À peine était-elle de retour à l’Institut que la renarde aperçut une note sur le bureau de sa chambre : une première commande pour un petit enchantement de résistance. Elle qui venait de débuter cette matière, voilà qui tombait bien. Cela lui permettrait de mettre ses nouvelles connaissances à l'essai. Commençant par se rendre à l’atelier, la maman installa ses enfants dans un coin avec des jouets, tout en les gardant bien en vue. Eyara ramassa ensuite la caisse des matériaux fournis par le client et prit le temps de les étudier. Du cuir de sanglier, du bois de sureau et un champignon, un bonnet de fou. Mais il manquait quelque chose à son propre avis. C’était un enchantement de résistance qui lui était demandé, relativement bien illustré avec les ressources actuelles. Fouillant dans son sac, l’harenienne en sortit cependant un minerai d’adamantium. ”Voilà, avec ça, ça va être parfait.” Ne restait qu’à trouver comment jumeler l’ensemble.

Après avoir examiné les morceaux de sureau un moment, la renarde sortit quelques outils de son sac et commença à sculpter le bois, lui donnant la forme d’un anneau. L’avantage de cet essence, c’est qu’il restait souple après un tel traitement, ce qui permit à la jeune femme de faire un anneau ouvert, permettant à son nouveau propriétaire de le mettre au doigt qu’il désirerait sans problème. Elle grava ensuite un petit bouclier sur la face opposée, suivi d’arabesques sur le reste du bijou. L’arlequine peignit ensuite la bague en noir, avant d’utiliser du bleu clair afin de faire ressortir ses motifs. Puis, ce fut un plongeon dans son mélange d’huile et de résine, qu’elle fit ensuite sécher au-dessus du feu, afin de le rendre plus résistant à l’usure.

Il était maintenant temps de réaliser l’enchantement. Prenant une première peau de cochon sauvage, Eyara la plaça bien à plat sur sa table de travail. Armée d’une craie, elle commença par tracer un pentagramme dans un cercle au centre duquel l’anneau fut déposé. La renarde poursuit ensuite en dessinant quelques symboles ésotériques et magiques autour du cercle. Les deux peaux restantes furent ensuite déposées par-dessus le reste. Doucement, l’arlequine ouvrit ensuite le champignon et en retira délicatement la poche à spores hallucinogènes. Craignant que de la jeter au feu libérerait tout de même la matière fongique, l’harenienne la mit de côté afin de s’en débarrasser proprement plus tard. Avec ce qu’il restait du bonnet de fou et les quatre dernières branches de sureau, Eyara fit une poudre grossière, se servant du minerai d’adamantium pour broyer le tout. L’arlequine retraça ensuite ses symboles avec sa poudre, tout en plaçant le minerai au sommet de la pile de cuir de sanglier. Ne restait plus qu’à insuffler sa magie, qu’elle fit via une prière pour Magnésie.

- Sol’trak ej siram Magnésie, or’kirs orsh zug pafuk’ze tarhk zug or’ogash vegak zahk.*

Hormis l’anneau, tout brûla instantanément sur sa table de travail. Une fois la fumée dissipée, la renarde remarqua que les endroits où elle avait appliqué de la peinture bleue brillait légèrement, prouvant son succès. La jeune femme fabriqua rapidement un petit écrin pour la bague, écrivit un parchemin indiquant les propriétés de l’objet et le fit livrer rapidement au commanditaire.


*HRP : se prononce : Zol’trak ey ziram Magnésie, or’kirz orsh zoug pafouk’se tarhk zoug or’ogash vegak sahk.

De retour à l’atelier d’enchantement, Eyara avait dans l’optique de faire un premier enchantement pour elle-même, plutôt que d’accomplir une commande. Après s’être renseigné, la jeune femme comprit qu’elle avait les ingrédients nécessaire pour un objet basique pouvant parfois augmenter sa force d’attaque. Voilà qui pouvait lui être utile. L’harenienne sortit donc de son sac trois défenses de sanglier, cinq minerai de fer, un rubis ainsi que la plante lance-pierre reçu pour l’accomplissement de sa dernière commande. Dans l’idée de porter cette magie en bijou, l’arlequine opta pour un médaillon.

Elle commença par fondre le métal afin d’en faire un petit lingot. Armée de ses outils, la renarde le tailla ensuite en forme de rose. Eyara inscruta ensuite le rubis au centre de la fleur délicate. Avec le surplus de fer, la jeune femme fabriqua une petite chaîne afin de porter son nouveau médaillon sans soucis. Portant ensuite son attention sur l’enchantement en lui-même, l’arlequine réduisit en poudre fine les défenses de sanglier ainsi que la plante. Ce servant en premier d’une craie, elle traça sur sa table d’enchantement un cercle contenant un pentagramme. Le médaillon fut ensuite placé au centre, avant que l’harenienne ne trace également quelques symboles ésotériques autour de l’ensemble. La poudre d’ivoire et de végétaux fut ensuite utilisée pour retracer les traits. Ne lui restait donc que sa prière habituelle.

- Sol’trak ej siram Magnésie, or’kirs orsh zug pafuk’ze tarhk zug or’ogash vegak zahk.*

La poudre comme le rubis s’illuminèrent un bref instant. Sentant sa magie incruster le pendentif, Eyara fut satisfaite du résultat et porta le bijou à son coup.

*HRP : se prononce : Zol’trak ey ziram Magnésie, or’kirz orsh zoug pafouk’se tarhk zoug or’ogash vegak sahk.

Il était temps pour la renarde de retourner dans l’atelier d’enchantements, ayant enfin mit la main sur les ingrédients qu’elle recherchait. Deux bijoux en sa possession portaient déjà les traces de ce type d’équipement, il lui fallait désormais créer le type qui lui manquait : la vitalité. Après recherches sur les différents ingrédients possibles, l’arlequine avait opté pour des morceaux de sanglier, un os doré ainsi qu’une plante obtenu lors d’une précédente commande : une edelweiss des neiges éternelles.

Décidé à se faire un bracelet cette fois, commença par découper le cuir en fine lanières, qu’elle tressa minutieusement en un long fil fin. Prenant ensuite l’os doré dans ses mains, la rouquine le sculpta afin d’en faire un joli fermoir, y gravant au passage plusieurs symboles ésotériques liés à la vie. Une fois cela fait, la jeune femme coupa la tresse de cuir en trois et assembla son bijou. Ne lui restait plus que les détails de l’enchantement. Broyant d’abord les deux défenses de sanglier en une fine poudre d’ivoire, elle traça avec celle-ci un petit cercle au centre duquel l’harenienne déposa le bracelet. Avec le reste de la poussière d’os, Eyara ajouta quelques runes sur le pourtour. Prenant finalement l’edelweiss, la renarde en retira délicatement chaque pétale et les posa en un cercle plus petit autour du bijou. Levant alors sa main au-dessus de l’ensemble, l’harenienne lança sa prière habituelle :

- Sol’trak ej siram Magnésie, or’kirs orsh zug pafuk’ze tarhk zug or’ogash vegak zahk.*

Le bracelet s’illumina alors un bref instant, tandis que la poussière d’ivoire et les pétales partaient en fumée. Fière du résultat, la jeune femme mit le bijou à son poignet puis quitta l’atelier, décidée à mettre son oeuvre à l’essaie.

*HRP : se prononce : Zol’trak ey ziram Magnésie, or’kirz orsh zoug pafouk’se tarhk zoug or’ogash vegak sahk.