Une drôle d'histoire a eu lieu sur le port d'Ishtar. Les rumeurs parlent d'une dispute entre la cuisinière d'une taverne locale et Circë. On ne sait pas vraiment comment ça a commencé, mais la dispute tourner autour de qui serait la plus rapide pour faire des crêpes et des gaufres. Oui, l'histoire à l'air aussi idiote qu'elle en a l'air. En-tout-cas, Circë à gagner, youpie, et se retrouve avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de crêpe et de gaufre fait maison et avec amour sur les bras et n'a aucune idée de comment s'en débarrasser. Circë a toujours été une bonne cuisinière, ses plats, notamment son flan, était connu dans tous le village de Nitaës. 80 ans d'expérience culinaire, faisant de ses plats, digne de la grand-mère qu'elle aurait pu être.

En somme, la pauvre rouquine se retrouve avec beaucoup de crêpe et de gaufres, qu'elle ne peut pas manger de toute façon. Elle a même poussé le vice à faire de la chantilly maison, passant beaucoup trop de temps à mélanger au fouet. Elle aurait besoin de l'aide de grande âme généreuse, prête à se sacrifier pour manger tous ses délicieux déserts faits avec amour ?

Circë attend avec ses crêpes encore chaudes, la tenancière à interdit au client régulier de s'approcher malgré l'odeur alléchante qui s'en dégage. Elle est allée jusqu'à frapper son mari pour avoir osé trouver les crêpes de la rouquine meilleurs que les siennes. Qui osera braver ce terrible dragon pour rejoindre la table en bois au centre de la taverne et pouvoir goûter aux crêpes et gaufres de la victoire. Circë vous attend, voyageur et elle vous offre toutes les gaufres que vous pourriez manger.

Mon estomac gargouillait bruyamment en cette fin d'après-midi plutôt douce dans la ville d'Ishtar, où l'air marin avait une odeur de sel. "Allons manger quelque part, Lune. J'ai pas le courage d'attendre d'être arrivé à la roulotte." Après tout, il nous aurait fallu traverser toute la ville, en sortir et suivre le long chemin venant au campement du cirque, trop long quand on avait faim.

Alors on entra dans la première auberge croisée. Beaucoup d'odeurs agréables assaillirent mon odorat fin. Il y avait du monde attablé, mais étrangement tous ces gens évitaient une grande table centrale, sur laquelle s'empilait des centaines de crêpes et de gaufres... La cuisine était-elle si mauvaise ?
Je tentais pourtant d'aller jusqu'au comptoir, une corneille aux quelques plumes bleutées sur l'épaule.
Arrivé auprès de l'aubergiste qui discutait avec une elfette, je fus frappée de sentir ses traits vampiriques. Je ne pus m'empêcher d'être légèrement méfiante à son égard.

"Bonsoir, que proposez-vous de bon à grignoter dans votre auberge ?" Mon appétit était visiblement plus important que ma méfiance.

Le séjour de Sielk à Ishtar devait toucher à sa fin. Sa rencontre avec Marania et l'affrontement avec un malandrin y avait rajouté un peu de piment mais, le lycanthrope avait l'estomac dans les talons. Il avait bien trouvé quelques marchand sur le marché mais, depuis son passage à Endorial, ses goûts culinaires s'étaient étoffés. Autrefois, tant que les produits ayant servi étaient de qualité, il savait s'en contenter. Depuis, il avait découvert que les association de saveurs pouvaient donner naissance à des merveilles. Il avait donc quitter le marché l'estomac dans les talons et, tandis qu'il allait se diriger vers la sortie d'Ishtar pour rejoindre son village, trois odeurs l'interpellèrent. La première fut celle de crêpes et de gaufres. Bah, pas de quoi fouetter un chat. Elles sentaient bon, aucun doute. Par contre, elles n'étaient peut être pas à vendre. Puis, il reconnut les deux autres odeurs. La surprise fut grande pour le jeune chef de clan. Que faisaient Lariela et Elaran ici? Ishtar était tout sauf une ville sûre. Pourvu que son amie et "leur fils" aillent bien. Enfin c'était un bien grand mot "fils". Il n'avait en réalité rien d'un père et ne connaissait que très peu celle qui avait décidé d'endosser le rôle de mère. Tout cela s'était passé en quelques minutes à peine. Il s'apprêtait à goûter un plat lorsque tout avait dérapé. Toujours était il que Lariela avait décidé de s'occuper de l'enfant et ce dernier avait choisi de considérer Sielk comme son père. Bien que celui-ci ne pourrait pas être très présent, il avait accepté de faire son possible pour les aider. Leur odeur étant proche de celle des crêpes et des gaufres, il se dit que finalement, il pourrait sans doute en manger, aussi, il s'y dirigea aussitôt.

Quand Sielk arriva, une scène improbable se jouait devant lui. Lariela était aux prises avec l'enfant qui venait de chaparder une gaufre. Il aurait probablement été de son devoir d'en faire autant mais, il était partagé entre le comportement à adopter et son envie de rire. Après tout, lui aussi avait été attiré par l'odeur. Bon, il n'avait pas été en prendre sans demander l'autorisation mais, Elaran n'était qu'un enfant même si dans les faits, ils avaient presque le même âge. En effet, les elfes ne vieillissaient pas aussi vite que les humains ou les lycanthropes. Il s'approcha tout de même et dit:

"Elaran, tu devrais écouter les conseils de ta mère. Bonjour Lariela, tu vas bien? Je vois que le petit conserve quelques manies."

Il ébouriffa les cheveux d'Elaran et sourit à Lariela. Devant montrer l'exemple, le lycanthrope se détournait tant bien que mal de la nourriture. Il se pencha vers le jeune elfe et lui dit alors:

"D'après ce qu'elle dit tu as beaucoup progressé. Pourquoi est ce que tu vas chiper de la nourriture à droite ou à gauche? Il est vrai que ces crêpes et ces gaufres semblent appétissantes mais, tu ne meures plus de faim. Prends le temps de demander la permission!"

Sans qu'il ne s'en rende compte, l'élocution de Sielk était meilleure lorsqu'il parlait à son "fils". Sans doute était ce dû à son Héritage. Les souvenirs de ses ancêtres parlant à leurs enfants. Toujours était il qu'il venait de débloquer la situation. Il en profita pour se tourner vers l'hôte et il demanda:

"Bonjour madame, pourrais je goûter vos crêpes? Elles m'ont attirer depuis l'autre bout d'Ishtar."

Maintenant qu'il s'adressait à la cuisinière, il ressentit une légère gêne qu'il ne comprenait pas. Son Héritage lui laissa penser qu'il faisait face à une Vampire, aussi, il décida d'ignorer son instinct pour l'instant. Il percevait également une odeur familière mais, ne savait pas d'où elle provenait.

Le premier de ces clients fut un enfant, un petit elfe qui avait échappé à la vigilance de sa maman pour regarder avec envie les crêpes et gaufres autour de lui. Le vieux cœur plein de cicatrice de la vampire fut attendri de voir cet enfant regarder avec tant d'envie sa cuisine. Elle prit une gaufre garnie de sucre et la lui tendit.

"- Tu as faim, petite citrouille ? Tiens prends là, je te la donne."

L'enfant part avec la gaufre que la rouquine lui donne, tout content. La vampire sourit sans montrer ses dents, si elle perd de l'argent, elle a rendu heureux un enfant et cela vaut tout l'or du monde.

Personne a part cette enfant n'a le courage de s'approcher de Circë avec ses crêpes ? La paysanne se sent un peu triste, elle aime faire des tâches qu'elle faisait de son vivant. Il lui arrive même d'acheter des sucres d'orge, ceux que sa fille préférée, sans réelle raison, elle le fait comme si une vieille habitude tenace lui restait, ce qui est d'autant plus triste quand elle se rend compte qu'elle n'a personne à qui offrir ces bonbons. Alors elle l'offre à des enfants aux hasards, au moins, cela n'est pas perdu pour tout le monde. Enfin, ça, c'est quand les parents ne viennent pas le lui rendre et lui demander de ne plus s'approcher de leurs enfants.

C'est avec de la crainte que la vampire voit la mère de l'enfant s'approcher avec un air qu'elle n'aime pas voir. Elle craint de te faire rejeter une fois de plus. Mais elle entend au loin la discutions, la mère craint que l'enfant est volé la nourriture et de ce qu'elle en comprend, ce n'est pas la première fois. Elle lui explique le travail que demande la confection d'autant de nourriture et que tout travail mérite salaire, sinon, c'est la ruine. L'enfant prend le temps de la réflexion, visiblement perdu et demande s'il doit rendre la nourriture. Non décidément, cet enfant est bien trop adorable pour la pauvre Circë qui fond devant cette relation avec une pointe d'envie. La maman, une belle et majestueuse elfe sourit et demande à Circë ce qu'elle en pense, la rouquine lui sourit, mais n'a pas le temps de répondre que la maman pose des pièces sur la table pour la dédommager et lui propose les services de son fils comme assistant ce qui fait rire la vampire avec douceur.

"- Pardon madame, mais il y a méprise."

Elle pousse les pièces vers l'elfe.

"- C'est moi qui ait proposé à votre enfant de prendre une gaufre gratuitement, il avait l'air d'en avoir tant envie. Il faut vraiment ne pas avoir de cœur pour ne pas lui en proposer."

La rousse sourit avec bienveillance quand une mignonne jeune fille avec un joli oiseau sur son épaule se présente à elle. Les sens de la vampire s'alertent, comme si quelque chose lui hérissait son échine. Serait-elle une lycanthrope ? Faisant abstraction de cela, elle garde son sourire.

"- Oh bonjour mademoiselle, et non, je ne suis pas l'aubergiste, c'est la femme un peu rondouillette derrière moi. Disons simplement qu'elle a perdu un pari et qu'elle doit me laisser vendre mes crêpes ici. D'après son mari, elles sont meilleures que les siennes. Ahaha. Vous voulez goûter à une de mes crêpes où gaufre garnie de sucre ou de chantilly ?"

Personne ne peut savoir si Circë a senti la méfiance de la jeune femme, dans son cas, c'est habituel qu'on se méfie d'elle. Une vampire guérisseuse est aussi étrange qu'un escroc banquier, quoi que.

Un autre homme se présente devant la table, celui-ci semble proche de l'elfe et de l'enfant. Circë s'imagine sans mal que la maman elfe a trouver un nouveau compagnon qui considère son fils comme le sien. La rouquine se fait souvent des films, mais reste le plus souvent observatrice de la vie des autres. Au moins, elle ne fait de mal à personne ainsi. Il ébouriffe les cheveux de son fils et lui fait la morale à nouveaux sur un vol de nourriture qui n'a jamais eu lieu. Le pauvre enfant n'a pas l'air d'avoir eu une vie facile, de quoi attendrir, une fois de plus, le cœur de la vampire qui ne remarque même pas qu'elle est face non plus a un, mais a deux lycan. Le père te salut et te demande combien coûte ses délicieuses crêpes à la si bonne odeur. La vampire rit de nouveau en mettant sa main devant sa bouche pour ne pas laisser ses dents apparaître par inadvertance.

"- Allons, mon bon monsieur, mes crêpes sont juste comme les autres. Et votre fils ne m'a rien volé, comme je le disais à votre épouse, c'est moi qui la lui ait donnée, c'est une regrettable méprise."

Elle garde un sourire bienveillant alors que sa main va se poser dans sa sacoche l'air de rien afin d'attraper quelque chose qu'elle cache dans sa manche.

"- Connait-tu l'histoire de la fée des bonbons, petite citrouille ?"

Le sucre d'orge caché dans la manche, elle avance calmement sa main devant l'enfant.

"- Quand un enfant est sage, parfois la fée des bonbons fait apparaître une sucrerie sous leur oreiller. C'est une grande amie à moi, je peux lui demander de faire une exception et de faire apparaître un bonbon, si tu veux."

Elle lui présente ses mains vides, d'un côté, puis de l'autre et enfin, d'un geste vif, elle extirpe le bonbon de sa manche en continuant de sourire, mimant la surprise.

"- Oh, regarde, elle a répondu favorablement. Elle voit en toi un enfant sage."

La paysanne tend le bonbon à la maman elfe.

"- Tiens, je le donne à ta maman, il ne faut pas manger trop de sucrerie, sinon, tu peux tomber malade, petite citrouille."

Puis Circë tourne son regard vers le père après ce tour qu'elle jouait aussi à sa fille. Elle est aux anges de pouvoir interagir avec tant de gens sans qu'aucune dague ne soit en vue.

"- Mes crêpes ? Cela dépend, avec nature, sucre ou bien crème chantilly ? Tous les prix sont affichés là-bas, je les vends au tarif de la maison."

La vampire ne sait pas combien vaut une crêpe maintenant, avec les prix fluctuants du marché de la céréale. Visiblement, ce sont 3 pièces d'or et 2 de cuivre pour la nature, il faut compter 6 pièces de cuivre en plus pour le sucre et 1 pièce d'or en plus pour la chantilly. En-tout-cas, dans cette auberge.

C'est alors que le regard de la vampire s'illumine, elle voit entrer un guerrier aux épaules larges et à la chevelure lisse et imposante telle la crinière d'un seigneur sylvestre. Certes, il avait un peu de gras parmi ses muscles, mais la vue de son aura imposante perdit la vampire qui rougissait au fur et à mesure que l'homme se rapproche d'elle. Circë avait toujours eu un faible pour les hommes aux épaules larges. C'est visiblement un point commun qu'elle a avec sa mère, car le père de Circë avait la même corpulence que cet homme. Il la salut et fait tressaillir de la vampire par l'appellation de noble... Ramenant la vampire de 80 ans aux primes années de son adolescence en fleur. En prime de son aura, il avait un parler tout aussi noble. La pauvre rouquine qui n'est plus habitué a autant de sociabilisation en perd tout moyen.

"- Ah.. Mes galettes ? Oui..."

Se sentant bien ridicule, la rouquine fait un effort surhumain pour mettre un de ses masques souriant et reprendre le contrôle en déglutissant sa salive. Les joues encore rouges et son sourire toujours en place, elle répond

"- Mes crêpes sont à 3 pièces d'or et 2 de cuivre."

Après tout, les locaux, la farine, l'eau, le lait, la crème et le sucre appartiennent à la patronne. Circë ne gagne que le prix de la main d'œuvre, une faible part donc sera déduit la gaufre qu'elle a offerte à l'enfant de Lariela.

Gardant son calme, elle tourne légèrement la tête sur la gauche au moment où elle constate la couleur des yeux de cet homme qui par un mouvement de torche sont passés du marron au vert.

"- Je peux vous proposer aussi mes gaufres elles sont un peu plus cher, dans les 4 pièces d'or, mais vous n'en trouverai pas mieux dans tout Ishtar, je peux vous le garantir. Et elle passe merveilleusement avec de la bière, surtout la blonde."

Le monde arrivait en masse dans cette petite auberge près du port d’Ishar, les sucreries faisaient fureur à cette heure-ci de l’après-midi.

« Oh très bien, dans ce cas je vous prendrais une gaufre à la crème fouettée. » Demandais-je en déposant la somme exacte dans la paume de la main de la cuisinière.

« Monsieur Deraborne, quelle surprise de vous rencontrer ici ! Vous n’avez pas pu résister à l’appel de la gourmandise à ce que je vois. Je voulais vous parler après le tournoi, mais il y avait tellement de monde que je n’ai pas réussi à vous retrouver… Je voulais vous féliciter pour notre duel, merci de ne pas m’avoir ménagé ! »

J’avais attendu que lui aussi soit servi pour être sûr qu’il soit disponible. C’était curieux de rencontrer son adversaire de tournoi dans un tel lieu, comme quoi le continent est plus petit qu’on peut l’imaginer ! Je m’étais installé dans un coin un peu moins bruyant de la salle, j’avais pris le temps d’analyser les clients, je pouvais sentir une odeur lupine sans vraiment savoir à qui elle appartenait exactement. Mais à présent j’étais trop concentré à manger cette gaufre sans m’en mettre partout… Quel désastre lorsqu’on est maladroite.

Je ne pus m'empêcher d'observer cet enfant qui avait l'air adorable. Je ne pus que m'imaginer à la place de ces parents, quelle chance de pouvoir élever sa progéniture, peut être en aurais-je jamais l'occasion.

[Donne 4 pièces d'or à Circë]

Votre épouse? Sielk jeta un coup d'œil à l'elfe et devint rouge comme une pivoine. Qu'est ce... Ah bah oui, le fait qu'il ait un rapport presque paternel avec l'enfant. Ne sachant plus trop où se mettre, le lycanthrope recula d'un pas. Il sourit alors et passa un bras derrière sa tête et dit alors:

"Je comprends que vous ayez pu croire, vu la situation, que mon amie et moi soyons mariés mais, il y a erreur. En réalité, nous ne nous connaissons que très peu. J'apprécie énormément dame Lariela mais, je ne saurais prétendre à demander sa main. Disons que notre rencontre a mené à l'adoption de cet enfant et que j'ai partiellement endossé le rôle du père. Cela me chagrine tout de même un peu car je n'ai guère la possibilité d'être présent. Toutefois, je ne suis pas sûr que mon amie supporterait ma présence trop souvent. Enfin, je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps avec cette histoire.

Sielk fouilla dans sa bourse mais, n'y trouva que peu de pièces. Il en sortit le contenu et ajouta alors:

"Je vais vous prendre une crêpe et une gaufre. Par malheur, ma bourse ne me permet guère plus, sinon je crois que j'aurais dévalisé votre stock."

Le Lycanthrope avait bien vu l'autre homme être d'humeur généreuse et il aurait voulu pouvoir en faire autant. Hélas, il avait dû acheter nombre de pièces pour réparer son équipement de technophile et les travaux du village, même s'ils récupéraient eux-mêmes la plupart des matériaux, engendraient également des frais. Enfin, c'était une chance pour les autres clients puisque cela avait évité que Sielk n'achète tout le stock. Voyant qu'Elaran le regardait, il sourit et lui dit:

"Tu vois, rien ne sert de se précipiter bonhomme! Par contre, tu n'as pas encore fini la tienne alors ce n'est pas la peine de me demander. Mais, si maman est d'accord, quand tu auras fini, je partagerais ma gaufre avec toi."

Lariela vint alors à la rescousse du chef de clan maladroit et lui demanda des nouvelles. Il était vrai que même si cela ne remontait pas à si longtemps, ils n'avaient pas eu l'occasion de se parler ou s'écrire. Sielk réfléchit quelques secondes avant de répondre. Sans doute serait-il judicieux d'éviter de parler d'arme et autres choses du genre. Toutefois, il pouvait lui parler de la restructuration du hameau et de ses projets d'échanges commerciaux.

"Depuis mon départ d'Endorial, je me suis beaucoup concentré sur la restructuration du lieu où mon clan vit. J'essaye de le rendre plus agréable à vivre et de développer son activité. Bien que nous soyons friands de viande, manger du sanglier à chaque repas devient lassant. Tout le village participe aux constructions et mon amie Juni m'est d'une aide précieuse. J'étais venu ici à Ishtar pour établir des accords commerciaux mais, c'est plus difficile que je ne le pensais. En plus de cela, j'ai failli me faire voler ma bourse. Heureusement que je me souvenais qu'oncle Rufus avait dit que Léon avait des oursins dans les poches. J'en avais trouvé un sur la plage et j'ai fait pareil. Ce voleur s'est bien fait avoir. Et toi? Tu as décidé de te promener un peu je vois. Tu fais découvrir le monde au petit?"

Tandis qu'il discutait avec Lariela, le lycanthrope perçut de nouveau l'odeur familière. Cette fois, il sut pourquoi elle lui semblait si familière. Il reconnaissait l'odeur d'un de ses pairs. Il renifla d'avantage mais, discrètement, faisant mine de toujours s'intéresser aux crêpes. Non, ce n'était pas un loup mais, il y avait bien un autre thérianthrope dans la salle. L'odeur était si proche pourtant. Quel animal pouvait avoir une odeur presque similaire? Enfin, ce n'était pas vraiment une odeur... C'était... Même dans ses souvenirs, aucun de ses ancêtres n'avait su le décrire. Il fallait dire que jusqu'à récemment, ils dénigraient leur côté animal. Sielk se mit d'accord avec lui même pour dire que c'était l'odeur de l'instinct ou peut-être l'instinct de l'odeur. En tout cas quelque chose que seuls les thérianthropes et peut-être les vampires pouvaient sentir. C'est alors qu'il le repéra, l'homme généreux. Non, ce n'était pas lui. Il l'aurait senti quand ils étaient presque à côté. La jeune fille avec qui il parlait peut-être. Ce serait la première fois que Sielk rencontrerait une thérianthrope extérieur au clan, il devait en avoir le coeur net. Aussi, lorsqu'il aurait terminé sa conversation avec Lariela et la blonde avec l'homme généreux, il irait la voir.

Ainsi, quelques minutes plus tard, il se dirigeait vers elle. Plus il s'approchait et plus il était nerveux. Pouvait il lui demander cela comme ça? En tout cas, il devait éviter que la femme aux crêpes ne les entende. Elle n'avait montré aucune hostilité mais, avait elle perçu leur origine? Dans le doute et au cas où cela l'amènerait à changer de comportement, le chef du clan préférait rester prudent. Arrivé vers la blonde, il n'avait plus le moindre doute, c'était une thérianthrope. Oui mais, qu'est ce qu'il allait bien pouvoir lui dire? Il était maintenant beaucoup trop près pour faire demi-tour. Il se mit alors à bafouiller:

"Bon... Bonjour mada... euh... mademoiselle, pourrions nous discuter un moment?"

Il avait sans doute l'air idiot. Son loup intérieur avait envie de sortir et lui montrer comment faire mais, il s'efforçait de le contenir. Ce serait une situation assez gênante en public, surtout en présence d'une vampire. Sielk attendait donc une réponse, nerveux à l'idée d'avoir fait une bourde.

[Donne 7 POs à Circë]

Dilon semblait plus impressionné par mes capacités que j’aurais pu le croire, cela me flatta. Je ne voyais ma magie que comme un combat de chaque instant mené contre moi-même, j’ignorais donc comment elle pouvait être perçu par les autres.

Je le remerciais humblement, amusée par le trouble que j’avais pu provoquer durant notre affrontement. Puis plutôt que sortir une tirade d’explication assommante, je pris ma gaufre d’une main, et ouvrit mon autre main à plat, paume vers le ciel. L’air se mit à vibrer, produisant des gammes aux sonorités électrique. Il tourbillonna au centre de ma paume jusqu’à ce que la Brume apparaisse en sphère bleutée. Puis elle prit peu à peu la forme d’un petit oiseau qui se mit à voler gaiement autour de nous. Au bout de quelques secondes, je refermais ma main. L’étrange mélodie de l’air qui se saturait cessa et l’oiseau s’évapora.

« Je ne pourrais pas expliquer le procéder exact, la magie est bien mystérieuse. Dès qu’on croit comprendre quelques choses, c’est là qu’on se rend compte qu’en fait, on a rien comprit… »

Haussant les épaules, ma gaufre reprit alors toute mon attention. C’était surement les pires explications qu’on pouvait attendre d’un magicien, mais d’un autre côté, malgré toutes mes recherches, je n’avais rien trouvé de concluant quant à l’Essence de ma magie.

« Alors… Vous êtes un gardien c’est ça ? Je n’en avais jamais rencontré avant. Qu’est-ce que vous êtes venu faire à Ishtar ? » Ça visite dans la ville pirate n’avait probablement rien à voir avec sa faction, tout comme la mienne. Mais les relations Zéphyrienne/Gardienne étant plutôt bonne, autant papoter un peu boulot.

Au bout d’un certain temps, j’avais presque terminer ma gaufre, l’odeur du loup m’interpella à nouveau. Je me méfiais peu des lycans, surtout dans un lieu bondé comme celui-ci. S’ils savaient se tenir alors je n’avais aucune raison de m’inquiéter. Mais à Ishtar je me méfiais beaucoup plus des Frères Loups.
Celui-ci en était-il un ? Cela m’aurait paru bizarre, il semblait proche de ce petit elfe et de cette elfette. C’était un tableau bien étrange en y regardant de plus près. Un tableau digne du cirque. Cette idée m’amusa, et tout en les regardant discuter, j’écoutais d’une oreille monsieur Deraborne parler. Je détournais bien vite le regard lorsque j’aperçus le lycan approcher. Faisant comme si de rien, je finissais tranquillement ma sucrerie. Je le sentis hésiter, puis s’arrêter à mon niveau. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à être aussi grand ? Je dû lever la tête pour pouvoir voir ses yeux.
Il bégaya, tout timide à l’idée de me parler. Avais-je du chocolat sur le nez ?  

« Veuillez m’excuser Monsieur Deraborne, ce fut un plaisir de discuter avec vous. Peut-être aurons-nous de nouveau l’occasion de parler avant que vous ne repartiez ! »

Puis je suivis le loup plus loin encore de la table à crêpe. Voulait-il nous éloigner de notre hôte ? La vampire semblait bonne vivante mais si c’est de lycanthropie dont il voulait me parler alors je pouvais comprendre ces précautions.

« Eh bien… Vous n’avez vraiment pas l’air d’un Frère Loup... Effectivement, un loup de cette secte m’aurait tout simplement ignoré et ne m’aurait en aucun cas abordé aussi maladroitement. De quoi voulez-vous me parler ? » Demandais-je curieusement. Je me méfiais un peu, évidemment, mais dans un lieu comme celui-ci, avec sa famille à coté, il ne pouvait pas se passer grand-chose.