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Le Monde de Dùralas


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 [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar - Tome I

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MessageSujet: [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar - Tome I   [Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar - Tome I EmptyDim 19 Mar 2017 - 17:27
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PlagenHust, Siège du Cauchemar

[Officiel]PlagenHust, Siège du Cauchemar - Tome I 0c1d673f0ab2a5c2a59bd279fd6d48b5

La plus inquiétante des histoires est parvenue à mes oreilles ; l'activité des Amants croît de jour en jour, et s'il en faut croire les rumeurs, le culte se porte de nouveau bien.

L'histoire de ma famille, en dehors de sa dévotion pour notre Jarl et cité, a toujours été lié à celui de ces obscurs fanatiques ; et pour cause, notre arrière grand-mère, Helena Lame D'argent, à vaincu le premier Cavalier, Djura le Lancier à la Poudre de feu, lors d'une mission épique encore quelques fois narrée dans certaines Tavernes proches de la cité de Kastalinn. De là, la légende a vécu dans la famille et vivra encore jusqu'à ce que le clan Lame D'argent s'éteigne, mais petit à petit, comme dans toutes les histoires s'égarent quelques détails. Pas l'expertise et la noblesse du Haut-Vampire, ni la fureur sacrée qui habitait Helena ce jour là, mais le monde autour collapsait à chaque retranscription orale.
On ne sait pas ce que cherchaient les Amants lorsque autrefois, ils envahirent le sanctuaire de la Banquise aujourd'hui abandonné. Alors notre famille le protège encore et toujours au travers des siècles.

Ce fut donc avec stupeur que j'appris qu'ils se manifestaient de nouveau dans ces mêmes lieux. Des robes rouges et des nobles réunis en masse, dans une communion extatique transcendée dans l'or et le sang, ils allaient et venaient, performant leurs étranges cantiques dans ces lieux pieux. Je les ai chassés, mais ils ne tarderont pas à revenir, et mes hommes étaient pour certains dans une position critique. Nous demanderions des renforts, mais pour l'heure, en attendant les représailles, nous devions trouver ce qu'ils convoitaient tant. Je m'en fis sur l'heure un jurement.
J'emmenais avec moi mes deux plus proches compagnons, et guerriers de renom ; Laurent Lancelot et Salvadore Arcianti, tous deux excellant dans le maniement des lames.

Nous nous engageâmes donc tous ensembles dans l'ancien bâtiment, sans savoir ce que ce sol sacré recelait.
Pendant l'exploration nous tombâmes nez à nez avec une missive des plus inquiétante que je m'empressais de lire puis d'expédier par corbeau à la cité ;


Lettre retrouvée aux abords de la Banquise par Anne-Lise Lame d'Argent,

"Il ne faut jamais toucher au Sang. Ne jamais essayer de l'apprivoiser comme les étudiants de l'Académie l'ont fait. Comme ils ont pensé pouvoir guérir notre mal dans une quête de toute philanthropie, teintée de nobles sentiments, ils ont précipité notre ville dans une hérésie éternelle. Les Dieux ont déserté nos terres, regrettant les actions menées avec une ire inégalée et jetant sur notre sol leur lamentation maudite.

Les pleurs des Dieux vis à vis de notre peuple résonnent dans toutes les têtes, ici. Peut-être est-ce le Noirsang qui coule en nous qui à chaque battement de cœur pompe de bien noires idées à nos cerveaux ? Il faudrait disséquer pour comprendre, mais qui serait assez fou pour s'adonner à l'extase de la chaire durant la Nuit Rouge ? Mais ne serait-ce pas là le moment le plus opportun pour accomplir les plus horribles choses au nom de la salvation ?

Mes pensées s'égarent alors que mes yeux croisent l'astre lunaire, imposant, au dessus de notre Cathédrale Astrale, celle-là même où la naissance impure a eu lieu. Le halo de la Lune est rouge, infesté, depuis des jours... ou des années même, je ne puis me souvenir du temps qui passe à cause de cette nuit éternelle. Il est si délicatement morbide de constater qu'écrire une simple missive par ces temps relève du luxe mortel...
Les Bêtes pourraient me trouver, celles qui jadis étaient d'honorables vampires, de très hautes familles, sont désormais des monstres (à son sens le plus commun de "monstrum" a contrario des Ghoules dénuées d'intellect) avides de sang.

Ah, quelle découverte prodigieuse le Noirsang. Je n'ai pu en apprendre beaucoup à son sujet avant que la Nuit ne tombe sur nous, mais ce que j'en sais terrifierais les plus noirs des apôtres. Sa nature profonde semble divine et néanmoins corrompue, son essence est si putride et son but si obscur qu'il laisse présager l'entrée en jeux de forces bien supérieures à celles que le Monde ait pu connaitre. De nouvelles Calamités ?
Non... Les Calamités n'ont pas d'yeux... leurs cerveaux n'existent que succinctement. Des chiens parfaitement assemblés pour répandre le chaos ne peuvent être comparés à la Chose qui vit dans la Lune Rouge.

Ô telle est notre geôlière dorée, notre Reine. Elle se tient en permanence en équilibre entre le monde de l'Intangible et du Réel, transformant notre ville en pont pour ses sombres desseins. Sa robe, longue et resplendissante, rend fous ceux qui la contemplent, et il n'y a pas de pire maladie que la fièvre lunaire, celle qui démange votre peau et que vous grattez. Encore et encore jusqu'à ce que chaire respire ! Ah... je dois avouer être atteinte de ce maux... c'est si ignoble, tellement abjecte, pour ma lignée alpha que de se voir décimée par pareil fléau. Cette lettre sera teintée de mon sang, sans aucun doute, il perle constamment, il vit en moi, il... il veut sortir... rejoindre la Reine du Noirsang est son but et il me l'hurle sans cesse.
Mes yeux s'ouvrent petit à petit.

Je commence enfin à voir l'attrait des académiciens pour le Noirsang. Depuis le jour où du Lunarium sur la colline ils ont vu l'étoile tomber, leurs âmes ont été agitées par la curiosité dévorante qui hante chaque homme... ô l'attrait des lucioles pour le feu... PlagenHust, car tel est le nom de notre cité interdite, a mis la main sur la pierre venue du ciel.
La pierre qui avait des yeux.
Avec elle est née notre nouvelle Église. Nous avons adulé le monolithe qui nous accordait la force nouvelle ; la magie. Non pas comme la magie, maintenant, et à bien y repenser, c'était bien supérieur à la magie, c'était une sorte de pouvoir divin, une puissance colossale dont jouis d'ailleurs Sa Majesté Bazthory, Impératrice de la race des Vampires. La Reine à la couronne de Sang. Ô, elle est venue admirer la pierre, mais ne l'a pas aimée, et le sentiment fut partagé, la pierre portait des yeux de sang sur cette vampire dont les dons étaient d'ores et déjà bien au-dessus du commun des mortels lors de leur première rencontre.

Peut-être la Chose tombée du ciel a-t-elle compris qu'en ce monde certains hommes en chassaient d'autres pour assoir leur pouvoir et a-t-elle décidée d'en faire autant ?
Oui... Dame Bazthory a déclenché la chute de PlagenHust.

Car peu après, dans une nuit où chantaient les milliers d'étoiles pour sa Majesté la Lune, le premier démon a foulé les terres de Dùralas. Un démon qui venait des Astres lui aussi, et non des Enfers, et aux pouvoirs qui auraient glacé le sang des guerriers du Vulkar. Sa démarche était néanmoins séduisante et ses manières très convenables, et il était doté d'un sens de l'humour particulièrement singulier, ainsi il se fit ami des gens de PlagenHust, mais par dessus tout idole.
Notre idole aux yeux rouges.

Le premier Démon était ami de la pierre, et souvent il lui parlait avec l'élégance des amants et la foi des amoureux, ainsi faisait-il régner sa volonté sur Terre. Il guidait l'église et palabrait longuement avec les Académiciens.
Il enseigna aux Vampires comment tromper et charmer, séduire aussi. Les nuits du Démon étaient pourpres et non rouges, mais il obéissait à la Lune.

Puis vint le Noirsang. L'infecte substance souilla le sang des champs pour la première fois lorsqu'un guerrier défia en duel l'ami de la pierre, lorsque le démon tombé des étoiles nous montra son visage réel.
Ô mes yeux me brûlent depuis ce jour.
En son cœur s'enflammaient les étoiles mortes, et ses mots renvoyaient les chants de l'au-delà comme un requiem au crépuscule. Aucun esprit ne pouvait supporter de contempler pareilles visions, d'égaler la perfection des mondes inexistants et pourtant regardables en une confrontation des plus épiques. Leur combat dura des jours, des jours durant lesquels l'homme brandissait l'épée portée par des générations de rois au courage intouché. Et l'on cru que l'humanité aurait pu vaincre les Dieux. On pensa l'espace d'un instant que le guerrier vaincrait le servant de la pierre.
Mais les yeux allaient s'ouvrir sur la Vérité.

L'être des étoiles vivait dans un sac de peau. Il en sortit, une fois seulement, mais elle suffit à instiller à PlagenHust entier des années d'effroi.
Les yeux. Ses yeux. Injectés de Noirsang ils étaient, et chacun de ses mouvements, fruits d'une sauvagerie primitive et pure, vouait sa folle cadence à égorger son opposant. L'Homme n'affrontait pas un Dieu mais un Dévoreur. Oh oui, je puis vous garantir que l'on voyait les Terres qu'il avait engloutit, et que ses pouvoirs, issus du Noirsang, lui permettaient de créer autant de reflets distordus de la réalité que Sa Majesté des Illusions le voulait.

Des comètes plurent sur la ville.
Les Yeux du Seigneur versaient leur épaisse hémoglobine sur nos toits, et des gouttières ruisselaient les graines de la Lune Rouge sur le pavé d'où jaillissaient des enfants de la peur.
Le combat s'achevait par l'Homme écrasé par les confins des étoiles, défait par les savoirs ancestraux des Dévoreurs d'étoiles.

La maladie de la fièvre lunaire se répandit sur nous depuis ce moment. Ô miséricorde sur nos péchés, miséricorde pour PlagenHust qui a vénéré d'immondes souillures !
Ma peau me démange... le sang... le sang a besoin de couler.
La Lune Rouge perdurera, et je prie pour qu'elle ne se répande pas sur la terre entière. Je prie pour que jamais nos frères, même de race inférieure, ne connaissent pas l'horreur d'une nuit sans fin. Nos Dieux ont été dévorés par la pierre avec des yeux, protégez les votre ! Chérissez vos clémentes créations car PlagenHust est damnée pour son hérésie !

Au diable les Académiciens et leurs jeux dangereux ! En utilisant le sang des étoiles sur les hommes ils nous ont détourné de la lumière à jamais ! Les portes de l'Académie se sont closes suite aux souffrances et les églises ont brûlé, nos armés levaient les épées sur leur population et la nourriture manquait.
Alors... alors nos bouches ont gouté à la chaire.
Par besoin ! Par besoin ! Miséricorde sur les infidèles ! Malheur aux amants de la Lune !

Mes yeux sont ouverts.
Il me faut les soigner, mon épingle à cheveux fera l'affaire.
Ne nous venez pas en aide vous qui lisez ces lettres, car elles sont les dernières vérités d'une folle.

Mon esprit est englouti par la Reine du Noirsang, et en mes derniers sains souffles je vous interdit de nager dans les secrets que le temps à oublié. Notre malédiction ne peut sortir des murs de notre cité, les cadavres ont mieux fait d'être laissés seuls.
Nous ne vivons plus.
Car nos yeux sont ouverts."

En quelques jours j'analysais du mieux que je le pouvais ces mots, dans la mesure où j'étais dans un campement de fortune et sans accès à des archives. Mon enquête avançait donc petit à petit, au gré de mes échanges épistolaires.
Jusqu'au jour où je reçu une missive de la Garde Royale m'indiquant que leurs archives venait de déterrer un autre ouvrage concernant la Cité Interdite.

Il faudra attendre qu'ils le sortent des archives, toutefois. Me voilà bien arrangée, mais j'attendrais coûte que coûte.


Sceaux déverrouillés : 1/3. Plus que deux avant l'ouverture du coffre irisé.
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