Pour un fourré à la myrtille [Pw Mohana Dharitri]

Le guerrier venait de planter son arme dans le ventre de leur assaillant. Il poussa un énorme cri en essayant de se débattre et s'affala finalement sur le sol, Mohana lui maintenant toujours le cou dans sa gueule. Dilon quant à lui recula de plusieurs pas, l'épée ensanglantée dans la main. Il observait la scène sans savoir quoi dire.. Il n'arrivait plus à penser, il était comme vidé de toute émotion.

Il regarda la tigresse relâcher sa proie d'un air hébété, sans bouger. Il ne broncha pas non plus lorsque le tigre se retourna vers lui, le fixant d'un œil perçant. Mohana passa devant lui sous la forme animale. Dilon pouvait presque toucher le pelage tigré de l'animal, il était à portée de main. Dans d'autres circonstances, il aurait pu avoir envie de le faire, mais dans le cas présent, il était un peu abasourdi.

Elle lui tourna le dos. Le Deraborne put ainsi assister à l'une des choses les plus étranges de sa vie : il voyait, sous ses yeux, le tigre se métamorphoser progressivement en une jeune femme, la couleur de la peau se rosissant, et le corps s'affinant.

Elle se rhabilla lentement. Dilon se réveillait petit à petit et il l'observa de la tête au pied, alors qu'elle était de dos ; Mohana était blessée aux mollets et aux avant-bras, il faudrait nettoyer la plaie.

Lorsqu'elle eût fini, la jeune femme se retourna vers le Gardien. Elle avait une allure plus bestiale qu'avant la transformation : son regard était plus intense, elle avait de multiples entailles sur la peau, ses longs cheveux noirs étaient détachés et tombaient autour d'elle, et il put voir un filet de sang qui provenait vraisemblablement de sa bouche glisser le long de son menton et tomber en gouttelettes sur le sol.

- Et je suis désolée pour ça aussi. J'aurais peut-être dû prévenir.

L'humain ne répondit pas tout de suite. Il se contenta d'essuyer le sang qui gisait sur son épée avec un pan de son vêtement, et il la replaça dans son fourreau.
Puis il se dirigea vers son sac, toujours sans rien dire. Là, il en sortit des bandes blanches. Il les prit et se dirigea vers Mohana.

- Il n'y pas besoin de vous excuser, je n'avais jamais vu un combat aussi impressionnant de ma vie, merci !

Il marqua une petite pause avant de lui montrer les bandelettes

- J'ai remarqué que vous aviez certaines entailles profondes au niveau de vos mollets, et de vos bras. Accepteriez-vous que je couvre vos plus grosses blessures, afin que le sang ne coagule pas trop ?

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- Et je suis désolée pour ça aussi. J'aurais peut-être dû prévenir.

Mohana fixait Dilon. Elle angoissait un peu du silence de l'humain, qui en plus de ça nettoyait du sang sur son épée. Il replaça son arme dans son fourreau puis alla vers son sac duquel il sortit du tissu avant de se diriger vers Mohana, qui à sa plus grande stupeur, entendit Dilon la rassurer concernant ses excuses et qui de plus la remercia pour lui avoir offert la vue du combat le plus impressionnant qu'il lui avait été donné de voir.
La tigresse ne savait pas trop quoi penser à cet instant ni comment se comporter, elle était simplement renfermée en elle-même. Elle n'aimait pas trop se dévoiler ainsi, sa thérianthropie était quelque chose d'intime pour elle. Si on la croisait en tigre, peut-importe. Mais côtoyer une personne en essayant de cacher sa nature puis se dévoiler ainsi avait perturbé la jeune femme.

Ce qui la perturba encore plus fut les attentions de Dilon. Il avait remarqué -elle ne savait à quel moment- les blessures sur ses mollets et ses bras, et demanda d'une façon tellement naturelle s'il pouvait les nettoyer et les couvrir que Mohana en rougit.
Elle s'assit sur un tronc d'arbre couché au sol avant de relever ses manches et le bas de ses pantalons. L'ambiance était pesante et quelque peu froide. Elle n'osait pas trop affronter le regard de Dilon, par timidité qui résultait du dévoilement de son secret. Elle aurait pu dire à l'humain qu'elle était rakshasa, surtout qu'il lui avait posé des questions ouvertement sur le sujet. Elle avait feint de connaître la race de façon anecdotique et n'avait jamais laissé entendre qu'elle en était une. Il le savait désormais, elle n'aurait plus à se cacher et mentir, cela dit.
Mohana attendit que Dilon se rapproche afin de lui adresser quelques mots :

- Merci, vraiment. C'est très attentionné de votre part.

Elle releva vers Dilon un regard plein de gratitude et lui adressa un sourire gêné.

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L'ambiance s'était quelque peu changée. Elle était étrange, pesante. Mohana semblait tout aussi désarçonnée que Dilon par ce qui venait de se produire, ce qui était tout à fait compréhensible. En guise de réponse à la proposition du guerrier, la tigresse, -parce qu'on pouvait l'appeler comme cela, désormais- , s'assit sur un tronc allongé sur le sol, et remonta ses manches et le bas de ses pantalons pour permettre au Deraborne de panser ses plaies.

Il comprit et s'approcha de Mohana.

- Merci, vraiment. C'est très attentionné de votre part.

Elle releva la tête vers lui et lui adressa un sourire gêné, auquel l'homme répondit par un nouveau sourire, plein de bonté. Il était touché par la façon dont elle réagissait. Apparemment, elle n'aurait pas voulu montrer sa véritable nature à un inconnu, ou bien au moins pas de cette façon là. L'homme comprenait, c'était un peu comme s'il lui avait raconté sa vie de pochtron sans le vouloir, ça met dans des situations fort délicates.

Mais Dilon trouvait qu'il n'y avait pas de honte à montrer sa véritable nature, surtout si on est un thérianthrope capable de se transformer en un gigantesque félin, il trouvait cela vraiment admirable. Ça avait beau être une malédiction pour certains, c'était terriblement impressionnant et admirable pour lui.
Après, il était peut-être un peu bizarre... Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre Rakshasa.

Dilon se pencha sur les blessure de Mohana et les examina. Les griffures aux bras n'étaient pas si graves qu'elles en avaient l'air. Il se mit, avec le peu de connaissances qu'il avait en médecine, à essuyer le sang qui coulait ci et là, avant d'y appliquer les bandelettes. Ce ne serait peut-être pas suffisant, mais au moins, cela éviterait de faire couler trop de sang. Tout en effectuant cette tâche, il répondait à la Rakshasa.

- C'est tout naturel pour vos blessures. Celles au bras sont peu profondes, je pense qu'il faudra peut-être changer les bandages arrivé à BaldorHeim, mais il n'y a rien à craindre. C'est un vilain coup de patte qu'il vous a mis là, le grizzli.

En même temps qu'il concluait sa phrase, il avait terminé les premiers soins sur les bras de la jeune femme. Il se pencha donc un peu plus pour s'occuper de ses jambes. Il fut stupéfait en prenant la jambe blessée : la blessure était plus grave que celles faites au bras. Apparemment, l'ours l'avait mordue à cet endroit là. La plaie était donc plus profonde, et le sang coulait de manière continue. Il fallait nettoyer ça.

Dilon s'occupa donc de nettoyer et bander cette jambe. Il ne parla plus pendant une bonne minute, parce qu'il était particulièrement concentré sur son travail, puis que la blessure était plus importante. La guérison serait plus longue pour celle-ci, mais ça devrait aller.

Il reprit la parole lorsqu'il eut achevé.

- Voilà qui est fait. Je dois vous l'avouer, la blessure que vous avez à la jambe est plus grave que les autres, j'espère que le bandage tiendra. J'espère aussi que vous arriverez à marcher.. Et au pire, je pourrai vous porter sur mon dos jusqu'à BaldorHeim, promesse d'un guerrier !
Il y aura certainement des guérisseurs ou herboristes dans la cité naine de toute manière.

En tout cas... Vous avez vaillamment combattu, je suis époustouflé. Et j'imagine que vous auriez voulu laisser ça secret, mais j'ai trouvé votre transformation particulièrement intéressante, et impressionnante. Vous pouvez le faire à votre guise ? Et cela ne vous fait pas mal lorsque vous vous transformez ?

Bien que j'aie un ami lycanthrope, je n'avais jamais vu quelqu'un transformé auparavant, c'est une première pour un humain tel que moi, et je commence vraiment à penser que les thérianthropes n'ont pas une malédiction, mais un don de la nature.

Hm.. Et je me demandais, vous acceptez que je vous pose toutes ces questions ? Je suis vraiment curieux, et je ne m'y attendais vraiment pas.

La curiosité du guerrier reprenait le dessus, et il était de plus en plus fasciné par la Rakshasa. Il se releva et l'observa quelques secondes, il lui trouvait un aspect sauvage charmant.
Il espérait juste qu'avec la mentalité de la populace, elle ne soit pas dans l'obligation de cacher ce qu'elle était vraiment, parce que cela devait vraiment être dur à supporter...

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Mohana avait été rassurée lorsque Dilon lui rendit un sourire. L'homme ne semblait pas perturbé ni fermé vis à vis d'elle.
Il se mit à genoux devant elle et commença à nettoyer les griffures sur ses bras avant d'y appliquer des bandelettes. Mohana observait l'homme faire en restant silencieuse. Il prit la parole pour lui parler des griffures, elles n'étaient pas profondes. Mohana sourit lorsqu'il dit que ce n'était qu'un vilain coup de patte du grizzli. La façon dont il s'y prenait pour apaiser la tension qui émanait de Mohana était adorable et comique à la fois. Il semblait avoir un don pour faire passer les choses avec légèreté et bonne humeur. Ca plaisait beaucoup à Mohana.

Dilon se pencha pour s'occuper de la plaie sur le mollet de la tigresse. Ce n'était pas beau à voir apriori car il prit un air sérieux. Il nettoya la plaie, ce qui ne manqua pas de faire grimacer Mohana. Il commenta la blessure, elle était plus profonde et serait plus longue à cicatriser. Mohana devrait être vigilante face à cette blessure, mais elle ne semblait pas être importante au point de l'empêcher de marcher. Elle verrait bien lorsqu'elle se lèverait. Elle fit un grand sourire, dévoilant ses canines acérées et tourna la tête sur le côté lorsque Dilon lui proposa de la porter sur son dos jusque BaldorHeim. Elle reprit son sérieux suite à ces mots :

- En tout cas... Vous avez vaillamment combattu, je suis époustouflé. Et j'imagine que vous auriez voulu laisser ça secret, mais j'ai trouvé votre transformation particulièrement intéressante, et impressionnante. Vous pouvez le faire à votre guise ? Et cela ne vous fait pas mal lorsque vous vous transformez ?

Bien que j'aie un ami lycanthrope, je n'avais jamais vu quelqu'un transformé auparavant, c'est une première pour un humain tel que moi, et je commence vraiment à penser que les thérianthropes n'ont pas une malédiction, mais un don de la nature.

Hm.. Et je me demandais, vous acceptez que je vous pose toutes ces questions ? Je suis vraiment curieux, et je ne m'y attendais vraiment pas.

Mohana baissa les yeux avant de les remonter sur Dilon. Elle était terriblement intimidée car elle n'avait pas senti et n'aurait pas pensé que l'homme aurait pu la regarder durant sa transformation. Elle ne s'était pas cachée certes, mais de là à penser qu'il aurait eu cette curiosité. A l'idée qu'il l'avait donc vu de dos, nue, lui fit rosir les joues. Mohana se racla timidement la gorge.

- Merci… En effet, je ne voulais pas dévoiler le fait que je suis une rakshasa. Nous ne sommes pas nombreux et évitons de dévoiler notre nature face aux humains car nous ne savons pas comme ils pourraient réagir. Souvent les gens nous craignent ou alors chassent les tigres pour leur fourrure. Vous comprendrez donc pourquoi je ne vous l'ai pas dit lorsque vous me posiez des questions sur Wystéria et les rakshasas.

Oui, j'accepte que vous me posiez ces questions mais permettez moi de ne pas répondre si l'une d'elle me gêne. Pour tout vous dire c'est la première fois que je parle de ma nature avec quelqu'un, en dehors de mon clan.

Pour la transformation… Oui, je peux le faire autant que je le souhaite, bien que lorsque je suis dans un état, j'essaie d'y rester un peu car la transformation ne se fait pas sans peine. Il faut apprendre à bien connaître son corps et réussir à se maitriser pour pouvoir passer d'un état à l'autre régulièrement. Et…c'est loin d'être sans douleur. Pour tout vous dire, c'est très douloureux. Mais ça fait partie de ce que je suis, donc ça ne me gène plus.
Vous avez trouvé ça intéressant et impressionnant…pourtant ce n'est pas quelque chose de très joli. Qu'avez-vous trouvé intéressant? Vous n'avez pas été écoeuré ou désarçonné de voir mon corps se modifier?

Mohana fixait l'homme, dans l'attente d'une réponse. Elle avait redescendu ses manches et ses pantalons. Elle attrapa ses cheveux qu'elle démêla avec ses doigts avant de les tresser à nouveau, sur le côté.

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Mohana se râcla timidement la gorge avant de répondre à Dilon. Elle avait eu une réaction mignonne qu'avait remarquée l'humain lorsqu'elle s'était apprêtée à répondre : elle avait baissé timidement la tête avant de remonter son visage en direction de celui de Dilon, ce qui avait eu pour effet de le faire sourire dans sa barbe broussailleuse, tout en écoutant ce qu'elle disait.

Elle lui expliqua qu'elle n'en parlait pas car elle craignait la réaction des gens, entre leurs craintes infondées sur ce qu'ils ne connaissent pas, et puis les braconniers qui chassent le tigre pour sa fourrure.

Dilon comprenait. Les gens jugeaient souvent sans chercher à comprendre et à découvrir, il trouvait cela déplorable, et chez les Gardiens, c'était un principe qui n'était pas admissible.

Elle ajouta ensuite qu'elle acceptait les questions, mais qu'elle voulait avoir la possibilité de ne pas répondre si l'une des questions la gênait, et que la Rakshasa n'avait jamais parlé de sa véritable nature avant à une personne étrangère à son clan.

Le guerrier hocha la tête en signe d'approbation, gardant un sourire aux lèvres. Non seulement il comprenait mais en plus de cela, il était très flatté que Mohana veuille bien lui en parler, vues les circonstances.

Dilon était vraiment intéressé, on aurait dit qu'il buvait (ce qui est assez drôle pour un ancien pilier de taverne) les paroles de son interlocutrice.

Celle-ci répondait alors à la question de la transformation thérianthropique :

- Pour la transformation… Oui, je peux le faire autant que je le souhaite, bien que lorsque je suis dans un état, j'essaie d'y rester un peu car la transformation ne se fait pas sans peine. Il faut apprendre à bien connaître son corps et réussir à se maitriser pour pouvoir passer d'un état à l'autre régulièrement. Et…c'est loin d'être sans douleur. Pour tout vous dire, c'est très douloureux. Mais ça fait partie de ce que je suis, donc ça ne me gène plus.
Vous avez trouvé ça intéressant et impressionnant…pourtant ce n'est pas quelque chose de très joli. Qu'avez-vous trouvé intéressant? Vous n'avez pas été écoeuré ou désarçonné de voir mon corps se modifier?

Il y eut un court instant de silence durant lequel Dilon se remémorait ce qui venait d'être dit par Mohana afin de lui répondre. Puis il commença,

-Eh bien, je comprends de mieux en mieux votre raisonnement. Je suis d'accord, les gens lambda jugent souvent à tort et à travers, surtout si on leur semble différents. Sachez qu'avec Dilon, vous n'aurez pas de soucis à vous faire de ce côté là, l'un des principes des Gardiens est de savoir juger avec discernement, et de distinguer le vrai du faux. Et pour moi, je suis tout simplement ravi de faire votre rencontre.
Mais, vous avez déjà eu affaire à ces braconniers ?

Vous me voyez très flatté d'être le premier à qui vous dévoilez votre véritable nature, si on excepte pes gens de votre clan. Et je comprends, j'éviterai les questions trop personnelles dans ce cas.

Il marqua alors une pause lorsqu'il s'aperçut les gestes de la jeune femme féline. Tout en écoutant le guerrier, celle-ci jouait avec ses cheveux, en y faisant une tresse. Et Dilon ne pouvait s'empêcher d'apprécier ce qu'elle faisait, il aimait la regarder.
Il toussota en se rendant compte qu'il n'était pas du tout discret et reprit son discours.

- Pardonnez-moi, j'ai perdu mes mots, je ne retrouvais plus ce que je voulais dire.
Je vois pour la transformation, ça a l'air d'être complexe mais fascinant. Je trouve que les thérianthropes sont, comme je le disais avant que cet ours nous interrompe, les plus proches de la nature, peut-être plus encore que les elfes. Et j'aime cet aspect, surtout quand c'est pour se transformer en une majestueuse créature. A vous voir, la transformation n'est peut-être pas très jolie, mais le résultat l'est !

Et ce n'était ni écoeurant, ni déconcertant. Déjà, je n'ai pas pu bien voir correctement votre changement en tigre, mais de ce que j'ai vu, j'ai adoré ce côté... Mystique et magique de voir votre corps se transformer.

Dilon se tut. Il essayait d'exprimer son ressenti, et il tentait de choisir ses mots avec soin, mais il ne savait pas si cela paraissait bizarre.

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Dilon semblait pensif à ce que venait de lui dire Mohana, après avoir eu le sourire aux lèvres durant quelques minutes. Mohana l'observait alors qu'il formulait sa réponse.
Il lui répondit qu'il comprenait son positionnement et son raisonnement et était, sur une bonne partie, d'accord avec ce qu'elle pensait. Il lui apprit que l'un des principes des Gardiens était de savoir juger avec discernement et de savoir distinguer le vrai du faux, elle n'aurait donc pas de soucis à se faire vis à vis du jugement de Dilon ni à ce qu'il pose des questions trop personnelles. Elle fut d'autant plus rassurée et elle esquissa un sourire timide lorsqu'il ajouta qu'il était simplement ravi de faire sa rencontre. C'était une déclaration simple mais qu'elle ressentait très sincère, ce n'était pas que de la rhétorique.

Mohana avait terminé de tresser ses cheveux. Elle avait remarqué que Dilon avait perdu son regard dans la longue chevelure d'ébène, et bien qu'elle était très timide et n'aimait habituellement pas qu'on la fixe, elle se surprit à apprécier le regard de l'homme sur elle. Il n'avait rien de négatif, ni d'insistant ou déplacé. Il toussota, Mohana esquissa à nouveau un léger rictus, consciente de la gène qu'il devait éprouver car il fallait l'avouer, ce grand guerrier n'était pas des plus discrets.
Il reprit la parole, bafouillant presque mais resta très sérieux. Il reprit le sujet de la transformation, qu'il trouvait fascinante. Mohana sourit lorsqu'il évoqua que la transformation n'était pas forcément très jolie en elle-même mais que le résultat l'était car l'on se transformait en une majestueuse créature.
Sa dernière phrase perturba légèrement Mohana. Il appuya sur le fait qu'il trouvait la transformation ni écoeurante ni déconcertaine, mais lorsqu'il évoqua le fait qu'il avait adoré voir le corps de la tigresse se transformer, que s'en était mystique et magique, Mohana ne pu s'empêcher de rougir à pleines joues et d'avoir des petits frissons dans le ventre. Elle se rendait alors compte qu'il avait quand même eu le temps de bien voir son corps redevenir à lui, et que même si elle était de dos, il avait pénétré son intimité.

Mohana avait alors le choix : se laisser intimider ou reprendre le dessus. Elle réfléchit très vite avant de se lever, face à Dilon. Elle le regarda dans les yeux, son petit sourire en coin aux lèvres, l'air prédateur ressortait d'elle.

- Je vois... Ravie alors que cette vision vous ait plu.

Elle passa devant lui, le fixant du coin du regard, toujours en souriant. Elle passa la lanière de son sac autour d'elle, et dégagea sa tresse de celle-ci, qui vint frôler Dilon.

- Nous devrions repartir, il se fait tard.

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Lorsque Dilon eut terminé son soliloque, il regarda Mohana, cherchant à savoir comment celle-ci allait réagir. Sa réaction fut curieuse, mais également attendrissante : elle lui sourit, et lui répondit qu'elle était ravie que la vision qu'il avait eu d'elle lui plaisait. Et c'était le cas, ce qu'il avait vu lui avait plu, il le savait, mais il n'arrivait pas vraiment à en expliquer la cause. C'était comme ça, et puis voilà.

Il s'apprêtait à répondre, ou plutôt partir sur un autre sujet, mais il fut interrompu dans sa lancée lorsqu'il vit que Mohana passait devant lui, le fixant du coin de son œil ambré, et avec un petit sourire, qui cachait donc des crocs impressionnants en cas de transformation. Elle s'empara de son sac, et fit faire un mouvement à sa tresse. Celle-ci voleta dans l'air, frôlant le visage de l'humain qui se trouvait à proximité. Le guerrier put sentir une odeur douce et exotique lui parvenir aux narines, c'était un parfum enivrant..

- Nous devrions repartir, il se fait tard.

Dilon sortit de ses pensées et fixa la thérianthrope en souriant. Elle avait raison, tout autour d'eux, le paysage commençait à rougeoyer et à se griser, s'assombrissant en même temps que le soleil qui descendait dans le ciel.

- Tu as raison, avec cet ours et notre discussion, j'en avais complètement oublié notre objectif premier qui était de se rendre à BaldorHeim.

Naturellement, il avait tutoyé Mohana, comme s'il se sentait vraiment en confiance et proche à ce moment. Il ne remarqua toutefois cette marque de proximité, puisqu'il s'en aperçût pas... Et tout en disant cela, il s'affairait. Une fois qu'il fût prêt, il lançant un sourire à la thérianthrope, et dit, sur un ton joyeux :

-Allons-y, jeune Féline !

***

Cela faisait une bonne demi-heure, peut-être même une heure, qu'ils marchaient à travers les montagnes du Baldor. Ils n'échangeaient pas grand chose, ou des brièvetés de courtoisie, comme laisser passer en premier la jeune femme en premier lorsque le sentier devenait étroit, ou bien, au contraire, passer devant elle lorsqu'il semblait y avoir un danger. Pourtant, Dilon savait pertinemment désormais qu'en un coup de griffe, elle aurait pu le faire valdinguer. Mais c'était son côté guerrier qui prenait le dessus.

Autour d'eux, le ciel s'assombrissait toujours, et l'air commençait à se faire plus frais. Certains endroits étaient complètement enneigés, et d'autres semblaient avoir été épargnés par les tempêtes de neige qui sévissaient dans la région.
Il arrivait également aux aventuriers d'alterner leurs positions : quelques fois ils étaient côte-à-côté, d'autres fois, il y en avait un devant, et l'autre était derrière, fermant la marche. Cette fois-ci, Dilon était derrière. Il regardait le dos de Mohana, et ses longs cheveux noirs de jais bouger au rythme de ses pas. Sa démarche était souple et gracieuse, "féline" aurait été le mot juste (bien qu'elle boîtait de temps à autres, à cause de sa blessure à la jambe). Il réfléchissait en la regardant. Il la trouvait vraiment intrigante, mais ce n'était pas seulement à cause de son origine rakshassienne, ou de son propos, quelque chose d'autre l'attirait chez cette jeune aventurière, mais il n'arrivait pas à dire quoi.

Et puis de toute manière, il ne trouverait sûrement pas, Dilon n'était pas réputé pour sa grande réflexion, bien qu'il soit loin d'être stupide..

Il la rattrapa soudain, pour se mettre à son niveau, il venait d'avoir quelque chose à lui demander.

- Je me demandais, une fois arrivé à BaldorHeim, auriez-vous besoin d'aide quelconque, par exemple par rapport à votre jambe ? Ou à une aide quelconque ? Je veux dire... Excepté pour reboire de cette bière naine, je n'ai pas grand intérêt à venir à BaldorHeim, et en tant que Gardien, je suis prêt à rendre service aux autres s'ils sont dignes de confiance, ce qui est votre cas, j'en suis sûr maintenant. C'est pourquoi je vous le demande. Qui sait, peut-être pourrais-je vous aider un petit temps dans votre quête ?

Il y avait deux interprétations à faire de sa phrase. Non seulement le Deraborne souhaitait mettre ses compétences au service d'une personne, parce que c'était dans sa nature et son rôle de guerrier que d'aider les autres, mais il espérait également qu'elle accepte, pour en savoir un peu plus sur elle, et rester un peu plus longtemps. Il était du genre téméraire, mais il désirait savoir pourquoi elle l'intriguait tant.
Et puis, même si elle refusait, il comprendrait : tout le monde n'aime pas rester en compagnie d'un barbu aux cheveux longs avec un gros manteau et l'insigne des Gardiens, surtout dans une zone kazharienne !

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- Tu as raison, avec cet ours et notre discussion, j'en avais complètement oublié notre objectif premier qui était de se rendre à BaldorHeim.

Dilon venait de tutoyer Mohana. Ce n'était pas pour la gêner, elle esquissa un sourire, d'autant plus lorsqu'il s'écria "Allons-y, jeune Féline !"
Elle commençait à apprécier le fait qu'il en sache plus sur sa véritable nature...même s'il en ignorait encore beaucoup.

***

Dilon et Mohana avaient parcouru déjà plusieurs kilomètres. Ils n'étaient pas très bavards, très certainement plongés chacun de leur côté dans leurs pensées. Celles de Mohana se concentraient sur le paysage qui les entourait : c'était magnifique. Au fur et à mesure de leur avancée, la flore évoluait légèrement, on rencontrait moins de conifères pour bientôt ne croiser que des pins. Et le froid se faisait de plus en plus mordant.
Ils suivaient le même chemin depuis un moment, Dilon passant souvent devant, il semblait d'un naturel très galant et protecteur, de façon tout à fait inconsciente.
Ils étaient à présent dans un endroit plein de neige et ils étaient entourés d'arbres. Il faisait de plus en plus sombre, le soleil commençait sa course pour traverser l'horizon.

Mohana se rappela que Dilon n'avait pas réagit à ce qu'elle avait dit avant qu'ils se fassent charger par le grizzli. Mais l'air triste et pensif de l'homme avait disparu, il semblait enjoué. Mohana pensa qu'il vaudrait mieux éviter de remettre le sujet sur le tapis.
Elle le regardait de temps à autres lorsqu'il passait devant elle ou la laissait passer devant. Elle essayait de déceler les pensées de l'homme, il semblait un peu ailleurs, mais cet endroit paraissait agréable.

Mohana marchait devant depuis quelques minutes, elle entendit soudain Dilon accélérer le pas et arriver à ses côtés. Elle tourna la tête vers l'homme, qui semblait vouloir lui parler.

- Je me demandais, une fois arrivé à BaldorHeim, auriez-vous besoin d'aide quelconque, par exemple par rapport à votre jambe ? Ou à une aide quelconque ? Je veux dire... Excepté pour reboire de cette bière naine, je n'ai pas grand intérêt à venir à BaldorHeim, et en tant que Gardien, je suis prêt à rendre service aux autres s'ils sont dignes de confiance, ce qui est votre cas, j'en suis sûr maintenant. C'est pourquoi je vous le demande. Qui sait, peut-être pourrais-je vous aider un petit temps dans votre quête ?

Sa proposition était tout à fait étonnante. Mohana ne s'attendait pas à ça. Il l'avait annoncé de façon tout à fait naturelle et on pouvait facilement déceler qu'il souhaitait de bon coeur rendre service. Cependant, il s'était remis à la vouvoyer, elle décida donc qu'elle en ferait de même.
Mohana sourit et prit la parole.

- Je vous avoue que je ne connais absolument pas BaldorHeim, de l'aide sur place serait appréciable, ne serait-ce déjà que pour trouver une bonne auberge où loger. Concernant ma jambe, j'avoue ne pas avoir de matériel de bandage sur moi, bien que pour les soins je saurais m'en occuper. Je pourrais vous offrir une bière naine pour vous dédommager - elle lui adressa un grand sourire - et si vous le souhaitez, je pourrais vous en dire plus sur ce que je recherche à BaldorHeim. Etant donné que vous connaissez la ville, vous pourrez peut-être me guider.
Enfin, c'est très gentil de votre part de me proposer à nouveau votre aide, même une fois arrivés en ville.

Mohana espérait ne pas être trop insistante. Peut-être avait-il proposé son aide par pure politesse après tout. Mais Dilon semblait plutôt sincère donc elle avait osé répondre à son offre par la positive. Et après tout, nous verrons bien ce que ça donnerait en arrivant à BaldorHeim.

En parlant de la ville, on pouvait commencer à apercevoir ses lumières au loin. Il n'était plus qu'une question de quelques kilomètres avant d'arriver à ses portes. Ils arriveraient donc avant le couvre-feu s'ils ne ralentissaient pas le rythme.

RP en cours : Le Temple Perdu ⛤

Les inquiétudes de Dilon quant à la réponse de Mohana furent dissipées lorsqu'il la vit esquisser un sourire, malgré la pénombre, dévoilant ainsi ses canines plus développées que la moyenne. Elle lui répondit, toujours en marchant :

- Je vous avoue que je ne connais absolument pas BaldorHeim, de l'aide sur place serait appréciable, ne serait-ce déjà que pour trouver une bonne auberge où loger. Concernant ma jambe, j'avoue ne pas avoir de matériel de bandage sur moi, bien que pour les soins je saurais m'en occuper. Je pourrais vous offrir une bière naine pour vous dédommager.(Elle sourit de plus belle)
Et si vous le souhaitez, je pourrais vous en dire plus sur ce que je recherche à BaldorHeim. Etant donné que vous connaissez la ville, vous pourrez peut-être me guider.
Enfin, c'est très gentil de votre part de me proposer à nouveau votre aide, même une fois arrivés en ville.

Si les yeux de Dilon avaient pu émettre de la lumière, c'est ce qu'ils auraient fait à cet instant. Il était ravi, et soulagé. Il allait donc pouvoir l'accompagner dans son excursion à BaldorHeim, et ainsi pouvoir en savoir plus sur sa personne. Et puis, sa curiosité le poussait à savoir ce qu'une rakshassa pouvait bien chercher dans une ville naine. Ou alors elle lui avait déjà dit et il avait oublié, ce qui était possible aussi. Il l'aiderait dans tous les cas avec grand plaisir.
Pour ce qui était de la connaissance de la ville, celle-ci était un peu restreinte : à vrai dire, il avait dû y mettre les pieds qu'une seule fois, lorsqu'il avait accompagné son père à la forge naine pour y déposer des armes et ainsi les revendre. C'était il y a plus de vingt années maintenant, les lieux avaient eu le temps de changer. Et puis de toute manière, il ne se souvenait de rien. Cependant, il avait déjà étudié les plans de la ville, et il connaissait les axes principaux : le centre-ville, les différentes entrées, les allées principales, et surtout, les principales tavernes. Il saurait sûrement les diriger dans la ville.

- Je serais plus que ravi de vous faire découvrir cette cité qu'est BaldorHeim. A vrai dire, je ne m'y suis rendu qu'une seule fois, et c'était il y a quelques années déjà.. Deux décennies à vrai dire. J'y étais allé avec mon père pour une vente d'armes, ou quelque chose de ce goût là. Mais je n'ai malheureusement que de lointains souvenirs. Néanmoins, je connais les axes principaux de la ville, ayant regardé un plan explicatif il y a pas longtemps, je devrais donc savoir nous guider.
Pour l'auberge, il y en a une, elle s'intitule "Le fourré à la myrtille". On m'a dit qu'ils y faisaient des plats aux myrtilles, aux mûres, framboises, et autres baies. Et même des boissons. On m'en a dit du bien, donc nous pourrions nous y rendre, si vous le souhaitez ?

Pour les soins, j'ai quelques bandages dans mon sac, j'espère qu'ils feront l'affaire ! Et puis, nous trouverons de quoi vous soigner sur place, je pense. Avec joie pour la bière naine.. Oh, et je vous ferais goûter la Dame de fer, excellente aussi, mais très forte comme bière. Et puis.. Mais je m'emballe, nous verrons ça plus tard. , (Et en effet, si Dilon se lançait dans ses explications sur les différents alcools, ils en auraient eu jusqu'au milieu de la nuit, le guerrier considéra donc qu'il valait mieux s'arrêter tout de suite, pour des questions de courtoisie évidente).
Je vous guiderai et vous aiderai avec grand plaisir. Et c'est un plaisir de vous offrir mon aide, foi de guerrier !

Dilon dirigea alors son regard en direction du Nord. En face d'eux, on pouvait apercevoir quelques lumières, des lueurs floues qui semblaient se rapprocher au fur et à mesure qu'ils marchaient. Ils arrivaient à BaldorHeim, ou du moins aux alentours.

- On perçoit BaldorHeim au loin. Je pense que nous y seront dans moins d'une heure si nous gardons notre rythme, et nous arriverons ainsi avant le couvre-feu. Suffit de garder le pas et ça ira tout seul. Ca va aller votre jambe d'ailleurs, ou vous aurez besoin d'aide jusqu'à la cité ?

C'était l'une des premières fois que Dilon était aussi attentionné avec quelqu'un. Il ne l'avait plus été depuis que sa mère était morte.

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Dernière édition par Mohana Dharitri le Jeu 12 Mar 2015 - 0:59, édité 4 fois

Dilon afficha une mine réjouie quand Mohana lui confirma qu'elle aurait besoin de sa présence à BaldhorHeim.
Il répondit à la tigresse qu'il serait plus que ravi de lui faire connaître la ville malgré les quelques connaissances brèves qu'il en avait. Mohana fut piquée cependant lorsqu'il évoqua le nom de l'auberge et ses spécialités. Il lui parla également d'une bière qu'il souhait lui faire goûter. Face à l'engouement de l'homme, Mohana ne pouvait qu'afficher un grand sourire également : elle faisait plaisir à Dilon, et ça lui faisait plaisir en retour. Elle avait l'impression d'avoir trouvé un agréable et joyeux partenaire de route..et accessoirement, de beuverie !

- On perçoit BaldorHeim au loin. Je pense que nous y seront dans moins d'une heure si nous gardons notre rythme, et nous arriverons ainsi avant le couvre-feu. Suffit de garder le pas et ça ira tout seul. Ca va aller votre jambe d'ailleurs, ou vous aurez besoin d'aide jusqu'à la cité ?

En effet, on apercevait déjà bien la ville vu d'ici. Il suffirait de grimper encore quelques kilomètres et les deux aventuriers atteindraient la ville. Mohana reprit alors la conversation.

- Oui, ça va aller pour ma jambe. Mais j'avoue que je risque de bien la sentir quand je vais me coucher ce soir.
Vous m'avez intriguée avec cette auberge ! Le nom est vraiment original, puis les spécialités mmhhhh j'en salive d'avance. A Wystéria il ne pousse pas de myrtilles, j'ai pu en goûter un peu à Ishtar, en confiture, et j'ai adoré. Donc là imaginer les plats aux myrtilles, aux mûres, aux framboises.. J'ai hâte. Et j'ai une faim...de tigre. Et je suis partante aussi pour la Dame de fer. Je vous avoue que je suis une fine bouche en matière de bière. J'adore celles avec du caractère. Bon par contre je vais arrêter de parler de nourriture, sinon je ne tiendrais pas jusqu'à notre arrivée !

Elle sourit à Dilon. Les deux aventuriers continuèrent leur marche, le sourire aux lèvres en imaginant la chaleur du feu de l'auberge qui les attendait. Ils avaient eu une rude journée et se rapprocher de plus en plus des portes de la ville était un soulagement.

RP en cours : Le Temple Perdu ⛤

Lorsque Mohana répondit à Dilon, celui-ci fit de nouveau des grands sourires au fur et à mesure qu'elle parlait, il aimait vraiment ce qu'il entendait. Elle lui expliqua d'abord qu'elle n'aurait pas besoin d'aide pour sa jambe, mais elle risquait d'en souffrir le soir-même. A ce moment, Dilon acquiesça en affichant une mine grave : il comprenait tout à fait, et imaginait ce qu'elle endurerait : il avait été déjà maintes fois blessé au cours de bagarres en taverne, et lorsqu'il était blessé sérieusement, ce n'était pas sur le moment même qu'il en pâtissait, mais la nuit tombée, lorsqu'il était couché dans son lit.
Il se prit ensuite à sourire lorsqu'il entendit Mohana parler de myrtilles, mûres, framboises. L'humain était content : apparemment, son adresse attirait. Il sourit de plus belle lorsqu'elle parla de son goût pour la bière, et qu'elle lui répondit par un sourire. Il était vraiment bien tombé, peut-être qu'avec la Rakshassa, il pourrait oser reprendre son pêché mignon qu'est la bière, et arriver à en siroter avec modération, mais tout en la savourant. Il évitait de trop en boire parce qu'il n'avait pas envie de replonger dedans. Mais les autres fois, eh bien il buvait seul, ou alors mal accompagné. C'était peut-être le moment pour changer.

-Nous risquons de nous régaler dans cette auberge alors, que ce soit au niveau gastronomique, comme au niveau de la bière !, dit-il alors qu'il continuait de marcher.

***

Ils approchaient enfin des portes de la ville. Ils étaient exténués par le voyage, et le fait que le froid soit tombé en même temps que la nuit n'arrangeait en rien leur état physique. De plus, ils n'avaient plus parlé depuis le discours sur la bière. Il faut dire, Dilon avait hâte de pouvoir se poser sur un tabouret, puis dans un lit. Puis surtout, il savait qu'il fallait se hâter pour rentrer avant le couvre-feu. Il était donc soulagé lorsqu'il vit deux immenses portes en bois se dresser devant eux, à demi-ouverte.
Devant ces portes, il y avait une petite file de personnes, dont on distinguait seulement les ombres. Les deux aventuriers décidèrent de s'en approcher, puis de se mettre dans cette mini file d'attente. D'après les bruits et les conversations, il s'agissait essentiellement de commerçants qui désiraient dépasser les portes de BaldorHeim pour vendre et/ou acheter leurs produits. Ils purent même entendre un nain calculer son pro rata avec son acolyte. Il était d'ailleurs sûrement en train de l'arnaquer en lui marmonnant un long discours complexe sur les avantages et les défauts de telle marchandise.

Après cinq petites minutes d'attente, ce fut à leur tour. Un garde nain, une hache au ceinturon, et un heaume avec une enclume gravée sur le devant les interpella, les éclairant d'une lanterne.
Ils s'approchèrent et le guerrier prit la parole.

-Bonjour ! Nous voudrions rentrer dans la ville de BaldorHeim. Nous sommes de simples voyageurs, et nous sommes deux.-Il s'écarta pour que le nain puisse voir Mohana-Nous portons des armes et nous désirons seulement nous arrêter un petit temps à l'auberge du Fourré à la myrtille.

- Par la barbe de Dùgril, voilà bien longtemps que je n'avais pas entendu parler de cette auberge. C'est un excellent choix humains, vous devriez commander leurs tartes aux mûres, elles sont excellentes. Vous pouvez passer !

- Merci bien !

Le guerrier fut à la fois étonné et soulagé : il pensait que les contrôles étaient beaucoup plus intenses à BaldorHeim. A croire que les dires étaient infondés. Il dépassa donc les portes de la ville et fut ébloui par un amas de lumière : on voyait des torches allumées un peu partout dans les allées enneigées, c'était très agréable à regarder. Content, il se retourna vers Mohana et lui adressa un nouveau sourire :

- Bienvenue à BaldorHeim, chère camarade féline !

-Fin du RP -

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