Endorial, la cité principale des peuples elfes au sein de la forêt luxuriante protégée par la garde Zéphyr et ses habitants. L’excellence, voilà ce qui devrait pouvoir juger l'état de la société elfique. Des constructions à peine empruntés de majesté au milieu de la nature dans les hauteurs des arbres millénaires. Voilà ce qu'était Endorial ! La réception de la noblesse haute elfique et ses invités allait avoir lieu dans une belle demeure fort agréable d'une famille noble, les Galanodel, une ancienne lignée connue pour son implication dans la vie politique et son ouverture. Comme à l’accoutumée, ils savaient recevoir avec autant de mets que de liqueurs de qualité et ce à volonté. La grande salle permettait de pouvoir être une bonne centaine sans se gêner. Il y avait nombre d’invités et de serviteurs tous aussi bien apprêtés les uns que les autres. Il y avait une majorité d'elfes de toutes sortes, triés sur le volet bien entendu, mais également quelques membres d'autres races non par pitié, mais également pour affaires ou pour leurs influences.
Si jamais la maison Ithrildor était connue vu le nombre de générations auxquelles elle pouvait prétendre dont une feuille verte entourée d'un léger liseré argenté en était le symbole, elle souffrait également d'une sorte d’aura. En effet, tous pouvaient savoir qu'ils étaient en affaire avec la mort, non qu'ils soient des croque-morts à des prix défiants toute concurrences, mais surtout à capturer spectres, esprits et autres créatures corrompues afin de les apaiser. Ma lignée n'était pas mauvaise, on ne relevait pas les morts ni à chaque solstice d'hiver on n'organisait de fêtes dans le cimetière familiale à la tombée de la nuit. Les grandes familles et les petites avaient affaire avec la nôtre en cas de soucis importants de déviance de la vie. Il s’avérait être un mal nécessaire que de rencontrer les oiseaux de mauvais augures que nous étions, nous les elfes aux feuilles argentées.
Dans une magnifique robe blanche légèrement échancrée vaporeuse, j'oscillais tel un balancier au bras d’un charmant jeune haut elfe, dont je faisais l’honneur d’une danse traditionnelle de la noblesse. C’était très épuré, très délicat et extrêmement codifié. Chaque couple plus ou moins improvisé par les arrangements, les intérêts politiques forçaient ce genre d’événements attendus. Le nombre de danse, avec qui, devant qui, un carnet de bal servait même à cela, ancienne tradition si agréablement désuet.La cascade de cheveux noir corbeau ondulait le long de mon dos au gré des mouvements, alors que l’orchestre jouait une musique délicate si classique pour ce genre de réception. Aux dernières notes si connues des personnes nobles présentes, je cloturerais d’une distinguée révérence féminine en prenant les jupons du chef d'œuvre parfaitement ajustée. Mon visage paraissait froid, distant ou digne selon les choix. Ce n’était pas que je n’appréciais pas l’expérience, cependant, ce que les Ithrildor devaient affronter dans la vie raffermissait indéniablement leurs cœurs.
Après quelques mots gentils à son égard à voix basse, je me dirigeais prendre un verre à un serviteur qui passait par là rempli d’un nectar sombre carmin, une très bonne bouteille de vin certainement. Je trempais mes lèvres comme pour soulager du léger effort de concentration et de représentation. Ce genre de prestation était plus proche d’un spectacle qu’un plaisir. Nous n’étions pas dans une taverne où la vie était si démonstrative. L’air de rien à considérer les membres de cette illustre assemblée, je préparais mes prochaines actions. Je n’étais pas présente ici uniquement afin de soulager mes besoins sociaux ou de profiter de mets délicats. Il s’avérait nécessaire davantage de profiter de rencontrer les bonnes personnes dans un cadre agréable et détendu surtout si je désirais avancer mes pions sur l’échiquier politique.
Sujet: Re: Soirée mondaine Lun 18 Nov 2024 - 14:01
La prochaine visite à une famille noble prévue par ses détestables parents aurait lieu dans le royaume elfique. Alba admirait ce peuple, mais pour pouvoir interagir avec eux, elle le savait, elle devait s'adonner à quelques études. Etudes dans lesquelles elle se plongea avec plaisir. Elle devait maîtriser un minimum la culture elfique. Et surtout...
Quelques heures plus tard, elle rejoignit son père, qui avait fini par se substituer à tout professeur de danse. Il était compétent, et la demoiselle préférait largement apprendre à ses côtés plutôt qu'à ceux d'un inconnu. Et puis, il fallait prendre soin de l'un de leurs rares terrains d'entente...
Elle aimait les danses elfiques. Tout aussi codifiées que les danses humaines, elles étaient bien plus gracieuses, plus agréables à regarder, elle en était certaine. Elle s'en fit la promesse, le jour venu, elle danserait avec un elfe. Et il ne faudrait pas qu'il le regrette. Elle devrait être parfaite. Mais elle ne s'inquiétait pas trop : son père était bon professeur et elle aimait l'exercice. Et de toutes façons, elle ne tarderait probablement pas à fuir loin de la plus grande partie des invités. Elle ne devrait donc probablement faire illusion qu'une heure tout au plus.
La semaine se termina ainsi paisiblement, entre entraînements et études. Elle dessina elle-même la fleur qu'elle porterait, dont elle décida qu'elle serait à l'honneur de cette nature chère à ce peuple, rappelant les pétales d'une fleur d'un rose délicat. Tout en respectant évidemment les codes des robes de bal de la noblesse... Dont elle ne faisait pas partie. Mais à présent, le mensonge faisait partie d'elle. Du moment qu'elle ne se fasse pas remarquer plus que nécessaire, elle jouerait n'importe quel rôle. La petite noble rangée en était un qu'elle en était venue à maîtriser à la perfection. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse.
Le jour venu, elle mena donc sa soirée comme elle l'avait prévu, dansant avec les quelques autres couples qui se partageaient la piste de danse, et s'éclipsant rapidement et discrètement après une ou deux danses tout au plus. Puis elle se trouva un coin tranquille où elle s'installa pour dessiner les racines impressionnantes visibles derrière la demeure. Lorsqu'elle s'y était installée, elle s'en était assurée, elle était seule. C'était nécessaire pour elle. À présent, totalement absorbée dans son art, tout ce qui n'était pni son dessin ni son modèle n'existait plus. Le monde pourrait s'effondrer qu'elle ne bougerait pas de sa place.
Thalwë Ithrildor
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Sujet: Re: Soirée mondaine Lun 18 Nov 2024 - 18:55
Si jamais je devais échanger avec d'autres hauts elfes, ce serait dans l'Ancien Elfique, une langue que bien peu d'entre nous, elfes, pratiquent encore. Une sorte de lubie pour certains, un vestige d'érudition pour d'autres, mais surtout une marque de distinction sociale que je trouvais tout à fait naturelle. Ce parler désuet servait autant à reconnaître l'élite qu'à en exclure les étrangers. Non que j’éprouve un mépris irréductible pour les non-elfes ou pour les elfes sylvains parfois dépourvus d’élégance ; disons simplement que leurs courtes vies les limitaient souvent dans leurs capacités à apprécier la magnificence de notre héritage et des autres sujets en général. Une existence éphémère n'accorde guère le temps nécessaire pour effleurer les subtilités d’un art ou d’un savoir.
Alors que je laissais mon regard glisser sur l’assemblée, une myriade de visages se détachait. Des humains majoritairement, ponctués de figures plus exotiques. Leur simple présence ici témoignait des sacrifices consentis pour franchir nos frontières et pénétrer notre domaine millénaire. Parmi eux, une jeune humaine attira mon attention, non par une prétention criante, mais par son attitude presque réservée. Elle s'essayait à une danse elfique, perfectible, certes, mais non dénuée d'une certaine grâce. Une enfant, selon nos standards, avec toute la fragilité que cela implique. Devais-je la traiter comme telle ? Sans doute que non.
Ce fut toutefois son retrait discret qui éveilla réellement ma curiosité. Une famille ayant investi tant pour atteindre cette réception et préférant peindre dans un coin plutôt que briller en société était un paradoxe intriguant. Dans un mouvement tout aussi élégant que nécessaire, je me glissais dans un petit groupe afin d'échanger quelques plates banalités le temps d'observer sans un coin sous des regards appuyés de certains en direction de cette femme humaine. Il s’avérait alors qu'elle aurait déployé un chevalet afin de peindre ou tout du moins tracé les quelques premiers traits noircissants le papier si jamais elle aurait pu. Cette humaine se retrouvait alors sur un grand balcon d'une bonne cinquantaine de mètres carrés, non Carrez, avec une magnifique vue sur la forêt millénaire. Je fis un petit mouvement de tête en direction des autres convives intrigués l’espace d'un instant afin de m’éclipser. Ce n'était guère très intéressant, alors soulager la curiosité malsaine de ce petit groupe d'elfes devenait possible et acceptable socialement.
Une fois sur le balcon, où l'humaine s'était installée, je fis halte à quelques pas, observant en silence. Les traits esquissés sur sa toile tentaient de capturer la splendeur des racines s’étendant sous la canopée. Noble effort, mais j’avais mes exigences.
« J’ai également quelques connaissances artistiques, bien que ma préférence aille à la sculpture sur bois. Peut-être une déformation professionnelle, mais cela m’intéresse. »
Lançais-je d’une voix calme, suffisamment douce pour éviter de rompre brutalement son moment de concentration, mais suffisamment affirmée pour qu'elle ne doute pas de ma présence. Je fis tournoyer distraitement le contenu de mon verre de vin, rouge profond, tout en gardant mon regard fixé sur son œuvre.
Ce choix de solitude en pleine réception elfique était déjà singulier en soi. J’eus un sourire léger, presque imperceptible, et repris.
« Ce genre de compagnie ne semble guère vous siéger, ma chère. Ai-je tort ? »
Mon ton, volontairement neutre, portait pourtant une pointe d’amusement, une invitation à une conversation moins codifiée, plus honnête. J’inclinai légèrement la tête, un geste à la fois poli et étudié, avant de me présenter.
« Du sais-je me montrer discourtoise, je suis de la maison Ithrildor. Je me prénomme Thalwë. Peut-être ce nom est-il inconnu pour une humaine, mais sachez que ma famille est renommée pour notre rôle dans la paix des âmes de diverses natures. Vous pourriez chercher longtemps sans trouver une présence aussi paisible que la mienne dans cette salle. Une rencontre comme celle-ci est-elle plaisante ? Je le pense. »
J’observai sa réaction avec un calme apparent, bien que ma curiosité fût piquée. Mes traits trahissaient une curiosité, peut-être une volonté de jauger l'oeuvre de cette femme et une offre de dialogue ou une simple courtoisie. Derrière moi, le brouhaha des conversations et des rires persistait, mais ici, sous l’arche étoilée du balcon, un silence relatif s’était installé. Une parenthèse à part dans la soirée.
Sujet: Re: Soirée mondaine Lun 18 Nov 2024 - 19:13
Elle fut interrompue par une voix. Elle commença par se tendre, avant d'immédiatement relâcher la tension sur ses épaules. La voix était féminine. Le danger était donc probablement écarté. De plus, cette femme exprimait très clairement un intérêt pour l'art. Elle se poussa, lui faisant de la place au cas où elle voudrait rester discuter.
- Je suis toujours ouverte à d'autres formes d'art ! Si cela vous convient, je serais enchantée d'en apprendre plus sur la sculpture ! J'en doute, car le lieu ne s'y prête pas, mais peut-être avez-vous l'une de vos créations à portée de main ?
Voir une oeuvre, même si l'art correspondant lui était totalement inconnu, était toujours une fabuleuse expérience pour elle.
- Pour ma part, vous vous en doutez certainement, je me spécialise en dessin. J'admets que vous aurez probablement quelque chose à y redire, car premièrement, ce n'est pas terminé, ensuite, je dessine habituellement plutôt des animaux, de préférence en mouvement... Mais un arbre immobile sera toujours plus intéressant que... Enfin, il fait partie de la nature, c'est ce qui fait son charme.
Elle ne connaissait pas cette femme. Inutile donc de lui dire ce qu'elle fuyait réellement. Du moins pas avant de s'être assurée qu'elle n'était pas tombée sur quelqu'un dont les opinions à ce sujet étaient radicalement opposées aux siennes.
Comme si elle avait lu dans ses pensées, la jolie elfe mentionna son inconfort parmi cette population. Elle laissa échapper un petit rire maîtrisé.
- On dirait que j'ai été percée à jour ! Mais oui, honnêtement, j'aime votre culture, il n'y a pas de doute. Mais j'aurais préféré venir à votre rencontre dans un autre contexte. Plus... Sincère. Moins codifié. Personne n'est réellement honnête, dans ce genre de réceptions...
D'accord, elle ne forcerait jamais personne à être honnête avec elle. Mais pour autant, elle préférait se rendre dans des lieux qu'elle avait elle-même choisis.
Puis elle se présenta. Oh mince. C'était vrai, il aurait fallu commencer par là.
- Pardonnez mon impolitesse. Je suis la fille de la famille Divitus... Qui n'est pas spécialement connue parmi les humains non plus. Mais par pitié, n'en parlez pas à mes parents !
Elle avait tenté un peu plus de familiarité. Quelque chose lui disait que cette femme pourrait devenir une bonne amie si elle ne gâchait pas tout. Alors, évitons les erreurs autant que possible.
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Sujet: Re: Soirée mondaine Mer 20 Nov 2024 - 17:06
Je remarquais les légères variations dans le corps de cette jeune femme à mon approche. Ce ne fut que subrepticement, mais bien présent l’espace d'un instant. Craignait-elle tant que cela des elfes nobles ? Nous n'étions pas des sauvages ! Quoi qu'il y avait bien quelques invités, alors peut-être était-ce à raison. Quoi qu'il en soit, je n'en montrais rien sur mon visage en restant neutre et impassible. Ce n'était qu'une information intriguante à garder à l’esprit. Je restais debout pour le moment, juste à ses côtés afin de lui offrir un moment de répit afin de se remettre de cette tension. Verre à la main, j'observais le dessin avec attention comme si j'en attendait une révélation divine.
« j'en conviens que votre passion messie dévorante à eu raison de cette soirée en votre cœur. Il n'en est pas de même pour moi. Ce genre de soirée est important si vous désirez exister dans le beau monde. Alors malheureusement, je n'ai point eu l’audace d’apporter du bois et mes couteaux. Cependant, je serais là à même de vous parler de ma passion. »
Répondis-je souriante ne cherchant pas à être désobligeante, mais cela aurait été mal vu de penser à agiter sous les regards désabusés d’incompréhension les autres convives. J'avais l’impression de recadrer une jeune jouvencelle lors de son premier bal. Cette jeune humaine me semblait être si éloignée de la situation qui nous intéressait ici. Un souci d’éducation peut-être ? C'était à cela que l'on pouvait douter de la noblesse de son âme, mais ce n'était qu'une humaine, alors on ne pouvait pas y attendre autant qu'une elfe haute de surcroît.
« Ce qui est cocasse entre nos arts, c'est qu'ils fussent si opposés dans la méthode. En effet, laissez-moi étayer mes propos. L’art du dessin dont vous faites preuve avec autant de talents demande alors à compléter, à faire naître et grossir en quelque sorte.
Tandis que la sculpture, c'est l’inverse. Nous devons partir de l'état maximal de ce que la nature a bien voulu lui doter afin qu'à mesure de couteaux et de patience on lui retire ce qui n'est plus désirable pour faire naître l’excellence.
Je vous rassure, je ne suis pas là pour dicter qu'un art serait supérieur à un autre. Loin de là mes pensées fussent telles fugaces. De part de mes responsabilités que ce soit à propos des esprits comme du sang bleu de ma famille, la sculpture est pour moi l’unique matière que je fusse autoriser à choisir. Je serais ravie à l’occasion de vous faire découvrir mon atelier. »
Je tentais de maintenir un certain contrôle et une forme de bienveillance dans mes propos. Je reprenais avec une aisance extrême ma faculté d’enseigner, d’apporter une construction solide dans mes propos. L’objectif n’était sûrement pas de blesser ou troubler mon interlocutrice. A mes yeux, ce n’était qu’une jeune enfant.
« Est-ce que vous vous contentez de faire rêver les cœurs et bercer les âmes, ou alors vous réalisez également des plans d’architectes ? Je suis une adepte des œuvres réalistes, qu’elles soient réelles ou fabulées. Les représentations trop fantasmagoriques ou minimalistes ne sont que de la fainéantise. Un chef d'œuvre, sans doute cela doit bien demander plusieurs années, voir peut être même elle ne sera jamais parfaite. »
Je souris légèrement, venant boire une demi gorgée de vin de mon verre, comme pour me donner du temps de réflexion.
« Un arbre est en mouvement, mais il est difficilement perceptible même pour les elfes. La nature est vivante, elle est en évolution constante, seulement, à l’image des nôtres, les changements visibles sont imperceptibles ou presque. »
Je me doutais bien que cette femme fuyait quelque chose, j’étais curieuse de savoir, ce genre de singularité maladive et surement dangereuse pour cette femme. Cette distraction était la norme dans ce genre de réunion malsaine. Tout à chacun devait avoir conscience de ces règles ou se retrouver brisé sous les regards abscons des autres convives.
« Croyez bien que ma formation dans ce monde ingrat où nous sommes date de plusieurs vies humaines déjà. Je continue d’apprendre bien entendu, mais je dois bien avouer que je n’ai pas de mérite d’avoir deviner votre malaise à propos de la situation. Je me demandais cependant bien pourquoi après tant d’efforts, vous vous cachiez ici. Vous avez tout votre séjour pour admirer notre nature. »
Je souriais bienveillante, opinant de la tête.
« Rien n’est encore perdu voyons. Le domaine de ma famille est ouvert aux gens de biens et mon atelier également. Je suis l’héritière de la famille Ithrildor, il me serait fort aise de vous accueillir en mon sein. Je me demande vraiment si quelqu’un est véritablement sincère dans la vie, que ce soit entre ses murs ou d’autres, qu’ils soient faits de pierres ou de morales. »
Je souriais légèrement davantage en comprenant le mal être de cette jeune femme envers ses géniteurs. Je ne doutais pas qu’ils soient elfiques comme humains, il y avait un certain respect pour les aînés.
« Je ne connais pas bien la société humaine ni les vôtres aussi flamboyants soient-ils, je vous pensais sortie de l’adolescence depuis quelques années non ? Ne le prenez pas mal, j’ai eu ma période il y a quelques temps maintenant. Cependant, j’ai des responsabilités envers ma famille, son nom, sa réputation, notre tâche également. Ma famille a la lourde responsabilité de s’occuper des esprits, des âmes ou des morts trop meurtris pour arriver à se libérer. Ainsi, je me dois de reprendre le flambeau. Seulement, travailler de la bonne manière est une longue quête. Encore une fois, je ne désire pas vous faire la leçon, je ne connais point votre situation. Vous pourriez m’en parler à l’occasion, quand vous serez prête.
Damoiselle Divitus comment ? Je n’ai pas saisi votre prénom. Les humains ont bien un prénom si je ne m’abuse. »
Ces soirées, importantes pour exister... Elle n'en avait que trop conscience. Quelque chose lui disait qu'en effet, leurs visions étaient opposées.
- Et si l'on ne souhaite pas y exister ? Mais que notre famille place tous ses espoirs sur nos épaules malgré tout ?
En effet, la danse et l'or étaient les seules choses qu'elle appréciait dans ce milieu. Elle renoncerait volontiers aux danses codifiées pour aller batifoler seule dans la nature, cependant. Quant à l'or... Avec un peu d'effort et de bonne volonté, elle pourrait probablement créer elle-même son matériel de dessin. Et pour cela, des cours de sculpture pourraient en effet lui être utile.
D'un autre côté... Si elle se perdait en pleine nature, au milieu des animaux, elle n'aurait plus besoin de les dessiner. Elle pourrait se contenter de les observer.
Puis son interlocutrice se laissa aller à analyser les différences entre leurs arts. Alba sourit et secoua la tête :
- Je ne suis pas d'accord. Le dessin n'est pas de la poterie. Je n'ajoute rien. Je ne retire rien non plus. Simplement, le papier s'associe aux pigments pour créer quelque chose de différent. Mieux, moins bien... C'est subjectif. Et j'ai envie de dire que j'apprécie que vous ne soyez pas d'accord. Là est tout l'intérêt de l'art : qu'on l'aime ou non, le but est qu'on en parle. Alors n'hésitez pas à donner votre avis sincère.
Puis elle lui posa une question épineuse. L'architecture ? Elle y avait peu d'intêret.
- Non, je n'ai pas essayé. Mais je ne suis pas fermée à cette possibilité. Après tout, j'ai pu m'ouvrir au arbres, pourquoi pas à l'architecture. Bien que cela puisse être très différent du vivant...
Pourquoi elle venait se cacher ? La réponse était très facile. Oubliant complètement que cette femme pourrait ne pas être du tout d'accord, elle lâcha, le plus honnêtement du monde :
- Je fuis les hommes. Et mes parents. Je n'ai jamais demandé à venir ici.
Puis la voilà qui se présentait en long, en large et en travers. Alba n'avait que faire de tous ces détails. Mais elle était habituée à sourire poliment, c'est donc ce qu'elle fit. Avant de répondre à sa dernière question :
- Alba. Parce que je suis blonde. Vous voyez, même en me nommant, mes parents n'ont absolument pas pris en considération qui j'étais vraiment...
Thalwë Ithrildor
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« Votre famille a pu se hisser au sommet de la société, c'est une chance pour cette dernière quoi qu'il en soit. Je remarque bien que vous ne le désirez pas, mais si vous êtes fille unique, vos parents n'ont que vous afin de poursuivre leur œuvre.
De l'autre côté, il y a bien une autre possibilité moins enviable pour le cœur et l'âme. Vous pourriez bafouer votre famille, y abandonner ses avantages et prérogatives dont vous semblez profiter et tenter votre aventure en solitaire. Seulement, j'ai l’impression que ce n'est pas ce dont vous désirez. »
Mon choix personnel était tout bonnement déjà dans la balance dans cette déclaration loin d'être neutre. Je n'avais pas une seule seconde pensée même à laisser de côté les obligations et les charges de ma famille. Cependant, j'avais été élevée et préparée en ce sens depuis ma naissance. Comment pourrais-je oser laisser tomber mes parents qui avaient tout investi sur ma personne, tout ce temps et ces considérations. De plus, il y avait ces esprits et autres spectres, je les laisserais souffrir et nuire autour d'eux alors que je pouvais y faire quelque chose. Non, impossible.
Je lançais un regard légèrement interrogateur sur le sujet face à moi. Je me demandais bien comment allait-elle réagir ? Je désirais avant tout lui parler sans ombrage et sûrement avec plus de poids étant une parfaite étrangère. J'étais fort bien placée étant donné que je vivais peu ou proue la même genre d’expériences. Quand bien même nous étions d'engeances différentes, nous affrontions le même genre d’épreuves toutes proportions gardées.
« pourriez-vous donc vous assumez seule de votre travail ? Je me demande si tant d'atours et d'avantages dont vous disposez vous pourriez vous en passer ?
Je possède sans doute la chance d'aimer cette vie de luxe, d'épreuves et de responsabilités. ‘e serait-ce à propos des tâches de ma famille, mais si nous sommes nobles, cela ne veut pas juste dire riche, mais également la vie de nombre de nos concitoyens nous incombent. »
Je souriais légèrement quant au sujet davantage léger sans doute et plus agréable à côtoyer.
« C'est bien parce que vous ajoutez le fusain ou des pigments que vous améliorer la situation selon votre perspective. Selon moi, le dessin pourrait bien vous mener à deux voies, soit peindre de grandes œuvres dont vous pourriez agrémenter quelques salons de nobles, des commandes même. Si vous êtes en vogue, et bien, vous pourriez associer le nom de votre famille à vos passions. Soit, l’architecture. Des dessins fidèles, structurés, calculés pour que ce soit solide, pérenne et magnifique. Votre nom pourrait être attaché pendant nombre d'années à la beauté des pierres sur tout un tas de personnes peuvent fouler.
L’art à de cela de formidable de permettre à nous humbles vivants de devenir immortels à nos manières. Sans doute que la plupart parcourt ces terres dans cet mince espoir, vos parents compris bien entendu. »
Les sujets revenaient et se recroisaient inlassablement. Avais-je quelques leçons en tête à rappeler à cette jeune âme ? Sans doute, mais ces questionnements, je les avais affronté il y avait maintenant de cela bien des années humaines. J'avais quitté l’adolescence et ces périodes de doute. Mes voies étaient déjà toutes tracées. Il m'était alors fort aisé d’aider cette jeune âme perdue. Je ne pouvais qu'ouvrir une ou plusieurs portes, mais dans cette fugace rencontre, il me serait difficile de l’y pousser davantage.
« Il est juste de dire que nous autres familles nobles ont pour responsabilités de se choisir un bon parti à même de comprendre et vivre selon nos règles et nos épreuves. Vos parents ont sûrement espoir que vous plaisiez à un jeune homme humain riche et puissant de là à finir de dorer votre nouveau blason. Cependant, si une famille prendrait ce risque, ce serait parce qu'elle est en danger. Que ce soit par manque de fond, peu ou pas de descendants, mais sans doute pas pour l’amour. »
Je remarquais aisément le sourire de façade, celui dont se parait souvent ces gens de la noblesse durant nombre de discussions. Au moins, même si cette femme semblait vent debout face aux exigences de ces vies nobles, elle en avait appris au moins les faux semblants. Je souriais légèrement davantage à ces facultés. Personne n'était vraiment dupe, ce n'était qu'un jeu entre noble personne. Il était important de bien paraître et non de bien être.
« Alba … oui, certe, mais comment vos parents auraient pu vous connaître à votre naissance ? J'ai ouïe dire que certains peuples offrent le choix de choisir son nom l'âge venant. C'est un concept intéressant.
Si jamais vous aviez la possibilité de choisir un nouveau nom, ce serait quoi ? Les noms elfiques ont une signification, Thalwë pourrait se traduire en langage commun comme "l'âme profonde" ou "l'essence de sagesse". Notre famille est liée à l’apaisement des âmes depuis plusieurs générations elfiques. Cela peut mesurer un temps certain si l'on se place comme un humain. Avez-vous demandé à vos parents pourquoi ce choix ? Ce n'est pas un grand parent ou arrière grand parent ? »
Sujet: Re: Soirée mondaine Ven 10 Jan 2025 - 15:57
Se hisser en haut de la société... Visiblement, elle avait bien joué son rôle. Et elle s'en détestait. Ainsi, elle pouvait passer pour une noble face à une véritable noble ? Il semblait donc que malgré elle, ses parents avaient réussi à la modeler de la manière qui les arrangeait. Pour autant, elle savait qu'il serait dangereux de la détromper. Très bien, dans ce cas, pour le temps de cette conversation... Elle serait une noble. Un peu étrange, mais une noble tout de même.
Néanmoins, elle mentionna ensuite une idée bien alléchante.
- Je mentirais si je vous disais ne pas y avoir pensé. Renier mes parents... Je vais certainement finir par le faire. Plus tard, une fois prête. Et sachez que vous semblez trouver inconcevable le fait de se passer de tout ce qui fait de la noblesse ce qu'elle est... Je vous ferai savoir qu'au cours des dernières années, j'ai beaucoup voyagé. Et par ce fait, j'ai rencontré nombre de personnes. Des personnes beaucoup plus authentiques et sincères que la noblesse. Certes, ils ont moins d'or, mais ils le remplacent par des qualités humaines. J'ai eu de l'aide à chaque fois que j'en ai eu besoin, dans ces milieux.
Certes, cela était très certainement dû au fait qu'elle n'hésitait jamais à payer pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle en était consciente, ces personnes trouvaient sûrement plus d'intérêt à sa richesse qu'à ses qualités humaines. Et cela, elle savait qu'elle n'en profiterait plus si elle s'échappait définitivement. Voilà pourquoi elle se soumettait encore au carcan de sa famille, même si elle en souffrait de plus en plus. Même si elle ne l'avouerait jamais à voix haute, cette richesse lui était précieuse.
Son interlocutrice la ramena alors à la réalité... Pour ne faire que la pousser plus loin dans ses rêves. Apprendre la peinture, puis en vivre... Oui, voilà qui lui semblait presqu'irrésistible. Prendre un pseudonyme, pour que sa famille ne lui ruine pas tout. Et une fois bien établie, elle pourrait partir vivre par elle-même, sans se soucier du manque d'or.
- Merci de ne pas inclure mes parents. Mon art m'appartient à moi et à moi seule. Il est hors de question que je laisse mon nom de famille entacher mes oeuvres.
Puis elle se mit à élaborer sur sa vision du mariage. Alba soupira.
- Je ne le sais que trop bien. La liberté est ce qui nous manque le plus... Pourquoi ne pas se contenter de, je ne sais pas, d'accords commerciaux ou diplomatiques, par exemple ?
Puis vint la question du nom. Voilà qui la fit réfléchir. Oui, en effet, comment ses parents auraient-ils pu savoir si elle n'était pas née lorsqu'ils l'avaient choisi ? Voilà qui était une bonne piste de réflexion. Mais il était hors de question qu'elle aille leur en parler directement.
- Je ne leur ai pas demandé et je ne le ferai pas. Vous ne semblez pas comprendre que pour moi, moins je vois mes parents, mieux je me porte. Pourquoi pensez-vous que je voyage autant, mise à part la recherche de modèles pour mes dessins ?
Thalwë Ithrildor
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« J’imagine bien que ce qui vous empêche de renier vos parents serait peut-être bien cet or non ? À moins que ce soit une mortalité trop pesante. Je doute de ce que vous me dites que ce soit pour plaire ou faire plaisir à vos parents, qui ne comprendront pas votre choix tant ils voient le leur comme meilleur. C'est très souvent ainsi, et ce peu importe le milieu social, ses propres décisions vont au-delà des considérations des autres. »
Lançais je alors que je semblait essayer d'analyser cette femme sur le peu qu'elle avait dévoilé.
« Vous ne voyez en la noblesse que la richesse et le pouvoir ou l’importance que l'on nous donne ? En voilà une vision du peuple. Cependant, non sans vouloir à vous faire changer d’avis, la noblesse existe pour la simple et bonne raison qu'elle est nécessaire. Depuis toute petite, j'ai été élevée afin de savoir, de comprendre ce monde et tout ce que cela implique. De la décision d'un duc dépende la vie de nombreuses personnes. Faut-il négocier avec telle pays ? Faire la guerre ? Signer un accord ? Avec les privilèges viennent les responsabilités. Est-ce le boulanger qui voudrait ou même pourrait prendre les décisions pour des milliers de personnes ? Je crains que non.
Il est bien trop aisé de ne voir que l’or, les beaux vêtements, mais il y a des codes dans cette société sans doute plus cruelle que celle du peuple. Si jamais vous me permettez de prendre ma famille en exemple, nous avons en charge un territoire immense, toute la forêt. À l’instar de la garde Zéphyr, nous devons capturer et apaiser des morts leurs colères des vivants. C'est un art fort complexe, sans doute même que cela doit faire peur aux non initiés qui ne voient là que de vulgaires nécromanciens, mais alors que se passerait il si jamais nous n’étions pas là ? »
Je croisais alors mes mains contre mon ventre, gardant un ton aimable et un doux sourire.
« Je n'ai voyagé que peu en dehors de la forêt des elfes, je suis encore jeune, mais dans mes tâches, je vais devoir le faire. Je serais à même de rencontrer nombre d'aventuriers et d'hommes du peuple. J’aspire à ce que vous soyez mon guide. »
Je n'étais pas du genre à être escortée par des gardes, quelques servants et voyager dans un carrosse. J'étais plus aventurière sur les bords, mais comment pourrait-elle le savoir à me voir ainsi dans cette magnifique robe qui pourrait faire vivre une famille pendant plusieurs années. Je souriais légèrement en la voyant lutter tant et plus contre ses parents, ceux-là mêmes qui se saignaient pour leur fille. Je ne cherchais pas à lui faire quitter l’adolescence, ce n'était pas mon rôle, qui étais-je pour cette femme à part une inconnue qu'elle oublierait sans doute rapidement. Elle semblait tant lutter contre le monde entier, mais je craignais que ce ne soit que des moulins à vent.
« Je vous en prie, on peut fort bien se construire sans personne, c'est juste plus long et difficile. Alors si jamais vous devriez vous choisir un nom d’artiste, à quoi penseriez-vous ? Je suis curieuse. »
Demandais-je en me retenant de me lancer dans une nouvelle leçon. Je me contentais de simplement sourire face à ces réactions. Une demoiselle en pleine lutte envers ses origines afin de s’affirmer sans doute.
« Un accord cela va cela vient, c'est même possible de le changer après seulement dix ou vingt ans. Alors qu'un mariage, des enfants, c'est un grand avenir que les deux familles ne pourront pas ignorer. C'est l’ultime acte d’alliance tant l'on mêle nos destins. Vous saisissez la différence ? Voilà bien le rôle de la femme dans ce monde, être le torchis de la société. »
Je souris presque tendrement à la réflexion de cette demoiselle au sujet du nom que ses parents lui avaient choisi. Je sentais bien que je l'avais troublée, qu'elle s'était posée des questions au moins l’espace d'un instant. Ce que je trouvais le plus dramatique, c'était que les humains ne vivaient qu'une poignée de dizaines d’années. Une vie si courte, alors pourquoi la perdre dans ces circonvolutions ? J’avais l'impression que cette femme se débattait dans ses propres sentiments confus.
« J'avais bien compris mademoiselle, que vous aimez tant vos parents sur vous les détestiez ? Je me demande quand vous aurez des enfants, comment les éduqueriez vous ? Qu'est-ce que vous espériez comme relation avec ces derniers ? Ou même plus simplement, comment vous vous imaginez dans … disons … dix ou quinze années ? »
Je levais une main, toujours aussi polie et souriante.
« Je dois bien avouer que je suis admirative des humains. Vous avez tant d'énergies, tant de volontés. Nous elfes prenons bien plus de temps pour les décisions. Maintenant vous humains avez de grands royaumes prospères et vous continuez à évoluer sans cesse. C'est grandiose. »