Hilda chevauchait Hófvarpnir, son fidèle pégase noir, à travers les plaines ondulantes qui annonçaient l'approche de la savane de Tzengah. L'air chaud et sec lui picotait la peau, et le soleil ardent baignait le paysage d'une lumière dorée. Mann, son renard-esprit, se trouvait dans l’une des sacoches de selle à ses côtés, ses prunelles malicieuses observant les hautes herbes qui dansaient sous la brise. La demi-elfe n'était jamais venue dans cette région. Les récits d'autres aventuriers évoquant une terre sauvage et magnifique avaient attisé sa curiosité. Elle avait entendu parler d'un village isolé, caché parmi les acacias et autres grands arbres, dont les habitants recherchaient désespérément l'aide d'âmes courageuses. Problèmes de bêtes sauvages, de pillards, ou de malédictions ? Les détails restaient flous, mais Hilda n'avait pas hésité. Aider ceux dans le besoin était son devoir de dragonnière, et cette quête promettait aussi l'aventure qu'elle recherchait.

Alors que la jeune femme progressait, les paysages familiers laissèrent place à un horizon d'herbes fauves et de silhouettes d'arbres épars. Les bruits de la nature changeaient aussi : le bruissement de feuilles laissait place au bourdonnement d'insectes et aux cris d'oiseaux inconnus. Mann, toujours curieux, regardait de tous les côtés. Il tourna son regard vers la völva et poussa un léger grognement, comme pour signaler qu’ils s’approchaient d’un territoire inhabituel. Hilda posa alors une main sur le flanc d’Hófvarpnir et murmura quelques mots pour le rassurer. Le pégase piaffa doucement, mais ses oreilles s’agitaient nerveusement. Même sans parler, les trois compagnons partageaient une compréhension mutuelle. La savane regorgeait de dangers potentiels. Ils restèrent vigilants, progressant lentement à travers les hautes herbes.

C'est alors que Mann se figea, les oreilles dressées. Il bougea légèrement, le poil hérissé, fixant un point invisible dans les herbes. Hilda suivit son regard et plissa les yeux. Rien ne bougeait, mais elle sentait cette sensation familière et inconfortable d’être observée. Elle posa instinctivement une main sur son harnais, prête à dégainer son arme.

Un bruissement. Puis un mouvement rapide. Avant qu’elle ne puisse réagir, une silhouette sombre jaillit des hautes herbes, atterrissant à quelques mètres devant eux. Une panthère, grande et musclée, les fixait avec des yeux d’un jaune perçant, un grondement sourd résonnant dans sa gorge. La demi-elfe savait qu'elle était sur le territoire de la bête. Un sourire apparut sur son visage. Voilà qui promettait une bonne bagarre, à sa plus grande joie. D’un mouvement rapide, la nordienne libéra le lasso à sa ceinture, acheter à Kastalinn peu avant son départ. D’une simple pensée, elle invoqua ses esprits Gardiens, mais pas pour combattre, cette fois. Non, ils étaient là plutôt pour déstabiliser l’adversaire du jour.