Sujet: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Mer 4 Déc 2024 - 13:46
Ellÿra et Fëanor ont pas mal voyagé depuis la forêt de Sylfaën jusqu'à Kastalinn, et toute cette distance à pied. Ils ont pas mal souffert également, mais ils se sont soutenus mutuellement, et leur lien s'est resserré très fort, encore plus après le passage avec les braconniers qui les ont attaqués et la soirée qu'ils ont passée. Les deux elfes sont tout de même en piteux état, assez sale, et leurs habits déchirés à certains endroits. La semelle de leurs bottes est élimée, tout comme le dessus de toute façon, à force de marcher. Il est facile de les prendre pour des mendiants même s'ils se sont lavés dès qu'ils en ont eu l'occasion, que ce soit des lacs, des ruisseaux, ou tout point d'eau susceptible de les aider à rester propres.
À force, ils ont fini par arriver aux alentours de la cité, retrouvant enfin la civilisation, même si ce sont des humains qui peuplent cette région. Le duo a décidé de continuer jusqu'à la capitale des plaines, et de ne pas s'attarder sur les alentours. Ils continuent donc jusqu'à apercevoir les hauts murs de celle-ci. Dans cette grande ville, qui est impressionnante, surtout selon les critères d'un elfe qui n'a rien vu d'autres que des maisons standards et sa forêt natale, tout est démesuré. La pierre, le bois, la paille, tout a été utilisé pour construire cette ville, et que dire des remparts et tours dressées afin de protéger Kastalinn. Fëanor en avait entendu parler dans des histoires ou des livres, mais le voir de ses propres yeux, c'est autre chose. Il tient la main d'Ellÿra dans la sienne, celle-ci ne réagissant plus négativement à son contact.
"Continuons, l'entrée est là."
Une porte géante, avec un pont-levis et une herse, ouverte, laisse le passage libre, et un cortège de chariots et de gens entrent et sortent sous le regard attentif d'hommes vêtus d'armures, sans doute les gardes de la porte. Un peu fébriles, enfin pour Fëanor en tout cas, ils cherchent à se mêler à la foule pour passer inaperçu, relevant leur capuche sur leurs oreilles, et finalement, ils parviennent à pénétrer dans l'enceinte de Kastalinn.
Ils sont enfin parvenus à terminer l'un de leurs objectifs, mais c'est bien beau, maintenant qu'ils sont ici, que vont-ils faire ? Ils n'ont pas un sou, leurs vivres sont au plus bas, voir même épuisé, et ils se sont rationné, toutefois, ils ont encore quelques peaux récupérées des braconniers.
"Je pense que nous devrions vendre les peaux dès que nous le pouvons, et essayer d'en tirer le meilleur prix. Il nous faut suffisamment d'argent pour acheter de nouveaux vêtements, et pouvoir nous nourrir et dormir au chaud. Qu'en penses-tu ? Des suggestions ?"
Le couple fonctionne en binôme, il n'y en a pas un qui prend le dessus sur l'autre pour faire ce qu'il souhaite, laissant son partenaire subir. Non, les décisions sont prise de manière collégiale au sein de leur groupe.
"Nous devrions commencer par une auberge pas chère, mais pas un coupe gorge non plus, avant de voir si nous réussissons à trouver du travail."
Voilà les idées immédiates de Fëanor qui doit voir ce que sa partenaire en pense. Il ne lui a jamais lâché la main durant tout ce temps.
Dernière édition par Fëanor le Mer 11 Déc 2024 - 13:14, édité 1 fois
Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Mar 10 Déc 2024 - 11:07
Comment demeurer digne dans de telles conditions…
Cette question hante l’esprit d’Ellÿra depuis leur départ de cette cabane en laquelle ils se sont tant promis. En la demeure de son père, même si elle était moralement maltraitée, l’Elfe vivait dans l’aisance, possédait de remarquables atours et n’a jamais manqué de nourriture. Elle n’avait jamais eu froid, faim, elle n’avait jamais eu à souffrir physiquement sur de si longues semaines. Pourtant, depuis son départ, sa vie n’est devenue qu’une suite sans fin de douleurs, de privations et d’espoirs déçus. Quiconque l’aurait côtoyée en la forêt aurait bien du mal à la reconnaître désormais, haute silhouette émaciée et couverte de saletés, enveloppée dans des habits qui n’en sont plus que de nom, les cheveux ternes et mal peignés, le regard cerclé de nuances de bleu et de violet à cause du mauvais sommeil.
Oui, Elÿra ressemble à une mendiante, une vagabonde que personne ne voudrait décemment inviter à sa table et pourtant, elle n’en ressent aucune honte. Au contraire, cette saleté, cette crasse, cette vie d’errance lui sont autant de rappels de son choix de vie, de sa délivrance et de ce futur encore incertain qu’elle tente de forger. Une vie qui lui est propre, la sienne, pas celle que son père aurait choisie pour elle. Et malgré sa douleur, sa fatigue, sa faim, elle garde la main de Fëanor dans la sienne, elle garde un sourire sur ses lèvres et jamais elle ne se plaint. Bien sûr, il y a des soirs où elle ne peut totalement retenir de petites exclamations de douleurs quand elle enlève ce qui fut autrefois une ravissante et fonctionnelle paire de bottes en cuir souple. Tout en examinant la semelle et en massant ses pieds meurtris sommairement enveloppés dans du tissu grossier, elle ne peut s’empêcher de se demander comment rester digne, oui. Comment demeurer une Elfe digne de ce nom sous cet accoutrement affreux ? Comment faire en sorte que les créatures de ce monde ne la prennent pas pour une malheureuse ? C’est compliqué, et le manque d’expérience de la jeune Elfe n’aide en rien, évidemment.
Quoiqu’il en soit, elle peut compter sur son compagnon, toujours présent, toujours à ses côtés, toujours optimiste. C’est lui qui les a menés à cette cité humaine, la première qu’elle voit de ses propres yeux et d’instinct un sentiment de rejet envahit son cœur à la vue des murs de pierre, des hautes tours de garde, de cette foule. C’est un sentiment contre lequel elle ne peut pas vraiment lutter, il a la force de la première impression, celle qui ne s’efface et ne change pratiquement jamais. Bien sûr, elle sait qu’il lui faut faire profile bas ici, alors qu’ils traversent le pont et que son regard fatigué se pose sur ces humains en armure, armés jusqu’aux dents et à l’air peu avenant…Dissimulée sous la capuche trouée, son regard ne cesse de regarder dans toutes les directions.
Il y a des Humains partout, du bruit constamment, rien pour apaiser le cœur ou pour divertir l’œil. Peut-être que son immense fatigue l’empêche de voir les choses sous leur jour réel…Quoiqu’il en soit elle tire la manche de Fëanor et lui montre d’un rapide mouvement de la tête une petite fontaine là- bas, non loin de ce qui semble être une petite place pavée et remplie d’échoppes aux couleurs criardes.
-Fëanor…J’ai très soif. Est-ce qu’on peut d’abord…s’asseoir un peu et boire de l’eau ?
Sa voix est basse, sans réelle conviction, mais sa démarche elle l’est un peu plus alors qu’elle l’entraîne là-bas. Dans les petites échoppes chamarrées, on ne peut s’empêcher de retrousser le nez face aux deux Elfes qui déambulent, des regards se croissent, une connivence muette face à la misère ambulante qui se présente face à la fontaine.
-Mais ils vont faire fuir les clients ces deux là…, grommelle un marchand sous sa barbe soignée.
Ellÿra a tout entendu mais qu’importe. Elle approche de la fontaine, pose son barda au sol et tend les mains en coupe pour récupérer un peu d’eau qu’elle boit avidement, le dos courbé, les yeux clos. Il lui semble n’avoir jamais rien bu d’aussi bon. En buvant, l’eau a roulé sur son menton, révélant à nouveau sa peau pâle sous la crasse. La jeune Elfe s’assoit ensuite un instant au sol, contre un mur et tente de maîtriser les douleurs en provenance des ampoules qui décorent ses orteils et les plantes de ses pieds.
-Je donnerais cher pour un bain avec du savon, un lit et de nouvelles bottes…, murmure-t-elle doucement en laissant le soleil éclairer son visage émacié. Tu as raison, il faut qu’on vende nos peaux et qu’on obtienne un peu d’argent pour manger et au moins se mettre à l’abri. Regarde là-bas ,, dit-elle en montrant les échoppes. -Peut-être qu’un de ces marchands accepterait de nous racheter nos marchandises…Qu’en penses-tu ?
Un sourire confiant étire ses lèvres en regardant Fëanor. Il est grand, beau et fort, il en impose naturellement, elle est absolument convaincue qu’aucun marchand ne pourrait refuser une de ses demandes.
-Tu présentes mieux que moi et…
Un bruit de métal se fait entendre alors qu’un humain richement habillé passe devant eux. Un morceau circulaire, argenté, tombe dans la cape d’Ellÿra qui s’en empare, curieuse. Une pièce. Elle observe le passant, intriguée, puis Fëanor, auquel elle tend la pièce, rouge de honte jusqu’à la racine des cheveux.
-Je crois…Je crois qu’il m’a prise pour une mendiante…
Il est devenu soudainement plus difficile de garder le sourire…mais elle n’en montre rien à son compagnon qui est, après tout, dans le même état qu’elle.
-He bien, on pourra peut-être prendre un repas avec ça…
Hilda Alfdóttir
Völva
Messages : 530 Expérience : 2859 Âge RP : 32
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Dragonnière de bronze (Guilde)
Cheffe des Anârciens (Guilde)
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Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Mer 11 Déc 2024 - 15:46
Retour à la civilisation et reconstruction feat. Fëanor & Ellÿra
- Allez, mon beau, pose toi ici, on va finir la route à pied.
C’est ainsi que Hilda, sur le dos d’Hófvarpnir, son pégase noir, atterit non loin de la grande ville nordienne. L’animal, le dos chargé d’une bonne quantité de matériaux de chasse, obéit sans problème. Une fois les deux pieds au sol, la demi-elfe attrapa la longe de son animal et se dirigea vers l'entrée de la ville, saluant au passage les Miliciens en poste pour garder la grande porte. Dire qu’à une certaine époque, la jeune femme désirait ardement les rejoindre. Mais aujourd’hui, c’était différent. Bien qu’elle défendrait toujours le Nord en cas de besoin, son allégeance était désormais à l’Institut de magie. En effet, l’insigne doré aux couleurs des Anârciens qu’Hilda portait en permanence, orné d’un topaze taillé en forme d’étoile, prouvait son statut de cheffe de maison. Un détail qui l’obligeait à rester neutre. Elle songea bien vite à l’insigne illustrant un dragon en bronze accroché non loin de la doré. Au moins, en étant également dragonnière, la nordienne avait une certaine liberté d’action en ce qui avait trait à la défense de sa patrie, sans bien sûr pouvoir empiéter sur les prérogatives de la Milice.
Revenant à la réalité, la völva dirigea ses pas vers sa boutique. Après tout, elle était de passage pour réapprovisionner les stocks, d’où la quantité faramineuse de peaux, défenses, cornes et autres ressources sur le dos de son pégase. Sans compter la tête et les pattes avant de son renard-esprit dépassant de l’une des sacoches de selle, curieux. Perché ainsi, Mann lui faisait penser à ses petits chiens que les dames emmenaient en carriole, lui apposant un bref sourire sur le visage. Au détour d’une rue, là voilà qui arrivait non loin d’une fontaine. À cet endroit, Hilda fut témoin d’une triste scène : un couple de ce qui semblait être des mendiants. La femme semblait avoir soif et pointait la fontaine à l’homme. Ou plutôt à l’elfe. En effet, ayant côtoyé ce peuple régulièrement durant la dernière année, sans parler de passer pas mal de temps avec l’un d’eux en particulier, la nordienne arrivait à les reconnaître bien plus. Et puis, leur grande taille contrastait énormément comparé aux humains du nord, bien que certains d’entre eux pouvaient en avoir une aussi. Du haut de son mètre soixante-six, environ, la völva s'était toujours sentit petite parmis la race sylvestre.
Toujours était-il qu’elle avait entendu leur histoire de vendre des peaux, puis la nordienne avisa l’un des riches marchands du coin leur balancer une simple pièce. Prenant parole, Hilda lança à l’homme en nordien :
- T’as pas honte, Olafsson ? Tu pourrais les aider plus tu sais ?
- Et vider ma fortune sur des gueux ? lui répondit-il dans la même langue avec dédain. Même pas en rêve.
Et l’humain prétentieux s’éloigna. En soupirant, la nordienne s’approcha du couple. Encore mal à l’aise avec les langues elfiques, la jeune femme préféra employer le dùralassien, avec un fort accent du Nord et d’un ton neutre.
- Pardonnez-le, il a la grosse tête. Heureusement pour vous, ce ne sont pas tous les humains qui sont comme lui. La plupart savent se montrer courtois et aimables.
Elle prit la peine de les détailler. Il fallait dire que dans ses habits nordiens, ces deux-là faisaient bien pâle figure à ses côtés. Et puis Hilda songea à son serment de dragonnier. C’était dans son devoir de leur venir en aide.
- Venez, avec votre allure, aucune auberge du coin ne vous prendra cette nuit. Et ici, il fait déjà très froid en cette saison, vous risquez d’y laisser votre vie. J’ai une boutique d’articles de chasse, pas très loin, vous pourrez au moins vous tenir au chaud.
Et alors que la demi-elfe allait les guider, là voilà qui se rappelait ne pas s'être présenté.
- Au fait, j'm'appelle Hilda.
La nordienne resta là, histoire de s’assurer que les deux elfes viendraient avec elle. Il était clair au fond de sa tête qu’il lui faudrait cependant leur donner quelques astuces pour survivre dans cette ville, particulièrement avec l’hiver qui était bientôt là … dans le sud du moins, car ici les basses températures étaient déjà là depuis quelques semaines. Déjà, ils leur faudraient des vêtements plus chaud, et ça, Hilda savait exactement chez qui se procurer ce qu’il fallait. Pour le reste, cela dépendait si le couple sylvestre désirait s’établir à Kastalinn ou pas, auquel cas les conseils seraient nettement différents.
Cheffe de la maison Anârcienne * Dragonnière de Bronze
*Hilda s'exprime en #096a09 lorsqu'elle parle le dùralassien, en #26c4ec lorsqu'elle parle en nordien, et le #ad4f09 lorsqu'elle baraguine l'elfique*
Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Jeu 2 Jan 2025 - 11:20
Ellÿra demande à boire, ce qui n'est pas des plus illogique vu toute la marche qu'ils ont fait encore aujourd'hui. La requête pour s'asseoir est donc également adéquate, il la suit donc lorsqu'elle l'entraîne vers une fontaine.
"Naturellement, prenons d'abord un peu de repos."
Toujours impressionné par ce qu'il voit, Fëanor a la tête qui va de droite à gauche, regardant les remparts, et donc en hauteur. Il n'est donc pas des plus attentifs aux marchands qui le ramènent pourtant à la réalité de la pire des façons. Les elfes ayant une ouïe bien développée, le duo ne peut manquer les mots qui commencent à fuser sur leur passage. Un peu honteux en se rappelant leur accoutrement, mais aussi offusqué, de mauvais souvenirs remontant à la surface, Fëanor doit prendre sur lui pour ne pas foncer dans le tas et donner des points. Il n'est pas chez lui, et ne connaît personne, et fuir n'est plus une option dans l'immédiat, ils sont trop dans la misère, et il a maintenant une amie très chère qu'il doit protéger. L'elfe ressent bien le mal-être de sa partenaire qui s'assoit, dans ses mouvements et les rictus qu'il a appris à déchiffrer démontrant quelques douleurs. Il murmure aussi pour lui répondre, ne voulant pas attirer plus l'attention qu'ils ne l'ont déjà.
"Nous pourrons bientôt, j'en suis certain, de l'eau propre et chaude, et du savon, ainsi que de nouveaux vêtements, cela nous aidera pour avoir meilleure figure et ne pas donner cette image négative qu'ils ont déjà de nous."
Le capuchon bien relevé sur sa tête, il fait attention de ne pas croiser les regards pour l'instant, préférant rester dans le mystère, et éviter d'être reconnu dans le futur. Mais en fait, une fois propre et mieux habillé, il est évident qu'il sera méconnaissable comparé au piteux état dans lequel il se trouve actuellement.
"J'espère réussir à les vendre un bon prix. S'ils nous prennent pour des mendiants, ils vont sans doute vouloir nous arnaquer, c'est certain, et ce n'est pas concevable, nous avons besoin de tout l'argent que nous pourrons tirer des peaux."
Ses yeux affûtés cherchent un étal qui vend des peaux afin de voir le prix de vente, ce sera une base pour négocier s'il connaît le prix du marché à la revente.
Des mendiants, c'est bien ça puisqu'Ellÿra reçoit une pièce, ce qui est accablant. Heureusement, elle a conservé son humour, et amène un sourire bienvenu à son acolyte. Fëanor n'a pas le temps de répondre qu'une voix s'élève, une femme d'après le timbre. Il relève la tête vers une femme aux longs cheveux blonds. Elle se montre bienveillante envers eux, mais malgré cela, l'elfe devient immédiatement suspicieux, se demandant pourquoi elle serait gentille avec eux là où tous les autres n'ont montré que du dédain. Il entend qu'elle a une boutique d'article de chasse, ce qui est une aubaine, du moins si son but n'est pas de les berner, et de profiter de leur naïveté en les escroquant. Suspicieux à souhait, mais dans le besoin, il se tourne vers Ellÿra, tout en répondant à la nouvelle venue
"Merci, je me nomme Fëanor. Votre proposition est alléchante, qu'en penses-tu ?"
Il va laisser Ellÿra se présenter elle-même, pour la faire parler à quelqu'un d'autre que lui. Il la questionne aussi sur cette idée de suivre la nouvelle venue, toujours dans la concertation, ne voulant pas prendre les décisions seules, sauf si à l'avenir, sa compagne lui dit de le faire.
Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Jeu 2 Jan 2025 - 17:04
Un sourire mauvais étire les lèvres de la jeune Elfe qui ne répond rien à la vaillante intervention de l’inconnue, tête baissée sous sa capuche rabattue. Au ton employé par l'un comme par l'autre, Ellÿra a bien compris que l'un manifestait son dédain tandis que l'autre tâchait de le sermonner. Quelle langue étrange, toute en roulement et en borborygmes...
Il n’y pas âme plus noble, plus valeureuse, plus digne que celle de Fëanor. Elle-même, jadis, vivait dans un environnement probablement plus luxueux que ce que ce Mortel engoncé dans ses fourrures ne connaîtra sans doute jamais. Ils sont immortels, forts, puissants…mais sans le sou. Cette pauvreté apparente, ce dénuement crasse, justifie de les traiter si mal aux yeux de cet individu sans doute trop riche pour être honnête. Sa personne est désormais gravée en lettres de feu sur une ardoise mentale, une silhouette qu’elle ne risquera pas d’oublier, tout comme cette voix rauque, ce regard torve et cette démarche de pigeon trop gras. Elle est tentée de lui faire sentir sa magie, de tendre vers lui un mince tentacule de glace, un petit filet de mort froide pour sa cheville visible sous le cuir tendu de sa botte marron…mais elle se contient pour ne pas leur attirer plus de problèmes qu’ils n’en ont déjà. Les Humains sont ignobles, chaque rencontre le lui confirme un peu plus, pense-t-elle en contrôlant sa respiration autant pour apaiser sa fureur que pour calmer les douleurs qui pointent ici et là en son corps malmené.
Pourtant, il faut remercier, désormais. Quelqu’un a pris leur défense, quelqu'un qui s'adresse désormais à eux en une langue compréhensible. Ce n’est plus arrivé depuis Eyara, depuis les plaines. Elle sent la suspicion de Fëanor alors que la voix se présente après avoir indiqué que tous les humains ne sont pas comme cet imbécile prétentieux et qu’elle possède une boutique de chasse.
-C’est amusant que vous disiez cela, Hilda. C’est ce que Fëanor persiste à me dire, tous les humains ne sont pas aussi dégoutants que cet homme-là..., dit-elle de sous sa capuche, en regardant cette aumône insultante qui rutile sous ses doigts salis. Peut-être qu’à force de me le répéter, je finirai par m’en convaincre.
La voix est douce, à peine plus élevée que le doux murmure d’un petit ruisseau de forêt et pourtant, il y a tant d’amertume dans ces quelques mots. La jeune Elfe prend appui sur le mur pour se relever, grimaçant de douleur sous sa capuche, faisant de son mieux pour que son compagnon ne remarque rien, glissant l’aumône dans la poche de son pantalon. Il est tout aussi mal, tout aussi épuisé qu’elle, il était inutile de lui montrer à quel point elle est blessée, il aurait été capable de la porter sur son dos malgré ses propres douleurs…
-Refuser pareille proposition relève de la folie. Or, nous ne sommes pas fous, même si notre apparence ne plaide pas en notre faveur, murmure-t-elle en laissant son regard vert, étincelant encore d’une fureur contenue, vers Hilda. D’une seule œillade, l’Elfe observe tout : sa tenue propre et confortable, ses cheveux soignés, sa peau, ses bijoux…les insignes. Ellyra cilla à la vue du dragon et pinça brièvement les lèvres avant de regarder ailleurs. Les Dieux semblent s’entêter à mettre sur son chemin des rappels constant de ce qu’elle n’aura probablement jamais, pas sans se rendre sur le territoire du Comte afin de libérer les dragons et de, « peut-être », trouver le dragon d’argent qui rempli ses rêves de douceur et de paix.
Depuis la plaine, elle n’en parle plus, elle se contente de garder tout cela en elle de crainte de laisser le désespoir l’envahir. Elle se force à tenter de trouver d’autres objectifs à court terme, de se focaliser sur Fëanor, son bien-être et ses projets à lui tout en évitant de parler des siens. Parce que ça lui fait mal. Parce que l’immensité de la tâche à laquelle elle se destine est tout simplement impossible à imaginer. Parce qu’elle ne possède rien de valeur si ce n’est la rage, la colère et l’ardent désir de rencontrer cette créature qui l’accompagne chaque nuit, dans un appel silencieux et irrésistible, rien qui pourrait attirer l’attention d’un éventuel mécène, d’un parrain pour cette quête impossible.
Elle se penche lentement pour récupérer son barda, qu’elle hisse sur sa maigre épaule, puis glisse une main froide dans celle de Fëanor.
-Si vous consentez à nous céder un peu de votre feu, nous vous en sommes grandement…reconnaissants, dit-elle d’une voix éteinte, aussi chaleureuse qu’une dalle de marbre polie. Nous n’abuserons pas de votre…charité, soyez-en assurée. Nous vous suivons, Hilda. Quant à moi, je m’appelle Ellÿra, dit-elle enfin, tout en serrant la main de Fëanor.
Il va pouvoir se reposer, il va pouvoir rester un peu au chaud et ne pas devoir veiller pour leur sécurité. La perspective de le voir enfin à l’abri, un peu soigné, peut-être nourri, amène un frêle sourire sur ses lèvres pâlies par le manque de nourriture et de sommeil. A dire vrai, elle fera sans doute n’importe quoi pour qu’il se repose, et qu’il se détende, qu’il puisse prendre soin de lui, même suivre une inconnue.
Hilda Alfdóttir
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Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Ven 10 Jan 2025 - 6:50
Retour à la civilisation et reconstruction feat. Fëanor & Ellÿra
Bien, alors le couple acceptait au moins son aide pour ce soir. Ne restait qu’à voir pour les prochains jours. Elle qui pensait retourner à l’Institut le lendemain, voilà que l’idée tombait à l’eau. De toute façon, ces deux-là avaient la priorité maintenant. Ils s’appelaient Fëanor et Ellÿra donc, information que la nordienne nota dans un coin de sa tête. La nordienne tira alors sur les rênes de son pégase, lui qui commençait à montrer des signes d'impatience, tout en indiquant aux deux elfes de la suivre.
La ville était grande et il aurait été facile de se perdre sans guide dans le dédale de ruelles. Hilda le savait, et c’est pourquoi son pas n’était pas trop rapide, afin que le duo puisse la suivre. À les voir, ils semblaient blessés. Heureusement, Mann pourrait sans doute s’occuper de tout cela une fois à destination. Celui-ci d’ailleurs, dans sa sacoche de selle adaptée, regardait les nouveaux venus avec curiosité, sa tête vaporeuse penchant sur le côté. Le renard spectral lui faisait encore plus penser à un chien ainsi.
Après plusieurs minutes de marche, le groupe arriva enfin à destination. Un petit bâtiment de pierre et de bois différait des autres dans cette partie de la ville. D’apparence ancienne, sa devanture était couverte de lierres et de motifs nordiens gravés dans le roc. Des volets gardaient les fenêtres fermées, tout comme la lourde porte bloquant l’entrée, elle-même presque assez grande pour qu’un géant puisse pénétrer à l’intérieur sans avoir à se pencher. Au-dessus du linteau, un grand panneau de bois peint d’une couleur bleu-vert affichait un corbeau dans un style tribal ainsi que deux lignes de texte, l’une en nordien, l’autre en dùralassien. La seconde indiquait simplement "L’Esprit-Corbeau", soit le nom de la boutique.
- Venez, nous passerons par l’arrière, que je laisse Hófvarpnir à l’écurie.
La nordienne se dirigea alors vers la ruelle entre son commerce et la maison d’à-côté, entrant dans un petit espace clos. Là, un petit bâtiment ne comportant qu’une seule stalle pour le pégase. La jeune femme y emmena d’ailleurs sa monture, sortit son renard-esprit de son perchoir puis désella sa monture, laissant tout le matos dans un coin. La demi-elfe n’aurait qu’à envoyer Gunnar s'occuper de tout ça pendant qu’elle discutait avec ses invités. Hilda se dirigea ensuite vers la porte arrière de sa boutique, Mann sur les talons.
Le groupe déboucha dans un atelier plongé dans la semi-pénombre où la nordienne avait pour habitude de traiter les différentes ressources animales qui remplissaient son commerce. Ça et là on pouvait voir des caisses de bois servant à stocker le matériel. Sur une table appuyée contre le mur du fond, divers outils de tannage attendaient d’être utilisés. À travers l’arche séparant l’atelier de la boutique, il était facile de voir les étalages faites de caisses de bois sur des râteliers. Celles sur la gauche étaient remplis de fourrures, alors que celles sur la droite contenaient griffes, crocs et divers autres matériaux. Au centre, quelques vitrines présentaient des bijoux dans le plus pur style nordien, certains brillants d’une faible lueur. Un comptoir se trouvait entre la boutique et l’arche, servant sans doute de ta le de compte au moment de passer à la caisse. Enfin, ci et là dans l’espace commerce se trouvaient quelques animaux empaillés : un ours, quelques sangliers et un aigle des Baldors suspendu au centre du plafond.
Un colosse d’environ un mètre quatre-vingt-cinq apparut alors sous l’arche, en provenance de la boutique, sa silhouette imposante captant immédiatement l’attention. Sa carrure massive, marquée par des muscles saillants, témoignait d’une force brute, forgée par des années de combat ou de dur labeur. Sa peau, légèrement hâlée, était ornée de tatouages nordiens complexes qui serpentaient le long de ses bras puissants et remontaient jusqu’à sa nuque, ajoutant une touche d’intimidation à son allure. Son visage, encadré par une barbe rousse fournie, dégageait une aura de détermination. Une partie de ses cheveux était rasée, révélant un crâne orné de motifs dans sa chevelure, tandis que le reste de sa tignasse rousse était tressée en deux nattes épaisses qui retombaient sur ses épaules. D'autres tatouages bleu sombre soulignaient ses traits du visage, accentuant son regard vert perçant et farouche. Ses oreilles, percées d’anneaux d’argent, luisaient légèrement sous la lumière tamisée. Il portait des vêtements robustes de cuir et de tissu, renforcés de plaques de métal, adaptés aussi bien pour le combat que pour une vie de baroudeur. À sa ceinture pendait une dague ornée, et son imposante stature semblait faite pour manier des armes lourdes avec une aisance déconcertante.
- Ah, patronne, vous m'emmener enfin votre "ami", hein ? Je savais bien qu’il finirait par venir vous voir ici, et non à l’Institut.
L’individu s’était adressé à la nordienne sur le ton de la rigolade et dans la langue dùralassienne, mais lui aussi possédait l’accent du nord. La demi-elfe, elle, avait les joues désormais cramoisies, et pas seulement à cause du froid.
- Oh mais, vous êtes trois en fait.
- Gunnar, je te présente Fëanor et Ellÿra. Ils sont mes invités pour ce soir. Pour le reste, j’aimerais que tu t’occupes du nouveau matériel que je viens de ramener. C’est encore dans la stalle d’Hófvarpnir.
Le nordien salua le groupe, son visage agrémenté d’un sourire charmeur et obéit. Hilda jeta un dernier coup d'œil à l’atelier avant de se tourner vers Fëanor et Ellÿra. Elle hésita un instant, mais l’état des deux elfes ne lui laissait pas d’autre choix. Ils avaient besoin de repos, et la völva pouvait leur offrir mieux que le froid austère de son atelier. L’anârcienne ouvrit une porte discrète dissimulée dans un coin de l’atelier, révélant un escalier de bois usé mais solide et invita le couple à la suivre à l’étage. Mann, toujours dans ses pas, monta le premier, sa silhouette spectrale éclairant légèrement le chemin.
L’étage était un espace à la fois fonctionnel et accueillant, conçu pour maximiser la chaleur et l’efficacité dans un environnement nordique souvent rude. Le sol était recouvert de larges planches de bois brut, polies par le temps et l’usage, et parsemées de tapis épais en laine et en peau, qui isolaient du froid et ajoutaient une touche de confort. Les murs extérieurs en bois sombre étaient renforcés par des poutres apparentes, et de nombreuses peaux animales y étaient accrochées, non seulement pour décorer, mais aussi pour isoler contre les courants d’air. Des étagères rudimentaires étaient encastrées dans les parois, chargées de livres, de pots contenant des herbes séchées, et de divers objets utilitaires ou décoratifs typiques du Nord : statuettes en bois sculpté, amulettes nordiennes, et outils bien rangés. Les espaces séparés par des cloisons en peaux tendues formaient des alcôves où chacun pouvait disposer de son propre coin. Chaque "chambre" était meublée avec simplicité : un lit rudimentaire constitué d’une couche de paille recouverte de peaux et de couvertures épaisses, une petite caisse ou un coffre pour les affaires personnelles, et parfois un tabouret ou une petite table basse. La cheminée centrale, faite de pierre brute, dominait l’étage. C’était la source principale de lumière et de chaleur, et son manteau de pierre servait également d’étagère pour quelques objets d’usage courant, comme une théière en métal, des chandeliers, ou des ustensiles de cuisine. Une ouverture aménagée dans le plafond au-dessus de la cheminée assurait une ventilation sommaire, laissant s’échapper la fumée tout en préservant une grande partie de la chaleur. Dans un coin de la pièce, un espace était aménagé pour la préparation des repas et le chauffage de l’eau. De grandes marmites et des chaudrons étaient suspendus à des crochets, tandis que des étagères proches accueillaient des provisions dans des pots en céramique ou des sacs en toile. L’éclairage, bien que tamisé, était chaleureux. Des lanternes à huile et des bougies, placées sur des supports en fer forgé ou des niches dans les murs, diffusaient une lumière vacillante qui se mêlait à la lueur du feu.
- Installez-vous ici, près du feu, lança la nordienne en leur pointant la cheminée. Vous pourrez vous réchauffer pendant que je prépare le repas.
D’un geste assuré, Hilda s’activa. Elle commença par retirer sa cape, abaissant enfin sa propre capuche et révélant enfin ses oreilles en pointes à ses invités. S’ils avaient un doute sur son origine, il était clair désormais que la jeune femme était une sang-mêlée. La völva sortit ensuite des couvertures épaisses d’un coffre en bois, qu’elle posa près du feu pour les elfes. Puis Hilda alla chercher de l’eau dans un grand seau, avant de le verser dans un chaudron suspendu au-dessus d’un foyer secondaire, aménagé dans un coin pour les bains. Pendant que l’eau chauffait, la demi-elfe se rendit à une petite cuisine attenante pour mettre un ragoût à mijoter, composé de légumes, d’herbes aromatiques et de morceaux de viande séchée. Le pain qu’elle avait pris soin de conserver au chaud dans un linge épais complétait le repas.
- Je vais m’assurer que vous ayez tout ce qu’il vous faut. Mangez d’abord un peu, prenez un bain ensuite, et je regarderai vos blessures si besoin. Mann, mon renard-esprit, pourra soigner vos blessures, peu importe leur nature.
Elle leur tendit des bols fumants de ragoût accompagnés de gobelets remplis d’une infusion nordienne épicée, réputée pour ses vertus revigorantes. Puis, Hilda s’installa à quelques pas, sur un tabouret non loin. L’esprit, fidèle et silencieux, s’était étendu à ses pieds, son pelage spectral oscillant au rythme des flammes. La nordienne observait ses invités avec une bienveillance teintée de curiosité, prête à leur laisser tout le temps nécessaire avant qu’ils ne décident de parler.
Cheffe de la maison Anârcienne * Dragonnière de Bronze
*Hilda s'exprime en #096a09 lorsqu'elle parle le dùralassien, en #26c4ec lorsqu'elle parle en nordien, et le #ad4f09 lorsqu'elle baraguine l'elfique*
Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Mar 14 Jan 2025 - 8:35
S'ils n'étaient pas dans cet état pitoyable, il serait risible de voir qu'Ellÿra parle plus que Fëanor, ce qui n'a pas été le cas lors des rencontres en plaine. Elle accepte l'aide, allant dans le sens de son compagnon, mais le choix est finalement évident puisqu'ils manquent de tout, alors comment peuvent-ils simplement refuser cette aubaine. Le couple se met donc en marche à la suite de leur hôte, main dans la main. Les yeux de Fëanor sont tristes en repensant à cette aumône, montrant son inaptitude pour apporter le minimum à sa compagne. Il se fait un serment que cet échec qui est le sien actuellement doit cesser maintenant qu'ils ont retrouvé la civilisation, et que plus jamais, ils ne doivent tomber aussi bas. Il doit rapidement trouver un travail pour subvenir à leurs besoins. Il laisse son regard sur le sol, regardant ses vêtements, espérant les brûler dès qu'il le peut, en ayant acheté de nouveaux, et dans le même temps, ce sont de bons souvenirs en repensant à ce qu'il a vécu avec Ellÿra. Le lien qui s'est créé entre eux est devenir des plus solides en peu de temps vu tout ce qu'ils ont traversé.
Quand ils arrivent devant la boutique de Hilda, elle leur explique passer par-derrière. Cela amplifie les craintes de l'elfe qui espère ne pas tomber dans une embuscade, renforçant sa vigilance, ses yeux se relevant pour ne rien manquer si c'est possible. Il suit la femme dans la ruelle, puis dans une petite cour. Tout est sombre, et c'est dans la plus grande prudence, sa hache prête à sortir, que les deux compères entrent dans l'antre de leur sauveuse.
Lorsqu'apparaît le colosse aux tatouages, et des bras plus gros que ses cuisses, Fëanor sait qu'on s'est joué d'eux et qu'ils vont se fait dépouiller, il cherche une issue et d'autres adversaires. Mais que peuvent-ils perdre si ce n'est leur vie ? À quoi bon dégarnir ceux qui n'ont rien ? Il s'interroge quand le nouveau venu parle, ne semblant pas si agressif que cela. Il taquine apparemment la maîtresse des lieux, en toute amitié, un sentiment qu'il n'a plus vu depuis fort longtemps. Alors, très doucement, l'idée que peut-être Hilda a vraiment eu pitié d'eux commence à faire son chemin dans son esprit. La boutique, même vide et sans feu à déjà changé la température contrairement à l'extérieur. Hilda les emmène ailleurs, dans ce qui est son espace de vie, et pas seulement le magasin. Un feu y ronfle, amenant une chaleur bienveillante et bienvenue. Il y pousse délicatement Ellÿra pour qu'elle se réchauffe immédiatement.
Hilda leur dit de s'installer, mais en regardant ses vêtements et leur crasse, tout comme leurs peaux, l'elfe à peur de salir tout ce qu'il touche. Il s'approche tout de même du feu pour profiter de sa chaleur, restant debout même s'il aimerait s'allonger devant et s'endormir, collé à celle qui a ravis son cœur. Il regarde leur hôte se retirer ses vêtements chauds, découvrant ses oreilles, ce qui amène la surprise sur son visage, avant que la compréhension de son geste n'arrive. Il n'a pas l'idée de son hybridation, alors il s'exclame juste, prit dans le moment.
"Vous êtes une elfe ? Comment avez-vous réussi à vous installer dans ce lieu ?"
Tout le monde n'a pas fui sa forêt comme Ellÿra et lui. Tout le monde n'est donc pas dans le besoin, n'ayant rien. Mais cela ne lui a pas traversé son esprit embrumé. Elle a déjà ramené des peaux épaisses, et deux bols fumants qu'elle leur tend, une douce odeur se répandant dans la pièce. Son ventre grogne, aboyant le manque qui a été leur lot, et protestant contre le vide qu'il y a dedans. Fëanor rougit, laissant sa compagne en prendre un en première. La perspective d'un bain aussi, chaud en plus, ce luxe oublié, amènerait presque des larmes aux yeux de l'elfe qui se retient. Il est si heureux que cela leur arrive, surtout pour Ellÿra qui va enfin pouvoir se reposer, se nourrir, et se laver. Il se demande s'ils pourront trouver des habits rapidement grâce à leur nouvelle connaissance. Le souci reste qu'ils n'ont rien en argent, avec pour seules possessions les peaux qu'ils ont récupérées des braconniers. Il espère en tirer un bon prix, et comme il a vu au rez-de-chaussée que c'est une chasseuse, il n'a pas de doute là-dessus vu ce qu'elle vend, elle doit connaître le prix de ses marchandises. Il reste à espérer qu'elle n'essaie pas de les arnaquer sur le prix, toute marchande qu'elle est.
"Comment pouvons-nous vous remercier pour toute l'hospitalité dont vous faites preuve à notre égard ?"
Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Jeu 16 Jan 2025 - 13:53
La fatigue, l’émotion et, sans doute, la rage de ne pouvoir rendre à cet humain la monnaie de sa pièce en lui fichant une raclée bien méritée, l’ont rendue aveugle à ce qui entourait Hilda. Le cheval ailé, le renard vaporeux dont la tête dépasse d’un sac de selle…Elle se promet d’acheter, quand elle le pourra, un petit livre sur lequel elle pourra noter toutes les créatures qu’elle a rencontrée. Plus tard…Beaucoup plus tard. Quand elle aura repris des forces et qu’elle se sera calmée. Inutile de cracher sa haine des humains maintenant que l’une d’entre eux veut bien les aider.
La main de Fëanor s’est emparée de la sienne, comme s’il savait exactement ce qu’elle était en train de penser. Un bref regard vers son compagnon lui fend le cœur en deux. Il est triste, probablement aussi humilié qu’elle de devoir en arriver là, devoir suivre une inconnue pour pouvoir survivre…Une vague immense de magie aussi froide que la mort menace de se manifester, et ce n’est que la chaleur de la main de Fëanor qui l’empêche de se répandre et de tout figer dans le gel. De l’extérieur, le visage de l’Elfe n’affiche que fatigue et tristesse. A l’intérieur d’elle, c’est une toute autre histoire. De la colère, de la haine, de la violence, une violence intense qui l’effrayerait sans aucun doute en temps normal mais qui la laisse totalement indifférente en cet instant.
A nouveau son regard se pose sur le cheval, sur le renard. Un regard envieux. Pourquoi ces humains, ces êtres si épais, si gourds et si laids ont-ils tout ce qu’ils veulent et eux rien ? Est-ce que la violence qui conduit leur vie leur permet de tout obtenir ? Ce serait cela, le secret ? La loi du plus fort, du plus armé, du plus gras sur une jolie selle ? Les créatures sont magnifiques, la douce Elfe qu’elle est en temps ordinaire se serait sans doute déjà extasiée devant la robe d’un noir de jais, devant la frimousse absolument adorable du petit renard éthéré, elle aurait posé des questions, des tas de questions, mais en cet instant, elle se contente d’avancer aussi vite que son compagnon, pour ne pas le ralentir. Chaque pas est une torture, chaque petit caillou sous sa semelle trouée est un clou planté dans sa chair, chaque creux est un piège pour son équilibre déjà précaire mais elle tient bon. Elle avance. Pour lui. Il lui faut un abri, de quoi manger, de quoi dormir, alors cela vaut tous les sacrifices.
Après ce qui lui semble être d’interminables minutes de marche, Hilda ralentit et s’arrête devant un bâtiment que la jeune Elfe observe, toujours en silence. De la pierre, du bois et du lierre. Des volets pour la sécurité, à priori. Tout a l’air propre et digne, et les alentours ont l’air correct également, rien ne l’alerte sur un éventuel danger pour l’instant. Elle parvient à lire le nom de l’enseigne mais ne s’y attarde pas, occupée à vérifier que le regard de Fëanor n’affiche plus cette tristesse qu’elle a vue tout à l’heure…Le déplacement dans la ruelle instille une tension chez Ellyra. Elle déteste ce genre de rue minuscule où les murs se touchent presque, cela n’offre que peu de possibilités de s’échapper…et toujours elle ne dit rien. Elle regarde, elle compte, son visage hâve s’attardant sur les détails, le nombre de pas les séparant de la rue principale, la stalle du cheval, le matériel abandonné…tout.
Lorsque leur hôtesse ouvre la porte, découvrant un intérieur de ténèbres, elle ne peut s’empêcher de se crisper, ses longs doigts maigres serrant involontairement ceux de Fëanor qui, lui aussi, est tendu. Elle le ressent à sa manière de se déplacer...
Quoiqu’il en soit, ils entrent, méfiants, avançant à petits pas. Le regard émeraude d’Ellÿra semble luire dans la pénombre tant elle observe tout, de sous sa cape. Un atelier lui semble-t-il, un atelier pourvu de caisses, de matériel, de choses qu’elle n’a jamais vues, des animaux aussi…et au milieu de tout cela, un colosse. Automatiquement, la main de l’Elfe se pose sur la dague qui pend à sa ceinture, un geste de défense acquis face aux Humains, toujours si agressifs et si méchants. Le fait qu’il soit immense ne lui fait pas peur. S’il attaque, elle se défendra, il lui reste assez d’énergie pour cela même si, en son état, elle sait qu’elle n’a aucune chance de se sauver. Jamais elle n’a vu un humain aussi énorme…même s’il est vrai qu’elle n’a pas rencontré beaucoup. Des bras gros comme des rondins de chêne, des signes bizarres sur son visage, des cheveux de feu…c’est sans doute un guerrier, habitué à tailler les gens tout autant que les bûches.
Alors qu’ils parlent, elle ne bouge pas, elle se tait, elle écoute, retenant le prénom étrange du monstre roux qui vient de…de sourire. Ha. Est-elle censée sourire en retour ? Elle regarde Fëanor, sa main relâche la pression sur sa dague, ne sachant pas trop comment réagir. Lui aussi semble se détendre un peu, même lorsque la porte dérobée apparait en dévoilant un escalier. Il ne semble plus craindre quoi que ce soit. Et c’est précisément dans ces moments de relâchement que les fourbes attaquent. Alors elle reste concentrée pour deux, même si la chaleur ambiante commence à engourdir ses doigts.
Après avoir prudemment grimpé à l’étage, elle s’arrête un instant avant d’être poussée vers la cheminée par Fëanor. Un geste qui l’irrite en silence. Ils sont pauvres, oui, ils sont complètement démunis mais elle a quand même encore un peu de fierté. Elle glisse donc aussi loin que possible d’Hilda et reste debout, occupée à observer les lieux sans parvenir à éprouver autre chose qu’une amertume aussi sourde que toutes les douleurs en provenance de son corps. Même la chaleur et le confort en deviennent douloureux, à force d’en avoir été privée. Elle a vu les couvertures près de la cheminée pourtant elle ne les prend pas, elle reste là, silencieuse, jusqu’à ce que Fëanor remarque qu’elle n’a rien d’une humaine. La jeune Elfe plisse les yeux, observant Hilda de la tête aux pieds, toujours en silence, avant de reporter son attention sur les flammes. Une bien petite Elfe, il semblerait…Elle ne pensait pas cela possible.
Lorsque Hilda revient avec des bols fumant, il lui faut une à deux secondes avant de sortir ses mains si rouges et si maigres de sous sa cape et de s’emparer aussi délicatement que possible de la nourriture. Ça sent bon, son estomac se tord littéralement à cette merveilleuse odeur de repas préparé, mais elle ne parvient pas à en profiter. La seule joie qu’elle éprouve provient de la vision de Fëanor qui sourit et qui mange, tout en remerciant pour l’hospitalité. C’est vrai…Elle n’a même pas remercié alors elle le fait du bout des lèvres, à deux doigts de se sentir mal. Elle regarde le bol fumant, toujours debout, n’y ayant pas encore touché, se demandant le prix qui sera à payer pour tout ceci. Là dehors, rien n’est jamais gratuit, il n’y aucune raison de penser que ce le sera ici.
-Cet homme qui m’a jeté une pièce…, dit-elle enfin en regardant les morceaux de légumes nager en compagnie de quelques morceaux de viande imbibés de bouillon. -Quel est son nom ?, demande-t-elle tout bas, d’une voix rauque, tandis que de nombreux points noirs s’agitent devant son regard devenu trouble.
Hilda Alfdóttir
Völva
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Sujet: Re: Retour à la civilisation et reconstruction [PW Ellÿra / Hilda] Hier à 19:45
Retour à la civilisation et reconstruction feat. Fëanor & Ellÿra
Le couple d’elfes est méfiant, et Hilda se dit que c’est normal. Après tout, qui ne le serait pas si un inconnu vous offrait la charité ? Elle-même, dans ce genre de situation, serait restée sur ses gardes. Au moins, ils n’avaient rien tenté à l’encontre de Gunnar, c’était déjà ça.
- Vous êtes une elfe ? Comment avez-vous réussi à vous installer dans ce lieu ?
Un sourire en coin apparaît sur son visage, mais la nordienne ne répond pas tout de suite, préférant terminer son vas et vient. Ce n’est qu’une fois près du feu avec ses invités, sa part de nourriture en main, alors que son assistant étant encore en bas à ranger le matériel et à s'occuper des clients tardifs, que la jeune femme répondit enfin.
- Ma mère était une humaine. Je n’ai jamais connu mon père. Il s’est retrouvé blessé grièvement, non loin de mon village natal, dans les Fjords. Elle a pris soin de lui, ils ont eu une aventure d’un soir puis il est partit. Neuf mois plus tard, moi et ma jumelle sommes nées. J’ai donc plus de facilité à me mêler aux gens d’ici, vu que je connaîs les coutumes et la langue. En vérité, c’est à Sylfaën, quand j’y voyage, que j’ai de la difficulté à m’adapter. Sauf à l’Institut de magie. J’y ai rejoins le personnel, alors j’ai réussi à m’y faire une place sans soucis.
Elle marqua une pause, étudiant le duo du regard, tout en mangeant. Ils étaient visiblement affamés et, pourtant, ne semblaient pas encore oser à la nourriture. Craignaient-ils que la völva y ait glissé un poison ? Certes, la nordienne s’y connaissait un brin dans le domaine, ne serait-ce qu'avec les dosages de l’amanite tue-mouche et la jusquiame noire pour ses rituels, mais tout de même …
- Comment pouvons-nous vous remercier pour toute l'hospitalité dont vous faites preuve à notre égard ?
Là encore, Hilda ne répondit pas sur le coup, prenant un temps de réflexion. Voilà qui était une bonne question en vérité. En vérité, la demi-elfe ne savait trop ce qui l’a prit de leur venir en aide. Cela avait été sur un coup de tête, pensant sur le coup à son serment de dragonnière. Elle pensa alors à Melhyndil, déjà bien plus amical que la nordienne. Qu’aurait-il fait dans cette situation ? Après tout, c’était lui l’expert dans ce genre de situation, non ?
- Cet homme qui m’a jeté une pièce … Quel est son nom ?
La voix d’Ellÿra lui donnait au final l'opportunité de réfléchir un peu plus à la question de Fëanor.
- C’est Sigvar Olafsson. Il est propriétaire d’une boutique dans le quartier riche, Trésorerie Vættir, si je traduis le nom en dùralassien. On ne peut y entrer qu’en montrant sa richesse et sur rendez-vous. Il méprise les pauvres et les voyageurs, puisqu’il se considère un fier patriote nordien. Il n’a même pas appris d’autres langues, ne jurant que par celle du Nord. En vérité, même moi, je ne le supporte pas, et mon hybridation fait qu’il ne veut rien savoir de moi non plus.
On dit qu’il finance des expéditions pour ramener des trésors rares du Nord, mais il ne partage jamais rien avec sa communauté. Tout est pour sa propre gloire et son profit. Et franchement, même parmi les nobles de Kastalinn, certains le trouvent insupportable. Il est aussi radin qu’un dragon sur son tas d’or. Même pour ses partenaires commerciaux, il est réputé pour marchander à outrance. Une fois, j’ai entendu dire qu’il avait renvoyé un client parce qu’il portait des bottes usées. Alors, imaginez ce qu’il pense de vous deux …
Il n’y avait rien de plus à rajouter sur ce marchand qu’Hilda détestait. La nordienne posa alors son bol à demi vide près du feu et s’appuya contre l’un des meubles de la pièce, son regard se perdant dans les flammes. La jeune femme n’avait pas besoin de dire à haute voix à quel point elle méprisait ce Sigvar Olafsson ; ses mots en avaient déjà assez dit. Mais la conversation avait réveillé quelque chose en elle, une certaine amertume, mêlée à une lassitude que la völva peinait à dissimuler. Hilda se releva finalement, rajoutant une bûche au feu pour raviver les flammes, puis prit une grande inspiration. La demi-elfe ne savait pas si elle devait leur dire pourquoi avoir choisi de les aider. Peut-être que cela les rassurerait, ou peut-être que cela empirerait leur méfiance. Mais après tout, la nordienne n’avait rien à perdre.
- Je ne vous demande rien en retour, finit-elle par dire, sa voix calme mais ferme. Ce n’est pas par charité ou par pitié que je vous ai aidés. C’est … une nouveauté pour moi, en fait. J’ai appris chez les dragonniers qu’un jour on tend la main, et le lendemain c’est nous qui avons besoin d’un coup de pouce.
Son regard se détourna du feu, puis croisa les bras sur sa poitrine en étudiant leurs réactions. Ils n’avaient pas encore touché à leur repas, et cela l’agaçait légèrement. Mais elle ne les forcerait pas.
- Vous n’êtes pas obligés de me faire confiance, reprit-elle, une lueur de franchise dans les yeux. Faites comme bon vous semble. Cependant, si vous voulez tenir jusqu’à demain, je vous conseille de manger quelque chose. La nourriture ne reste pas chaude éternellement, vous savez.
Hilda reprit son propre bol, attrapant un morceau de pain qu’elle trempa dans la sauce. La demi-elfe mâcha lentement, savourant son repas.
Cheffe de la maison Anârcienne * Dragonnière de Bronze
*Hilda s'exprime en #096a09 lorsqu'elle parle le dùralassien, en #26c4ec lorsqu'elle parle en nordien, et le #ad4f09 lorsqu'elle baraguine l'elfique*