Rapport de récolte :

Melhyndil Butin déjà réclamé !

Informations complémentaires : RAS

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Rapport de récolte :

Caelan : tu gagnes 10 défenses de sanglier, 5 cuirs de sangliers et 30 points métier + 5 points bonus pour les bons Rp et x1 os doré pour ta constance.

Informations complémentaires : tu passes compagnon, tu peux désormais aller chasser les aigles des Baldors

L'ondée éparse chute en fines gouttes depuis ces cieux nuageux qui dissimulent les premiers chatoiements de l'aurore. Alors que le brouillard enveloppe les plaines de son voile, les notes mélancoliques de la scène se posent telles une mélodie du passé dans le cœur nostalgique de l'Arànien.

Le printemps libérant subtilement chaque jour davantage ces contrées de l'étreinte de l'hiver, les terres, allègrement abreuvées par les généreuses pluies des dernières semaines, offrent un panorama des plus sublimes pour celui qui sait apprécier la nature alors qu'elle se pare de ses plus beaux atours. Dans les bosquets foisonnants, arbres, plantes et fleurs s'élancent vers l'astre solaire en quête de ses rayons revigorants et de leur douce chaleur, offrant refuge et protection à la faune qui y prolifère.

L'iris azuré de Shae Elendris, teinté du reflet de la grisaille ambiante à l'image de ces cieux qui le surplombent, balade son attention sur l'orée du taillis où il a repéré maintes traces de fouissage il y a peu. Abandonnant pour un temps les minces filets d'eau que les nuées déversent toujours avec retenue, il s'enfonce furtivement dans les entrailles de l'arborescence ambiante, en suivant le cheminement que semblent définir les traces de passage de son gibier. Pas après pas, il scrute la piste et tend l'ouïe, mais il n'entend que le murmure apaisant des gouttes de pluie qui percutent les verdoyantes feuilles des arbres majestueux qui composent cet îlot de végétation luxuriante.

Le sentier, détrempé par l'eau, dévoile plus loin de nouvelles empreintes et un premier collet toujours intact, bien que les branchages et les feuilles qui le camouflaient semblent avoir souffert du passage d'animaux. Une fois le nœud défait et la corde détachée de l'arbre, l'homme du Nord la récupère pour un usage ultérieur. Inutile de risquer la capture d'un animal diurne ou d'un badaud, ce qu'on lui a demandé de ramener, c'est un sanglier. Alors que la boue s’imprègne davantage de ses traces de pas, son odeur pourtant légère se disperse aux environs, portée par le vent, et alerte les odorats les plus fins de la présence de cette étrange créature qui se tient sur deux pattes et qu'on préfère fuir à vue. Bien qu'étouffés par la distance et le manteau verdoyant dont la nature s'est parée ici, des grognements deviennent perceptibles, ponctués de cris de détresse encore discrets.

Shae presse le pas jusqu'à rejoindre son prochain collet, les signes de la capture du gibier convoité se présentant comme de plus en plus évidents alors qu'il entend désormais des bruits sourds qu'il devine provenir des chocs issus de la lutte de sa prise contre l'arbre qui la retient captive.

Tandis qu'il rejoint l'emplacement du piège, se dévoile au regard quelque peu perplexe de l'Arànien, un sanglier de bonne taille en proie à l'agitation et à des tentatives chaotiques de se libérer. Il en a bien conscience, cette angoisse qui s'offre à ses yeux n'est que le premier acte de la pièce macabre qui ne pourra s'achever qu'une fois que sa proie sera étendue sans vie sur ce même tapis végétal que celui où sa progéniture est probablement née ce printemps. Heureusement pour les marcassins, ce sanglier est un mâle et aucune mère ne viendra ici à manquer à sa portée.

Shae s'approche prudemment de l'animal tout en extrayant son épée de son fourreau, estimant la distance que la bête peut parcourir depuis le point d'attache du collet. Sa lame est tranchante mais le coup va devoir être puissant et précis pour qu'il ne souffre pas. Ses connaissances en anatomie et un livre sur la chasse au sanglier lui suggèrent qu'une mise à mort au fil de l'épée est possible en perforant le cœur ou les poumons, ou alors en assénant un coup violent à la base du crâne pour atteindre la moelle épinière. Il choisit la dernière option.

Le bourreau jauge sa victime qui continue à grogner et à s'affoler en tous sens, avant de se positionner à ce qui lui semble être la distance optimale. L'animal s'élance alors dans une charge rapide et présente la menace de ses défenses qu'il tente d'envoyer se fracasser contre l'abdomen du chasseur. Bien placé et à bonne distance, il esquive la bête dont l'ardeur est bien vite rappelée à la réalité par la corde qui l'entrave. La lame de l'épée s'élève avant de s'imprégner de la splendeur de la nature environnante, laissant miroiter ses merveilles en son reflet, puis elle s'abat brutalement dans la chair du sanglier, s'adonnant avec ferveur à ce pour quoi elle a été forgée : donner la mort.

Le coup est violent, brutal et précis. À l'impact, une gerbe de sang s'élève vers la canopée pour retomber en gouttelettes qui teintent de rouge le vert éclatant des végétaux que la bête a écrasé lors de ses mouvements de panique. Sous le regard médusé de l'érudit qui ne s'est que trop fié à la théorie, l'animal mêle désormais des cris de douleur atroces et poignants à ceux de ses peurs primitives. Shae le frappe une seconde fois à la base de son crâne, et si la plaie s'approfondit en envoyant davantage de sang se perdre dans les airs, il n'est toujours pas délivré de ses souffrances. La pauvre bête a beau sembler souffrir de paralysie partielle de ses pattes arrière, elle continue à se débattre au milieu d'un océan de vocalisations et de gémissements plaintifs comme si elle avait encore la moindre chance d'en réchapper. Alors, la lame creuse une troisième fois son chemin vers la moelle épinière et enfin, arrache de son tranchant ce fil de vie si tenace qui maintenait ce sanglier captif de ses souffrances.

Après cette tempête de terreur et de tourments, enfin le calme et la sérénité déposent à nouveau leur voile apaisant sur les environs. On entend la pluie doucement caresser la végétation de ses ondées apaisantes, tandis qu'autour du cadavre inerte, branchages et plantes broyés sont abondamment colorés de son sang. Sur la joue de l'Arànien coule une fine larme qui ruisselle sur son visage alors qu'il s’apprête à éviscérer son butin afin de l'alléger pour le transport.

[Rp pour la quête 0. Initiation]

Quête VI. La liste de mots

Au plus profond d'un bois ravissant, issu du charmant panorama qui naît du pays d'Aràn, dans un fascinant horizon sylvain, grognait un mignon marcassin. Sa tribu maraudant non loin, il fouillait sols, puis buissons par son groin afin d'assouvir sa faim, tandis qu'aux confins du luxuriant taillis, dans un grouillis fourni, un individu offrait quant à lui son doux minois aux diffus rayons matinaux fournis par l'azur qui surplombait son pays natal. Suivant son plan brutal jusqu'à sa conclusion, il s'incarna dans la main qui ravit sa maman au cochon riquiqui qui dut alors fuir lui aussi.

Un coup vif, puissant s'immisça dans son poitrail, lui ôtant tant d'illusions qu'il nourrissait pourtant, si naïf, sur sa condition. Son corps gisant au sol, son sang y fluant, dans la mort ainsi sont-ils unis.

[Rp pour la quête VII. La disparition]

Alors que les plaines d'Aràn sont toujours recouvertes du sombre voile des ténèbres nocturnes, les dernières volutes d'encens parfument la chambre de Shae Elendris de toute leur solennité mystique tandis qu'il achève son rite de purification. Au cœur de la pièce, les flammes des bougies caressent l'épiderme nu de leurs lueurs dansantes et jouent encore un peu avec les tatouages ésotériques dont son torse s'est paré pour le rituel. Pendant que la conscience émerge lentement des infinies contrées oniriques dans lesquelles elle était plongée, les dernières bribes de rêves glissent finalement en ses abîmes, retournant aux confins de l'Immatériel.

L'esprit de l'érudit, de retour au sein de son enveloppe charnelle désormais assainie, est accueilli par les merles, mésanges et pinsons qui unissent leurs chants et présentent les accords mélodieux de la chorale de l'aube à son ouïe ravie, qui se laisse émerveiller par cette somptueuse tradition faunique plurimillénaire. Élevant sa silhouette qui se tient au cœur des intersections des glyphes et des cercles de protection, il dépose les encensoirs en bronze sur la table basse qu'il dédie à ces pratiques occultes entre deux bougeoirs, en veillant méticuleusement à les placer selon le schéma harmonieux et précis que les pages de son grimoire lui dessinent.

Tandis que l'étoile la plus radieuse du firmament laissera bientôt ses innombrables traits de lumière transpercer la nuit et qu'elle baignera tantôt les champs verdoyants de sa douce chaleur, l'homme du Nord revêt sa sobre et discrète tenue de chasse, composée d'une tunique et de braies de laine beige qu'il pare d'une cape brune. Enfilant ses bottes en cuir, il est salué par le chat de ses parents qui vient se blottir un instant contre lui, mêlant quelques miaulements venus quémander les restes de poulet de la veille à d'attendrissants ronronnements. L'Arànien s'exécute et agrémente le repas de son ami félin d'une petite coupelle de lait, avant de quitter le domaine familial, non sans avoir honoré son blanc pelage immaculé comme la neige de quelques câlins emplis de bienveillance.

Un vent frais descendu du nord étreint fougueusement Shae Elendris, qui se laisse affectueusement mordre le visage par son vieil ami venu ainsi l'accueillir dans la fraîcheur de ces derniers instants qui appartiennent encore un peu à la nuit. Bien vite déjà à l'horizon, on voit la robe de l'obscurité s'enflammer dans la splendide radiance naissante de l'aurore, pendant que l'Arànien, quant à lui, arpente les plaines pour rejoindre son terrain de chasse. Au-dessus, les nuages glissent dans les cieux et révèlent leurs trésors chatoyants aux couleurs d'opale de feu et de tourmaline rose, qui, depuis les temps anciens, ravissent les mirettes de ceux qui y posent leur regard, conquis par l'indescriptible beauté que la nature offre aux vivants.

S'arrêtant un moment pour abandonner son regard à ces nuées flamboyantes, Shae laisse ses pensées s'échapper vers le sud, avant qu'elles ne ramènent avec elles les souvenirs de l'un de ces plaisants matins où il a admiré avec son épouse ce même ciel depuis leur domaine à Stellaraë. Eleanor était-elle également en train de contempler la voûte céleste à cet instant ? Un autre homme avait-il aujourd'hui le privilège de tenir sa main délicate dans la sienne et était-il en train de lui murmurer ces "je t'aime" si précieux à son oreille avant de goûter à ses lèvres exquises qui, à cet instant, lui manquaient cruellement ? Le corps du Nordique se souvenait encore de la sensation des courbes de celui d'Eleanor comme si leur dernière étreinte venait tout juste de s'achever. Il parvenait si aisément à ouïr dans ses songes le souffle saccadé et sensuel que sa belle abandonnait au creux de son oreille alors que l'extase fluait dans son être et qu'elle lui agrippait les fesses.

Hélas pour l'Arànien, le vent frais qui fait à nouveau onduler l'herbe de sa terre natale emporte bien vite avec lui ses souvenirs chéris, lui rappelant que toutes ces pensées appartiennent désormais à une époque révolue, quand bien même il leur gardera toujours une place des plus chaleureuses au creux de son cœur.

Les arbres du bosquet élançant leurs ombres à la rencontre de celle du chasseur pour l'accueillir en leur sein, Shae pénètre en ces lieux d'un pas qui se fait désormais prudent et discret. Son iris laisse le soleil, dont la lumière filtre à travers les feuillages, faire resplendir son azur alors qu'il pose son regard sur les environs, se délectant de la beauté que lui présente Mère Nature. Le retour des beaux jours a amené avec lui de nouvelles floraisons et autant de parfums délicieux qui charment les sens, les teintes dont ce petit coin de paradis s'est paré étant semblables à de radieux sourires qui laissent transparaître l'état de bien-être dans lequel il se trouve, sa végétation se faisant témoin des généreuses ondées qui l'ont abreuvé et de la chaleur revigorante de cette saison qui se fait de plus en plus clémente.

Alors qu'au-dessus de lui la canopée s'écarte pour laisser resplendir de plus belle l'astre solaire, l'homme du Nord découvre quelques plants de fraises des bois rougies par ses précieux rayons. Chaque fois que ses yeux se posent sur ces charmantes petites baies, ses mains s'imaginent déjà les cueillir pour en faire l'une de ces délicieuses confitures de son enfance. Mais comme souvent, il se rappelle surtout bien vite à quel point la taille ridicule de ce fruit lui demanderait d'efforts pour en obtenir une quantité décente. Un léger sourire illuminant les traits de son visage, le chasseur poursuit son chemin et approche bientôt de l'un de ses collets.

Des buissons qui se situent sur la droite de Shae s'échappe un premier craquement, puis un second, attirant son attention sur l'épaisse couverture végétale qui recouvre les environs, mais à travers laquelle il ne distingue rien. Après s'être immobilisé et avoir tendu davantage l'oreille, ses sens lui rapportent de nouveaux bruissements de feuilles et d'autres branches qui cèdent face à l'avancée de quelque chose. Dégainant lentement son épée et entamant un mouvement de recul qui lui ouvre un meilleur champ de vision, l'Arànien se prépare à une éventuelle escarmouche avec un animal sauvage.

C'est alors qu'un imposant sanglier mâle surgit et se rue sur l'érudit, courant aussi vite que s'il venait de s'empiffrer de l'une des tartes du Père Tungstène et que ce dernier était à ses trousses. Bien que surpris par la charge soudaine de la bête, qu'il s'attendait plutôt à retrouver sagement prisonnière de l'un de ses pièges, le chasseur se prépara au contact auquel il choisit de se risquer.

Le rythme cardiaque de l'Arànien s'accélère et l'adrénaline court dans ses veines, éveillant ses instincts à leur paroxysme. À ce moment-là, la notion de proie et de prédateur perd de son sens. Ces deux êtres, qui se sont croisés à l'occasion d'un caprice du destin désireux d'être diverti, sont devenus deux combattants prêts à s'affronter dans un combat à mort. Dans un instant, le puissant mâle et son corps à la robustesse maintes fois vantée tenteront d'abattre l'une de ces maudites créatures qui se tient sur deux pattes et qui a déjà dérobé la vie de tant des siens. C'est la dernière fois que celle-ci viendra menacer l'un de ses enfants, il s'en fait la promesse, et ce n'est pas le tranchant du croc acéré qu'il tient dans sa main qui l'en dissuadera !

Agrippant fermement son épée, le bipède se met en garde et se prépare encore autant qu'il peut au choc, ses appuis sont solides et il esquivera la charge si besoin, c'est une certitude. Il abaisse encore un peu sa posture, et alors que la distance entre les deux adversaires se réduit drastiquement jusqu'à ce qu'il puisse pratiquement sentir le souffle de la bête sur sa peau, il élance sa lame de toutes ses forces à la rencontre de la gorge de l'impressionnant animal.

La force mise dans l'arme de l'Arànien, combinée à l'élan du sanglier, donne lieu à un impact d'une violence inouïe à la pointe de la lame, perforant brutalement la chair de la bête, tranchant à travers peau, muscles et cartilage. Le sanglier émet un bref grognement plaintif sous la puissance du coup et y laisse aussitôt la vie. La main de Shae, aussi ferme soit-elle, ne parvient pas à maintenir la garde de l'épée sous l'emprise de sa poigne et la voit la quitter alors qu'il esquive la charge de l'animal qui s'en va s'écraser contre un arbre.

Sentant son cœur toujours battre avec vigueur dans sa poitrine, l'érudit ramasse sa précieuse épée et va inspecter la dépouille de son gibier.

[Rp pour la quête VI. La liste de mots]

Quête VI. La liste de mots

- Justine m'a demandé de rapporter du lard en quantité, on organise les fiançailles d'Héléna avec ce petit con de Lonis et...

- Tout va bien, Fred ?
- Oui. Je vais monter la garde, ce soir. Quelque chose rôde.
- On a assez de sangliers pour nourrir un régiment, ça attire forcément les charognards. Je vais pas me plaindre, dormir c'est ma deuxième passion. Après la mauvaise bière.

- Bah alors, il fait pas bon ressasser les crimes de guerre Fredou.

- Halte, qui va là ?!

- Boouuuuuuuh c'est moiiiii le spectre de la guerre ! Le coquelicot agitait sa tige de telle manière à onduler gaiement, et ses feuilles bougeaient comme deux bras portés par la théâtralité de sa performance. Fred, tétanisé, se demandait de quelle horrible sorcellerie il s'agissait ici. Puis la plante reprenait sa tirade, cette fois sans qu'aucun mouvement ni émotion la parcoure. Plus aucun geste, plus aucun signe de vie, mis à part ses dents, ses yeux, et son horrible rire. Ou peut-être suis-je la catin que tu as honteusement possédée à Ishtar. L'enfant que tu as abattu par mégarde dans le Nord ? Non attends... la gerbille d'Héléna que tu as oublié de nourrir pendant des jours...

- Ce n'est pas ton histoire aujourd'hui, Fred. C'est celle de ton pote qui a l'air de faire d'horribles cauchemars... t'es si nombriliste.

-  Que veux-tu sorcier, laisse-le tranquille ?!
- C'est une question ? Une affirmation ? Tu perds pied l'ami ?! Hahaha... non en vrai un sanglier et on est quittes.

Rapport de récolte :

Shae Elendris remporte 4 défenses + 1 cuir de sanglier et 15 points de métier.

Informations complémentaires : Tu gagnes x4 cuirs de sanglier bonus pour la quête 0. Tu gagnes x2 potions d'insensibilité et x2 potions d'hypersensibilité pour la quête 7. Tu gagnes 500 pièces d'or pour la liste des mots.

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Rapport de récolte :

Melhyndil Butin déjà réclamé !

Informations complémentaires : RAS

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Rapport de récolte :

Caelan Butin déjà réclamé !

Informations complémentaires : Tu gagnes 500 pièces d'or pour la quête des mots.

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Rapport de récolte :

Sobek gagne 3 défenses de sanglier et 2 cuirs de sanglier.

Informations complémentaires : /

Rapport de récolte :

Hilda Butin déjà réclamé !

Informations complémentaires : Tu remportes x2 Bracelets argentés (Porte-bonheur) : En utilisant ce bracelet pendant le combat de votre choix, vous gagnerez le double d'expérience, ressources, pièces d'or que vous auriez dû initialement gagner. Donne le titre de "Riche" + L'accès au Recycleur.

La pleine lune lèche les courbes de l'horizon de sa lueur fantomatique alors qu'elle se détache de la trame nocturne parée de sa pléthore de lointains soleils incandescents. Traînant son ombre parmi les plaines jusqu'aux prémices des collines, le rêveur s'engouffre dans l'obscurité dévorante du taillis où rampent les ronces et l'aubépine. Les contours de sa silhouette avalés par les ténèbres, il s'y glisse comme un spectre, ensorcelé par les chuchotements qui s’échappent des entrailles de la terre jusqu'à atteindre l'une de ces gueules qui n'attend que de l'engloutir en ses méandres.

Lorsqu'il s'enfonce dans la grotte, un air vicié l'étreint et ses sens sont assaillis par une présence inquiétante. L'érudit aperçoit au cœur de la noirceur inextricable qui le dévore, une faible lueur qui brille seule, perdue dans le néant infini, semblable à la toute dernière étoile qui s'éteindra alors que l'ultime étincelle de vie de l'univers cèdera à la nuit éternelle. Dans un soubresaut final, avant que le froid du vide ne l'étreigne pour toujours, elle irradie et sa brillance mord brutalement l'azur de Shae Elendris.

Dans l'éclat de la mort de l'astre se forment les brumes et nuées de l'Intangible qui recouvrent les cieux grisâtres de l'esprit de l'Arànien. S'ouvrant à son regard intérieur, les mers de nuages s'agitent et s'entremêlent, heurtées par le souffle des pensées qui s'affolent et se confondent. Au-delà de la violence de la tempête, le lointain revêt une parure qui resplendit de saphir et d’améthyste, de là naît une obscurité insoluble qui engloutit implacablement ce monde. La psyché murée dans le silence et le noir, la conscience s'éteint tandis que l'Immatériel la submerge.

Dans les yeux du pantin de chair qu'était Shae Elendris brûlent désormais des myriades d'étoiles sublimes, scintillant de mille feux, elles illuminent un océan lavande et céruléen où nagent des cohortes de spectres.

À la lueur fuyante des bougies qui craignent de toucher les contours de cette silhouette de laquelle transpirent les horreurs de l’Intangible, l'encre des tatouages ésotériques pleure sur le torse de l'homme du Nord et le macule de longues larmes noires qui serpentent sur sa peau nue. Offrant un sourire méprisant aux glyphes et cercles de protection, il soupire et la flamme des bougies succombe au désespoir, plongeant la pièce dans la pénombre.

Un instant plus tard, l'érudit s'extirpe de la demeure des hommes et présente son corps à moitié dévêtu à la radiance blafarde de l'astre lunaire dont les rayons éventrent les nuages qui assombrissent la voûte céleste. Les alentours sont plongés dans le silence et même le vent semble retenir son souffle, tandis que dans les plaines d'Aràn, figées comme si le sablier du temps venait de s'obstruer, le chasseur, vêtu uniquement d'un pantalon de lin, entame sa traque. Il court, bondit, serpente de ses pieds nus dans le décor de ce monde qui lui manque tant, s'appropriant à chaque instant davantage ce corps qui un jour sera sien. La lame acérée de son épée fendant l'air en se balançant de manière menaçante, sa foulée véloce adopte une allure prédatrice alors que, dans les nuances aux teintes irréelles de son iris, où flirtent toujours radieux scintillements et noirceurs angoissantes, se lit l'éclat d'une joie glaçante.

Dans le sillage de la marionnette qui déchire le paysage idyllique du pays d'Aràn, résonnent des éclats de rire qui exaltent les notes discordantes d'une démence qui s'éveille et plonge à chaque instant un peu plus dans les profondeurs de l’aliénation. Portant son aspect inquiétant jusqu'à l'orée d'un petit bois guère préparé à l'arrivée de l'être qui s’apprête à le souiller, il laisse la pleine lune l’envelopper de la froideur de son rayonnement. À sa pâle lueur, celui qui manipule les fils de ce pantin soumis à sa volonté se plaît à contempler cette enveloppe charnelle sculptée par l'effort, dont ce bras qui empoigne fermement son épée, instrument prédestiné à étancher pour un temps la soif de sang qui le tenaille.

Ses pieds abîmés et salis par leur course effrénée mènent maintenant l'étrange poupée dans les profondeurs de la végétation. Affrontant le sol hostile et la flore, elle s'écorche et égratigne son épiderme exposé à mesure qu'elle progresse parmi les broussailles. Son apparence ferait bien regretter à son propriétaire de l'avoir ainsi laissée entre les mains de quelqu'un d'aussi peu soigneux. Pourtant, sur son visage dont les traits sont recouverts par l'omniprésent voile de la nuit, se dessine toujours un sourire étrange à l'apparence des plus perturbantes.

L'Arànien arrêtant un instant ses pas, un silence de mort s'abat une nouvelle fois aux alentours. La faune censée grouiller au cœur de la nuit semble tétanisée et pas un hululement, pas un bruissement de feuille, pas un souffle ne se fait entendre. La nature semble pour un bref instant suspendue dans le temps, comme si ce dernier venait une fois de plus d'arrêter sa course pour observer cette entité qui cherche à se jouer ici des règles établies.

Un vent soudain se lève et s'insinue de son souffle glacial et inhospitalier à travers les branches et les feuillages, emportant l'atmosphère onirique qui règne autour du chasseur. Sur les chemins de terre, dans les buissons, dans les hauteurs projetées par les arbres, la vie grouille à nouveau en tout sens. Bien qu'il apprécierait de se divertir encore quelque peu avec ce pantin, ma foi plutôt agréable à manipuler, il devine au déclin de l'astre lunaire dans le ciel qu'il va devoir abréger sa petite excursion, non sans laisser un présent à son compagnon d'infortune.

Ses globes oculaires toujours sublimés par ces ensorcelantes nébuleuses azurées et violacées aux mille éclats étincelants, la poupée de chair s'enfonce davantage dans les bois sombres en allongeant une nouvelle foulée prédatrice.  Confronté à son regard perçant, les ténèbres environnantes semblent lui être claires et limpides, aucun obstacle tapi dans l'ombre ne semblant être capable de gêner cette force sauvage pendant sa traque. Sans plus de suspense, le chasseur pose sa silhouette devant l'objet de sa convoitise : un sanglier des plus impressionnants.

L'animal semble être un monstre de muscles, taillé pour se frayer un chemin à travers n'importe quel terrain et s'y déplacer avec aisance. Ce n'est pas son cuir tenace qui se laisserait pénétrer par quelques épines et ridicules branchages hostiles à l'instar de ce fragile humain qui semble ici bien loin du monde auquel il appartient. Son pelage hirsute et noirâtre, sa tête massive ornée de dangereuses défenses achèvent de dépeindre un tableau particulièrement intimidant.

L'Arànien sourit, agrippant fermement son épée. Il se déplace alors par grandes enjambées en direction de l'animal, ses mouvements ayant quelque chose de surnaturel, comme s'ils étaient articulés par des fils invisibles. Ses pieds couverts de saleté et d'éraflures le mènent rapidement jusqu'au sanglier qui entame un mouvement de recul. Dans les yeux de la bête qui s'est trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, l'expression de la terreur se fait dominante tandis qu'elle cherche une échappatoire... Trop tard pour elle hélas, la lame vient mordre sa chair d'une faim dévorante, la puissance du coup qui s’abat sur sa nuque semblant irréelle.

Dans le bras de Shae Elendris se déchaînent brutalement la frustration et la colère d'une volonté qui hurle ses revendications. Le corps robuste du sanglier ne parvient pas à soutenir le choc, et son souffle de vie est rendu au néant au son du craquement macabre de sa colonne vertébrale. La lame vient alors percuter le cadavre inerte une seconde fois, puis une troisième.

Le sang qui gicle sur le visage de l'érudit, le son de la chair qui se déchire, des os qui se rompent, la vue des entrailles qui se déversent au sol, rien ne semble parvenir à satisfaire la soif de violence de la créature de l'Immatériel. À force d'acharnement, la tête du sanglier se détache de son corps et, enfin, la poupée possédée s'arrête, contemplant son œuvre. Semblant comblée, elle affiche un sourire béat.

Quelques heures plus tard, tandis que les épouvantes de la nuit ont cédé aux premières lueurs du jour, les mouches qui chatouillent la peau du torse de l'Arànien le sortent de son sommeil. Sa tête est douloureuse et la radiance du soleil lui semble insupportable. Immédiatement, l'odeur du sang et celle de la carcasse qui a déjà entamé sa putréfaction l'envahissent. Chassant les diptères qui le harcèlent, Shae peine à se relever et à tenir debout, ses pieds écorchés devenant un calvaire à mesure qu'ils sont contraints de supporter le poids de son corps. À sa première tentative, des nausées le submergent et il vomit abondamment, retombant à genoux. Incapable de se souvenir des événements de la nuit, il pose un regard hagard sur le cadavre du sanglier, puis il s'arrête sur son propre aspect.

Ses épaules, son dos et ses bras sont couverts de griffures et de blessures diverses, ses mains sont maculées d'une importante quantité de sang pas encore tout à fait sec et sur son buste se dévoilent des symboles occultes tracés à l'aide du fluide vital du malheureux animal. Les tatouages de protection dont il était paré sont méconnaissables, leur encre a coulé et ils sont totalement recouverts de l’œuvre sibylline de l'entité.

La dépouille est en pièces, victime d'une sauvagerie dont aucun animal ne saurait se faire l'auteur. Ses entrailles et son sang semblent avoir servi à quelques rituels anciens qui vont au-delà des connaissances en la matière de l'érudit. Son épée, quant à elle, lui révèle l'état horrible dans lequel il l'a abandonnée. Baignant dans le sang de la bête malchanceuse, elle est couverte de viscères et son tranchant est si émoussé qu'elle serait bien incapable de tuer quoi que ce soit désormais.

Dépeçant le sanglier pour emporter ce qui peut être sauvé, l'homme du Nord entame le chemin de retour vers la demeure familiale, portant son corps endolori et nauséeux à travers les plaines.