L’institut de magie … L’endroit rêvé pour quelqu’un qui, comme moi, ne connaissait pas grand-chose à ce pouvoir merveilleux. Alors quand le père Tungstène m’avait proposé cette mission, j’avais accepté sans hésitation.

Je connaissais à présent ce que je pouvais faire de mes dons et j’étais sûre de pouvoir soulever des montagnes, surtout avec Lune à mes côtés.

Mais  je ne fis pas autant la fière devant l’entrée des jardins de Maenor. L’envie de faire demi-tour me tentait fortement.

« Bon, il faut qu’on trouve cette fée ! » M’encouragea Lune.

Je la remerciai silencieusement avant de fouler du pied ce labyrinthe géant.

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Cela faisait un petit moment que l'on tournait dans cet immense labyrinthe, et pas moyen de dénicher cette maudite fée. Il faisait sombre et les haies hautes et étroites me faisaient devenir quelque peu claustrophobe.

« Il n’y a rien du tout ici, nous devrions partir avant qu’il  fasse nuit. »

A dire vrai ce lieu m’inquiétait plus que ce que je voulais bien me l’avouer, devant sans cesse faire demi-tour à un cul-de-sac, puis hésiter à une intersection.

« Avoue-le. » Déclara Lune dans mon esprit. « On est complètement perdu, même si on le voulait, on ne trouverait pas la sortie.

- Oui, je crois bien … »

Répondis-je dans un soupir désespéré. Comprenant que marcher à l’aveuglette ne servirait à rien, je m’assis sur le sol terreux afin de réfléchir à la situation.

Un bruit de craquement se fit entendre,  je relevais la tête, mais rien ne semblait avoir bougé parmi la végétation. Méfiante, je me mis debout d’un bon. Un nouveau craquement retentit, puis d’autres suivirent. D’un geste rapide, je sortis mon violon de son étui, prête  à faire danser quiconque me voudrait du mal.

Me faisant sursauter, une petite créature surgit de la haie.

« C’est elle ! » S’écria Lune. « C’est la fée ! »

J’en vins à la même conclusion, elle était telle que le père Tungsyène me l’avait décrite, minuscule, avec une paire d’aile dans le dos qui la faisait planer à ma hauteur, mise à part qu’en réalité, cette petite personne n’avait pas l’air dangereuse du tout.

« Salut toi, je m’appelle Holy, tu sais comment on sort d’ici ? » Me présentais-je alors, tandis que la fée me regardait fixement.

Mais au lieu de me répondre elle se mit à rire, à gorge déployée, comme si elle se moquait de moi.

« Je ne comprends pas …

- Moi, oui, cette petite chose se moque de nous ! Malgré son mignon minois, elle est diabolique, fait quelque chose ou elle va nous réduire en pâtée ! »

Alors sans hésiter, j’installais le violon sur mon épaule et entrepris de jouer un air déboussolant.

Elle fit une moue indignée avant de mettre ses mains sur ses oreilles en vain. Voyant que mon plan marchait, je pris la partition que j’avais acheté au marchand il y a peu, elle se mit à briller légèrement entre mes doigts, alors, instinctivement je la touchai avec mon archet et les notes apparurent sous mes yeux, comme par magie, elles brillaient d’une lumière bleuté et je n’eus cas enchaîner les notes.

Effet:

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Semblant déroutée, la fée se figea tout à coup en me fixant intensément. Ne comprenant pas ce qu’elle faisait, je continuais de jouer sans interruption, une brume bleutée commençait à se répandre tout autour de nous et surtout autour de mon adversaire.

Alors que le combat tournait en ma faveur, la petite créature ailée se réanima, fredonnant une mélodie douce et déroutante, ma mélodie en fait. Prise d’un élan de panique, je fus incapable de bouger. Un étrange abattement m’envahit et une soudaine envie de tout abandonner submergea.

« C’est donc ça l’effet que ça fait ! » Me dis-je alors que je subissais mon propre pouvoir.

D’une main lasse, je me remis à jouer, mais rien ne se produisit. Seul un son vide et dénué d’intérêt se dégagea de l’instrument magique.

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Prise d’un élan de fatigue et de désespoir, la petite créature en profita pour m’envoyer une pluie de cailloux magique sur la tête. Me protégeant du mieux possible avec les bras, je tentais de reculer pour y échapper, mais où que j’aille le déluge me suivait.

« Il faut la déconcentrer ! » S’écria Lune dans mon esprit. « Regarde sa tête, elle marmonne et te fixe, si tu lui clous le bec son sort ne marchera plus. »

Bien vue, lui dis-je silencieusement. Alors sans plus attendre je fonçai droit sur la créature. Surprise, elle n’attendit pas que j’arrive à son niveau, se tut et décampa le plus loin possible, à l’abri sur la branche d’un des épais buissons constituant le labyrinthe. Aussitôt, les pierres cessèrent de pleuvoir.

N’attendant pas le prochain coup fourré de la fée, je repositionnais mon violon sur mon épaule, libéré de ses charmes, je réactivai ma partition dont les notes luirent aussitôt devant moi. La brume bleutée, caractéristique de mon pouvoir, se répandit autour de moi puis enveloppa une nouvelle fois la fée, j’insufflais autant de sentiment négatif que je le pus dans cette mélodie. Un corps de louve se forma peu à peu dans la brume, qui s’effaça presque aussitôt, avant de réapparaître prêt de mon adversaire. Prise de panique, la petite créature ailée descendit de son perchoir, un peu trop vite, car elle se cogna lourdement sur le sol humide du jardin.

Effets:

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La petite fée se releva, le visage rouge de colère en se tenant la tête de sa minuscule menotte. Si un regard pouvait tuer, pour sûre que je serais désintégré instantanément. La peur que m’inspira la créature me fit reculer d’un pas, mais trop hébété par sa chute, elle resta plantée sur le sol tapissé de feuilles molles à me foudroyer.

J’eus soudainement de la peine pour cette pauvre âme.
« Je te rappelle que c’est elle qui nous à attaquer en premier et que si tu ne l’assommes pas une bonne fois pour toute elle nous poursuivra jusque dans le nord si il le faut ! » Petit rappelle à l’ordre de la part de mon guide.

« Tu as raison, je pourrais tenter de l’endormir, elle ne pourra pas nous suivre comme ça. »

N’ayant jamais tentais pareille prouesse, je me concentrai alors que je chercher la bonne mélodie. La fée semblait m’injurier, je le devinais, car elle poussait de petits cris aigus tout en agitant les bras.

C’est alors que je me lançais, jouant une berceuse douce et pleine de tendresse, la brume bleutée entoura la fée chaleureusement, se teintant légèrement de rouge, tel un bon feu brûlant dans l’âtre d’une cheminée.

Elle cessa de jacasser, son visage retrouva une couleur normal et ses paupières se fermèrent lourdement.

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Mais le charme ne pouvait pas durer,  j’arrivais à la fin de la berceuse et n’en connaissant pas d’autre, alors la fée recouvra ses esprits encore plus en colère qu’avant et bien reposé en prime…

« Aller, trouve autre chose ! » Cria Lune dans mon esprit, mais trop tard, je voyais déjà la petite créature se concentrer sur un de ses nouveaux tours. J’entendis un coup de tonnerre et le bruit d’un orage près à éclater, levant mes yeux au ciel, je vis d’énormes nuages noirs se concentrer au-dessus de ma tête.

« Géniale, manquait plus que ça, » marmonnais-je tout en me préparant à recevoir la pluie, que je ne pourrais de toutes manières pas éviter. Couvrant mon instrument du mieux que je pus, j’attendis le déluge, qui ne tarda pas à se déverser sur moi.

Evidemment, la plus était glacée, douloureusement glacée, je tentais tout de même d’y échapper, en vain, je ne trouvais aucun abri dans ce labyrinthe et quand bien même, la pluie m’aurait suivit quand même…

Lorsque la fée se lassa enfin de son petit jeu, je fus trempé jusqu’aux os, frigorifié et tremblante des pieds à la tête. Mais heureusement, mon instrument n’avait aucune séquelle, probablement grâce à la magie qui imprégnait le bois.

Je repris ma partition, rejouant le morceau qui semblait efficace contre la créature, la brume repris sa place dans le labyrinthe, se concentrant sur mon adversaire qui lutta en vain contre le brouillard immatériel qui l’accabla.

Effets:

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