Le huitième jour [Pw Derêk Drachenherz, Aelya]

[Huitième jour d'expédition - Aucune trace de Selsya - Gibbeuse croissante]

Huitième jour de l'opération "retrouver Selsya Asa", et toujours rien, le vide, le néant. Après être parti de la maison familiale pour suivre la quête de sa soeur adoptive, Selsya, l'elfe garou s'était d'abord retrouvé nez à nez avec un géant, ces grands êtres à la pilosité et aux panards impressionnants, qui l'avait aidé à chercher des traces de son amie, malheureusement sans succès. Il avait alors pris congé de cet être et avait continué son périple au coeur des paisibles montagnes des Baldors. Trois jours plus tard, surpris par une tempête, le lycan fut contraint de se réfugier dans une grotte, où il fit la connaissance de Vikesslo, une rencontre qui lui parut très intéressante dans le sens où elle lui permit de découvrir une nouvelle magie : la magie arlequine. Ragnör apprécia sa compagnie, et il se promit que dans peu de temps, il ferait une nouvelle escapade avec ce curieux personnage, toutefois attachant.

Après cet épisode, le Lüpusàghrën, toujours sans nouvelle de l'elfe des glaces, décida de prendre la direction de l'Ouest. Il avait l'intention de la retrouver au plus vite, et ne trouvant rien dans les régions montagneuses, il s'était dit que celle avec qui il avait vécu un bout de temps devait s'être dirigé vers le côté occidental du territoire, là où il fait plus chaud et où la civilisation est plus... Dense. Sur le chemin, il croisa la route d'un marchand itinérant, auquel il acheta des équipements avec les quelques piécettes qu'il avait dans sa bourse. Puis il continua son chemin, esquivant les routes, et préférant les sentiers montagneux.

Au bout de deux bons jours de marche (et de course, selon ses envies), le blondinet d'une centaine d'années - longévité due à ses gènes elfiques- arriva à l'orée d'une forêt. Croyant d'abord qu'il s'agissait de la fameuse forêt de sapins qui bordaient la chaîne montagneuse, Ragnör y pénétra sans trop se poser de questions, jusqu'à s'apercevoir que la forêt était vraiment sombre, et oppressante. Avec ses sens aux aguets, Ragnör avait l'impression d'être scruté, observé, par.. Les arbres eux-mêmes, c'était une sensation particulièrement étrange.
Il avançait donc dans cette forêt d'un pas assuré, mais avec ses sens développés en alerte, au cas où. Il n'avait certainement pas peur... Mais il n'était certainement pas non plus dans la fameuse forêt de sapins. Cet endroit était beaucoup trop... Maléfique.

L'aventurier arriva bientôt à un carrefour : le sentier de terre -si on peut l'appeler comme cela vu toutes les ronces qui le jonchaient- se divisait devant lui dans deux directions différents. Il était vraiment dubitatif.

-Bon, et maintenant, je vais où ?

Le huitième jour [Pw Derêk Drachenherz, Aelya] Drapea24

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Triple-compte de Dilon

Les yeux plissés à cause d'un rare éclaircissement des ténèbres venant depuis les couronnes crochues de ce qui semble plus être des bras tendus vers un ciel, que jamais on ne voit, il avance néanmoins d'un pas sûr. Cette forêt est malade, malsaine et obscure... Tout ici inspire à la méfiance, un vrai cauchemar pour tout aventurier qui s'y perdrait, mais pas pour Derêk. Ses yeux grands ouverts, une fois à nouveau plongés dans le noir le plus profond du sous-bois.

Habile, il se faufile entre les ronces qui semblent à peine effleurer ses beaux vêtements faits de peaux somptueuses, d'un noir soyeux et brillant comme le pelage d'un ours. Un généreux col détache la tête de l'individu du reste du corps dont la bordure de sa capuche, qui encadre son mince visage, est garni de belles plumes de corbeau qui se confondent avec sa chevelure, dont on voit à peine des mèches tomber çà et là en dehors de ce gouffre dans lequel loge sa tête. On peut dire qu'il se fond littéralement dans le décor... Comme s'il faisait partie de ce sinistre théâtre.
Intouchable et fluide dans ses mouvements, malgré des pas lourds comme s'il peinait à avancer à travers ce mélange de broussailles aussi aiguisées et pointues que des dagues prêtes à enfourcher et déchirer ce personnage qui pourtant avance inlassablement dans le paysage. Il semble ronchonner ce qui brise un peu le silence pesant.

- Cette fichue forêt ne me laisse donc jamais tranquille ?! Je n'ai que faire de vos promesses et de vos sournoiseries, fichez-moi la paix ! Je n'ai que faire de vos âmes et de vos pactes sordides. AU DIABLE !

Dans son cri, il fauche le vide derrière lui d'une dague brandie au bout de son bras dont les manches sont béantes tant elles sont larges. Aussi vite qu'il ait dégainé, aussi vite déjà a-t-il repris son calme et son chemin. Soupirant comme agacé, il semble parler à quelque chose... Voir à plusieurs choses à la fois? Serait-il dément... ? Personne ne l'accompagne pourtant. Serait-ce l'effet de cette forêt sur lui...? Au bout de deux journées de marche, serait-il devenu sujet à la folie... ?

- Ah ! Voilà que je vois enfin clair dans cette folie ! Ce vieux Kobold disait donc vrai finalement... Je devrais tomber sur un carrefour et prendre ensuite la...

Soudain, il s’interrompt, car il croise le regard d'un étrange individu blond qui semble être un jeune homme. À en juger l'allure, les oreilles et l'odeur... Un elfe ? Non, c'est impossible. Pas ici en tout cas. De plus, il a une odeur étrange... Mais tout ici est étrange du coup, cet individu lui paraît familier au décor et il l'ignore aussitôt qu'il l'avait remarqué, comme s'il s'agissait encore une fois d'une apparition imaginaire. Continuant ainsi sa route sans plus prêter attention à ce blondinet qui malgré l'odeur qu'il dégage, l'aura similaire à cet endroit, fait quand même tâche dans ce décor...

Un Centaure m'a dit un jour:

" Petit... pourquoi tu t'obstine à faire des souhaits en voyant une étoile brillé haut dans le cosmos? Tu sais, cette dernière est déjà morte depuis des années lumières, tout comme tes rêves depuis ton enfance."

Le huitième jour [Pw Derêk Drachenherz, Aelya] D310

Invité

Aelya contemplait les arbres. A l'orée de la forêt, ceux-ci, à l'allure inhospitalière, se dressaient devant elle tels des géants. Ils semblaient la regarder et la menacer avec leur tronc tortueux et leurs branches tordues. Le décor était en parfaite harmonie avec son cauchemar. Aussi sombre, sinistre et effrayant. Aelya frissonna. Pour dire vrai, elle n'avait aucune envie d'y pénétrer mais il le fallait. L'elfe était persuadée que la clé -ou même un fragment- de la vérité se trouvait dans ces bois qui recelaient une multitude de secrets encore méconnus de tous. Sa quête de la vérité dépassait sa réticence à s'y aventurer. Aussi se fraya-t-elle un chemin parmi les ronces aux épines peu engageantes.

Elle commençait à s'enfoncer au plus profond de la forêt et la luminosité faiblissait à vue d'oeil. Aelya commença à s'en prendre à elle-même. Pourquoi donc avait-elle décidé de pénétrer dans la forêt alors que la nuit tombait? Quelle preuve d'inconscience! Elle se maudit elle-même.

Un fin chuchotement presque imperceptible s'éleva. Celui-ci très similaire à celui de ses cauchemars lui donna la chair de poule. Elle prêta une voix attentive à la voix lointaine. Cette dernière était incompréhensible mais Aelya pouvait deviner à sa tonalité qu'elle était furieuse. Furieuse de quoi? Qu'une étrangère soit entrée dans son domaine sacré? Probablement. Elle ne se découragea pas et repris la route. Elle remarqua alors qu'il y avait une absence totale de faune et cela était effrayant. La forêt était-elle à ce point hostile à toute forme de vie?

Le calme soudain la frappa. L'elfe s'arrêta. Les feuilles s'étaient figées et ne se balançaient plus au gré du vent. Les ronces qui parsemaient le sol semblaient inertes, beaucoup moins inquiétantes. Quel changement avait-il pu y avoir? Aelya fixa un point, le regard vide. En réalité son esprit vagabondait ailleurs, explorant par ses sens développés les environs. Un pas. Deux pas. Trois pas. Ils étaient très légers et se voulaient de toute évidence imperceptibles mais ils ne lui échappèrent pas. Elle n'était pas seule.

Aelya revint à elle. Avec grande prudence, elle traqua les bruits. Il faisait dorénavant nuit noire et sa perception visuelle s'en trouvait fortement diminuée.
Soudain, un cri brisa le silence profond qui s'était établi:

- Cette fichue forêt ne me laisse donc jamais tranquille ?! Je n'ai que faire de vos promesses et de vos sournoiseries, fichez-moi la paix ! Je n'ai que faire de vos âmes et de vos pactes sordides. AU DIABLE !

Cette expression de colère vis à vis de la forêt rassura Aelya. Celui-ci tout comme elle, ne semblait pas la trouver particulièrement attractive. Mais cela n'en faisait pas pour autant un allié. Aelya trouvait aberrant le dicton : L'ennemi de mon ennemi est mon ami.

A pas feutrés elle s'approcha jusqu'à distinguer dans la pénombre la silhouette de l'individu. Elle se camoufla parmi les herbes sauvages et hautes. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle constata qu'il y en avait un autre! Perplexe, Aelya se tapit dans les fourrés afin d'observer le cours des événements...

Le lycanthrope était devant son embranchement depuis quelques secondes déjà. Ses sens, (qui étaient plus développés que ceux d'un humain, d'une part parce qu'il avait des gènes elfiques, et encore plus d'une autre part parce qu'il avait acquis les réflexes sensorielles d'un canidé, dû à son virus de lycanthropie), le prévinrent qu'une présence approchait. Il le sentait, il l'entendait. Il tourna soudain sa tête vers la droite, et ses yeux d'un bleu électrique croisèrent ceux d'une silhouette qui passait à quelques mètres du Lüpusànghrën. On distinguait mal l'étranger, et Ragnör crut d'abord qu'il s'agissait d'un spectre, d'après la façon dont la silhouette se déplaçait : vive, gracieuse, silencieuse, et toute vêtue de noir et de gris. Malgré la pénombre, il arrivait à percevoir clairement ses faits et gestes, et le garou aux oreilles pointues observaient cette manifestation s'éloigner petit à petit, traçant sa route.

Il hésita quelques secondes à poursuivre sa lancée, comme pour faire un examen de ce dont il venait d'être témoin ; cette forêt proposait vraiment des phénomènes étranges depuis qu'il y avait pénétré : les arbres semblaient l'observer, il avait cru plusieurs fois apercevoir une ombre se faufiler dans les fourrés non loin de lui, et, plus curieux encore, on ne percevait jamais l'éclat du ciel : la nuit était tombée de manière continue en ces lieux. Et là, comme par un heureux hasard, l'elfe-garou apercevait enfin une forme/chose concrète, et qui plus est une aide possible pour savoir où il se trouvait. La question était alors : peut-être était-ce le fruit de son imagination, mais peut-être qu'il y avait vraiment quelqu'un.

En se posant ces questions "existentielles", le bellâtre se rendit compte que le fait de remuer ses méninges ne faisait qu'éloigner la silhouette de lui. Décidé, le thérianthrope prit son élan, et se mit à courir en direction du mystérieux individu. S'il s'agissait d'une hallucination ou d'une créature, le lycan savait toujours montrer les griffes et les crocs, il l'avait déjà montré quelques jours plus tôt avec ces primates des neiges.

Doué en vitesse, il rattrapa bientôt l'être qu'il avait aperçu, et il l'interpella d'une voix d'un jeune adulte, malgré son âge.

-Vous ! S'il vous plaît ?!

Déclama-t-il, brisant ainsi le silence perturbant de la forêt de Cashlippe, et continuant de courir pour rattraper ce... Rôdeur (ou rôdeuse).

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Triple-compte de Dilon

L'individu s'enfonce sans relâche plus encore dans les ténèbres, comme si ces derniers l'engloutissaient. Dévoré par l'obscurité, devenant presque invisible et complètement silencieux tant ces pas sont feutrés par la mousse et autres végétaux moroses sur son passage. Ni même les branches des ronces aussi grosses qu'un bras, aux épines aussi longues qu'une dent de charognard et tout aussi crochues, ne semblent freiner son avancée ni même l'abîmé. Ses vêtements effleurent à peine le décor comme s'il était nébuleux. Pourtant, conscient d'être suivi, il presse à peine le pas sans vraiment y prêter la moindre attention. Voyant que cette "chose" ou tout au moins ce jeune homme blond le rattrape au pas de course, l'interpellant même, il s'esclaffe d'un air agacé sans même tourner la tête ni ralentir sa cadence.

- Vous ! S'il vous plaît ?!

- Mais quoi encore ! Je n'ai que faire de vos langues fourchues ! Rester donc damné dans cette forêt et cesser de m'agacer !

Le ton est sec, froid et déformé par la fatigue. Malgré tout, l'individu semble persister à le poursuivre... ! Qu'est-ce donc ? C'est bien la première apparition qui se manifeste aussi vivement... Interloqué, il soupire et semble porter sa main vers son visage. Il ralentit et s'arrête brusquement devant ce jeune homme qui le poursuit. Sans prendre d'air menaçant, ni aucune animosité gestuelle, il rabat sa capuche pour dévoiler son visage pâle et marqué par des traits prononcés. À peine peut-il être dévisager par le blondinet, le voilà déjà qu'il ronchonne d'une voix fatiguée :

- Bon... Écoute, tu es mignon sous tes apparences, mais là, tu me fous le cafard ! Qui es tu ? Que me veux-tu ? Je n'ai rien à t'offrir ! J'ai déjà assez donné !

Derêk semble très faible, épuisé mentalement comme physiquement. Il semblerait qu'il ait erré en ces lieux depuis trop longtemps déjà pour un simple "humain". Ses longs cheveux noirs cachent ses oreilles qui laisseraient deviner son hybridation et de longues mèches encadrent son visage blafard. Ce sont ses yeux d'azur d'une profondeur cosmique qui marquent son faciès, malgré des paupières qui tremblent, il soutient un regard serein, mais dur.

- Je ne veux pas être ton hôte corporel, j'ai déjà offert de mon sang à tes congénères, tu es là pour m'achever, c'est ça... ?

D'un geste fade, il brandit une dague sortie de sa manche, mais dans son geste, la dague lui glisse des mains et s'en va se perdre dans le sous-bois derrière le blondinet. Sans motivation aucune, comme s'il se résignait à son sort, il tourne les talons et reprend une marche d'un pas las... Trainant ses bottes avec lourdeur faisant craquer les ronces et autres végétaux dessécher sous ses pas, murmurant à lui même.

- Laisse moi tranquille.

Un Centaure m'a dit un jour:

" Petit... pourquoi tu t'obstine à faire des souhaits en voyant une étoile brillé haut dans le cosmos? Tu sais, cette dernière est déjà morte depuis des années lumières, tout comme tes rêves depuis ton enfance."

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Aelya observait les deux individus d'un air perplexe. Se connaissent-ils? Il semblait que non puisque après quelques secondes d'immobilité, celui qu'elle avait traqué passait son chemin et s'engouffrait un peu plus encore dans la pénombre. L'elfe observa l'autre individu. Celui-ci avait une silhouette qui lui paraissait étrangement familière: grand, il semblait élancé et gracieux par ses mouvement, des oreilles pointues.... Un elfe?! Etait-ce un de ses congénères? Aelya en déduit que c'en était un mais un peu... particulier. En effet, il s'en dégageait une aura qui semblait contradictoire à la nature même d'un elfe. Elle trouva le mot qui convenait, cet homme ou femme avait une aura bestiale.

Elle remarqua que l'étrange elfe était perdu dans ses pensées... quand soudain il s'élança à la poursuite de l'autre individu. Lya, curieuse, les suivit tout deux de loin. Un semblant de discorde semblait naître entre les deux. L'un cherchait-il des noises à l'autre? Aelya leva les yeux: Ciel! La bêtise est universelle! En s'approchant un peu plus, Aelya put percevoir quelques bribes de leurs échanges :

- Je ne veux pas être ton hôte corporel, j'ai déjà offert de mon sang à tes congénères, tu es là pour m'achever, c'est ça... ?

Aelya soupira. Ainsi donc était la situation. Elle se demanda s'il serait judicieux d'intervenir. Elle ne voulait et n'aimait point s'impliquer dans les affaires personnelles des autres mais parfois, il fallait passer outre. La situation ne s'était pas dégradée et l'elfe à l'aura mitigée ne semblait pourtant pas agressif. Assez! L'heure n'était point à regarder des gens se disputer mais à découvrir ses origines. Elle ne devait en aucun cas s'éloigner de son but premier! Elle s'éloigna à reculons silencieusement. Cependant, par mégarde, elle trébucha sur une pierre et tomba à la renverse. Cela fit un bruit sourd. Lya grommela. Quelle lourdaude elle faisait! Avec sa grâce inée elle se releva. Maintenant les deux créatures étaient inévitablement au courant de sa présence. Zut et zut et zut et zut! Mais quelle idiote!

Elle espérait toutefois qu'ils ne l'aient pas entendue mais l'espoir était mince. Fuyant toujours le problème, Lya se sauva. Elle se mit à courir et s'éloigna du lieu très fréquenté pour un endroit pourtant hostile. Elle s'arrêta brusquement dans sa lancée. Et s'ils pouvaient m'aider? Savaient-ils peut être ce qui habitait les bois? Aelya jura. Elle fit demi tour et les retrouva au même endroit. Elle ramassa un baton parmi d'autres qui traînaient çà et là. Prenant son courage à deux mains, elle avança vers eux. Un fin faisceau lunaire vint éclairer son visage et l'éblouit car contrastée par la noirceur ambiante.

- Hey vous deux! Au lieu de vous battre, auriez vous l'amabilité d'aider une demoiselle en détresse?

Lya serra le bâton dans la main. Si les deux individus étaient dangereux, mieux valait avoir de quoi se défendre.

L'homme que Ragnör venait d'interpeller lui répondit et le renvoya balader, en maudissant le lycanthrope et en lui ordonnant de cesser de le déranger. D'un côté, c'était rassurant, cette personne semblait ne pas être une hallucination ou apparition mystérieuse, mais d'un autre côté, l'elfe transformé ne comprenait pas ce rejet, comme si son interlocuteur lui reprochait quelque chose. Dans l'incompréhension donc, il continua de suivre l'homme, qui s'arrêta brusquement et se retourna vers le Lüpusànghrën.

Malgré la pénombre, Ragnör put dévisager le personnage grâce à un bref éclat de lune (ou de soleil, on perdait toute notion de temps dans la forêt de Cashlippe), il était vêtu de vêtements sombres et froids, déchirés à certains endroits. D'après son visage et le son de sa voix, il semblait épuisé. Il avait un regard perçant, dû à un bleu intense ; mais ce n'était pas le bleu électrique des yeux de Ragnör, c'était plutôt des yeux.. Azurés, comme le ciel. Ce qui intriguait le plus l'elfe-garou, c'était l'odeur de cet homme : l'homme sentait l'humain, mais pas que, c'était tout à fait étrange. Il avait eu l'habitude, lorsqu'il allait à BaldorHeim, de distinguer différentes odeurs, les odeurs humaines, naines, géantes, elfiques, ... Et là, son interlocuteur sentait l'humain, mais en moins crasseux. Ses sens étaient-ils perturbés à cause de cette forêt oppressante ?

Il n'eut pas le temps de se poser la question que ce rôdeur reprit d'une voix fatiguée, en questionnant le lycan : il lui demandait ce qu'il lui voulait, qui il était, qu'il avait déjà assez donné.
Ragnör leva un sourcil sous une mèche blonde, en guise d'incompréhension...

- Je ne veux pas être ton hôte corporel, j'ai déjà offert de mon sang à tes congénères, tu es là pour m'achever, c'est ça... ?

Ce rôdeur racontait vraiment des histoires insensées. Quels congénères ? Quel hôte corporel ? Ragnör voulait de plus en plus laisser ce curieux personnage dans sa folie, et se débrouiller seul. Il eut un mouvement de recul lorsque l'homme aux yeux d'azur sortit une dague, qui glissa de sa manche et vint se fondre dans le décor : s'il voulait l'agresser, il était tombé sur la mauvaise personne... Mais Ragnör voyait que, visiblement, il n'était pas bon de fréquenter un tel individu.

Il allait tourner les talons et continuer sa route lorsque...

- Hey vous deux! Au lieu de vous battre, auriez vous l'amabilité d'aider une demoiselle en détresse?

Le Lüpusànghrën tourna la tête en direction de la nouvelle voix : décidément, cette promenade dans des lieux aussi lugubres s'avérait pleine de surprise ! Il put voir, grâce à un nouvel éclat de lune, le visage d'une jeune femme, la vingtaine peut-être, complètement éclairée, qui tenait un bâton dans ces mains.

Ragnör tourna d'abord la tête vers l'homme aux yeux d'azur, pour voir s'il y était pour quelque chose, puis il revint sur la jeune femme. Elle demandait a priori de l'aide. Allons bon, pourquoi pas, de toute manière le thérianthrope était perdu, donc peut-être que cette jeune femme -si hallucination elle n'était pas- pourrait le guider à travers cette forêt, et surtout lui indiquer où ils se trouvaient. Comme pour montrer sa bonne foi, l'elfe-garou s'écarta quelque peu du premier homme, comme pour montrer qu'ils ne s'affrontaient pas. Puis il répondit à la nouvelle interlocutrice.

- Vous avez besoin d'aide, vous aussi ?

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Triple-compte de Dilon

Alors qu'il prenait congé de son interlocuteur qui semblait de toute évidence être une apparence imaginaire pour Derêk, car ce dernier ne disait un traître mot, il entend la voix d'une jeune femme s'écrier, presque anxieuse et hésitante dans ses interpellations.

Ne jetant qu'un coup d’œil par-dessus son épaule, il remarque cette jeune demoiselle qui tranche clairement avec le décor, aussi belle qu'une fraise des bois par un jour d'hiver. Aussi remarqua-t-il que son interlocuteur s'éloigna de lui et fit tout aussi surpris de voir cette demoiselle plus loin. Serait-il donc réel, lui aussi...? Alors même qu'il divague dans ses pensées et réflexions acharnées qui lui demandent énormément d'efforts de rester lucides dans sa tête, son corps ne répond plus et sent déjà ses membres se plier sous son poids, attiré par l’apesanteur, il croule lourdement dans le décor sans même laisser échapper un cri, alors que dans sa tête, il est pris d'effroi et aboie des ordres d'indignations vis-à-vis de son corps dans cette situation qui ne lui semble vraiment pas avantageuse.

~Ploff~

Sa chute fut rapide et non silencieuse, bien que les ronces et autres végétaux aient amorti et assourdi le choc. Les yeux grands ouverts, il observe les couronnes des arbres qui semblent s'animer et se courber vers lui, comme s'ils allaient l'étreindre de leur main crochue... Ses lèvres tremblantes crollent en leurs coins laissant apparaître ce qui semble être un "sourire". Alors que son regard s'éteint, alors que tout semble déjà si noir et froid... Il frissonne en son plus profond et sa vue lui éclipse toute lumière. Inerte, comme mort, il gît là-bas dans le décor à peine visible, laissant porter à croire qu'il eut été victime de son interlocuteur aux yeux de la jeune damoiselle, alors qu'il s'est amplement effondré de fatigue et d'usure.

Où suis-je...? Est-ce la fin ? Ai-je faibli à ce point ?! Quelle ironie... Je n'aurais même pas droit à des funérailles, je vais rester pourrir ici, nourrir de ma chair et mon sang ceux qui vivent ici-bas... Ça me répugne ! Mais ainsi va la vie... N'est-ce pas ? Tel un déchet abandonné, je mérite peut-être que de moisir ici, que mes os se fassent ronger et que le temps emporte les vestiges de ma carcasse, car je n'ai de droit d'être de ce monde...!

...

Ou suis-je condamné à rester une voix dans l'obscurité ? Je ne m'imaginais pas finir ainsi !!

Un Centaure m'a dit un jour:

" Petit... pourquoi tu t'obstine à faire des souhaits en voyant une étoile brillé haut dans le cosmos? Tu sais, cette dernière est déjà morte depuis des années lumières, tout comme tes rêves depuis ton enfance."

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Aelya avança un peu plus et s'arrêta à une distance qu'elle jugea convenable, si la situation venait à tourner au vinaigre, lui laissant le temps de prendre la fuite. Elle se tourna vers l'étrange elfe car des deux, c'était celui qui lui inspirait le plus confiance en raison de fortes similarités avec les elfes. Elle expira silencieusement et prit le temps de le dévisagea alors que celui-ci lui annonçait également qu'il recherchait de l'aide.

Il portait des habits qui se prêtait fort bien au jeu du camouflage et semblait pouvoir se fondre dans n'importe quel paysage. Son visage était .... velu. Aelya retint une grimace. Urgh un elfe avec des poils, mais quelle horreur! Elle se réprimanda mentalement. Elle n'était certainement pas là pour juger le physique d'autrui. Mais cette pilosité inexistante chez les elfes pourraient bien expliquer cette intrigante aura qui se dégageait de lui. Des tatouages tribaux -Aelya en ignorait leur signification- décoraient son visage fin au traits délicats. Aelya fit une petite moue, il était plutôt beau grçon dans son genre. L'elfe secoua la tête et se rappela à l'ordre. Trêve de distraction! Elle devait se focaliser sur son objectif. Son congénère s'écarta de l'autre individu ce qui rassura Aelya qui avait cru qu'un affront se préparait.

Elle allait s'approcher de l'étrange elfe lorsque l'Autre -ainsi l'appellerait-elle puisqu'elle n'arrivait à le rentrer dans une catégorie- s'effondra dans un bruit sourd. D'abord surprise, elle craint ensuite une ruse. S'approchant prudemment, elle constata qu'il observait le ciel sombre et les feuilles qui s'agitaient au-dessus de lui. Il semblait pensif, loin ... dans un univers infranchissable, hors d'atteinte. Aelya, persuadé qu'il ne s'agissait pas d'une feinte, s'agenouilla. Il avait l'air si.... vulnérable, allongé ainsi avec un regard lointain avec un semblant de sourire qui se dessinait sur ses lèvres. Inquiète, elle prit sa tête dans ses mains:

-Messire? M'entendez-vous? Comment vous sentez vous?

Elle le détailla de haut en bas. Le teint très pâle, il possédait une silhouette assez longiligne bien qu'il ne soit pas très grand, et ses yeux azurés fixes ressemblaient à des joyaux. Elle lui trouva des faux airs d'elfe bien qu'elle ne sut expliquer leur provenance. Il ne semblait pas répondre et Aelya soupçonna qu'il fut bléssé. Elle jeta un regard hésitant vers l'elfe poilu avec une pointe de méfiance. Etait-ce lui qui l'avait mis à mal? L'elfe se releva, pointa le bâton sur l'individu. S'il y avait une chose qu'Aelya détestait, c'était les combats inégaux, où certains profitaient de leurs avantages pour s'attaquer aux personnes qui ne sont point en mesure de répliquer. C'est d'un regard brûlant qu'elle le menaça de sa modeste arme.

-Qui êtes vous? Que faites vous ici? Je vous somme de déclarer vos intentions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises!

Tandis que Ragnör interrogeait la nouvelle venue, en s'écartant de l'homme aux yeux d'azur, il entendit un très léger bruit un peu derrière lui. C'était un bruit sourd, comme si quelque chose venait de tomber délicatement sur le sol terreux de la Perracie. Étonné, le blond aux yeux d'un bleu électrique tourna sa tête dans la direction indiquée par le bruit, et put constater avec incompréhension que son premier interlocuteur venait de s'effondrer sur un tapis de ronces, les plantes ayant ralenti sa chute. Partagé par l'indécision et l'inquiétude, le Lüpusànghrën examinait de là oú il se trouvait le curieux personnage : il était encore conscient a priori... Ou presque. Il avait les yeux ouverts, mais ils étaient vitreux, comme si son esprit l'avait quitté pour un monde meilleur.

Puis la situation devint un peu plus bizarre : la nouvelle venue arriva prudemment jusqu'à l'homme inconscient. Là, elle s'agenouilla, et prit la tête de celui-ci entre ses mains et lui parla en tentant de le réveiller. Mais ses efforts étaient vains puisque l'homme sombrait toujours. Et c'est à ce moment que la situation se transforma en une scène vraiment bizarre : voyant que le rôdeur ne répondait pas à ses questions, l'inconnue se mit à fixer Ragnör d'une manière suspicieuse. Puis elle se leva, et brandit le bâton vers l'elfe-garou, comme pour le mettre en garde.

-Qui êtes vous? Que faites vous ici? Je vous somme de déclarer vos intentions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises!

Ragnör écarquilla les yeux tellement il fut étonné de cette réplique. Il faillit même faire glisser le foulard qui dissimulait sa bouche, et donc également ses canines de lycan ! Décidément, cette forêt était pleine de surprises. Si on l'avait accusé de la sorte dans un autre contexte, son penchant bestial serait ressorti et il serait sûrement sorti de ses gonds. Mais ici, il était tellement abasourdi qu'il dut avoir un instant de réflexion avant de réagir - ce qui permit à son côté diplomatique d'elfe de ressortir- :

-Ma parole, cette forêt rend tout le monde fou... J'ai vu cet homme il y a deux minutes, et déjà il semblait atteint par la folie. Je ne sais pas oú nous sommes, mais il se passe des choses étranges dans cette lugubre forêt. Et les menaces sont inutiles, puisque je n'ai rien à voir avec ce qu'il a.

D'ailleurs, soyons vigilants : je n'ose imaginer ce qui a pu l'attaquer pour que ce rôdeur se retrouve dans un tel état.

Puis, voyant l'état de l'homme, Ragnör fut une moue dubitative.

- On ne peut pas le laisser comme cela. Avez-vous des compétences en medecine ?

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