Sujet: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Lun 26 Aoû 2024 - 20:30
Rencontre dans la plaine
La renarde, de passage au campement des dragonniers pour quelques jours afin de faire un rapport sur ses observations, mais aussi pour s’entraîner un peu et faire la rencontre des nouveaux, n’était cette fois venu qu’avec les deux garçons de sa marmaille, tout deux au début de l’adolescence, et Mivian, sa nouvelle apprentie. Les filles étaient quant à elles restées avec Nysali, la grand-mère des jumelles. Sortie du campement pour profiter de l’immensité des plaines, Eyara enseignait à la satyre et à Damian le vol à dos de monture grâce aux deux en sa possession, tandis que Petit Tambour se pratiquait un peu plus loin à tirer des cibles avec sa fronde.
- Damian, tient les rênes plus fermement. N’ai pas peur de tirer au besoin pour faire ralentir Shakab, il comprendra. Mivian, toi tu devrais attacher la sangle juste ici autour de ta jambe, et faire de même de l’autre côté. En plein vol, elles peuvent t’empêcher de tomber au besoin.
L’enfant se trouvait à être sur son hippogriffe noir et blanc, alors que la jeune satyre était perchée sur sa griffonne au plumage flamboyant. La rouquine tenait à ce que les deux restent au sol tant qu’il ne maîtrisait pas la base pour guider une monture ou voler de façon sécuritaire. Pas question de risquer inutilement la vie de qui que ce soit. L’hybride suivit donc son conseil au niveau des sangles, tandis que Damian faisait encore quelques pas sur le dos de l’animal afin de s’habituer aux différents mouvements de l’hippogriffe.
Eyara observait attentivement les deux jeunes, notant leurs progrès tout en veillant à ce qu'ils ne se sentent pas trop stressés. L’apprentie arlequine semblait déjà plus à l'aise après avoir ajusté les sangles, ses mains glissant doucement sur le plumage de la griffonne, tandis que le jeune garçon continuait de tâtonner, essayant de trouver l'équilibre parfait pour ne pas désarçonner Shakab. Petit Tambour, bien que concentré sur sa pratique, gardait un œil sur les autres, prêt à intervenir à la moindre demande de sa tutrice. Il fallait dire qu’il avait l’habitude de guider l’hippogriffe, étant à la base sa monture attitrée lorsque le groupe partait en voyage. Sa fronde sifflait dans l'air à chaque lancer, atteignant les cibles avec une précision grandissante. Eyara ne put s'empêcher de sourire en voyant la détermination sur le visage de son protégé, sachant à quel point il s'appliquait pour devenir un excellent tireur.
- Très bien, Damian, tu commences à comprendre. Maintenant, essaye de faire tourner Shakab doucement sur lui-même, pour qu'il s'habitue à tes directives. Mivian, une fois que tu te sentiras prête, on fera un petit galop pour que tu sentes la puissance de Vroska*. Mais n'oubliez jamais : c'est vous qui commandez, mais vous devez aussi faire équipe avec vos montures. Elles vous protègeront si vous leur montrez que vous avez confiance en elles.
Les deux élèves acquiescèrent, la tension se dissipant légèrement. L’harenienne savait qu'ils avaient encore beaucoup à apprendre, mais elle voyait déjà de bonnes bases se poser. Les vastes plaines semblaient s'étendre à l'infini, offrant un cadre parfait pour ces premières leçons de vol. Le vent doux caressait leurs visages, apportant avec lui une sensation de liberté que seules les balades aériennes pouvaient offrir. Au loin, le soleil commençait à descendre vers l'horizon, teintant le ciel d'orange et de pourpre. Ce serait bientôt le moment de monter le campement, ayant prévu de dormir à la belle étoile cette nuit. C’était un autre genre de leçon que la jeune femme tenait à inculqué aux siens : survivre durant leurs nombreux voyages. C’est ainsi que l’arlequine laissa Mivian et Petit Tambour installer la tente, tandis qu’elle s’occupait de soigner les bêtes avec Damian. Par la suite, un feu au centre d’un cercle de pierres fut allumé. Laissant les garçons aller jouer non loin, Eyara s’attela à la préparation du repas, aidé de la satyre.
Ce n’est qu’en remplissant les écuelles de la bouillie de légumes qu’Eyara sentit une drôle d’odeur. La chance d’être une thérianthrope, c’était justement d’avoir le flair plus développé que les humains et autres races intelligentes, leur donnant bien souvent un avantage … lorsque bien sûr cela ne venait pas nuire avec une odeur simplement trop forte. Mais cette fois, c’était une odeur forestière qui se manifestait aux narines de l’harenienne, qui au début ne réagit pas, malgré les deux nouveautés olfactives. Car oui, la maman sentait deux parfums différents : un homme et une femme, très clairement du peuple elfique. Son instinct animal était en alerte. Ces effluves étaient portés par le vent, et ils n’étaient pas là par hasard.
Elle leva discrètement les yeux vers l’horizon, scrutant les environs d’un regard perçant. Aucun mouvement suspect n’était visible, mais l’arlequine savait que cela ne signifiait rien. Les elfes étaient passés maîtres dans l’art de se fondre dans le décor, surtout à l’approche de la nuit. La maman garda pour elle cette information, ne souhaitant pas inquiéter ses protégés sans raison valable. Cependant, elle restait sur ses gardes, tout en continuant à servir le repas. Les deux adolescents, repas en main, avaient pris place autour du feu, bien vite rejoints par l'hybride. Petit Tambour, cependant, remarqua bien vite l’expression légèrement tendue d’Eyara, comprenant ainsi rapidement qu’un truc clochait et qu’un potentiel danger rôdait. Il fallait dire que le jeune flûtiste l’accompagnait depuis un an maintenant, et il avait appris à reconnaître les expressions de sa tutrice. L’adolescent ne dit rien, se contentant de rester proche de ses camarades, prêt à réagir si nécessaire.
Eyara restait attentive à son environnement, son esprit divisé entre le campement et la présence énigmatique qui se rapprochait. Elle avait l’impression que les elfes n’étaient pas loin désormais. Peut-être qu’ils les observaient déjà, évaluant la situation, avant de décider s’ils allaient se montrer ou non. La dragonnière savait que la rencontre était inévitable. Mais elle préférait de loin attendre, ne pas précipiter les choses. Après tout, la prudence était une qualité essentielle, surtout dans ce genre de situation. Tandis que les derniers rayons du soleil disparaissaient derrière l’horizon, la rouquine se prépara intérieurement à accueillir les visiteurs inattendus, espérant que leurs intentions seraient pacifiques. Quelques cartes d’invocations furent discrètement glissées dans sa manche, en prévention si une attaque devait avoir lieu.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Ven 30 Aoû 2024 - 9:25
Le nez au vent, les yeux mi-clos, la jeune Elfe inspire profondément l’air pur et frais du crépuscule. Il sera bientôt l’heure d’installer un petit camp discret, se dit-elle en souriant un peu, un petit campement loin des sentiers et des routes, afin de ne pas attirer l’attention sur leur duo. Depuis leur rencontre sanglante avec deux braconniers humains, Ellÿra est infiniment plus méfiante, constamment sur la défensive à chaque fois qu’ils croisent une silhouette ou que leur chemin les mène près d’habitations inconnues. Bien sûr, Féanor a tout fait pour l’apaiser et la rassurer, lui rappelant que tous les humains ne sont pas des monstres et que le monde extérieur ne lui est pas systématiquement hostile, il a vraiment fait de son mieux pour le lui démontrer mais en son for intérieur la jeune Elfe ne peut s’empêcher de garder une peur légitime à l’idée de rencontrer de nouvelles créatures potentiellement hostiles. C’est pour cette raison qu’elle a demandé à Féanor d’être leur voix…Et ce dernier s’y attèle, quand l’occasion se présente. Fort heureusement, l’occasion est rare dans ces vastes plaines ce qui apaise considérablement le cœur tourmenté de cette jeune Elfe par trop malmenée par la vie.
Un coup d’œil en biais vers son compagnon la fait sourire plus franchement. Elle ne serait pas ici sans lui et l’inverse est tout aussi vrai. Ils forment un vrai duo, ils se ressemblent sur bien des points tout en conservant leurs propres caractéristiques ce qui ne fait que renforcer leur amitié, une amitié forgée sur des blessures profondes qu’ils soignent à leur façon, chacun prenant soin de l’autre quand il en a besoin. Dans toute cette vie d’errance, la seule présence de Féanor équivaut à un soleil permanent, se dit-elle encore en observant son profile, captant un instant son regard bleu de ciel et elle de lui décocher un clin d’œil espiègle. Il n’y a qu’avec lui qu’elle relâche un peu la pression, qu’elle se laisse aller et qu’elle se montre sous son vrai jour : douce, attentive, joyeuse.
Ils parlent quelque peu, échangeant sur des lieux communs avant d’observer les environs éclairés par le soleil orange et pourpre qui se couche peu à peu. La nuit promet d’être belle malgré la petite brise qui soulève leurs longs cheveux soigneusement lissés et tressés. Ils sont en train de se montrer différents endroits potentiellement intéressants quand Ellÿra s’arrête soudain, une main levée, le visage tourné vers la droite, longtemps, figée. Ce n’est qu’après quelques secondes, alors que le brise revient vers eux qu’elle inspire profondément et murmure à Féanor, toute pâle :
-Cela sent la soupe…Il y a quelqu’un, non loin d’ici.
Un affreux souvenir teinté de sang lui revient à la vitesse de l’éclair alors qu’elle observe la provenance de l’odeur sans pouvoir en déterminer l’emplacement avec certitude.
-Si ce sont des Humains…
Elle ne termine pas sa phrase mais déjà son poing se crispe. Hors de question de revivre ces scènes affreuses. Le bruit de cette hache dans la chair, celui de ces râles affreux, de ces insultes et de celui de la terre retournée…Pourtant il y a l’odeur de cette soupe, une odeur qui lui rappelle la forêt et les repas légers que lui préparait Madenne, celle qui avait la charge de l’intendance en la maison de son père. Inspirant profondément, elle secoue la tête puis regarde Féanor. C’est un véritable désastre d’être à ce point démunis et vulnérables à chaque effluve parfumé qui leur parvient au nez. Poussés par la faim, ils sont à la merci de la moindre mauvaise rencontre, du moindre voleur, brigand, contrebandier qui passe. Et leurs provisions ont fondu comme la neige au soleil après leur départ de ces maisons abandonnées…
-On peut peut-être approcher en silence pour voir s’il y a un danger…et en évitant les brindilles qui craquent, cette fois, chuchote-t-elle à son acolyte.
Un bien ambitieux projet quand on connait la maladresse de la jeune Elfe et sa propension à générer des catastrophes. Quoiqu’il en soit, elle s’approche, en prenant un soin infini de ne pas marcher sur des brindilles et de ne pas provoquer le moindre petit bruit. Dissimulée derrière un buisson, Féanor à ses côtés, elle écarte une ou deux feuilles pour regarder, le cœur battant, cherchant à distinguer les créatures qui se trouvent là.
-Regarde, un petit campement ! Et un…Et des…Mais qu’est-ce que c’est, au juste ?, demande-t-elle tout bas à son acolyte, perplexe. -On ne devrait pas rester ici..., ajoute-t-elle tout bas en regardant Féanor, son visage trahissant une angoisse naissante. Inconnus signifie danger, après tout.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Jeu 5 Sep 2024 - 14:09
Depuis les braconniers, Ellÿra insiste pour éviter autant que possible les endroits habités, sauf en cas de besoin. Dans ces rares cas, c'est Fëanor qui s'est chargé de parler avec les locaux. Il espère bien que rapidement, cela va changer, pas parce qu'il ne veut plus le faire, mais il faut que sa partenaire ne reste pas renfermée sur elle-même à cause de cette rencontre maudite. Un des avantages à cette situation, c'est qu'il l'a pour lui tout seul, et ça, c'est des plus appréciables. Enfin, il ne souhaite tout de même pas la garder recluse, et l'ouvrir, alors il en profite le plus possible tout en sachant qu'il va essayer de l'ouvrir. La routine s'est installée assez rapidement, voyager, couper du bois, installer un campement, discuter, et la même chose pendant qu'ils avancent à leur rythme, assez tranquillement finalement, comme s'ils se contentaient de leur présence mutuelle sans avoir besoin de plus. Regarder des couchers et des levers de soleil en sa compagnie est un régal qu'il affectionne tout particulièrement aussi.
La blessure mentale subit pour avoir tué deux personnes reste béante en lui, et pourtant, il est évident que la présence d'Ellÿra apaise énormément son acolyte, qui voit également sa rancune envers les habitants de sa ville diminuer, occupé à tout faire pour sa compagne, comme il la promit. Dès que celle-ci dort, il s'entraîne à la magie, ne voulant pas la perturber alors qu'elle a du mal avec la sienne. Il faudra tout de même qu'elle apprenne, malgré ses craintes concernant son talent. Fëanor est persuadé qu'il ne s'agit que d'un manque de confiance en soi pour la majeure partie de ses maladresses, et qu'à force de la valoriser, au lieu de la rabaisser, elle va parvenir à s'améliorer.
Ils sont en train de marcher lorsqu'il se sent observé, alors il se tourne vers Ellÿra, constatant un sourire sur ses lèvres. Rien ce que de voir cela est déjà un vrai bonheur pour l'elfe, qui voit là un rayon de soleil. Alors quand elle lui fait un clin d’œil, son cœur s'emballe, rougissant, et faisant lui-même un sourire béat en réponse. Ils n'ont pas forcément besoin de parler, ce qui est étonnant vu qu'ils ne se connaissent que depuis peu en fin de compte. Le simple fait que chacun respecte l'autre à créé un lien entre ces deux êtres avec un parcours similaire malgré leur milieu différents. La voir bien plus joyeuse est également un baume au cœur.
Soudain, Ellÿra lève sa main, et son comportement change instantanément. Alerté par cela, ne faisant pas plus attention que cela avant, surtout depuis le clin d'œil de sa compagne, Fëanor passe sur le qui-vive, ses oreilles cherchant des bruits, ses yeux du mouvement, et son odorat des odeurs. Effectivement, il sent cette dernière en même temps que sa partenaire annonce qu'une soupe se prépare quelque part. Aussitôt, bien qu'alerte, il doit l'apaiser de nouveau quand elle se demande la race de ceux qui sont non loin
"Même si ce sont des humains, comme je te l'ai dit, tous ne sont pas pareils. Les quelques fois où j'ai dû parler avec certains locaux, cela s'est bien passé. Nous allons faire très attention" Il ri quand elle se remémore la brindille, essayant de détendre l'atmosphère "Et oui cette fois, pas de brindille."
Marchant chaque jour, ils n'ont pas la possibilité de poser des pièges pour attraper à manger, et les provisions récupérées des braconniers arrivent à la fin, alors il ne faut pas louper une occasion de croiser des gens. Cela permet aussi d'avoir des informations. Fëanor ouvre sa main, invoque une petite flammèche pour tester sa compétence, puis il referme et l'éteint. Il sort aussi sa hache, puisque l'on est jamais trop prudent. Ils avancent cote à cote dans les buissons, finissant par entendre du bruit, avant de découvrir une scène étonnante. À l'encontre d'Ellÿra qui demande instantanément à partir, l'elfe est ébahi par ce qu'il voit. Pas le feu de camp avec les individus autour, mais les animaux volants, bien qu'ils soient posés à l'instant présent, mais les ailes qu'ils ont sur les flancs trahissent leur aptitude.
Revenant à la réalité, parce que le danger est potentiellement toujours là, Fëanor ramène son regard sur le feu de camp. Ses yeux affûtés scrutent le campement afin d'essayer de distinguer les personnes présentes.
"Attends" dit-il pour arrêter sa compagne qui ne désire que de quitter les lieux "Je ne vois que deux adultes, les autres sont des enfants"
Il y a bien un hybride avec lequel il a un doute, mais il pense que c'est le cas.
"Ils sont beaucoup, mais il est assez rare que des gens agressifs voyagent avec des enfants. Nous devrions aller à leur rencontre. Ils pourront peut-être aussi nous indiquer la prochaine ville."
Il va en effet bien falloir qu'ils se posent à un moment ou à un autre. Mais Ellÿra est-elle prête pour la ville ? C'est une autre histoire, un village peut-être pour commencer ? Ils verront bien.
Dernière édition par Fëanor le Mer 9 Oct 2024 - 8:33, édité 1 fois
Eyara Kilab
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Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Mar 1 Oct 2024 - 20:31
Rencontre dans la plaine
La peur. C’était ce que la renarde sentait en provenance des deux elfes perçu quelques instants plus tôt. Ne restait qu'à savoir s’ils avaient peur d’elle et de son groupe ou d’autre chose. Il fallait dire que ce n’était pas commun un thérianthrope qui s’affichait autant que la jeune femme, sans compter croiser un satyre en dehors de Sylfaën. Le mieux restait donc d’attendre un peu et de les mettre en confiance, sans les apeurer encore plus. Alors, Eyara poursuivit subtilement sa surveillance, discutant avec les autres membres du groupe.
- Alors Damian, est-ce que tu commences à te sentir à l’aise sur Shakab ?
- Un peu, mais pas pour la guider dans le ciel. C’est bien trop effrayant là-haut.
L’arlequine se doutait de cela. Chaque fois qu’ils avaient voyagé de par les airs, le jeune adolescent était pris de vertiges. Habituellement, la maman ne forçait jamais quelqu’un à combattre ses peurs, préférant laisser l’autre y aller à son rythme. Mais si le jeune kastalinnois ne les affrontait pas plus rapidement, cela serait problématique, sachant que c’était le moyen de transport principal de la famille. "Chaque chose en son temps. Si au moins il sent moins de frayeur durant les déplacements, même si ce n'est pas lui qui guide la monture, c’est déjà un bon début." Eyara se leva alors et déposa son bol de ragoût.
- Mivian, surveille les garçons quelques instants, je reviens.
L’excuse classique de devoir vider sa vessie, voilà qui n’effrayerait pas ceux qui ignoraient encore la visite des elfes. Mais Petit Tambour, lui, avait compris, mais la renarde, d’un geste furtif, lui fit comprendre de rester sagement près du feu. Après tout, il fallait dire que l’harenienne avait déjà quelques cartes d’invocations cachés dans sa manche, elle avait prévu le coup.
La maman s’éloigna alors dans une direction, loin d’être celle des deux êtres de la forêt cependant. La rouquine préférait attendre avant que sa famille n’en sache plus, mais voulait aussi éviter de faire peur aux elfes. Même si, au final, son plan n’était pas forcément idéal pour ça. Mais, dans l’obscurité naissante, ses enfants et la satyre ne pourrait pas suivre ses mouvements, contrairement aux deux "invités" et leur vision naturellement mieux que la sienne. Lorsqu’Eyara fut enfin à leur porté de voix, elle leva les mains en signe de paix et lança tout doucement pour que seuls eux l’entendent :
- Bonsoir, je m’appelle Eyara. Vous ne craignez rien avec moi, je suis dragonnière, je ne cherche qu’à vous aider. Et si vous avez faim, j’ai suffisamment de ragoût de légumes pour deux personnes supplémentaires.
L’arlequine espérait sincèrement que son titre de dragonnière calmerait la peur des deux êtres de la forêt. En soit, c’était la vérité aussi, ayant même déjà atteint le rang argent. Mais ça, inutile de le mentionner pour le moment. Avec son insigne à la ceinture par contre, impossible de le cacher.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Dim 6 Oct 2024 - 15:40
Elle lui répondrait bien que les gens agressifs peuvent aussi générer une descendance et l’embarquer lors de leurs voyages mais elle n’en a pas le temps. Ses yeux captent un mouvement, très lent certes mais bien présent.
-Quelqu’un…, dit-elle dans un souffle. Quelqu’un approche…
Instinctivement, sa main se porte à sa ceinture où est accrochée sa dague. Pas question de mourir ici par défaut de prévoyance ! La malheureuse expérience d’il y a à peine quelques jours est toujours extrêmement vivace en son esprit tourmenté et elle ne compte pas subir la situation cette fois, si tant est qu’il s’agisse d’une créature hostile.
Lorsque l’inconnue commence à parler, tout bas, si bas qu’elle en arrive même à douter d’avoir entendu les paroles qu’elle vient de prononcer, la main qui se trouvait sur la dague se dirige à toute vitesse vers l’avant-bras de Féanor, sur lequel elle tapote frénétiquement, comme le font les enfants face à une énorme surprise imprévue. Féanor, lui, pourra voir que la peur a totalement disparu pour laisser place à une excitation infinie dans deux joyaux émeraude luisant de joie. Elle se redresse à la vitesse de l’éclair, ôtant sa capuche pour révéler son visage, un peu sale, garni ici et là de brins de mousse et de traces de terre, entouré de longs cheveux blancs comme la neige, tressés derrière chaque longue oreille. Ses habits, tout comme son visage, montrent un dénuement bien présent malgré les raccommodages de fortune pourtant exécutés avec soin afin de faire perdurer la tenue le plus longtemps possible. Un arc et des flèches dans le dos, une arme à la ceinture, des bottes qui ont avalés bien plus de kilomètres que leur propriétaire ait pu compter, Ellÿra ne donne pas une image soignée d’elle-même, c’est certain. Elle a l’apparence hâve et fiévreuse de ces vagabonds en manque de tout. Pourtant il y a au fond de ce regard émeraude une brillance infinie, quelque chose de pur et bon qui ne peut que faire sourire, surtout quand un large sourire heureux étire les lèvres pleines de la jeune Elfe qui regarde Eyara de la tête aux pieds puis des pieds à la tête.
- Une dragonnière ! Fëanor ! Tu entends ça ?!? C’est pour de vrai !
En deux ou trois longues enjambées, Ellÿra, souple comme une ombre, se trouve pile en face d’Eyara, avant de s’emparer de ses mains, qu’elle serre sans même s’en rendre compte.
-Par tout ce que existe, vous…vous avez un dragon quelque part ?
Ellÿra lève la tête, cherchant à repérer les mouvements d’une créature ailée, un immense sourire ne quittant pas son visage pâle. Puis, réalisant que le ciel nocturne est vide et qu’elle se comporte comme une imbécile, elle lâche subitement la pression sur les mains d’Eyara et recule d’un pas avant de s’incliner doucement en posant sa main droite sur sa poitrine, confuse.
-Pardonnez-moi…Je suis…Je suis Ellÿra. Et voici mon compagnon, Fëanor, dit-elle en se redressant. C’est le parfum de votre repas qui nous a attiré ici, nous…enfin…il est vrai que si vous nous invitez à partager votre repas, nous ne le refusons pas, n’est-ce pas Fëanor ?
Elle se tourne vers son compagnon. Lui qui la connait bien désormais sait à quel point elle est différente, spontanée, radieuse en cet instant. Et le fait qu’Eyara ait mentionné qu’elle soit dragonnière a largement contribué à ce changement spectaculaire. Il sait à quel point les dragons sont chers au cœur d’Ellÿra qui n’a qu’un rêve : en voir un de ses yeux, au moins une fois dans sa vie. Jamais elle n’a rencontré de personne qui ait été en contact avec ces créatures légendaires…et à dire vrai, les contacts avec le monde sont eux aussi tout à fait récents donc il est normal qu’elle se conduise parfois étrangement, mais qu’importe ! En cet instant elle est heureuse, tellement que la sensation de faim a disparu.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Mer 9 Oct 2024 - 10:26
Les elfes, tout comme les thérianthropes renards, ont des sens très développés, Ellÿra et Fëanor ne manquent donc pas la "disparition" de l'un des membres du groupe, tout comme leur ouïe permet de savoir qu'elle se rapproche. Sa partenaire le souligne d'ailleurs juste avant que lui-même ne s'en rende compte, sans doute plus concentré par le groupe. Instinctivement, l'apprenti mage à la même réaction que sa partenaire, sa main se resserrant sur sa hache. Son cœur s'accélère, mais pas pour les mêmes raisons que lorsqu'Ellÿra est trop proche de lui, ses mains deviennent moites d'anxiété. L'elfe se rappelle inconsciemment le combat contre les deux humains, et ce qu'il a fait pour survivre. Il espère que cela ne va pas se reproduire, et que tout va bien se passer cette fois.
Avant d'arriver au contact, l'inconnue parle, se présentant, ce qui est un bon signe démontrant une envie de rencontre amicale, sinon elle aurait essayé de les surprendre. Fëanor en est encore à analyser ce qu'elle dit que, sans prévenir, Ellÿra change complètement d'attitude, au grand étonnement de son compagnon. Déjà, elle s'est relevée, à retiré sa capuche, et l'on dirait une petite fille toute excitée par un cadeau. Lui-même se redresse alors, pour ne pas laisser penser qu'ils sont hostiles, ce qui est difficile au vu du comportement d'Ellÿra. Il garde les bras baissés pour ne pas montrer d'agressivité tout en conservant sa hache à la main, on ne sait jamais.
La situation est assez cocasse, et le comportement de sa partenaire lui fait plaisir. Certes, ses yeux s'illuminent à chaque fois qu'elle parle de dragon, mais c'est la toute première fois qu'il la voit ainsi, en présence d'autres personnes, et pas à son égard. Tout n'est pas perdu pour qu'elle tisse des liens sociaux avec d'autres gens. Il sourit pour faire bonne impression, et parce qu'elle le fait rire.
"J'ai entendu oui, tu vas enfin avoir des réponses à tes questions."
Sans l'écouter, il en est persuadé, et sans laisser respirer l'infortunée, la voilà déjà en train de demander à la nouvelle venue si elle a un dragon. Heureusement, elle finit par se ressaisir et se présenter comme il le faut. Il appuie les dires d'Ellÿra, afin de parler aussi, et d'être amical.
"Comme mon ami vous l'a dit, je me nomme Fëanor. Nous sommes un peu perdus, et de l'aide serait la bienvenue, tout comme partager votre repas. Nos provisions sont presque épuisées, nous vous en serions reconnaissant. Et de la compagnie n'est pas de refus non plus, vous pourrez sans doute nous renseigner sur bien des choses."
Fëanor se rapproche d'Ellÿra, se plaçant à côté d'elle, un peu comme s'il marquait qu'elle était à lui, et qu'il la protégerait, mais sans même s'en rendre compte. Il faut dire qu'ils ont passé pas mal de temps rien qu'à deux ces derniers temps.
Eyara Kilab
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Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Mer 6 Nov 2024 - 7:08
Rencontre dans la plaine
La renarde remarqua bien vite l’allure des deux elfes. Vêtements en piteux état, le visage creux, l’arme à la main pour l’un d’eux … sans doute avaient-ils tous deux vécu des moments difficiles ces derniers temps pour réagir de la sorte.
- Une dragonnière ! Fëanor ! Tu entends ça ?!? C’est pour de vrai !
- J'ai entendu oui, tu vas enfin avoir des réponses à tes questions.
"Des questions ? Quels questions ?" Pas besoins d’y réfléchir plus, car voilà que la femme elfe, en quelques enjambées, se retrouve pile poil devant elle et s’empare des mains de l’arlequine et qu’elle les serrent.
- Par tout ce que existe, vous…vous avez un dragon quelque part ?
Son regard se porte ensuite vers le ciel un sourire immense au visage, sans doute à la recherche de la bête mythique. La rouquine ne savait trop quoi lui répondre. Comment lui expliquer sans lui faire perdre espoir en ce qui semblait être son rêve que les dragonniers ne chevauchaient plus ses magnifiques créatures depuis un moment maintenant, et que le dernier connu à l’heure actuel se trouvait sur le territoire de Motch’Hollow, en Perracie ? Mais la voyageuse finit par se calmer d’elle-même avant de reculer d’un pas pour se présenter.
- Pardonnez-moi…Je suis…Je suis Ellÿra. Et voici mon compagnon, Fëanor. C’est le parfum de votre repas qui nous a attiré ici, nous … enfin … il est vrai que si vous nous invitez à partager votre repas, nous ne le refusons pas, n’est-ce pas Fëanor ?
- Comme mon ami vous l'a dit, je me nomme Fëanor. Nous sommes un peu perdus, et de l'aide serait la bienvenue, tout comme partager votre repas. Nos provisions sont presque épuisées, nous vous en serions reconnaissant. Et de la compagnie n'est pas de refus non plus, vous pourrez sans doute nous renseigner sur bien des choses.
Le second elfe avait fini par s’approcher également. L’harenienne les regarda tour à tour avant de leur sourire.
- Venez, allons vous servir un bol pendant que c’est encore chaud.
La rouquine guida donc le duo d’oreilles pointues vers son groupe. Petit Tambour fut bien sûr le moins surpris du lot, sachant déjà aux réactions d’Eyara que des individus se trouvaient autour d’eux. L’adolescent les observa cependant de ses grands yeux marrons avec intérêt, curieux d'en savoir plus. Damian, un brin plus grand que l’autre garçon, observait lui aussi les visiteurs avec intérêt, mais restait méfiant. Il fallait dire que son enfance dans les rues de la ville nordienne l’avait encouragé à se méfier de tout. La satyre, un peu en retrait, était visiblement plus timide et moins à l’aise avec cette rencontre, tentant de se faire toute petite malgré sa taille, sous sa cape, son bol de ragoût à la main. L’arlequine posa doucement une main sur son épaule pour la rassurer.
- Mivian, les garçons, je vous présente Ellÿra et Fëanor. Ils vont passer un moment avec nous.
La maman pointa tour à tour chaque personne présente autour du feu, en reprenant la parole.
- Et quand à vous deux, je vous présente Mivian, mon apprentie, Damian, mon fils, et Petit Tambour, mon protégé. Et juste là, nous avons ma griffonne au plumage roux, Vroska, et un hippogriffe noir et blanc, Shakab. Ces deux-là dorment déjà, nous avons eu une grosse journée d’entraînement au vol.
La maman invita le duo à prendre place tandis qu’elle servait deux bols bien remplis de son ragoût de légumes, constitué principalement d’haricots, pomme de terre, carottes, pois chiches et fines herbes, ajoutant à cela un morceau de fromage et un morceau de pain frais pour chacun. Il n’y avait visiblement aucune viande dans l’assiette. La jeune femme reprit elle-même sa portion avant de prendre place entre les deux adolescents. Damian lança un regard complice à Petit Tambour, retenant une remarque amusante, tandis que Mivian se détendit progressivement, rassurée par la présence calme de la renarde. Le feu réchauffait l’atmosphère, et, sous la tranquilité des étoiles, les discussions pouvaient ainsi se poursuivre.
L’harenienne, d’abord silencieuse, réfléchissait à comment aborder sa réponse sur les dragons. L’elfe semblait être une passionnée du sujet, à voir sa réaction, et la jeune femme ne voulait pas briser ses rêves. Mais en même temps, il était important aussi de connaître la vérité. Après un instant d’hésitation, Eyara prit une profonde inspiration avant de répondre, pesant ses mots pour ne pas éteindre l’éclat de rêve dans les yeux d’Ellÿra.
- Pour en revenir à ta question sur les dragons, Ellÿra, non, malheureusement, la guilde n’en a plus en son sein depuis un bon moment, plusieurs siècles même. En fait, il y a cinq ou six cent ans environ, l’un d’entre nous, à l’origine un humain, s'est mis en tête de devenir immortel. Il a fait pas mal d’expériences, qui au final se sont avérées être liées à la nécromancie. C’est à cause de lui que la Perracie est ce qu’elle est aujourd’hui : une terre de mort et de désolation. Bref, une guerre fratricide éclata parmi les dragonniers, entre ceux en accord avec cet humain et ceux qui ne l'étaient pas. Il n’y a eu qu’un seul survivant : celui que l’on nomme aujourd’hui le compte Motch’Hollow, devenu un vampire selon les rumeurs. Le Père Tungstène à bien tenté de l’arrêter, mais sans succès. Alors il est dans une sorte de prison magique si on veut : il ne peut pas quitter son domaine. Il a par contre ramené son dragon d’entre les morts, mais à mon avis, il ne doit plus réellement s’agir d’un dragon comme on l'entend.
Eyara marqua une pause afin de reprendre son souffle et d’avaler quelques bouchées, puis poursuivit.
- Aujourd’hui, plus aucun dragonnier ne chevauche de dragon. La plupart ont des montures volantes, comme nous avec Vroska et Shakab. Mais l’espoir reste. Peut-être que, quelque part, d’autres dragons existent. Et si c’est le cas, et bien, ils se font discret, et je peux les comprendre, avec ce qui s’est produit par le passé.
Sans trop savoir quoi ajouter d’autre, la rouquine cessa de parler, poursuivant son repas et attendant la suite. Damian et Petit Tambour, n’ayant pas entendu cette histoire auparavant, avaient suivi le discours de la renarde. Le premier avait suivi avec des étoiles dans les yeux, visiblement attiré par les créatures mythiques également. Le second avait retenu son souffle, impressionné. Mivian, quant à elle, connaissait déjà visiblement cette vieille histoire, mais l’avait tout de même écouté avec plaisir.
- Eyara, tu crois que nous verrons des dragons un jour ? lança Damian.
La question se posait, effectivement.
- À moins d’un miracle, je crains que t’en que Motch’Hollow sera encore de ce monde, nous n’en verrons pas. Et, malheureusement, je ne crois pas que tous les dragonniers actuels réunis ne puissent le vaincre. Son territoire est nocif et, bien que les dragonniers de rang argent et supérieur possèdent une broche pour les protéger de l’endroit, beaucoup sont encore au rang bronze. Alors, croisons les doigts pour un miracle, mon chéri, je crois qu’on a plus de chance avec ça.
Le regard se posa ensuite sur la femme elfe, espérant ne pas trop avoir brisé son rêve. Contrairement au membre de son groupe, la dame aux oreilles pointues pourrait sans doute en voir un un jour, sa race pouvant vivre sans difficulté des milliers d’années. Ellÿra avait clairement plus de chance qu’eux de voir un dragon un jour.
- Je suis sûre que si les dragons reviennent un jour, vous serez aux premières loges pour cet événement, Ellÿra.
Sa voix se voulait rassurante. Ne restait qu’à voir comment l’elfe réagirait à toutes ses informations.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Ven 15 Nov 2024 - 10:49
Un bol de nourriture chaude ! Une vraie dragonnière, une vraie de vraie ! La journée a des allures de fête désormais, et en son cœur beaucoup de questions se bousculent, intenses, désordonnées, comme le sont les pensées d’un être tout entier élevé dans la crainte et dont la seule perspective heureuse est d’un jour rencontrer son rêve, un rêve peut-être sur le point de se concrétiser là, ce soir, après des années d’horreur et de désespoir, des jours entiers de marche épuisante l’estomac vide ! Les traits fatigués et ternes de la jeune Elfes viennent de s’éclairer en un instant, elle semble illuminée de l’intérieur, follement heureuse d’avoir cru jusqu’au bout en son rêve un peu insensé.
Les dragonniers EXISTENT. Donc les dragons AUSSI !
-Par où commencer ? Est-ce que je devrais lui parler de mes rêves ? Non, elle risque de me dire que les rêves ne sont pas la réalité ou alors de me conseiller de ne pas m’y fier…C’est vrai, qui risque sa vie sur un rêve ? Non, c’est idiot, je vais lui demander comment s’appelle son dragon, à quel âge ils volent, est-ce qu’ils crachent tous du feu ? Rhan non, c’est pire que tout, elle va penser que je ne sais rien…Mais c’est vrai, je ne sais RIEN ! Juste ce que disent les livres…Que faire ? Par tout ce qui existe, c’est une chance unique, je n’en aurai probablement pas d’autre ! Je me sens si ridicule…, pense-t-elle en marchant rapidement, pensive, tentant de mettre un peu d’ordre dans tout ce joyeux fatras de pensées contradictoires et pourtant sincères.
C’est sur ces pensées agitées et fébriles qu’ils arrivent au petit campement établi par la compagnie d’Eyara. Le regard curieux et bienveillant d’Ellÿra se pose sur chacun des présents avant de s’incliner avec respect, la main droite posée sur le cœur.
-Nous vous remercions pour votre accueil !
Après s’être débarrassée de son arc et de son carquois en fort piteux état, Ellÿra s’assoit par terre, le plus naturellement du monde et prend la nourriture qu’on veut bien lui donner, son ventre réclamant bruyamment et soudainement sa part. Rouge jusqu’aux oreilles, elle tousse un peu pour dissiper sa gêne puis a un rire en regardant le morceau de fromage, qu’elle montre à Fëanor, comme on montre un trophée ou un trésor précieux.
-Fëanor ! C’est du FROMAGE ! et…et du pain !
Bien vite, la nourriture disparait, littéralement engloutie par une jeune Elfe affamée et rapidement rassasiée. A force de vivre dans la privation et le manque de tout, elle a fini par se contenter de peu en termes de quantité. Elle est donc pleinement repue, heureuse, encore tout abasourdie d’avoir mangé un morceau de fromage, quelque chose qu’elle n’a plus mangé depuis…depuis les marais, depuis sa fuite de la forêt.
-Merci…C’était vraiment excellent !
L’esprit embrumé par la nourriture, Ellÿra étend ses longues jambes sur le sol avant de regarder le ciel, en quête d’une gigantesque ombre ailée, un sourire aux lèvres. Elle profite terriblement de ce moment, et s’apprêtait à enfin poser ses questions quand Eyara la devance.
Et plus Eyara parle, plus il semble que le temps se fige pour la jeune Elfe.
Toute la lumière qui émanait d’elle s’éteint peu à peu, tout comme ce magnifique éclat dans le regard. Un regard mort qui se tourne vers Fëanor avant de se tourner vers le sol, tout comme son visage.
-Plusieurs…siècles…, murmure-t-elle avant de ramener ses genoux contre sa poitrine et de les enlacer. -Alors…Il n’y a plus de dragons…Il n’y a plus de créatures majestueuses et fières défiant le mal par-delà les horizons… ? Le mal…Le Mal gagne toujours… ?
Pourtant, ce dragon d’argent qui accompagne ses rêves depuis toujours est bien réel, lui, non ? Il est là, quelque part, c’est ce qu’elle se dit alors que le silence vient de s’installer près du feu. Ce qui arrive ici, près des flammes et au milieu de cette petite compagnie, est absolument dévastateur pour Ellÿra. C’est la fin de son rêve le plus cher, l’arrêt de ce qui la motive et de ce qui la pousse à se lever chaque matin que les Dieux créent. En cet instant, elle comprend qu’elle s’est accrochée à des chimères, comme la dernière des imbéciles et que tout son avenir redevient incertain, flou. La voix de son père, cet être honni entre tous, résonne à ses oreilles effilées, en un murmure hypocrite et suave :
-Je te l’avais pourtant dit que ces créatures ne font plus partie de ce monde…petite sotte
Même la certitude d’Eyara quant à un retour probable des dragons ne parvient pas à la faire revenir à des perspectives plus prometteuses. Sa gorge est nouée, elle ne répond pas dans l’immédiat. Ils sont leurs hôtes, ils ont été gentils, et Eyara lui ouvert les yeux sur une réalité qu’elle ne voulait pas voir, donc elle a assez de jugement pour simplement dire :
-Excusez-moi…, dans un souffle si ténu qu’il en est presque inaudible.
Elle se lève doucement pour ne pas effrayer les enfants et s’éloigne un peu pour ne pas les blesser. Elle a besoin de pleurer en silence sur son rêve perdu et c’est à une vingtaine de mètres de là, assise sur un vieux tronc abattu, qu’elle laisse aller son désespoir silencieux, tâchant de ne rien geler sans grand succès. Comme à chaque fois que les sentiments négatifs l’envahissent, la puissance de sa magie lui échappe et bientôt poussent autour de ses pieds de petites orties de givre entremêlées de ronces aux larges épines acérées comme les serres d’un rapace.
-Je ne suis qu’une idiote…, pense-t-elle en regardant les ronces qui serpentent tout autour d’elle, s’entremêlant gracieusement, encore et encore sans jamais la blesser ou même abîmer le sol.
Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra] Mer 20 Nov 2024 - 13:08
Le regain d'énergie dont fait preuve Ellÿra, malgré leur marche de la journée et l'épuisement, est stupéfiant. Voyant l'un de ses rêves à portée de main, elle virevolte derrière le thérianthrope jusqu'au campement de celle-ci. Fëanor est plus mesuré, conscient du danger en raison du nombre. Certes, il y a deux enfants dans le lot, mais il ne connaît rien de leurs capacités, tout comme la satyre. Alors aussi heureux qu'il est, contaminé par la joie de sa compagne, lui reste sur ses gardes, se masquant tout de même d'un visage bienveillant, espérant que tout ira bien, et réellement content en son for intérieur de l'hospitalité trouvé.
Cela fait quelques jours qu'ils marchent, se contentant de peu afin de ne pas vider les réserves prises sur les braconniers qui les ont attaqué, mais les repas sont frugaux, et les ventres pas très remplis, d'autant que marcher consomme pas mal d'énergie. Heureusement que les plaines sont plates, un terrain escarpé serait encore plus énergivore.
L'apprenti mage salue poliment, naturellement, sociable malgré sa méfiance, et ne voulant pas montrer ses réserves alors qu'on les accueils aussi bien. Il s'assoit autour du feu, satisfait de se poser devant celui-ci alors que ce n'est pas lui qui l'a fait. La corvée de couper le bois, même s'il s'y plie volontiers, ayant pris la charge d'Ellÿra, est épuisante, alors il est bienvenue de pouvoir s'installer sans devoir préparer tout cela.
"Je vous remercie pour votre accueil, c'est un plaisir de faire votre connaissance à tous."
La satyre attire plus son attention, restant dans son coin, sans savoir si c'est parce qu'elle est timide, ou si tout comme lui, elle est soupçonneuse de voir des aventuriers débarquer à l'improviste, voir si elle prépare quelque chose contre eux.
La joie de sa partenaire lui met du baume au cœur, car même s'ils se suffisent l'un à l'autre, encore plus depuis la passage dans cette vieille maison, ils n'ont pour l'instant subi que des galères, les surmontant certes, mais ce soir, c'est fastueux pour le couple. Il sourit, de manière non feinte en raison de l'état d'esprit si différent d'Ellÿra. La voir ainsi le met en joie.
"Du fromage en effet, cela fait combien de temps que je n'en ai pas mangé ? Je ne sais plus."
Ils mangent très bien, avec des ingrédients qu'ils n'ont plus vus depuis trop longtemps.
Malheureusement, Eyara se lance dans un long monologue, retraçant l'histoire des dragonniers. Fëanor connaît bien entendu une partie de ces histoires, celles-ci étant devenuent légendaires, mais il n'est pas au courant que les dragons ont "disparu". Voilà qui est fâcheux, et d'ailleurs, cela se ressent immédiatement sur Ellÿra qui s'excuse avant d'aller plus loin. Immédiatement, son compagnon se lève à son tour.
"Pardonnez-nous, c'est un choc, la pauvre ne rêvait que de voir un dragon. Nous revenons."
Il se dirige vers sa compagne, et voit le gel qui commence à s'installer. Il l'ignore, et s'assoit à côté d'elle, l'enserrant dans son bras et la tirant contre lui.
"Tu as entendu, elle a dit qu'il pouvait revenir. Pense-tu que les dragonniers avaient tous les dragons avec eux ? Je suis certain que non, alors nous allons nous atteler à les rechercher, n'avons nous pas tout le temps du monde pour ce faire, nous autres immortels ?"
Le ton est sur de lui, pour donner de la valeur à ses propos. Il lui caresse les cheveux, espérant la soulager de son poids, et lui redonner espoir, qu'elle retrouver le contrôle sur sa magie, ainsi que sa bonne humeur.
"Profitons de ce moment avec des gens amicaux et sympathiques, puis nous irons chercher des informations là où nous les trouverons. Est-ce que tu as quelque chose de plus important à faire impérativement ?"
Il rit pour détendre l'atmosphère. Les deux elfes sont libres de faire ce qu'ils souhaitent depuis leur fuite de Sylfaën.
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Sujet: Re: Rencontre dans la plaine [PV Fëanor et Ellÿra]