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Le Monde de Dùralas


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 Homéostase [Solo]

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Ehawee
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Ehawee

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MessageSujet: Homéostase [Solo]   Homéostase [Solo] EmptySam 25 Juin 2022 - 15:00
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>>>♦ ♦ ♦<<<

La quête d'Ehawee l'avait mené à être transformée de bien des façons. Ses voyages, quant à eux, l'avaient confronté à de nombreux dangers. Ils avaient forcé l'archère à endurer la difficulté et l'angoisse, l'avaient poussé au-delà de ses limites, malgré elle. L'elfe sylvestre n'avait plus rien à voir avec celle qui quittait timidement la lisière de la forêt, des années plus tôt.

De telles transformations n'étaient pas courantes dans la vie d'un elfe, elles se faisaient généralement sur de plus longues périodes, parcimonieusement et subrepticement. Cela n'était pas sans conséquences pour la femme qui ne savait alors plus exactement qui elle était devenue, ni qui elle était auparavant. Une telle métamorphose, une telle éclosion ! Pouvait-elle y discerner son reflet, dans ces remous violents et perturbants ? La tâche semblait ardue, mais l'elfe avait grand espoir car elle sentait au plus profond d'elle-même que ces changements avaient été pour le mieux.

C'était peut-être pour s'en assurer qu'elle s'était rendue dans cet endroit d'Endorial, cet endroit qu'elle ne connaissait que trop bien. Oui, c'était peut-être pour revoir en souvenir la jeune Ehawee, celle qui n'était pas encore aventurière, celle qui était encore paralysée, et pour se prouver à elle-même qu'elle n'avait rien à voir avec elle à présent. Mais ce n'était pas uniquement pour cette raison. L'archère pressentait qu'il était temps pour elle de retracer les lignes sinueuses de son histoire et de résoudre des conflits intérieurs qui n'étaient pas encore réglés. Elle se sentait prête, pour ainsi dire, bien qu'elle se doutait que ce ne serait pas toujours agréable.

Ce doute se confirma au moment où elle s'approcha des alentours de la vieille bâtisse. La mémoire ramenait avec fulgurances des détails dont elle ne se doutait pas se rappeler, et pourtant. Elle revoyait cet arbre, cette branche, cette passerelle. Peu de choses avait changé, seulement les teintes de l'habit végétal, qui fluctuaient en permanence. Pour chaque saison, elle était capable d'y attribuer un souvenir de son enfance en fonction de la couleur. Tout était souvenir, qu'elle le veuille ou non, comme une vague inextinguible.

L'elfe sylvestre gonfla ses poumons de courage et continua sa route vers son objectif. Elle appréhendait, ne savait pas à quoi s'attendre comme réaction d'elle-même, cette promenade lui était si familière, et pourtant si étrangère à la fois !

Les chemins suspendus d'Endorial se ramifiaient dans le vide comme dans le passé, alors elle aperçut au bout de l'un d'eux une porte menant à l'édifice. Le silence. Le silence dévorait le bois au fil des années, bien plus que lorsque ce dernier était habité par la vie. Seuls les oiseaux et le bruissement des feuilles venaient lui compter leurs inlassables mélodies, confirmant l'absence d'autre bruit, confirmant l'absence tout court. Le vide, une maison abandonnée. Le grincement de la porte d'entrée semblait faire trembler les murs tout entier tellement ils n'avaient pas été dérangé depuis longtemps. L'archère eut un moment de flottement, parcourant l'intérieur du regard. Elle fit un pas sur le plancher, sa main se serra, sa gorge réclamait qu'on l'hydrate. Puis un long soupir empli de sentiments mélangés vint raviver ses cordes vocales. Ses poumons se relâchèrent tout doucement, procurant à son corps une sensation de calme qu'elle n'attendait pas.

La demeure commençait à être comprimée par la végétation environnante. Cela n'oppressait en rien l'elfe, au contraire, elle était ravie de voir le vivant reprendre ce qui lui était du, maintenant que les premiers occupants du lieux avaient chacune trouvé un ailleurs. Aussi se surprit-elle à sourire en découvrant les colonnies de fourmis s'approprier les plus fines des interstices de la structure, des failles grossissantes années après années, la famille d'écureuils qu'elle venait déranger, ou encore les nombreux nids d'oiseaux qui avaient trouvé dans les recoins de cette coque vide, un abris plus sûr encore que les cimes environnantes. Une mélancolie envahissait l'esprit de l'elfe. Comme la plupart des maisons endoriennes, celle-ci était construite en haut d'un arbre. Ce qui signifiait que des décennies plus tard, les lierres et les branches allaient transpercé les murs de part et d'autre, faisant abstraction de ces barrières bien rudimentaires face à la force du temps et de la croissance végétale. La structure allait finir par céder en débris qui allaient se répandre sur le sol de la ville, si rien n'était fait.

Ehawee pensait prendre un jour contact avec le bourgmestre pour gérer cette histoire. La bâtisse serait probablement habitée par de nouvelles personnes, qui allaient l'entretenir et l'empêcher de sombrer trop vite face au temps. Ces personnes allaient aussi s'emparer de l'endroit. L'occuper, l'éprouver. La propriété lui paraissait être une chose bien cruelle à ce moment-ci. Mais c'était ainsi, et elle reconnaissait être uniquement poussée par les souvenirs qui revenaient alors à la pelle.

Ces derniers n'étaient plus à compter. Ils se superposaient un à un, sans respecter d'ordre chronologique ni même de narration sensée. Comme dans un rêve, les voiles de sa vie faisaient échos en des images persistantes, confuses et éphémères mais pas moins chargées de sens.

Rendue au milieu de la salle de vie, l'elfe revoyait les dîners avec ses parents, les lectures, les contemplations au balcon, les courants d'air estivales entre les fenêtres, les recettes de cuisines, les tisanes crépusculaires, les bouillons hivernales, les collections de recueils et de bibelots, les course-poursuites avec son père, les rares convives, les invités impromptus, les rongeurs et volatiles passagers, les feuilles mortes à balayer à l'automne, les portes qui claquent, le clair de lune livide, les couettes chaudes et réconfortantes sur le divan, les écritures, les chaussures de cuir délaissées à l'entrée, les vases printaniers, les meubles sobres et ligneux, la sobriété de son père, son père, les méditations, les coups d'éclats, les verres brisés maladroitement, les missives recueillies par chouettes voyageuses, les peintures murales, les insectes indésirables ou effrayants quand elle était toute petite, les pies voleuses, les dessins sur la table d'ébène avant qu'elle ne soit remplacée par celle en cèdre, les gâteaux aux noisettes, les bouteilles vides, la lumière matinale diffusée par les carreaux en mica, les réveils impossibles, les gazouillis intrusifs, les coups de tonnerre terrifiants, les blagues douteuses, les larmes coulant lentement comme la sève sur les murs en bois bruts, les baies juteuses à la saison fruitière, les ambres intrigantes sur la commode trop haute, les papillons de nuits attirés par les lucioles, crevant au loin à force de tourbillonner sur eux-mêmes.
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MessageSujet: Re: Homéostase [Solo]   Homéostase [Solo] EmptyMar 26 Juil 2022 - 21:15
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Sur le tapis de fibres moelleuses, Ehawee se réveillait difficilement, comme après une longue méditation. Le sommeil l'avait frappé sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle avait passé des heures à se remémorer des choses, à être dans sa tête, jusqu'à s'étendre petit à petit sur le sol du salon, entre les fauteuils décrépis et la commode. Elle était incapable de dire combien de temps elle avait passé ici, mais la fraîcheur qui avait empli l'endroit et la luminosité chaleureuse et froide à la fois qui émanait des fenêtres lui indiquait que c'était sûrement le petit matin. Avait-elle réellement passé la nuit ici, sans le réaliser ?

Elle se releva, un peu courbaturée par la position inconfortable que son corps avait décidé d'adopter pendant des heures sans se concerter avec son cerveau. Son cerveau, d'ailleurs, était embrumé, comme si on avait tambouriné dessus pendant des heures avant ce repos fatidique. Et pour cause, revoir plus d'un siècle d'existence vous revenir en pleine face n'était pas une mince affaire. L'elfe avait peu faim néanmoins et la curiosité la poussa à reprendre la redécouverte des lieux.

La brune s'aventura dans le couloir qui menait aux différentes chambres, construit en suivant une forme végétale. Le couloir se ramifiait donc en plusieurs petits embranchements, exactement comme ceux de l'arbre dont il en suivait les courbes, et chacun de ses petits chemins, ascendants pour certains, débouchait sur une pièce. La salle d'eau se trouvant dans un compartiment autre, le plus bas possible, sous la pièce principale, pour simplifier l'usage de la poulie à eau, il ne s'agissait donc que des chambres et d'un bureau. La première chambre était la sienne. Elle retrouvait son lit, lieu de bien-être et de repos pendant des décennies, mais aussi d'introspection et de procrastination ultime. Elle rigola en voyant ses premières peintures, même si certaines ne lui rappelaient pas que des bons souvenirs. De manière générale, cet endroit lui faisait penser à une période particulièrement difficile, elle préféra ne pas trop s'y attarder : elle ne le connaissait que trop.

La seconde était l'ancienne chambre de ses parents. Le contraste avec la première n'en était que plus douloureux. Cet espace avait été déserté bien avant, on ne pouvait guère se risquer à s'allonger sur le lit, et les moutons de poussière étaient légions. Ehawee ré-imaginait la vie de son père et de sa mère, avant que cette dernière ne décède, il y a exactement cent-quatre-vingts-trois années. Elle reviendrait d'une journée d'étude et de récolte, en réapprovisionnant le pot-pourris sur la table de nuit, avec une nouvelle recette dont elle gardait le secret. Son corps endolori par sa journée trouverait aise dans une robe de soie légère, le pantalon en cuir et le chemisier serait abandonnés dans un coin du lit, ou pliés soigneusement sur la chaise bordant la fenêtre. Détachant sa belle chevelure caramel, elle s'occuperait des plantes en pot sur la console pendant que lui arriverait avec les infusions ou la lecture du soir. Il l'enlacerait peut-être en la retrouvant, puis irait ouvrir le battant en mica pour observer le calme nocturne commencer à s'installer dans la forêt.

Pure fiction. Ehawee n'avait que six ans, elle n'a jamais vraiment connu sa mère, elle ne peut qu'inventer. D'ailleurs, à part la vieille bibliothèque qui semblait faire corps avec le mur, il ne restait que des débris des meubles de cette scène illusoire, comme si ce couple n'avait jamais existé. En vérité, devant elle, tout redevenait poussière. Elle traversa la pièce, écrasant des morceaux en tout genre sous ses bottes, et ouvrit les battants en mica. L'air lui faisait du bien, là tout de suite, à elle et à cet endroit qui sentait le renfermé, et dont elle n'en pouvait déjà plus. C'était tel qu'elle s'échappa par la fenêtre.

À l'extérieur, sur une branche qui se faisait le prolongement de la chambre, l'elfe sylvestre avait l'impression de retrouver la réalité. Elle s'assit alors un moment, les pieds dans le vide, pour déjeuner des biscuits qu'elle avait emporté dans son sac, tout en méditant sur tout ça. Elle connaissait bien cette branche, à vrai dire, elle avait été l'endroit de discussions interminables avec son père en contemplant les levers de soleil, ou les couchers, selon si la tendance était au lève-tôt ou au couche-tard. L'air frais et les horizons extérieurs lui avait redonné la faim ainsi que sa capacité de réflexion. Ehawee se releva après un temps qu'elle savait infertile : cet endroit avait fait ressurgir des choses, certes, mais n'avait rien solutionné en soit. Et pourtant, l'elfe voyait plus loin et cette pause dans ses affaires zéphyriennes ou immatérielles ne servirait pas uniquement à ressasser.

Se relevant, décidée à rendre visite à d'autres personnes que ses parents fantômes, l'archère se laissa choir en contrebas sur une branche et arpenta un autre chemin qu'elle connaissait bien à Endorial...
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MessageSujet: Re: Homéostase [Solo]   Homéostase [Solo] EmptyMar 9 Aoû 2022 - 2:01
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Ehawee avait continué son chemin, en quête de ce qu'elle serait bien en peine de décrire. Sa recherche, qui avait débuté dans la maison abandonnée de son enfance, ne lui apportait finalement pas de réponses, mais seulement davantage de questions. C'était, en fin de compte, peut-être ça le véritable sens de "recherche". Les chercheurs de l'Institut par exemple, ne se demandaient pas, ou pas tout de suite, si leurs innovations magiques vont pouvoir être appliquées dans tel domaine ou tel autre. Non, ils tentent d'abord d'appréhender les énergies, les matières, les rites, les systèmes, ils les explorent, ils les testent. De ces expérimentations en découlent des découvertes, des compréhensions fondamentales qui permettront probablement de changer bien plus le monde que s'ils s'étaient donné un objectif précis initialement.

Dans les lignées de sa famille, dans les souvenirs, dans les émotions de son enfance, dans les courants spirituels, Ehawee cherchait. Elle n'avait pas l'espoir ni la prétention de croire que sa vie allait changer ce jour, ou demain. Elle désirait simplement explorer des questions pour le moment encore laissées de côté par manque de temps, de courage, de curiosité ou d'intérêt. L'elfe allait d'ailleurs rendre visite à une bonne connaissance de la famille, quelqu'un qu'elle savait si bien informée qu'elle détiendrait forcément au moins quelques réponses.

L'archère fit un petit détour sur la Grand-Place, qui n'était pas bien loin, afin de ne pas venir les mains vides. Des petites douceurs à la noisette ambrée et aux weewees, un autre fruit à coque, feraient parfaitement l'affaire. Les étals du marché étaient toujours remplis de nourritures à faire saliver et les odeurs émerveillaient toutes les rues alentours pendant des heures ! Bien que c'était plus petit, Endorial n'avait pas à pâlir des rues stellaroïses, en ce qui concernaient la nourriture en tout cas. Mais il fallait vite quitter les marchands et leurs produits multicolores, la senteur enivrante de leurs plats cuisinées et leurs fruits et légumes de toute forme pour retrouver les hauteurs. Ehawee prit l'un des nombreux chemins ascendants jusqu'à arpenter les passerelles qui surplombaient le marché. Arbre après arbre, passerelle après passerelle et branche après branche, elle s'approcha de la demeure de la vénérable Odina.

Élégante sans être grandiloquente, la bâtisse avait été sculptée à même un arbre géant qui ne se préoccupait guère de cette petite brèche dans son tronc. L'entrée était majestueuse, une arcade typique de l'architecture elfique accueillait les visiteurs. Ehawee alla frapper à la grande porte lorsque celle-ci s'ouvrit d'elle-même, laissant échapper une voix douce.


Homéostase [Solo] Odina110


-Entre donc, mon enfant.

Pas plus surprise que cela, l'archère pénétra à l'intérieur, la porte se referma juste après. Elle se retrouva dans la pièce principale qui semblait engoncée entre des vitraux et le coeur du tronc. Sur la droite, dans cette espace allongé et arrondi se trouvait le salon, en désordre. Un grand canapé et des fauteuils confortables d'un côté, mais une table et une console remplies de fouillis de l'autre. Des encens, de la paperasse, des parchemins, des pots en tout genre. À gauche la demeure se prolongeait dans un dédale qu'Ehawee n'avait jamais osé arpenter, pourtant elle était déjà venue de nombreuses fois ici. C'était dans ce couloir, éclairée en contre-jour par une lumière orangée et mystique qu'elle apparut. Dans sa longue robe semblable à la nuit, Odina s'avança d'un pas lent, comme en apesanteur, tandis que son visage était celui de la joie. Elle posa ses deux yeux intenses sur sa visiteuse, ses cheveux blancs immaculés noués en chignon.

-Comme je t'ai connu, comme je te connais, Ehawee, fit-elle l'invitant à s'asseoir sur le divan. Chacun de ses mots étaient doux et posé avec une mesure et une délicatesse aérienne. Je t'attendais, avec impatience, tu m'as ramené quelque chose, n'est-ce pas ? L'elfe acquiesça et sortit de son sac les gâteaux. Tu es toujours si adorable ! fit-elle avec enthousiasme.

Odina avait vraisemblablement le don de clairvoyance. Portée dans les arcanes divinatoires, elle semblait toujours dans son ailleurs, dans on ne savait quoi, à retracer les lignes du passé et démêler les fils de l'avenir. Cela ne l'empêchait pas d'être le pilier de la famille, étant la plus vieille elfe ayant survécu dans la lignée. Ehawee savait tout ça, néanmoins, elle ne pouvait réfréner une certaine gêne quand elle venait la voir. Après tout, c'était comme si Odina pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Mais même sans ça, la vieille elfe dégageait une aura et une prestance qui ne rendaient personne indifférent. Elle n'avait aucunes marques du temps sur ses traits, mais c'était comme si une lueur émanait d'elle et s'était amplifiée graduellement au fil des siècles. Elle écouta avec attention ce que l'archère avait à lui dire, sans enlever son sourire ravi.

-Je voulais passer te voir pour...Savoir comment tu allais. Très vite, elle la coupa, il était inutile de mentir ni de passer par quatre chemin avec elle.
-Oh ma petite...Les remous à la surface de ton esprit, je les ai perçus il y a longtemps. Elle se leva aussitôt et se dirigea vers elle. Je suis si heureuse de te voir. Lui tendant les mains, Odina serra celles d'Ehawee avec affection. La brune sentait la ferveur de ce contact. Même si l'oracle savait beaucoup de choses, elle n'en restait pas moins un être sensible qui avait besoin des siens pour survivre. Et vu ses membres éparpillées par delà Dùralas, cette famille avait bien du mal à se réunir. Viens, dit-elle comme un souffle avant de l'emporter dans le couloir lugubre.


Les deux elfes arpentèrent un passage ascendant, avant de déboucher sur une cavité entre les branches multiples et le feuillage de l'arbre géant qui servait de fondation. Un creux dans les plis ligneux formaient là une baignoire naturelle, en plein air mais à l'abris des regards d'Endorial. De l'eau s'accumulait ici par les pluies. Odina lui expliqua les propriétés de cette eau bénie par le clair de lune et lui révéla aussi que ses pouvoirs de clairvoyance venaient en partie de Magnésie elle-même.

-Je crois que tu es suffisamment prête pour faire face à de nombreuses choses désormais. Ehawee, immerge-toi dans l'eau, elle te guidera sur le chemin de ton âme. L'archère fut perplexe quelques instants. Son besoin de se recentrer, de recoller les morceaux avec ses origines, la vieille Odina l'avait prédit et avait préparé ce rituel ? Cela n'avait rien d'étonnant, venant de sa part. Ehawee redoutait ce qu'elle allait découvrir, d'autant plus que les dires de la blonde lui intimaient que sa propre famille avait omis de lui raconter bien des choses...pour la préserver...Néanmoins, il fallait qu'elle mette la lumière sur le passé, et visiblement, son intuition avait bel et bien mit le doigts sur quelque chose d'encore plus gros que ce qu'elle pensait.

L'elfe sylvestre ôta ses vêtements et plongea dans l'eau du clair de lune. Sa chevelure brune ondoyait en arc de cercle autour d'elle, s'entremêlant presque avec les branches de ce grand vasque de bois. Le corps d'Ehawee flottait, tandis que l'oracle versa un peu plus d'eau sur elle. Des éclaboussures jaillirent des lueurs mystiques, tandis que la surface semblait drapée, ondulant comme un morceau de tissu balayé par le vent. La femme ressentit soudainement les énergies apparaître à son âme : c'était comme un tissage complexe au début, rien n'avait de sens, ou plutôt, il y avait trop de sens à la fois pour y discerner quelque chose. Après quelques instants, des voix apparaissaient comme étant ses souvenirs, mais ce n'était pas uniquement son propre point de vue. Il lui apparaissait être capable de vivre d'autres points de vue de ses propres souvenirs, de découvrir ce qu'elle n'aurait jamais eu l'occasion de connaître autrement. Mais tout cela était bien complexe et peu malléable pour Ehawee.

-La toile du Destin est capricieuse, mon enfant. La divination est une discipline qui prend beaucoup de temps à être développée...Tu n'en a pas le contrôle, mais vas-y, pose-moi les questions qui brouillent ton esprit et je veillerai à ce que l'eau te donne sa lumière.


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