Sujet: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Lun 26 Aoû 2024 - 20:30
Rencontre dans la plaine
La renarde, de passage au campement des dragonniers pour quelques jours afin de faire un rapport sur ses observations, mais aussi pour s’entraîner un peu et faire la rencontre des nouveaux, n’était cette fois venu qu’avec les deux garçons de sa marmaille, tout deux au début de l’adolescence, et Mivian, sa nouvelle apprentie. Les filles étaient quant à elles restées avec Nysali, la grand-mère des jumelles. Sortie du campement pour profiter de l’immensité des plaines, Eyara enseignait à la satyre et à Damian le vol à dos de monture grâce aux deux en sa possession, tandis que Petit Tambour se pratiquait un peu plus loin à tirer des cibles avec sa fronde.
- Damian, tient les rênes plus fermement. N’ai pas peur de tirer au besoin pour faire ralentir Shakab, il comprendra. Mivian, toi tu devrais attacher la sangle juste ici autour de ta jambe, et faire de même de l’autre côté. En plein vol, elles peuvent t’empêcher de tomber au besoin.
L’enfant se trouvait à être sur son hippogriffe noir et blanc, alors que la jeune satyre était perchée sur sa griffonne au plumage flamboyant. La rouquine tenait à ce que les deux restent au sol tant qu’il ne maîtrisait pas la base pour guider une monture ou voler de façon sécuritaire. Pas question de risquer inutilement la vie de qui que ce soit. L’hybride suivit donc son conseil au niveau des sangles, tandis que Damian faisait encore quelques pas sur le dos de l’animal afin de s’habituer aux différents mouvements de l’hippogriffe.
Eyara observait attentivement les deux jeunes, notant leurs progrès tout en veillant à ce qu'ils ne se sentent pas trop stressés. L’apprentie arlequine semblait déjà plus à l'aise après avoir ajusté les sangles, ses mains glissant doucement sur le plumage de la griffonne, tandis que le jeune garçon continuait de tâtonner, essayant de trouver l'équilibre parfait pour ne pas désarçonner Shakab. Petit Tambour, bien que concentré sur sa pratique, gardait un œil sur les autres, prêt à intervenir au moindre à la moindre demande de sa tutrice. Il fallait dire qu’il avait l’habitude de guider l’hippogriffe, étant à la base sa monture attitrée lorsque le groupe partait en voyage. Sa fronde sifflait dans l'air à chaque lancer, atteignant les cibles avec une précision grandissante. Eyara ne put s'empêcher de sourire en voyant la détermination sur le visage de son protégé, sachant à quel point il s'appliquait pour devenir un excellent tireur.
- Très bien, Damian, tu commences à comprendre. Maintenant, essaye de faire tourner Shakab doucement sur lui-même, pour qu'il s'habitue à tes directives. Mivian, une fois que tu te sentiras prête, on fera un petit galop pour que tu sentes la puissance de Vroska*. Mais n'oubliez jamais : c'est vous qui commandez, mais vous devez aussi faire équipe avec vos montures. Elles vous protègeront si vous leur montrez que vous avez confiance en elles.
Les deux élèves acquiescèrent, la tension se dissipant légèrement. L’harenienne savait qu'ils avaient encore beaucoup à apprendre, mais elle voyait déjà de bonnes bases se poser. Les vastes plaines semblaient s'étendre à l'infini, offrant un cadre parfait pour ces premières leçons de vol. Le vent doux caressait leurs visages, apportant avec lui une sensation de liberté que seules les balades aériennes pouvaient offrir. Au loin, le soleil commençait à descendre vers l'horizon, teintant le ciel d'orange et de pourpre. Ce serait bientôt le moment de monter le campement, ayant prévu de dormir à la belle étoile cette nuit. C’était un autre genre de leçon que la jeune femme tenait à inculqué aux siens : survivre durant leurs nombreux voyages. C’est ainsi que l’arlequine laissa Mivian et Petit Tambour installer la tente, tandis qu’elle s’occupait de soigner les bêtes avec Damian. Par la suite, un feu au centre d’un cercle de pierres fut allumé. Laissant les garçons aller jouer non loin, Eyara s’attela à la préparation du repas, aidé de Mivian.
Ce n’est qu’en remplissant les écuelles de la bouillie de légumes qu’Eyara sentit une drôle d’odeur. La chance d’être une thérianthrope, c’était justement d’avoir le flair plus développé que les humains et autres races intelligentes, leur donnant bien souvent un avantage … lorsque bien sûr cela ne venait pas nuire avec une odeur simplement trop forte. Mais cette fois, c’était une odeur forestière qui se manifestait aux narines de l’harenienne, qui au début ne réagit pas, malgré les deux nouveautés olfactives. Car oui, la maman sentait deux parfums différents : un homme et une femme, très clairement du peuple elfique. Son instinct animal était en alerte. Ces effluves étaient portés par le vent, et ils n’étaient pas là par hasard.
Elle leva discrètement les yeux vers l’horizon, scrutant les environs d’un regard perçant. Aucun mouvement suspect n’était visible, mais l’arlequine savait que cela ne signifiait rien. Les elfes étaient passés maîtres dans l’art de se fondre dans le décor, surtout à l’approche de la nuit. La maman garda pour elle cette information, ne souhaitant pas inquiéter ses protégés sans raison valable. Cependant, elle restait sur ses gardes, tout en continuant à servir le repas. Les deux adolescents, repas en main, avaient pris place autour du feu, bien vite rejoints par l'hybride. Petit Tambour, cependant, remarqua bien vite l’expression légèrement tendue d’Eyara, comprenant ainsi rapidement qu’un truc clochait et qu’un potentiel danger rôdait. Il fallait dire que le jeune flûtiste l’accompagnait depuis un an maintenant, et il avait appris à reconnaître les expressions de sa tutrice. L’adolescent ne dit rien, se contentant de rester proche de ses camarades, prêt à réagir si nécessaire.
Eyara restait attentive à son environnement, son esprit divisé entre le campement et la présence énigmatique qui se rapprochait. Elle avait l’impression que les elfes n’étaient pas loin désormais. Peut-être qu’ils les observaient déjà, évaluant la situation, avant de décider s’ils allaient se montrer ou non. La dragonnière savait que la rencontre était inévitable. Mais elle préférait de loin attendre, ne pas précipiter les choses. Après tout, la prudence était une qualité essentielle, surtout dans ce genre de situation. Tandis que les derniers rayons du soleil disparaissaient derrière l’horizon, la rouquine se prépara intérieurement à accueillir les visiteurs inattendus, espérant que leurs intentions seraient pacifiques. Quelques cartes d’invocations furent discrètement glissées dans sa manche, en prévention si une attaque devait avoir lieu.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Ven 30 Aoû 2024 - 9:25
Le nez au vent, les yeux mi-clos, la jeune Elfe inspire profondément l’air pur et frais du crépuscule. Il sera bientôt l’heure d’installer un petit camp discret, se dit-elle en souriant un peu, un petit campement loin des sentiers et des routes, afin de ne pas attirer l’attention sur leur duo. Depuis leur rencontre sanglante avec deux braconniers humains, Ellÿra est infiniment plus méfiante, constamment sur la défensive à chaque fois qu’ils croisent une silhouette ou que leur chemin les mène près d’habitations inconnues. Bien sûr, Féanor a tout fait pour l’apaiser et la rassurer, lui rappelant que tous les humains ne sont pas des monstres et que le monde extérieur ne lui est pas systématiquement hostile, il a vraiment fait de son mieux pour le lui démontrer mais en son for intérieur la jeune Elfe ne peut s’empêcher de garder une peur légitime à l’idée de rencontrer de nouvelles créatures potentiellement hostiles. C’est pour cette raison qu’elle a demandé à Féanor d’être leur voix…Et ce dernier s’y attèle, quand l’occasion se présente. Fort heureusement, l’occasion est rare dans ces vastes plaines ce qui apaise considérablement le cœur tourmenté de cette jeune Elfe par trop malmenée par la vie.
Un coup d’œil en biais vers son compagnon la fait sourire plus franchement. Elle ne serait pas ici sans lui et l’inverse est tout aussi vrai. Ils forment un vrai duo, ils se ressemblent sur bien des points tout en conservant leurs propres caractéristiques ce qui ne fait que renforcer leur amitié, une amitié forgée sur des blessures profondes qu’ils soignent à leur façon, chacun prenant soin de l’autre quand il en a besoin. Dans toute cette vie d’errance, la seule présence de Féanor équivaut à un soleil permanent, se dit-elle encore en observant son profile, captant un instant son regard bleu de ciel et elle de lui décocher un clin d’œil espiègle. Il n’y a qu’avec lui qu’elle relâche un peu la pression, qu’elle se laisse aller et qu’elle se montre sous son vrai jour : douce, attentive, joyeuse.
Ils parlent quelque peu, échangeant sur des lieux communs avant d’observer les environs éclairés par le soleil orange et pourpre qui se couche peu à peu. La nuit promet d’être belle malgré la petite brise qui soulève leurs longs cheveux soigneusement lissés et tressés. Ils sont en train de se montrer différents endroits potentiellement intéressants quand Ellÿra s’arrête soudain, une main levée, le visage tourné vers la droite, longtemps, figée. Ce n’est qu’après quelques secondes, alors que le brise revient vers eux qu’elle inspire profondément et murmure à Féanor, toute pâle :
-Cela sent la soupe…Il y a quelqu’un, non loin d’ici.
Un affreux souvenir teinté de sang lui revient à la vitesse de l’éclair alors qu’elle observe la provenance de l’odeur sans pouvoir en déterminer l’emplacement avec certitude.
-Si ce sont des Humains…
Elle ne termine pas sa phrase mais déjà son poing se crispe. Hors de question de revivre ces scènes affreuses. Le bruit de cette hache dans la chair, celui de ces râles affreux, de ces insultes et de celui de la terre retournée…Pourtant il y a l’odeur de cette soupe, une odeur qui lui rappelle la forêt et les repas légers que lui préparait Madenne, celle qui avait la charge de l’intendance en la maison de son père. Inspirant profondément, elle secoue la tête puis regarde Féanor. C’est un véritable désastre d’être à ce point démunis et vulnérables à chaque effluve parfumé qui leur parvient au nez. Poussés par la faim, ils sont à la merci de la moindre mauvaise rencontre, du moindre voleur, brigand, contrebandier qui passe. Et leurs provisions ont fondu comme la neige au soleil après leur départ de ces maisons abandonnées…
-On peut peut-être approcher en silence pour voir s’il y a un danger…et en évitant les brindilles qui craquent, cette fois, chuchote-t-elle à son acolyte.
Un bien ambitieux projet quand on connait la maladresse de la jeune Elfe et sa propension à générer des catastrophes. Quoiqu’il en soit, elle s’approche, en prenant un soin infini de ne pas marcher sur des brindilles et de ne pas provoquer le moindre petit bruit. Dissimulée derrière un buisson, Féanor à ses côtés, elle écarte une ou deux feuilles pour regarder, le cœur battant, cherchant à distinguer les créatures qui se trouvent là.
-Regarde, un petit campement ! Et un…Et des…Mais qu’est-ce que c’est, au juste ?, demande-t-elle tout bas à son acolyte, perplexe. -On ne devrait pas rester ici..., ajoute-t-elle tout bas en regardant Féanor, son visage trahissant une angoisse naissante. Inconnus signifie danger, après tout.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Jeu 5 Sep 2024 - 14:09
Depuis les braconniers, Ellÿra insiste pour éviter autant que possible les endroits habités, sauf en cas de besoin. Dans ces rares cas, c'est Fëanor qui s'est chargé de parler avec les locaux. Il espère bien que rapidement, cela va changer, pas parce qu'il ne veut plus le faire, mais il faut que sa partenaire ne reste pas renfermée sur elle-même à cause de cette rencontre maudite. Un des avantages à cette situation, c'est qu'il l'a pour lui tout seul, et ça, c'est des plus appréciables. Enfin, il ne souhaite tout de même pas la garder recluse, et l'ouvrir, alors il en profite le plus possible tout en sachant qu'il va essayer de l'ouvrir. La routine s'est installée assez rapidement, voyager, couper du bois, installer un campement, discuter, et la même chose pendant qu'ils avancent à leur rythme, assez tranquillement finalement, comme s'ils se contentaient de leur présence mutuelle sans avoir besoin de plus. Regarder des couchers et des levers de soleil en sa compagnie est un régal qu'il affectionne tout particulièrement aussi.
La blessure mentale subit pour avoir tué deux personnes reste béante en lui, et pourtant, il est évident que la présence d'Ellÿra apaise énormément son acolyte, qui voit également sa rancune envers les habitants de sa ville diminuer, occupé à tout faire pour sa compagne, comme il la promit. Dès que celle-ci dort, il s'entraîne à la magie, ne voulant pas la perturber alors qu'elle a du mal avec la sienne. Il faudra tout de même qu'elle apprenne, malgré ses craintes concernant son talent. Fëanor est persuadé qu'il ne s'agit que d'un manque de confiance en soi pour la majeure partie de ses maladresses, et qu'à force de la valoriser, au lieu de la rabaisser, elle va parvenir à s'améliorer.
Ils sont en train de marcher lorsqu'il se sent observé, alors il se tourne vers Ellÿra, constatant un sourire sur ses lèvres. Rien ce que de voir cela est déjà un vrai bonheur pour l'elfe, qui voit là un rayon de soleil. Alors quand elle lui fait un clin d’œil, son cœur s'emballe, rougissant, et faisant lui-même un sourire béat en réponse. Ils n'ont pas forcément besoin de parler, ce qui est étonnant vu qu'ils ne se connaissent que depuis peu en fin de compte. Le simple fait que chacun respecte l'autre à créé un lien entre ces deux êtres avec un parcours similaire malgré leur milieu différents. La voir bien plus joyeuse est également un baume au cœur.
Soudain, Ellÿra lève sa main, et son comportement change instantanément. Alerté par cela, ne faisant pas plus attention que cela avant, surtout depuis le clin d'œil de sa compagne, Fëanor passe sur le qui-vive, ses oreilles cherchant des bruits, ses yeux du mouvement, et son odorat des odeurs. Effectivement, il sent cette dernière en même temps que sa partenaire annonce qu'une soupe se prépare quelque part. Aussitôt, bien qu'alerte, il doit l'apaiser de nouveau quand elle se demande la race de ceux qui sont non loin
"Même si ce sont des humains, comme je te l'ai dit, tous ne sont pas pareils. Les quelques fois où j'ai dû parler avec certains locaux, cela s'est bien passé. Nous allons faire très attention" Il ri quand elle se remémore la brindille, essayant de détendre l'atmosphère "Et oui cette fois, pas de brindille."
Marchant chaque jour, ils n'ont pas la possibilité de poser des pièges pour attraper à manger, et les provisions récupérées des braconniers arrivent à la fin, alors il ne faut pas louper une occasion de croiser des gens. Cela permet aussi d'avoir des informations. Fëanor ouvre sa main, invoque une petite flammèche pour tester sa compétence, puis il referme et l'éteint. Il sort aussi sa hache, puisque l'on est jamais trop prudent. Ils avancent cote à cote dans les buissons, finissant par entendre du bruit, avant de découvrir une scène étonnante. À l'encontre d'Ellÿra qui demande instantanément à partir, l'elfe est ébahi par ce qu'il voit. Pas le feu de camp avec les individus autour, mais les animaux volants, bien qu'ils soient posés à l'instant présent, mais les ailes qu'ils ont sur les flancs trahissent leur aptitude.
Revenant à la réalité, parce que le danger est potentiellement toujours là, Fëanor ramène son regard sur le feu de camp. Ses yeux affûtés scrutent le campement afin d'essayer de distinguer les personnes présentes.
"Attends" dit-il pour arrêter sa compagne qui ne désire que de quitter les lieux "Je ne vois que deux adultes, les autres sont des enfants"
Il y a bien un hybride avec lequel il a un doute, mais il pense que c'est le cas.
"Ils sont beaucoup, mais il est assez rare que des gens agressifs voyagent avec des enfants. Nous devrions aller à leur rencontre. Ils pourront peut-être aussi nous indiquer la prochaine ville."
Il va en effet bien falloir qu'ils se posent à un moment ou à un autre. Mais Ellÿra est-elle prête pour la ville ? C'est une autre histoire, un village peut-être pour commencer ? Ils verront bien.
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Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra]