La journée fut longue et nous étions heureuses de voir les huttes du village de Kothemba. Arhiann et moi passâmes par la case de la cheffe du village en premier lieu, afin de faire un rapport détaillé de nos aventures. Le nombre de ces créatures hostiles nommées "Exaltés" que nous avions éliminé semblait la satisfaire. Elle n'était pas surprise par notre récit, comme si lutter contre des spectres malveillants était anodin dans ce village.

À bien y réfléchir, quel étrange endroit où décider d'établir une société. La végétation rare n'offrait pas beaucoup de ressource, le climat était difficile à supporter, étouffant sous un soleil de plomb presque toute l'année. Sans compter une palanquée de voisins indésirable.

Neïwa nous récompensa généreusement pour chaque acte que nous avons accompli et évidemment, elle ne nous laissa pas repartir sans nouvelles tâches à accomplir. Nos cibles, des Swenjah, une nouvelle menace dont on devrait rapidement faire face. D’un côté, j’avais hâte de quitter ces terres arides et l’idée de refuser cette quête me traversa l’esprit. Mais la nuit portant conseil, je décidais de suivre une nouvelle fois ma compagne Zéphyrienne dans cette guerre contre les esprits malfaisants de la savane.

Je la rejoignis donc à l’entrée du village sous la lueur pâle de l’aube. Le regard encore ensommeillé, je saluais faiblement Manydh et Arhiann avant de laisser s’échapper un bâillement paresseux.

« Je ne me lève jamais aussi tôt, d’habitude… » M’excusais-je en m’ébrouant dans l’espoir de réveiller un peu mes sens. Mon rythme de vie s’étendant plus tard dans la nuit, bien souvent lorsque je m’éveillais, le soleil était souvent haut dans le ciel. « Qui attendons-nous ? »

Comme nous l’avait appris notre récente expérience, déambuler dans la savane pouvait s’avérer dangereux, aussi pour cette nouvelle tâche, nous avons décidé d’avancer plus accompagnés encore. Mais pour le moment, j'ignorais qui avait répondu à l'appelle.

Lune, louve de fourrure et de brume bleutée, c’était allongé près de moi dans l’attente du départ.

Le jour nouveau apportait avec lui la promesse d'un renouvellement, après la douce protection de la nuit sous le regard de Magnésie. De fait, le moment de repos avait été une bénédiction, et Arhiann se sentait prête à affronter les nouvelles épreuves qui, forcément, les attendaient. Alors que l'aube pointait à peine, la fraîcheur de l'air était vivifiante, et elle en profita d'autant plus, qu'elle la savait éphémère. Bientôt, le soleil brûlerait de nouveau la savane et ses environs, avec tous ses habitants. Aussi ne traîna-t-elle pas, se restaurant des fruits déposés là la veille au soir, avant de rejoindre Manydh qui terminait déjà de préparer le duergar à la crinière d'argent, chargé d'outres d'eau et d'une sacoche contenant principalement les remèdes du guérisseur. Dourga, la smilodonne, était à son poste également, silencieuse et vigilante, prête à remplir son rôle d'éclaireuse, et la faune adressa un remerciement muet à sa déesse, pour lui avoir permis d'être si bien accompagnée.

Il ne se passa guère de temps avant qu'Holy ne les rejoigne, flanquée de sa fidèle Lune, la seconde plus alerte que la première.
" Et moi qui pensais que les bergers se levaient aux aurores, "
la taquina l'ensorceleuse, avant de compléter :
" mais c'est sûr qu'avec le cirque, ça doit changer. Bien reposée quand même ? J'espère que tu as eu le temps de goûter quelques-uns des fruits qu'on nous a offerts, ils sont étonnants. "

A la question de la thériathrope, ce fut Manydh qui dut confesser leur ignorance :
" On ne va pas tarder à le savoir... mais personne n'a rien voulu nous dire, à part qu'un autre groupe était là. Je me demande de quelle sorte de gens il s'agit. "
" Sûrement pas si mauvais que ça, s'ils sont là aussi pour aider Neïwa et les siens. "
Les regards se tournèrent vers l'intérieur du village, interrogateurs. Quels genres de silhouettes allaient s'en détacher ? De simples humains, comme les locaux ? Ou des géants, ou des nains, voire les deux ensemble ? On ne pouvait jamais savoir à quoi s'attendre, avec les aventuriers... Dans tous les cas, aucun des faunes n'aurait parié sur la probabilité de croiser là une tête connue, ou du moins, déjà rencontrée. Et pourtant.

Moradund déposa respectueusement devant la chef du village les boucles d'oreilles des exaltés. Neiwa ne jeta qu'un bref coup d'oeil avant de remercier le nain et l'hybride d'une inclinaison de la tête.
-Les pillards sont revenus et en nombre, d'autres s’apprêtent à partir pour ce rude combat. Portez leur assistance.
Le nain s'inclina brièvement pour toute réponse avant de tourner les talons en direction de l'entrée du village. Il n'avait pas encore saisit chaque petit détails de cette tribu perdue au milieu de la savane, mais il en savait assez pour comprendre que la précision du nombre par la vieille femme n'était pas anodine, restait à savoir à quel point les standard de nombre pouvait différer entre eux.
Sa réflexion s'interrompit lorsqu'il vit le groupe hétéroclite qui se détachait dans l'embrasure de l'arche qui servait de portail au village:
-Et bien et bien, qu'avons nous là? Reconnaissez-vous des visages Ara?
Il les salua en arrivant à leur hauteur:
-Moradund Marteau-de-Fer, vous devez être le groupe qui pars en chasse des pillards?

- Quelle aventure ! Je me souviendrai longtemps de ces affrontements contre les Swen’jah. Qui aurait dit que j’étais capable de combattre mes peurs de cette manière ?
- Et ce n’est pas terminé, ma chère Ayotundé. Vous avez encore de nombreuses choses à voir et à vivre. C’est un peu plus palpitant que la vie au village, n'est-ce pas ?

Mon amie confirme par la positive d’un signe de la tête. En effet, qui aurait pu croire que cette hybride centauresse-zèbre, au caractère affirmé, mais doté d’une curiosité insatiable, se révélerait être aussi douée à la magie chamanique ? Son aide fut des plus précieuses contre les barbares Swen’jah, un combat mené aux côtés de Moradund, que je considère désormais comme un ami en lequel j’ai toute confiance. C’est d’ailleurs à lui que je laisse le soin et le privilège de déposer la preuve de notre victoire contre les barbares auprès de la cheffe du village de Kothemba. En attendant que l’Impérator récupère nos récompenses dûment méritées, je profite pour faire quelques achats auprès des rares commerçants de cette petite bourgade en compagnie d’Ayotundé. Des fruits, des herbes, quelques morceaux d’écorces et des tubercules, juste de quoi nous faire quelques encas durant la journée.

Alors que je termine de régler ces achats, et que j’évite de porter attention aux moqueries d’Ayotundé qui ne comprend pas mon appétit pour les écorces, je vois Moradund sortir de la hutte en compagnie de Neiwa, la cheffe du village. Il est temps pour moi de m'enquérir de la suite de notre programme dans la savane de Tzengah. J’imagine que le nain aura sans doute déjà des idées bien précises à l’esprit, c’est un homme qui n’apprécie pas de perdre son temps à ne rien faire. Me rapprochant d’eux afin d’être à portée de voix, j’entends qu’il est question de pillards, et qu’un groupe est déjà formé pour défendre le village. Le sous-entendu est clair et n’a pas besoin d’être explicité, nous devons rejoindre ce groupe et aider les villageois à faire face.

- Dame Ara, elle parle des exaltés. Cela ne va pas vous plaire du tout. Ce sont des êtres sans vie, sans volonté propre. Des guerriers en servitude du Roi-Sorcier, des pantins.  M’explique Ayotundé avec un brin de peur dans sa voix.
- Une magie contre-nature, ce ne sera pas la première fois que je vois ça, vous connaissez mon aversion pour ce genre de magie obscure. Au moins, nous n’aurons pas de remords à libérer ces pauvres ères de leur loyauté forcée.

En effet, ça ne me plaît pas d’avoir à combattre des adversaires qui n’ont même pas leur libre-arbitre, mais d’un autre côté, nous ne pouvons pas décemment laisser le village en difficultés. La nouvelle mission est acceptée silencieusement par Moradund qui tourne les talons rapidement vers l’entrée du village. L'Imperator a un air songeur sur le visage, il est certainement en train de se questionner sur le danger que représentent les exaltés, pour le village, la savane, peut-être même au-delà de cette région.

- Ara, regardez là-bas ! Le couple ! Ce sont des hybrides à cornes !

Ayotundé me sort de mes pensées en me désignant de la main un petit groupe au repos sous les arches de l’entrée du village, tranquillement posé à l’ombre. Il ne me faut pas longtemps pour reconnaître les deux hybrides que nous avions croisé lors des festivités de Stellaraë. Nous avions regardé le spectacle des offrandes et des augures représentées par les bateaux, Krakha s’était endormie lamentablement pendant que je tenais la discussion aux deux hybrides qui furent très sympathiques. Me voilà tout à fait ravie de cette agréable surprise de les retrouver ici, une coïncidence à mettre sur le compte de Magnésie, probablement.

- Moradund, mon ami, je vous présente Arhiann et Manydh de l’Ouest, de Sylfaën plus exactement. Quel plaisir de les retrouver ici. Après avoir laissé le temps à Arhiann de confirmer mes propos, je complète la présentation de Moradund et d’Ayotundé. Arhiann, Manydh, vous êtes en présence de l’Imperator des Khazars, Moradund Marteau-de-Fer. Et avec moi, Ayotundé, une apprentie chamane très prometteuse. Et qui est cette jeune femme avec vous ?

La centauresse-zèbre salue le groupe d’un signe de tête respectueux, sans pouvoir s’empêcher de regarder curieusement les cornes de nos amis hybrides, puis la créature brumeuse qui est posée aux pieds de la jeune femme. Supposant que le groupe est au complet avec notre arrivée, j’arme mon marteau à ma taille, et indique à Moradund que je suis disposée à partir.

- Nous sommes prêtes dès que vous donnerez le départ Moradund. Arhiann, je suis bien heureuse de faire ce périple avec vous, j’ai hâte d’entendre le récit de vos aventures depuis notre première rencontre.

Les contrastes de stature étaient de taille parmi les nouveaux arrivants. Les faunes n'avaient que peu fréquenté de nains, mais ils ne partageaient pas l'antipathie marquée de certains elfes envers le peuple des montagnes. Et le reste du groupe ne pouvait que faire s'élargir leur sourire : une centauresse dont l'espèce précise leur était inconnue - personne n'avait sans doute pu recenser les nombreux types d'hybrides qui peuplaient Dùralas - et une femme éléphante, une probotyre, dont la couleur caractéristique de peau leur rappela une rencontre antérieure. Alors qu'ils s'approchaient, les deux semi-béliers purent constater qu'il ne s'agissait pas que d'une ressemblance : c'était bel et bien la dénommée Ara, avec qui ils avaient pu échanger autour d'un plan d'eau sacré.

Arhiann opina aux dires du nain, complétant avec simplicité :
" Et vous devez être ceux que nous attendions. "
Elle n'eut pas le temps d'aller plus loin, que déjà, leur connaissance commune se chargeait des présentations.
" Plaisir partagé, dame Ara. Votre compagne de la dernière fois a donc laissé sa place à la jeunesse ? "
questionna-t-elle avec un brin de malice, se souvenant bien de certaine autre probotyre qui s'était assoupie devant les tribulations de la barque stellaroïse chargée d'offrandes.

La révélation de l'identité complète de celui qui s'était présenté en omettant son titre figea un instant les deux enfants de Magnésie. Mais bien sûr, ce nom leur avait dit quelque chose, et il s'agissait rien moins que du dirigeant des kazhariens ! Sauf que s'il s'était désigné par son seul nom, c'était sans doute qu'il était là comme n'importe quel aventurier. Et puis, la présence du prince elfe Eressëa Calenardhon, qui s'occupait de la garde Zéphyr, n'impressionnait plus Arhiann depuis longtemps, elle pouvait même dire qu'elle faisait partie de ses familiers, alors, il n'y avait pas de raisons de faire de chichis. Alors que Manydh, moins à l'aise et moins habitué à fréquenter de hautes sphères, se taisait toujours, elle déclara :
" Ce sera un honneur que d'allier les forces de l'ouest à celles de l'est contre ces pillards ! "
Elle inclina ensuite la tête à l'adresse de la semi-zèbre et, posant la main sur le bras de son compagnon :
" Nous serons donc accompagnés de deux chamanes, voilà qui devrait nous assurer une bonne protection. "
Pour terminer de situer les forces et faiblesses du groupe, elle s'adressa de nouveau au nain :
" Et vous, messire Moradund, quelle est votre spécialité ? Pour ma part, je pratique la magie du vide. "
Elle espérait que cette déclaration, simplement utilitaire - mieux valait être au courant à l'avance lorsqu'on allait, ensemble, affronter les dangers de cette savane dont les animaux sauvages n'étaient que la moindre menace - ne jetterait pas un froid dans le groupe, les arcanes de l'éther s'accompagnant assez souvent d'une détestable réputation. La blonde s'efforçait d'ailleurs de prouver, par l'exemple, qu'elle était tout à fait injuste.

Manydh s'occupa de tirer la longe du duergar aux crins d'argent, tandis que la smilodonne, qui s'était éloignée à l'apparition des trois étrangers, revenait vers eux à un petit trot sur pattes de velours. Préférant prévenir toute confusion, Arhiann la désigna de la main.
" Dourga est avec nous. C'est une éclaireuse de prix, et bien davantage encore. "
Le félin massif resta en avant du groupe, moustaches et oreilles tendues, tandis que tous se mettaient en marche. Un bref éclat de rire échappa bientôt à la faune.
" J'espère que nous n'aurons pas à aller aussi loin que ça avant de trouver ces pillards... Nous n'avons pas pris la route la plus directe pour retourner à Sylfaën. En fait, nous étions en train d'y retourner quand nous nous sommes arrêtés à Kothemba. "

HJ : en l'absence de Holy, je continue, mais sans rien mentionner à son sujet, histoire de pouvoir reprendre avec elle si elle revient, ou poursuivre sans sinon - si vous avez des nouvelles d'ailleurs, je suis preneuse, elle ne s'est pas connectée depuis fin décembre. Et si vous voulez faire différemment, je suis aussi prête à éditer.

Ara fit les présentations, le nain saluant de la tête chacun des concernés tour à tour.
La dénommée Arhiann fit ensuite l'inventaire ds forces et signala son usage de magie du vide. Voilà qui lui rappelait un personnage haut en couleur qu'il avait rencontré sous les Baldors.
-Je pratique l'art ancestrale de la bonne vieille méthode Moradund ponctua sa phrase d'un tapotement sur la tête de son marteau et j'ai un pistolet sous la main au besoin.
Alors que le petit groupe s’apprêtait à se mettre en route, un smilodon s'approcha au petit trot avec un air calme. Le nain se crispa imperceptiblement par réflexe. Dourga donc. Elle ouvrit la marche tandis que la dénommée Holy et ses familiers restait en arrière. Une missive imprévu l'avait forcée à changer ses plans et ils partaient donc uniquement sans elle.
-J'espère que nous n'aurons pas à aller aussi loin que ça avant de trouver ces pillards... Nous n'avons pas pris la route la plus directe pour retourner à Sylfaën. En fait, nous étions en train d'y retourner quand nous nous sommes arrêtés à Kothemba.
-Je dois bien avouer l'ignorer, mais au vu de l'urgence que j'ai pu lire sur certains visages, on peut être optimiste.
Sylfaën. Il n'allait que très rarement dans cette forêt qui se trouvait bien loin de son territoire d'intervention, ce dont il ne se plaignait pas au vue des habitants principaux de ces bois.

Alors que les divers protagonistes se préparent à prendre le chemin vers le village en péril, je ne peux m’empêcher de sourire de satisfaction et de joie à l’idée de partager cette nouvelle aventure avec Arhiann et son compagnon, en plus de Moradund et d’Ayotundé. Il me serait impossible de retrouver ma vie d’antan, celle d’une probotyre isolée, au sein d’une communauté encore plus isolée au milieu des montagnes. Qu’il est bon de reconnaître des visages familiers grâce au destin et de construire ces relations avec des souvenirs impérissables. Sur cette agréable et sereine pensée, je ne doute pas un seul instant que ce qui nous attend va enrichir encore davantage cette mémoire.

- La Dame Krakha n’aimerait certainement pas entendre une telle divagation ma chère Arhiann.  Je souffle d’un rire malicieux à la tirade d’Arhiann et poursuis. Nous dirons simplement qu’elle est incommodée par la chaleur de ces contrées. Ne l’êtes-vous pas également mes amis ?

La petite troupe débute son périple me laissant l’opportunité de prendre ma place aux côtés de mes cousins éloignés hybrides. Ayotundé, la centauresse-zèbre, a été piquée de curiosité lorsqu’il fut sous-entendu que Manydh était un chaman expérimenté. Trottant en sa direction, elle se met au pas à ses côtés. Je suis trop éloignée pour l’entendre ouvrir la discussion, et j’espère de tout cœur qu’elle ne le brusque pas avec sa spontanéité parfois insolente à mon goût. Cela dit, cela leur permettra certainement d’échanger des informations intéressantes sur la nature locale, Ayotundé a tellement à dire sur le sujet ! Pendant que je tente de tendre l’oreille vers ce nouveau duo de chamans, je fais la connaissance des créatures domptées par Arhiann. Des aides bienvenues face au danger.

- De la magie du vide ? J’ai hâte de voir cela à l'œuvre. Moradund m’a prouvé à plusieurs occasions que l’ancestrale bonne vieille méthode de l’attaque est très efficace. Vous ne serez pas surprise d’apprendre que si vous et Moradund serez nos meilleures offenses, j’offre la meilleure défense à vos services, ma chère Arhiann.

Il est vrai que ma seule et unique rencontre avec le couple d’hybrides était plus de l’ordre du culturel et du spirituel que de l’affrontement. Il me semble tout à fait normal et à propos de me positionner aussi dans l’ordre de bataille qui semble s’annoncer. Je n’ai aucune idée de la véhémence et de la capacité de guerre des pseudos-sans-cervelles qui nous feront face, mais une bonne défense est un acquis bon à connaître pour mes alliés. Enfin, le village n’est pas à proximité immédiate, nous avons encore du temps pour nous préparer et pour discuter de manière sympathique.

- Je veux tout savoir, vous n’échapperez pas aussi facilement à ma curiosité ! Personnellement, après notre rencontre au festival, nous avons été en Sylfaën avec la Dame Krakha, afin de capturer un petit singe volant, une créature native des bois que vous devez bien connaître. Je laisse quelques instants passer pour me remémorer de la suite de mes voyages. Nous sommes ensuite passées par la route du Nord. Nous avons croisé un village d'humains, dans une misère totale face à des gnomes. Krakha a pu retrouver un de ses amis de très longue date, un Sphénia des Fjörds. Après ce long périple, j’ai eu besoin de détente et j’ai passé quelques jours dans cette savane. J’y ai fait la rencontre de mes deux comparses, dont une qui a fait le chemin de retour avec moi pour apprendre la magie chamanique avec mon Clan. Eh puis, il y a eu cette horrible histoire avec l’Anklög, vous y étiez, certainement. Après cela, j’ai décidé de m’intégrer aux Khazars, c’est une histoire qui est en cours… Et vous alors, dites moi tout !

Terriblement bavarde, je discute avec entrain à l’attention de la magicienne. Dans mon dos, cette bravache d’Ayotundé fait des mimiques de discussions pour se moquer de moi et faire glousser les gens autour d’elle. Je n’y peux rien, l’art de la discussion est quelque chose dans lequel je suis douée, autant pour parler que pour écouter. Je marche donc silencieusement en attendant le récit de l’hybride. Je ne peux m’empêcher de revivre les souvenirs de ses aventures passées, les forêts elfiques de l’Ouest, les Fjörds du Nord et la neige glaciale, la Perracie et son petit monde des horreurs, et l’Anklög, cette horrible monstruosité.

- Oh, j’allais presque oublier, je manque à tous mes devoirs. Voici des herbes et des écorces que j’ai acheté à Kothemba. Prenez-en afin de vous faire un en-cas avant que nous n’arrivions à notre destination.

Tendant les produits vers Arhiann et Mannydh, je souris tranquillement en attendant que Moradund se serve également. Il n’oserait pas refuser, ce serait extrêmement impoli.