Le Monde de Dùralas
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Bonjour Invité, et bonne visite sur Dùralas ! Nous sommes actuellement en l'An 811 du Ve Âge. Bienvenue à notre dernier membre : Samy Le Monde de Dùralas a précisément 4056 jours ! Contribuez en aidant et en faisant part de vos idées pour le forum ici Dùralas, le Sam 7 Déc 2024 - 2:25 La Spécialisation de classe s'obtient à Wystéria. Pour être à l’affût des dernières nouveautés, c'est ici qu'il faut aller ! |
| | Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] | |
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NeyrelleNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Jeu 18 Juil 2024 - 18:38 | | | Dès la tombée de la nuit, le Canari Jaune devenait un oiseau bavard et agité. Une foule tapageuse et débauchée s’accumulait dans le moindre recoin de la taverne, l’emplissant de cris et de rires qui la saturaient d’un brouhaha permanent. Neyrelle n’avait pas vraiment de goût pour ce genre d’endroits, bruyants et bouillonnants. C’était presque à contrecœur qu’elle s’engageait donc à l’intérieur, encapuchonnée et les épaules couvertes d’une longue cape sombre. Elle était alors en plein dans les préparatifs de son départ, ce qui mobilisait presque tout son temps en plus de l’intégralité de ses pensées. Elle scruta la salle débordante d’un regard attentif qui finit par se poser sur une table nichée dans une alcôve où était déjà installé celui qui l’avait conviée ici.
Étienne Castel était un jeune homme rupin et respectable, fils aîné d’un grand marchand de Stellaraë. Neyrelle entretenait avec lui quelque relation galante depuis un peu plus d’un an. Il était de société et de conversation agréables et sa compagnie lui était vraiment profitable ; néanmoins il eût été abusif de parler d’un amour passionné. Elle ne l’avait pas revu en personne depuis l’exécution de sa mère. A l’instar de l’intégralité de ses relations mondaines, il se tenait désormais loin d’elle pour des raisons qu’elle devinait plus familiales que réellement sentimentales. Quelques jours auparavant, il lui avait cependant fait parvenir une missive pour l’inviter en ce lieu malfamé. Elle se fraya péniblement un chemin jusqu’à lui. .— Bonsoir, Monsieur.D’un geste précieux, elle fit tomber sa capuche, soustrayant son minois à la pénombre pour le révéler à la lumière chancelante des chandelles. Ses cheveux retombèrent indolemment sur ses épaules. Ses lèvres étaient froncées d’un rictus circonspect. Elle se glissa sur la chaise vermoulue qui faisait face à la table, son regard plongeant dans celui d’Étienne.
— Madame, vous voilà enfin. Je suis tellement désolé de vous imposer un tel cadre.
Étienne Castel la fixait d’un air sincèrement éploré. De sa main droite, il maintenait sur la table un plantureux bouquet composé d’une multitude de petites fleurs bleues. C’était du myosotis. .— Monsieur, rien ne sert de vous excuser pour l’heure. Voudriez-vous plutôt m’expliquer la raison de notre présence ici ?— Madame… Avant toute chose, je veux que vous sachiez que je suis désolé pour la tragédie que vous vivez. Vous n’êtes responsable de rien de tout cela, et vous restez à mes yeux l’être le plus estimable qu’il m’ait été donné de croiser. Cependant, vous le savez bien, dans notre milieu la réputation compte plus que l’affect. Je ne puis plus vous fréquenter…
Neyrelle lâcha un petit soupir. Il faisait peine à voir et elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver pour lui une compassion mêlée de pitié. Le principal souci de cet homme, à l’instant, était cette rupture amoureuse dont elle n’avait que faire. Le chanceux. Elle avait traversé bien pire. Pourtant, elle ne pouvait se résigner à l’envoyer balader trop sèchement.
— … Vous le savez déjà, mais je ne me voyais pas vous faire mes adieux uniquement par écrit. Vous méritez mieux ma dame. Je sais que vous aimez les fleurs, alors je vous ai amené un bouquet.
Il lui tendit le dit bouquet, dont elle s’empara avec délicatesse. Elle se perdit dans la contemplation des myriades de pétales minuscules, n’écoutant plus la litanie pâteuse d’Étienne que d’une oreille distraite.
— Ah, madame, si vous saviez comme j’aurais aimé être plus courageux, être plus digne de vous. J’aimerais pouvoir tenir tête à mes parents qui m’interdisent de vous voir. J’aimerais vous épouser, ma dame. Et voilà que je vous fais mes adieux, dans ce lieu infamant, craignant d’être vu en votre présence. Si vous faisiez un geste vers moi, madame, je trouv… Il s’interrompit net.
Neyrelle releva les yeux. Étienne fixait quelque chose derrière elle, vers la salle de la taverne, un air sidéré sur le visage.
— Mon frère ? Mais que fait-il ici ?, grogna-t-il à voix basse avant de s’arracher à sa chaise pour s’accroupir sous la table, Madame, je suis navré mais je ne peux être vu en votre présence. Ne m’oubliez pas !
Rampant comme un animal et rasant le mur, il s’écarta bien vite de la table, laissant Neyrelle seule avec le bouquet de fleurs. Elle laissa filer les minutes. Étrangement, elle s’était habituée au tumulte du Canari Jaune. Elle ne voulait pas rentrer si vite pour retrouver le silence funeste de la maison familiale. Il y avait dans l’excès de vie qui agitait cette taverne quelque chose qui la galvanisait. Elle ne resta cependant pas longtemps esseulée car une inconnue s’installa sans crier gare en face d’elle. Il s’agissait d’une femme d’une trentaine d’années, échevelée et fébrile. Son visage était tuméfié. Elle se mit à chuchoter.
— Je vous reconnais, vous êtes la fille de la faiseuse de veuves. Vous devez m’aider… C’est mon mari, il est violent. Il va finir par me tuer, vous devez m’aider. .— Je suis navrée mais je ne pense pas pouvoir faire quoi que ce soit pour vous.Neyrelle était sincèrement désolée de ne pouvoir venir en aide à cette femme qui semblait désespérée. Elle lui souriait avec une bienveillance qui n’était en rien affectée. Cependant, comme tous ceux qui n’ont plus aucun espoir, la femme croyait n’avoir plus rien à perdre, Elle insista et haussa le ton.
— Vous devez bien pouvoir m’aider ! Je suis sûre qu’elle vous a enseigné sa recette secrète ! On dit que les Gardiens ne l’ont pas trouvée !
Gênée, Neyrelle chercha frénétiquement du regard une échappatoire. Son attention se porta sur une table non loin, à laquelle était installé un elfe solitaire. Sous le regard sidéré de la pauvresse qui continuait de la haranguer, elle empoigna le bouquet de myosotis. Elle se leva pour aller s’installer en face de l’elfe sans une once d’hésitation, lui tendant le bouquet avec un grand sourire angélique. Cet acte impromptu fit aussitôt taire la suppliante, la ramenant brutalement à la raison. Ses prunelles sombres plongeant dans le regard émeraude de son sauveur involontaire, Neyrelle s’exclama d’une voix assez forte, tant destinée à celle qu’elle fuyait qu’à celui à qui elle offrait le bouquet. . — Vous étiez donc arrivé ! Et moi qui vous attendais juste à côté… Ne m’aviez-vous donc pas vue, enfin ? Regardez, je vous ai même apporté des fleurs. Elles vous plaisent, j’espère, très cher ?
D’un regard en coin, elle vérifia que l’impromptue s’était apaisée. C’était le cas, puisqu’elle semblait même décidée à s’éloigner d’eux. Neyrelle sourit de plus belle. . — Ce sont des myosotis.
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« L’art est sans vertu ; la blessure est sans remède. Ainsi meurent les violettes ; ainsi, dans un frais jardin, meurent les pavots et les lis, brisés par le pied du passant. Vainement la fleur reste-t-elle unie à sa tige languissante et décolorée. Elle penche aussitôt sa tête appesantie, elle ne se soutient plus, et son front s’incline vers la terre. » Ovide, Les métamorphoses, Livre X.
Dernière édition par Neyrelle le Mar 15 Oct 2024 - 20:56, édité 1 fois |
| | | MelhyndilArcher
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Ven 19 Juil 2024 - 14:52 | | |
Melhyndil est de retour à Stelleraë, c'est la troisième fois qu'il passe par la capitale des humains. Le désert dans lequel elle a été construite n'est pas l'endroit qu'il apprécie le plus, mais c'est ainsi. Après la chaleur journalière, le froid tombe en même temps que les ombres du crépuscule font leur apparition dans les rues de la cité. L'elfe entre au Canari jaune, une taverne qu'il a déjà côtoyée lors de ses deux séjours antérieurs et qui lui donne satisfaction. Le foyer de la cheminée crépite avec une douceur bienvenue. Couplé aux torches éclairants l'intérieur, cela offre un contraste avec l'air frais de la nuit qui s'installe. Les flammes projettent des ombres sur les murs rendant une atmosphère mystérieuse bien que réconfortante.
L'ambiance est festive à l'intérieur de l'établissement, et pourtant, le mélange d'effluves d'alcools tel que la bière et le vin, mêlés à la nourriture variée de la taverne peuvent s'avérer gênants, tout comme le brouhaha incessant, les deux heurtant les organes développés et sensibles de l'elfe. Heureusement, cette année l'a vu faire nombre de voyages, et il a maintenant l'habitude de ce genre de désagréments, devenus presque familiers et rassurant. Il sait se concentrer, occultant les sons déplaisants. Les rires généreux des gens ayant fait halte sont réjouissants, apportant un bien-être réconfortant à Melhyndil.
L'elfe s'avance vers le bar, interpellant le tavernier afin de réserver une chambre. Il commande également un repas et une boisson avant d'aller déposer ses affaires. Une fois cela fait, il redescend, s'installant à une table libre en attendant d'être servi. Ses yeux perçants parcourent la pièce, récoltant tous les détails qu'il peut, ses oreilles en faisant autant. Les poutres massives traversant le plafond, les longues tables rectangulaires en son centre, les rondes sur les côtés, mais aussi des alcôves recueillant des gens en recherche d'un peu d'intimité, là où l'infidélité et la prostitution sont reine, lorsqu'on ne signe pas un contrat juteux pas forcément des plus légaux. C'est bien entendu également là que l'on s'installe lorsque l'on veut être discret.
L'elfe, solitaire et silencieux ce soir, passe un regard circulaire pour s'imprégner de tout ce qu'il se passe. À sa droite, un groupe de paysans discutent avec force de leur champ ou de leur bétail tout en s'adonnant à une partie animée de dés. Les visages rougis démontrent, en plus de leur dure journée de labeur, un usage abusif d'alcool, expliquant par la même occasion les rires lourds provenant de leur coin. Chaque lancé amène son lot d'exclamations bruyantes, et de coup-de-poing sur la table pour les rageux ayant perdu.
À côté du foyer se tiens une petite scène, accueillant un barde qui joue des airs entrainant, avec quelques habitués dansant là où ils trouvent un peu de place. Par moments, une geste héroïque, parfois un air plus mélancolique sur un drame concernant une dame éplorée alors que son amoureux est parti livrer quelques guerres, craignant qu'il ne revienne pas. La voix est assurée, assez forte pour être entendue, sans pour autant couvrir le bruit. Il change d'instrument selon ses besoins, preuve de ses compétences. Melhyndil a lui-même déposé sa mandoline sur l'arrière de sa chaise, ne sachant pas forcément pourquoi il l'a emmené au lieu de la laisser dans sa chambre. Il aime en jouer, ainsi que de la flûte, mais surtout lorsqu'il se trouve en extérieur, campant à la belle étoile.
Assez curieux de nature, l'elfe ne peut s'empêcher de chercher à entendre quelques conversations. Il en saisit une entre un homme et une femme dans laquelle le représentant masculin ne semble pas des plus brave. Pire encore quand il finit par partir en catimini, laissant la pauvre demoiselle toute seule. Melhyndil se tourne alors vers une autre table, cette fois, il s'agit d'une discussion entre un marchand qui cherche à embaucher un groupe de mercenaire par le biais de son chef. Les négociations sont en cours sur le prix, l'aventurier demandant la propriété sur les possessions des brigands qu'ils croiseraient.
Son attention revient vers la femme abandonnée par son prétendant lorsque le ton monte. Il se rend alors compte qu'une autre femme s'est assise, et que celle-ci semble importuner la première. Mais tout cela n'est pas son problème, enfin, c'est vrai jusqu'à ce que la principale concernée ne se lève, et vienne s'installer sur la chaise de l'autre côté de sa table, à son grand désarroi. Surpris, il l'écoute donc sans comprendre tout de suite ce qu'il se passe.
Le silence s'installe pendant qu'il prend le bouquet sans savoir quoi en fait, ni comment réagir. Heureusement, c'est à ce moment que son plat arrive, et que ses idées se mettent en place sur l'appel au secours qu'elle lui lance. Il a un doute cependant, pas suffisamment érudit sur les meurs humaines, de savoir si par "Très cher", elle insinue qu'il est son fiancé, ou juste une marque d'affection d'une personne connue. Il joue donc la prudence, espérant être crédible dans son rôle.
"Il est magnifique, je vous remercie, mais n'est-ce pas plutôt moi qui aurais dû vous en offrir un ?"
Ayant vécu dans la forêt et étant elfe, il connaît les myosotis. Il aime d'ailleurs beaucoup les fleurs en général, et toutes les palettes de couleurs que celle-ci peuvent avoir.
"La vie nous joue des tours, alors que nous nous attendons mutuellement en étant à côté l'un de l'autre, comme c'est étrange. Enfin, nous voilà réunis. Regardez, je vous ai commandé votre plat préféré, il ne reste qu'à commander la boisson que vous souhaitez, vous ne prenez pas toujours la même."
Il serait saugrenu d'avoir commandé pour elle, et rien pour lui, c'est pour cela qu'il s'empare de la chope, laissant l'assiette pour l'inconnue. Toujours un peu perplexe sur la situation, et ne sachant pas forcément quoi faire, pris au dépourvu, il improvise
"Alors dites moi, maintenant que nous sommes ensemble, pour quelle raison souhaitiez vous me voir avant que je ne reprenne la route pour mon prochain voyage ?"
Un elfe et une humaine ne sont pas forcément un duo auquel l'on s'attend, sauf à être compagnon d'aventures.
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| | | NeyrelleNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Sam 20 Juil 2024 - 9:27 | | | Après un légitime instant de flottement, l’elfe joua son rôle à merveille en dépit de l’incongruité de la situation. Cela permit à Neyrelle de prolonger la mascarade plus longtemps afin qu’elle fût la plus crédible possible. .— Il est vrai que vous auriez pu m’offrir un bouquet, vous aussi ! Rassurez-vous, mon cher, je vous pardonne cet oubli. Mon plat préféré ? Ooooh… Comme c’est adorable de votre part ! Elle lorgna sur le poêlon fumant dont le contenu était devenu, en quelques secondes, son plat préféré. Il dégageait une odeur d’ail et d’oignon cuits qui n’était pas désagréable. C’était une sorte de poêlée de légumes rissolés, aux couleurs harmonieuses et dont la texture suggérait une cuisson parfaite. .— Ne vous inquiétez pas pour la boisson, je n’ai pas très soif de toute façon. Vous dîtes ? Pour quelle raison je voulais vous voir… ? Elle jeta un coup d’œil afin de vérifier que la femme continuait bien de s’écarter. Cette dernière les observait toujours, même si elle avait pris de la distance. Revenant à l’elfe, Neyrelle le gratifia d’un grand sourire affectueux. .— Je voulais vous annoncer, très cher, que je suis toute disposée à prendre la route avec vous. Êtes-vous heureux ? J’accepte de tout abandonner pour…, elle glissa un nouveau coup d’œil vers la femme, qui avait finalement disparu, AH ENFIN ! Je n’y croyais plus. Quelle sangsue… J’ai bien cru que j’allais devoir vous embrasser pour la faire partir.Satisfaite et soulagée, elle fit retomber son échine contre le dossier de la chaise et expira un long soupir. Elle pinça les lèvres avec un amusement bienveillant. Sa voix, douce et apaisée, s’élevait désormais sur un ton plus bas. .— Monsieur, je vous présente mes plus plates excuses et je vous remercie solennellement. Vous m’avez tirée et vous l’avez tirée elle-même d’un bien mauvais pas. Quelle idée de venir faire pareille demande en public. Et si quelqu’un l’avait entendue ? Enfin… Grâce à vous, cette soirée se terminera peut-être de façon moins désastreuse qu’elle n’a commencé.Elle repoussa délicatement le plat vers lui, soucieuse de ne pas le priver de sa pitance en plus de s’être inopinément invitée à sa table. .— Je vous en prie, mangez votre repas. J’ai déjà dîné pour ma part.Elle s’accorda quelques instants pour scruter à nouveau la taverne. Toute concentrée sur le propre spectacle qu’elle avait à offrir, elle s’était rendue totalement hermétique à l’ambiance survoltée du lieu. D’un coup, alors que la pression était retombée, les bruits et les odeurs environnants resurgissaient dans ses perceptions. Ses prunelles sombres se posèrent à nouveau sur l’elfe. .— Permettez-moi de me présenter correctement, je vous dois bien cela. Vous pouvez m’appeler Neyrelle. J’habite à Stellaraë. Je vis de l’écriture. Elle se pencha légèrement sur la table, arrachant son buste au dossier de la chaise, renforçant le contact visuel avec son interlocuteur. .— Vous avez parlé de repartir en voyage. Vous voyagez beaucoup ? Vous devez avoir tant de choses passionnantes à raconter.
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| | | MelhyndilArcher
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Lun 22 Juil 2024 - 12:57 | | | Démuni face à cette intervention pleine de culot, Melhyndil est parvenu à rentrer dans le jeu alors qu'il se trouve désorienté par les évènements dans lesquels il est pris à partie. L'elfe est déconcerté par l'aplomb dont fait preuve cette femme qui lui parle actuellement comme s'ils étaient des êtres très proches. Heureusement, elle enchaîne, sans laisser d'hésitation, ni de silence, apportant par ailleurs la réponse à l'une des questions qu'il se pose, à savoir que c'était bien en tant que fiancé qu'elle lui a donné du "Très cher" puisqu'elle explique avoir pensé à l'embrasser pour se débarrasser de l'importune. Cette dernière est d'ailleurs enfin partie, au grand soulagement de la nouvelle venue vu le soupir qu'elle pousse et sa manière de s'affaler contre la chaise, donnant l'impression qu'elle peut enfin être elle-même. L'intonation a également changé, parlant maintenant de manière plus décontractée, plus naturelle.
Toujours silencieux, Melhyndil s'attend à ce qu'elle se lève et reparte maintenant qu'elle est seule et qu'elle s'est défait de l'indésirable. Pourtant, il apparaît que ce n'est pas le cas, à son grand étonnement. Elle s'excuse de l'avoir embarqué dans ce mensonge, avant de se présenter, et de lui poser une question sur ses voyages. Il note également qu'elle parle de finir cette soirée sur une meilleure note, ce qui semble signifier son désir de rester.
Piégé, sans être agacé, il trouve la situation plutôt cocasse, se mettant à penser qu'une bonne compagnie peut s'avérer agréable pour tuer le temps, d'autant qu'il est tout seul. Alors il se lance dans une répartie sans aucun doute bien mal choisie, mais qu'il pense drôle, son côté naïf ne voyant jamais les allusions qui peuvent être prises de ses mots.
"M'embrasser ? Voilà qui aurait pu ne pas être désagréable."
Il pouffe en disant cela, pour l'humour, mais les mots sont dits. Heureusement, il continue sans s'arrêter, ne laissant pas la demoiselle répondre immédiatement.
"Vos excuses sont acceptées, il semble que vous n'ayez pas passé une bonne soirée jusqu'à présent. Alors si je peux égayer votre soirée, c'est avec joie."
Il reprend son assiette tout en se présentant à son tour, devenu soudainement moins réceptif à son entourage bien que ne l'occultant pas, pour se concentrer sur la nouvelle venue.
"Je me nomme Melhyndil, et comme vous le voyez à mes oreilles, je suis un elfe de la forêt de Sylfaën. J'ai en effet déjà voyagé dans quelques endroits, bien que m'y étant pris assez tardivement."
Il compte en effet trois cent soixante-dix-huit ans d'existence depuis peu, mais cela, son "hôte" n'est pas au courant, ni que cela fait peu de temps, en comparaison de son âge.
"Si vous désirez parler plus longuement, alors peut-être qu'un verre s'impose ?"
Il appelle la femme qui fait office de serveuse, et en attendant qu'elle arrive, encombrée de divers plats et chope sur son plateau, il se met en devoir de répondre. Toutefois, ne sachant pas si c'est pas pure courtoisie ou par réel intérêt qu'elle lui parle dorénavant, il fait un schéma rapide de ses voyages. Neyrelle, puisqu'elle se nomme ainsi, aura l'occasion de lui poser d'autres questions si cela l'intéresse réellement. Il s'étalera alors plus sur les détails.
"Après avoir quitté la forêt, je me suis dirigé vers les plaines d'Aràn, avant de passer par Stelleraë, et ensuite l'est et BaldorHeim où j'ai fais quelques combats dans l'arène. Et me revoici alors je passe pour retourner vers le nord, afin d'y rencontrer le peuple des Djöllfulins."
Melhyndil se permet de poser à son tour une question, curieux du métier de son interlocutrice.
"Vous vivez de l'écriture, comme c'est intéressant. Vous écrivez pour vous-mêmes ? Ou vous participez à une œuvre en particulier ?"
C'est que sa curiosité ne l'abandonne jamais, chaque expérience étant bonne à prendre, il saute sur toutes les occasions d'en apprendre toujours plus sur les sujets qu'il ne maîtrise pas, et qui sont sûrement passionnants. |
| | | NeyrelleNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Lun 22 Juil 2024 - 19:46 | | | — Enchantée de faire votre connaissance, Melhyndil.Elle l’avait écouté attentivement, sans l’interrompre. Sa plaisanterie lui avait arraché un sourire amusé. Melhyndil lui avait proposé de boire quelque chose afin de poursuivre la conversation dans de bonnes conditions.
La serveuse se présenta quelques secondes après qu’il eut fini de poser sa dernière question. Neyrelle passa donc commande d’un jus de pastèque. Cela fait, et dans l’attente que la boisson arrivât, le dialogue put reprendre. .— Cela doit être sacrément dépaysant pour vous, d’être ici. J’imagine que cette ville est très différente de votre forêt d’origine. Il y a quelques ouvrages dans la bibliothèque de Stellaraë qui portent sur votre peuple et sur Sylfaën. Je me souviens notamment d’un très beau guide de botanique…La serveuse vint déposer la boisson commandée. Neyrelle la remercia poliment et s’empara du gobelet dans lequel elle trempa aussitôt ses lèvres, le regard toujours rivé sur Melhyndil. Il avait une bien meilleure expérience du monde que la sienne, qui se cantonnait en fait à de l’érudition. Elle avala une gorgée. Le goût frais et sucré de la pastèque ravit ses papilles et désaltéra sa gorge, que l’adrénaline des instants précédents avait desséchée. .— J’écris pour moi et j’écris pour les autres. Je suis d’abord une poétesse. Les jeux poétiques plaisent aux puissants, susceptibles de devenir de bons mécènes, chez les humains. Je ne sais pas s’il en est de même chez les elfes ? On dit que vous appréciez grandement la musique, je crois ? Aimez-vous également la poésie ?Elle but une nouvelle goulée du liquide rose. Son visage reflétait le plaisir simple qu’elle éprouvait à boire ce jus de fruit. .— J’écris aussi des traités sociaux et politiques. J’aime réfléchir à la façon dont fonctionnent les sociétés, dont gouvernent les souverains. Elle reposa doucement le verre sur la table, jouant avec de ses doigts déliés, faisant tourner le liquide à l’intérieur. Elle ne quittait pour autant pas son interlocuteur des yeux. .— Enfin, j’écris aussi des biographies. Certains récits de vie sont passionnants et emblématiques. L’histoire du monde se lit à travers eux. Et puis, les nobles et notables sont prompts à payer si c’est pour pouvoir lire la chronique de leur existence. Son attention restait fixée sur lui avec une constance assez inébranlable. .— En parlant de vie intéressante… Vous avez déjà vu beaucoup de pays. Vos voyages répondent-ils à un objectif précis ? Est-ce pour le commerce ? La diplomatie ? Le plaisir ? Vous connaissez quelqu’un chez les Djöllfulins pour vouloir vous y rendre ? J’espère ne pas être indiscrète. Elle pencha le minois légèrement sur le côté, un petit sourire sur les lèvres. .— C’est que j’ai décidé moi-même de voyager. Je n’ai pas quitté cette ville depuis des années, ce sera donc tout nouveau pour moi. C’est à la fois exaltant et un peu effrayant. Votre expérience pourrait être pour moi comme… un phare dans la nuit.
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Jeu 25 Juil 2024 - 16:25 | | | La demoiselle est très avenante, ce qui est agréable, d'autant qu'elle écoute avec attention ce que Melhyndil dit, avant de recevoir la boisson qu'elle a commandé par la serveuse. Une fois terminé, prêtant son oreille à son interlocutrice maintenant que c'était de nouveau à Neyrelle, il plante sa fourchette dans les aliments composants son assiette avant de l'amener à sa bouche pour se sustenter avant de répondre à sa nouvelle question.
"Stelleraë est effectivement complètement différente de celle de la forêt. Déjà, l'environnement n'est absolument pas le même, entre les arbres à profusion et le désert. Les méthodes et matériaux de construction ne sont pas les mêmes non plus, c'est certain, mais les deux ont leur charme. Les tavernes m’intéressent beaucoup du fait qu'il y a toutes les différentes castes de la société, en plus des festivités qui y règnent le soir. C'est sans aucun doute moins vivant en Sylfaën, mon peuple étant bien plus calme et tranquille que l'effervescence des villes humaines.
Pour ma part, plus que dépaysant, c'est enrichissant. J'aime énormément voir de mes propres yeux les différentes cultures."
La bibliothèque, voilà un endroit intéressant qui attise l'intérêt de l'elfe.
"Bien qu'ayant plus de temps qu'il n'en faut, je n'ai jamais pris le temps de me rendre à la bibliothèque. C'est une erreur que je devrais corriger rapidement."
Vu la taille de la cité, si la bibliothèque est à la hauteur de celle-ci, alors elle doit être conséquente, et riche de nombre d'ouvrages intéressants. Melhyndil étant très curieux par nature, il se peut qu'il y reste un certain temps s'il décide d'y entrer. Et pourtant, à l'entendre, il semble que les livres sur la forêt ne soient pas si nombreux que cela. Est-ce que la culture humaine reste centrée sur elle-même ? Il n'a jamais réfléchi à cela jusqu'à ce jour.
Neyrelle ne le lâche pas une seconde du regard, et Melhyndil en fait autant, gardant une connexion permanente dans l'échange qu'ils ont. C'est à son tour de l'entendre parler de son métier, et il boit chaque mot qui sort de sa bouche. Les poètes sont nombreux en Sylfaën, mais il n'en a jusque-là pas vu chez les humains, à part les bardes et ménestrels bien entendu. Il pensait donc que c'était très spécifique, et lié à la caste des saltimbanques, et en regardant celle qui lui fait face, il n'a pas l'impression qu'elle en fait parti. Il ne sait pas de trop ce qu'est un mécène par contre, n'ayant jusqu'à présent jamais entendu ce terme. Elle parle et pose des questions, ce qui amène les deux à se répondre mutuellement dans un dialogue des plus passionnant, tout du moins pour l'elfe.
"Je ne sais pas ce qu'est un mécène, si vous pouvez m'éclairer la dessus ? La poésie et la musique sont très importantes pour les elfes en effet, je joue moi-même comme vous le voyez " Melhyndil montre la mandoline attachée sur le dossier de sa chaise "Je ne suis par contre pas le meilleur poète qu'il soit, loin de là, même si j'aime en entendre. Si vous voulez m'en conter quelques vers, je serai content de les entendre."
Melhyndil boit une gorgée de son verre tout en continuant de regarder son interlocutrice, celle-ci ne désirant décidément pas le lâcher du regard. L'elfe ne sait pas si c'est par politesse, parce qu'elle est toujours dans son jeu de l'avoir fait passer pour son fiancé, parce qu'il est un elfe et qu'elle n'en a jamais vu en vrai jusqu'à maintenant, ou pour toute autre raison qu'il ne connaît pas. Ça ne le dérange pas plus que cela pour autant, c'est juste qu'il n'a pas l'habitude, les gens préférant souvent regarder ailleurs, ce qui retire d'ailleurs cette connexion qui s'est établi, les liants dans une conversation fermée, les isolants, du moins pour Melhyndil, étrangement de ce qu'il se passe à côté, pourtant bruyant. Il est focalisé sur Neyrelle, et tout à elle dans l'instant présent, ses yeux plongés dans les siens.
"Vous semblez avoir beaucoup de cordes à votre arc, comme l'on dit. Votre métier est extrêmement diversifié, bien plus que je ne l'aurais imaginé. Il est intéressant, et amusant, de constater que chacun espère marquer son temps, mettre son empreinte et ne pas être oublié pour les générations futures. C'est encore plus vrai pour vous, humains, étant donné que votre passage est bien éphémère en ce monde."
Les mots peuvent sembler durs pour un humain, mais ce n'est pas du tout l'intention voulue. Les elfes sont immortels tant qu'ils ne sont pas blessés physiquement, il est donc logique d'avoir des notions complètements différentes. Quel âge peut-elle bien avoir ? Comparé à Melhyndil avec ses trois cent soixante-dix-huit ans, et en pensant qu'il vient tout juste de sortir de la forêt il n'y a pas si longtemps que cela, elle doit être bien plus pressée de voir d'autres choses. Sa curiosité à l'égard de l'elfe est pressante, comme si elle venait de trouver un nouveau sujet passionnant.
"Comme je vous l'ai dit, cela fait au final peu de temps que je voyage en comparaison de mon âge. J'ai vécu dans une maison noble de manière assez recluse durant toute mon enfance, et les elfes n'étant pas les plus pressés puisque le temps n'est pas important pour nous, j'ai passé le reste à parcourir la forêt de long en large. J'ai décidé de sortir de Sylfaën parce que je voulais ardemment découvrir de nouveaux paysages, ainsi, et surtout, de nouvelles cultures. Il n'y a aucun autre but à mes voyages et il y a encore bien des lieux que je n'ai pas encore visités. Il y a beaucoup de races différentes au sein de la forêt, donc j'avais déjà vu du monde de ce côté, mais si je pouvais avoir la chance de les voir dans leur quotidien et domicile, ce serait vraiment des plus enrichissant, j'en suis certain."
Pour l'instant, toutes les personnes qu'il avait rencontrées, c'était soit dans une taverne, soit en dehors des zones urbaines, dans des campements de passage pour voyageur qui se rencontrent de manière fortuite. Il a d'ailleurs de grandes espérances avec Hilda qui compte l'emmener dans son clan au grand nord, mais ce n'est pas pour tout de suite.
"Je ne connais personne chez les Djöllfulins, mais j'ai intégré il y a peu la Garde Zéphyr de la forêt, et il se trouve que certains membres de celle-ci y sont déjà allés. Il y a des chances que cela me permette d'accéder à leur village plus facilement. Il faut dire qu'ils sont trèssecretst pour l'instant, et méfiant à l'égard des étrangers."
Sans s'en rendre compte, il suit le mouvement de tête de Neyrelle avec la sienne, preuve que son attention est pleinement focalisée sur elle. L'entendre dire que cela fait des années qu'elle n'a pas quitté la ville, en la regardant, et en essayant de juger son âge actuel, Melhyndil se dit qu'elle devait être enfant. Il se demande si elle est vraiment préparée.
"Voyager peut sans aucun doute vous apporter énormément d'inspiration pour votre métier, je n'en doute pas. Par contre, je préfère vous prévenir avant, mais vous avez prévu de voyager de quelle manière ? Les routes, dans les endroits retirés et isolés, ne sont pas les plus sures, j'espère que vous avez des gens pour vous protéger ? Que vous serez accompagnés ?"
Si elle lui avait dit qu'elle était guerrière, il aurait pensé la même chose, tout en se disant qu'elle sait se protéger seule, et qu'elle a le droit de prendre ce risque. Mais puisque Neyrelle est une femme de lettres, il a de gros doutes sur le fait qu'elle sache se défendre toute seule si elle se fait attaquer, que ce soit des bandits ou des monstres.
"Si je peux vous éclairer, n'hésitez pas à me poser des questions, le soir est tout juste entamé, la nuit est longue, et j'ai tout mon temps." |
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Dim 28 Juil 2024 - 9:27 | | | — Vous ne pouvez pas réellement dire que vous êtes venu à Stellaraë si vous n’en avez pas visité la bibliothèque. Elle est immense et incroyablement bien pourvue.Elle finit par détourner son regard de lui, ses pupilles se perdant dans la contemplation d’un point imaginaire derrière son épaule. La bibliothèque de Stellaraë était un lieu qu’elle affectionnait tout particulièrement. Elle s’y rendait habituellement plusieurs fois par semaine. Elle en aimait l’ambiance, le calme, le parfum. Néanmoins elle n’y était pas retournée depuis l’exécution de sa mère. Un jour peut-être, quand tout cela serait totalement noyé dans le passé, retournerait-elle là-bas. .— Un mécène est une personne puissante et riche qui prend sous sa protection des artistes, des érudits ou des savants. En échange, ils contribuent à faire rayonner sa puissance par leur pratique des arts et des sciences.Elle le regardait à nouveau, souriante. Elle lui avait délivré l’explication sans morgue ni orgueil, d’une voix bienveillante. Ses mécènes l’avaient évidemment abandonnée à cause de la terrible réputation que les crimes de sa mère faisaient peser sur elle. Tôt ou tard, ailleurs, elle devrait trouver à nouveau des protecteurs afin de gagner sa vie.
Melhyndil fit référence à son propre goût pour la musique, lui désignant l’instrument qu’il emportait avec lui. Elle lorgna quelques instruments sur la mandoline qu’il lui montrait, avant de répondre à son invitation à déclamer quelques vers pour lui. .— Je vais faire mieux. Je vais vous écrire quelques vers. Vous les lirez lorsque je serai partie, d’accord ?Elle fouina dans la petite besace dissimulée sous sa cape et en extirpa de quoi griffonner quelques notes : un encrier qu’elle s’empressa de déboucher dans lequel elle fit longuement tremper la pointe effilée d’une plume qui glissa sans tarder sur le papier blanc d’un calepin. Elle écrivit assez rapidement, avec quelques moments de flottement et de réflexion durant lesquels elle relevait le visage vers lui. Une fois les quelques vers inscrits, elle arracha habilement la page du calepin, la plia en quatre et rangea soigneusement son matériel. Elle déposa le papier plié auprès du bouquet. .— Voilà ! J’espère que cela vous plaira, Melhyndil.Les propos de l’elfe sur la disproportion qui les distinguait l’un de l’autre en matière d’espérance de vie ne manquèrent pas d’attiser l’intérêt de la jeune femme, friande de ce genre de réflexion. .— Il est vrai que votre rapport au temps est fondamentalement différent du nôtre. Pour nous, le temps est rare et le temps est court. Il est donc très précieux. Cela nous rend, je crois, pressés et impatients. Nous vivons avec une frénésie que vous ne connaîtrez jamais. Vous vivez avec une patience que nous ne pouvons envisager. Pour vous, nous sommes comme ces insectes qu naissent le matin et qui meurent le soir… Mais nous pouvons laisser notre empreinte. Les humains meurent, leurs créations et leurs découvertes persistent.Il y avait, dans le ton de sa voix, un mélange entre une indéniable mélancolie et une vive espérance. La conversation rebondit ensuite sur des sujets plus triviaux. .— Vous faites donc comme un voyage initiatique. La découverte des autres me semble être un objectif parfaitement louable. Elle ne fit aucune remarque à la mention de la Garde Zéphyr ; de ce qu’elle savait des elfes, l’appartenance de ces derniers à cette faction était chose assez commune. Elle concentra donc son attention sur l’évocation des dangers liés aux voyages. .— Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas totalement irresponsable. Pour l’heure, je prévois de voyager au sein d’une caravane marchande afin de me rendre à Ishtar. Par la suite, il faudra bien que j’apprenne à me défendre afin de ne pas dépendre éternellement d’autrui pour voyager en sécurité. Elle plissa les yeux, pensive. .— Vous voyagez seul, d’ailleurs ? Je suppose que cela signifie que vous êtes capable de manier une arme ?Son regard pétillait de curiosité. .— Quel est le plus grand danger que vous ayez croisé sur les routes jusqu’à aujourd’hui ? Racontez-moi votre aventure la plus épique, s’il vous plaît, Melhyndil.
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« L’art est sans vertu ; la blessure est sans remède. Ainsi meurent les violettes ; ainsi, dans un frais jardin, meurent les pavots et les lis, brisés par le pied du passant. Vainement la fleur reste-t-elle unie à sa tige languissante et décolorée. Elle penche aussitôt sa tête appesantie, elle ne se soutient plus, et son front s’incline vers la terre. » Ovide, Les métamorphoses, Livre X. |
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Sam 3 Aoû 2024 - 2:28 | | | Vu l'engouement de Neyrelle pour la bibliothèque, Melhyndil se dit qu'il faut vraiment qu'il y passe rapidement. Cela doit valoir le coup si une érudite à ce genre de réaction en parlant de cet édifice. Elle lui apprend en prime un nouveau mot en lui donnant la définition du mécénat.
"Mais n'est-ce pas frustrant de devoir faire l'éloge de quelqu'un que vous ne connaissez pas ? Puisque vous parlez de mécènes au pluriel, j'en déduis que vous ne devez pas être proche de chaque personne qui vous commande de flatter son ego pour les masses. Votre travail pour une gloire qui retombe sur un autre ne vous dérange pas plus que cela ?"
Enfin, elle a détourné le regard, mais c'est juste le temps de parler de la bibliothèque, une preuve supplémentaire que ce lieu est particulier. Déjà, elle le fixe de nouveau.
"Et ou vous situez vous donc dans cette compétition que les érudits doivent se livrer ? Y a-t-il suffisamment de mécènes pour chacun ? Ou vous vous disputez les places ? À moins que vous ne soyez la seule poétesse ?"
Il en doute puisque c'est tout de même la capitale des humains, mais la profession de la jeune femme ne doit pas non plus être des plus courantes. Il la regarde alors fouiller ses affaires avant d'en sortir de quoi lui écrire un poème rien que pour lui. Melhyndil est des plus attentifs, comme un enfant qui va recevoir un beau cadeau. Il regarde la plume, magnifique, et les mouvements sûrs de Neyrelle alors que les mots s'inscrivent sur le papier. Il s'empresse de prendre, avec toutes les précautions possibles le papier plié.
"Je vous remercie, vous êtes allé si vite, il semble que les mots soient vos amis pour étaler aussi rapidement un poème."
Il est sincère dans ses propos, il n'a pas l'intention de dire qu'elle s'est précipitée. L'elfe se doute que même si c'est sur le vif, elle a dû choisir les mots avec soin, preuve de son talent. Il lira dès qu'il en aura l'occasion ce qu'elle a écrit. Sa description de l'espérance de vie humaine dénote une sagesse profonde, consciente de cet état de fait que beaucoup refusent de croire. Il a presque pitié pour les humains, puis il se dit que c'est peut-être aussi une chance de ne pas être éternel, et de vivre si intensément les moments. Et puis cela fait bien longtemps que les humains sont présents et effectivement, ils marquent leur temps, bien qu'éphémère.
"Vous avez bien raison, l'empreinte que vous laissez est bel et bien présente, c'est un fait. Et dans l'effervescence qu'est votre vie, vous en profitez le plus possible. Peut-être que c'est vous qui avez raison dans votre conception de ce qu'est la vie, qui sait ? En-tout-cas, j'admire votre culture, aussi récente soit elle en comparaison de la mienne."
Un voyage initiatique, voilà un concept bien réel, même s'il ne s'est jamais posé la question, c'est ce que Melhyndil a décidé de faire. Découvrir tout ce qui l'entoure, et s'enrichir en apprenant ce que les autres ont à offrir, ne se limitant pas à la culture elfique et à la forêt de Sylfaën. Il espère aussi marquer son temps, mais les personnes à être entré dans les légendes ne sont qu'une poignée. S'il peut au moins servir, ce sera déjà une bonne chose, et tenter de faire le bien autour. C'est pour cela qu'il a intégré la guilde des dragonniers et la faction de la garde zéphyr, pour répandre le bien, et lutter contre le mal. L'idée est réductrice sur ses souhaits, mais ils ont le mérite d'être net dans son esprit.
"Ishtar n'est pas l'endroit le plus sur vous devrez vous méfier lorsque vous y serez. Tout comme la caravane, choisissez-la avec soin !"
Melhydnil a déjà entendu certains caravaniers vendre les personnes les accompagnants comme esclave, les réduisant à cet état lors de leur sommeil.
"Cela dépend pour ma part, je voyage avec ma sœur et quelques amis, et parfois avec une nordienne. Il m'arrive aussi d'être seul comme ce soir. C'est l'avantage d'avoir une monture volante, je peux me déplacer rapidement dans différents endroits."
Amarïe, Lariela, et Ceinwynn vont moins vite, les deux premières aimant flâner lorsqu'ils arrivent dans de nouvelles villes, protégé par la dernière. Mlehyndil les laisse donc souvent pour partir faire de nouvelles découvertes, les rejoignant plus tard.
"J'ai un arc avec lequel je me défends assez bien. Mais surtout, je sais chasser et monter un camp, cela aide beaucoup lorsqu'il n'y a pas de tavernes dans les alentours."
Dormir à la belle étoile, il connaît pour sûr, il pratique même régulièrement cette activité lors de ses voyages. Il réfléchit à la dernière question de Neyrelle, Melhyndil à du mal à en trouver une, non pas qu'il se soit battu contre tant d'adversaires qu'il a l'embarras du choix, c'est plutôt le contraire. Étant sorti tardivement de la forêt, il n'a pas tant d'histoires épiques à raconter. Il se frotte donc le menton entre son index et son pouce.
"Alors...voyons...vous me prenez au dépourvu. J'exclus les combats de l'arène puisque les règles interdisent les coups mortels. Peut-être la capture de mon griffon ? Nous n'avons pas toujours été les meilleurs amis du monde, il a fallu gagner sa confiance. À moins que ce ne soient les bandits que Hilda et moi avons capturés du côté du carrefour commercial à Ishtar justement. Vu leur nombre, ce n'était pas évident même si la tâche s'est révélée plus facile vu les compétences de Hilda. Ma rencontre avec le Comte Urua a été intimidante, ça c'est certain, surtout au début, mais ce n'est pas non plus un combat. Peut-être une chasse alors ? Entre les sangliers, crocodiles, aigles et rhinocéros, il y a le choix."
Il fait rapidement l'inventaire de toutes les fois où il a chassé, mais c'est indéniablement son duel contre son griffon qui a été le plus inquiétant sur l'issue de l'affrontement.
"Je vais rester sur la capture d'Arataurastar, mon griffon. C'était près de la Tour-Blanche, aux abords du lac Fresha. Il s'est démené comme il l'a pu pour m'empêcher de le dompter, mais comme c'est un passage obligé afin de rejoindre la guilde des dragonniers, je n'ai guère eu le choix. Le combat à duré un temps certain, j'étais épuisé à la fin, tout comme lui, et nous sommes maintenant très proche."
Parler de lui n'est pas ce qu'il préfère, c'est plutôt écouter les autres, alors il relance quelques questions à sa partenaire du moment.
"Savez-vous quelle arme vous songez à apprendre ? Toutes ne sont pas si faciles que cela à manier. Et je suis certain que vous devez également avoir quelques histoires croustillantes sur l'un de vos mécènes ? Racontez-moi donc une légende, ou quelqu'un qui souhaite se faire passer pour cela tout en étant ridicule ?"
La conversation s'est bien installée, chacun s’intéressant à l'autre, jusqu'où cela va-t-il les mener. |
| | | NeyrelleNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Lun 5 Aoû 2024 - 9:57 | | | — Pourquoi cela serait-il frustrant ? C’est toujours intéressant de découvrir quelqu’un qu’on ne connaît pas. Écrire sur moi-même, ce serait probablement ennuyeux et incontestablement orgueilleux. En écrivant sur leurs gloires, au fond, c’est aussi la mienne que je construis.À nouveau, son regard s’écarta de lui. Elle le laissa errer à travers la taverne. La salle était toujours aussi pleine. Elle débordait d’effervescence, de chaleur et de bruit. Les rires se mêlaient aux cris, aux voix qui se haussaient pour être entendues, au tambour des poings qui heurtaient les tables sans ménagement, aux cliquetis divers. .— Les places sont parfois disputées, mais les plus riches mécènes s’entourent de plusieurs artistes. C’est aussi un moyen de manifester leur pouvoir que d’avoir de nombreux protégés. Cette ville compte évidemment d’autres poètes et je n’aurai jamais la présomption d’affirmer que je suis la meilleure.Le barde s’égosillait dans son coin pour introduire un peu de musique dans tout ce chaos. Sa mélodie ne parvenait à l’ouïe de Neyrelle qu’en des notes insensées et décousues. Elle était trop concentrée sur sa conversation pour chercher à lui donner du sens. .— Je serai très prudente, oui.Après sa mise en garde, Melhyndil évoqua ses conditions de voyage puis lista les événements de sa vie qui lui paraissaient assez notables pour être racontés, l’abreuvant de noms et de personnages. Neyrelle l’écoutait attentivement, ses prunelles oscillant entre son interlocuteur et la fébrilité perpétuelle qui agitait l’arrière-plan dans son dos. Elle sembla impressionnée lorsqu’il évoqua l’épisode durant lequel il avait capturé sa monture ailée, ses yeux s’écarquillant un peu. .— Un griffon… Cela doit être une extraordinaire créature. Je me souviens avoir lu qu’il était presque impossible de les approcher. C’est un bel exploit que d’être parvenu à en faire une monture.Elle tentait mentalement de se figurer l’animal dont elle avait déjà vu des illustrations. .— Arataurastar. Ce nom a-t-il une signification particulière ?Son interlocuteur la relança ensuite sur elle-même, sur ses projets et ses propres expériences. .— Je n’ai aucune idée de l’arme que j’apprendrai à manier. Cela dépendra du généreux maître d’arme que je parviendrai à trouver. Quelle arme me verriez-vous utiliser ?Tout en posant la question, elle le gratifia d’un sourire malicieux. Neyrelle était joueuse. Peut-être que la réponse de Melhyndil influencerait ses choix futurs.
Lorsqu’il enchaîna sur une question au sujet des mythes que ces mécènes lui demandaient parfois de mettre au point, ses lèvres se plissèrent en une petite moue pensive. .— C’est vous, maintenant, qui me prenez au dépourvu. Réfléchissant, son attention se perdit dans les mouvements d’une danseuse qui s’était hissée sur une table non loin et qu’une partie de l’assemblée contemplait déjà avec fascination. Elle ondoyait comme un serpent. Ses pieds nus heurtaient le bois du meuble au rythme de la musique. Des bracelets de métal tintaient à ses chevilles. Les étoffes fines qu’elle portait flottaient autour d’elle comme une nuée colorée. Ses cheveux noirs fouettaient l’air embrumé de la taverne dans un ballet hypnotique dont il était âpre de détacher le regard. Neyrelle parvint tout de même à se défaire de ce spectacle pour enfin répondre à la demande de l’elfe. .— Il est évident qu’on me demande parfois d’enjoliver la réalité dans mes récits. Je ne vous donnerai pas de nom, cela serait malavisé de ma part. L’un de mes mécènes m’a commandé un panégyrique à la gloire de son père, qui venait de perdre la vie, afin de pouvoir le lire lors de ses funérailles. Je devais notamment y évoquer le combat épique de ce dernier contre une effroyable manticore dans le désert d’Harena, alors qu’il était encore dans la force de l’âge. Pour attester de cette victoire, il avait fait sertir l’une des griffes du monstre dans un collier qu’il portait constamment. Sa famille lui avait même laissé lors de son enterrement.Elle reprit son souffle, ménageant également son suspens par cette courte pause dans la parole. .— J’appris plus tard d’un serviteur de cette famille que la fameuse griffe était en réalité celle d’un simple lion, achetée dans l’un des marchés de Stellaraë.Sa bouche se fendit d’un sourire rieur. .— Est-ce assez ridicule à votre goût ?
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Ven 9 Aoû 2024 - 17:43 | | | Partie d'un petit mensonge pour se débarrasser d'une personne gênante, la conversation entre les deux protagonistes s'installe tranquillement, comme s'ils se connaissaient déjà d'avant alors qu'ils en sont à se poser des questions pour apprendre à s'apprivoiser l'un l'autre sans aucune prétention autre que la curiosité. Ils se renvoient les questions et les réponses comme deux amis de longues dates, ce qui est étonnant, ou comme à un premier rendez-vous sans la gêne de la timidité, au choix. Melhyndil est absorbé par les mots de sa partenaire, occultant étonnamment les bruits environnants, pour se focaliser sur elle.
La vision qu'elle a de sa profession est des plus censée et respectable, expliquant que l'écrivain ressort aussi du prestige à écrire les mémoires et histoires des autres. L'elfe n'avait pas analysé de cette manière et il trouve cela très poétique, ce qui rejoint justement le métier que l'humaine défend actuellement. Il est étrange de voir que selon les personnes, les interprétations sont radicalement différentes quel que soit le sujet.
"Et si ce n'est pas indiscret, combien avez vous de mécènes pour votre part ? Je dirais que vous devez en avoir plusieurs, je ne sais pas pourquoi."
Il se réfère surtout au fait qu'elle lui a écrit un poème en quelques instants seulement, mais il s'avance aussi puisqu'il ne l'a pas encore lu. Si ça se trouve, il n'est pas bon du tout. Toutefois, il a posé sa question, et déjà, il doit répondre à l'une de Neyrelle.
"Arataurastar, puisque vous connaissez son nom, est très majestueux, ses plumes brillantes sont un régal pour les yeux, tout comme au toucher. Les voyages en volant sont autre chose qu'à pied, ou même à cheval. La sensation de vitesse est inimaginable tant qu'on ne l'a pas testé.
Effectivement, son nom n'a pas été choisir au hasard, il est décomposé en trois parties. Ara qui veut dire noble, taura pour la puissance et astar qui se réfère à la fidélité. Je tisse des liens aussi fort que possible avec lui, et je suis prêt à tout pour le protéger."
Cela ne fait pas si longtemps qu'il l'a capturé, quelques mois tout de même, et un lien fort s'est presque immédiatement forgé entre les deux. Peut-être que c'est dû aux compétences démontrées par Melhyndil lors de la capture qui a amené le griffon à se laisser apprivoiser si vite. Il n'en sait rien, mais l'elfe s'est également pris d'affection pour le volatile qui est son maintenant son compagnon.
"Une arme ? Cela dépend de ce que vous désirez comme style de combat. Parfois, aussi, l'on a des affinités avec une arme et pas une autre. Le mieux serait déjà d'en tester plusieurs pour voir.
Si je devais réfléchir, je dirais que si vous désirez rester à distance, alors l'arc est plus facile à appréhender que l'arbalète. Il est donc plus aisé de s'y mettre. Et pour le corps-à-corps, des dagues peut-être ? C'est moins encombrant vu que vous avez déjà du matériel à transporter, mais il faudra vous rapprocher pour toucher. Enfin, ce sont les deux qui me viennent en tête. Si vous le souhaitez, je peux déjà vous faire essayer mon arc, vous aurez alors une première expérience."
Il propose cela avec bienveillance, histoire que Neyrelle se fasse une idée de ce qu'implique de porter une arme, surtout qu'il semble qu'elle n'a pas d'expérience en matière de combat, à moins qu'elle ne cache subtilement son jeu, après tout, il ne la connaît pas plus que cela.
Alors qu'elle cherche une histoire à lui dire, Melhyndil en est à scruter intensément les lèvres pleines de celle-ci, sans s'en rendre compte, juste parce qu'il y est suspendu en attendant d'entendre ce qu'elle va lui raconter. Il l'écoute et sourit également sur la chute.
"Je suis satisfait oui, mais je me demande pour le coup, est-ce que cela n'est pas un revers pour vous d'avoir glorifié un imposteur ? Ou cela vous est égal tant que l'écrit est de qualité, et alors c'est juste le commanditaire qui est ridicule si cela se sait ?"
L'elfe est content de l'histoire, et pourtant, il a envie de plus, parce qu'il est d'une curiosité extrême.
"Et en avez-vous une autre plus glorieuse ? Une réelle pour le coup"
Il est plus intéressant d'avoir de l'épiques au final, plutôt qu'un fat voulant se pavaner devant ses homologues. |
| | | NeyrelleNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Lun 19 Aoû 2024 - 14:41 | | | — Combien ai-je de mécènes ? Le compte est simple : je n’en ai plus aucun, sourit-t elle avec une pointe d’amertume, mais j’en ai compté parfois trois en même temps. Ce sont des relations fragiles, fortement soumises aux aléas de la vie. Un événement tragique qui n’est pas de mon fait est venu souiller la réputation de ma famille et voilà où j’en suis.Neyrelle paraissait plus désabusée que désespérée. Elle n’avait nulle envie de développer davantage sur les raisons de sa mise à l’écart. Melhyndil en savait déjà assez à son goût. Elle l’écouta avec plaisir disserter sur le nom de son griffon qui mettait à jour une relation qui lui parut saine et solide. Elle avait toujours entretenu la certitude que la façon dont une personne percevait les êtres placés sous son autorité en disait beaucoup sur elle.
L’elfe lui prodigua ensuite ses conseils en matière d’armement. Elle prit bien soin de graver ses suggestions dans sa mémoire. Lorsqu’il lui proposa d’essayer son arc, elle déclina poliment, estimant que ce n’était ni le lieu ni le moment de s’essayer à tirer des flèches. .— Oh, non merci. Je verrai cela quand mon voyage aura déjà commencé. Néanmoins, sachez que je garde précieusement vos conseils à l’esprit. Un arc et des dagues.Il fit ensuite référence au récit qu’elle venait de lui délivrer. .— Lorsqu’on me passe une commande, j’ai pour rôle de la satisfaire. Là-dedans, la vérité n’a pas réellement sa place. Je ne trouve pas cela honteux. Si on n’enjolive pas un peu la réalité, à quoi bon exister ?Son regard se détacha de Melhyndil tandis qu’il formulait une nouvelle demande. Non loin, la danseuse voltigeait toujours sur la table sous le regard subjugué des spectateurs autour. .— Une histoire glorieuse et réelle ? Hmm…Ses prunelles sombres s’éclairèrent, comme si son histoire venait d’apparaître dans les étoffes qui murmuraient sur la chair du corps dansant. .— Pour l’un de mes anciens mécènes, issu d’une famille de la noblesse guerrière, j’ai écrit la biographie de l’un de ses ancêtres. Je ne puis vous garantir que l’histoire soit absolument réelle, mais elle est plutôt héroïque. Ses pupilles se braquèrent à nouveau sur l’elfe. .— Son ancêtre, Amadis des Essarts, était un preux. Avide de gloire, il s’était confronté à une épreuve dont nul avant lui n’était sorti vainqueur.Elle racontait d’une voix douce. Elle s’était un peu penchée vers lui, lui parlant sur le ton de la confidence, comme si elle lui confiait quelque secret inavouable. .— Cela remonte à il y a un peu moins d’une centaine d’années, elle sourit avec amusement, peut-être étiez-vous déjà né ? Elle peinait encore à se représenter la longévité de son interlocuteur. Ce qui, à son échelle de mortelle, semblait être une période fort ancienne n’était probablement pour lui qu’un passé assez récent. .— À l’époque, à la lisière entre le désert d’Harena et le massif de Spelunca, se trouvait une grotte dont la visite se soldait pour tous par une fin funeste. Ceux qui y entraient n’en ressortaient jamais et ils étaient nombreux à s’être cru capables d’affronter le péril qui se terrait dans cette grotte. Elle maintenait le contact visuel avec son interlocuteur mais parfois, tout en restant dirigé vers lui, son regard se perdait quelques instants dans le vide. Elle fouinait conscieusement dans son esprit pour rassembler les faits et pour choisir les mots les plus justes pour les relater. .— Amadis des Essarts s’était donc décidé à se rendre dans cette caverne. On raconte que le sol de cette grotte était jonché de milliers d’armes abandonnées. Tous leurs malheureux propriétaires étaient étendus dans cette forêt d’épées et de hallebardes. Ils semblaient endormis. Sur un trône, face cette scène étrange, se tenait la fée à l’origine de ce maléfice. Elle était d’une beauté si envoûtante que tous ces guerriers étaient restés là à rêver. Elle marqua une petite pause, reprenant le verre de jus de pastèque afin de boire quelques rapides gorgées. Puis elle posa délicatement le gobelet, désormais vide, sur la table. .— Mais Amadis avait été élevé dans la continence et la maîtrise de soi. Plutôt que de rejoindre les autres, à rêver face à cette splendeur irréelle, il lui planta son épée dans la poitrine. Aussitôt, tous les dormeurs s’éveillèrent dans des sanglots éplorés. Puis, ils redevinrent ce qu’ils étaient sans le charme de la fée : des cadavres putrescents et des macchabées décharnés. Ils étaient tous morts d’avoir été réveillés. La fée elle-même fut brutalement dépouillée de toute magie. D’elle, ne restait plus qu’un triste squelette. Elle n’était rien sans la foule de ses admirateurs endormis. Elle respira. La taverne s’agitait toujours bruyamment. Neyrelle s’était laissé emporter par son récit. Au terme de celui-ci, elle réintégrait soudain le présent et la réalité. .— Il paraît que son squelette se tient toujours sur son trône, au fond de cette grotte. Vous raconter cette histoire me donne envie d’aller vérifier un jour.
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« L’art est sans vertu ; la blessure est sans remède. Ainsi meurent les violettes ; ainsi, dans un frais jardin, meurent les pavots et les lis, brisés par le pied du passant. Vainement la fleur reste-t-elle unie à sa tige languissante et décolorée. Elle penche aussitôt sa tête appesantie, elle ne se soutient plus, et son front s’incline vers la terre. » Ovide, Les métamorphoses, Livre X. |
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Mar 3 Sep 2024 - 13:01 | | | Aucun ! Peut-être s'est-il mépris sur son compte et au final, la demoiselle n'est pas si forte que cela. Il ne sait pas pourquoi, mais en son for intérieur, il pense qu'elle est bien meilleure, son bagou lorsqu'elle a dû se débarrasser de la femme envahissante, le calme qui émanait d'elle malgré une situation assez dérangeante, la manière dont elle parle en ce moment même avec un elfe inconnu, autant d'éléments qui l'alertent sur les facultés de la jeune femme. De plus, même s'il n'est pas le plus qualifié pour comprendre les gens, sa naïveté évidente malgré son âge ne l'aidant pas, Melhyndil n'est toutefois pas un enfant, et il a reçu une éducation noble afin de l'entraîner sur l'étiquette et les protocoles. Il apprend alors qu'elle en a déjà eu plusieurs en même temps, ce qui le conforte sur son jugement. L'elfe ne manque pas le voile qui passe sur le visage de Neyrelle, amer, et preuve de difficultés qui s'expliquent juste après quand elle aborde un évènement tragique qui a touché la réputation de sa famille. Il n'a pas le cœur à lui en demander plus, la soirée étant plutôt bonne pour l'instant.
"Je trouve navrant que quelque chose qui impacte votre famille rejaillisse sur vous ? En quoi cela remet-il en question vos compétences ? Il est navrant de constater que la réputation est plus importante que la valeur réelle d'une personne. J'ai constaté celui à plusieurs reprises au sein de la noblesse elfique, et j'ai l'impression que c'est encore plus important chez les humains."
Melhyndil préfère juger les gens en les côtoyant plutôt que par réputation. Les on-dit ne sont pas toujours très juste d'ailleurs selon les personnes, car il est des plus improbables de s'entendre avec tout le monde. Il l'écoute ensuite décliner son offre de tester l'arc, acquiesçant de la tête en signe de compréhension avant qu'elle ne lui reparle de son travail et du fait que seule la satisfaction du client l'importe, n'ayant aucun a priori sur le fait que les faits soient réels ou non.
"Oui, vous avez raison, vous ne faites que répondre à une demande, ce n'est pas à vous de savoir si les faits sont réels ou non. Seule la qualité compte, et rien d'autre."
Il est maintenant tant d'assouvir sa soif d'aventures puisqu'elle se lance dans le récit épique qu'il vient de lui demander. Neyrelle constate que toute l'attention de l'elfe est tournée sur elle, ne la quittant pas des yeux, suspendu à ses lèvres, et aux mots qui vont sortir de sa bouche. Quand elle approche son visage de lui, il en fait de même sans s'en rendre compte, captivé par le moment, et avec l'impression d'écouter une confidence secrète. Il ne répond pas sur son âge, ne voulant pas l'interrompre, il sera temps plus tard. Elle parle alors d'une grotte dans le massif de Spelunca. Melhyndil s'imagine donc les cavernes, s'attendant à voir apparaître un vampire ou un loup-garou, mais que nenni, il s'agit d'une fée. Un peu déçu, mais juste un brin, toujours attentif, il reste rivé sur elle lorsqu'elle boit, attendant la suite avec l'impatience d'un enfant. L'histoire est ensorcelante, ou est-ce en raison des talents de conteur de Neyrelle ?
"Un voyage qui me plairait également de faire un jour, mais le nombre de grottes est monumental dans ce massif, comment savoir de laquelle il s'agit ? Avez-vous un indice ?"
Il se doute que non, mais qui ne demande rien, n'a rien
"Et sinon, pour vous répondre, j'ai trois cent soixante dix-huit ans depuis quelques jours, j'étais donc bel et bien déjà né, et même adulte. En revanche, j'étais dans la forêt et n'en sortait pas à cette époque."
Les années n'ont pas eu de prise sur l'elfe immortel. Voilà une soirée qui se passe des plus agréablement possible, en charmante compagnie, avec des histoires héroïques, que demander de plus.
"Je ne doute pas que vous parveniez à retrouver des mécènes, vous avez déjà un talent certain pour conter les histoires, ce qui est un bon atout."
Elle a dit tout à l'heure qu'elle voulait se rendre à Ishtar, cette ville portuaire est assez proche du fameux massif
"Puisque vous voulez voyager vers Ishtar, vous pouvez faire un détour, ce n'est pas très loin. Mais je dis ça en tant qu'explorateur, peut-être que vous n'êtes pas de celles à faire des écarts des sentiers battus ? Comme vous me disiez ne pas être entraînée au maniement des armes."
Melhyndil est toujours dans un état de bien-être, attentif et surtout absorbé par son interlocutrice, et cette fois, c'est lui qui ne la quitte plus du regard.
"Et après Ishtar, comptez vous continuer vos pérégrinations ? Où allez-vous vous poser dans cette ville pour un nouveau départ ? Peut-être vos pas vous dirigeront vers la forêt de Sylfaën. Dans ce cas, si je m'y trouve en même temps que vous, je me ferai un plaisir de vous servir de guide."
Il propose cela, mais il est évident que ce n'est pas facile à mettre en place. Déjà, il faut qu'elle y aille, et ensuite, il faut avoir un moyen de se retrouver, et y être en même temps. Bien qu'avec son griffon, s'il n'est pas occupé, le trajet ira vite pour lui. |
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Dim 8 Sep 2024 - 11:44 | | | Neyrelle se contenta d’opiner de la tête lorsque Melhyndil souligna l’injustice dont elle était victime. Elle ne pouvait cependant s’empêcher de se questionner sur sa réelle culpabilité. Était-elle fautive de n’avoir rien vu ? Au fond, ses propres remords la poussaient autant à fuir cette ville que la sinistre réputation qui l’avait dépourvue de ses mécènes.
Fort heureusement, la conversation se détacha de ce sujet contrariant pour dériver vers des idées plus réjouissantes.
.— Un détour toute seule pour chercher une caverne dont j’ignore la localisation précise serait en effet, pour l’heure, trop téméraire. Lorsque l’elfe évoqua le décompte de son âge, Neyrelle ne put réprimer la surprise. Les yeux écarquillés et les lèvres entrouvertes, elle chercha à se représenter le nombre qu’il venait d’énoncer. Savoir qu’il vivait probablement depuis très longtemps ne l’avait pas tant préparée à prendre conscience de ce que représentait ce « longtemps ». Il existait depuis plus de trois siècles. Il avait dépassé l’âge de ces histoires que l’on racontait au coin du feu sans savoir si elles étaient vraies. .— Peut-être irons-nous à la découverte de cette grotte ensemble, un jour ? Je pense qu’il y a possibilité de retracer sa localisation en croisant les récits et en se renseignant sur place. Les vieilles histoires laissent des traces.Neyrelle s’était cependant vite ressaisie. Il fallait plus qu’un nombre, fût-il très élevé, pour réellement l’impressionner ; sur son visage, un sourire aimable s’était déjà substitué à l’étonnement. .— Après Ishtar, je n’y ai pas encore trop songé.Elle ignorait ce qu’elle trouverait là-bas. Elle espérait y croiser, au détour d’une ruelle, les souvenirs confus de son enfance. Peut-être nourrissait-elle également l’ambition d’y exhumer quelques réponses au sujet de sa mère, en fouillant dans le passé de cette dernière. Et si Ishtar restait totalement muette ? .— C’est certain que j’irai un jour me perdre dans la forêt de Sylfaën. Et ce serait un plaisir d’être guidée par vous là-bas, si l’avenir le veut. Elle devait réussir à envisager ses aventures autrement qu’à travers un prisme égoïste. Si Ishtar n’apportait aucune réponse, il lui faudrait se résoudre à admettre que les questions qu’elle se posait n’étaient pas les bonnes. .— Y a-t-il un lieu précis dans cette forêt que vous trouvez particulièrement magnifique ? Décrivez-le moi !Ses prunelles sombres plongèrent profondément dans le regard émeraude de l’elfe. Elle imagina que la forêt de Sylfaën avait leur éclat. .— Faites moi rêver un peu, Melhyndil.
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Mar 24 Sep 2024 - 16:12 | | | Lorsque Melehyndil avait parlé de faire un détour, il pensait surtout avec le groupe qu'elle intégrera, mais il est évident, en entendant Neyrelle dire qu'elle n'ira pas toute seule, qu'une caravane de marchands ne fera pas un détour, car c'est une perte d'argent pour eux. De même pour tout groupe qui voyage, il est rare, sauf pour des aventuriers ou des curieux, de dévier d'un itinéraire, encore plus si celui-ci est plus sécurisé que de sortir des sentiers battus pour aller vers l'inconnu. Cela est rassurant aussi de voir que la demoiselle à la tête sur les épaules, consciente des limites qu'elle doit adopter.
La surprise qui est celle de la jeune femme en découvrant l'âge de Melhyndil est amusante, les humains n'ont pas cette longévité, et si elle n'est pas habituée à rencontrer des elfes, même en connaissance de cause, l'entendre de vive voix de l'un des représentants de cette race rend la chose réelle. Il sourit en voyant sa bouche entrouverte et ses yeux écarquillés. Celui-ci s'efface rapidement, surpris à son tour quand elle parle d'y aller ensemble. Il n'y a pas songé, mais comme l'aventure et la curiosité sont deux traits de caractère de Melhyndil, il n'exclut pas la proposition, bien au contraire.
"Ce sera avec plaisir que de partager cette découverte avec vous. En revanche, il faudra être bien préparé, car même si je n'ai que peu de connaissance sur cette région, ce que j'ai entendu m'incline à penser que c'est tout de même dangereux. Il serait navrant qu'il vous arrive quelque chose en raison de mon inaptitude à vous protéger comme il se soit."
À aucun moment, il ne pense à sa propre sécurité, mais il faut bien avouer que lorsque vous embrassez la quête de l'exploration, vous vous préparez mentalement. Et en tant qu'elfe, il a des capacités pour s'enfuir assez développées si les choses tournent mal. Il doute que ce soit le cas pour Neyrelle, qui comptera sur lui pour la protéger, et c'est naturel.
Plaisante à regarder, et intéressante dans la discussion, le moment est des plus agréable alors que la soirée s'écoule doucement dans la bonne humeur. Lorsque la conversation bifurque sur Sylfaën, Melhyndil devient pensif, hésitant sur un lieu à choisir.
"Je serais ravi de vous y accueillir, soyez en certaine. Quant à trouver un endroit spécial dans la forêt, voilà une question qui mérite réflexion"
Il marque une pause théâtrale avant de reprendre.
"Cela dépend aussi, bien entendu, de vos envies. Si vous souhaitez rester dans ce que vous connaissez déjà, le château de Maneor est splendide, dans une grande clairière, d'une conception similaire à celle des humains. Les jardins labyrinthiques sont entretenus de main de maître, et l'on peut y croiser des animaux assez rares, se promenant, se sachant en sécurité, les elfes ne chassant pas pour le plaisir.
Dans le cas où vous préféreriez plus d'authenticité, alors Endorial est la ville à voir absolument. Bien qu'ayant quelques maisons montant du sol comme vous autre humain, la majeure partie de la ville se trouve en hauteur, s'élevant au sein même des arbres de la forêt, afin de vivre en harmonie avec celle-ci. Les lumières des édifices, la nuit tombée, amènent un éclairage féerique se mêlant à l'activité constante de la ville, étant la plus grande de la forêt.
Si vous avez une préférence pour le rustique, il existe un petit village au nord ou le calme règne en maître, la symbiose étant poussée à son paroxysme en ce lieu paisible dans lequel j'aime me ressourcer lorsque je rentre.
Et pour finir, je ne sais pas si vous appréciez de regarder les étoiles la nuit, mais si c'est le cas, la clairière des centaures est un passage obligé. Elle se trouve non loin du village, et le calme qui y règne, tout comme l'absence de lumière, rendre le spectacle des plus grandiose. Il vous faudra impérativement un guide afin de ne pas vous perdre, surtout la nuit, puisqu'il n'y a pas de balisage pour s'y rendre."
Ses yeux sont brillants, et dans le vague lorsqu'il explique tout cela à Neyrelle, preuve qu'il y est retourné par l'esprit pendant qu'il fait la description de ce qu'il se rappelle.
"Je m'emporte, et au final, je n'ai pas répondu à votre question, prenant plusieurs endroits au lieu d'un en particulier, mais comme je vous l'ai dit, cela dépend vraiment de vos préférences, nous avons la chance d'en avoir pour tout le monde dans la forêt."
Revenu à la réalité après son long laïus, il retourne toute son attention sur son interlocutrice, son regard émeraude la transperçant alors qu'il se demande si réellement, elle viendrait dans la forêt ou si c'est juste par politesse qu'elle lui a dit cela. Et si c'est la réalité, encore faudrait-il qu'il sache qu'elle y est.
"Avez-vous la moindre idée de l'endroit où vous allez vous installer à Ishtar ? Ce serait une bonne chose de garder contact si vous voulez que je vous guide lorsque vous vous rendrez à Sylfaën"
Demander à une dame son adresse est peut-être un peu déplacé, mais en tant qu'elfe peu coutumier de l'étiquette humaine, il ne se rend pas compte de sa demande. De plus, c'est pertinent comme demande. |
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Jeu 10 Oct 2024 - 20:35 | | | Alors que Melhyndil lui racontait la forêt, Neyrelle se perdait dans les tableaux qu’il peignait de ses mots. Happée par les prunelles de béryl de l’elfe, elle se retrouva à divaguer dans les lieux qu’il décrivait. L’agitation de la taverne n’était plus qu’un lointain souvenir. Son imagination toute entière était focalisée sur Sylfaën.
Son esprit s’était empli du parfum de la sylve, elle se perdait dans l’océan verdoyant. Au fil du récit, elle se retrouva à errer dans les allées tentaculaires du labyrinthe des jardins de Maneor ; elle arpenta les ruelles merveilleuses de l’arboricole Endorial ; se reposa contre les murs d’une bicoque dans le hameau du Nord. Elle s’allongea dans l’herbe de la clairière des centaures et y huma l’air de la nuit en contemplant les cieux étoilés.
Son regard se perdit longuement dans le vague alors qu’elle rêvassait. Ce fut Melhyndil qui la ramena à la réalité avec une question assez prosaïque, la tirant soudain hors du songe dans lequel ses descriptions l’avait plongée. Le tumulte, la chaleur, le mouvement de la taverne se substituèrent violemment à l’utopie sylvestre. Le regard gris de Neyrelle tressaillit en croisant celui de l’elfe. Elle s’était égarée dans ses yeux et l’avait, paradoxalement, perdu de vue au passage.
Elle prenait soudain conscience qu’elle s’était laissée aller à quelque songerie inconsidérée, se rendant ainsi vulnérable dans un lieu fort mal fréquenté. Cela lui arracha un frisson. Elle inspira une petite gorgée d’air. Il avait un goût d’alcool, de fumée et de crasse. Elle s’humecta les lèvres. .— Je ne sais pas encore combien de temps je resterai à Ishtar, ni où je logerai exactement là-bas. Probablement dans une auberge, je suppose ?Elle sourit avec douceur, reprenant enfin pied. .— Oui, je suppose que je résiderai dans l’auberge la moins glauque d’Ishtar. Cela vous suffira-t-il pour me retrouver, Melhyndil ?La risette se renforça sur ses lèvres. Elle se leva dans un mouvement fluide, les yeux rivés sur l’elfe. Elle rabattit sa capuche sur son front. Il était temps pour elle de rentrer. .— Pour ma part, je l’espère. Vous pourrez ainsi me dire ce que vous avez pensé de mon poème.Elle contourna la table, passant auprès de lui. .— Gardez le bouquet, au fait, vous ne l’avez pas volé.Puis elle s’engagea à travers la frénésie du Canari Jaune, zigzaguant adroitement entre les tables pour se frayer un chemin jusqu’à la sortie et s’extirper enfin de la taverne. En s’engouffrant dans les ruelles enténébrées de Stellaraë, Neyrelle avait une question en tête : Melhyndil lirait-il ses vers ou bien les abandonnerait-il sur la table ?
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Lun 14 Oct 2024 - 14:46 | | | Son attention pleinement revenue sur Neyrelle, Melhyndil s'aperçoit que son monologue semble porter ses fruits, celle-ci semblant absente, comme si elle imaginait les descriptions qu'il vient de lui faire, à croire qu'il n'est pas si mauvais conteur que cela. Mais comme toute bonne chose à une fin, elle revient rapidement dans la taverne, du moins son esprit puisque son corps n'a jamais bougé.
Il apparaît qu'il va être problématique de discuter ou de se retrouver. Des auberges, il n'y en a pas qu'une dans la cité, des glauques comme des bonnes.
"L'information est vaste, mais si je devais vous retrouver, il suffira de chercher. Si par ailleurs, vous venez à Sylfaën, cherchez la famille Kaerendïl, c'est ma famille adoptive, ils sauront me joindre, et sinon, ils pourront vous héberger sur ma recommandation, et vous guider le temps que je rentre. Et si je suis présent, c'est chez eux que je serais, n'ayant pas d'autre endroit ou aller."
Neyrelle se lève alors, annonçant la fin de cette conversation. Melhyndil a ses prunelles rivées sur celles de sa partenaire du soir, déçu que cela se termine, tellement le moment qu'il passe est plaisant. Il lui renvoie son sourire plus par politesse, mais un voile de déception passe sur son visage en la regardant ramener sa capuche sur ses cheveux.
"Je n'y manquerais pas, et nous pourrons en parler la prochaine fois que nous nous verrons."
L'elfe regarde la femme partir sans jamais la quitter du regard. Quelle rencontre inattendue et amusante. Maintenant qu'elle est sortie de la taverne, il regarde le bouquet, se demandant ce qu'il va pouvoir en faire, lui qui voyage sans cesse. Il est beau, c'est certain, et les elfes apprécient la nature. Enfin, il prend le papier sur lequel Neyrelle à écrit et il le déplie avant de parcourir les lignes qu'elle a couchée dessus. |
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| Sujet: Re: Le bouquet de myosotis [PW Melhyndil][Terminé] Lun 14 Oct 2024 - 19:02 | | | La feuille que Melhyndil déplia gardait en son sommet la marque de sa déchirure. Issue du carnet que Neyrelle portait toujours sur elle, elle s’était imprégnée de son parfum. Une légère fragrance fleurie, mêlant les odeurs du patchouli et de la pivoine vint effleurer les narines de l’elfe. Le poème était écrit d’une élégante calligraphie, aux lettres rondes et régulières. Les deux exquis tourtereaux aux cœurs amoureux Foulaient le bord de l’eau, transportés et heureux ; L’éther pur était chaud, le ciel vêtu de bleu Et l’eau du ruisseau disait son chant mélodieux.
Comme les oiseaux s’aiment au printemps revenu, Ils goûtaient l’extase de leur amour têtu ; Elle portait un diadème et il était vaincu, C’était son requiem que fredonnait le flux.
Sur la rive jolie poussait une fleur bleue, Aux pétales tous petits, au cœur lumineux Le chevalier cueillit le myosotis, joyeux.
Se penchant pour ce faire, dans l’eau il tomba Le poids de l’armure le vouant au trépas ; Il lui projeta la fleur : « Ne m’oubliez-pas ! »
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