Sujet: Une sortie agréable [PW Suriu Lerne] Mar 19 Juil 2022 - 17:03
Ça reste dans la famille
La jeune Suriu était devenue depuis un moment un point très important de la surveillance de Sylhsilscesth. Elle représentait la dernière représentante d'une famille qui avait fait beaucoup pour lui et semblait promise à un avenir radieux. Peut-être pourrait-il le lui rendre encore plus intéressant. Il avait croisé le chemin d'un rituel particulier qui semblait avoir été imaginé spécialement pour améliorer les capacités physiques du bénéficiaire. Le prêtre n'en avait cure et ne souhaitait pas l'essayer sur lui-même de peur des répercussions et des conséquences qu'il pourrait avoir couplé à celui dont il s'était déjà affublé. Il comptait donc aller le proposer à la jeune femme. Il savait qu'elle comptait beaucoup sur ses capacités pour se battre avec les jeunes serpenteaux des environs, pourquoi ne pas l'aider et gagner plus de ses faveurs.
Il se mit donc en quête pour la retrouver. Il rechercha déjà le temple. Malgré sa fonction importante, il n'était pas si étendu et il le connaissait comme sa queue. Elle n'y était pas, ce qui devait signifier qu'elle devait se trouver non loin de chez elle. S'armant de son sempiternel bâton qui canalisait ses prières, il prit donc le chemin désormais familier qui le mènerait à son domicile. En arrivant à portée de son, il se rendit compte qu'une activité fébrile et peu ordinaire régnait à l'intérieur. Que faisait-elle donc pour remuer autant ses possessions ? Il s'approcha et frappa trois coups du bout de son bâton pour lui signifier que quelqu'un souhaitait sa présence à l'extérieur.
Sujet: Re: Une sortie agréable [PW Suriu Lerne] Mar 19 Juil 2022 - 23:46
Cela faisait à peine quelques jours que Suriu avait appris la terrible nouvelle. Son frère sacrifié par sa propre mère. Un acte désespéré a tendance à apporter son lot de fatalité. La femme délaissée s'était retranchée dans sa foi et a finalement commis l'irréparable. En dépit de son espèce, une mère digne de ce nom était-elle réellement capable de telle ignominie envers son sang ? À quoi bon se poser ces questions. Maintenant que la vie a quitté le corps d'Eskis, il n'y avait plus qu'à verser les larmes du deuil au-dessus de sa dépouille absente. C'est ainsi que l'aînée de cette fraterie déchirée épanchait son chagrin sur le lit vide de son frère. Priant pour la paix de son âme, et pour recueillir la force nécessaire pour surmonter cette épreuve… ou y trouver une solution.
Kssandra passait désormais ses journées au temple. Elle ne faisait plus que prier. Elle ne mangeait plus, dormait autant, laissant ce qu'il restait de sa vie à l'abandon. Une âme abattue, sans plus de raison de vivre qu'un loup blessé et loin de sa meute. Suriu restait alors seule dans leur grande maison. Elle se sentait seule. N'acceptait aucune visite. Pas même celles de ses amis dont elle n'a fait que s'éloigner.
Elle entendit que l'on frappait au bois de la porte d'entrée. Elle annonça son refus d'ouvrir, bien que l'effort était rude tant sa peine s'affaiblissait.
"Je ne reçois personne ! Allez-vous en !"
L'on insistait. Elle soupira de lassitude et descendis, à la fois agacée et exténuée.
"Êtes-vous sourd ?! J'ai dis que je n-"
Elle reconnut immédiatement le visage qui se révéla à elle de l'autre côté du seuil. Sylhsilscesth, un ami de la famille l'attendait. Suriu ne su pas immédiatement suoi répondre.
"Oh, c'est vous… Pardonnez-moi. Je suis sans cesse dérangée par quelques opportuns désireux de m'exprimer leur douleur ces temps-ci…"
Son visage s'assombrit soudainement.
"Comme si elle égalait la mienne…"
Et puis elle se reprit. Les règles de convenance se rappelèrent à son souvenir.
"Oh ! Je vous en prie, entrez donc. Désirez-vous une collation ? Je crains que notre dernière bouteille de liqueur n'ait disparu depuis des semaines… peut-être qu'un peu de jus de mûres vous siérait malgré tout."
Elle tâchait de rester droite, mais l'on pouvait parfaitement ouïr son épuisement.
Elle a du caractère la petite. Elle ne va pas s'en tirer comme ça. On ne refuse pas l'entrée à un prêtre impunément.
Au bout de plusieurs coups frappés, insistant face au rejet de la personne qu'il visitait, Sylhsilscesth entendit enfin le glissement qui indiquait que la jeune Naga se dirigeait vers la porte. Il était temps, il allait finir par se vexer et ce n'était jamais bon pour personne. La porte s'ouvrit sur une furie qui devait être à deux doigts de frapper l'importun qui venait déranger son processus de deuil. Elle devait avoir eu son lot de visiteurs curieux et faussement inquiets, on pouvait facilement la pardonner.
"Oh, c'est vous… Pardonnez-moi. Je suis sans cesse dérangée par quelques opportuns désireux de m'exprimer leur douleur ces temps-ci… Comme si elle égalait la mienne…"
- Je comprends ma fille. C'est une période difficile.
Le prêtre prit bien garde à ne pas montrer sa sollicitude ni à exprimer de la même façon, dans mille variations, les phrases qu'on offrait généralement à ceux ayant subi une perte. Surtout que sa tristesse venait surtout de l'inutilité de toutes ces disparitions. Si encore, le résultat avait été au rendez-vous, il aurait pu faire un effort.
"Oh ! Je vous en prie, entrez donc. Désirez-vous une collation ? Je crains que notre dernière bouteille de liqueur n'ait disparu depuis des semaines… peut-être qu'un peu de jus de mûres vous siérait malgré tout."
- Ce sera parfait mon enfant. Qu'est-il donc arrivé à votre liqueur ?
Il se glissa à l'intérieur de la modeste maison, observant les alentours. Bien qu'il l'avait souvent guettée de loin, il n'y avait jamais pénétré. Chacun des membres de cette famille était venu à lui au Temple. Sa question trahissait une certaine inquiétude cependant. Si la jeune Naga se mettait à boire sans discernement, il allait devoir l'aider à reprendre le droit chemin, ce qui ralentirait ses projets. Il n'était pas Naga à se laisser mettre des bâtons sous la queue.