Ragnör retournait depuis un paquet de temps dans la clairière de sureaux. Il plissa les yeux en arrivant : l'endroit avait changé. Il avait été ratiboisé et le bosquet se présentait différemment. Pourtant il appréciait les lieux : la clairière où il allait couper du bois se trouvait dans la forêt de sapins, près de la cité de BradBürgh. La petite bourgade était charmante et mêlait avec ingéniosité l'aspect naturel avec des habitations en bois, et la résistance de la pierre avec des matériaux construits à partir de rochers, surtout pour les fondations.

Le technophile sortit une petit manche métallique. Un bouton grisâtre était posé dessus. Lorsqu'il appuya dessus, le bouton se déplia, se déroula et fit apparaître avec un *kling* sonore une hache à deux têtes (l'une de chaque côté du manche).

- Parfait, voilà qui sera suffisant.

Dit l'elfe-thérianthrope à mi-voix sans prendre en compte les réactions des bûcherons qui avaient vu la scène. Il émit un petit sourire, et s'approcha d'un premier tronc. C'était parti pour une session bien méritée, afin de reprendre du service et de pouvoir gagner davantage de pièces d'or en les revendant ensuite dans l'hôtel des ventes de BaldorHeim. Achetés à BaldorHeim ou Stellaraë ? Il n'en savait rien et il s'en fichait. Et puis... C'était une bonne chose que de récolter du bois, ça forgeait le caractère et ça entraînait l'endurance.

[Je décide de valider la quête 0. initiatique pour 20 bois de sureau bonus]

- Rho lala mais c'est pas possib' c'est pas possib' c'est pas possib' ! s'écria la bucheronne en lisant sa fiche de commande.

Dépitée, elle jeta le document par terre avant d'alpaguer le donneur d'ordres du coins.

- M'sieur y'a un problème avec les commandes ! Y'a que du sureau dessus !!
- Qu'est'ce tu veux que j'te dise ? répliqua-t-il. Le client est roi et le client veut du sureau.
- Mais mais mais, y'a QUE du sureau sur ce papier ! Qu'est-ce qu'ils en font tous ? Des confettis ? Y va pu' y en avoir un seul debout !

Son interlocuteur haussa les épaules avec désintérêt. Tant qu'il touchait sa commission...

- Je t'en ficherais de l'offre et de la demande moi... j'vais leur refourguer du vieux conifère j'suis sûre qu'ils sauront pas faire la différence...

- J'en ai maaaarre, couper du bois c'est chiant, j'veux aller taper du méchant en patrouille au sud moi !

Allongée à même le sol, sa hache gisant non loin, Doemino contemplait les nuages. Cela semblait faire une éternité qu'elle était là. Les jours comme les nuits se ressemblaient. Aller cherche un ordre de commande. Découvrir (sans) surprise qu'il s'agissait (encore) de sureau. Aller avec sa hache et sa brouette. Débiter du bois à gogo jusqu'à ne plus sentir ses épaules. Ramener des brouettes pleines. Recommencer.

- J'en ai marre, répéta-t-elle. Demain, rien à fiche, si c'est encore du sureau moi j'me casse en permission au lac des emplumés !

- C'est encore du sureau ! s'écria la demi-gnome. Sérieusement ! Sérieusement !! C'est bon j'en ai marre j'me tire au lac !

Hache sur l'épaule, elle trotta jusqu'à celui-ci, s'offrant des vacances malgré la pénurie de matières première, bien décidée à tremper le pieds et se la couler douce à l'ombre des chênes et sapins en attendant que le marché ne tourne. Sauf que voilà. A son arrivée, un espace au bord de l'eau avait été dégagé, la terre labourée et des arbres plantés... des sureaux.

- C'est une fichu p$!%è2& de blague !

Armée de sa hache, toute colère, la bucheronne dépitée s'en alla régler leur compte à ces jeunes pousse. Elle n'était pas halfeline à se laisser marcher dessus si facilement par des pépiniéristes ou leurs fichus arbustes !