Le chemin semblait s’élargir un tantinet, rien de bien alarmant, mais cela signifiait que j’étais sûrement sur la bonne voie. Les multiples fissures le long des parois m’indiquèrent que la galerie n’était pas sûre, les poutres maintenant le plafond grinçait de temps à autres leur mécontentement. Certaines s’étaient mêmes affaissées avec le temps, m’obligeant à me baisser pour poursuivre mon aventure. Aucun obstacle ne me ferait faire demi-tour, pas aussi près du but. Quelques lueurs brillantes semblaient répondre à la lumière de ma torche au fur et à mesure de ma progression, même si celle-ci ralentissait à cause des multiples imprévus que je rencontrais.

Les premiers filons d’argent sont toujours appréciés, en poursuivant, leur nombre augmentait agréablement. Il était temps que je me remette à piocher ! La sueur perlait sur mon front, s’écoulant tranquillement jusqu’à mes yeux pour les venir les brûler et gêner ma récolte, mais qu’à cela ne tienne ! J’aurai mon dû et rien ni personne ne pourra m’en empêcher ! Ma cagette se remplissait à vue d’œil et ma fatigue semblait s’envoler par la même occasion, entraînée par l’appât du gain ! Encore un peu, un tout petit peu plus …

Notre petit groupe continuait d’avancer dans la pénombre, éclairé seulement par quelques torches vacillante. Nous nous arrêtions sans cesse afin d’explorer toutes les galeries dans leurs moindre recoins, il fallait dire qu’il y en avait tellement. Même au beau milieu de la galerie principale, l’on pouvait continuer de récolter du fer par endroit, ce qui paraissait tout à fait logique si cette cavité avait été oubliée de tous pendant des années. Je trouvais cela fascinant. Alors que nous empruntions une nouvelle galerie, nous rendîmes compte que plusieurs galeries, déjà collées les unes aux autres, avaient été creusées. Les parois étaient si fine qu’elles pouvaient s’effondrer en y posant la main pour s’y appuyer. La prudence était de mise et notre petit groupe continuait d’avancer en file indienne. Je continuais d’avancer en tête de file, une torche accroché à mes cagettes pour garder mes deux mains libre. Un scintillement m’obligea à arrêter la marche. En fermant le point, je demandais aux autres de rester en retrait, puis une fois devant ma découverte du jour, j’appelais les autres pour venir me rejoindre. D’autre éclat luisant à la lueur des flammes donnaient vie à cette galerie qui s’était élargie petit à petit. Cette couleur et cette surface impeccable. Nous avions là un peu d’argent à nous mettre sous la dent. Et si j’en croyais ce que je voyais actuellement, nous aurons suffisamment de minerais d’argent pour remplir nos cagettes, car il devait sans doute s’agir d’une source d’argent. Aussi improbable soit-il, cette source tombait à point nommé. Nous allions pouvoir rentrer prendre une pause après avoir récoltés ce qu’il y avait à ramasser ici.

Notre récolte terminée, nous partîmes rejoindre le corps principal de l’expédition et prendre une pause avec les autres escouades. Le temps ne nous faisait pas défaut puisque pour le moment, seulement quatre heures s’était écoulés et nous n’étions pas encore au bout de nos peines. Nous avions suffisamment de ration pour tenir une journée entière et nous n’allions pas la gâcher. Mais il ne fallait pas se précipiter non plus, l’énergie nous sera précieuse pour rentrer avec tout ce butin.

Erik – Je ne savais pas que tu étais un mercenaire à la base.

Garràn – Ce n’est parce que je porte des armes que je suis un mercenaire tu sais. Mais effectivement, j’ai été mercenaire un temps.

Erik – Qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis ?

Garràn – Je gagnais pas ma croûte correctement, faut pas se leurrer. Je gagne bien plus à faire un job comme celui-là plutôt que de voler aux riches.

Erik – Pardon de t’offenser, mais je ne connais pas d’autre Stryge noir aussi compréhensif que toi. Je trouvais ça étrange que tu te joignes à nous par deux fois.

Garràn – Je peux comprendre, mais que tu le saches, je ne suis là que pour me refaire une santé. Rien de plus.

Je mis fin à la discussion assez brutalement, mais je n’appréciais pas que l’on s’intéresse à moi. J’avais tout de même ma vocation d’assassin à taire dans ces lieux. Surtout qu’il y avait deux Stryges Blancs dans les rangs. L’idée de les éliminer me traversa l’esprit plusieurs fois, mais m’y résoudre était une autre paire de manche. Je ne pouvais pas faire tomber à l’eau mon seul plan de bénéfice avant mon départ. Après quoi, je n’aurai plus jamais à entendre parler de ces maudits vautour blancs. Ces derniers n’arrêtaient pas de me fixer durant la pause, je pouvais deviner leur pensé. Il n’attendait que la fin de notre expédition pour venir me taper la discute. L’on verra bien le moment venu, pour le moment, j’avais d’autre chat à fouetter …