marge.
« Ou voulez vous aller ? j’imagine que continuer l’exploration de notre belle forêt avant toute chose est dans vos projets ? » leur demanda t elle, regardant l’une et l’autre.

Lorsqu'Amarïe s'accroche à son bras, Melhyndil se fige un peu, sans doute pas assez pour que celle-ci s'en rende compte, encore moins quelqu'un d'autres, sauf à le scruter. Bien que ce geste affectueux soit courant être eux depuis leur plus jeune âge, depuis qu'il a appris son adoption, et sans savoir pourquoi, il ne ressent plus les mêmes choses lors de ces débordements d'affection. Amarïe ne semble, quant à elle, absolument pas affecté, continuant comme si leurs parents ne leur avaient rien révélé.

Un peu perturbé donc, mais pas suffisamment pour perdre sa concentration, il se rend compte de son erreur à l'encontre de la nouvelle venue en entendant qu'il s'agit de leur guide. Entendre celle qui était sa sœur il y peu parler de lui amène de nouveaux sentiments différents. D'abord content d'entendre dire qu'il est fort et intelligent, il arbore une mine un peu boudeuse quand elle annonce qu'ils manquent de connaissances. Le pire est qu'elle a raison, mais elle-même est encore jeune là ou Melhyndil à passé les trois cent cinquante années. L'aventure est ce qui l'intéresse le plus, et pourtant, il n'est pas encore sorti de la forêt, c'est une chose à laquelle il doit remédier, et vite.

La nouvelle venue, se nommant Dame Ceiwynn Brothaigh, en rajoute une couche, étant envoyé pour leur servir de garde de corps. Cela finit de mettre l'humeur de l'elfe à l'amertume, mais au fond, il est un peu rassuré aussi. Pas forcément pour lui, mais elle protégera Amarïe, et cela n'a pas de prix à ses yeux. Il s'en voudrait tellement s'il lui arrive quelque chose.

Melhyndil s'assoit en dernier, après avoir regardé le casque se poser sur la table, et observé attentivement la belle armure que Ceiwynn porte. Il regarde la carte qu'elle déploie, preuve de sa préparation, là ou lui est plus habitué à errer plutôt que voyager, sans réelles préparations, allant la ou le vent le mène. Il se rend compte à cet instant qu'il ne peut plus agir ainsi, alors qu'Amarïe le suit, et qu'elle doit sans aucun doute avoir beaucoup d'attentes à son égard.

Après avoir scruté la carte, mais en ayant déjà une idée d'un but, il pose son index au milieu de celle-ci

"Personnellement, j'aimerais aller à Stelleraë, qu'en penses tu, Amaris ?"

Il revient sur la forêt, et il trace un trait sur le chemin qu'il aimerait prendre, et il ne va pas en ligne droite, le long de la route existante, bifurquant un peu vers le sud dans la savane.

"Le désert étant peut-être ennuyeux, que pensez vous de passer par Khotemba ?"

Il y aura bien entendu de multiples étapes avant d'arriver par là, en commençant par sortir de la forêt, son vœu le plus cher pour ce début de voyage, puis travers le marais Hukutav.

La suggestion de leur guide fit réfléchir la jeune femme. A dire vrai, elle n'avait pas vraiment réfléchi à l'avenir, pas véritablement en tout cas.
Ces derniers jours, elle s'était laissée emporter par l'euphorie de la découverte de la ville et de ses habitants, et avait encore du mal à songer au lendemain. Ce ne fut qu'en contemplant songeusement les cartes étalées sur la table qu'elle prit une grande inspiration, en se demandant bien où ils devraient se rendre par la suite.

Elle fut un peu surprise de sentir brièvement Melhyndil se tendre à son contact, et en plissant légèrement, Amarïe vint croiser son regard, soudainement inquiète. Il devait certainement se sentir fatigué, supposa t-elle ; mais il faudrait qu'elle se montre plus attentive à son bien-être. Elle ne supporterait jamais de le voir malheureux, et elle prit soin de lui offrir une tendre caresse sur ses cheveux dorés, comme pour tenter de le réconforter.

Ce fut ce dernier qui émit la première suggestion, et la haute-elfe garda le silence durant quelques instants. Partir d'Endorial lui semblait prématuré, mais elle comprenait la soif d'aventure qui animaient ses deux interlocuteurs, et elle finit par esquisser un sourire.

- "Nous diriger vers Stelleraë est une excellente idée. Il parait qu'ils sont célèbres dans la conception d'armures, et je serai curieuse de mieux connaitre leurs techniques, mais l'arrivée par le désert me semble trop dangereux. Je ne connais évidemment pas Khotemba, mais passer par le marais est sûrement plus sûr... Avant ceci, nous pourrions explorer la forêt, comme le propose Dame Ceinwynn... J'aimerai bien rester quelques semaines de plus en ville... Il y a tellement à découvrir, et je pensais aussi proposer mes services au dispensaire. J'aimerai voir comment ils travaillent à guérir les malades. Je sais qu'il y a un autre dispensaire plus loin dans la région... Cela m'aiderait à mieux connaitre les herbes environnantes, et les maladies qui sévissent dans les alentours. Il s'agit de mon devoir, car Mère désire que je lui décrive précisément les conditions de vie des elfes qui résident par ici."

Il ne s'agissait probablement que d'un encouragement à s'ouvrir à l'extérieur, à l'inconnu, et à s'intéresser à la population - ce qui était une réussite.

Les joues roses, elle baissa les yeux, un peu gênée. Elle n'était pas seule à décider - c'étaient à eux trois de prendre une décision conjointe.

- "De toute manière, c'est le voyage qui importe, et non la destination. Nous pourrons faire autant de détour que nécessaire ? Par où désiriez-vous passer, dame Ceinwynn ? Vous êtes la guide, après tout, et j'ai bien conscience que je ne sais pas vraiment me débrouiller seule. Heureusement que vous serez tous les deux avec moi !"

Rester quelques SEMAINES en ville ? elle avait beau être une elfe avec une perception du temps différente des races à faible longévité, cela lui parut inutile et excessif. Elle fronça les sourcils.
Cependant, même si elle était très forte pour ça, elle n’était pas la pour gâcher le voyage initiatique des deux jeunes elfes et comptait se faire discrète tout en les empêchant de faire des bêtises.

« Tout dépendra de notre exploration de la forêt, dame. Si nous descendons suffisamment au sud, il est possible d’éviter les marais et de gagner Khotemba directement par la savane, vers l’est, mais il reste conseillé de voyager par la route, donc, par les marais, et le désert avant d’obliquer vers le sud pour rejoindre Khotemba. » dit elle en illustrant sa pensée de son doigt.
« Nous aventurer tant dans les marais que dans la savane hors des sentiers battus peut être très dangereux.» ajouta t elle. Surtout avec deux jeunes nobliaux sans expériences et une guerrière débutante.

Pour ne pas doucher leur soif d’aventure, elle tempéra toutefois.
« Rassurez vous, nous pourrons satisfaire votre curiosité quand nous serons plus aguerris. Du reste, nous aurons bien le temps d’y penser avant de quitter la forêt de Sylfaën. D’ailleurs, le nord de la forêt donnant sur les fjords est tout aussi magnifique. L’embouchure nord du fleuve qui borde notre forêt en passant par les marais. Il existe des passeurs pour le traverser et gagner les plaines d’Aran et ainsi éviter le désert et gagner la cité de Kastalinn, la perle des plaines.» dit elle en tapotant la carte.

« A vous de décider jeunes gens, les marais, la beauté froide du nord, ou le sujet de notre forêt puis la savane. Moi, je vous accompagne et je veille à votre sécurité. C’est VOTRE voyage. » conclut elle.

Amarïe, à ses côtés, semble enjouée par la perspective de se rendre à Stelleraë, mais elle émet des réserves sur la traversée du désert. C'est pour cela aussi que Melhyndil à proposé de passer par la savane. Elle exprime également le désir de rester quelques semaines à Endorial pour découvrir la cité plus en profondeur, les techniques de soin et tout un tas de choses. Qu'est-ce que quelques semaines pour des elfes immortels ? Toutefois, Melhyndil éprouve cette envie de bouger tout le temps, pour en découvrir le plus possible très rapidement. Il doit donc se tempérer, car ce voyage n'est pas pour lui seul maintenant que sa tendre amie le suit, et découvrir les us et coutumes et aussi quelque chose qui lui plaît, même s'il ne met pas un point d'honneur pour les dispensaires de son côté.

Les paroles de Ceinwynn, empreintes de sagesse et d'avertissements, font écho dans l'esprit de Melhyndil. Il semble qu'elle ait bien préparé le sujet, et qu'elle ait fait des recherches poussées. Elle leur expose les différentes routes possibles, évoquant les dangers des marais et de la savane hors des sentiers battus. Son souci pour leur sécurité est palpable, mais elle leur laisse néanmoins le choix final, arguant qu'ils peuvent tout aussi bien passer par le nord. Cela a traversé l'esprit de Melhyndil bien entendu, mais comme pour l'instant, il est sur l'excitation du voyage, il a fait un trajet rapide dans sa tête, sans réfléchir aux autres possibilités qui s'offrent à eux.

Melhyndil sent le poids de la décision peser sur ses épaules. Les marais, le nord glacé ou la beauté sauvage de la forêt de Sylfaën suivie de la savane : chaque option présente ses propres défis et ses propres récompenses. Il se perd un instant dans ses pensées, pesant les possibilités, avant de relever les yeux vers Ceinwynn. Repensant aux mots d'Amarïe sur le fait que c'est le voyage qui importe et non le but, il se rend compte de son impréparation.

"Nous vous ferons confiance pour nous guider en sécurité, je pense qu'Amarïe est d'accord avec moi la dessus ?", déclare-t-il enfin, sa voix calme mais résolue. "Nous choisirons la route qui nous permettra de découvrir le plus de merveilles sur notre chemin." Une lueur d'excitation brille dans son regard alors qu'il envisage les aventures à venir. Après tout, ce voyage leur appartient, et il est déterminé à en tirer le meilleur parti, aux côtés de sa sœur d'âme et de leur nouvelle protectrice.

La jeune elfe ne semblait pas vouloir s’exprimer.
Amarïe avait de telles étoiles dans les yeux en regardant son « frère » que s’en était touchant, la guerrière esquissa un sourire.

Melhyndil esquivait adroitement la décision, mais Ceinwyn n’en paru pas contrariée.
« En vérité l’un n’empêche pas l’autre, ça n’est qu’une question de temps et d’ordre. » dit elle en posant un carnet sur la table.
« J’ai pris la liberté de repérer chaque itinéraire possible, les relais et abris se trouvant sur la route, et les curiosités. » ajouta t elle, joignant le geste à la parole en ouvrant le dit carnet contenant des croquis, des plans de route, et des notes de son écriture serrée.

Ceinwyn était une femme prudente, et organisée et elle n’aimait pas les surprises, surtout en protégeant un héritier potentiel de lui-même. C’était à la fois sa force et sa faiblesse. Elle improvisait assez mal, mais quand elle avait le temps de tout planifier….

«Aussi afin de vous préserver la découverte de ce voyage, je vous invite à ne pas le consulter… sachez toutefois qu’il existe » dit elle en posant sa main sur le carnet.
Elle avait passé ces dernières semaines à écouter les voyageurs, elfes ou étrangers, afin de rassembler le plus de données possibles faute d’avoir le temps de faire une reconnaissance en personne sur le terrain.

« Nous partirons donc vers le sud en restant dans nos forêts le temps de nous…familiariser avec le voyage et de nous aguerrir. Nous resterons de plus dans le périmètre d’action de la Garde Zéphyr, ce qui n’est pas négligeable. » conclut elle, préférant autant commencer doucement.

Voyant Amarïe dans ses pensées, elle en profita pour chuchoter quelques mots à Melhyndil.

« Il vous revient la tâche de convaincre votre sœur de se mettre en route avant la fin de l’hiver… prochain » lui glissa t elle non sans malice.

Amarïe eut un instant d'absence. A dire vrai, elle se sentait étrangement submergée par le sentiment d'urgence de ses compagnons à partir à l'extérieur, à s'aventurer à travers bois, marais, et déserts, à découvrir le monde.
Plus que jamais, elle ressentit le poids des années qui les séparaient. Elle était considérée comme adulte par tous ; mais l'elfe ne s'en sentait l'étoffe. Avait-elle vraiment envie de parcourir le monde, de dormir chaque soir par terre, sous une tente, à la lumière frustre du feu ?

Elle aimait la civilisation, cette atmosphère grouillante de vie et d'activité. Elle sentait bien que son caractère ne la portait pas à l'instabilité, à des errements sans fins, à l'aventure qui semblait appeler si ardemment Melhyndil ; et elle sentait, en réalité, petite, frêle et apeurée face à ce qui l'attendait. Pourtant, elle ne voulait pas le décevoir... les décevoir. Il n'y avait rien au monde qu'elle souhaitait plus que de briller aux yeux de cet elfe, qui n'était pas son frère, avec qui elle ne partageait pas une goutte de sang en commun ; mais qui, pourtant, était tout à ses yeux.

Alors la haute-elfe releva son regard émeraude sur ses deux compagnons. Elle s'adressait principalement à leu nouveau guide, mais n'oubliait pas pour autant son troisième interlocuteur.

- "L'un n'empêche pas l'autre, c'est vrai, et votre propos me semble sage, dame Ceinwynn. J'ai conscience que je suis la plus novice d'entre nous, et que je dois tout apprendre. Je suis .. réellement admirative de votre travail, Dame : je comprends mieux pourquoi ma famille nous a confié à vous. La dernière question demeure... quand partirons-nous ? J'aimerai passer encore quelques temps ici, pour acheter un livre sur les plantes, et aussi de quoi constituer une petite pharmacopée basique. Je sais panser des plaies, mais malheureusement... j'ai besoin d'en apprendre plus avant de pouvoir vous être utile. Que diriez-vous de partir dans deux, ou trois semaines ?"

Elle leur offrit un sourire doux. Deux semaines, c'était pareil que demain ; mais du moins aurait-elle eu le temps d'apprendre les gestes basiques d'urgence à administrer si jamais l'un deux se trouvaient en situation critique. Elle avait conscience qu'elle serait un poids pour eux malgré tout, mais c'était tout ce qu'elle pouvait faire pour le moment.

- "Je suis très excitée à l'idée de découvrir tout cela... Nous... Nous ferons un magnifique voyage. Croyez-vous que nous croiserons la Garde Zéphyr ?"

« Bien entendu, dans les deux cas. » répondit sobrement la guerrière.

Elle s’efforça d’étirer un sourire aimable pour la jeune elfe, avec une volonté sincère de réussir mais pas forcément une grande pratique de l’exercice, ignorant si elle y parvenait ou non.
Même si elle n’était pas douée pour l’exprimer, Ceinwynn avait plus d’empathie qu’elle ne le voulait bien le montrer et sentait un peu d’appréhension, de réticence dans la voie de la jeune fille et aux regards qu’elle glissait à Melhyndil, elle entreprenait ce périple probablement pour lui.

« Nous les croiserons sans aucun doute, c’est le territoire de nombreuses patrouilles. R assurez vous demoiselle, notre immersion sera progressive et nos voyages ne se feront pas sans un minimum du confort auquel vous êtes habituée. » dit elle se rendant compte après coup qu’elle avait été peut être un peu dure. La guerrière étouffa un grognement intérieur… après tout, elle était aussi la pour ça.

Elle enchaina rapidement, qu’Amarïe n’ai pas le temps de s’y appesantir.
« Vous pouvez prendre le temps de vous préparer à loisir, bien entendu, demoiselle Kaerendil. Il s’agit de votre voyage initiatique, pas d’une manœuvre pour jeunes recrues. Si vous voyez en moi quelque croquemitaine qui vous fera creuser un abri tous les soirs et dormir à même le sol dans le froid, détendez vous, ça n’est pas mon rôle. » conclut elle, en parlant d’expérience, manifestement, car elle l’avait fait pendant des années.

Mais ces deux la n’étaient pas n’importe qui et si elle considérait que les endurcir un peu faisait partie de son rôle, il faudrait y aller doucement, et être plus subtile que des brimades de bidasses.
La forêt est un excellent professeur.
« Du reste le solstice approche, il serait dommage de manquer les festivités. »

Melhyndil avait peu parlé, ce qui n'est pas le cas de Ceinwynn qui semble avoir tout préparé de main de maître pour ce voyage. L'archer vient d'annoncer un plan de route, mais en fait, il y va à l'improvisation totale, il a l'habitude de voyager, mais dans la forêt, et jamais très loin de sa maison, quelques jours de marches tout au plus, ce qui en fait finalement un débutant en y réfléchissant. Il ressent le poids de sa stupidité au fur et à mesure que leur nouveau compagnon évoque le voyage, les escales et toute la mise en place qu'elle a fait avec minutie sur une carte.

Il se sent ridicule de se considérer comme un aventurier malgré son âge, se rendant compte de son immaturité en ce qui concerne les voyages hors forêt, et surtout, en groupe. Dormir à la belle étoile ne le dérange pas, ni l'inconfort que cela engendre, mais il n'a pas pensé à Amarïe, qui s'est proposée pour l'accompagner sans rien demander en retour. A y réfléchir, ce n'est sans doute pas pour le goût de l'aventure, serait-ce donc pour lui qu'elle s'est décidée à le suivre ?

Melhyndil est donc débiteur de Ceinwynn qui a, apparemment, tout prévue. Il fait un signe de tête d'acquiescement quand elle lui demande de convaincre Amarïe de partie avant l'hiver. Encore un paramètre à prendre en compte en effet, ce ne doit pas être le même ressentit en dehors de la forêt, et cela l'amène à réfléchir à autre chose, et peut-être à changer le plan, quitte à paraître versatile. Mais pour l'instant, il écoute l'échange entre les deux elfes, avant de répondre en entendant parler de la Garde Zéphyr

"J'espère bien en croiser en effet, intégrer leurs rangs fait partie de mes objectifs. D'ailleurs, puisqu'on en est là, peut-être qu'il serait plus judicieux de partir d'abord vers le nord pour éviter de nous y retrouver au cœur de l'hiver, et de bifurquer vers le sud pour un climat plus propice ensuite, qu'en dites vous ?"

Parler de la Garde Zéphyr lui a fait penser à autre chose en même temps

"S'il est possible également de passer par l'Institut de Magie, j'aimerais y faire un tour, si cela convient à tout le monde ? D'autant que cela peut t’intéresser aussi Amarïe vu tes capacités, non ?"

Il y a tant de choses à voir et à faire qu'il va falloir faire une liste pour ne rien oublier. Tout cela n'est qu'un début.

Les propos de leur guide, mais également ceux de Melhyndil, étaient plutôt rassurants. Bien sûr, elle n'était pas très enthousiaste à l'idée de commencer son voyage par les marais - elle n'en avait même aucune envie ; mais il était plutôt logique de faire un trajet pénible avant l'arrivée de l'hiver, et de se retrouver dans une zone du monde plus clémente, lorsque la mauvaise saison se déclarerait.

La noble haute-elfe se sentit brusquement mélancolique à l'idée de passer la saison sans la présence de ses chers parents ; mais son meilleur ami, celui en qui elle avait toute confiance, serait toujours à ses côtés, ce qui contribuait grandement à son calme et à son bonheur. Ainsi, calme et souriante, elle vint finir sa boisson aux herbes avant de prendre le temps de réponse d'une voix posée.

- "Alors, qu'il en soit ainsi. Je sais bien, ma chère dame, que vous n'êtes pas là pour m'infliger le moindre mal, et je sais également que je n'ai pas l'âme d'un membre de la Garde Zéphyr, au contraire de Melhyndil."

Amarïe gratifia son interlocuteur d'un regard doux et confiant, où la tendresse se lisait de manière explicite ; et reprit la parole sans trop se presser toutefois. A nouveau, elle se resservit de son thé, emplissant les tasses de ses amis dans la foulée.

- "Puisque Melhyndil le souhaite, nous commencerons donc notre cheminement par le nord, après les festivités du Solstice. Nous passerons par la base de la Garde Zéphyr, afin de mieux nous renseigner sur eux, et aussi par l'Académie de Magie. Je ne croyais pas vraiment que tu tenais à suivre leurs enseignements... il est vrai que je voudrais certainement m'y inscrire, mais après... après avoir passé quelques temps sur les routes. Il me sera difficile de vous suivre si je suis astreinte à participer à des cours réguliers. Enfin... j'imagine, je ne sais comment cela s'y passe. Nous aviserons ! En attendant, dame Ceinwynn, joignez-vous à nous ce soir. Vous pourriez également loger près de nous... cela serait plus pratique, à coups sûr."

La soirée était destinée à continuer de se dérouler fort agréablement ; et la jeune elfe, sans plus se faire de soucis, fit signe à sa servante de commander à manger pour leur nouvelle accompagnatrice. Tout était décidément pour le mieux - même s'ils n'étaient qu'à l'orée de leur voyage.

« Bien demoiselle, comme vous voudrez., vous m’honorez. »dit elle en inclinant la tête pour remercier Amarïe de son invitation.

Elle préférait de toutes façons rester avec eux chaque fois qu’il était possible et les garder à l’œil. Même si le risque était faible, voire très faible, il existait. Les tourtereaux n’éraient pas à l’abri d’une mauvaise rencontre, d’un ivrogne un peu trop insistant ou d’un mauvais coup d’un rival politique.
Profiter d’un bon repas et d’un spectacle lui changerait les idées. Elle avait beau être morose et fermée, elle restait une elfe, et les danses et les mélodies de l’auberge n’étaient pas pour lui déplaire.

Elle regarda la danseuse, pensive.
Elle était incapable d’une telle grâce dans ses mouvements. Elle n’avait pas été éduquée pour ça, contrairement à Amarïe dont elle sentait l’élégance naturelle autant que travaillée par des précepteurs grassement payés pour prendre soin de la jeune fille.
De vagues souvenirs de sa petite enfance, puis ce trou dans sa vie, et une éducation militaire, rigoriste ou la grâce n’était pas la priorité.

Si elle se perdait dans ses pensées alors qu’on apportait le repas, elle gardait leur objectif en vue.
Le changement d’avis de Melhyndil la forçait à s’adapter.
Malgré son exposé, elle n’avait pas prévu ce choix, et ses renseignements sur l’itinéraire nord étaient incomplets et fragmentaires. Elle esquissa un sourire en coin. L’important est qu’ils pensaient qu’elle avait tout prévu.

Elle devait remédier rapidement à ses lacunes.

» [Terminé ] Ceiwynn Brothaigh
» Voyage dans la mer de dune ou la traversée du désert [PW Cora Ambroise, Shaya Ad-Din][PAUSE]
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Prémices d'une nouvelle vie [Melhyndil, Ceiwynn]

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