Sujet: [Représentation] Quand brille les jours nouveaux Mar 10 Déc 2024 - 16:44
Quand brille les jours nouveaux
Les quais d’Ishtar vibraient d’une effervescence joyeuse alors que le soleil plongeait lentement dans l’horizon, teignant les eaux du port d’or et de pourpre. Le début de l’hiver et de sa froideur se faisait ressentir … sauf ici, où une chaleur semblait naître de l’effervescence de la foule. En effet, Damian, perché sur une caisse, captivait l’attention des spectateurs, sa voix juvénile et forte résonnant parmi les marins, pirates et passants curieux.
- Mesdames et messieurs, laissez vos soucis derrière vous et ouvrez vos cœurs à la magie du Cirque de l’Éclipse ! Ce soir, le vent lui-même vous racontera une histoire, menée par Eyara, la Rose du Désert, et …
Il se tourna vers Mivian, un sourire encourageant aux lèvres.
- … notre nouvelle étoile, Mivian, l’Ombre Envolée !
Mivian, cachée derrière Eyara, serrait le tissu de sa robe aux couleurs pastels, ses mains moites trahissant son anxiété. Le cœur battant à tout rompre, elle jeta un coup d'œil à la foule. Les regards fixés sur sa personne semblaient percer ses défenses, et sa gorge se noua.
- Je… Je peux pas … murmura-t-elle d’une voix tremblante à la renarde.
Eyara, vêtue de son costume d’arlequin violet et vert, posa une main douce sur son épaule.
- Respire, Mivian. Tu n’es pas seule. Moi aussi, j’avais le trac la première fois. Je me suis concentré sur un lieu paisible, puis je me suis lancé. Et depuis, c’est ce que je fais, encore et encore. Essaie, je suis sûr que cela t'aidera.
Pour le reste, suis la musique, et laisse-toi emporter.
La petite fée vint s’asseoir sur l’épaule de l’apprentie, venant ainsi l’encourager silencieusement.
Les premières notes de la mélodie s’élevèrent, jouées par les musiciens humanoïdes invoqués par l’harenienne. La musique dansante et festive sembla apaiser légèrement les tensions de Mivian. Tremblante, la satyre ferma les yeux et laissa les paroles émerger timidement, à peine audibles. Pendant ce temps, Eyara s’élança dans les airs, portée par une bourrasque de sa création. Ses mouvements gracieux captivaient déjà la foule, offrant à son apprentie un précieux répit. Vroska, la griffonne au plumage flamboyant, prit son envol pour rejoindre la rouquine, traçant des cercles élégants autour d’elle.
Mivian, les yeux toujours baissés, força sa voix à monter d’un ton. Les paroles, bien que encore hésitantes, commencèrent à se faire entendre. La foule, fascinée par le ballet aérien, ne lui accordait qu’une attention indirecte, ce qui lui permit de s’immerger doucement dans la mélodie. Shakab, l’hippogriffe noir et blanc, s’élança à son tour, ses puissantes ailes le portant haut dans le ciel. Kalsak, l’archéoptéryx, bondit ensuite, planant avec une grâce improbable grâce aux courants magiques que la zéphyrienne créait pour lui.
Au sol, Mivian se surprit à lever la tête. Le trac commençait à s’effacer, remplacé par une fascination sincère pour le spectacle auquel elle participait. Sa voix devint plus claire, et la satyre se permit de suivre le rythme plus librement. Puis vint Ashlak, la gigantesque vautour albinos, qui s’éleva lentement, son envergure impressionnante éclipsant brièvement le ciel. Urz, le corbeau noir, voletait autour d’elle, ajoutant un contraste saisissant avec son plumage d’un blanc immaculé. Danica, la fée nordique, entra enfin dans la danse aérienne, quittant l’épaule de la satyre et virevoltant avec légèreté entre les figures imposantes. Sa présence féerique semblait encadrer la scène d’une aura presque irréelle, particulièrement avec la poudre de fée qu’elle laissait tomber afin d’ajouter une touche de magie.
À mesure que le spectacle progressait, la nouvelle chanteuse trouvait un courage qu’elle ne se connaissait pas. Ses sabots commencèrent à battre le rythme sur les planches de la scène, et sa voix s’éleva avec plus de puissance et de confiance, embrassant les notes joyeuses de la mélodie. La foule, jusque-là hypnotisée par les acrobaties aériennes, remarqua enfin la satyre. Un murmure d’approbation parcourut les spectateurs.
Pour le grand final, Eyara, Vroska, et Shakab montèrent haut dans le ciel, formant une figure en spirale. Kalsak, remonté une dernière fois par un courant magique, bondit pour rejoindre l’apothéose. Ashlak décrivit des cercles amples en contrebas, accompagnée d’Urz dans ses acrobaties finales.
Mivian, emportée par l’élan du moment, chanta la dernière note avec une ferveur inattendue, les yeux brillants d’émotion. Lorsque la musique s’arrêta, la foule éclata en applaudissements et en acclamations. Eyara finit par descendre en douceur, ses ailes de cuir se repliant avec élégance. Elle se tourna vers son apprentie et, devant tout le monde, lui offrit un sourire fier et un léger hochement de tête. L’hybride, encore un peu tremblante, rougit mais sourit à son tour, réalisant qu’elle avait surmonté sa peur et gagné sa place dans ce monde de rêve et de lumière.
Damian, toujours maître de cérémonie, proclama :
- Mes amis, n’oubliez jamais ce que vous avez vu ce soir. Voilà la magie d’Eyara et de Mivian, une équipe qui promet de vous enchanter pour longtemps encore ! N’hésitez pas à venir nous revoir lors du prochain passage du Cirque de l’Éclipse !
Sujet: Re: [Représentation] Quand brille les jours nouveaux Mer 8 Jan 2025 - 17:59
Quand brille les jours nouveaux
PV. les spectateurs
Ashaisha se frayait un chemin à travers la foule dense du port d'Ishtar, Tahko lové sur ses épaules et Nashoba trottinant à ses côtés. L’élaphaure avait passé la journée à chercher un navire dans l’espoir de pouvoir se rendre à Wystéria. Mais à mesure que le soleil déclinait, ses chances semblaient s’amenuiser. Sans doute ne pourrait-elle pas trouver avant le lendemain.
L’hybride aperçut alors l’attroupement sur la place centrale du port. Des rumeurs sur un spectacle extraordinaire s’étaient répandues parmi les marins et les marchands, mais elle n’avait pas prêté attention … jusqu’à entendre les premières notes de musique. Intriguée, et en quête d’une distraction après une journée infructueuse, la biche blanche s’approcha, son pas hésitant. Son imposante silhouette d’élaphaure attirait parfois des regards curieux, voire méfiants, mais ce soir, la foule était trop captivée pour la remarquer. Préférant rester à l’écart, Ashaisha trouva refuge dans l’ombre d’une maisonnette bordant la place. Son chat s’installa confortablement sur ses épaules, tandis que son hydrocyno restait assis à ses pieds, les oreilles dressées.
Le spectacle débuta avec une majesté qui captiva immédiatement Ashaisha. Une femme à l’élégance sauvage, vêtue d’un costume arlequin violet et vert, dansait et virevoltait, accompagnée de créatures fabuleuses. Un griffon flamboyant fendait les airs, tandis qu’un hippogriffe noir et blanc effectuait des figures imposantes. La guérisseuse retint son souffle en voyant une satyre grimper sur la scène. Elle semblait timide, presque hésitante, mais sa voix s’éleva, douce et vibrante, se mêlant harmonieusement à la mélodie. La lumière des lanternes dansait sur ses cornes, tandis que ses notes résonnaient avec une émotion pure, presque brute. Plusieurs fois, l’élaphaure sentit son cœur se serrer. Elle reconnaissait ce mélange de peur et de courage chez la jeune fille : cette volonté de se tenir debout malgré les regards, malgré les doutes.
Tahko miaula doucement, rompant un instant la concentration d’Ashaisha. Elle gratta distraitement la tête du felin pour l’apaiser, mais son regard resta fixé sur la scène, où les créatures aériennes exécutaient leurs dernières figures. Un archéoptéryx roux planait gracieusement, porté par des courants magiques. Un vautour gigantesque décrivait des cercles amples au-dessus de la foule, accompagné d’un corbeau noir aux mouvements précis et élégants.
Lorsque la musique atteignit son apogée, la satyre chanta la dernière note avec une intensité qui fit frissonner la jeune femme. La foule éclata en applaudissements et en acclamations. La femme ailée, qu’on appelait Eyara, descendit en douceur, ses ailes de cuir se repliant avec grâce. La rouquine adressa un sourire plein de fierté à la jeune femme argali, qui rougit mais lui rendit un sourire timide. Ashaisha sentit une chaleur étrange envahir sa poitrine. Il y avait quelque chose de profondément inspirant dans ce moment, dans ces artistes qui semblaient si différents et pourtant si unis.
Alors que le maître de cérémonie, un jeune garçon à la voix claire et assurée, s’adressait à la foule, la guériseuse se recula encore un peu, craignant d’être remarquée.
- Mes amis, n’oubliez jamais ce que vous avez vu ce soir. Voilà la magie d’Eyara et de Mivian, une équipe qui promet de vous enchanter pour longtemps encore ! N’hésitez pas à venir nous revoir lors du prochain passage du Cirque de l’Éclipse !
La foule se dispersa lentement, mais l’hybride resta immobile, ses pensées troublées. Ces artistes semblaient vivre une vie libre, pleine de lumière et de beauté. La biche blanche se demanda si elle pourrait, un jour, connaître un tel sentiment d’appartenance.
Après un moment, Tahko descendit de ses épaules pour jouer avec Nashoba, dont les oreilles s'agitaient encore au rythme des applaudissements. Ashaisha, elle, demeura là, dans l’ombre, incapable de détourner les yeux de cette scène désormais vide, mais qui avait éveillé en son cœur une étrange envie d’en savoir plus, mais surtout, de gagner en courage comme cette satyre et ainsi vaincre sa timidité.