K'illaNouvel(le) habitant(e)

Messages : 25 Expérience : 278 Politique : 00 Métier : Sculpteur - Apprenti - Titres:
Proutosaure
Stats & équipements Vitalité:
   (240/240) Vitesse: 84 Dégâts: 63
 | Sujet: Souvenirs de lunes montantes Ven 5 Aoû 2022 - 0:41 | |  | Un peu en vrac pour le moment, mais j'organiserais par la suite. Je commence dès maintenant pour ne pas perdre le fil avec le temps. * - choix métier :
Errant à proximité de la cité sous-marine, K'illa observait les individus vaquer à leur quotidien. Les jours passant, il était stupéfait de la quantité de spécimens vivant dans un environnement aussi restreint. Comment pouvaient-ils tous se nourrir ? Alors même que jamais il n'en voyait chasser ? Lui-même revenait d'une chasse au frétillant à une distance considérable, la majorité des bancs de poissons gardant leurs distances. De plus, il ne comprenait pas pourquoi ici ces bipèdes sans queues - du moins ceux ayant cette morphologie - n'avait pas besoin de protubérance de chitine pour rester sous l'eau. Tous ceux qu'il avait rencontré auparavant en utilisait et mourraient sans se défendre lorsqu'il les leur retirait. Raison pour laquelle ils représentaient des proies de choix, si facile à tuer. L'absence de ces excroissances faciales était la seule raison pour laquelle K'illa n'avait pas tenté de dévorer l'un d'eux. Pas encore. Après tout ils étaient différents des habitants de la surface et, s'il ne doutait pas être leur prédateur plutôt que leur proie, quelqu'instinct lui intimait de ne pas nager tête baissée à leur rencontre. De plus, il était seul désormais. Le poids du nombre conféré par ses frères et sœurs ne pourrait plus compenser une menace mal interprétée. Parlant de menace, il remarqua une silhouette progressant sur le fond marin, à la lisière de la lumière arrivant de la surface de par sa profondeur. La chose ne nageait pas mais marchait dans la boue en soulevant des nuages de poussière, peu discrète dans sa progression. Gardant ses distances, K'illa suivit de son retard éternellement attentif l'approche de la créature. Trapue et pourvue de davantage de membres que lui, ses écailles roulant sur des muscles noueux, il s'agissait de toute évidence d'un adversaire conséquent. Et il avançait droit sur la cité. Comment allaient réagir les bipèdes sans excroissances de chitine ? Il s'agissait d'une bonne occasion d'observer ce à quoi il pourrait être confronté dut-il approcher. Son attente ne fut pas longue et son initiative fructueuse. Très vite, plus de bipèdes des eaux qu'il ne pouvait en décompter se présentèrent, nageant vers la créature depuis les alentours de la ville. Plus vifs, ils lui tournèrent autour tout en restant hors de portée de son allonge. Cette chose était capable de nager, ce qui était assez prévisible en soit, mais elle se révélait bien trop pataude. Trop lente. Trop maladroite. Les serres puissantes terminant ses membres ne lui étaient d'aucune utilité si elle ne parvenait pas à attraper ses proies. Proies qui brusquement firent quelque chose que K'illa n'avait jamais vu auparavant. Brandissant des objets qu'il ne pouvait qu'apercevoir avec la distance, les habitants du récif géant engendraient des tourbillons de bulles qui frappèrent la créature pataude. Ils le submergèrent de bulles tandis qu'elle gesticulait, apparemment en proie à une vive douleur. Très vite ses tentatives pour les attraper entre ses griffes se firent risibles et elle se protégea la tête de ses bras. Puis s'efforça de faire demi-tour, reprenant le chemin des ténèbres comme elle pouvait. Mais les habitants du récif ne la laissèrent pas fuir, continuant à la harceler des bulles projetées par leurs bâtons. Elle finit par s'effondrer dans le sable, se recroquevillant dans une vaine tentative de se protéger des courants de bulles. Les habitants du récif continuèrent un long moment à faire pleuvoir les bulles crachées par leurs bâtons - quoi que ce soit. Ils ne laissèrent que le corps inerte de la créature, gisante là où elle s'était effondrée. De la distance prudente où il avait observé, K'illa vit les nageurs refluer vers la ville, se dispersant comme si rien n'était arrivé. S'assurant de ne pas attirer leur attention, K'illa nagea dans la direction du corps, gardant à l'œil la cité et ses étranges résidents. Aussi près du cadavre, l'eau avait une odeur différente. Étrange. Appétissante. K'illa avait beau s'être gavé il y a peu, son estomac grinça en percevant ces effluves portés par le courant du fond marin. Cette chose que jamais il n'avait vu auparavant près de son lagon ou durant son long voyage jusqu'ici devait être particulièrement savoureuse. Elle devait être... bouillante. Surprit, K'illa eut un mouvement de recul. La carcasse était brûlante, l'eau à proximité étant bien plus chaude que le froid des profondeurs alentours. Quelle pouvait être cet animal pour posséder une chair et une carapace aussi chaude, plus encore que des entrailles de... K'illa interrompit ses réflexions, le regard rivé sur le corps roussi. Il n'avait jamais croisé de proies, qu'elles soient de l'eau ou de la surface, avec un corps aussi chaud. Si lui n'aurait pas pu la supporter, comment elle l'aurait pu ? Tournant autour en continuant de l'observer et réfléchir, il repensa aux tourbillons de bulles crachés par les habitants du récif. Etait-ce eux qui avaient produit cette chaleur ? Qui avaient tué ce monstre des abysses en l'inondant de bulles bouillonnantes ? Cela lui paraissait plus plausible. Mais comment ? Comment avait-il créé cette chaleur mortelle ? S'agissait-il des bâtons qu'ils brandissaient tout en harcelant leur victime ? K'illa mit ces pensées de côté, sachant pertinemment qu'il ne les oubliait pas. En attendant, tant que les habitants du récif ne lui prêtaient pas attention, il avait une autre priorité. S'approchant malgré la chaleur, il ouvrit la gueule. Les effluves étaient bien trop appétissants pour ne pas se repaître... * Bien plus tard, nageant loin de la cité et de ses étranges résidents, K'illa resongea aux bâtons cracheurs de bulles bouillantes. Essuyer pareil traitement serait certainement douloureux, voire dangereux. Si néanmoins cela provenait bien des bâtons qu'ils avaient brandi, pouvait-il faire de même ? S'il parvenait à dévorer l'un des résidents et lui subtiliser son bâton, il pourrait alors lui-aussi produire des bulles mortelles. Toutefois, cela impliquait l'affronter. Donc subir les bulles, s'il ne parvenait pas à réaliser une embuscade. Ce dilemme en tête, il nagea vers un fond de vallée sous-marin qu'il avait repéré durant son trajet. Au fond de celle-ci gisait un cadavre énorme, celui d'un des béhémoths des résidents de la surface flottant à la surface. Ses flancs étaient tombés en morceaux, mais son squelette restait solide. D'énormes cotes saillaient de la boue, rattachées à une colonne vertébrale d'une longueur effarante. Quel que soit l'animal ayant envoyé par le fond le monstre de la surface, K'illa n'était pas pressé de le croiser. Néanmoins à cet instant, il en tirait profit. Il nagea jusqu'à l'une des côtes massives, dévorée par les éponges, algues et bernacles. L'aspect de ces os était similaire aux bâtons des assaillants venus du grand récif. En toute logique, s'il se fabriquait lui-même un bâton dans cet os, il serait capable de créer des courants de bulles brûlantes. Mettant son idée en pratique, il frappa à grands coups de griffes "l'os", arrachant les parasites sous-marins à leurs supports et creusant la matière plus molle qu'il l'aurait d'abord pensé. Très vite, des copeaux de matière flottèrent tout autour de K'illa et un goût particulier commença à flotter dans les eaux alentour. Aussi lorsqu'il eut sectionné son butin du squelette, il l'emporta plus à l'écart pour le travailler plus au calme. Revenant plus près du rivage et de sa lumière, sur un haut-fond, il s'attaqua à la masse d'os qu'il avait laborieusement traîné derrière lui, alternant les coups maladroits de ses griffes avec d'allègres morsures. Lorsqu'enfin, à force d'arracher de la matière à cet os étrange, il obtint un manche grossier de la forme des bâtons cracheurs de bulles, il s'écarta du nouveau nuage de copeaux qu'il venait d'engendrer. Enfin, sans attendre davantage et mû par une forme d'excitation, il brandit son arme. L'objet ne cracha nul panache de bulles, ardent ou non. Rien ne se produisit. Malgré ses efforts pour reproduire les gestes qu'il avait pu observer, leurs mouvements précisément ancrés dans sa mémoire, il n'obtint nul résultat. Si ce n'est de la frustration. Grognant, il serra davantage des griffes sur la poignée de son bâton, lequel se brisa sous sa poigne. Hébété, il observa les morceaux retomber sur le sable. De nombreuses vagues, il resta immobile, ballotté par les vagues, à essayer de comprendre la raison de son échec. Quelque chose lui échappait. Les résidents du grand récif possédaient un secret. Un secret qu'il devrait percer s'il voulait posséder une arme cracheuse de bulles brûlantes. Pour cela, il faudrait de nouveau approcher et les observer. Apprendre. Mais pas maintenant. Travailler l'avait remit en appétit, tant et si bien qu'il tourna sur lui-même pour s'orienter vers le large où, il le savait, il trouverait bien de quoi se sustenter.
- bâton bouillonant:
La lumière à la surface était plus intense que d'habitude lorsque le courant guida à nouveau K'illa vers le rivage. Il se laissa emporter jusqu'à son éternel rendez-vous avec l'astre céleste. Puis, s'extrayant des vagues en se redressant sur deux appuis, il inspira l'air salin de ses poumons, comme il l'avait déjà si souvent fait. Malgré le nombre de fois où il avait traversé le voile de l'étendue liquide, à cette marée encore il avait besoin de quelques instants pour prendre ses repères. Quelques instants d'instabilité nécessaire à son organisme pour effectuer la transition. Quelques instants qui furent suffisant à son agression. Quelque chose solide ricocha sur son crâne, heureusement sans le percer. Il aurait fallut bien plus de force pour cela. Tournant aussitôt le museau de côté, il avisa deux résidents de la surface debout dans le sable, tout proche. Ils produisaient des sons dont le sens lui échappaient, gesticulant.
- Monstre ! Vas-t-en ! Retourne d'où tu viens ! - Je vais lui montrer ce qu'il en coûte d'envahir la Ceinture Ocre ! Fichu abyssal ! Prends ça !
S'agissait-il d'une tentative d'intimidation ? Communiquaient-ils entre eux ? K'illa n'en avait pas la moindre idée. Toutefois, un enchaînement de sonorité lui était familier. Le premier habitant de la surface l'avait également employé lors de leur rencontre, pas si loin d'ici d'ailleurs. "Abyssal".
Un nouveau projectile vint rebondir sur son épaule comme K'illa restait immobile, les observant en se remémorant ce souvenir.
- Cela ne lui a rien fait ! Tu es sûr de tirer assez fort ? - Je comprends pas, se sont des pointes empoisonnées, une seule nous coucherait, elles... - Il arrive !
Se laissant tomber à quatre pattes pour assurer son équilibre, K'illa sortit des vagues et escalada la modeste butte où étaient perchés ses agresseurs. Lesquels décampèrent aussitôt en hurlant, bien plus rapides sur deux pattes qu'il ne l'était, même à quatre. De cette brève rencontre il conclut deux choses. Que les habitants de la surface, même sur leur territoire, restaient des proies. Qu'en l'état, il ne pourrait pas en chasser sans être embusqué, beaucoup trop lent pour les rattraper.
S'immobilisant là où ils s'étaient tenus, K'illa remarqua des objets dans le sable. Sans doute abandonnés par les fuyards. Entre ses griffes, il s'empara du plus curieux d'entre eux dont la forme en trois branches lui rappelaient celle d'un os de la poitrine des poissons. Deux extrémités étaient reliées par une forme de varech sec mais toujours souple.
Brusquement, son regard s’agrandit d'intérêt. Il s'agissait du même matériau que les bâtons de panache de bulles des habitants du grand récif. Et de bien meilleure qualité que les os gonflés par l'eau et complètement friables qu'il avait put trouver dans le squelette du béhémoth flotteur.
Satisfait de sa trouvaille, il alla s'asseoir sur la butte, levant la tête à la recherche de sa compagne. La lumière était encore intense, mais décroissait rapidement. Sa compagne elle était déjà là, sous sa forme délicate de croissant suspendu dans le ciel. Bientôt les étoiles aussi seraient là. Alors seulement il pourrait admirer les cieux dans toute leur splendeur.
- Un outil ? Qu'est-ce ?:
K'illa s'aventura à nouveau à la surface, mais contrairement à ses habitudes il s'agissait du jour. La raison à cela était qu'il ne venait pas quérir sa compagne céleste pour une fois, mais observer. Apprendre. Comprendre. Pourquoi le bois flotté des squelettes coulés ne projetaient pas de jets bouillonnants ni ne projetait de pierres à distance. Quelque chose devait lui échapper. Ces objectifs en tête, il entreprit de s'éloigner de la rive à la recherche d'habitants terrestres à espionner. Et qui sait, peut-être pourrait-il ensuite en prendre en embuscade et, suite à une escarmouche rapide, se repaître. À condition cependant qu'il arrive à correctement se mouvoir sur la terre ferme. Au vu de toutes ses précédentes tentatives de chasser hors de l'eau, une tradition de pitoyables échecs commençait à se dessiner. Sauf que, lors de chaque traque, K'illa apprenait de ses erreurs et comprenait pourquoi il perdait systématiquement l'équilibre. Pourquoi lorsqu'il tentait de mordre, il se retrouvait au sol, vulnérable.
Après avoir erré un long moment sans trouver âme qui vive dans le bois côtier où il avait jeté son dévolu, le prédateur sentait poindre la disette. Il n'avait pas trouvé de bipèdes, pour une fois qu'il traquait l'un d'eux. Tous les recoins de ces étranges varechs terrestres se ressemblaient, tantôt plus petits que lui, tantôt immense est fait d'un panache de verdure au sommet d'une colonnade, non sans rappeler des anémones. Cependant, si K'illa était bien incapable de s'orienter, il savait exactement quel avait été son parcours. Parfaitement inscrit dans sa mémoire parmi une foule de souvenirs plus anciens, son trajet terrestre serait facile à réaliser en sens inverse. Ce qu'il commença à effectuer, sentant la chaleur de la surface assécher son corps de façon désagréable.
Sur son trajet de retour, un bruit attira toutefois son attention. Un bruit qu'il n'avait pas perçu lors de son précédent trajet, à quelques pas seulement de sa piste. Sourd. Répété. Accompagné d'éclats de voix. Aussitôt, le prédateur s'immobilisa. Il avait finalement trouvé des habitants de la surface. Maintenant restait à les observer pour apprendre comment faire des bâtons cracheurs de jets de chaleur. Aussi discret qu'un chat malgré sa taille imposante, il approcha autant que possible jusqu'à apercevoir les intéressés entre deux végétaux, les fixant de son regard dénué de paupières.
Il en voyait trois dont deux étaient assis sur leurs fesses à échanger des sonorités qui, si le sens continuait à lui échapper, commençait à devenir familier. Le troisième spécimen lui s'afférait sur l'une des colonnade marron de ces végétaux, manipulant un outil qui attira tout particulièrement l'attention de K'illa. À chaque fois qu'il frappait l'écorce, une partie reflétant la lumière s'enfonçait plus profondément, visiblement bien plus dure que ce corail terrestre. À moins que ce dernier ne soit pas aussi solide qu'il n'y paraisse ?
- J'te le dit Robert, si ces idiots de dragonniers ramènent pas leur fraise dans l'Nord, l'Machin A l'Eau y va conquérir Kastalinn et Baldorheim. Après ça, y l'aura qu'à marcher tranquillement jusqu'à Stellarae pour toquer aux remparts et réclamer leur... - Mais tu n'as pas fini de raconter n'importe quoi ? l'interrompit l'autre individu assis. Le vieux Tungstène ne laissera pas faire un truc comme ça. Le Comte sera arrêté aux portes de la Perracie. - Que d'la couille ! Les monstres que contrôle l'Machin A l'Eau vont se mettre à table et pourrir les dragonniers ! Ca fait pas un plit que j'dis ! Si seulement les gardiens et les stryges de la tour pouvaient monter faire une de leurs purifications, là au moins on... - Tu nous pompes l'air, le coupa le dernier habitant de la surface en achevant de sectionner le tronc d'un violent coup de son outil.
Avec un craquement sourd, la colonne végétale tomba de côté, manquant au passage d'écraser K'illa qui était resté embusqué, lorgnant l'outil qu'avait utilisé le bûcheron.
- Là ! s'écria le premier en pointant le visiteur sous-marin découvert. Un monstre de Machin A l'Eau !
Découvert, K'illa bondit en avant, surgissant des herbes hautes. En un éclair, il fut sur l'individu le plus proche. Pour ne pas reproduire ses mésaventures passées, il le bouscula de tout son poids et le renversa avant de refermer la gueule sur son crâne. Avec un craquement lugubre, l'os céda. La gueule dégoulinante de sang, K'illa se redressa, toisant les deux autres bipèdes qui tournèrent les talons en beuglant "Au monstre ! Au monstre !". Des mots qui commençaient à devenir familiers pour l'intrus qui n'essaya même pas de les poursuivre, conscient qu'il serait bien trop lent pour cela.
Au lieu de cela, il s'intéressa à l'outil gisant par terre, abandonné par les fuyards. Il était composé d'un long manche que le bipède avait tenu et d'une partie grise reflétant la lumière. C'est avec cette seconde qu'il avait frappé le tronc et tranché à travers le corail de la surface avec une efficacité conséquente. Dedans, K'illa pouvait apercevoir son reflet. Il apercevait également le potentiel de cette nouvelle trouvaille. Celui de travailler les troncs pullulant à la surface comme l'avait fait l'habitant de la surface, mais aussi les bois flottés en mers. Ainsi, il pourrait se sculpter des bâtons cracheur d'eau bouillonnante, des jette-pierres comme celui en sa possession ou de simples massues. Sans plus avoir à user des ses griffes ou ses crocs.
Pas un seul instant il n'imagina utiliser sa nouvelle hache comme une arme.

K'illa essai de baragouiner en #b3fefa |
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