Après le combat contre le Chasseur nocturne, Arhiann n'avait pas eu le temps de se préoccuper du lieu exact où elle se trouvait, ni du chemin qu'elle allait bien pouvoir prendre pour rentrer à Sylfaen : sa calebasse était réapparue comme par magie, sortant d'un buisson quelconque, et à son contact, la faune avait été renvoyée à son point de départ, au quartier général de la garde Zéphyr. Décidément, cet étrange légume conservait encore bien des secrets, et il n'était pas impossible que la période de la Convergence lui offre certains pouvoirs nouveaux. Aucune trace de son ancien compagnon dans sa cahute, par contre : seule Dourga l'y attendait, et le quotidien de l’Éclaireuse put reprendre comme si de rien n'était.

Les missions de surveillance de sa faction se déroulaient principalement de jour, mais maintenant qu'elle était plutôt bien installée et, pour sa plus grande fierté, reconnue comme fiable parmi l'effectif sylvestre, la fille de Magnésie se retrouvait parfois à courir les chemins à la lueur des étoiles. Même si ces tournées nécessitaient encore plus de discrétion et de vigilance que celles effectuées à la lumière de l'astre diurne, elles plaisaient assez à la blonde, qui se sentait alors en lien privilégié avec sa créatrice. Cette nuit-là, d'ailleurs, la lune était pleine, comme si la déesse veillait d'un seul œil, ouvert en grand sur ses enfants mortels.

Posant un fer léger sur les sentiers forestiers, accompagnée des coussinets encore plus silencieux de sa smilodonne, Arhiann évoluait actuellement dans la vaste zone menant au village sur le fleuve Hukutav, la légendaire capitale d'avant Endorial. Les bois étaient tranquilles, à peine troublés par le pas, de temps en temps, de quelque animal sauvage s'agitant dans les fourrés. Aucun son inhabituel pouvant trahir la présence de braconniers ou de quelque autre problème pour la région. L'hybride bifurqua sur une sente à peine tracée menant vers l'ouest, elle avait encore largement le temps avant de penser à rentrer au Rocher. C'est un peu plus loin qu'elle s'immobilisa, silencieuse et presque invisible, alors qu'il lui avait semblé voir remuer une silhouette humanoïde au pied d'un grand arbre dont le squelette se dressait, sinistre, face à la lumière argentée.

Tout le monde avait le droit de déambuler en Sylfaen, de jour comme de nuit, cependant, l'allure de cette créature avait quelque chose d'étrange, à moins que ce ne soit un autre sens qui n'ait commandé à l'éclaireuse de ne pas passer son chemin. Il était de son devoir de s'assurer que rien ne menace sa forêt, aussi, après un instant d'observation immobile qui ne lui apprit rien, se décida-t-elle à s'avancer sans plus cacher sa silhouette vêtue du vert de la faction syvestre.
" Garde Zéphyr, "
annonça-t-elle d'un ton formel, tout en approchant. Sa voix se fit un rien plus chaleureuse, alors qu'elle s'enquérait de la situation, toute prête aussi à porter assistance si cela s'avérait nécessaire :
" Est-ce que tout va bien ? "

La vagabonde avait traverser du pays ces derniers temps, mais une impulsion l'avait reconduite en Sylfaën. Elle avait marché, elle avait senti les nuits froides d'Aràn la consumer, elle avait senti la chaleur d'Harena l'absorber, jusqu'à la faire plier. Elle avait vu le sang. Ce bourgeon nomade allait devoir s'adapter à toutes les facettes de ce monde. Et ces derniers temps, une sensation désagréable semblait restreindre sa respiration. Peut-être que toute cette liberté dont elle jouissait était également vertigineuse. Il paraissait donc que revenir au confort de la forêt dont elle était habituée était nécessaire de temps en temps.

Un doux sourire se dessina sur le visage de l'elfe. Plus elle foulait cette terre et plus elle en apprenait davantage sur elle-même et sur le monde. Elle s'interrogea, l'humeur défiante : combien de fois son esprit allait-il encore la surprendre ? Nuls doutes que la versatilité du bourgeon était due à sa fleur de l'âge. Ehawee laissa de côté cette question aux âmes sylvestres puisqu'elle était arrivée à l'orée du bois. La main apposée contre l'écorce, une vague de chaleur envahit l'elfe, la faisant frémir. Le coeur bombé, la femme pénétra dans la forêt.

Après quelques minutes de marche, la sensation désagréable qui occupait son corps depuis quelques jours s'était totalement dissipée. Apparemment, même si le lien entre l'elfe et les esprits était rompu, cette dernière était inéluctablement connectée à cet endroit. La femme vibrait dans les bois, elle redécouvrait le langage de différents animaux et végétaux et se remémorait les temps passés avec eux. Une pointe de nostalgie perça son âme. Elle n'avait toujours pas retrouvé de contact spirituel. Elle interrogea plus loin la rivière, son reflet, sur son avenir. Se découvrant un visage angoissé, elle lâcha une perle d'eau qui vint bousculer les autres avant de les rejoindre dans le courant : elle, savait où elle allait.

Elle releva la tête après s'être hydratée puis grimpa l'un des immenses troncs des alentours. Après avoir rejoint la canopée, l'elfe regarda la lune la fixer...déjà les ténèbres. Les géants de Sylfaën sont nus à cette époque et la voûte céleste l'aurait également été si quelques nuages ne la recouvraient pas. Ehawee regarda le tronc de l'arbre sur lequel elle avait escaladé puis posa son front contre celui-ci. Des sentiments contraires se bousculaient dans sa tête. Les arbres l'apaisaient et lui faisait irrémédiablement se rappeler qu'elle n'avait plus accès à leurs esprits. Ecorce pleine, écorce vide. Ecorce chaude, écorce froide. Son âme était seule sans eux. Elle s'empara de son carnet pour tenter de s'y réfugier puis regarda les pages grâces aux rayons lunaires mais le referma très vite. Ce n'était pas l'heure de l'écriture et du croquis, il fallait trouver un endroit pour la nuit.

D'arbres en arbres, la femme se mouvait en haut, au dessus des ruisseaux. Elle évoluait habilement sur les branches, sautant de l'une pour arriver sur une autre jusqu'à en trouver une suffisamment grande et confortable pour dormir sans s'inquiéter de s'aplatir quelques mètres plus bas. Les nuits hivernales sont dangereuses, même ici, mais elle comptait sur sa tenue en fourrure pour tenir jusqu'au lendemain...Et elle s'endormit bien vite, en pensant à ses croquis qui la suivirent jusque dans ses rêves...



*crac!*

Elle se réveilla en sursaut alors qu'il faisait encore nuit, un bruit inquiétant figea l'elfe.
Là, en contrebas, un homme marchait péniblement à côté du grand arbre sur lequel elle était quelques mètres plus haut. Sa respiration se figea quelques instants avant de reprendre calmement. Ehawee s'empara de son arc, ses récents voyages lui avaient appris de toujours être en garde. Après une dizaine de secondes, une fois totalement réveillée, elle aperçu juste un visage livide, alors elle eut un hoquet de surprise. Tandis qu'elle espérait de toute son âme qu'il n'avait pas entendu ce bruit, une autre silhouette débarqua en contrebas.

"Garde Zéphyr. Est-ce que tout va bien ?"fut l'individu à la voix vraisemblablement féminine, trop en retrait pour que l'elfe puisse l'apercevoir. La Garde Zéphyr ? Ehawee connaissait cette faction, même si elle n'avait que très peu converser avec ses partisans. Elle savait néanmoins que si l'individu était un ennemi de la forêt, il aurait affaire à elle. Le bourgeon décida de rester perché dans les hauteurs pour le moment afin d'observer la tournure des événements...

Deux yeux se tournèrent vers elle. Rouges... La faune se tendit imperceptiblement, mais s'efforça de se raisonner. Cela ne voulait rien dire. La cape verte ne faisait pas l'elfe, et si ce regard couleur de feu n'inspirait pas confiance, l'être qui en était doté n'en était certainement pas responsable. Elle nota sa pâleur, même en prenant en compte la teinte conférée par les rayons lunaires, mais ce qui l'intrigua le plus fut finalement son discours. Elle en ressentit un mélange de défiance et de menace, assorti d'une étrangeté qui ne faisait que se confirmer.
" Je ne connais personne qui se fasse appeler ainsi, "
répondit-elle en s'immobilisant devant le retrait de l'autre. En revanche, elle se garda bien de confirmer ou d'infirmer la présence d'autres zéphyriens à ses côtés - elle avait complètement manqué la confusion entre son nom et celui de sa faction, mettant ce détail sur le compte des bizarreries du personnage.

Par contre, la potentielle présence dans les bois de celui que craignait l'homme pâle, sans que les sylvestres ne soient au courant, était autrement plus inquiétante.
" Qui est donc cet Enchaîneur ? Quelqu'un de l'académie de magie, peut-être ? "
Cela faisait trop de temps qu'Arhiann n'avait pas parcouru les couloirs de pierre de la guilde de Tungstène, et c'était plutôt ce type de pratiquant qu'évoquait le surnom, mais elle n'en avait définitivement pas entendu parler. Restait à savoir si la querelle entre l'être qui lui faisait face et celui qu'il avait évoqué nécessitait l'intervention de la garde Zéphyr, et si oui, de quel côté. Pour pouvoir répondre à cette question, la blonde avait besoin d'en savoir davantage...  Un instant, un mouvement lui fit lever le regard, vers l'arbre qui les surplombait. Elle crut voir un reflet de rayon stellaire, fugitif, mais une grosse branche lui bouchait la vue, et elle n'insista pas, souhaitant garder un œil sur le déroutant personnage.

Qui était cet énergumène pour ne pas connaître la garde Zéphyr ? Les propos de l'homme étaient très étranges et cela ne manquait pas d'intriguer la jeune femme qui observait la scène d'en haut. Un "Enchaîneur" ? Une académie de magie ? Une embuscade ? Les sourcils de l'elfe se tordaient dans tout les sens tant elle n'entravait rien. Une chose était sûre, la tension était palpable et il semblait que les deux protagonistes étaient sur leurs gardes, prêts à passer à l'action s'il le fallait. Ehawee réfléchissait, il ne fallait pas envenimer la situation plus que cela, elle ne pouvait donc pas intervenir pour le moment. D'autant plus que quand bien même il y aurait un conflit, elle ne saurait pas quoi faire. Bien entendu la garde Zéphyr lui apparaissait comme étant les protecteurs de la forêt, mais que connaissait-elle d'eux exactement ? Ils lui sont tout deux étrangers. Elle ne se voyait donc pas soutenir qui que ce soit avec si peu d'informations. Elle ne pouvait pas non plus quitter les lieux. Jusque là, elle était restée presque immobile et elle sentait que le moindre mouvement de travers ne manquerait pas d'alerter les individus. Ainsi, Ehawee décida de rester patiente. Elle continuait d'observer ce qu'il se passait, prête à prendre part ou à fuir la rencontre si elle le jugeait nécessaire. Elle inspira longuement, tentant d'abaisser son rythme cardiaque.

Quelques secondes plus tard, un papillon de nuit virevolta près de l'arbre où la femme était perchée. L'attention du bourgeon virevoltait avec. Elle suivait son cheminement incertain, se perdait dans les nuances de ses ailes tout en laissant ses motifs convoquer son imaginaire.
L'elfe crut entendre une voix. Eberluée, elle chercha autour d'elle du regard, cela lui semblait trop proche pour venir des individus d'en bas.
Ehawee n'en croyait pas ses oreilles mais la voix semblait provenir du papillon. Etait-ce seulement une voix ? Les autres n'avait apparemment pas entendu de bruit venant d'en haut, tout portait à croire que l'insecte communiquait spirituellement avec l'aventurière qui restait médusée.
L'esprit répétait ceci en s'éloignant peu à peu de l'elfe qui n'en revenait pas. Soit elle était encore entrain de rêver, soit ce qui venait de se passer était bien la preuve que son lien avec les esprits n'était pas totalement rompu. Avide et ne voulant pas passer cette occasion, elle décida de faire fi d'alerter ou non les deux énergumènes d'en bas et de suivre la piste de l'insecte. Elle sauta vivement sur la prochaine branche, mais dans un élan de précipitation, se ratatina au sol dans un cri de douleur, tout juste entre les inconnus.

Quelques secondes plus tard, la femme se redressa difficilement en se tenant la tête. Sa chute n'était pas très haute, mais elle n'en était pas moins stupide et le papillon devait être loin désormais...

Alors que l'étrange bonhomme omettait de répondre à ses interrogations, semblant plus préoccupé par ce qui pouvait hanter les bois, à la limite de la panique même, une tierce personne interrompit leur échange de manière bien inattendue. Par réflexe, Arhiann bondit en arrière pour se prémunir d'un potentiel danger, mais la suite lui montra qu'elle s'était largement fourvoyée : sieur yeux-rouges avait fait l'exact contraire, et tenait maintenant en otage celle qui était visiblement une jeune elfe sans défense.

" On se calme ! "
lança-t-elle en détachant bien les syllabes, tandis qu'une saine colère montait en elle. Ce type était dingue, vraiment ! Non content d'afficher son délire et sa paranoïa, voilà qu'il se montrait maintenant réellement menaçant. Elle aurait aimé avoir un chamane à ses côtés, qui aurait certainement mieux su comment gérer un tel énergumène, mais elle allait devoir improviser, et commencer par tirer l'elfe des griffes de ce malade. Réfléchissant à toute allure, elle finit par arriver à une conclusion très simple, qui faillit faire éclore un grand sourire sur ses lèvres. Elle le retint pourtant, pour éviter de se trahir, et clama bien fort, le nez en l'air :
" Reculez, tous ! L'opération est terminée, rentrez au quartier général. "

Puisque c'était ce qu'il disait vouloir entendre, il allait être servi... Peu importait que personne ne soit réellement caché dans les environs. Puis la faune refit un pas en avant, prête à réceptionner l'elfe amateure d'acrobaties aériennes.
" Laissez-la aller, maintenant. "
S'il ne s'exécutait pas, par contre, elle comptait bien passer à l'action, et avait confiance en ses capacités pour ce faire. D'un ton un peu moins rêche, elle s'adressa à la concernée, qui ne devait plus savoir où se mettre :
" Rien de cassé, j'espère ? "

Beaucoup de choses s'imbriquaient et se disloquaient aussitôt dans la tête de la femme. Elle entrevit des spectres colorés puis une pluie d'ailes de papillons lui sembla obstruer sa vue.

Après quelques instants, sa conscience émergea et elle ouvrit véritablement les yeux en grimaçant. Sa chute lui avait fait un sacré coup dans la caboche. Elle était où, déjà ? *Le papillon !* Les yeux en alerte, elle chercha du regard l'insecte intriguant quand tout à coup elle sentit quelque chose de froid lui enserrer la gorge. Une voix juste à côté de sa nuque lui défonça les oreilles.

-Ton piège se retourne contre toi, dis à tes hommes de reculer ou je la tue!

Elle réalisa finalement que quelqu'un s'en prenait à elle et le premier réflexe qu'elle eut était de s'agripper à l'avant bras de l'homme pour ne pas se faire étrangler. Une sensation désagréable traversa la femme. Ce n'était pas à cause de sa chute mais elle pouvait ressentir quelque chose de malfaisant chez son ravisseur dès qu'il était entré en contact avec elle. Quoiqu'il en soit, l'elfe était trop prise au dépourvue pour réfléchir à cela.
-Laissez-la aller, maintenant. Ehawee n'entravait rien de ce que la femme lui disait. Elle l'entendait mais était trop confuse pour assimiler ses paroles. Rien de cassé, j'espère ? L'elfe ne dit mots, incapable de prononcer quelque chose. Rien ne pouvait sortir de sa bouche et elle sentait l'étreinte appuyer sur sa trachée, il fallait qu'elle sorte de cette situation rapidement. Paniquée, l'elfe voulut se débattre mais elle se ravisa quand elle songea qu'elle ne savait strictement rien de l'agresseur. Peut-être qu'il préparait un sortilège. Peut-être qu'une lame l'attendait dans son dos. Elle ne voulait pas courir à la catastrophe. Elle se concentra sur ce qu'elle pouvait faire quand elle sentit quelque chose couler sur son front. Goutte à goutte, un liquide rouge tombait de sa tête et elle comprit que sa chute avait été un peu plus méchante qu'elle ne le pensait.

Ne pouvant réfréner son rythme cardiaque qui s'emballait Ehawee tremblait, le sang coulait encore. La menace de l'homme tournait en boucle dans la tête de la femme effrayée. Ou je la tue...Ou je la tue...Ou je la tue...Devant la mort, la raison laissa place aux pulsions. Le corps de la femme se tendit tout entier et l'instinct de conservation prit les commandes. Ses membres se figèrent puis s'activèrent en même temps. Un violent coup de coude dans le ventre de Naeth cessa son étreinte. L'elfe déboussolée recula de quelques pas et reprit son souffle en se tenant la gorge. Elle réfléchit à ce qu'il s'était dit plus tôt et tenta de remettre rapidement les éléments dans l'ordre. Tout portait à croire qu'elle s'était retrouvée là au mauvais endroit au mauvais moment, au milieu d'un conflit qui ne la concernait pas...

Si gente-dame Garde Zéphyr avait ordonné la retraite de ses hommes, je ne percevais pas un recul, non au contraire cela accélérait vers notre position, un danger arrivait et le temps que j'essaye de visualiser la chose qui m'arrivait dessus, ma proie elle m'avait glissé des mains. Rah!
Je ne pouvais plus la saisir, une créature des bois fit son apparition en galopant à une vitesse vertigineuse, elle semblait fuir également un danger, quoiqu'il en soit elle me fonça dessus et je pris le choc comme je pouvais. Par instinct je m'agrippa à elle. D'autres ne tardèrent pas, obligeant certainement les deux autres à esquiver cette ruée animale.

La situation était assez grotesque, je me retrouvais coincer dans les cornes de cette bête, qui prenait toujours ses jambes à son cou. Finalement je me rendais compte que ceux que je percevais dans les fourrés depuis le début, n'était donc pas les hommes de dame Garde Zéphyr, mais bel et bien ce troupeau. Jusque-là ils n'avaient pas bougé, quelque chose à donc dû les effrayer.
Finalement mon escapade se termina bien vite, avant que j'ai eu le temps de réagir, mon destrier d'un temps paniqué, s'était ruée sur une vieille écorce, et avait perdu l'équilibre, au moins j'étais à nouveau libre de mes mouvements, qu'est-ce que....

Du sang

J'en avais plein les mains, mais était-ce le mien? Non, ce n'est pas le mien. Mon corps bouillonnait, c'était affreux, je sentais mes veines ressortir, et mes canines poussaient, il fallait que je boive, qu'au moins je goûte, du sang à peine versé me fit transcender, ce qui provoqua à nouveau la floraison de ces fleurs blanches dans la clairière tout autour de cette vieille souche dont l'une des branches était rempli de sang qui dégoulinait et tâchait la verdure d'un rouge profond.

En me relevant deux grands yeux jaunes me fixaient, de l'électricité statique semblait émerger de ces cornes, qu'est-ce que c'est encore que ça? Décidément, la Nature est pleine de surprise ces temps-ci, ah, je ne dois pas oublier les deux dames d'avant, mais chaque chose en son temps, j'ai eu le temps de saisir la jeune étrangère assez longtemps, peut-être était-elle déjà contaminée?

En attendant la nuit commence

L'initiative revient à : la horde fougueuse sylvestre.

Vitesse des navigateurs : 968

Arhiann : 2305
Vitesse : 687
Dégâts : 1612


Naeth : 554
Vitesse : 181
Dégâts : 646


Ehawee : 110
Vitesse : 100
Dégâts : 150



Vitesse des créatures : 4200

Kirin A : 750
Vitesse : 900
Dégâts : 200
Butin : x1 Sabot diamanté

Kirin B : 750
Vitesse : 900
Dégâts : 200
Butin : x1 Sabot diamanté

Kirin C : 750
Vitesse : 900
Dégâts : 200
Butin : x1 Sabot diamanté

Kirin D : 750
Vitesse : 900
Dégâts : 200
Butin : x1 Sabot diamanté

Fée : 300
Vitesse : 600
Dégâts : 150
Butin : x1 Sachet de poussière de fée

Kirins A, B, C et D attaquent Arhiann à 4 x 200 (800).
Fée attaque deux fois Naeth à 150 (300).

La situation se tendait, laissant planer dans l'air un malaise qui l'épaississait, le rendant peu à peu plus lourd autour des protagonistes. Chacun tenait sa position en refusant les concessions... mais ce fut à l'initiative de la jeune elfe, qui avait jusqu'alors semblé plutôt dans le rôle de la victime terrorisée, que survint le retournement permettant de ré-équilibrer les forces. Elle s'était dégagée de l'emprise de l'être pâle, et semblait encore choquée de l'expérience alors qu'elle tentait visiblement de reprendre ses esprits. Arhiann avança vivement pour se placer entre elle et son ancien agresseur, mais elle n'eut pas le temps d'esquisser un nouveau geste : la cavalcade qui avait résonné à distance, et que la faune avait choisi d'ignorer pour se concentrer sur le personnage lui faisant face, prit la forme très concrète d'un groupe de kirins aux abois. Paniqués eux aussi, les animaux avançaient droit devant eux, sans rien voir, pas même le groupe de bipèdes.

Bien décidée à percer ce nouveau mystère qu'était la raison de leur course folle, l'éclaireuse se porta volontairement au-devant de leurs sabots, sachant qu'elle pourrait encaisser la charge, et que cette position lui donnerait un avantage certain pour la suite. Comme elle l'avait prévu, plusieurs kirins la percutèrent, et elle empoigna son bâton d'éther pour riposter... sans faire de mal à ces animaux de la forêt. Elle était maintenant suffisamment précise avec sa magie, pour pouvoir ôter juste l'énergie nécessaire à ces petits cervidés, et leur laisser en même temps de quoi tenir encore debout. La garde Zéphyr serait certainement intéressée par les examiner, et puis, elle n'oubliait pas ce que le seigneur Calenardhon lui avait dit à propos des chars elfiques qui étaient tractés par de telles créatures.

Concentrée sur le flux de néant que produisait son instrument, l'ensorceleuse le libéra donc très progressivement vers le quadrupède le plus proche, le laissant annihiler exactement la quantité souhaitée de force de l'animal. Quand elle le vit vaciller sur ses pattes, elle s'arrêta : il ne lui causerait plus de problèmes. Trois autres la cernaient encore, et elle ne voyait pas ce que devenaient les deux bipèdes. Elle espérait que l'elfe n'avait rien, il lui avait bien semblé apercevoir du sang juste avant, sans qu'elle ne sache si c'était ancien, ou du fait de sa chute, ou encore de l'étrange étranger. Ce dernier ne se trouvait pas non plus dans les environs immédiats, mais Arhiann n'était pas à moitié bélier pour rien : une fois réglé le problème de ces kirins affolés, elle avait bien l'intention de le retrouver pour lui demander des comptes.

[attaque kirin A]

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'Attaque - Hybride' :

Tandis qu'Ehawee reprenait sa respiration, elle n'avait pas remarqué le grondement qui s'approchait du groupe. Ce n'est que quand son assaillant fut emporté par la furieuse cavalerie que l'elfe aperçu les cervidés. *Des kirins ?* Ces animaux sauvages étaient aussi farouches que rapides. Les poils de l'elfe ne s'hérissaient pas qu'à cause de la peur : de l’électricité statique pouvait se sentir. Stupéfiantes, les créatures se ruaient de manière désordonnée en poussant des bruits de rage. La femme eut tout juste le temps de se recroqueviller par réflexe et la chance lui évita une collision. Ce n'était pas le cas des deux autres humanoïdes. L'homme devait sans doutes essayer de se débattre pour s'extirper des cornes d'une des bêtes...Si cela ne l'avait pas tué net. Ehawee put tout de même voir la faune qui était restée non loin de là. La zéphyrienne avait tenu sa position, essuyant la charge des kirins avec facilité. Il semblait que cette dernière maîtrisait des arcanes magiques puisqu'un des animaux s'évanouit quand elle eut brandit son sceptre. Une curieuse énergie que la femme n'avait jamais perçu auparavant émanait du bâton. Après s'être relevé, Ehawee décida qu'elle ne pouvait décidément pas la laisser combattre seule. Après tout, elle avait tenté de l'aider quand elle était entre les griffes de l'homme pâle.

L'elfe se positionna sur une branche à environ deux mètres de hauteur puis s'arma de son arc. Puisqu'il s'agissait de les arrêter, il n'y avait pas d'utilité à faire couler le sang plus que nécessaire. Ehawee s'empara alors de ses flèches à boule de métal plutôt qu'à pointe, celles qu'elle utilisait dans l'arène pour ne pas tuer ses adversaires. Elle banda son arc puis visa un des kirins endiablé. Le tir vrilla entre les cornes de l'animal tandis que celle qui avait attaqué grimaça. La sensation désagréable de toute à l'heure lui jouait encore des tours. C'était d'abord des picotements dans la nuque et une sensation étouffante mais cette fois c'était son abdomen qui la faisait souffrir. Peut-être cette chute avait causé de plus graves problèmes ? *Les médications attendront.* Essayant d'oublier ce trouble pour se concentrer sur le combat, elle s'adressa à l'ensorceleuse.

-Pourquoi sont-ils aussi agressifs ? C'est étrange...

(Rate un kirin)

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'Attaque - Elfe' :

De mes yeux rouges sanguinaires je fixais l'animal qui me faisait face, dans son regard il n'y avait que de l'effroi et de la peur. Lui et ses compagnons avaient eu tord de me foncer dessus, certains auraient dit que c'était se jeter dans la gueule du loup.
Tandis que je me sentais pousser des ailes pour sauter sur cette proie apeuré, une lumière minuscule
vint me percuter mon œil droit, rah mais qu'est-ce donc!? Cette saloperie de loupiote qui fait la taille d'un pouce était décidément très agaçante, on dirait un petit insecte du genre luciole laissant dans son sillage quelques poussières d'argent, mon champ s'était troublé quelques secondes, avant que je n'essaye de chasser cette enquiquineuse comme on chasse un moustique affamé.

-Naeth: Tu vas me laisser tranquille oui, saleté va! lui dis-je d'un ton passablement énervé.

Je perdais mon temps avec elle, et la créature des bois quadrupède avait fini son état de stase permanent pour reprendre sa course, hors de question qu'elle ne m'échappe, je la saisis au vol, ignorant la loupiote,et m’agrippant de toutes mes forces au buste de l'animal. Il semblait moins déboussolé que le précédent, et il se secoua de droite à gauche pour se débarrasser de moi.
J'étais fortement accroché, telle une sangsue, et déjà les graines de la discorde fleurissaient, le cervidés fendit les bois à toute allure avec une traînée de fleurs blanches lui poussant sur tout son flanc droite,
dans une dernière tentative désespérée il tenta le tout pour le tout, en se hissant su des deux pattes avant pour essayer de me projeter dans les airs.
Peine perdue, j'étais déjà irrité et maintenant je sentais montait en moi une tension vampirique, la créature de Sylfaën n'aurait pas le droit à une libération cathartique.

Tombant à terre dans une chute florale, les fleurs aussi blanches et fragiles que la dentelle, devîntes
d'un rouge immaculé, dansante au vent comme une danse faite de flammes et de rythme soutenue.

La lune de sang, elle brille à nouveau ce soir

(Attaque Kirin D)

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'Attaque - Vampire' :

L'initiative revient à : la horde fougueuse sylvestre.

Vitesse des navigateurs : 968

Arhiann : 1505
Vitesse : 687
Dégâts : 1612


Naeth : 254
Vitesse : 181
Dégâts : 646


Ehawee : 110
Vitesse : 100
Dégâts : 150



Vitesse des créatures : 2400

Butin : x1 Sabot diamanté

Kirin B : 750
Vitesse : 900
Dégâts : 200
Butin : x1 Sabot diamanté

Kirin C : 750
Vitesse : 900
Dégâts : 200
Butin : x1 Sabot diamanté

Butin : x1 Sabot diamanté

Fée : 300
Vitesse : 600
Dégâts : 150
Butin : x1 Sachet de poussière de fée

Kirin B et C attaquent Arhiann à 200 x 2 (400).
Fée attaque Arhiann à 150.

Consciente de devoir en finir au plus vite avant qu'un accident ne soit à déplorer, Arhiann n'avait pas perdu de temps pour recharger son bâton en énergies invisibles après la chute du premier kirin. La charge folle des animaux avait sans doute déjà fait de gros dégâts sur l'écosystème fragile de la forêt, et ainsi libres, ils risquaient d'en faire encore. Sans compter que, tant que l'on n'aurait pas compris la raison de leur cavalcade, d'autres risquaient bien de suivre leur exemple. Faisant écho aux pensées de la faune, et suivant un tir manqué, la voix de la demoiselle elfe se fit entendre, à altitude d'écureuils. En voilà une que sa mésaventure précédente n'avait pas échaudée.

" J'aimerais aussi le savoir, "
confessa-t-elle, concentrée sur le prochain cervidé à immobiliser. C'est alors qu''une nouvelle attaque survint, oh, rien de bien méchant, mais c'était tellement inattendu... depuis les airs, et orchestrée par... une fée ? Ces demoiselles des bois n'avaient habituellement rien de mauvais, hormis l'horrible Baracosse qui, malgré les aventuriers croyant régulièrement la vaincre, réapparaissait de temps à autre dans les jardins du château elfique. Consternée, Arhiann éloigna la petite ailée à grands moulinets de son bâton, bien décidée à s'occuper des kirins en premier. Ses yeux tombèrent sur la flèche au sol, et elle remarqua sa forme particulière. Ainsi, elle avait bien là une alliée, agissant dans l'esprit de la garde Zéphyr, même si elle n'en était pas une membre officielle.

Cette constatation la rasséréna, et elle put cibler le kirin suivant d'une nouvelle rafale d'éther. La bête chuta sans forces aux côtés de son camarade déjà immobilisé. Peur et désarroi suintaient de ces êtres confrontés à l'impuissance, mais l'éclaireuse espérait bien écourter cela au maximum en les remettant rapidement entre les mains de ses collègues soigneurs et dresseurs.
" Merci pour votre aide, "
lança-t-elle à l'elfe toujours perchée, alors qu'elle se replaçait face à un animal qui faisait mine de foncer sur elle, dans l'intention de l'attrapper lorsqu'il passerait à l'action.

[attaque kirin C]

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'Attaque - Hybride' :

L'ensorceleuse agitait gracieusement son sceptre et un autre kirin tombait.

-Merci pour votre aide, fit-elle à Ehawee. Cette dernière qui regardait l'animal au sol fut troublée par ce remerciement : elle n'y était pour rien.
-Je n'ai pas servi à grand chose...répondit l'elfe à demi-mots. Le regard terni par la culpabilité, la femme se renfrogna et décida de laisser ces pensées ridicules à plus tard. Après tout, l'affrontement avait encore lieu et il ne fallait pas qu'elle se laisse distraire par de futiles inquiétudes. Reprenant sa position, Ehawee visa le dernier équidé qui déambulait furieusement. Malheureusement, la cible était trop éloignée et trop rapide, la flèche fila dans un tronc alors que l'animal disparaissait derrières les arbres. Et merde...

L'elfe observait les fourrées depuis son perchoir, elle tenta de repérer la trace du kirin quand ses yeux aperçu quelque chose d'étrange. Sautant de branches en branches pour se rapprocher de ce qui avait piqué sa curiosité, la femme fut hypnotisée par un spectacle saisissant. Là, derrière le grand hêtre sur lequel elle était, une tornade de pétales blanches filait entre les arbres pour finir sa course un peu plus loin. C'est à ce moment là que les fleurs devinrent rouges et que l'éblouissant numéro se transforma en une sanglante exécution. *Une créature qui s'abreuve de sang ?* s'interrogea-t-elle, inquiète, avant de réaliser. L'elfe n'avait jamais vu de vampire auparavant et encore moins de vampire en pleine dégustation...

Quelques peu troublée, elle fit un saut en arrière pour aller vérifier si son alliée allait bien, ou si le dernier kirin était réapparut, quand le mal qui se manifestait plus tôt refit surface. Une crampe au ventre frappa la femme qui chuta une nouvelle fois au sol près d'un kirin terrassé. Les yeux de la bête paniquée et souffrante la fixaient. Le corps d'Ehawee se raidit et des gouttes de sueurs commençaient à perler sur son front. Les deux créatures des bois partageaient l'impuissance, la peur et la douleur mais surtout, autant l'une que l'autre ne semblait comprendre ce qu'il leur arrivait.

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'Attaque - Elfe' :

Voilà que la pleine si accoutumée à être verdoyante, se remplissait d'une couleur sanguine vivifiante, il faisait de plus en plus noir surtout quand des nuages épais cachait la lumière réfléchit par l'astre lunaire.
Dans cette pénombre oppressante, je n'étais guère affaiblie, mes sens permettaient de détecter les sources de chaleur des êtres vivants; je suis un excellent chasseur nocturne.
Enfin je pourrais excellé dans mon art, si cette saleté de lilliputienne voulait bien me laisser tranquille, tu vas dégager de là oui?
Entêtante et agaçante, cette créature aussi petite m'empêchait de faire un pas sans que je n'ai sa lumière éblouissante dans les yeux.

Je faisais de grands mouvements pour essayer de la choper, mais elle avait de bon réflexes pour une petite chipie. Allez, viens là saleté! La garce elle a réussie à me faire tomber, elle m'a fait reculer jusqu'à ce que je prenne ce tronc d'arbre. Bien joué, saleté!
D'accord tu as gagné, tu as mon attention! Prépare-toi petite, quand je joue à chat, ma cible n'a pas vraiment de chance de s'en tirer.

Je me relevais, accroupi et prêt à en découdre! C'est assez rare que je m'amuse, mais après tout pourquoi pas? J'en ai bien marre de pas en profiter, cette vie là je là vie à fond!
T'en vas pas petite peste! Si je t'attrape tu vas finir en poussière ma belle!

Aieuh! Tu en en redemandes? Cette fois tu l'auras cherché!