Le Monde de Dùralas
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Bonjour Invité, et bonne visite sur Dùralas ! Nous sommes actuellement en l'An 811 du Ve Âge. Bienvenue à notre dernier membre : WaydayWag Le Monde de Dùralas a précisément 4000 jours ! Contribuez en aidant et en faisant part de vos idées pour le forum ici Dùralas, le Sam 12 Oct 2024 - 15:40 La Spécialisation de classe s'obtient à Wystéria. Pour être à l’affût des dernières nouveautés, c'est ici qu'il faut aller ! |
| | Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) | |
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Mademoiselle CharmeNouvel(le) habitant(e)
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| Sujet: Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) Jeu 18 Avr 2024 - 12:22 | | | Depuis toujours à Stellaraë, ses rues et ruelles étaient sans cesse bondées. Cela ne surprenait plus Charme qui appréciait s'y perdre pour valser entre les différents passants. Elle était en chasse, en quête d'une proie facile à berner et à voler. Elle était préparée et, surtout, armée : un corset couvrait son buste, un masque brodé camouflait le haut de son visage, un éventail dansait non loin de son portrait, pour lui souffler un peu d'air, et sa chevelure, peignée avec soin, déferlait sur ses épaules, embrassant l'ovale de sa figure avec grâce. La jeune femme disposait d'un panier en osier qui reposait lassement sur son bras et dans lequel pouvait se trouver quelques denrées fraîches. Elle enrobait ses sournoises intentions par une délicate et naïve apparence ; comment, derrière une demoiselle aussi gracile, pouvait se cacher de telles fourberies ? - Spoiler:
Elle n'en était pas à son premier coup d'essai, dans la grande cité. Bien qu'il ne fut point un franc succès, elle savait qu'il était désormais temps de faire preuve de bien plus de ruse. Moins de théâtralité, plus de réalisme. Ses lèvres s'ornaient de sourires vraisemblables, sa doucereuse intonation s'était étouffée en un timbre plus contrôlé et, enfin, ses manières s'adoucissaient pour chasser les futilités qu'elles pouvaient émettre. Elle était bien mieux armée, cette fois-ci, et elle ne se ferait plus prendre ici, pour, qu'à jamais, le masque qu'elle revêtait demeure intangible. Au loin, il était possible de la remarquer prendre un bain de foule. Des yeux expérimentés pouvaient aisément décrire la scène qui se livrait à eux. Elle était là, équipée de son apparence ingénue, à feinter l'ignorance ; il paraissait qu'elle était perdue, comme c'était malheureux ! En cette crainte de ne plus pouvoir retrouver son chemin, dans l'immensité qu'est cette cité, une pomme infortunée glissa de son panier pour rouler sur le sol, achevant sa triste route jusqu'aux pieds d'un homme. Il était peu imposant, plutôt chétif d'apparence, et, surtout, il s'était penché pour récupérer ce que la malheureuse avait fait tomber. Il avait mordu à l'hameçon et Charme n'avait plus qu'à récupérer son dû. Elle se pencha pour l'aider à se relever et attendit sagement que l'attention du pauvre garçon daigna s'oublier dans ses prunelles. C'était chose faite. Il était fait comme un rat. Alors, dans un sourire charmeur et faussement touché par l'attention de cet étranger, elle échangea quelques banalités avec lui, mains contre ses avant-bras. Sans même qu'il ne s'en rende compte, le bon bougre, qui croyait aider la jouvencelle en détresse, se retrouva entre les griffes d'un charognard cupide. Charme parlait lentement car chacun de ses mots étaient réfléchis, soufflés dans une voix enjôleuse et, malgré le brouhaha ambiant qui camouflait ce qu'elle pouvait bien dire, lire sur ses lèvres n'était pas difficile. « De grâce ! Vous me sauvez la mise, mon brave. Voyez-vous, je suis perdue et, dans la panique, j'ai dû faire tomber cette pomme, celle-ci, là, que vous possédez. C'est la mienne, mon bon monsieur. » s'amusa-t-elle à dire avec grande conviction. Il n'était pas possible de voir ce que l'innocent racontait, puisque de dos. Mais il devait balbutier plus que parler. Il était l'homme idéal, oui. « Allons, n'ayez crainte, mon cher ami. Je sais bien que vous n'avez pas essayé de voler ma pomme. » affirma-t-elle en glissant ses mains contre la chair de sa proie, dans le but de rejoindre ses doigts, jusqu'à ce leurre qui reposait au creu de sa paluche. « Navrée si je vous mets dans une position d'inconfort, ce n'était pas là mes intentions... » Elle venait de remarquer ses doigts. Ce bout d'homme, dépassant à peine le quart de siècle, était déjà promis, et son annulaire revêtait une bague dorée. « Oh... je comprends mieux. Vous êtes déjà promis à votre dulcinée et mes approches vous mettent terriblement mal à l'aise ? N'ayez nulle crainte ! Sans bague autour du doigt, personne ne pourra vous blâmer. » dit-elle d'une voix espiègle. D'un geste habile, délicat et rusé, Charme s'empara de cette alliance lors de son monologue sans même que le bougre ne put s'en rendre compte. Alors qu'il bégayait à nouveau, pomme en main, elle ricana brièvement en lui dévoilant ce qu'elle venait de lui dérober. « C'n'était là qu'une boutade, mon jeune ami. Au vu de votre délicate trogne, c'est peut-être bien plus qu'une pomme que vous avez dérobé. Mon coeur, lui, peut-être, ne restera pas indifférent ! » Alors qu'elle lui repassait la bague au doigt pour lui faire part de sa bonne foi, sa main libre, et qui détenait son éventail, s'occupa de retirer la bourse qu'il possédait à la ceinture. Une lame cachée fut dégainée, de l'armature boisée de son accessoire, pour couper le lien qui retenait l'objet de convoitise. Sournoisement, elle continuait d'amadouer l'ingénu, de s'en rapprocher pour faciliter sa manoeuvre, et même de le bousculer par mégarde, pour brouiller son esprit. « Oh, pardonnez moi ! La pomme est à nouveau tombée. Laissez, je m'en occupe cette fois-ci, voulez-vous ? » demanda-t-elle en ne lâchant pas le jeune homme du regard. Elle était un peu trop proche de lui, d'autant plus que son pied, qui vint vivement camoufler la bourse tombée, avait entrainé la cuisse de Charme à épouser celle du malmené. Il recula, quant à lui, par gêne. Et après ces mots, elle se pencha pour récupérer le leurre mais, surtout, la bourse qui était tombée. En vitesse, elle camoufla son erreur dans des sourires et des oeillades, sans qu'il ne put s'acquitter du spectacle, pour ne jamais découvrir les supercheries qui en découlait. « Je ne vais point vous retenir davantage, mon ami. Vous avez une dame qui vous attend. » affirma-t-elle en se redressant. Elle le salua et dans la foule, elle partit, laissant l'innocent en proie à une confusion certaine, qui l'immobilisa le temps de quelques secondes. N'ayant compris ce qui lui arrivait, il décida de ne pas perdre davantage de temps ici pour reprendre sa route et disparaître à son tour. Peut-être ignorait-elle que des regards expérimentés pouvaient l'observer lors de ses manoeuvres ? La foule n'était pas toujours inattentive comme elle pouvait l'espérer. Quoi qu'il en était, Charme était toujours en chasse, et peut-être que son regard aura le malheur de choisir la mauvaise cible à amadouer, à son plus grand regret.
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| | | RowtagIllusionniste
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| Sujet: Re: Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) Mar 23 Avr 2024 - 22:17 | | | Les rues et ruelles de Stellaraë : le terrain de jeu préféré de Rowtag. Souvent bondées, elles étaient remplies d'opportunités et de pignoufs à berner. Les gardiens étaient aveugles ici. Trop de monde. On ne peut pas avoir des yeux partout n'est-ce pas ? Sans parler des raccourcis, des allées cachées et des tunnels planqués...Mais le djöllfulin préférait ne pas trop s'attarder à voler à la tire ici, ce n'était que du menu fretin. Quelques piécettes, un joli bijou, parfois, quand un badaud richou passait par-là. Non, ce qui le faisait vivre, lui, c'étaient les casses du siècle, le vrai frisson ! Les infiltrations impossibles, les intrusions dans les soirées de la haute...Bref, le grand spectacle !
Sa dernière cible avait été une baronne de passage à la capitale, mais leur échange eut coupé court, malheureusement, et il avait perdu la trace de cette dernière...Paraissait qu'elle avait plus mis les pieds dans le coin. Le pauvre sire se trouverait bien d'autres victimes délicieuses à se mettre sous la dent, en attendant, il traînassait dans les rues. Ses cornes joliment recouvertes par son beau chapeau, il avait vêtu une tenue assez sobre, pour une fois : chemise de toile et manteau de cuir. Il laissait glisser son oreille dans des conversations de toutes sortes, prenait la température de la garde royale, scrutait les arrivées de denrées précieuses et d'objets rares sur les étals des marchands. Souvent bien gardés, ceux-là.
Pendant qu'il rôdait et faisait mine de s'intéresser à ce qu'il regardait, il ne manqua pas la petite scène rigolote qui se passait à l'insu du petit bougre. La plupart des gens passait autour d'eux, trop pressés ou inattentifs, mais Rowtag se délectait du jeu d'actrice de la voleuse. Oh, elle se débrouillait bien, pour sûr, un hameçon quelconque, suivi d'une feinte méthodique noyée de bobards rendait ce joli minois fatal à tous les coups ! Les hommes étaient bêtes. Le cornu adorait ça. Il ne put s'empêcher d'aller à la rencontre de l'ingénue à la pomme.
- Oh ! Attendez mademoiselle ! J'ai cru comprendre que vous vous étiez égarée. C'est un drame ! fit-il en s'approchant, face à elle, la mine torturée. Les rues stellaroïses sont si bondées, dangereuses, même ! Parfois...! Ce serait une tragédie si quelque chose vous arriverait...oui ! Il mit sa main sur le coeur, car sa vaillance était invoquée et qu'il se devait d'agir. Par Urgaal'Mar, quelle noblesse d'âme ! Appelez-moi Kaely, ma chère, fit-il en faisant une révérence princière, et en tendant sa main, laquelle effleurait déjà le bout des doigts de la dame. Je suis le fils d'un noble marchand de cuir, je connais bien la capitale, si je peux faire quoi que ce soit...
...Pendant ce temps, l'autre bougre qui s'était fait détroussé avait peut-être compris que quelque chose clochait. Peut-être avait-il appelé un garde en criant...
- À la voleuse !!!
...Par exemple ? Hi hi. Et que le garde s'approchait désormais de la belle avec la ferme intention de l'intercepter. Peut-être même que le djöllfulin avait un peu espéré cela ? secrètement, derrière son coeur vaillant Et que tout ce qu'il avait voulu était de l'empêcher de partir trop loin ? Comme si...Comme si tout cela n'était qu'un test ? Peut-être, peut-être...
- Quoi ? Une voleuse ? Vous ?
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| Sujet: Re: Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) Mer 24 Avr 2024 - 12:15 | | | Elle cherchait à émettre de la distance entre sa victime et elle pour que, dans la foule, elle fut oubliée. Peu importe le résultat, peu importe qu'il put se rendre compte que sa bourse fut volée ou non, car sa silhouette se serait déjà oubliée parmi les nombreux passants. Là, alors, elle aurait pu profiter d'un bon repas à la taverne du coin. De toute évidence, l'innocent ne semblait pas dans le besoin ! Malheureusement, aucun de ses vols à la tir ne se déroulait comme désiré. Le premier fut troublé par sa maladresse et voilà que le second fut intercepté par une autre âme sournoise. Elle ne s'était pas rendue compte du caractère malicieux de celui qui osait ralentir sa fuite.
« Pardonnez-... J'n'ai point le temps de-... Oui, oui, j'ai retrouvé mon che-... Voyez-vous je-... » tenta-t-elle de dire pour chasser l'approche de l'homme qu'elle jugeait agaçante. En vain. Au vu de son monologue insistant et de l'alerte donnée par sa victime, elle comprit. Son regard émeraude daigna, enfin, se confronter à celui qui se pensait malin. Aucune émotion ne se dégageait de sa douce trogne, à présent. La jeune femme était impassible malgré la frustration certaine qu'il pouvait lui affliger. Elle n'avait plus beaucoup de temps et la fuite lui était impossible, désormais. Tout cela à cause de cet être troublant, au regard jaunâtre. Tel un chat noir, il était le messager de mauvais augures ; l'humiliation publique et la prison, si elle ne trouvait pas rapidement une astuce pour se défaire de son emprise, ou de cette situation infortunée. Elle savait qu'il voulait se jouer d'elle et s'amuser. Après tout, la demoiselle reconnaissait bien là ces monologues couverts de fausse théâtralité et aux airs pompeux ; elle en était la créatrice ! Le but étant de toujours écraser son interlocuteur pour que son esprit n'eut le temps de répondre.
C'est dans le silence qu'elle attrapa les manches de son haut en toile de lin, qui dépassait de son corset. Déjà abîmées par le temps, il n'était pas difficile pour elle, d'un geste brusque et habile, de les arracher une à une. Elle prit même la peine de défaire les lacets de son corset pour qu'il perde de sa prestance, sur son buste, dévoilant un peu plus son décolleté inexistant, mais lui offrant cet air d'avoir été malmenée, maltraitée. Elle ajusta le masque à sa figure une dernière fois. Sa respiration était bruyante et plus vive : ses souffles étaient lourds et sa poitrine en fut troublée. L'oeil du voleur pouvait comprendre ce qu'elle tentait de faire. En accélérant ainsi sa respiration et, par conséquent, en augmentant son rythme cardiaque, la demoiselle arbora, sans difficulté, un faciès marqué par la peur mais, surtout, par le choc et la tristesse. Ses prunelles écarquillées se mouillèrent d'effroi, traduit par des larmes prisonnières. La comédienne préparait son prochain personnage. Voilà qu'après avoir interprété la douce égarée, elle devint la jouvencelle en détresse. Mais qui en était l'agresseur ? Ce rôle là serait joué par le malheureux qui l'empêchait de fuir. Qu'il fut d'accord, ou non, il était trop tard.
Elle déposa vivement la bourse chapardée dans la main de l'impoli qui lui faisait face. Cette paluche tendue était sa porte de sortie. Il pouvait presque entrevoir un fin et bref sourire espiègle se dessiner à ses lèvres, avant qu'il ne se meurt derrière tous les maux qui l'accablaient ! Une jeune femme, aux vêtements déchirés, et au corset délacé, était en proie à la panique, là, au milieu de cette foule, alors que la garde commencait enfin à l'approcher. « Ces-Cessez de m'importuner ! A-Arrêtez ! Ne me touchez plus ! Reti-Retirez vos mains de moi ! Que quelqu'un me vi-vienne en aide ! » s'exclama-t-elle d'une voix tiraillée par des respirations incertaines et paniquées. « Témoin de son vol à la tir, il essaye de me faire taire ! Je vous ai vu vous glisser derrière cet homme pendant que je lui parlais ! Pitié, ne me tuez pas ! » certifia-t-elle avec une sincérité crédible. Elle observait les gardes et l'homme chétif qui étaient bien trop proches du duo, maintenant.
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| Sujet: Re: Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) Mer 8 Mai 2024 - 2:15 | | | Dans le brouhaha ambiant, l'alerte retentit, se détachant des bruits habituels des rues stellaroïses. Le Rowtag se délectait de la panique croissante (mais pas forcément visible) de la menteuse, à mesure qu'il lui faisait perdre du temps. Quelque chose alors changea sur la jolie face. Un masque tomba, en quelque sorte, ou plutôt, la femme changea de masque pour un autre. Il était clair qu'elle comprenait le petit jeu du djöllfulin, mais ce dernier ne se doutait aucunement de ce qu'elle lui réservait en retour !
Quelle roublardise ! Quelle rapidité impressionnante ! Mais surtout, quelle fourberie ! Se fit-il, tour à tour, dans son esprit, lorsqu'il réalisa l'odieuse manipulation de la voleuse, les yeux exorbités, un sourire de diable aux lèvres qui restait figé. La panique changeait de personnage, telle une patate chaude ! Oh ! oh ! C'est trop chaud ! Le pourpre lui montait aux joues, mais surtout, il trouvait ça ravissant, de se faire prendre à son propre piège. Et pas de n'importe quelle façon, ni par n'importe quelle trouvère, car la belle furieuse devant ses yeux, avait de la bouteille, et comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce. Oui, oui ! Pouf ! Un sac de pièpièces sur la paluche. Quoi ? Un sac de pièpièce sur la paluche ?
L'illusionniste se redressa complètement. La bourse à la main, coup de théâtre. Générosité insoupçonnée ? Non, maladresse ou action désespérée ? Son cerveau cornu fusa à toute allure, tentant de débrouiller les raisons de ce don incongru. Puis, il accepta avec plaisir le dû qui n'était nullement sien.
- Oh...merci ! laissa-t-il échapper en écoutant les gesticulations de la jouvencelle en détresse. Ho ho ho. Bon le portrait était un petit peu exagéré, se fit-il tout compte fait, mais c'était fort respectable, en ce peu de temps ! Surtout, largement suffisant compte tenue de l'intellect moyen d'un stellarois : c'est humain, une femme crie, le cerveau ne fait qu'un tour, un joli visage un peu apeuré et c'est réglé. Et le résultat fut sans appel !
- [...] Pitié, ne me tuez pas !
- Bah voyons...
- Vous là ! Arrêtez-vous ! Un garde approchait alors, flanqué de la victime du vol à la tire.
Rowtag devait agir vite, ou bien la roue tournerait en sa défaveur, et un avenir derrière les barreaux l'attendait. Cela lui fit bouillonner le sang d'excitation ! Il chercha un atout dans sa manche pour se sortir de cette mouise. Chercha, chercha encore. Il fouilla si bien dans sa manche qu'il commença à se voûter, comme replié sur lui-même, caché dans son chapeau et son col. Il se gratta la tempe, il creusa dans son manteau à coup de griffe contre l'avant-bras. Ça lui démangeait ! L'atout venait ! Et il joua sa carte, à son tour, changea son masque pour un autre.
- Vous !! insista l'homme, définitivement à portée de bras des deux filous. Quelques passants s'en foutaient mais d'autres s'étaient arrêtés, intrigués par tous ces cris dramatiques. Relève-toi ! Sale voleur ! Montre-toi et montre ce que tu caches dans ta main !! ordonna-t-il désormais d'un ton sévère qui ne laissait aucune place à la négociation. Son épée était dégainée et pointait en direction de l'invectivé.
- hhhhha...Je...
Une voix montait, presque pas comme une voix mais plutôt comme un souffle, lourd et chargé.
- Je vois...laissa-t-il s'échapper, en remontant son visage, fatigué, presque abîmé, mais sans déplier sa colonne vertébrale qui restait comme bossue. Une goutte de sueur coulait le long de son front depuis son chapeau qui lui couvrait le crâne et assombrissait davantage sa face soudainement livide. Son corps se mettait à trembler, et ce fut une main qui fit plusieurs spasmes qui dévoila la bourse subtilisée, une main...pleine de pustules ! ....hhhhhaaa....*khaarfff khaaarffff*....Il toussa des miasmes immondes qui résonnaient de sa glotte jusqu'aux rues adjacentes dans des échos horribles. Le mucus suintant de ses doigts cadavériques imbibant désormais le sachet de piécettes, le garde eut un mouvement d'hésitation.
- C-c'est une blague...répondit-il avant de froncer les sourcils. J-je ne vais pas me faire avoir par un tour aussi ridicule ! Alors, le djöllfulin ôta son chapeau, non sans que des craquements odieux se fassent entendre du fait de cet effort. Sur sa caboche, pourvue de quelques cheveux longs qui pendaient jusqu'à sa nuque et le long de ses tempes humides, à la place des cornes habituelles, se trouvait toute une culture mycologique prospérant avec joie. Mais Rowtag savait que ce serait difficile de tromper ainsi les sens de ces bonnes gens. Il misa alors sur un atout qu'il savait redoutable : l'odeur.
- J'ai cru...pouvoir hhhhhhh...survivre un peu plus...hhhh avec un repas...j-je suis hhhhhha... désolé, expliqua-t-il, tandis que des nuées infernales émanaient de sa personne. L'expérience était si infâme que juste quelques tâches un peu sale sur son manteau suffisaient à faire imaginer à ces spectateurs l'étendue de son infection hautement contagieuse qui lui parcourait le long du corps sous ces tissus.
- C'est répugnant, dit le noble insouciant, la mine dégoûtée. Que l'on me rende ma monnaie après l'avoir nettoyée...Quant à lui...Il hésita, son expression faciale balançait entre la pitié et la colère.
[HRP : le garde : #ff7878 ; le noble : #ffffff ]
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| Sujet: Re: Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) Ven 10 Mai 2024 - 10:41 | | | Son acte achevé, il était désormais temps à l'autre acteur de prendre place sur scène. Quel personnage s'amuserait-il à dévoiler ? à jouer ? Charme analysait le moindre de ses mouvements, chacune de ses mimiques et tous les mots qu'il prononçait sans jamais s'acquitter de sa propre comédie. Dès lors que l'étranger usait d'artifices magiques, le regard de la belle fut piqué par la curiosité, revêtant une robe qu'il méconnaissait jusqu'alors ; celle de la sincérité. Surprise, admirative, peut-être même envieuse ou encore rancunière, Charme était malmenée par un flot de pensées et d'émotions qui la contraignit dans un silence contemplatif. Seule une personne qui, partageant sa même passion pour le théâtre, serait en mesure d'entrevoir ce qu'elle ressentait car, malgré son talent, elle n'était pas sans failles. Plus Rowtag se dévoilait dégoûtant et maladif, plus Charme se laissait elle-même berner, à peine du moins, puisque sa lucidité la frappa à nouveau. Ainsi, elle usa de ce soupçon qu'elle lui portait pour se dévoiler plus convaincante dans son jeu, plus naturelle.
Et alors qu'elle se convainquait de l'existence d'une supercherie magique et douteuse, chaque nouvelle gestuelle, odeur et nouveau bruit, qu'il dévoilait, rendaient tout cet échange si... réel. Que tout ceci n'était qu'une mascarade, cela lui importait peu, car l'imagination de Rowtag lui était dérangeante et, surtout, dégoûtante. Elle usait de ses sourires, de sa trogne inoffensive pour s'échapper des griffes de ses prédateurs, mais aussi de ses charmes pour mieux captiver ses proies. Bien qu'elle n'était qu'un charognard, au même titre que Rowtag, jamais elle ne s'était abaissée à si peu d'élégance. Jouer un pestiféré ? Quelle audace ! Mais Charme n'était pas de ces gens là, de ceux qui s'amusaient avec la magie pour dégoûter un public afin de les faire fuir. Non. Charme, elle, utilisait sa beauté, doux privilège, pour être aisément pardonnée ou, pire encore, écoutée.
« Que l'on me rende ma monnaie après l'avoir nettoyée... Quant à lui... » les mots du noble résonaient en elle. Ils n'allaient quand même pas le laisser s'échapper ? Lui ? Lui qui avait osé s'amuser d'elle ? Ce pestiféré, rat d'égoût, ce dédaigneux chat noir qui désirait, simplement, assouvir sa curiosité en retardant sa fuite ? en la contraignant dans une improvisation douteuse ? Non. Rowtag désirait jouer, alors Charme, joueuse, accepta son défi. Peut-être, au fond d'elle, voulait-elle s'échapper de cette situation incongrue pour échanger avec lui ? Afin d'apprendre auprès de sa magie fascinante et de son art, qu'elle jugeait - sans aucun doute - comme exemplaire ? Au plus grand malheur de Rowtag, cette idée fut bien vite balayée puisque l'adrénaline qu'il lui avait insufflé la rendait vivante, et l'origine de cette délicieuse sensation lui était possible grâce à ses échanges risqués. Pour rien au monde Charme ne souhaitait mettre fin à ce duel. Il venait de perdre la main, et la balle était, de toute évidence, du côté de la belle, à présent.
« Oh, messire... Votre compassion vous honore... Mais regardez moi ! » dit-elle en plongeant ses prunelles humides dans le regard du noble. Après quelques pas incertains, qui manquèrent de vigueur, Charme appuya son allure malmenée lorsqu'elle parlait. « Cet homme m'a menacée ! M'a agressée ! Et il a volé votre bourse. Si ce n'est pas à travers sa fourberie qu'il se fera remarquer à nouveau, ce sera parce qu'il aura contaminé toute la cité au vu de sa maladie ! » puis, elle fit dos au duo, pour ne regarder que Rowtag. Pour que seul son regard jaunâtre puisse admirer sa bouille, celle qui s'était, désormais, ornée d'un sourire espiègle. « Non... messieurs, sa place est derrière les barreaux. »
Alors que Charme se jouait du malade imaginaire, la garde, écoutant d'une oreille peu attentive ses paroles, s'empara de la bourse des mains de Rowtag, et ce, grâce à l'extrémité de sa lame. Cette dernière emporta la lanière de celle-là après s'y être insérée, avec dextérité. Peut-être qu'il savait que ce n'était là qu'un tour de magie ridicule, mais dans le doute il ne s'en approchait pas. « Eh, pas un geste, hein ! Sinon, c'vot' main qui part avec la bourse ! » affirma-t-il en rapportant au noble ce qui lui revenait de droit. « Foutredieu ! Je ne touche point à cela. Je suis certain que l'odeur parasite qui émane de cet affreux individu a contaminé mes précieuses pièces ! La dame a raison ; il ne peut pas s'en sortir aussi indemne. Il me doit réparation ! » conclua le noble avec colère et dégoût.
_Messire, sauf votre respect, cet individu me paraît, tout de même, bien trop indisposé pour voler votre bourse aussi sournoisement. Êtes-vous certain qu'elle n'est pas tombée ? 'Savez, ça arrive plus qu'on ne le croit. _Comment ? Vous osez croire que je suis suffisamment idiot pour égarer une bourse ?! _Ce n'était pas là mon intention, messire, loin de moi l'idée de vous offenser, mais- _Mais quoi ?! Allez-y, j'écoute ! _C'est peut-être la dame, sinon, qui vous a pigeonné. _Vous insinuez aussi que je me serai fait avoir par une gueuse ?! Une gourgandine ?! _Messire, j'essaye simplement de vous aider, je ne fais que mon travail... _Eh bien faites le correctement, votre "travail", car vous ne m'êtes d'aucune utilité, actuellement ! Même la bourse récupérée est aussi dégoûtante que ce duo de ploucs !
Cette triste scène et sans fin, tant les tirades de l'un et de l'autre semblaient éternelles, retira un souffle lassé de Charme qui, bras croisés, fixait toujours Rowtag. Elle ne semblait plus rancunière, ici, puisqu'elle savait que le noble était trop idiot pour assouvir ses ambitions. Alors, elle roula des yeux. De toute évidence, c'était à Rowtag, désormais, de jouer, puisque sa scène était achevée.
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| Sujet: Re: Le bal des faux-semblants (PW. Rowtag) Mer 10 Juil 2024 - 14:28 | | | Dans les vapeurs artificiellement toxiques, le visage du noble courroucé était incertain, ses yeux faisant des aller-retours entre le malade et la bourse dégoûtante qui pendait à la lame du garde. Mais alors que son jugement se faisait languir, la belle usa à nouveau de ses paroles doucereuses et de son jeu d'actrice pour tenter de faire pencher la balance dans son sens.
Le cornu savait que sa rivale était un personnage douée de fourberie, mais par Urgaal'Mar, se dit-il, quelle ignominie ! Quelle perfidie lorsqu'elle se retourna pour lui adresser le sourire le plus odieux de Dùralas, qui en aurait rendu plus d'un furieux. Mais Rowtag, malgré cela, savait très bien que ce genre de provocation était un autre piège, et qu'il suffisait de les balayer d'un revers de la main en rigolant !
Le pauvre malade ne pouvait pas faire grand chose de plus que de prouver sa condition misérable en proliférant ses odeurs, ses quintes de toux et en s'exclamant comme un malheureux lorsque l'on s'adressait à lui. Ainsi en était-il quand le garde lui confisqua la bourse pleine de miasme. Mais alors que l'homme dérobé allait tomber dans les manigances de la voleuse, il se passa quelque chose d'inattendu.
Le garde lui-même remis en doute la parole du noble (cela n'aurait pas été Rowtag qui aurait compté sur la lucidité des gardiens stellarois...), ce qui l'enflamma de plus belle. Révélant dans un même temps toute la bassesse de son âme, le jeune homme riche se disputait désormais avec celui qui était venu l'aider. Intérieurement, Rowtag jubilait face à cette scène, car il ne connaissait que trop bien la noblesse pour avoir anticipé cet orgueil qui s'exprimait à l'instant, et, vêtu de son habit le plus immonde et le plus misérable, il se fit dans son esprit : "Voilà où se trouve la laideur, celle qui ronge les peuples pour de vrai".
Regardant la voleuse, qui semblait résignée désormais, le djöllfulin voulait bien rejouer une carte, mais il voyait bien que la scène prenait irrémédiablement fin. Et parfois, il suffisait de ne pas agir pour tourner les choses en sa faveur : laisser les deux idiots se chamailler semblait suffisant ici. De toutes manières, le noble était irrattrapable : tour à tour sali par le plus infâme des énergumènes, puis remis en question par l'autorité pour finalement se sentir trahi par la douce bouille d'une "gourgandine". C'était trop.
- Il suffit ! Vous m'avez fait perdre mon temps, tous autant que vous êtes ! J'en ai assez de tenter de savoir qui a fait quoi ! s'exclama-t-il, avant d'invectiver chacun des protagonistes. Vous ! Vous êtes répugnant et vous n'avez qu'à vous laissez crever dans un coin d'une ruelle. Vous ! Vous ne méritez même pas mon attention, misérable catin ! Quant à vous...vous avez intérêt à me ramener un or propre rapidement, si vous ne voulez pas avoir des conséquences !
Et il partit, en laissant échapper des souffles de colère et des regards noirs sur la populace. Le tout était désormais de savoir ce que le gardien comptait bien faire avec les deux ploucs et sa réponse fut modérée, dans la continuité de ce qu'il avait dit juste avant :
- Bon, si je recroise l'un de vous deux...Il marqua une pause dans sa phrase, alors qu'il regardait le pestiféré bossu, se disant sûrement que dans tous les cas les jours étaient comptés pour lui. Et vraisemblablement, le garde n'avait pas le coeur à choisir entre la demoiselle en détresse et le mourant, qui des deux était supposément responsable d'un vol, qui pouvait être une simple inadvertance de la part du noble, surtout après s'être fait passer un tel savon. Écoutez-moi bien, si on vous reprend dans n'importe quelle manigance, je me chargerais de vous envoyer croupir en prison. Maintenant, disparaissez ! ordonna-t-il.
Rowtag fut étonné, car la Garde Royale n'était généralement pas connue pour sa clémence (il avait eu quelques histoires dans le passé...). La réaction du garde était logique, certes, mais la Garde Royale n'était pas non plus connue pour sa logique, hi hi hi.
- Bien...il est temps, prononça Rowtag, indirectement à l'attention de la voleuse, avec une voix qui reprenait petit à petit son intonation normale, tout en regardant le garde partir dans les rues. À leur tour ils devaient quitter les lieux, car ils avaient eu de la chance, pour cette fois. Ainsi l'illusionniste gagna une ruelle isolée non loin, non pas pour y mourir la gueule ouverte, comme on lui avait conseillé plus tôt, mais pour ôter son costume le plus ingrat qu'il eut imaginé jusqu'à présent. Il ne se soucia pas de si la jouvencelle en détresse l'avait suivi ou non, puisque cela ne lui dérangeait guère de révéler sa propre mascarade à celle qui ne se doutait que trop de ce qu'il s'était tramé.
Une cape fut soulevé dans les airs, et son apparence changea d'un coup, en une fraction de seconde, tandis qu'un rire tonitruant résonna. Dès que le tissu laissa à nouveau révéler sa silhouette en s'envolant, tout avait disparu : les champignons, les odeurs, les pustules. - HA HA HA HA HA HA HA HA HA !!! Le Rowtag était redevenu le cornu élégant qu'il avait été au début de la journée, tandis que sa main détenait une bourse remplie de piécettes.
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