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Le Monde de Dùralas


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 Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou]

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Songe Syrzyal
Lancière ophidienne

Songe Syrzyal

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MessageSujet: Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou]   Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou] EmptySam 23 Mar 2024 - 2:02
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La chaleur d'une lumière de fin de matinée se déversait sur les marais, peignant le lieu d'un coup de pinceau étincelant mais dont la chaleur était ternie par la morosité du lieu. La cime des nombreux d'arbres se revêtait d'un manteau dorée qui était engloutie par la densité de leurs feuillages, ne laissant aux branches plus basses que la joie d'un ambre tourné viride. Il arrivait quand même que les feuilles s'alignaient pour laisser passer ces rayons, la lumière embrassant alors le bois foncé des noueux d'un ambre réconfortant et peignait les herbes hautes et la mousse d'une clarté apaisante.
Un jeu de lumière et d'ombre se jouait au bon vouloir des caprices d'une brise qui se faufilait entre l'épaisseur de la forêt. Le marais en était attendri et en on oublierait presque le chaos de la végétation envahissante et des créatures hideuses -Crapeaux, serpents et moustiques- qui y trouvaient refuge. Même l'eau des marais se retrouvait affranchie de sa troubleur. L'astre du ciel donnait à ses mélanges de vert et de gris des images de peintures impressionnistes, floues mais vibrantes de couleurs, parsemées des roses et marrons des quelques nénuphars et roseaux qui en surgissaient.

C'était surtout un tableau rare qui se dessinait pour Hukutav. Comme si le lieu était figé dans le temps et qu'il osait dévoiler une sensibilité et une délicatesse inhabituelle. Son air lugubre et ennuyeux semblait être un souvenir lointain maintenant. Pour une fois, il faisait bon de vivre dans les marais le temps d'une matinée.
C'est cette même lumière vacillante qui enveloppait une cabine modeste faite des bois et des herbes sèches que l'on trouvait aux alentours. Une cabine usée par le temps dont certaines planches avaient du être replacées et qui lui donnaient une apparence hétéroclite. Il ne fallait pas plus qu'un coup d'oeil pour comprendre pourquoi vu que certaines autres planches étaient pourries par l'humidité. Les pierres qui entouraient la maison et qui constituaient notamment ses marches étaient aussi devenues lisses au fil du temps et des intempéries alors que le toit de chaume mal entretenu était couvert de mousse. La maison toute entière était couverte de petites fentes et cavités.
Mais malgré la dureté du temps passé, le lieu restait aimé même si les soins apportés étaient maladroit. Il était entretenu et la personne qui y habitait continuait de la rafistoler. Un air fragile et délabré dont se dégageait une chaleur que les jeux de lumière faisaient ressortir.

L'habitante des lieux avait toujours apprécié cette quiétude. D'autant plus que la lumière trouvait son chemin entre les fenêtres mais aussi dans les espaces déchirés de la chaume, répétant les jeux de lumière à l'intérieur. Habituellement, elle aurait pu rester couchée sur son lit et apprécier le moment, laissant les rayons réchauffer son sang froid. Peut-être qu'elle aurait accompagné le moment d'un thé fait d'herbes récoltées aux alentours. Ou elle serait restée admirer par sa fenêtre les marais qu'elle adorait - Marais qui étaient souvent haïs mais c'était son chez elle.
Mais aujourd'hui était différent. Les jours d'avant l'avaient aussi été et ce depuis un moment. Songe restait sans bouger, sa longue queue de serpent enroulée sur elle-même pour qu'elle puisse s'en servir comme siège. Elle n'avait pas à l'esprit d'admirer la journée calme. Elle préférait regarder le cabinet devant elle d'un air absent.

Le bois clair du meuble contrastait avec le reste de la cabine. Il avait été si bien travaillé et poli qu'il semblait encore neuf malgré ses marques d'usage. Il avait aussi un style inhabituel pour les Marais, il venait de plus loin. Les tiroirs du bas étaient décorés d'ornements sculptés et les poignées étaient en bronze. Mais les yeux vides de la serpente étaient plutôt figés sur les deux portes ouvertes qui constituaient le haut du meuble.
Derrière ces portes ouvertes il y avait des étagères couvertes d'or, d'argent, de babioles précieuses, de bijoux et de pierres précieuses. Les étagères de gauche étaient aussi plus garnies que celles de droite. Il s'agissait des trésors qu'elle avait récupérés au fil de ses mercenariats et de ses voyages passés, mais aussi de ses victimes.

À gauche il y avait tout ce qu'elle avait récupéré avant son ermitage dans les marais. Elle avait passé quelques années à parcourir Dùralas et chaque pièce de trésor racontait une aventure. Elle avait des préférences pour certaines pièces, notamment des bijoux, tous ayant un travail complexes dont chaque petite partie était ornée d'une pierre précieuse. Le plus souvent avec des couleurs qui complimentait la pâleur de sa peau ou l'azur de ses cheveux. Ces trésors avaient souvent été récupérées dans des conditions funestes mais qui n'avaient jamais pesées sur la conscience de la Serpente. Elle aimait ce qui brillait et si elle le voulait, elle l'aurait. Et quand bien même ses yeux ocre restaient déconcentré et qu'elle ne prêtait pas attention à ses trésor, les entrevoir en coin suffisait à la remplir de fierté.
Mais c'était une rage qui était évoquée par la pile de droite. Le butin y était plus maigre. C'était tout ce qu'elle était parvenue à récupérer des corps des Humains qu'elle avait croisés dans les Marais. Souvent des marchands y trouvait un chemin plus rapide mais aussi quelques aventuriers ou innocents qui s'y étaient perdus. Mais ces occasions étaient rares et ce qu'elle en récupérait était misérable. Le regard vide de la dame serpente était toujours posée sur son trésor, l'ocre de ses yeux ne brillait toujours pas d'attention mais ses sourcils se froncèrent malgré tout lorsqu'elle le regardait.

Les pensées de Songe s'envenimaient. Elle avait toujours été animée par ses vices, surtout par la luxure, mais ce n'était pas le faible trésor devant elle qui la chagrinait. Elle en voulait plus mais elle ne savait pas si elle pourrait continuer à poursuivre ses désirs. Son air était fatigué, ses yeux ornés de cercles noirs qui creusaient sa peau sous ses yeux et son esprit désabusé. Elle aurait aimé vivre richement et elle avait toujours pensé, du haut de ses vingt-cinq ans, qu'elle avait le temps. Mais une maladie l'avait rattrapé et l'avait prise au piège.
Elle attrapa un bijoux en particulier, moins étincelant que les autres et d'une singulière pierre précieuse à la couleur bleue. La regarder l'aider à penser. Elle savait ce qu'elle devait faire mais elle ne s'y était toujours pas résignée. Il fallait qu'elle trouve de quoi se soigner. Les autres Nagas prêtres et soigneurs n'avaient rien pu faire pour elle. Elle avait tous ces sentiments qui brûlaient en elle et qui l'empêchaient de voir clairement. Mais elle savait aussi qu'elle devrait laisser derrière ses désirs, ses vices qui étaient une part entière d'elle-même et elle avait peur qu'elle ne puisse jamais les retrouver. Elle avait surtout peur de sa mortalité et du temps qui semblait s'écouler plus rapidement.

Finalement, dans un élan de rage, elle attrapa chaque porte du meuble et les claqua avec la violence d'une personne exténuée. Tous les objets à l'intérieur du meuble se mirent à voler, claquant contre le bois dans un court fracas. Puis elle soupira.
Enfin, elle leva la tête et perçut le soleil qui brillait dans la cabine. La lumière réchauffait son front et lui apportait un peu de douceur, comme une étreinte chaleureuse. Elle ne s'était pas rendu compte de la belle journée qui se déroulait en dehors de son monde intérieur mouvementé. Songe se détendit, ferma ses yeux et profita du soleil vacillant qui la berçait. Essayant d'attraper le moment pour se calmer. Elle déposa le collier qu'elle avait attrapé plus tôt à côté d'elle en relâchant ses bras. Le laissant sur les planches du sol de la cabine. Elle se rappelait qu'il faisait bon de vivre dans les Marais.




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Nina-Lou Knywett
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MessageSujet: Re: Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou]   Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou] EmptyLun 25 Mar 2024 - 21:57
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"Dans les contes pour enfants, les princesses donnent des baisers aux crapaud. Dans la vie réelle, les princesses embrassent les princes et ceux-ci se transforment en crapauds."


Lorsque elle baroude, l’ancienne cheffe de meute se plaît à porter un grand sac à dos. Le contenant est l’une de ses créations hasardeuses mélangeant peau de crocodile avec quelques étoffes, le tout relié à l’aide d’un épais fil semblable à une toison dorée. Assise sur un tronc creux à l’équilibre précaire, Nina fait doucement glisser son sac entre ses jambes. Elle l’ouvre et en extirpe deux petites boites. Ces dernières sont posées sur le plat de ses cuisses puis, refermant avec soin son sac, tirant sur le cordon, Nina laisse un doux sourire baigner les traits de son visage.

Resplendissante, se satisfaisant des petits bonheurs du quotidien, elle se saisit à l'aide de sa dextre de la première boîte. Son geste est calme, doux, presque maternant. A l'aide de sa senestre elle ouvre avec une grande prudence la petite boite et un murmure à peine audible se fait entendre :
« Bonjour Elijane. »

Libérant son compagnon de route, le petit crapaud s’extirpe de la boite en observant les environs. Il tend ses deux pattes devant lui, semblant s’étirer tandis que ses yeux restent plissés sous la lumière aveuglante du soleil. De grands rayonnements filtrent, transpercent la doucereuse brume aux environs, venant réchauffer l'atmosphère. Nina pose la boite du petit animal au sol, l'invitant à y revenir lorsque il en ressentira le besoin. En un nouveau murmure, elle donne ses conditions :
« Pas trop loin, compris ? »

Le petit crapaud s’en va à pas de souris, trempant ses pattes dans le marécage. Comme s'il en vérifiant la température, il s'y engouffre prudemment avant de disparaitre dans la mélasse sous le regard de Nina. Confiante, la jeune femme le laisse faire sa petite vie et passant le plat de ses mains contre l’étoffe de son pantalon elle ouvre avec prudence la seconde boîte. A l’aide d’une cuillère en bois rattachée sur le flanc de la boîte, elle aussi taillée dans l’ébène, Nina savoure un mélange de graines et de légumes, comblant la faim qui accable le cœur même de son estomac. Profitant du soleil elle parcourt de son regard vairon les environs et laisse même un soupir de contentement franchir le seuil de ses lèvres. Le temps semble se suspendre tout autour d’elle. La brume vient caresser ses vêtements et la jeune cheffe de meute se laisse porter par la doucereuse atmosphère. Le calme avant la tempête. Les cuillérées s'enchaînent, l'appétit de la jeune louve ne désemplissant pas avant quelques minutes. Terminant son repas, elle referme soigneusement la petite boîte et revient adjoindre la petite cuillère sur le flanc de la boite. Dénouant son sac, elle y glisse le contenant qu’elle troque contre une outre. Quelques gorgées d’eau plus tard, Nina se demande si le moment n’est pas opportun pour cheminer.

Elle jette un regard par-dessus son épaule, observe les alentours, s’assurant d’être seule. De sa dextre la jolie jeune femme extirpe un savant mélange de son sac qu’elle referme à nouveau. Portant sa dextre à sa bouche, Nina clôture son repas avec quelques herbes séchées folles et les éternels bonnets de fou qui lui permettent de transitionner tout en douceur vers le monde spirituel. Malheureusement avant même que les effets ne se déclenchent, elle est tirée de son moment de quiétude par un brouhaha inquiétant. Un bruit de portes, ou peut-être de tiroirs qui se claquent en rythme parvient à ses oreilles. A la hâte, elle se redresse et jette son sac sur une épaule. Entre ses mains elle se saisit de la boite de Elijane.

Pour ne pas s'attirer la foudre à l'origine de tout ce boucan, elle murmure :
« Jane ? Janeeeeee ? »

Son regard scrute les environs à la recherche de son batracien et la panique gagne doucement ses pensées. Le mélange psychédélique qu’elle vient de gober ne va pas tarder à faire effet et risque fortement d’accentuer ses premières angoisses. Nina presse le pas au milieu des marécages faisant attention de ne pas s’enfoncer dans des endroits incongrus.

Elle continue de souffler le prénom de son petit animal de compagnie. Ce dernier daigne de revenir vers elle après un long moment de panique. Il tire dans le sillage de ses petits sauts un pendentif porté au bout d’un cordon. Nina se précipite à la rencontre de l’animal et s’accroupit à son niveau, interloquée. Le crapaud tourne sur place, visiblement fier de sa trouvaille. Nina laisse un bref sourire se dessiner sur son visage, continuant de scruter les alentours de peur d’être prise pour cible par une folie sourde quelconque. Elle reporte son attention sur le dit pendentif. Toujours accroupie, elle vient déposer le dortoir de l’animal au sol. Le crapaud y rentre bien sagement et Nina se relève, niche à batracien en mains. Par dessus elle y a glissé le dit-pendentif qu’elle observe briller de mille feux avec attention. Lorsque elle relève le regard, cessant d’admirer le pendant qui n’est pas l’autre moitié de celui qu’elle recherche, Nina retient son souffle. A quelques mètres tout au plus d’elle, une créature se confond dans la brume. L’ancienne cheffe de meute recule d’un pas puis de deux raffermissant sa prise sur la boîte qu’elle tient entre ses mains.

Les effets des herbes et dees champignons consommés se font-ils ressentir ?
S’agit-il d’une hallucination ?

Clignant des yeux à de nombreuses reprises, incrédule et surtout incapable de distinguer le réel de l’irréel, la jeune femme se recule d’un pas puis de deux avant de s’enliser dans la mélasse. Oh Mike Corne lui avait donné bien des conseils pour se sortir du pétrin lors de ses nombreuses sessions de chasse au crocodile. Mais au pied du mur, à l’orée d’un monde parallèle fait de cheminements, de drogues diverses, Nina perd pieds et se contente de murmurer malgré la panique qui l'accable :
« JANE, AU SECOURS. »

Prise au piège dans la gadoue, elle se débat et tente de s’extirper du merdier. Elle s’agite comme une forcenée tantôt sur la droite, tantôt sur la gauche, le piège se refermant doucereusement sur elle. Continuant de se débattre comme si sa vie en dépendait, ne sachant toujours pas s’il s’agit d’une hallucination ou non, Nina parvient à se défaire de l’étau boueux. Elle esquisse un pas en avant et la boîte lui échappe des mains. Elijane va rouler quelques mètres plus loin et la boite se casse en mille petits morceaux de bois. La contrariété vient se peindre sur son visage et Nina ramasse le pendentif que son crapaud vient de lui offrir. Elle se précipite ensuite à sa rencontre, soulagée de voir que l’animal n’est pas blessé malgré son roulé-boulé.

Où est cette silhouette inconnue désormais ? Que va t-il se passer pour eux deux ?

Nina ne maîtrise pas son environnement mais une chose est sûre, elle défendra bec et ongles le petit batracien qu'elle porte haut dans son coeur.
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Songe Syrzyal
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MessageSujet: Re: Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou]   Une Richesse mal gardée [PW Nina-Lou] EmptyVen 3 Mai 2024 - 1:53
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Les branches basses et les sagnes pointues agrippaient les écailles azures de la serpente et se brisaient dans un craquement englouti dans le son de sa course effrénée. La mousse frémissait sous le passage de son poids et chaque coup de queue faisait vibrer la boue sans qu'elle ne s'y enfonce. Elle en envoyait de chacun de ses côtés mais sans que ses écailles ne se salissent, comme si elle dictait les forces du marais. Le vent sifflait dans ses oreilles lorsqu'elle bougeait avec grâce et force, chacun de ses muscles se tendait sous la rage qui s'enflammait en son sein. Ses dents, elles aussi serrées, la faisaient grimacer. La grâce de ses mouvements était celle propre au serpent, un rythme pendulaire de sa queue qui hypnotisait et qui cachait la sauvagerie des mouvements beaucoup trop amples et fatiguant, loin de contrôler son corps sous le poids de ses émotions. Le sang froid de la femme gardait sa peau grise sèche mais son cœur s'emballait et la brûlait de l'intérieur. Mais elle s'en fichait.
Plutôt, elle continuait à s'enfoncer dans les ténèbres d'Hukutav. Elle était tant préoccupée qu'elle ne réfléchissait pas à ce qu'elle pourrait y trouver, n'y à la où elle était. Plus elle allait loin, plus la cime des arbres s'épaississait et plus les rayons de lumières se retrouvaient gobés par la végétation. Les quelques filets lumineux qui restaient n'étaient plus assez nombreux pour montrer le chemin, juste bon à dévoiler le contour des plantes dans un jeu d'ombre lugubre. Trop fins et trop fragiles, ils ne faisaient que scintiller les flaques d'eau trouble et les écailles cœruleum de la Naga. Des étincelles à l'image de diamants qui n'étaient surplombées que par ses yeux. Des éclats plus chauds qui surgissaient de derrière ses mèches bleues qui lui tombaient sur la figure. Des yeux ocres mis en scène par la pénombre, deux effrayant gouffres qui semblaient exister dans un néant dont ils se nourrissaient, en avalant la lumière. Des yeux sans fonds qui étaient dénués de sentiment. Et parce que ses lèvres pâles n'étaient pas visibles, en plus du froissement de ses paupières et joues cachés dans le demi-jour, ses deux iris semblaient être celles d'un monstre.
Le marais lui-même semblait ressentir cette peur. Les petits animaux s'écartaient de son chemin et les plantes faisaient révérence. Pas d'elle même mais sous le poids de la serpente. Elle manquait parfois même de briser des arbres au tronc fragilisés par le lichen, mais dont l'épaisseur était celle d'un bras de peau verte. Plus que de par sa propre volonté, la nature se pliait au bon vouloir de Songe dans sa course inlassable. Il lui arrivait de s'écorcher aussi, certaines de ses écailles se tordaient ou se brisaient mais elle ne s'arrêtait pas, ces douleurs étaient rapidement oubliées. Elle attraperait le crapaud et elle en étoufferait la vie, c'était tout ce qui la déterminait.

Pourtant, il ne s'était passé qu'un seul moment depuis que la Naga avait été enivrée par le calme et la sérénité. Un long moment pendant lequel elle avait apprécié la chaleur confortante du soleil et la rare paix qu'elle adorait. Ce qui n'était maintenant qu'une mémoire dont elle ne saurait plus se rappeler. L'esprit de la Naga et son monde s'étaient retournés le moment où elle avait entendu le diamant du pendentif claqueter sur le sol de la cabane.
Ses yeux s'étaient doucement ouvert, interpellé par le bruit sans y prêter une pensée particulière, un simple réflexe qui l'avait sorti de son état méditatif. Elle se releva calmement et souplement, en profitant pour étirer son dos, elle avait tout le temps. Puis vint la colère. Soudainement. Tout avait changé le moment où elle ne voyait plus son bijou. Il n'y avait eu aucune confusion, aucun doute, aucune question, ses yeux s'étaient enflammés en un millième de ce qu'il lui avait fallu pour apaiser son âme.
Son regard pesait lourd et la gravité de celui-ci pouvait être sentie physiquement par le crapaud une fois qu'il lui tomba dessus. Elle se jeta immédiatement sur lui, prête à l'attraper d'une main et à compresser la vie hors de son corps. Seules les planches d'acacia pourries du mur d'Est de la cabine se mirent entre le batracien et sa destinée. Là où il pouvait se faufiler entre les morceaux arrachés par les intempéries, Songe avait à les contourner et à prendre la porte. Mais cette protection n'empêchait pas les yeux jaunes de l'observer depuis la pénombre de l'habitation. Des yeux dont la gravité ralentissait le temps, il semblait même qu'ils déformaient la réalité de par leur monstruosité.

L'intellect du crapaud lui dirait qu'il serait à l'abri derrière son bouclier de bois, que Songe ne pourrait pas l'atteindre, qu'il avait réussi sa casse. Que pour le moment, il n'avait rien à craindre. Mais il sentirait aussi la main se refermer sur lui. L'aura de la Naga était telle qu'elle en prenait un aspect physique. L'ombre ondulante du serpent se verserait sur l'animal de partout, chaque coin d'ombre serait peint des gouffres ocres tapissés d'épieux qu'étaient ses yeux. Chaque mouvement d'herbe devenait un serpent imaginaire. Chaque filet de lumière rappelait ses longs crochets capable de facilement le déchiqueter. Un sentiment étouffant qu'aucune pensée logique ne pourrait dissiper.
Puis vint les mouvements, le temps qui s'était arrêté coulait maintenant à la vitesse d'un déluge. Les cœurs se mirent à battre, que ce soit sous le joug de la rage ou de la peur. Les mouvements brusques de la serpente étaient accompagnés de bruit sourds et éprouvant. Le métal de sa lance qu'elle laissait cogner contre meubles et murs parce qu'elle la traînait derrière elle, la porte en bois qui craqua violemment, comme si elle venait de l'arracher. Ses écailles qui frémissaient lorsqu'elle descendit les marches de pierres. Des bruits presque mécaniques qui hantaient et qui résonnèrent dans l'ensemble du marais.
Il y avait le crapaud qui était petit et agile, qui pouvait se faufiler partout. Puis il y avait la serpente, lourde et massive. Aucun des deux ne parvenaient à gagner la course qu'ils commencèrent, l'un continuerait de sentir l'ombre peser sur lui alors que l'autre se frustrerait de ne parvenir qu'à avoir la bête au bout de ses doigts sans jamais réussir à la saisir.

Mais un crapaud ne pouvait qu'être animé par un instinct animal. Incapable d'éprouver une peur qui ne nuancerait toutes ses noirceurs que devant un autre Humain. La violence dont Songe était capable était pétrifiante mais il y avait aussi quelque chose de plus cardinal. Un mépris pour la vie, une rage terrible qui prenait racine dans le rien et qui n'existait juste. Une colère incomparable qui dépassait celle des plus détestables de Dùralas mais sans pour autant porter le sadisme du bourreau, le plaisir du tueur en série ou l'honneur du barbare. Songe était une tempête, sans raisons et d'une grande violence, une force de la nature qui traitait le monde indifféremment. Un désastre qui cachait le peu d'humanité qu'il lui restait.
Nina pourrait maintenant sentir les yeux ocre peser sur elle depuis l'ombre des arbres. Seuls les frémissements des herbes et les roseaux briser donnaient un indice sur les faire de l'Ophidienne. Elle tournait autour de la femme et de son compagnon. Des mouvements qui avaient presque quelque chose de nostalgique pour la Naga qui était habituée à sauter sur les Humains qui s'égaraient dans Hukutav. Occasionnellement, le soleil parvenait à se faufiler juste assez entre les feuilles pour que ses écailles luisent, des étincelles qui sortaient de l'ombre et qui prenaient la forme d'yeux affamés ou de crochets reluisant. À l'inverse des yeux actuels de la Naga dont l'ambre se fondait mieux dans la pénombre, en avalant toujours la lumière plutôt qu'en la reflétant. Des yeux orange qui se dévoilaient doucement au fur et à mesure qu'elle s'avançait.


« Rends moi mon collier. » – Sa voix était ferme et il était clair qu'il s'agissait d'un ordre. Il n'y avait également aucune émotion dans celle-ci, pas même de la froideur. Il ne s'agissait que d'une voix et rien d'autre, un ton qui ne laissait rien paraître et qui était à l'image de sa maîtresse, inconfortablement neutre. La Naga s'avança sans effort sur la mélasse, son poids qui se répartissait tout le long de sa queue l'empêchait de s'enfoncer et elle finit par se tenir juste au-dessus de la Thérianthrope, la serpente se faisait aussi particulièrement haute. Songe tenait fermement sa lance d'une main et son autre bras était tendu, demandant le bijou. Elle était décontractée mais ses yeux tremblaient. Le noir de jais qui se trouvait au milieu de ses iris donnèrent l'impression qu'ils dévoreraient eux-mêmes l'autre si elle les regardait directement. Mais si elle osait, Nina pourrait voir qu'il y avait plus que la façade que Songe posait. Toujours rien de sadique ou de pervers, mais quelque chose de très sinistre.
Une rage qui s'étirait dans tous les sens et dont la flamme faisait briller l'ambre de ses yeux. Un ambre qui portait des émotions indéchiffrables mais il y avait au moins des sentiments derrière ce regard vide. Le reflet d'un paradoxe, un chaos qui déferlait à l'intérieur de la Naga. Mais des émotions qui n'empêchaient pas Songe de tourner violente. Un regard rendu pire maintenant que le soleil, qui était déjà dévoré par la végétation, venait d'être englouti par les nuages. Un faible vent se leva et une atmosphère inquiétante tomba. Les yeux de la Naga étaient devenus complètement noirs.




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