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Le Monde de Dùralas


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 [Officiel]La Genèse des Humains

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Le Livre
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MessageSujet: [Officiel]La Genèse des Humains   [Officiel]La Genèse des Humains EmptyDim 23 Avr 2023 - 15:03
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Dernière édition par Le Livre le Dim 23 Avr 2023 - 15:10, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: [Officiel]La Genèse des Humains   [Officiel]La Genèse des Humains EmptyDim 23 Avr 2023 - 15:03
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À qui de droit,

L’historicisme est la science de l’historien et du philosophe. Elle ne prend en aucun cas partie mais se base sur les connaissances actuelles afin de définir les vérités historiques. Cependant, l’histoire en elle-même, bien qu’elle fasse partie du passé, est en mouvement perpétuel. L’évolution des méthodologies historiques est régulièrement remise en cause. Ainsi, tous les écrits qui apparaissaient comme des vérités absolues se voient remplis d’imperfections. Les nouveaux préceptes prônent le doute. Ils indiquent que tous les écrits doivent être sujets à débats et à discussions si des preuves parviennent à les remettre en question. Malheureusement, pour beaucoup d’historiens, il est très difficile de faire preuve d’objectivité. Les évaluations et interprétations d’un ouvrage ou d’une œuvre d’art sont bien souvent sensibles à l’œil de l’observateur ainsi que le contexte dans lequel elles sont découvertes. De même, un ouvrage comptant des faits historiques se doit d’être comparé à d’autres récits relatant les mêmes événements, sans quoi il reste soumis à la seule vision de l’auteur et ne doit en aucun cas être utilisé pour affirmer telle ou telle vérité. Je tiens également à ajouter qu’au fil des millénaires, le langage que nous nommons le « commun » issu de l’elfique ancien et permettant à toutes les races de se comprendre a subi de nombreux changements. Si bien que si nous rencontrions l’un de nos ancêtres venant de ne serait-ce que d’un ou deux millénaires avant notre ère, nous pourrions bien être incapables de le comprendre. Ceci étant établi, il est évident que les textes les plus anciens ont subi de nombreuses interprétations pouvant parfois receler des inexactitudes suivant la période à laquelle elles ont été retranscrites dans notre langage moderne. À titre personnel, j’ai été bien souvent confrontée au travail de mes consœurs et confrères historiens remettant en question mes interprétations et vice-versa.

Mes recherches ont en outre porté sur une famille ayant subi le bannissement des elfes dont j’ai longtemps étudié la culture et l’évolution du langage. Vous trouverez ci-après les extraits du journal d’Haldamir Swerën encore exploitables que je suis parvenue à retranscrire en commun. Un document qui, je l’espère, attisera la curiosité des historiennes et historiens.
 



Exode

Nous sommes leurs enfants, nous sommes issus de leur chair et bâtirons leur avenir. Malheureusement, ils ne l’entendaient pas de la sorte. Ma mère m’avait expliqué que j’étais l’un des premiers à avoir subi ce que tous appellent la malédiction. Alors les enfants de mon âge les plus grands ne dépassaient pas les un mètre, je possédais déjà ma taille adulte. Je paraissais déjà deux cents ans à l’âge de treize. Bien sûr, j’avais subi beaucoup de moqueries avant que d’autres enfants comme moi naissent. Au début, à cause de notre morphologie nous étions pris pour des enfants troll. Chose que les elfes les plus jeunes s’empressaient de relayer. Mais je les ignorais, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire avait déclaré ma mère qui elle, croyait en une bénédiction qui allait changer l’avenir de notre peuple et notre vision de voir le Monde. Elle disait que notre peuple et notamment les individus les plus anciens, ne devenaient pas de plus en plus sages comme ils le devraient mais orgueilleux. Comme elle disait parfois : « ils deviennent des puits de savoir, ils ont vécu des centaines d’événements marquants et ont bien plus de connaissances que beaucoup d’autre elfes réunis. Le problème est qu’ils le savent que trop bien. » Une phrase qui résumait bien l’état d’esprit de certains elfes se pensant au-dessus de tout de par leur âge avancé. Mon père était de ceux-là et au vu de l’ampleur de la malédiction, il prit la décision avec d’autres « têtes pensantes » de nous bannir même si notre espérance de vie semblait bien plus faible que celle des elfes non maudits et que nous ne représentions pas vraiment une grande menace pour eux sur le long terme. La décision fut irrévocable. Les « nouveaux elfes » comme ma mère aimait nous appeler, furent donc contraints de quitter la forêt de Sylfaën. Nous n’avions aucun autre endroit où nous rendre à part le Sud qui était inoccupé. Il y avait bien une raison à cela. Le désert était mortel et quiconque s’y était aventuré n’en était jamais revenu. Mais notre peuple était aussi fort que désespéré et nous n’avions pas d’autres alternatives. Les elfes eux même dans « leur grande magnanimité » nous laissaient la vie sauve. Mais si nous venions à refouler leurs terres, ils nous tueraient sans hésitation. Alors le périple commença. Nous étions un bon millier de nouveaux elfes, beaucoup étaient si jeunes comparé à moi. Un elfe qui possédait une partie des difformités des nouveaux elfes se présenta à nous comme un guide. Il se prénommait Tungstène et croyait plus que tout en notre avenir. Il nous guida alors vers le grand désert d’où aucun elfe téméraire n’était revenu. Si certains contestèrent cette décision et préférèrent emprunter une autre route, la plupart, perdus et ayant besoin d’un guide, le suivirent. Je fus de ceux-là avec ma mère et ma sœur jumelle Andrélia. Nous sommes partis avec nos seules possessions et suffisamment de provisions pour tenir un mois. Nous avions la chance d’être issus d’une famille plutôt aisée et possédions une jument ainsi qu’une charrette couverte. D’autres enfants considérés comme des abominations avaient été jetés par leurs parents sans aucune aide pour qu’ils puissent survivre au voyage. Ma mère, dans sa grande générosité, donna du pain aux familles les plus démunies et leur offrit même notre abri lorsque la pluie commençait à accompagner notre voyage. Le convoi s’étendait sur près d’une lieue alors que le dénommé Tungstène avait pris sa tête. Quelques rares anciens elfes qui avaient accepté de nous accompagner jusqu’à ce que nous nous établissions dans un endroit sûr étaient pourvus de montures rapides et remontaient parfois tout le convoi pour faire passer des messages importants comme les moments de bivouac ou les potentiels dangers.


Jour 7

Après une semaine de marche, nous étions arrivés aux portes du désert. La chaleur était de plus en plus étouffante et nous n’étions même pas encore arrivés en son centre. Ma sœur, ma mère et moi étions alors situés dans les cent premières caravanes du convoi et avions accueillis deux très jeunes enfants d’une dizaine d’années. Le voile qui recouvrait notre chariot nous protégeait du Soleil mais tout le monde n’avait pas cette chance. La plupart tentaient de se couvrir avec le peu de tissus qu’ils transportaient pour échapper aux brûlures de l’astre ardent. Je commençais alors à ressentir une certaine appréhension. Qui étions-nous pour prétendre avoir davantage de chance de survivre au désert alors que beaucoup avaient tenté de le traverser en vain ? Nous étions des réfugiés, des bannis avec le seul espoir de pouvoir ériger un nouveau Monde où nous pourrions être acceptés comme nous sommes.


Jour 10

Cela faisait déjà trois jours que nous traversions le désert. Une partie du convoi avait rebroussé chemin en perdant espoir de ne voir que du sable à perte de vue jusqu’à ce qu’il se confonde avec l’horizon. Les journées étaient ardentes alors que les nuits devenaient glaciales. D’un commun accord avec notre guide, les nouveaux elfes avaient décidé de se déplacer principalement à l’aurore et au crépuscule. Ma mère a sacrifié la toile de notre charrette afin de confectionner plusieurs tentes pour le maximum de famille sans abris. Il nous restait encore nos vêtements pour nous mettre à l’abri du froid et de la lumière. Les Swerën savaient se sacrifier pour le bien commun, mère prenait la bonne décision.


Jour 22

Des jours et des jours que le paysage qui se présente à nous n’est constitué que de rochers et de sable à perte de vue. J’écris pour garder un tant soit peu la tête sur les épaules. Ma sœur est bien plus solide que moi. Non seulement elle résiste aux températures extrêmes mais donne de sa personne pour aider les réfugiés les plus fragiles. Mère commence à perdre espoir de trouver une terre aussi propice que la forêt Sylfaën. Était-ce seulement possible ? Ce devrait être nous dans la forêt et les anciens elfes dehors à parcourir le désert. Ils ne méritaient que cela. Que leurs peaux se dessèchent et se décollent tandis que leurs ongles grattent ce qu’il en reste. C’est le sort de nombre d’entre nous n’ayant que peu de tissus en bon état pour se protéger des rayons du Soleil dévastateurs. Je ne vois pas Tungstène depuis la position dans le convoi. Mais si nous avançons toujours, c’est qu’il doit probablement aller bien.


Jour 28

L’eau commence à manquer. Certains ont beaucoup trop écouté leur corps et n’ont pas été raisonnables. Les disputes et les vols d’eau commencent à apparaître un peu partout dans le convoi. La tension monte. Nous n’avons pas besoin de ça. Nous devrions plutôt nous serrer les coudes. Mais l’instinct de survie est parfois plus fort et nous fait faire des choses irrationnelles et impardonnables. J’ai toujours ma gourde que je garde précieusement à ma ceinture ainsi qu’une outre cachée dans mon sac. Mais il n’y a pas de quoi tenir des mois et des mois et j’ai toujours la crainte que des désespérés me les volent pendant mon sommeil. Après tout ce que nous avions sacrifié pour les autres, ils seraient bien ingrats d’agir de la sorte envers nous. Mais plus les épreuves sont éprouvantes plus elles peuvent changer la nature des gens.


Jour 31

Ce furent les heures les plus éprouvantes de toute ma vie. Si certains en avaient déjà entendus parler, d’autres ne connaissaient pas ce phénomène et n’ont pu donc l’anticiper. Je fus de ceux-là. Les nouveaux elfes les plus instruits appelaient cela « tempête de sable ». Quelle horreur. Imaginez des milliers et des milliers de grains, vous fouettant le visage comme si les mandibules d’une colonie de fourmis déchiraient votre peau. Andrélia était partie aider les réfugiés lorsque la tempête avait fait rage. Le premier réflexe fut de nous couvrir les yeux et la bouche avec les lambeaux de tissus que nous avions sur nous. Mais ils n’étaient pas suffisants. Les grains aussi fins que de la poussière passaient à travers les mailles et s’infiltraient dans notre bouche et nos poumons. La seule solution que nous avions trouvée avec ma mère était de nous protéger en nous plaquant sous notre charrette. Après la tempête, les éclaireurs avaient annoncé qu’une partie du convoi avait disparu. Et notre jument était morte asphyxiée. Ce fut une immense perte pour moi qui l’avais connu pouliche. Je refusais qu’on la découpe pour la manger, je ne pouvais m’y résoudre. Je l’enterrais avec l’aide de certains réfugiés et de ma mère en larme. De tristesse pour la perte de notre animal et de joie pour avoir retrouvé ma sœur saine et sauve. La tension avait encore monté. Certains accusaient Tungstène de vouloir notre perte et d’être à la solde des anciens elfes. D’autres prenaient sa défense. J’avoue que j’avais perdu la foi envers lui. Il s’était montré bien trop ambitieux et allait bientôt se retrouver avec des morts sur la conscience. Nous l’avons suivi aveuglément car nous étions désespérés. Il s’était nourri de cette souffrance et présenté comme un messie prédisant un futur qui nous garantissait un avenir meilleur. Cet avenir, certains en seront privés. Il s’était bien gardé de le révéler.


Jour 33

Après deux jours entiers à désensabler les charrettes dont les montures avaient survécu, le convoi put enfin reprendre la route. Nous étions tous exténués. À perte de vue il n’y avait ni eau, ni verdure seulement des rochers et des dunes de sable. Et ce Soleil ! Ce Soleil qui rendait fou !! Ce Soleil de plomb qui s’acharnait à vider toute l’eau de nos corps et disparaissait à la nuit tombée pour laisser place à une nuit de glace !!


Jour 35

Ma sœur. J’avais besoin d’elle mais elle parcourait le convoi le jour en aidant ceux qui ne peuvent pas s’aider eux même. J’avais besoin d’elle et elle n’était pas là pour son propre frère. Peut-être que le fait d’aider tous ceux qu’elle pouvait l’empêchait de réfléchir à autre chose, de se poser trop de questions. Ça lui occupait l’esprit. Quand je le lui ai dit, elle a préféré se rendre à quelques pas pour soulager une mère de son nourrisson en pleurs. Je bus les dernières gouttes d’eau de ma gourde. Il me reste encore la réserve dans mon sac mais je vais devoir continuer de me rationner.


Jour 40

L’annonce de la disparition de ma sœur eut l’effet d’un coup de couteau dans le cœur. Elle s’était sacrifiée pour une elfe et son enfant qu’elle était parvenue à sauver de sables mouvants au prix de sa propre vie. Je n’arrivais pas à y croire, je voulais aller la voir, la sauver. Ils durent se mettre à trois pour m’empêcher de commettre l’irréparable. Si je pensais avoir connu le pire, rien n’était comparable à cela. À cette douleur. Trois jours après l’événement, après avoir tenté de consoler ma mère, je reprends la rédaction de ce carnet. Je n’ai plus le goût à rien. Seulement à la haine des anciens elfes et de mon père qui nous avaient forcés à partir et sans qui tout cela ne serait pas arrivé. L’écriture m’aide à faire mon deuil, ou du moins, à ne pas devenir fou. Mais rien ne pourra remplir le vide qu’elle a laissé dans mon cœur. Jamais je ne pourrai me remettre de cette blessure qui restera ouverte à jamais. C’est comme si une partie de mon âme était partie avec elle. Je ne la reverrai plus. C’est terminé. Ma main tremble trop. Je ne peux pas écrire davantage. Adieu, grande sœur.


Jour 44

Le convoi, exténué, s’était arrêté en plein désert alors que nous venions de rencontrer un peuple local. Ils étaient grands, la peau verdâtre, des crocs saillants et une musculature aussi impressionnante chez les individus féminins que masculins. Je me tenais non loin de Tungstène qui avait la peau sur les os. Lui aussi semblait avoir enduré tout autant que les autres. Il tentait de s’exprimer avec des grands gestes mais il ne fallait pas une grande intelligence pour comprendre que nous étions des réfugiés dans le besoin. Je m’étais approché pour observer les créatures au langage guttural. Heureusement qu’ils n’avaient pas fait la connaissance des anciens elfes, ils auraient subi le même traitement que nous, voir bien pire. Les disparités physiques qui les séparaient de nos parents étaient bien supérieures aux nôtres et auraient probablement fait l’objet de railleries et de discriminations. L’eau était précieuse dans le désert et pourtant, celui qui semblait être le chef de la tribu qui nous avait accueillie, commença à en distribuer. Elle était contenue dans des sortes d’amphores fabriquées grossièrement en terre cuite. Nous étions encore nombreux mais peut-être moitié moins que lorsque nous étions partis. Certains avaient décidé d’emprunter leurs propres voies, d’autres avaient disparus après la tempête de sable, d’autres encore malheureusement avaient connus un sort plus funeste. Le visage de ma sœur réapparaît dans mon esprit, je dois m’interrompre.


Jour 45

Le peuple de créature se nommait eux même les « Orrt », si je saisissais bien. D’après Tungstène, ils devaient être la tribu « Morral’ban ». Ils n’avaient pas semblé très surpris de nous voir. Peut-être avaient-ils déjà côtoyés des elfes par le passé. Toujours est-il qu’ils nous conduisirent au cœur du désert où étonnamment les températures étaient moins arides, repoussées par des vents du Sud et de l’Est qui apportaient un air presque iodé. Le convoi arriva près d’un lieu ou un semblant de végétation avait poussée, laissant présager une source d’eau souterraine non loin de la surface. Cette oasis était enclavée dans une zone où de petites montagnes avaient poussé. Alors que le sol en lui-même semblait un peu plus argileux. L’endroit était idéal. Il apportait la protection des montagnes et la fraîcheur du terrain plat. Ces créatures avaient certainement été envoyées par Magnésie qui avait eu pitié de nous. Jamais nous ne pourrons leur être suffisamment reconnaissants.


Jour 47

L’installation prenait forme, les nouveaux elfes se regroupaient entre membres de mêmes familles sans se mélanger aux autres tandis que les Orrt discutaient entre eux. Certains semblaient nerveux et pointaient leur chef de leurs gros doigts vert avec un semblant d’animosité. Il fallait être aveugle pour ne pas voir qu’ils ne devaient pas être tous d’accord avec les décisions du chef de la tribu. Mon attention se reporta sur un chaman semblant fatigué. Son dos était voûté sous le poids de l’âge et des rides creusaient son visage buriné. Je ne connaissais pas la longévité des Orrts mais celui-ci était le plus ancien que j’avais pu observer. Ses grands crocs sortaient de sa bouche tandis que de longs cheveux grisâtres tombaient en cascade sur ses épaules et jusqu’au creux de son dos. Il se déplaçait à l’aide d’une grande branche tordue dont l’extrémité finissait en croissant de Lune. Plusieurs breloques colorées pendaient du bâton. Elles avaient sûrement une signification mais j’ignorais laquelle. Je me lève pour le voir un peu mieux. Ma mère est à côté de moi, elle n’avait pas prononcé un mot depuis plusieurs jours. Elle était néanmoins aussi curieuse que moi. Elle se lève également alors que l’orrt se baisse et plaque une main au sol. Il prononce quelques paroles dans son langage primitif. Soudainement, de l’eau se met lentement à apparaître entre ses doigts avant de former une flaque, puis une mare de plus en plus profonde. En quelques secondes il avait créé un véritable étang. Tous les colons s’empressent déjà de remplir les amphores données par les créatures alors qu’une femelle Orrt de stature imposante vient aider le chaman exténué par l’usage de sa puissante magie. Je laisse tomber l’écriture et je m’empresse à mon tour de remplir tous les récipients que je possède.


Jour 48

Tungstène avait réuni tous les éclaireurs après avoir communiqué longuement avec nos sauveurs. Je compris qu’ils nous avaient aidés, mais rien n’était gratuit. Je savais que tôt ou tard nous allions devoir payer notre pitance. Ils nous fournirent pelles, pioches et outils divers. Eux étaient des nomades, ils allaient d’oasis en oasis suivant les saisons et récoltaient les ressources dont ils avaient besoin dans chaque endroit différent. Nous avions eu de la chance de les croiser alors qu’ils se rendaient à l’oasis où nous avons décidé de nous établir. Ils avaient besoin d’argiles pour créer leurs amphores pour y stocker nourriture et eau. Lorsqu’ils reviendront, ils veulent que nous ayons extrait de l’argile en grande quantité pour leur peuple et en contrepartie, ils nous donneront bois et nourriture qu’ils auront chassés dans le désert. L’échange semblait honnête et profitable aux deux peuples. Pour prouver leur bonne foi, ils complétèrent nos rations avec une partie des leurs, sous les protestations des orrts les plus réticents.


Jour 50

Mère avait regagné un tant soit peu d’espoir. Le deuil était difficile et l’absence de ma sœur nous pesait toujours autant. Mais le travail nous remplissait la tête. Les colons les plus vifs d’esprits avaient suggéré de creuser une fosse énorme et de la recouvrir d’un toit de pierres extraites dans la montagne afin d’entreposer l’argile et éviter qu’elle ne sèche en plein Soleil. Certains, comme moi, avaient des carnets et s’étaient séparés de quelques feuilles afin que les ingénieurs les plus talentueux créent des plans de construction. Ma mère s’occupait d’humidifier l’argile la journée en attendant que la construction débute tandis que moi, je creusais avec les autres la nuit.


Jour 128

Le premier bâtiment avait vu le jour en même temps que le premier enfant depuis l’exode. Elle naquit sous la plus belle nuit de Printemps, là où les constellations étaient les plus visibles et fut bénie par Tungstène en personne. Andrélia, si tu pouvais voir ça. Cette petite lumière qui réchauffait nos âmes. Cette petite Étoile qui venait de naître dans ce nouveau monde que nous bâtissions de nos propres mains. Nous avons réussi, et nombre de gens ne s’en seraient pas sorti sans toi. Grande sœur. Tout cela, c’est grâce à toi. Quel dommage que tu ne puisses contempler ton œuvre.


Jour 226

Je n’ai pas vraiment pris le temps d’écrire à nouveau. La situation n’a pas réellement changé à part que la construction de ma propre maison à base de pierres et d’argile a commencé. C’est le premier anniversaire que je passe sans toi. Nous allons avoir quatorze ans d’après le calendrier elfique. J’ai l’impression d’en faire tellement plus. Peut-être devrions-nous créer notre propre unité de mesure du temps étant donné que nous vivons bien moins longtemps que les anciens elfes. Ceux à qui tu as sauvé la vie sont venus nous voir maman et moi. Elle était si émue et moi aussi de voir tous ces gens que tu as aidés et qui honoraient ta mémoire. Je suis fier d’être ton frère. Mais je ne peux que constater l’injustice et la cruauté de ce Monde. Toi, plus que quiconque, aurait mérité de vivre et de fêter tout cela avec nous. Tu devrais être à ma place. Nous avons fait la fête toute la nuit, pour toi Andrélia.


Jour 581

Je n’ai plus grand-chose à raconter dans ce journal. La maison est presque terminée et je pense qu’il est temps pour moi de bâtir ma vie dans ces nouvelles terres. Je scellerai mon ouvrage dans les murs de ma maison, fondation de ma nouvelle vie. Le passé est derrière moi, mais sans lui, je n’aurai pu construire mon avenir. Grande sœur. Merci. C’est toi l’héroïne de cette histoire.



À ce moment précis, je pensais que le journal était effectivement terminé, mais en le feuilletant j’y ai trouvé une toute dernière page à traduire dont l’écriture n’était pas celle d’Haldamir.


Je voulais qu’une dernière page soit rédigée avant que je m’éteigne mais je n’ai plus la force de tenir une plume. C’est ma fille Andrélia qui écrit ces dernières lettres. J’ai vécu une vie formidable avec ma femme Brélia qui m’a donné des enfants magnifiques. Il y a Andrélia, la première, puis Edward, Farren, Eliwën et enfin la plus jeune Quihana qui vient d’avoir vingt-deux ans selon le calendrier humain. C’est ainsi que se nomme notre peuple. Maman est aussi présente, son visage est si fermé, si difficile à décrypter. Je ne veux pas qu’elle soit malheureuse. La mort n’est pas dans la culture des anciens elfes et voir son fils mourir si peu d’années après toi doit lui être plus que douloureux. Mais au moins, elle verra ses petits-enfants et ses arrières petits-enfants grandir. Il lui restait tant de moments inoubliables à vivre, il lui restait à voir tant de choses. Je pourrais détailler les progrès que nous avons faits, mais je laisse cela aux compteurs. Pour ceux qui liront ceci, sachez que je meurs comblé, heureux de ce que j’ai accompli. J’ai participé à quelque chose de grand qui me dépassera et qui je l’espère perdurera à travers les âges. J’ai mûri et je dormirais éternellement ici, là où tout a commencé, dans l’Étoile du Centre. Andrélia, ma sœur, je te rejoins parmi les étoiles.



Préambule et traduction par Stella Dräke.
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MessageSujet: Re: [Officiel]La Genèse des Humains   [Officiel]La Genèse des Humains EmptyDim 23 Avr 2023 - 15:05
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Archives Stellaroises. Le document suivant a été saisi et confisqué par les Gardiens dans le cadre du démantèlement d'un groupuscule violent, soupçonné de fomenter des troubles à l'ordre public et de calomnier à l'encontre de notre souverain le roi Brendan III, ainsi que de trahison envers une puissance rivale. D'autres exemplaires dudit document ont été saisis et détruits en raison de la menace que représentent les mensonges énoncés dans celui-ci ainsi que le caractère blasphématoire qu'il comporte. L'unique raison pour laquelle cette copie n'a pas été brûlée est afin de satisfaire les protocoles d'archivage du système judiciaire de Stellaraë. Son contenu est donc à interpréter et considérer comme ce qu'il est : des déclarations outrageuses et hérétiques issues d'esprits malades, ayant pour but de déstabiliser l'autorité de la monarchie Stellaroise et semer le trouble dans les relations inter-raciales à travers le continent.





"
L'histoire est rédigée par les survivants des tragédies et les vainqueurs des conflits. Elle est orientée et biaisée, réécrite afin de conseiller ou de manipuler les générations futures. Pour imposer un voile sur la vérité. Pour faire taire ce qui n'est pas approuvé et faire accepter ce qui ne devrait pas l'être.

Nous autres membres des Enfants de la Mère Ecarlate avons pour mission de réparer le tord qui a été fait à l'humanité dans son ensemble. De rétablir la vérité. De réclamer justice.

Et pour cause. Magnésie n'est ni la seule divinité à s'être penchée sur Sylfaen, ni la première. Il fut une autre déesse à s'intéresser à la grande forêt occidentale, à ses vastes ressources et à son potentiel.

Afin de rétablir la vérité, il est nécessaire de commencer par l'arrivée de cette entité. Par le début de son histoire. De notre histoire. L'histoire humaine, de nos ancêtres, des hommes et des femmes.

C'est à Tzengah qu'elle posa le pied sur notre continent. C'est à Tzengah qu'elle nous donna naissance. Mais nous n'y sommes pas restés. Peu hospitalière, la région n'était jadis pas propice à notre développement. C'est pourquoi notre Mère nous guida à travers le monde. Jusqu'aux steppes du Nord où elle découvrit un climat tout aussi hostile et où nombre des nôtres décidèrent de s'installer. Nous fîmes demi-tour et, sans le savoir, contournèrent par le Nord le futur marais où apparaîtrait bien plus tard le dieu serpent. C'est alors que notre périple s'acheva. Ou du moins aurait dû. L'immense forêt de Sylfaen s'étendait jusqu'au-delà de l'horizon. La nourriture y était abondante. Son climat propice au développement de nos ancêtres. Enfin, nul prédateur n'y rôdait, contrairement à la savane ou aux steppes. C'est en tout cas ce que crut notre Mère à tous.

Notre premier contact avec une autre civilisation ne fut pas avec les peaux-vertes que nous aurions dû rencontrer lors de nos errances vers le Nord. Ce fut avec les elfes tapis dans les bois. En les découvrant, notre déesse se félicita. Non seulement elle venait de découvrir une terre propice au développement de ses enfants où elle pourrait élever de nombreuses générations, mais en plus s'y trouvait un peuple sage et cultivé qui aurait pu guider nos aïeuls pour devenir la sixième espèce cultivée de ce continent. Les elfes auraient pu inspirer nos ancêtres dans le développement de notre propre civilisation.

Mais il n'en fut rien.

Notre Mère fut discréditée par ces autochtones aux oreilles pointues. Prenant nos ancêtres en otage, ils firent plier la divinité nous ayant donné la vie et la réduisirent en captivité. Qu'une nouvelle espèce intelligence et douée d'un potentiel comme le nôtre était pour eux une menace. Un risque qu'ils ne pouvaient tolérer. Mais aussi une opportunité qu'ils ne pouvaient laisser passer.

Les elfes se sont saisis de nos ancêtres. Ils ont retourné nos aînés contre leur déesse créatrice. Ils en ont fait un monstre grossier et l'ont caricaturé, l'affublant d'attributs grotesques. Elle aurait selon eux possédé un corps recouvert d'une fine fourrure écarlate comme celui d'un animal. Elle aurait eu des membres simiesques, grossiers bien qu'agile, identiques au mains et aux pieds. Elle aurait été pourvue d'une longue queue. De respectable entité divine, qu'ils avaient soustraites à notre regard, les elfes ont fait passer notre Mère pour un vulgaire primate Wystérien. Et de par leur longévité supérieure, en l'espace de trois générations humaine à marteler de tels mensonges, nos ancêtres ont naïvement fini par croire à ces préceptes. Ils ont but jusqu'à la lie le venin sécrété par ce peuple odieux et manipulateur qu'est celui des elfes.

Nous avons été réduits en esclavage sans même le réaliser. Ni plus ni moins. Ils nous ont forcés à livrer leurs guerres contre les peaux-vertes. À défendre leurs forêts contre les bûcherons et monstres en maraude. À bâtir leurs cités. À soutenir leur expansion au-delà des frondaisons, jusque dans le désert et la savane que nous avions fuit des générations auparavant. Nos ancêtres ont sués, saignés et donnés leurs vies pour la gloire du peuple elfique, persuadés qu'il s'agissait de l'ordre normal des choses.

Les elfes nous ont forcés à nous détourner de notre Mère divine. À l'oublier. Et c'est ce que nous avons fait, pêcheurs égarés, naïfs et indignes que nous sommes. Pourtant, depuis sa prison, notre Mère, elle, ne nous a pas abandonnés. Elle n'a jamais cessé de nous aimer.

Mainte fois, elle a réclamé sa liberté et celle de ses enfants. Elle a négocié. Marchandé. Supplié. Prié même, s'humiliant en dépit de sa nature divine. En vain. Les elfes n'ont rien voulu entendre, bien trop heureux de la bonne fortune ayant apporté cette déesse et ses enfants sur le pas de leur porte, ne demandant qu'à être asservis.

Alors notre Mère lança sur nos tortionnaires une malédiction. Ceux-ci, qui voyaient les ancêtres des hommes comme des abominations et du bétail se battant et mourant selon leurs caprices, se verraient divisés. Leur espèce se séparerait. Leur sang se diluerait. Leur identité se disperserait aux quatre vents. Encore et encore. Les elfes se morcelleraient jusqu'à ce qu'ils ne soient plus rien, condamnés à disparaître en tant que peuple. Et les anciens contempleraient ce déclin de leurs propres yeux, impuissants, de par la longue vie qu'ils chérissaient tant.

Les elfes rirent de sa menace. Ils la laissèrent pourrir dans sa prison, loin de ses enfants, nos ancêtres. Les oreilles pointues étaient bien déterminés à l'oublier. Jusqu'à ce que la prophétie ne se réalise.

Tout d'abord, ce ne fut pas grand-chose et ne les alarma guère. Que des enfants naissent avec des cheveux verts voire de la mousse sur le crâne, qu'ils saignent de la sève et soient plus à l'aise en compagnie des animaux que des leurs passa pour un coup du sort et des excentricités. Une simple tendance. Une brève évolution de leur espèce. Néanmoins, quand naquirent d'autres enfants, les cheveux et les prunelles d'un blanc immaculé, aux extrémités des membres parfois bleues, ne supportant pas le climat tempéré de la forêt, ils furent contraints de reconnaître que quelque chose d'anormal arrivait à leur peuple. Ce n'est que lorsqu'ensuite apparurent des nouveau-né à la peau d'ébène et ne supportant pas la lumière du jour que notre Mère fut tirée de sa geôle.

Les elfes acceptèrent enfin de négocier pour qu'elle lève sa malédiction. Mais notre Mère, soudainement présentée avec beaucoup plus de déférence dans leurs encyclopédies, comme une inconnue vêtue de vêtements rouges et non plus comme un primate, resta fermée à leurs requêtes. Elle répéta les termes de leur châtiment : leur peuple continuerait à se diviser, jusqu'à ce qu'il disparaisse ou que ses enfants ne soient libérés.

Du jour au lendemain, toutes les cités et avant-postes elfiques furent abandonnés. Nos ancêtres ? Boutés hors de Sylfaen. Notre peuple esclave fut livré à son sort. Ironiquement, ce sont les ennemis contre lesquels les elfes nous avaient durant des siècles obligés à nous battre qui nous aidèrent à survivre dans ce monde nouveau pour nous. Sans les peaux-vertes, notre peuple n'aurait pas survécu.

Toutefois, ce ne fut pas la liberté que notre Mère espérait pour nous.

Non seulement les elfes trichèrent sur les termes de notre libération, nous abandonnant à ce qu'ils imaginaient une disparition probable de notre espèce, mais ils escroquèrent également notre Mère. Ses enfants étaient libres en effet. Mais jamais il n'avait été fait mention d'elle dans les termes de sa malédiction. Tant et si bien qu'en représailles, elle fut de nouveau emprisonnée, loin sous la surface et au plus profond de la forêt. Destinée à y être oubliée. Seule. Dans les ténèbres. Loin de tout. Là où elle ne pourrait plus jamais affliger d'elfe de ses maux.

Leurs mensonges et manipulations ne s'arrêtent pas là. Les elfes ne cessèrent pas de tourmenter l'espèce humaine. Craignant de voir leurs anciens esclaves se retourner contre eux, ils mentirent à nos ancêtres sur les raisons de cette brusque séparation entre nos peuples. Ils mentirent sur nos origines, nous faisant croire que nous étions de leur sang et devions quitter Sylfaen pour notre propre bien. Ils mentirent sur nos premiers souverains, nommés par leurs soins pour être leurs pantins dans les ruines qu'ils nous avaient laissés, pour s'assurer que jamais nous ne nous retournerions contre eux. Ils mentirent et nous mentent toujours.

Nous ne sommes pas des elfes. Nous ne l'avons jamais été et ne le serons jamais. Le roi Brendan et toute sa lignée sont des imposteurs. Ils nous mentent. Ils nous manipulent. Ils nous escroquent. Ils nous contrôlent. Ce sont des serviteurs d'Endorial. Et les Gardiens, aveugles dans leur loyauté, nous tourmentent. Les elfes sont parvenus à nous dresser les uns contre les autres. Nous sommes toujours esclaves de leurs volontés, entoilés dans leurs plans et manigances. Seulement, ils n'ont même plus besoin de nous superviser pour que nous obéissions. Pauvre de nous. Nous sommes tous des pêcheurs et ne méritons pas le sacrifice de notre Mère.

On nous ment ! Ouvrez les yeux mes frères et sœurs ! Contemplez l'ampleur de l'influence qu'ont les elfes sur nous depuis des générations ! Ils sont mêmes parvenus à effacer le nom de notre propre Mère de nos mémoires !

Toutefois, il y a bien des onces de vérité dans notre histoire. Nous avons bien fondé notre propre capitale. Sous le joug elfique puis avec l'aide des orcs, nos vrais alliés contre qui nous avons été obligés de nous battre durant des siècles. Mais c'est bien nous et nuls autre qui avons bâti la plus belle cité au monde. Notre capitale. Stellaraë.

Lorsque le Nord a tenté de s'émanciper, il y a quelques générations de cela, les elfes ont perçu la menace que représentait ce schisme au sein de notre espèce. Pire. Se trouvaient parmi la rébellion nordique les descendants de nos lointains cousins, restés dans les steppes du Nord et n'ayant jamais connu le joug elfique. Des hommes et des femmes n'ayant jamais plié l'échine devant qui que ce soit, ayant peut-être souvenir de leurs véritables origines. Cela les elfes ne pouvaient le tolérer. C'est pour cela que Brendan Ier, le pantin d'Endorial -que son nom soit maudit !-mena la guerre contre Kastalinn et Fimbulvetr, contre nos semblables que les elfes savaient ne jamais pouvoir contrôler. Nous massacrâmes nos propres frères et sœurs. Les seuls aujourd'hui capable de nous faire entendre raison. Aujourd'hui, Fimbulvetr est la dernière vraie cité libre de notre peuple. Et nous menaçons de lui faire à nouveau la guerre.

Ouvrez les yeux mes frères et sœurs.

Nous ne ressemblons pas aux elfes, contrairement aux mensonges dont vous êtes abreuvés depuis votre plus tendre enfance. Nous ne sommes pas de leur sang. Être capable de procréer et engendrer des métis ne prouve rien. Pas plus que cela ne prouve qu'hommes et orcs, abyssaux, nagas ou nains ne soient de la même espèce que nous. Les elfes n'ont pas nos oreilles arrondies. Les elfes n'ont pas notre pilosité. Les elfes n'ont pas notre force physique. Et si nous n'avons pas leur longévité, eux n'ont certainement pas notre fertilité.

Notre espèce est plus forte que la leur ne pourra jamais l'être. En un siècle nous récupérerons d'un conflit ouvert avec eux, ce qui ne représente pour nous que deux générations tout au plus. En un siècle, eux n'auront pas fini de pleurer leurs morts et certainement pas donné naissance à de nouveaux combattants. Et ça, les elfes ne savent très bien. Ils savent que nous sommes une menace. Ils savent que jamais ils ne pourront rivaliser avec nous. Mes frères et sœurs, qu'attendons nous pour leur donner raison ?




Nous ne devons pas oublier que notre histoire tout entière est bâtie sur un mensonge odieux. Rétablissons la vérité !

Les elfes ne sont pas nos amis et encore moins nos alliés. Vengeons-nous des millénaires d'esclavage et de souffrance qu'ils nous ont infligés !

La lignée de notre propre souverain n'est qu'une succession de menteurs et de traîtres corrompus à la botte d'Endorial. Renversons Brendan III !

Notre Mère est toujours emprisonnée entre leurs griffes. Elle ne doit pas souffrir un instant de plus notre ignorance et notre abandon, nous devons la libérer !

Répandez la vérité mes frères et sœurs, ne tolérons pas un jour de plus cette félonie millénaire ! Endossez la couleur que les elfes ont attribués à notre Mère! Rejoignez les Enfants de la Mère Écarlate !
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MessageSujet: Re: [Officiel]La Genèse des Humains   [Officiel]La Genèse des Humains EmptyDim 23 Avr 2023 - 15:07
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Le Peuple des Non-Elfes
Chapitre 1 : Voyage en terre Vaseuse

Je m’appelle Aï’Sha, et voici mon histoire, notre histoire.
Les elfes ne nous nomment pas, nous interdisant d’avoir un prénom elfique. Alors on se donne des noms entre nous. Aï’Sha ça ne veut rien dire, pas plus que B’rind ou Fu’rë, mais on a inventé notre propre langue au fil du temps, plus simple que celle de ces monstres aux oreilles pointues… Mais on se comprend.

Un jour un des nôtres a prononcé un mot en elfique, j’entends encore ses gémissements de douleur résonner à mes oreilles. Depuis on a compris la leçon. Les elfes, on n’a pas non plus le droit de dire que ce sont nos parents, ils nous renient, et même qu’on a de la chance quand le vieux Pointu (c’est comme ça qu’on l’appelle ici.) décide de soudoyer les parents elfes pour nous récupérer. Sinon la plupart sont tués à la naissance.

Et s’il offre une petite fortune à ces parents emplis de dégoût, c’est pas parce qu’il a pitié ou qu’il nous apprécie tout particulièrement, mais c’est parce qu’il est curieux. Les bébés, il les nourrit avec du lait de chèvre. Il nous étudie à longueur de temps. Il veut savoir pourquoi on naît comme ça. On est différent, plus moche d’après lui. Poilu, plus épais. Pas très élégants. On sait pas monter aux arbres comme eux. D’ailleurs, on a appris à fabriquer des cabanes au ras du sol avec du vieux bois. On vit moins longtemps aussi. Les premiers comme nous vivaient plusieurs centaines d’années et au fil du temps cette « maladie » comme ils disent, semblent s’aggraver, si bien que j’ai moi-même vu naître, vieillir et mourir les derniers recueillit par le Pointu.

Je lui pose beaucoup de questions, c’est pour ça que j’en sais autant. Il m’a dit un jour que j’étais maline et trop intelligente pour une non-elfe. Ça m’attirerait des ennuis. Mais je m’en fiche, je compte pas rester ici indéfiniment.

Ici, c’est notre campement, à l’abri des regards, loin de la cité elfique. Le pointu nous laisse nous débrouiller seuls et on a appris beaucoup de choses au fil des siècles. On sait faire du feu sans la magie des elfes, des armes et des outils pour chasser et cuisiner la viande. Ils n’aiment pas qu’on chasse mais on a découvert que se passer de viande trop longtemps nuisait à notre santé, alors on en consomme de temps en temps pour éviter de tomber malade.

Plus les années passent et plus notre dialecte se développe, notre esprit s’aiguise et on devient indépendant. Le vieux Pointu craint qu’on finisse par se révolter, c’est pour ça qu’il nous interdit d’avoir des enfants. Il pense qu’en gardant nos liens avec les elfes, on continuera à vivre dans la crainte de leur ombre. Mais en fait on se prépare secrètement au Grand Départ. Ce soudain soulèvement était une idée de Méni, un non-elfe que j’aimais beaucoup… C’était un rebelle et dès son plus jeune âge, il psalmodiait qu’un jour on serait un peuple libre. Il croyait en notre espèce même si on était encore aux prémices de notre évolution.

Rapidement, je crus en lui, et plus il grandissait et plus ses rêves semblaient concrets et pleins de bons sens. On s’est aimé, et il a fini par mourir vieillard dans mes bras, alors que moi j’avais à peine vieilli. Avant qu’il n’eût rendu son dernier soupir, je lui promis de continuer à croire en nos rêves. De plus en plus de non-elfes se joignaient à ma cause, ce fut difficile au début car ils ne comprenaient pas l’intérêt de vivre ailleurs, autrement. Les plus touchés furent les jeunes femmes désireuses d’avoir des enfants non-elfes et de fonder des familles, loin de la tyrannie des pointus.


Plusieurs années ont passé, c’est le bon moment pour déménager.

On était un groupe d’une vingtaine de non-elfe et dès la nuit tombée, on sortit nos paquetages de nos cachettes pour se mettre en route. On ne connaissait que cette forêt humide et surtout notre campement. On s’imaginait qu’elle s’étendait à l’infini et qu’à un moment on tomberait sur une clairière luxuriante où on pourrait s’établir. On marcha des jours, des semaines mais on n’était jamais assez loin des pointus. On sentait leurs regards désapprobateurs peser sur nous, pourtant ils ne semblaient pas vouloir nous arrêter. Au contraire, je finis par me rendre compte qu’ils nous orientaient toujours dans la même direction. La végétation changea, devenant vaseuse. Bientôt on pataugea dans de l’eau et de la boue. Mais les elfes ne nous suivaient plus. Ils voulaient simplement se débarrasser de nous…

Épuisés par ces journées de marche interminable, on finit par établir un campement de fortune sur une plate-forme de vase sèche. Qui se transformerait bientôt en maisons de branches. Le climat était rude mais on était libre.
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MessageSujet: Re: [Officiel]La Genèse des Humains   [Officiel]La Genèse des Humains EmptyDim 23 Avr 2023 - 15:08
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De la naissance des Hommes.

Le monde sait peu de choses de l’exode des Humains. Comment le pourraient-ils alors que cette race elle-même ne s’en souvient que par les récits et les légendes ? Ce qu’on en sait figure dans les bibliothèques bien gardées des cités elfiques. Évidemment, les Elfes racontent leur version. Qui reste-t-il pour les contredire ? Un vieil ermite diminué qui n’appartenait ni à un peuple ni à l’autre. Un jeune fougueux que personne n’aurait écouté à l’époque et dont le témoignage arrive aujourd’hui trop tard. Qu’importe. Au crépuscule de ma vie, laissez-moi vous raconter l’histoire telle qu’elle se déroula.

L’Histoire des Hommes débute quelque temps avant leur arrivée en ces terres. Vous connaissez sans doute, en érudit assidu, la Dame Rouge qui vint maudire les Elfes. Une marâtre horripilée par un refus dont personne ne sait donner la demande ; tandis que le Beau Peuple parvient encore à citer la longue lignée royale sans faute. Mais ne me laissez pas influencer vos conclusions. Comment une telle pureté, une créature couronnée d’Étoiles, que la légende transforma en perles, le visage d’une beauté si éclatante qu’on ne peut la contempler qu’à travers une étoffe, pouvait être si mesquine, si petite. Elle était au contraire l’incarnation de la grandeur et de la magnificence. Aucun Elfe ne saurait vous rapporter les paroles exactes de sa malédiction ni la raison qu’elle ait eue de la proférer. Je ne suis pas qu’un Elfe :

« De votre Beau Peuple à la Nature attaché
Viendront d’Autres par la main du temps destinés
Aux trois pôles ignorés de vous à explorer,
À diversifier les races de ces contrées. »


Le visage du Haut Roi m’apparait encore aussi clairement que je le vis quand il entendit ces paroles. Figé d’horreur et de stupeur. Comment le peuple parfait parviendrait-il à engendrer autre chose que la perfection ? C’était inconcevable et pourtant… Pourtant cette créature avait cette aura de vérité et de l’Ailleurs qu’on ne saurait ignorer. Personne ne revit la Dame couronnée d’Étoiles, ou du moins ne la reconnurent-ils pas. Ses paroles n’en furent pas moins justes. En quelques générations, elles se vérifièrent. Les races imparfaites, selon leurs géniteurs, se développaient et survivaient. La méfiance, l’ire et le dégoût se mêlaient dans les yeux de ceux qui leur avaient permis d’exister. Leurs sentiments si visibles, les races nouvellement nées comprirent que leur séjour en Sylfaën touchait à sa fin. Chacune, de sa propre initiative, décida d’interpréter les paroles. Les premières anomalies s’en furent au Nord, les suivantes à l’Est et les plus récentes errèrent dans les territoires désertiques.

Guère habitués à ces climats et au manque d’accès aux ressources les plus essentielles à leur subsistance, ils ne survécurent que par ingéniosité et beaucoup de chance. Une rencontre put tourner au tragique mais les sauva de l’extinction. Au détour d’une oasis bienfaitrice, les Hommes, comme ils s’appelaient désormais, aperçurent un peuple bien plus ancien que celui dont ils étaient issus. La peau verdâtre et la carrure imposante de ces représentants les intimida tellement qu’ils envoyèrent un émissaire plus courageux, ou plus inconscient que les autres. Sans doute sa nature à moitié humaine l’aida à supporter la transition et les mélanges entre les peuples. Les Orcs ne semblaient pas agressifs. Les oasis étaient des zones de paix dans le désert, peu importe les inimités qui pouvaient régner entre ceux qui les partageaient. Ainsi furent établis les premiers rapports avec d’autres races que celles qu’ils avaient toujours connues et dont certaines les méprisaient.

Le tout jeune peuple avait beaucoup à apprendre et se laissa guider volontiers vers l’aube d’une nouvelle civilisation. Il leur fallut s’établir et ainsi fut érigée Stellaraë. La structure en était cosmopolite. Un mélange de la culture qu’ils apprenaient et de celle qu’ils avaient fui. Le nom était un hommage à celle qui les avait vus arriver et avait cru en eux. Les Hommes ressentaient un plaisir non dissimulé à reproduire certaines architectures du Beau Peuple, aidés par le peuple le plus laid qu’ils aient rencontré. La revanche était certes petite, mais non moins savoureuse.

Ainsi s’établirent les Hommes au centre de Dùralas, partis de Sylfaën, nés des Elfes et maintenant peuple entier, pères d’Autres encore. Leur exode disparut des mémoires et l’Histoire fut écrite par la main de ceux qui se souviennent, ou qui écrivent l’Histoire plus exactement. Que ce document demeure un témoignage de mon voyage à leur côtés, d’un conteur qui ne fut ni des uns, ni des autres, aux érudits qui me suivront et qui chercheront les faits au-delà de la légende.
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