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Le Monde de Dùralas


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 Vengeance (+18) [SOLO]

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AuteurMessage
Nina-Lou Knywett
Tornade spirituelle

Nina-Lou Knywett

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Expérience : 1031
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(Elijane, crapaud de Nina [Modifié] +150, v+80)

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MessageSujet: Vengeance (+18) [SOLO]   Vengeance (+18) [SOLO] EmptyLun 18 Déc 2023 - 21:34
Séparation du contenu
(+18)

Les portes s’ouvrent avec véhémence venant goûter les murs adjacents en un fracas monstrueux. Les fondations de la maisonnette tremblent, le sol gronde, la colère explose et les murs étouffent dans leur épaisseur ce qui se trame de l'autre côté du mur. Les épais rideaux sont tirés, la lumière tamisée. L'étroite ruelle qui accueille la maison est déserte. Personne n'a vu Nina s'engouffrer telle une tempête dans ce bas-lieu qui l'a vu grandir trente-deux jours durant. Le regard gorgé par le sang, les mains tremblantes, la boule au ventre, Nina hurle à pleins poumons :
« Durnaur, où tu te caches bon sang ?! »

Sa voix est hargneuse, témoin ultime de toute la colère emmagasinée sur les derniers jours. Ses pieds s’abattent avec assurance sur le vieux parquet grinçant. A sa ceinture, la jeune louve porte une épée pour achever son ennemi. Les talons de ses bottes viennent résonner entre les quatre murs de la maison désertée par l'homme. Un rire froid, glacial, franchit le seuil de ses lèvres tandis qu’elle surenchérit :
« Tu sors ou j’te sors ?! Il va falloir prendre une décision mon coeur. »

Ses petites mains balafrées viennent balayer les chaises avec colère les projetant au sol ou contre les murs. Le fracas, le bruit, encore et toujours se répercute en ces lieux de débauche. Candide, esprit naïf et vulnérable voilà ce qu’elle a été et ce qu'elle n'est plus aujourd'hui. La pauvre petite poupée sur l’échiquier des grands de ce monde n'est plus qu'un lointain souvenir. Nina ne souhaite plus être utilisée, manipulée comme elle a pu l'être avec cette fichue légende urbaine* lui laissant croire qu’elle serait capable de tuer le Saint en ses propres terres. Un esprit peu réfléchi, impulsif, voilà ce qu'elle était tout en portant un amour sincère et véritable aux siens. L'inconscient subissait ce dévouement, cette volonté ultime de bien œuvrer pour ses consœurs et même si elle se refusait à l'admettre, avoir tué les siens, avoir tué sa meute, lui retire un poids sur sa lourde existence.
Avec colère, elle monte les escaliers manquant de pourfendre à chacun de ses pas le sol tangible, gondolé. Chaque marche grinçante est un pas en plus vers la vie qu’elle convoite et qu’elle est venue cueillir en ce jour saint. Son épaule vient s’enfoncer contre les portes. Une à une, Nina fait céder les gonds, se frayant un chemin pour se confronter aux souvenirs qui ornent les pièces. Sa colère ne désemplit pas, pire, elle augmente à chaque fois qu’elle se confronte à l’absence de celui qui l’a endoctriné avec tant de facilité dans un moment de grande vulnérabilité. A nouveau, elle hurle à s’en briser la voix :
« Durnaur ! J'arriveeee ! »

Et la dernière porte cède et l’homme est absent. De frustration, Nina laisse échapper un cri de rage et revenant sur ses pas, elle redescend les escaliers avec colère pour ouvrir une porte menant au sous-sol de la maison. Cette même maison dans laquelle Nina a passé trente-deux jours et connaît chaque recoin comme sa poche. Les lumières sont éteintes. La jeune femme allume une lanterne et plissant les yeux pour distinguer ce qui se trame dans la pénombre, elle découvre le géant tapis dans un coin du sous-sol. Elle aboie sans l’ombre d’une hésitation en sa direction :
« Monte ! »

Voyant qu’il ne réagit pas et ne lui obéit pas, elle grogne de plus belle :
« Monte je t’ai dit ! MONTE DURNAUR ! »

Elle vient abattre un pied ferme en sa direction et le grand gaillard se redresse pour monter les quelques marches qui séparent la cave du séjour principal. Nina referme la porte du sous sol derrière eux et délaissant la lanterne dans un coin de la pièce observe son adversaire des pieds à la tête. En quelques secondes à peine, elle aperçoit la lame qui brille de mille feux sous le doux rayonnement des bougies. La suite semble prévisible pour Nina qui n'est plus désoeuvrée. Nina anticipe, se décale pour se saisir d'une gigantesque, gargantuesques, marmite qu'elle vient écraser sur le crâne de l'homme. Un bruit sourd résonne et l'individu s'effondre. Sonné, Nina profite de ce moment pour ramasser la lame que tenait le géant. Elle inspire une bonne goulée d'air et l'instant d'après enfonce la lame dans ses chairs. Agitant le couteau au sein de l'estomac du malfrat, elle retire la lame et vient observer le sang qui y coule avec attention. Laissant suffoquer au sol l'homme, elle ne lui prête pas la moindre once d'attention tandis qu'il se vide lentement, doucement, de son sang.

A la lueur de la bougie, elle fait osciller la lame entre ses doigts. Le grognement d'agonie de sa cible la tire de sa rêverie et retournant à ses côtés, Nina lui décroche un bon coup de pied dans les côtes. Folie latente, elle explique et narre avec soin la suite du récit dont il est à l'origine :

« Surprise l'enfoiré ! Disgrâce l'enfoiré ! Je suis toujours vivante ! Hahaha ! » Elle agite ses mains de façon théâtrale, un brin névrosée il faut l'avouer. « Et Sobek n’est pas mort. Tu te doutes bien que j’ai du payer le prix de mon affront, n’est-ce pas ?! Comment as-tu pu me faire croire qu’il serait faible ? Comment tu as pu me faire croire que j'en étais seulement capable ? Comment j’ai pu seulement te croire ? »

Son pied se relève et vient s’implanter au bon milieu du faciès de l’homme. Les os craquent sous sa botte. La Matriarche ne faiblit pas un seul instant durant et se délecte sournoisement des dits craquements. Le nez de son ennemi rompt, cède sous la semelle. Elle tient sa doucereuse vengeance et continue de s'exprimer, en pleine folie meurtrière :
« J’ai payé le prix fort ! Les miens ! Tous ! Tous ont été décimés à l’exception des enfants qui ont pu s’enfuir ! Tous sont morts ! TOUS. »

Son pied s’abat une nouvelle fois, le bout de sa chausse venant rencontrer la bouche de son interlocuteur qu'elle déforme en agitant l'extrémité de son pied contre sa gueule. Elle s'immisce entre ses lèvres sans la moindre once de pudeur et soudainement, se fraye un chemin sans aucune délicatesse. Les dents sautent, s’éparpillent en cliquetis sonores et horrifiques tout autour d’eux. Il crache du sang, bouffe ses dents, manque de s'étouffer se tord de douleur tandis que l’hémoglobine vient pourlécher le sol, se nichant entre les lattes fissurées de l'ébène au sol. La louve hurle de rage, les larmes ne parvenant pas à s’extirper de ses beaux yeux endeuillés. Elle l’attrape par le col et plante son regard dans le sien. Les cris laissent place aux murmures, sa voix nouée par l’émotion ne lui permettant plus de hurler à gorge déployée :
« Je vais te tuer. Tu seras le premier homme tué d’une longue lignée. Je n’ai plus peur de vous aujourd’hui. »

Il est suppliant, lamentable du haut de ses deux mètres. Tremblant, s’excusant, Nina ne l’écoute plus et d’une main portée contre la plaie béante qu’elle lui a causé au ventre, elle engouffre cinq de ses doigts. Elle extirpe les tripes qui se présentent à ses doigts en un bruit horrible, visqueux, poisseux... spongeux. Elle jette les organes au sol avec rage et réitère l’opération, hurlant de rage, le sang se propulsant de toutes parts, noyant les murs, noyant son faciès, épousant ses mains de meurtrière. La guerrière s’acharne, le visage tâché par l’hémoglobine, les mains baignées par le liquide carmin. Le corps est sans vie mais la Mère continue. La haine est à son apogée et ne désemplit pas. Le sang se projette au plafond. La scène d’horreur est totale avant que Nina s'effondre en laissant enfin échapper un sanglot.

Le premier d’une longue et triste délivrance tandis que la louve, elle, ne réapparaît toujours pas.



*Légende de Yelan:
Spoiler:


Doucement, elle se redresse, se relève, venant porter son regard sur les alentours et sur la scène d’horreur qui peint les murs. Elle déglutit, essuie doucement ses mains contre une étoffe présente sur la table ne parvenant pas à détacher son regard de la scène : que vient-elle de faire ? Devient-elle l’un de ces monstres sans scrupules ? Ceux qu’on comte aux enfants tard le soir en leur indiquant que s’ils ne sont pas sages un monstre s’extirpera de sous le lit pour venir chatouiller leurs pieds ?!
Qui raconte ces histoires-là aux gamins ?!

Personne !

Avec prudence, de peur de glisser sur l’hémoglobine qui marque aléatoirement le sol, Nina enjambe le corps sans vie. Les larmes ont cessé de rouler le long de ses joues tandis qu’elle se saisit d’un bouquet de fleurs au sein d’un vase sur la table. Elle vient caler une bouteille de vin sous son bras et se saisit également d’un verre à pied. Elle monte l’escalier grinçant, marche par marche, se rendant en la direction de la salle d’eau. Une gigantesque bassine en bois trône au sein de la pièce. A côté, un plus petit bac d’eau glacée trône sur un vieux tabouret. La jeune femme délaisse bouquet, vin, verre au sol et vient plonger ses mains dans le petit bac, frottant à l’aide d’une brosse ses ongles noircis par le sang. Extirpant ses mains de l’eau, elle agite ses dix doigts avant de retirer soigneusement ses vêtements. Pliant ces derniers qu’elle troque contre le bouquet de fleurs, elle enjambe gracieusement la bassine. L’eau glacée vient lui couper la respiration. Ses yeux vairons se ferment durant un très bref instant. L’instant d’après, elle défait pétale par pétale le bouquet, les laissant tomber au sein de son bain.

L’odeur florale vient embaucher l’atmosphère. La jeune louve s'abaisse, prend place et se laisse porter par l’eau. L'eau nettoyant l’impureté, les péchés elle s'apprête à se laisser bercer tendant néanmoins sa dextre se tend par-dessus bord à la recherche de la bouteille tandis que sa senestre se saisit du verre à pied. Elle se sert un verre puis un second, laissant le liquide carmin couler au travers de ses lèvres. Ses pensées vagabondent tandis que la peur d’être cueillie à tout moment par l’un des hommes de Château-Rouge resurgit dans un coin de son esprit. Un sursaut vient secouer son enveloppe charnelle, la peur se nichant soudainement et très sournoisement au creux de son ventre. Elle se redresse à la hâte, s’extirpant de l’eau, séchant brièvement sa peau. Enfilant ses haillons, elle revient sur ses pas et retient un souffle en constatant que le corps de l’inconnu éventré tantôt a disparu.


Personne !

Pas l’ombre d’une trace d’hémoglobine ne vient ternir ce plancher resplendissant. Ses yeux clignent à de nombreuses reprises. Elle ramasse l’étoffe marquée par le sang, témoin ultime de ce qui s’est passé concrètement ici et non au sein de son imagination et elle quitte l’humble demeure en claquant la porte derrière elle. Au travers des ruelles elle frôle les murs avant de repartir telle la Bête qu’elle est devenue l’espace d’un instant...
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