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Le Monde de Dùralas


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 Segunda Odisseia [solo]

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Sobek E. Grey
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Sobek E. Grey

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MessageSujet: Segunda Odisseia [solo]    Segunda Odisseia [solo]  EmptyJeu 7 Jan 2021 - 8:31
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Première Partie : De Feu et d'Or
Chapitre I : Flammes Bleues


L'hiver était présentement rude en Spelunca, les températures de plus en plus négatives jumelées à des chutes de neige importantes vers les cimes d'où Château-Rouge surplombait le Massif rendaient la vie dure à qui n'était pas protégé par l'enceinte de la forteresse, et quand bien même on y vécu seuls les plus proches partisans de la Cour du Régent jouissaient de conditions confortables grâce aux aménagements d'aqueducs et égouts précédemment aménagés par les Laboratoires Fortuna, seulement épargnés par les Lycans lors de la précédentes destruction de la ville car ces derniers n'en comprenaient pas les usages.

La cité avait regagné de sa splendeur, en grande partie grâce aux investissements accordés par la popularité grandissante de Sobek Elpoemer Grey auprès de la classe bourgeoise qui s'émerveillait de chaque épisode de la Chasse des Cœurs Brisés, mais aussi grâce aux clans de la noblesse qui s'étaient pour la plupart ralliés sous la férule du régent Grey. La ville avait ressuscité en même temps que son monarque, nichée dans le creux de deux cimes, protégée naturellement par la géographie rocheuse, et le château lui même, tout de pierre volcanique, envoyait ses tours gratter les cieux gris de Dùralas de pointes menaçantes.
Dans l'enceinte, on avait vu réapparaitre des fontaines et cours d'eau afin que les plus modestes puissent y puiser la leur et laver leur linge, tandis que les plus riches voyaient l'eau arriver directement dans leurs baignoires et demeures. Au château, des parvis de fleurs jonchaient l'entrée autrefois en cendres, et les jardins royaux, ouverts au public, étaient d'une grande beauté pour qui désirait une promenade entre les haies, rosiers Spelunciens, et lotus qui jonchaient les mares, le tout entretenu de la main experte des goules jardinières.

Plus récemment, la construction de l'opéra avait suscité grand émois parmi la population du Massif car les concerts hebdomadaires qui y étaient joués s'avéraient gratuits, et  beaucoup des troupes qui représentaient là bas des classiques du théâtre vampire tel Phaedra, Hélène de Spelunca, ou Hully et l'Odyssée que les nobles adoraient. C'était néanmoins l'établissement de salles spéciales, prévues pour la projection de cristaux diffuseurs qui rejouaient les différentes enregistrements audio-visuels de la vie quotidienne de Sobek Elpoemer Grey qui amenait le plus de spectateurs, prêts à payer 50 pièces d'or le ticket d'entrée.
L'économie de Château-Rouge reposait ainsi sur sa culture, mais aussi sur le Musée de la Guerre, érigé à partir de la collection personnel de son régent qui y avait cédé ses manuscrits sur ses camarades les plus légendaires (De DoÖoN à Hevoria, en passant par Saigo et Shakti), sa vie, mais également des reliques inestimables dont une tentacule du Kraken de la Tempête qu'il avait jadis abattu, une écaille de Natsuhydr dont il avait présidé l'arrivée à Ishtar, et des armes diverses et variées ayant appartenu à des ennemis du royaume.

Toutefois, et même si la simple rente des projections des cristaux suffit à maintenir Château-Rouge en de bonnes conditions monétaires, l'économie de Château-Rouge a connu un bond considérable depuis l'implantation de serres dans les Jardins Royaux qui grâce à l'emploi de différents alchimistes et maitres de la terre cultivent toute l'année des fruits et légumes ainsi que des plantes plus ou moins exotiques qui servent à l'exportation.

Sobek Elpoemer Grey, assis sur son trône, qui avait jadis représenté un Dragon en or et en ivoire désormais plus sobre sous les traits d'un siège de pierre volcanique affublé d'une fourrure en poils de Lycan, observait sa ville et son fourmillement par delà les énormes vitres de la salle du trône. Il était satisfait de la manière dont les choses s'étaient déroulées jusqu'ici ; sans effusion de sang, et avec une bonne dose de diplomatie et culte de la personnalité, Château-Rouge avait connu une renaissance calme et prospère. Deux des six clans principaux lui avait juré allégeance, tandis que trois lui étaient demeurés neutres, plutôt sympathiques dans l'ensemble mais sur leur gardes quant à ses précédents agissements. Les Celst, en revanche, lui étaient ouvertement hostiles et rejetaient sa régence, même s'ils coopéraient grâce aux accords commerciaux et avantages à faire partie du Conseil centralisé à Château-Rouge.

Un bon début, qu'il saurait métamorphoser plus tard. Les clans sympathisants ne lui ayant pas encore ployé le genoux le feraient en temps et en heure, et il saurait gérer l'hostilité, mais il faudrait attendre. Château-Rouge possédait une cité difficilement attaquable, et une économie stable, mais il lui manquait beaucoup ; à commencer par une armée.
Le sujet préoccupait tant Styx que le Chevalier Honoraire Alphonse Galhaad, chargé des affaires de la guerre, qui avaient estimé leur effectif à une cinquantaine d'hommes, et moins de la moitié de chevaux même si ces derniers, en leur qualité d'étalons Spelunciens, étaient de bonne qualité. Alphonse comptait à lui seul pour une dizaine d'hommes bien entrainés, tant ses talents de technophile lui permettaient d'user d'une armure adaptative au combat qui le cerclait d'éclairs et sa lame usait de la foudre pour décimer les rangs ennemis, mais ceux qui l'avaient suivi, des déserteurs de la Congrégation répudiant n'importe qui qui n'était pas Styx, étaient plus doués pour des tactiques d'embuscade et assassinat que de défense et militarisme de guerre. Une très mauvaise garde, donc. Sobek Elpoemer Grey était lui-même bien plus faible que le croyaient les gens ; restés sur les légendes de son époque pré-disparition, ils lui prêtaient encore des pouvoirs incommensurables. Il était certes resté un prodige arcanique et plus compétent que la plupart du Massif, mais dans l'échiquier Dùralassien il se classait parmi les plus faibles combattants à présent.

C'était le thème du conseil sur la guerre qui se tenait à présent, entre lui, Alphonse, et Yuli. Cette dernière avait élu résidence à Château-Rouge, préférant le luxe de ses appartements aux rivières de toute façon gelées en cette saison. La sirène abyssale était chérie de Grey tant ses pouvoirs étaient grands, et parfois il se surprenait à frémir en repensant à comment elle avait triomphé d'un Sorceleur pour mener le rîte d'Insmousse, cité qu'elle avait offerte aux Dieux qui dorment dans les Océans. Il savait que même si elle n'exerçait plus en tant que Muse de la Tempête, elle demeurait une maîtresse des eaux et des sorcelleries qui gonflait son pouvoir de dissuasion. Il faudrait juste éviter qu'elle ne perde le contrôle, car les Abyssales sont par nature des prédatrices au même titre que les vampires, et Yuli Sibly en était un spécimen de choix.

Cette dernière répondait à la suggestion d'Alphonse de recruter des milices privées qu'ils n'avaient rien à craindre tant qu'elle et Alphonse seraient là, que les deux pouvaient écraser toute forme de résistance, et Grey penchait néanmoins du côté de son chevalier. Il expliquait à la sorcière comment les deux ne pourraient décemment protéger leur plus grande source de revenus ; toute la population. Qu'ils soient gueux ou nobles, bardes de passage ou riches étrangers venus découvrir la toute nouvelle cité vampire, Yuli et Alphonse ne pourraient jamais être à milles endroits en même temps, et qu'il fallait acquérir des hommes entrainés. Il ajoutait que ceci dit elle n'avait pas tort, Sobek Elpoemer Grey pouvait se passer d'une garde comme il l'avait jadis eu, tant ses deux amis étaient plus que suffisants à maintenir une aura dissuasive qui s'étendait à toute personne sensée qui connaissait les exploits de la Muse Abyssale et du Juge d'Acier qui avaient sévi à la Congrégation par le passé.
Le conseil se portait donc sur le choix des hommes à recruter.

Sobek annonçait alors qu'il s'absenterait à partir de demain et que Yuli et Alphonse seraient nommés Mains du Régent pour assurer les affaires -plutôt calmes grâce à la nouvelle dévotion de Grey à traiter la paperasse- de la cité, tout en leur laissant à chacun le loisir de se trouver une escouade ne dépassant pas la centaine qu'ils dirigeraient par la suite. Avec approbation préalable du Régent, déclarait-il en observant le regard mystérieux et plutôt inquiétant de la sirène, pas d'hommes-crabes en Spelunca. Lorsqu'Alphonse l'interrogeait sur le pourquoi de son absence, après qu'il annonçait la fin du conseil de guerre, il répondait devoir traiter avec la Cabale des Exilés du désert.

Les Exilés avaient enseigné à Sobek l'art de la pyromancie, l'alchimie, et plus globalement tout ce qu'il découvrait possible en le corps d'Elpoemer à présent, et il voudrait que leurs maîtres du feu lui enseignent l'art de maîtriser les spécialisations de l'élément le plus ravageur de tous. Pour Styx, il faisait sens que le Régent de Spelunca manie la magie capable de tuer les vampires ; la crainte des flammes est inscrite dans chaque esprit speluncien, et c'est un réflexe inné pour les siens que de fuir le feu, en apprenant Sobek capable de manier le feu plus habilement que jamais il instaurerait chez les incertains et détracteurs une peur qui les pousserait soit à le rejoindre soit à l'attaquer. Dans les deux cas, il mettrait fin au status quo qui risquait de porter préjudice à ses projets par la suite. Se voir ridiculisé au Conseil Vampire ou lâché dans ses décisions n'était pas une option.
Alphonse approuvait grandement, tandis que Yuli grommelait que l'eau était quand même plus classe que le feu, et une fois la nuit tombée Styx se munissait de son pur sang speluncien pour chevaucher jusqu'aux entrailles du Massif où l'attendaient les Cabalistes.


Une semaine avait passé, comme l'avait annoncé Sobek, et Alphonse avait œuvré de concert avec Yuli pour recruter cent hommes dont chacun d'entre eux avait pu sélectionner la moitié. Durant les jours qui avaient suivi l'annonce du départ du Régent, on avait laissé des consignes strictes aux travailleurs de Château-Rouge afin qu'ils ne préparent la place principale, la Place Rouge, pour la présentation des nouvelles forces armées qui peupleraient le château et auraient pour seul but de protéger les vassaux du Régent. Bien entendu, une allocution royale était prévue, et on avait convié tous ceux qui le désiraient, Vampires ou non, à venir célébrer la naissance de l'armée de Château-Rouge.

Au septième jour la Place Rouge était animée, et une parade avait défilé avec en tête Sobek Elpoemer Grey, à sa droite se tenait le Chevalier Honorifique Alphonse Galhaad et à sa gauche la Main du Régent Yuli sibly. Des musiciens jouaient l'Hymne de la Rose ainsi que différentes mélodies guerrières traditionnelles afin d'accompagner la garde du château et les deux nouvelles forces armées de la capitale vampire ; vingt prêtresses des abysses, sous les ordres de la Muse Yuli, répondant au nom des Filles de la Tempête, et les Lions d'Argent d'Alphonse Galhaad, cinquante technophiles qui paradaient avec leurs inventions mécaniques.

Une fois parvenu au centre de la place, noire de monde, où certains s'étaient même juchés sur les toits, et sous une pluie de confettis et rubans, Styx réclama le silence d'une simple main levée. Et ainsi tous se turent à l'unisson.


- Mes chers camarades. Aujourd'hui nous célébrons l'arrivée des Filles de la Tempête et des Lions d'Argent qui s'ajoutent aux Frelons Spelunciens qui sont restés fidèles à la Couronne Vampire. Applaudissez ces hommes qui n'auront aucun autre droit et privilège que de vous servir, vous, les mains qui soutiennent le Massif !

Tous applaudissaient, et certains jeunes vampires aux humeurs enflammées allaient même jusqu'à siffler les belles sirènes en robes blanches qui répondaient en hochant timidement leurs têtes couronnées de lilas, entrelacés dans des chevelures blondes, brunes, et bleues, qui surplombaient des visages aussi angéliques qu'ils ne dissimulaient la dangerosité de celles capables de charmer d'un simple regard. Certains autres -Sobek le premier- lorgnaient les torses nus en dépit de l'hiver des Lions d'Argent, et leur toison virile, ainsi que leurs carrure qui paraissait aussi rassurante et brutale que la pierre du Massif.

- J'ai deux annonces à vous faire aujourd'hui, hormis bien entendu celle de nos nouvelles recrues. La première est la promotion de Yuli Sibly et Alphonse Galhaad au rang de Généraux.

Nouvelle salve d'applaudissement, Styx hoche la tête envers ses amis qui le gratifient d'un sourire.

- La deuxième est un peu plus personnelle. J'ai passé une semaine en compagnie des maîtres des flammes de la Cabale Speluncienne, et désire ardemment, jeu de mot volontaire, vous en montrer les résultats. Si mes camarades veulent bien faire de la place, j'affronterais en duel l'un des Chefs de la Meute Lycane capturé il y a quelques jours par ma chère Yuli.

Un "ho" de surprise parcourt l'assemblée, tandis que sous des rires et applaudissements on amène enchainé un homme aux traits sauvages et habillé de sorte à lui ôter toute possibilité d'humanisation ; des vêtements archaïques pour une race archaïque. On sifflait le prisonnier, le huait, et lui jetait divers projectiles allant de simples tomates à de bons gros crachats, sous le regard noir de haine de Sobek Elpoemer Grey qui prenait place à l'opposé de la place. Un couloir définit par deux foules haranguées s'était naturellement formé.

- Ne le huez pas, il s'est battu pour ce qu'il pensait être juste, et c'est tout à son honneur. S'il parvient à me battre, il gagnera sa liberté et m'infligera une grande honte... si je gagne en revanche... eh bien... je laisserais à mes chers sujets le choix de son destin !

A la dernière phrase, tous hurlèrent "A MORT !" et le sourire du vampire se fit plus grand. Il raffermissait sa posture de combat, et ordonnait que l'on relâche le prisonnier de ses entraves. Libéré, l'homme gagnait progressivement sa forme transformée, énorme bête noire et à la gueule écumante, face à un Sobek droit et au regard mauvais.

Après avoir provoqué son adversaire d'un geste de la main, déclenchant dans un même temps le rire de la foule, le régent esquivait habilement la charge du Lycan, mettant à profit l'enseignement physique des maîtres du feu pour bondir et passer au-dessus du loup à qui il décochait son premier exemple de sa plus récente maîtrise sur l'élément. De deux doigts tendus il faisait jaillir une gerbe de flammes bleues qui allaient lécher l'homme-bête, terrifié, qui éteignait tant bien que mal ce qui se propageait à la surface de sa fourrure en glapissant.

Styx ne perdait pas de temps, et enchainait avec plusieurs mouvements qui répandaient autant de flammes bleues autour d'eux, sous les cris plus fous que jamais du peuple Speluncien, aucun ne touchait le loup mais ce dernier était désormais en posture extrêmement passive, tentant d'esquiver les flammes plutôt que d'attaquer. Lorsqu'il se décidait à contre attaquer, bondissant sur le vampire, ce ne fut que pour tomber dans le piège du régent qui incantait aux flammes des côtés de venir se rassembler sous le Lycan avant de former une colonne qui achevait de le calciner.
Rampant, haletant, et grandement brûlé, le loup était redevenu humain, et tentait de se trainer loin des flammes bleues de Grey.

Ce dernier bondissait sur son opposant et plaquait fermement son pied sur son crâne, questionnant la foule du regard qui scandait "A MORT" sans plus s'arrêter.

C'était eux qui l'avait voulu.

En une ultime démonstration de ses talents acquis, le Thaumaturge levait une main au ciel et pointait l'autre sur le corps fumant du Lycan. En un éclair, la foudre frappait sa main tendue et se déversait à partir de l'autre dans une violente déflagration.
Le Lycan mourut en hurlant, et Styx fut acclamé toute la journée comme héros Speluncien, gagnant dans les ballades bardes et virtuoses le titre de "Thaumaturge Azul" selon l'ancienne langue vampire pour dire "Bleu".




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Dernière édition par Sobek E. Grey le Lun 5 Avr 2021 - 7:38, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Segunda Odisseia [solo]    Segunda Odisseia [solo]  EmptyMer 13 Jan 2021 - 20:28
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Première Partie : De Feu et d'Or
Chapitre II : Veritas


De nouveau réunis autour d'une table de pierre blanche, le trio qui commandait Château-Rouge se penchait aujourd'hui sur la missive interceptée par les agents du régent à destination du dignitaire du Clan Celst, seul ouvertement hostile à Styx à la tête de la confédération des clans Spelunciens.

Yuli et Alphonse avaient lu, chacun à leur tour, la lettre avec des sourcils froncés pour le dernier et un sourire carnassier pour la première, tandis que Grey commandait aux serviteurs qu'ils quittent la salle du trône en laissant derrière eux une quantité de vin suffisante à faire carburer ce conseil. Il sirotait présentement sa coupe en or, lorgnant de deux billes plutôt amusées Yuli qui terminait sa lecture, et admirait à deux doigts de l'hilarité Alphonse qui bombait le torse en soupirant gravement. Quelle drama queen. Loves it.

La sorcière abyssale s'allumait un cigare, repoussait ses cheveux d'azur sur son épaule gauche, et tapotait la table du bout des ongles. Visiblement trop furax pour parler, son Chevalier Honoraire préférait se servir un verre puis le vider presque sans pause entre ses mouvements avant de recommencer avec un autre.

Devant cette gêne improductive, le régent prenait la parole.


- Des commentaires ?

Alphonse prenait aussi tôt la parole, abattant un poing fermé sur la table, et voyait ses pommettes rougir dans une expression de rage qui fit Sobek tomber un peu plus amoureux de celui qui serait prêt à incendier la terre pour le voir en sécurité.

- Parjure : Traîtres ! Ils étaient là à ton couronnement, qui bien que de ta propre initiative, n'a été contesté par aucun des clans de lâches qui depuis des siècles vendent notre territoire aux Lycans ! Le Conseil doit en être informé de suite, et les Celst traduits en justice... j'exécuterais moi-même chaque tête de leur clan ! La voilà la vérité en Spelunca, ils sont tous là à comploter dans ton dos sans jamais avoir assez de couilles pour tenter quoi que ce soit de leur côté ! Méprisables connards !

Styx s'était levé pendant le discours de son ami, pour éviter qu'il ne détruise son précieux mobilier, mais également pour lui témoigner son soutient d'une main rassurante sur l'épaule. Il laissait s'écouler un peu de magie dans le corps du Chevalier, afin de l'adoucir un peu, et plantait ses yeux dans les siens.

- Une analyse sans finesse, mais somme toute vraie. Je crains que réagir par la haine ne soit cependant ce qu'on attend de moi, même sans savoir que je suis au courant de leur manigance. Yuli ?
- Trouvez-vous une chambre tous les deux, c'est dégueu moi j'ai jamais le droit à des câlins. Mais plaisanteries à part, on s'y attendait un peu non ? Tu t'es toi-même, par ta propre autorité divine, planté une couronne sur la tête, on savait qu'à un moment ou un à un autre on allait entendre le mot "illégitime" de quelque bouche suceuse de bites. Enfin, dans ce cas, c'est une guetteuse plutôt masculine qui doit bouffer du clito comme on respire de l'oxygène, elle est dans mes cachots et je m'occupe en ce moment même de lui faire regretter chaque mot qu'il y a sur cette lettre. Mais si tu veux mon avis, c'est très positif d'avoir en notre possession une lettre évidente de conspiration.

La nonchalance de Yuli, fruit de son apprentissage aux côtés de l'ex-arlequin et de sa nature sauvage, avait détendu Alphonse au point où il rit même à ses blagues avant de se servir un nouveau verre qu'il sirotait cette fois. Quant à lui, Sobek était retourné s'assoir en bout de table et avait approuvé les mots de la Sorcière, le nez dans sa coupe.

- Cette lettre n'est que la confirmation de ce que je pensais jusqu'à présent, nous attendrons de l'interrogatoire qu'il détermine si les Celst mènent seuls une campagne de résistance contre mon autorité, ou s'ils ont des copains de jeux. Dans un cas comme dans l'autre, nous gagnons un avantage décisif dans les jeux d'ombres qui se trament à la Cour de Spelunca, en particulier car nous tenons les couilles du seul clan qui avait ouvertement rechigné à ployer le genoux face à mes jolis yeux. Il sera facile de leur arracher quoi que ce soit avec la menace de divulguer leurs manigances au Conseil. J'avais tout d'abord pensé à quelque revanche sanglante, car vous connaissez ma nature, mais je penche à présent pour des solutions plus coercitives.
- Humf... il faudrait les museler pour de bon alors.
- D'après Sa Majesté ici présente, c'est toi l'expert en bondage et puppy play Alpha.

Alphonse manquait de s'étouffer avec sa boisson, Yuli recrachait son cigare d'herbe par bouffées entrecoupées de son rire. Styx répondait aux yeux assassins de son Chevalier par un haussement d'épaule et un sourire amusé. Finalement, le beau vampire reprenait ses esprits et continuait son fil de pensée.

- On pourrait exiger d'eux une cérémonie publique où ils te jureraient fidélité. Clair et net.
- Et ils continueraient de comploter, mais cette fois en me payant des taxes plus élevées et en gagnant le respect de mon peuple. 12/20 pour cette suggestion, peut mieux faire.
- On pourrait en profiter pour anéantir chaque traité commercial qu'on a passé avec eux, les laisser mourir économiquement au fil du temps jusqu'à ce qu'ils soient trop pauvres pour faire autrement que sans nous.
- Ah, oui. Et le Conseil mettrait combien de temps avant de remarquer qu'un clan a volontairement signé sa mort sous une menace de ma part ? On me dirait que je n'ai changé en rien, et chacune des maisons alliées me redouterait. Là c'est carrément un 9/20. J'arrondis à la moyenne parce que j'aime le fond de l'idée, les laisser mourir de faim c'est tout ce qu'ils méritent.
- Alors quoi ? On va te soumettre nos idées jusqu'à ce que tu tombe sur celle que tu as en tête ? Crache le morceau, serpent, tu sais très bien quoi faire.
- Bon, si vous insistez. Je vote pour qu'on demande la main de leur fils ainé, leur seul fils, d'ailleurs, le très moche et amoureux de ses jeux de plateau Jean-Marie Celst. On récupère ainsi non seulement leur loyauté garantie, mais également un otage au cas où les Celst continuent leur ménage de traîtres. Sans parler de la généreuse dote que je vais...

Galhaad avait carrément jeté sa coupe au sol et avait presque bondit au cou de Sobek, l'empoignant fermement par le col, tandis que Yuli posait les pieds sur la table en soupirant. Elle dénotait avoir une tâche de boue sur ses Louboutin et la chassait promptement d'un mouvement de doigt.

- Mais tu te fous de ma gueule Styx ? Et je vais faire quoi ? Passer mes jours à servir le mec qui se tape celui que j'aime ?!

Si Sobek n'avait aucune méchanceté dans le regard, comme s'il s'était préparé à la réaction de son Chevalier, il posait cette fois une main ferme et une mine fermée sur celle d'Alphonse. Ce manque de respect ne lui plaisait pas vraiment, même s'il appréciait l'élan de fougue. D'un mouvement rapide, fruit de son entraînement avec les maîtres du feu à n'en point douter, il repoussait l'étreinte de Galhaad et le faisait chanceler en arrière.

- Peut-être que c'est toi qui te fous de ma gueule, Alphonse Galhaad. Jusqu'à preuve du contraire j'ai été plutôt sage jusqu'ici, ais tenu mes promesses de ne tuer aucun innocent ou de me livrer à une guerre chaotique, et dirait même qu'on pourrait même classer mon putain de personnage dans la catégorie très chiante d'une neutralité absolue. Je n'ai pas l'intention d'ôter sa virginité au laideron qui sert de fils aux Celst, pas plus qu'il ne partagera ma chambre ou qu'il ne saura un jour quel est mon plat favori.

Yuli Sibly, qui n'avait jamais assisté à une dispute du couple, qui n'avait d'ailleurs jamais vu les deux s'afficher autant publiquement, posait discrètement un cristal enregistreur sur la table pour revisionner la scène plus tard. Elle se servait une coupe tandis qu'Alphonse, surpris de la vigueur du Thaumaturge, se rasseyait en fronçant les sourcils et lui décochait un regard plein de tempêtes. Styx de son côté leur avait tourné le dos pour regarder la neige tomber sur Château-Rouge au travers des vitres immenses qui décoraient les murs de la salle du trône. D'une voix coupable (trop mignon, se dit Yuli) Alphonse reprenait après un blanc monumental.

- Mais c'est possible de ne pas remplir tes devoirs ? C'est possible d'épouser un héritier masculin ? Je...
- Oui, et oui. Dès sa première nuit avec moi ici je lui ferais prendre autant de drogues que nécessaires pour le réduire à l'état de légume, ensuite, je lui achèterais des trucs que les gens comme lui aiment, je sais pas moi, des figurines d'elfes musclés à peindre, et il ne verra plus le temps passer jusqu'à ce que son con de père ne clamse et que je récupère alors le territoire des Celst.
- Désolé de casser l'embrouille de couple, mais euh, genre, sa famille ne va pas s'apercevoir ce que tu fais de lui ?

Sobek Elpoemer Grey, de trois quarts voyait son visage s'illuminer au clair de lune. Un profil impeccable de froideur où dansaient deux yeux fous. Il allait parler, mais ce fut Alphonse qui prit la parole, la tête baissée, visiblement en plein désespoir. Styx avait raison, quelle drama queen. Loves it.
- Non seulement elle va s'en apercevoir mais c'est précisément ce que veut Styx. Voir leur seul enfant arraché au clan, voir leur maison s'allier de force à celui qu'ils haïssent. Voir leur enfant chéri s'affaisser sur lui-même, rongé par les narcotiques, et surtout, contempler lentement le territoire Celst revenir à Sobek Elpoemer Grey. Désolé Styx, j'ai pas...

Cette fois, Sobek qui avait paru en accord avec la tempête de neige quelques minutes auparavant ; froid et implacable, voyait ses traits se radoucir sous l'explication visiblement parfaite de Galhaad. Il vint même lui ébouriffer les cheveux à la fin de son discours, et Yuli décidait d'arrêter d'enregistrer à ce moment là. Elle songeait à présent à se trouver un nouvel amant.

- Je crois que c'est la pire manigance que tu ais pondue jusqu'ici, vraiment ça me terrifie. Il a quel âge le môme ?
- Euh il a quand même une centaine d'années hein, c'est vraiment le genre Tanguy.
- Ah ouaaaais, plus aucune compassion en fait. Tu vas même lui rendre une faveur à l'extirper de sa caverne. Bon, on va en ville boire une bière ? On a un mariage à préparer et vous m'avez donné envie de trucs qui riment en "exe iolent"
- Pars devant. Le Chevalier Galhaad a besoin de se détendre avant de fréquenter la civilisation, il va encore nous entamer une bagarre de taverne.

Yuli avait à peine le temps de sortir, pour aller se changer, que les murs tremblaient déjà.




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Première Partie : De Feu et d'Or
Chapitre III : Vampires, Sorcières, Loups-Garous


Deux semaines avaient passé sans que Sobek Elpoemer Grey ne donne suite aux plans de son Conseil privé, intimant à son Chevalier Honoraire et à sa Mestre que l'interception d'une missive et ce qui en résulteraient étaient des atouts à conserver pour des temps troubles. Pour l'heure, le Massif, huilé par l'efficacité redoutable d'une confédération clanique sous la férule d'un régent doué de sa parole et de méthodes implacables, était un exemple de stabilité. L'économie fleurissait autant que les fleurs et légumes des hauts-jardins de Château-Rouge, et une paix relative régnait grâce à la militarisation des campagnes par les Lions d'Argent d'Alphonse Galhaad.

Le Conseil des Clans tenaient Sobek en estime, et même ces fils de pute de Celst jouaient le jeu. Mais le Thaumaturge voulait plus qu'une stabilité exemplaire, il désirait ardemment faire basculer l'ère calme des vampires dans son âge d'or la plus baroque. Et la seule chose qui le séparait du fruit de sa convoitise prenait la forme d'une bête par les nuits de pleine lune.

Alors il s'était enfermé toute une nuit durant avec Yuli Sibly et ses Filles de la Tempête dans ses appartements privés.

Des servants raconteraient plus tard que cette nuit là, la septième nuit du premier mois, soirée par laquelle la Lune irradiait sur tous les versants des montagnes hallucinées de Spelunca, des murmures incessants avaient rebondi sur chaque paroi de roche noire du château. Des lumières folles avaient dansé, accompagnées d'une odeur de vapeurs entêtantes et de bruits de pas, éclats de rires, ombres vacillantes.
Tous avaient fermé leur porte à clé, ce soir là, et un silence de mort avait plané l'espace interminable de douze heures sur Château-Rouge, car on racontait de Yuli Sibly qu'elle viendrait des profondeurs où n'aboutit aucune lumière, aucun son si ce n'est l'écho de dieux oubliés, et que le Vicomte Grey aurait lui aussi pactisé avec des forces par delà la compréhension humaine. Les plus superstitieux susurraient même, à l'écart des pétales rouges des roses spelunciennes, que le régent ne partageait avec les mortels que le goût du sang et de la guerre, et que dans ses traits parfaits se dissimulait une créature dénuée d'autres envies que celle de s'abreuver de l'essence même de ce monde.

Toutefois lorsque revint le soleil, au grand soulagement des rares humains qui officiaient en la capitale vampire, les commerces étaient parcourus de l'électricité propre aux doux matins, et dans l'enceinte du château tous s'affairaient comme à l'accoutumé à leurs tâches. Aucun monstre ne semblait avoir emporté qui que ce soit dans les ténèbres, aucune sorcière n'avait conjuré le malin sur ces terres. Seule une disparition, d'un très récemment orphelin, âgé de quelques mois, passa tout à fait inaperçue au milieu de l'inquiétude et circonspection ambiante. On se soulageait seulement d'avoir échappé au pire.

Du côté des Lycans, les nuits devinrent de plus en plus inquiétantes.

Tout avait commencé par le treizième soir du premier mois de l'année avec le rapport de l'escouade qui surveillait un camp d'entraînement des jeunes adultes. Lorsque sur les villes lycanes s'abattit la nuit du douzième soir, à minuit, l'augure le plus noir fit écho à toutes les oreilles du versant est du Massif : les boucs avaient tous bégueté de concert, une heure durant, et lorsque les plus courageux des paysans s'étaient rendus à la rencontre de leurs troupeaux, ils les trouvèrent tous éventrés, le cœur encore battant et les yeux tournés vers la pleine Lune.
Le lendemain au matin, les chèvres donnèrent du sang et plus jamais elle ne produiraient de lait. Au soir, un capitaine parti chasser dans les bosquets qui avoisinent le territoire vampire avec une escouade afin d'interroger l'une de ces liches à l'espèce farouche, fut engloutit par les feuillage.

Le seul à revenir, un garçon d'à peine quinze ans, put difficilement raconter ce qu'il avait vu ; ses yeux avaient été arrachés, ses vêtements déchiquetés à l'état de haillons, et sa bouche produisait plus de glapissements que de mots cohérents.

L'escouade partie trouver des réponses aux terribles auspices qui guettaient les Lycans avait pris la route dans l'après-midi, sachant pertinemment que la nuit profitait à leurs ennemis, mais s'était égarée dans la forêt. Impossible, disaient les habitants du côté loup car les leurs peuvent flairer leur chemin et laissent leurs odeurs sur les sentiers à emprunter ! Vérité, répondait le garçon aux yeux béants et à la bouche pleine de pustules, ils avaient suivi un chat noir, invités par des voix de femmes en proie à des voleurs... alors... alors...

La nuit était tombée ! Le soleil avait déserté les lieux sans prévenir, comme dans un rêve, et tout autour d'eux n'existaient que branchages et ramures mortes, feuilles d'hiver et souffles glacés. On avait évidemment tiré les épées, mais on s'était alors aperçu qu'il manquait déjà deux d'entre eux. Ils avaient marché dans les bosquets de Spelunca, avec la certitude d'avoir été ensorcelés car les arbres se succédaient sans jamais changer ; perdus ! Ils s'étaient perdus !
Au bout d'un temps que la garçon décrivait comme "mou" et "malléable" dans son délire, le groupe de patrouilleurs s'étaient déparés à un jeune couple qui forniquait sur un tronc d'osier coupé, à la manière des buveurs de sangs ils s'adonnaient à des pratiques sodomites et passionnées, l'homme au-dessous de la femme et cette dernière munie d'objets qui ne devraient jamais prendre part à l'acte sacré de l'union entre deux êtres.
Leur plus grand crime fut de ne pas détourner le regard de ce sordide spectacle, auquel certains prirent même part.

Dès lors, le garçon s'était rétracté dans un coin, pour ne jeter que de brefs regards volés à une scène qu'il qualifiait d'horrifique ; des sorcières en Spelunca ! Des sorcières sous l'égide d'un seigneur noir ! Celles qui murmuraient dans les ténèbres étaient sorties de leurs cachettes pour caresser les lycans, leur voler leurs vêtement et souiller leurs esprits de leurs baisés râpeux. L'adolescent, imperturbable dans sa peur, avait vu comme les seins fermes et les cheveux soyeux des soupirantes s'étaient mués en des chaires veilles et purulentes, leur bouche gagnées par des dents jaunies et trouées. Et ils les avaient forniqués !
Le garçon dans son discours pleurait et implorait le pardon de Magnésie, priait à l'envers, se fourvoyait dans ses formules, et répandait morve et sueur sur les guérisseurs qui tentaient de l'apaiser.
Mais ce n'est pas tout !
Les Lycans s'étaient aussi donné à l'homme dont le visage avait la grâce des anges et la féminité de la Déesse, leur bouche avaient connu celle d'un frère et c'était cela qui les avait damnés ! Les boucs chantaient dans les bois, leur bêlement faisaient trembler les branches, frémir les sapins, lorsque de ses crocs pointus le sodomite avait bu le sang de tous ceux qui l'avaient aimé. Les vieilles sybilles, aux ongles noirs, crasseux, avaient alors répondu au chant des cornu qui obéissaient aux forces sombres de Dùralas et avaient éventré les siens qui riaient intensément sous la douleur, jouissaient dans le déchirement des chairs et gémissaient sous les crocs du vampire.

Ils s'étaient baigné dans leur sang, et le vampire avait possédé chaque sorcière sur le même tronc, tour à tour, tandis qu'ils se délectaient des viscères crues et intestins, qu'ils croquaient dans les cœurs et écrasaient les os pour les offrir à une colonne de flammes appelée des Enfers.

Le garçon avait alors senti ses membres se déplacer seuls, se diriger vers l'épicentre de la fornication impure qui s'était produite en Spelunca en récitant ses versets. Il implorait la protection de Magnésie, il le jurait ! Jamais il n'avait voulu rejoindre l'orgie des démons, le sabbat des sorcières ! Mais il avait marché contre son gré jusqu'à l'homme dont il apercevait alors les cornes de diable et la barbe noire, épaisse, comme la mousse sur les rochers.
Il s'était agenouillé devant lui, perdant toute capacité à prier, au milieu des dépouilles nauséabondes de ceux qui avaient été ses frères, son père, et cousins.

Lorsqu'il s'était éveillé, il boîtait en direction du village, nu, et atrophié. Il mourrait le soir même où il avait livré son récit, vociférant à tue-tête que les Lycans étaient damnés, maudits, et qu'Il les baiserait tous, qu'Il prendrait un à un chaque nouveau-né pour le plonger dans une marmite et se délecter de leurs ossements, enduire Son corps de leur sang, et qu'Il dévorerait leurs petits cœurs battants. Lui qui avait un jour courtisé et séduit Magnésie savait les méthodes pour séduire les Hommes et donner des fils mort-nés à leurs femmes, et Il viendrait pour eux tous !  TOUS ! HAHAHAHAHAHA

La première naissance, trois jours après le décès du seul survivant de la patrouille, donnait un enfant bleu et boursoufflé drapé en un placenta verdâtre à sa mère.

Pendant ce temps, dans son château, Sobek Elpoemer Grey au teint éclatant de santé buvait un verre de sang frais en fumant une pipe d'herbe, penché au-dessus de son bureau où il signait contrats et décrets. L'âge d'or de Château-Rouge approchait doucement, se faufilait en de gestes sournois au travers des branchages Spelunciens, petit à petit, inarrêtable.




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Sobek E. Grey
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MessageSujet: Re: Segunda Odisseia [solo]    Segunda Odisseia [solo]  EmptyDim 14 Fév 2021 - 11:13
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Première Partie : De Feu et d'Or
Chapitre IV : Jeu de Stratégie/ Saint Valentin


Jean-Marie Celst avait su que le Régent Vampire en personne était venu s'entretenir avec son père, mais comme il était préoccupé par la sortie de la dernière extension de "Vampires & Cavernes" intitulée "Du sang sur la neige" -qui incluait d'ailleurs le Régent Grey en tant que héros légendaire jouable, ainsi que sa cité et ses armées de Frelons- il n'avait pas vraiment cherché à s'informer sur la raison du déplacement de leur figure étatique.

Vaguement, des conversations de servants lui avaient appris que Sobek Elpoemer Grey était arrivé avant-hier pour s'enfermer avec son père dans une antichambre privée, où les deux alpha avaient dialogué pendant des heures sans que personne ne soit autorisé à interrompre leur entretien. Le régent avait aussitôt quitté le manoir Celst, situé pourtant à deux heures de Château-Rouge à cheval. Le soir même, Jean-Marie notait que son paternel était un peu plus anxieux qu'à l'accoutumé, mais mettant ça sur le compte de la pression exercé par la Couronne Vampire sur quelque affaire économique ou militaire il n'en cherchait pas les raisons exactes.

Aujourd'hui, comme Jean-Marie revenait de la capitale Speluncienne sa boîte de Vampires & Cavernes sous le bras, contenant l'extension premium avec la figurine du Régent en sa variante magique (elle scandait des phrases pleines de belligérance enregistrées avec la voix même de Grey)  il trouvait son domicile en proie à une grande agitation. Tout autour du verger qui cerclait le Manoir et ses forêts de chasse, l'entier effectif des servants allaient et venaient, leurs paniers claudiquant à leur hanche remplis de pommes, oranges, et raisins, tandis que d'autres transportaient des jarres de sang frais sur la tête. Parfois il en croisait qui faisaient les deux, décidément, le petit peuple ne cesserait jamais de l'épater !

Mais c'était l'intérieur de la demeure qui l'inquiétait le plus. Tout avait été récuré, lavé, lustré, décoré. Des chemins de table installés, des bougies allumées, des ménestrels répétant dans la Grande-salle en compagnie de danseurs et acrobates. Tout indiquait qu'il ne pourrait pas faire usage de son acquisition tout de suite, que la Campagne du Régent qui incluait pourtant trois chapitres différents dont l'une en plein cœur du territoire Lycan devrait attendre.
Et ça ça l'énervait.

Alors il se dirigeait vers Berty, son majordome, et lui demandait le pourquoi de tout cela. Même pour son anniversaire on en avait pas fait autant.
Grey ? Encore ?
Dans ma chambre ?!

Et, bondissant les escaliers de l'entrée quatre à quatre, il dévalait dans ses appartements. Il craignait de retrouver son Vassal à rire des caleçons abandonnés, des vêtements usés éparpillés en petits tas disparates ici et là. Mais par delà la crainte que l'on constate son hygiène de vie, il craignait surtout qu'il ne tombe nez à nez avec sa collection complète des forces de la Garde Royale qui trônaient sur son plus majestueux bureau.
Tour Stellaroise, Dougal Keane en édition limité dont l'armure était en réelle peau de bête, Dilon Deraborne armé de son Excalibur, et même plus récemment la somptueuse figurine volante et parlante de Baldwin "le Magnifique". Rien que de penser à comment réagirait celui qui avait été captif de la faction humaine, Jean-Marie blêmissait.

Mais lorsqu'il entrait, tout son stress s'envolait pour ne laisser place qu'à ce sentiment de soulagement post-traumatique induit par un pique d'adrénaline qui s'avérait totalement erroné. Ouf, le Régent n'était pas...


- Salut, toi. On se fait une partie ? Je prends Selsya en commandant de départ... OH LA VACHE, C'EST LA DERNIERE EXTENSION !

Une voix tirant sur le grave, langoureuse et à la diction travaillée le faisait se tourner vers la porte de la salle de bain qui s'ouvrait. Aussitôt, ses joues s'embrasaient comme il détaillait le vampire au cœur du Massif entier. Comme ses yeux parcouraient la figure qui se détachait progressivement de l'entrebâillement de la porte, il serrait instinctivement sa boite de jeu contre lui.
Sobek Elpoemer Grey était encore plus beau qu'on le lui avait décrit, ses cheveux de jais, coupés court et peignés sur le côté conféraient à un visage à la mâchoire carrée une aura stricte, sensuelle de virilité, tandis que deux émeraudes se tenaient au milieu d'un teint mât.
Un détail troublait néanmoins Celst junior; Grey était torse-nu.

Son torse était sculpté, juste assez, pour que ses pectoraux se caractérisent des creux liés à l'exercice, et son regard glissait le long de ses épaules droites jusqu'à l'espèce de V qui délimitait son...


- Ah oui. Je me suis baigné, j'allais t'emprunter une chemise JM, je peux t'appeler JM ? J'espère que oui, parce que je veux t'épouser.

Le corps félin et son V s'étaient contractés avant qu'il ne bondisse vers son armoire et l'ouvre pour en tirer une chemise à col mao noire, qu'il enfilait promptement. Sûrement car il constatait la bouche bée de son futur mari, Grey enchaînait :

- Hum... cache ta joie.
- Non je... quoi ? Oui on peut jouer, bien sur, bien sur, mais... m'épouser ?

Du coin de l'œil, comme Jean-Marie détournait les yeux de son invité un poil trop actif pour lui pour aller déposer délicatement, religieusement, sa boîte d'extension près du plateau de jeu, il voyait aussi leurs deux reflets dans la glace qui sertissait son armoire ; un vampire grand, élancé, aux traits rieurs et farouches d'intelligence qu'on aurait tué pour avoir dans son lit, un autre, plus potelé et dont les lunettes rondes dissimulaient un léger strabisme. L'un tout de noir, l'autre vêtu comme s'il était aveugle.

- Je ne vous connais pas.. vous non plus ne me connaissez pas... je... waouh, ça fait beaucoup. J'ai besoin d'un chocolat chaud.
- Eh bien je ne compte pas t'épouser aujourd'hui, ça peut attendre quelques semaines, mais c'est justement ce pourquoi je suis là ! Je vais demander ta main ce soir, et tu peux très bien refuser, hein... mais mon père m'a parlé de toi, et je dois l'avouer, je craque pour les amateurs de jeux de stratégie. Oh et tutoies moi, je t'en prie. Hahaha.

Celst riait en même temps que Sobek, et se sentait un peu plus détendu. Il y avait aussi une odeur dans l'air, et une fine fumée qui émanait d'un encensoir plus loin. C'était agréable, réconfortant même. Son esprit flottait quelques instants dans les vapeurs boisées, puis il croisait le regard du Régent, et ses joues s'enflammaient à nouveau. Il était très gentil, et c'était la première fois qu'on s'intéressait à ses jeux sans s'en moquer, et puis, il était mieux que sa figurine qui elle-même était d'une qualité irréprochable.
Voyant que son... prétendant attendait réponse, et comme il n'était pas accoutumé à avoir un étalon qui lui faisait pareille première impression assis sur son lit, il bégayait et se tournait pour dissimuler une excitation naissante qui déformait son pantalon.


- I-Il est encore tôt, nous pouvons faire connaissance jusqu'à votre.. ta demande, j'imagine.

Un flottement dans l'air parfumé, si agréable à respirer, lui indiquait qu'Elpoemer avait bougé. Assis en un éclair à la table de jeu, il sautillait sur place en lui indiquant son tapis de jeu d'un geste de main surexcité.

- Waouh ! Un plateau deluxe non ? Tu as toutes les régions de Dùralas là-dessus et même l'extension du Nord ! Aller, viens, le temps tourne et j'ai un cœur à conquérir ! Tu veux de l'aide à déballer "Du sang sur la neige" ?
- Bah... euh... j'aime bien le faire tout seul. M-mais tu peux m'expliquer comment tu as conçu ta figurine avec la maison de jeux ? J'en reviens pas que tu sois là devant moi !

Il se précipitait vers la table, encore en proie à un feu intérieure qui semblait prêt à le consumer à la moindre étincelle. Il suait abondamment, et son cœur battait la chamade; c'était la première fois qu'il parlait aussi bien à quelqu'un, quelqu'un qui voulait aussi explicitement de lui en plus ! Comme il s'asseyait, sa fesse dérapait sur la chaise et il lâchait la boîte contenant les pièces d'extension qui allait décrire un arc-de-cercle dans les airs avant de se précipiter par terre. De son côté, Jean-Marie se réceptionnait sur les mains, arqué au-dessus de son assise, en lâchant un petit cri de surprise.
Quel abruti ! Grey allait...

En un instant son prétendant avait ramassé la boîte en plein vol et l'aidait à se remettre sur pied. Il avait placé une main sous son ventre, déposé Vampires & Cavernes sur le plateau de jeu dans un même geste, et ce contact fortuit et si intime lui procura une nouvelle bouffée de chaleur. Lorsque Sobek s'adressait à lui en le serrant légèrement, afin de lui faire regagner son équilibre, il reniflait son odeur et pensait faire une crise cardiaque.
Comme Grey lui parlait, Jean-Marie s'essuyait le front dégoulinant de sueur en riant de honte.


- Ahahaha ! Attention, je veux pas devenir veuf aussi vite ! Mais ta tête... détends-toi ! ! Hahahaha ! Non j'en peux plus ! Hahaha

Celst avait cru qu'il se serait moqué, mais il n'y avait que bienveillance dans son ton, et comme il se roulait par terre en se tenant le ventre, Grey démontrait aussi un côté de lui un peu loufoque qui fit exploser de rire Jean-Marie.

- On dirait un hahaha... un... hahaha Scolopendre d'Hukutav quand tu te roules en boule comme ça ! Tu sais les...
- LES MONTURES DES ORCS DANS "LA GUERRE D'HARENA !"
- Oh ! Tu connais !!! Hahahaha !

Les deux jouèrent longtemps, ils placèrent leurs pions respectifs sur le plateau (Styx s'incarnant lui-même, et Jean-Marie si à l'aise qu'il décidait de prendre Baldwin qu'il désirait tester pour ses compétences aériennes contre les terribles Frelons de l'armée de Château-Rouge) et discutèrent toute la journée durant.
Comme l'encensoir distillait ce curieux parfum, Jean-Marie se sentait pousser des ailes, et même lorsque Grey réussissait à s'emparer de Sylfaën grâce à un habile stratagème de distraction mené à Ishtar, il sentait son amusement croître. En réalité, il tombait amoureux. Il le savait, car à chaque fois qu'il observait Sobek Elpoemer Grey réfléchir, déplacer un pion, ou même lui raconter quelque anecdote sur un territoire qu'ils se disputaient, il examinait chaque centimètre de son être. Il photographiait mentalement ses manières afin de les conserver longtemps, il riait à ses blagues plus fort qu'il ne le devrait.
(Sauf celle sur la pute naine, qui bien qu'osée était hilarante)

Lorsque le soleil tombait et qu'un servant croyait interrompre leur partie en annonçant au travers de la porte qu'il faudrait descendre pour commencer le banquet en l'honneur du Régent, Jean-Marie, qui était à quelques batailles de la victoire, demandait à ce qu'ils reprennent après le dîner. Sobek acceptait, et comme il se levait pour aller vers la porte, Celst l'arrêtait en lui attrapant la main.
Merde, il transpirait des paumes aussi... quel looser devait penser Elpoemer.
Mais il s'il y avait prêté attention, il n'en faisait pas état et se contentait de plonger ses yeux verts dans les siens en l'interrogeant du regard.
Jean-Marie Celst embrassait alors Sobek Elpoemer Grey, et ce dernier, très rapidement afin de n'éveiller aucun soupçon, lui montrait que manger avant un repas pouvait de fait accroître la faim.

Sans surprises, une fois les politesses de la réception officialisées et l'apéritif servi, Jean-Marie acceptait joyeusement la demande de mariage de Grey. En fait, le moment où ce dernier s'était agenouillé devant lui pour déclarer ses intentions fut la plus belle chose des cent années d'existence de l'héritier Celst. Tout dans le visage de Sobek Elpoemer Grey, entièrement tourné sur lui, pour lui, lui était magnifique. Et ce qu'il avait vécu cette journée, ce jeu passionné de Vampires & Cavernes, ces échanges humoristiques et regards passionnés l'avaient persuadé qu'ils étaient des âmes sœurs.
Une fois il avait lu un livre, une "fiction de fan", décrivant l'amour impossible et charnel entre Styx et Saigo, et même s'il avait honte de se l'avouer, il avait depuis toujours rêvé à pareille histoire. Et Grey rendait tou ça réel !

Le dîner scellait donc le destin du clan Celst, à jamais lié à celui du Régent, et Jean-Marie ne remarquait pas une seule fois le regard plein de tristesse de ses parents, ou s'il l'avait fait, il l'avait attribué au départ de leur enfant unique. Chose bien normale chez les parents ! En tout cas, lui, festoyait en dansant avec son bien-aimé, buvait coupe après coupe, et se permettait même de manger une petite pilule que lui glissait Sobek avec un clin d'œil.
Grey lui avait certifié que cela rendrait leur nuit plus torride, et n'avait pas menti.

Le lendemain, Jean-Marie Celst s'éveillait la tête lourde d'alcool et de drogues et découvrait son fiancé à ses côtés avec un plateau de petit-déjeuner sur les genoux.


- Salut toi. Je vais devoir retourner à Château-Rouge, mais sois sans crainte je reviendrais dès que possible. Nous avons une campagne à finir, et je ne compte pas laisser un Purificateur gagner Dùralas !

Celst désirait lui répondre, mais au moment où un sourire venait peindre son visage, un haut-le-coeur lui arrachait des vomissements. Il n'avait jamais fait la fête auparavant, et même si le spectacle peu ragoûtant qu'il offrait à Sobek aurait dû le faire fuir, celui-ci lui essuyait les lèvres en les tamponnant délicatement de son mouchoir de poche.

- Bois, et mange. Tu as besoin de reprendre des forces, t'étais déchaîné hier. Je vais éteindre l'encensoir à herbe, je suis pas sur que t'en ai besoin aujourd'hui.
- Non j'étais heureux... Sobek, personne ne m'a jamais regardé ou parlé comme tu le fais. J'étais triste à jouer toujours seul, ou avec les gars de la ville, je désirais avoir quelqu'un comme toi à mes côtés... alors merci, je t'aime. Laisse l'encensoir, son odeur me rappellera la tienne, mon prince Speluncien.
- Ok, la bise, on se revoit vite !

Aussi vite qu'il était venu, Elpoemer disparaissait, laissant Jean-Marie Celst tremblotant dans son lit. Celui-ci rapprochait l'encensoir à herbe, et en inhalait une généreuse bouffée qui le faisait tousser avant de provoquer chez lui un état de bien être absolu. Une douce torpeur qui l'accompagnerait toujours, la même qu'il ressentait aux côtés de son futur époux...

Et, jusqu'à ce qu'il revoit Sobek Elpoemer Grey, il restait là, à humer son herbe en contemplant la figurine de son Régent. Son esprit s'abandonnant de plus en plus à la rêverie de leur vie commune, aidé par la drogue, il demeurerait jour après jour couché dans les draps qui avaient connu l'extase d'un soir, à contempler le même plateau de jeu qui ne bougeait pas en l'absence de son prince.

Il aimait tellement Grey.




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MessageSujet: Re: Segunda Odisseia [solo]    Segunda Odisseia [solo]  EmptyMar 23 Mar 2021 - 6:16
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Première Partie : De Feu et d'Or
Chapitre Final : Un Mariage devant le Miroir

Debout et droit, les bras en T tandis qu'un tailleurs millimétrait les coutures de son costume marital, Sobek Elpoemer Grey qui avait passé plusieurs heures immobile, face à un miroir géant qui renvoyait l'image d'un prédateur d'apex, au faîte de son physique suite à l'agissement de multiples sortilèges d'illusion et du sang de Dévoreur sur l'organisme de son hôte mortel, s'adonnait à l'exercice de l'introspection cogitative.

Bien des mortels considéraient les applications de l'intellect comme de simples masturbations de l'être, à raison bien souvent tant les facultés mentales de la moyenne étaient bien souvent inapte à formuler autre chose que des élévations d'instincts primaires. On offrait des fleurs et comptait des poèmes afin de baiser, on se parait d'atours opulents afin de montrer sa supériorité, et on fleurissait son dialogue afin de paraître moins con qu'on ne l'était.
Les essais métaphysiques des Elfes, des Mages humains, ou encore des Djölfulins différaient sur bien des points mais convergeaient inlassablement sur des principes niaiseux comme l'élévation de l'esprit au profit de l'âme, du surmoi, ou quoi que soit l'excuse en vogue pour justifier les pulsions animales que les mortels réfutaient avec appréhension. Comment reconnaître l'envie d'occire autrui sans se qualifier de monstre ? Comment admettre ces braises inextinguibles qui animaient les bas-ventres comme part indissociable de la condition de l'âme ? Autant d'hypocrisies que de tentatives à les expliquer en des lignes maladroites et ternes de bien-pensance.
Mais la philosophie, lorsqu'assujettie au service d'un objet de domination, pouvait devenir une arme diabolique d'efficacité. Une arme de destruction massive, même.

Depuis la Régence de Styx en Château-Rouge, et Spelunca par extension, les mœurs avaient insidieusement glissé vers des pentes matérialistes et à son image ; implacables. Le culte des figures publiques, harangué par les projections de cristaux-diffuseurs sous la forme de "petits-métrages", avait donné naissance à des nomenclatures sociales et à une pensée collective on ne peut plus marquée par les apparences et l'esthétique.
En cela, son royaume (notez le terme employé par un être qui n'est pas roi) s'était éloigné des envies de révolte, oubliait le temps d'une projection la famine et la menace Lycane, et ne remarquait même pas le durcissement des sentences prononcées par le Chevalier Honoraire Alphonse Galhaad trônant au sommet des instances législatives Spelunciennes. Il semblait que le peuple, soit-il de basse naissance ou de cette race riche, bourgeoise, ou même noble, avait été piqué par une tique bien plus venimeuse que n'importe quelle bio-magie qu'aurait conçu la Malice Immémoriale qu'était Styx.

La question qui animait les paysannes comme les courtisanes était la même ; avaient-elles une chance de figurer parmi les prétendantes de la saga des Cœurs Brisés ? Leur dos était-il assez droit ? Leur visage présentait-il des pores dégagées ? Leur démarche était-elle marquée de ce je-ne-sais-quoi qui vous rend indispensable à l'écran ? Leur présence écartait-elle toutes les autres ?
Les mâles eux aussi sombraient bientôt dans des supputations liées à la constante diffusion des "musico-films" de Yuli Sibly, où figuraient des exemples de masculinité. On se faisait implanter magiquement des poils sur des torses imberbes pour égaler la virilité d'Alphonse Galhaad, on s'adonnait à la chirurgie dans les cliniques arcaniques afin que les pommettes soient aussi saillantes que celles du Régent, on cherchait à développer sa musculature afin qu'elle ne séduise la Muse Sibly.

Le temps où les gentils garçons, par leur stabilité intellectuel, monétaire, et leur gentillesse de caractère décrochaient les meilleurs gages d'union étaient révolus. L'ère des filles dressées aux arts du foyer, au chant et à la délicatesse, s'effondrait. On cherchait à se distinguer, physiquement, moralement, on partait en une quête frénétique pour l'appât de l'autre.

Alors qu'une aiguille brodait une lavallière de satin noir autour d'un col de chemise d'un blanc immaculé, Styx souriait en constatant la perfection qui se dégageait de son être.

Fut un temps où un arlequin ne prêtait guère d'attention aux affaires des mortels, allant d'acrobatie en acrobatie, de victime en victime, usant de ses stratagèmes pour piéger les individus. Mais un jour, alors qu'un amant lui intimait que son assurance naturelle et son charisme pouvaient faire ployer des empires entiers, une graine horrible germa en son cerveau ; et si c'était vrai ?

Et si les hommes, de quelque race ou quelque degré de mortalité qu'ils soient, pouvaient succomber à une ruse aussi simple et mortifère qu'était le reflet que leur renvoyait un miroir ? Et si ce miroir pouvait leur être exposé à grande échelle, disons, au travers d'un écran parfaitement esthétisé pour leur faire comprendre leur laideur, leur incapacité à atteindre la perfection ?
La meilleure idée qu'eut Styx afin de s'opposer à la Vie, aux forces du Bien, fut de leur présenter leurs failles sans chercher à s'en moquer ou à en rire. Le temps de l'arlequin rieur et taquin avait laissé place à un faciès aux expressions parfaitement maîtrisées et élégantes baignées dans des habits d'or et jumelées à une diffusion visuelle de grande échelle.

Dans d'autres royaumes on méconnaissait le visage des régents, seulement inscrits sur un revers de monnaie ou dans de malheureux tableaux que peu verraient, mais dans le sien (regardez comme le terme vient à nouveau se glisser naturellement en sa pensée) tous admiraient la beauté du Régent. Tous espéraient qu'il trouve son bonheur en suivant son feuilleton, et aucun autre ménestrel ne connaissait autant la gloire que Yuli en Spelunca.
Le Narcissisme était une arme coercitive plus féroce que le plus puissant des sorts de Selsya, plus rapide que les battements d'ailes de Baldwin, plus redoutable encore que l'indomptable Urua, et Styx en tirait les ficelles avec une virtuosité machiavélique.

Des mains se posaient sur son fessier, raffermissaient l'étoffe afin qu'elle n'accentue le rebondissement excitant des fermes tranches de chaire, et il souriait de plus belle. Il exhibait des canines diaphanes, illusoires dans leur immobilité car elles étaient toujours prêtes.

Son peuple n'était plus qu'obsédé à l'idée de percer dans ce monde d'émerveillement, de passer ne serait-ce que quelques instants au grand écran, et répétait éternellement des gestes et manières, dans l'obscurité malsaine de chambres froides et désertées, que personne ne verrait jamais. Oh, bien entendu, de jeunes talents étaient exploitées dans les clips de Yuli ou dans le visio-crochet de Sobek, et il allait même organiser un concours de défis d'acteurs où le gagnant se substituerait à sa personne dans la Chasse des Cœurs Brisés ! Mais il le fallait bien ! S'il avait appris quelque chose de ses temps d'illusionniste de caniveau, à émerveiller des crasseux et des putes, c'était que toute supercherie repose sur la croyance qu'elle est réelle. Perpétuer le mythe était essentiel.

Lorsque le tailleur, au bout de cinq heures d'essayages, ajustements, et travail de plis, lui annonçait que son costume était finalement parfait, le vampire descendait de son piédestal pour avancer doucement vers le miroir.
Chaussé de bottes en cuir aux lacets d'argent ses pas résonnaient comme des avertissements, se réverbéraient dans la pièce d'habillage, avec une menace imperceptiblement camouflée en l'adresse d'un félin.
Son costume trois-pièce constitué d'une chemise noire, classique, aux plis brodés d'or, d'un pantalon serti de quelques roses en rubis disparates sur du cuir noir, et d'une veste de daim blanc et épaulettes noires, renvoyait bien plus que du luxe. Il était habillé pour tuer.
Dehors, il entendait la foule hurler son amour, scander des louanges en l'honneur du jour de son mariage, mais il s'en foutait bien. Les fourmis pouvaient bien vrombir, leur Roi (encore, toujours) n'entendait jamais ce que vomissait leurs bouches sales et tâchées de pauvreté.
Il attendait que tous sortent de la pièce, s'admirant sans ciller pendant un temps infini, et finissait par embrasser voluptueusement la glace.

Mais lorsqu'il apparut au balcon, au bras d'un époux plus inexpressif et béat que jamais, un mari qui passait le plus clair de son temps à divaguer mentalement en fixant oisivement ses figurines de jeux, Sobek Elpoemer Grey était l'allégorie même de l'amour.

Cette fois-ci, il n'y aurait pas de manigances grandiloquentes, de piètres tentatives d'intrigues baroques, bien trop présomptueuses aux yeux du Dévoreur. Cette fois il n'y aurait que son rayonnement et sa beauté, ses saluts calculés et ses apparitions travaillées, un enfer de perfection aux yeux d'êtres condamnés à poursuivre cette dernière.
La meilleure blague qu'il n'ait jamais faite.
La meilleure tromperie du Malin.
La conscience de soi, et de l'autre.

Aujourd'hui, Spelunca entrait dans un âge nouveau, et demain Dùralas succomberait à sa propre laideur et stupidité. Alors il agitait la main en souriant et envoyait des baisers à la foule, sa bague de diamants renvoyant des éclats éblouissants sous un soleil en déclin.




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Seconde Partie : L'Usurpateur
Chapitre I : Dieu est mort

Spelunca semblait vibrer d'un air nouveau depuis quelques mois, renaître à la façon d'un cadavre mordu, gorgé d'un sang neuf et mystérieux. La canonisation de Sobek Elpoemer Grey, précédemment considéré comme un Régent sans réelle prétention à un titre si ce n'était la peur que son nom insufflait aux esprits lucides, avait précipité ses détracteurs dans un désarroi plus grand encore et ses adorateurs dans un brasero plus sauvage et vaste que jamais.

Nul ne sut jamais, les chefs de clan mis à part -et leur parole était suffisante à rendre l'événement officiel- ce qui se passa dans les hauteurs hallucinées du Massif la nuit où Styx, par un habile procédé alchimique, réussit à tromper les oracles d'Adam et à livrer une ultime performance qui bien que dénuée d'une quelconque prouesse eut le mérite de le hisser au rang de Messie, d'homme Providentiel, aux yeux d'un peuple entier.
Ceux qui vénéraient Adam, la Dame en Rouge, la totalité des grandes familles vampires, donc, ployèrent genoux face à la manifestation de leur idole en Elpoemer Grey, et ceux qui auparavant intriguaient pour le destituer durent se résoudre à le laisser en paix au nom de leur Dieu. Bien entendu, certaines rumeurs et remises en question sillonnaient parfois les lèvres les plus sceptiques mais jamais au point de devenir des objections. Car ce serait s'opposer à Adam lui-même, et cela était synonyme de crime d'hérésie.

Chez les fidèles de Magnésie, on essayait avant tout de dissimuler son adoration pour la Déesse, car si ce culte n'était en aucun cas prohibé (Grey ne prohibait rien, il punissait seulement) le jugement délivré par les masses populaires, civils totalement subjugués par l'acteur et interprète, et régent, et maintenant représentant d'ordre divine qu'était Styx, finissait bien souvent par la lapidation des mécréants qui adoraient un autre. Ou pire, l'exil forcé.
Château-Rouge était devenu ce sang vicié et pernicieux qui insufflait la vie au Massif tout entier, distribuant ses faveurs derrière des projections cinématographiques calculées et des rideaux de fumée dont seul son Régent avait le secret.

Le Conseil clanique, qui autrefois parvenait à contredire son Chef car le vote se faisait à la majorité, ne pouvait décemment plus s'opposer à une parole divine. Pas qu'ils étaient stupides au point de ne pas se douter que quelque chose clochait chez celui qui s'accaparait tous les rôles, était sur toutes les affiches, et dans toutes les bouches, ils demeuraient des vampires et des dinosaures politiques et nourrissaient donc le doute, aussi bien qu'un certain espoir, de démasquer la supercherie de Grey un jour. Mais pour l'heure, si leurs sujets, vassaux, ou même sympathisants au sein du Massif, apprenaient qu'ils parjuraient le nom d'Adam, cela reviendrait à un suicide politique.
D'aucuns voyaient même dans les politiques ultra-locales et racistes de Grey, qui avait développé les entreprises et commerces Spelunciens au détriment des relations extérieures, une méthode perçue trop tard comme une habile façon d'isoler ses opposants politiques et de museler des possibles alliances avec d'autres races pour s'en prendre à la Régence Speluncienne. Peut-être qu'au final, tous ceux qui n'étaient pas tombés sous le charme du minois de Sobek Elpoemer Grey -lui-même un artifice de sa propre conception, car les plus anciens connaissaient sa nature de monstre informe- se taisaient simultanément, pris au piège dans un étau diplomatique vendu comme un remède aux disparités de leur race.
Même là, les plus avisés politiciens de Spelunca, les chefs de clans, étaient forcés de reconnaître que l'économie et la paix se portaient au mieux, que malgré les mensonges et complots cette fois délivrés avec trop de finesse pour qu'on les repère au premier abord, on était effectivement bien mieux en Spelunca qu'auparavant. Mais à quel prix ? Qu'avaient-il réellement consenti en échange de la prospérité ? Quel pacte avaient-ils signé ?

Styx leur répondrait avec un éternel sourire que jamais, même à l'apex de sa puissance passée, il n'avait jamais passé un contrat d'une pareille cruauté, et que le pire restait à venir. Le prix d'un Dévoreur était connu de tous.

Des âmes plus jeunes, moins aguerries aux jeux politiques, mais bien au fait des agissements de Grey avaient manifesté leur mécontentement à la vue de tous. De jeunes aristocrates portés par une fougue virtuose, presque toujours de braves vampires désireux d'apporter bienveillance à la régence speluncienne avaient frontalement confronté Elpoemer pour le mettre face à certaines problématiques de ses décisions. Quid des Lycans que l'on disait traiter avec l'honneur des règles de guerre, mais des camps d'extermination repérés par des espions ? Quid des maisons vampires qui sombraient dans la dépendance aux drogues dures fabriqués, disait-on, dans des laboratoires dissimulés au sein de l'université vampire de Château-Rouge ? Quid des excavations au cœur du dédale Speluncien qui avaient entraîné des éboulements et rasé des hameaux entiers ?
Ils n'eurent pour seule réponse que des épouvantails métaphysiques, des regards pleins de compassion et des mines choquées qui assuraient qu'on ferait toute la lumière sur ces affaires.

Plus tard on apprenait la disparition des lanceurs d'alerte, la mort accidentelle des vampires qui avaient proféré ces doutes, et l'attaque d'assassins sur les convois de ces mêmes parangons de vérité. Et à chaque fils de noble qui tombait, à chaque enfant victime de l'emprise grandissante d'un Régent fou sur ce territoire, les anciens pleuraient non seulement la disparition du doute, mais surtout de la nouveauté et du renouveau du territoire.
S'il avait dynamité les relations avec l'extérieur, Elpoemer Grey avait au cours des dernières semaines démontré enserrer ses anneaux autour des gorges de chaque maison Vampire, et comme leurs héritiers disparaissaient en se parjurant et que ne subsistaient que les fils et filles trop bêtes pour remettre leur Régent en question, les anciens s'attristaient aussi d'entrevoir la durabilité de l'entreprise machiavélique de Château-Rouge. La Cour de Grey n'était rien d'autre qu'une montagne de lèches-culs et aveugles qui mangeraient la merde du roi vampire autoproclamé et qui iraient même jusqu'à dire que celle-ci était délicieuse de divinité s'il le fallait.

Les lucides se mourraient, ou étaient trop vieux et fatigués pour mener combat, et les placides leur succéderaient. Les simples d'esprits, ceux déjà trop dépendants des intrigues de Cour, ou tout bonnement les benêts qui croyaient ardemment en la bienveillance de Château-Rouge. Ce qui revenait à tuer les dinosaures qui siégeaient en espérant pouvoir un jour contrebalancer le pouvoir de l'Usurpateur.

Mais ne laissez pas ces lignes vous berner ! La vie, lorsqu'elle n'est pas celle des vieux croûtons qui voient clairs en le jeu de Saint Sobek de Spelunca, est tout à fait joyeuse à Château-Rouge ! Les projections de courtes-métrages insuffle chaque soir aux ruelles pavées, une chatoyante vitalité seulement égalée par les fêtes constantes et exubérantes organisées au sein du palais régalien ! Le peuple, lui, a contrario des 3% qui siège et manipule dans l'ombre les lois et les accords raciaux dans de bien ennuyantes salles de conseil, réunions, et autres trucs qui ne sont pas du tout divertissants, est tout à fait satisfait de son nouveau Saint.

Chaque Dimanche, à minuit, on sonne les douze coups, et alors que tous dansent dans l'église d'Adam, rendus fous et frénétiques par des sacrifices en masse d'animaux, esclaves, ou lycans, voire par la consommation de drogues désormais légale dans l'enceinte de Château-Rouge, on communie dans la paix du Père et on espère que Saint Sobek descendra pour bénir fils, filles, et entreprises.
Le sang, chaque Dimanche, coule à flot dans l'église d'Adam, à partir des énormes bassines prévues à cet effet jusqu'aux trappes plus furtivement dissimulées dans les lucarnes de l'immense Cathédrale.

Et alors, lorsque tous partent se coucher après avoir livré le sang des autres à Adam, Sobek Elpoemer Grey descend dans les catacombes de l'endroit, où convergent les flots rouges qui coulent encore par centaine de litres, et il ouvre grand la gueule.
Une gueule hérissée de crocs bestiaux et où nagent des lumières aux couleurs inconnues aux Hommes, une gueule qui s'abreuve de l'essence même des offrandes à Adam en des bruits de succion mornes et infernaux.

Dieu est mort, et ce sont les Spelunciens eux-mêmes qui le tuent chaque Dimanche au profit de Saint Sobek de Spelunca. (Comment prononcer ce titre sans rire ?) 




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MessageSujet: Re: Segunda Odisseia [solo]    Segunda Odisseia [solo]  EmptyJeu 22 Avr 2021 - 12:15
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Seconde Partie : L'Usurpateur
Chapitre II : Les conseils d'Alphonse Galhaad


La plupart des contes de fées, voire des histoires que se racontent les pauvres gueux désabusés dans un coin d'une taverne, impliquaient toujours à un moment ou à un autre une force antagoniste qui endossaient souvent le rôle d'un être plus vieux et profondément corrompu par l'hubris. C'était le cas de la reine de "La belle à la clairière dormante", ouvrage que Sobek Elpoemer Grey venait de finir, assis au bureau de ses appartements, son majordome à ses côtés chargé de remplir la coupe de vin qu'il finissait à un rythme soutenu.

La nuit se levait sur Château-Rouge, et son Régent, vêtu d'indémodables habits noirs et d'une longue veste en plumes de paon recouvertes d'or, se déplaçait pour admirer sa ville s'animer de cette électrique agitation propre aux débuts de journées. Les marchands allumaient bougies et candélabres sur le seuil de leurs échoppes, les artistes allaient et venaient, emplissant l'air de chants à la gloire d'Adam, de cabrioles, et de crachats flamboyants, tandis qu'au loin, dans une tour presque (presque) aussi haute que celle où il résidait les lumières de l'université arcaniques fendaient le manteau nocturne par les mouvements produits sur leurs vitraux.
Délicieux spectacle, qu'il savourait en même temps que son breuvage avec un sourire.

Récemment, au cours de ses itérations chasseresses et des diverses leçons qu'il donnait aux mages noirs les plus prometteur de l'académie Spelunciennne, il était arrivé à des conclusions plus que gênantes ; en effet, grâce à la lecture des évaluations des précepteurs arcaniques a propos de leurs élèves -ses suets- Styx s'était livré lui-même à des analyses du potentiel des jeunes magiciens. Son protégé, Harris Marcheciel, était une parfaite allégorie des conclusions auxquelles il était parvenu ; s'il se contentait de rester à encourager l'élévation des potentiels de Château-Rouge, mission primaire du Régent on en conviendra, il serait très vite dépassé par de plus doués disciples.
Sa magie autrefois surpuissante l'avait quitté, et en dépit de l'évolution constante et maîtrisée à laquelle il était soumis, selon des calculs confirmés par diverses relations aussi -ou plus- habiles que lui en l'art d'estimer les potentiels magiques, ce ne serait pas suffisant à être le plus puissant sorcier de Château-Rouge.

Il se tournait, relevait le menton face au miroir, et alors qu'il constatait sa perfection physique un tic facial le transi d'effroi. Sa lèvre supérieur s'était relevée, l'espace d'un instant, en une expression de pur dédain. Personne ne l'avait vu, bien entendu, mais il resta un long moment à regarder son reflet, obnubilé à l'idée que tout le travail qu'il avait effectué pour contenir sa nature de Dévoreur puisse également s'avérer insuffisant. La bête ressortait, en dépit du réceptacle parfait qu'était Sobek Elpoemer. Ce putain de gitan pyromane... il avait sacrifié la beauté naturel de Lachlan Grey pour lui, et le voilà qui succombait lentement au sang noir qui entachait son organisme !
Il avait serré la coupe en or un peu trop fort, et l'avait déformée, très légèrement, au niveau du gobelet. Styx perdait le contrôle. Il le sentait. Tous autour de lui complotaient, tous cherchaient inéluctablement à lui tenir tête, constamment ! Certains nobles, en dépit des schémas efficaces de privation diplomatique externe et interne, continuaient de se rassembler pour disserter sur les meilleurs moyens d'entraver son hégémonie ! Qui de ses servants menait un double jeu ? Qui de ses courtisans ne rêvait pas de le voir échouer ?
S'ils pensaient que parce qu'il agissait seul, il faiblirait à un moment ou a un autre, ils se trompaient !

Il avait corrigé son faciès en une mine plus détendue, mais le feu qui léchait ses organes, les griffes qui grattaient son ventre, ce monstre de colère qui tentait de faire surface, était plus puissant que jamais. Il fallait agir, et vite.
Il reposa sa coupe, claqua des doigts pour indiquer à son majordome de le suivre, et jeta un dernier regard de trois quarts à la ville qui s'éveillait, et à la tour de l'université qui semblait le provoquer dans sa grandeur. Qui s'était levé ce matin en jubilant à l'idée de porter préjudice à ses intérêts ?

Traversant les couloirs d'un pas hâté il observait l'agenouillement des domestiques sur son passage. Il décidait qui d'entre eux ne ployait pas le genoux assez vite, ou avec assez d'entrain. Lesquels étaient des vermines assoiffés de trahison ?
Lorsqu'il arrivait dans la salle du trône, il admirait le travail du cartographe qu'il avait embauché quelques jours auparavant. Celui-ci chargé de peindre une mappa mundi de Dùralas en prenant pour centre Château-Rouge, avançait plus que convenablement et avec un sérieux indéfectible. Avant-hier, ses pinceaux avait esquissé les contours de Stellarae, aujourd'hui ils s'évertuaient à représenter les hauteurs dantesques de son Massif. Comme il passait au-dessus de Wystéria, et qu'Alphonse venait le saluer, d'une courbette passionnée, il se sentit plus détendu. Dans la salle du trône, il était le Régent, et c'est ici qu'il était le plus à même de faire basculer la partie en sa faveur... restait à déterminer comment.

Il se figea, les pieds dans les Mers Maudites. Son regard balaya le monde, et il releva à nouveau le menton comme on lui apportait une nouvelle coupe, intacte et si bien polie qu'il pouvait s'admirer, impassible, dedans.


- Des hordes de lycans à l'Est, les forces de la Garde Zéphyr à l'Ouest. Motch'Hollow au Nord, et Adam seul connaît quel peuple abandonné des Dieux m'attend par delà le territoire des Pirates. Il joignait des mouvements de main aux localisations, indiquant à son Chevalier Honoraire les ennemis de la Nation, et fermait les yeux un instant. Cerné par des chiens fous, menacé par les virtuoses de demain. Si Equinoxe, ou n'importe qui de compétent à la Congrégation, avait empêché le bain de sang d'Ishtar, nous dominerions tout le Sud de ce pays de consanguins ! Nous agissons seuls, divisés, au sein d'un territoire multipolarisé et plus rempli de mégalomanes que le cul des elfes après un passage au bordel... Nous ne pouvons compter sur personne d'autre que nous-même Chevalier Galhaad.

Le Chevalier, grand maître des armées et tribunaux martiaux de Château-Rouge (de bien grands titres pour de petits effectifs), ne quittait pas le vampire du regard. Des yeux et une façon de parler qu'il ne connaissait que trop bien, et qui auguraient de terribles nouvelles ; lorsque Styx se sentait menacé, la nuit pouvait très vite devenir interminable de noirceur. Il décidait donc de ne pas répondre, attendant qu'il expose son idée.

- Nous devons nous assurer que notre citée est saine de toute traîtrise avant de faire ne serait-ce qu'un minuscule pas dans l'échiquier national, sans quoi en avançant nous constaterions très vite une armée de dagues logées dans notre dos... Chevalier Galhaad, je vais fournir une liste d'élèves en nos rangs, à l'université locale, une liste de parjures, de comploteurs, vos Lions d'Argent sont chargés d'appréhender. Interrogez-les, tuez-les s'ils résistent.

Un instant, une chappe de plomb s'était abattue sur la salle du trône. Sobek Elpoemer Grey n'avait rien remarqué comme il abandonnait le mappemonde pour mieux le dévisager à partir de son trône d'ébène et d'or. Le cartographe, lui-même issu des rangs de l'académie locale, avait arrêté de dessiner Château-Rouge, sa main interrompue par un ordre d'exécution massive, et certaines servantes qui avaient elles-aussi des cousins, frères, ou fils, à l'université avaient déglutit péniblement en apportant plateaux et boissons au descendant d'Adam qui semblait tester la dévotion d'Alphonse. Le Chevalier avait juré de l'arrêter s'il reprenait ses travers, mais il ne quitta pas une seule seconde des yeux Styx et leur contemplation mutuelle s'éternisait, sans qu'aucun ne daigne détourner le regard.

- Oui, votre Sainteté. Puis-je me permettre de demander si des preuves concrètes d'accusations aussi graves existent ?

Sobek devait s'attendre à la question, car il opina doucement de la tête, but une rasade de vin, et s'exprima presque aussitôt.

- Non, vous ne pouvez pas vous le permettre, Chevalier Galhaad. Je vous ai donné des ordres, appliquez-les. Voici la liste.

Alphonse s'inclinait, très littéralement, afin d'éviter de montrer la rage qui brûlait en ses yeux à son vassal. Genoux ployé, il portait la main à son armure, sur le blason en forme de rose de la maison Grey, et luttait de toutes ses forces pour ne pas serrer la mâchoire. Sobek Elpoemer Grey s'en apercevrait. Les émotions qui le tintaient étaient mixtes, amères, âcres, et une nausée lui prenait la tête ; ce premier ordre n'était que le début d'une longue spirale jusqu'à la reproduction exactes des schémas précédents qui avaient régi Château-Rouge.
Mais ces faits, dans les tropismes d'Alphonse Galhaad, Chevalier Honoraire et Juge martial, ils les observait très différemment de la première fois qu'il avait vu son être aimé les décider. Il ne le haïssait pas lui, mais plutôt sa nature intrasèque. Cette chose qu'il savait constituer l'autre côté de la pièce de la Malice éternelle ; le prédateur derrière le pierrot. La haine derrière le rire.
Cette fois-ci, loin de vouloir quitter la pièce et de ruminer à comment il pourrait arrêter Styx avant qu'il ne devienne incontrôlable dans sa psychose, Alphonse Galhaad trouvait un courage naturel, ayant eu l'opportunité et la réciprocité de ses sentiments romantiques, afin de convenir d'une autre solution. Il désirait non pas traiter Sobek Elpoemer Grey en le monstre -qu'il était- mais en l'homme qu'il pourrait être.

On venait lui tendre la liste, un amas de feuilles brochées par une rose en rubis, écarlate, intransigeante dans la perfection de sa manufacture, et il se relevait alors, empli de détermination et le cœur brûlant d'amour. Les yeux d'améthyste d'Alphonse Galhaad caressaient la figure longiligne, diaphane et toute en longueur d'un Régent habillé d'une veste aux plumes dorées. Il ne l'avait pas quitté du regard, constatait Alphonse, comme il dégustait une énième coupe de vin en fumant la pipe et que des volutes impressionnantes, qu'il recrachait par le nez, s'échappaient du gobelet d'or que des griffes affûtées enserraient.
Derrière ce rigolo petit écran blanc deux pupilles, en fentes, semblaient le disséquer avec intérêt.


- Laissez-nous seuls. Tous. Sa parole était d'autorité, mais rien ne fut fait sans que le vampire sur le trône, terminant sa gourmande gorgée, hocha la tête. L'ordre approuvé, il n'y eut plus âme qui vive dans les parages en moins de deux minutes. L'encre du cartographe elle-même était encore fraîche lorsqu'Alphonse s'avança vers son Régent, son Roi, celui pour qui il donnerait sa vie. Un sourire radieux l'illuminait comme il déclarait :Tu n'as pas besoin de ces trucs là, avec moi Styx. Tu as peur que les académiciens dépassent tes dons, que l'un d'entre eux ne te tue pour prendre ta place, ton esprit cogite aux manières que tous dans ce petit royaume que tu as créé ont de te la mettre à l'envers. C'est normal ! Tu es sur le trône, et ils sont en-dessous, pendant que tu auras ton joli petit cul là-dessus ce sera le cas ! Mais je suis là, je te protège, Yuli aussi... tu n'as pas à redevenir le tyran que tu étais, on peut faire les choses différemment cette fois-ci. N'est-ce pas ce que tu m'as dit le jour même de ta résurrection ?

Les paroles de Galhaad avaient un écho solennel et son timbre rauque et viril un je-ne-sais-quoi de profondément beau en ce début de nuit. Il s'était levé comme il parlait, sans détacher les yeux de son bien-aimé dans son discours, pour lui enserrer les joues dans ses paumes, afin qu'il ne ressente la chaleur de son étreinte. Le bien-fondé de ses pensées passait naturellement par ce contact que seuls les amants connaissent, cette intimité où rien ne pouvait plus vous atteindre. Guettant la réaction de Sobek Elpoemer Grey avec enthousiasme -car il le savait également rêveur et romantique- le Chevalier Honoraire lui décochait un sourire qui aurait fait fondre la Banquise toute entière. Vivre avec Styx n'était pas facile, mais il ne changerait ça pour rien au monde.

Grey posait une main, à son tour, sur le plastron de son chevalier, en terminant son verre d'une traite.


- C'est touchant Alphonse, vraiment. Dans ses yeux et ses lèvres, il lui rendait autant d'amour et de candeur que ne l'avait démontré Alphonse, mais dans sa voix nageait quelque chose de plus détaché. Je suis d'accord avec toi, je ne dois pas reproduire les schémas du passé. Mais je ne serais pas non plus le petit prince que son puissant chéri protège. Toi et Yuli êtes là non pas pour assurer ma sécurité, mais celle du Massif ; je ne veux pas que cela change. Grey martelait chacun de ses mots, et comme il avançait dans sa syntaxe, ses griffes laissaient de petites rayures à la surface du plastron noir du Chevalier. Des étincelles bleues dansaient à la surface, là où se trouvait son blason. Les yeux du régent devenait vitreux, et son sourire las. Régner n'est ni simple, ni une science exacte, mais je t'ai donné un ordre et tu vas l'exécuter. Aussi, la prochaine fois que tu souhaite avoir un entretien public et personnel avec moi, tu le déclareras, comme tout le monde, à l'avance et nous conviendrons d'une date.
- Ne fais pas ça.
- Je souhaite simplement tailler les haies trop prolifiques d'un rosier dont je dois être la rose la plus belle. Et c'est pour ça que je suis là, et que les autres non. L'instinct du tueur, Alphonse. Ne sois pas naïf à croire que tous vont connaître une histoire heureuse et des années de bonheur. Dans le jeu des trônes, soit on gagne, soit on meurt. Ton audience est terminée, ne laisse pas notre travail empiéter sur notre relation, sans quoi...
- Sans quoi ? Alphonse avait reculé, à moitié surpris, à moitié dégouté par le discours autoritaire de celui qu'il savait désormais ne pas avoir changé d'un pouce. Il secouait la tête, et le regardait cette fois sans dissimuler sa férocité. Tu vas m'exécuter ? Me faire enfermer pour parjure ? Complot peut-être ? Ou aurais-je droit à une section de ton histoire personnelle a propos d'une habile manigance pour me faire tuer ? Toi, fais attention à ce que tu décides cette fois.

Cette dernière remarque, phrase qui avait sauté hors d'une bouche qui ne le pensait pas, fit battre des cils à Styx. Il regardait Alphonse en souriant, puis rappelait ses domestiques et gardes. Le sang d'Alphonse s'était glacé, à l'opposé de ce qu'il ressentait il y a quelques instants.

Styx ne lui ferait pas l'honneur de lui accorder un pan entier de son RP solo, il déclarait donc, lorsque tous furent revenus et qu'un silence de plomb gangrénait depuis bien trop longtemps la scène pour ne pas donner suite au dialogue :


- Gardes, emmenez Alphonse Galhaad aux cachots. Et faites circuler l'ordre ; le premier qui me ramènera les captifs dont le nom est inscrit sur la liste des étudiants aura son poste.

Il était temps que le patriarcat comprenne qu'une entité au sens de la mode irréprochable, aux crises "psychotiques" et à la langue affutée, n'avait besoin d'aucun mec d'un mètre-quatre-vingt-dix ou plus pour veiller sur elle. Styx avait peut-être tous les défauts du monde, mais il n'exerçait pas son pouvoir pour faire se sentir les autres dépendants de son amour. Il n'espérait pas de Galhaad qu'il comprenne, mais personnellement il avait un goût de triomphe en bouche -et de vin blanc-.
Qu'ils aillent bien niquer leur mère à croire pouvoir le défendre, il en était très bien capable tout seul.

Il ne daigna même regarder l'homme qu'il avait effectivement aimé (autant que le peut un Dévoreur) pendant un temps se faire emmener. Il pensait juste à ses paroles pleines de condescendances, là tout de suite. En fait ça faisait un moment que l'amour débile d'Alphonse le gênait, s'il devait être honnête.

Ils devraient écrire plus d'histoires a propos de méchants Régents bourrés de défauts qui finissaient par avoir leur "et ils vécurent heureux pour toujours sans leurs lourdingues de prétendants et tous les minets du continent exécutés afin qu'il ne reste au sommet", ça ferait sans l'ombre d'un doute des clivages sociaux moins phallocrates.
Bye Alphonse, thank u next bitch. Se dit Styx en rigolant franchement. Et qu'on lui amène les jeunots au pouvoir scandaleusement développé sur le champ. Le sang allait couler.




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Seconde Partie : L'Usurpateur
Chapitre III : La Règle des Deux

Les pas du Régent, Fils d'Adam, et Roi Vampire autoproclamé Sobek Elpoemer Grey, résonnaient dans le dédales d'escaliers qui menait aux cachots de Château-Rouge. Exceptionnellement grande, la prison était en réalité une récupération des précédents travaux des laboratoires Fortuna au sein de Spelunca dont les excavations jusqu'au mystérieux cœur du massif avaient permis l'aménagement d'une part conséquente du labyrinthe de pierre.
Faustus Fortuna occupait à présent les geôles qu'il avait construit, et le vampire dont l'immense costume de bal -sorte de parodie de cuir noir d'une tenue aristocratique Stellaroise- traînait derrière lui, à chacun de ses pas lents pour ne pas abîmer son costume qui coûtait plus que la construction d'un village, sourit rien que de penser à cette ironie. L'arlequin subsistait, intact, à qui savait lire entre ses lignes, paradoxalement plus illusoires et retordes que jamais.

Aujourd'hui, à minuit, se tiendrait l'anniversaire d'une illustre noble de bonnes familles, des festivités sur le thème "Mon démon intérieur" ; un dresscode tout à fait jubilatoire pour le Dévoreur qui avait pris possession du corps de Sobek Elpoemer. Inspiré par le thème, il avait ordonné que le meilleur couturier de Château-Rouge lui confectionne une fourrure, en peau de panthère noire, dont les pans traineraient derrière lui. Habillé de collants et talonnettes dorés, sa silhouette globale, qu'un corset rendait ahurissante de maigreur et à la taille de guêpe, était celle d'un fauve en chasse, renforcé par un couvre-chef qui était tout bonnement une tête de fauve dont on avait trempé la dentition dans de l'or. Il avait également trempé ses griffes manucurées dans le métal précieux afin de les assortir à chaque extrémité de son corps. Sur son passage, loin de l'hypocrisie habituelle de la Cour, des interpellations émerveillées, choquées devant autant d'innovation en matière de mode.
Mais le bal était encore pour après, et les rares yeux qui avaient pu contempler son costume le plus travaillé -et coûteux- à ce jour, amorceraient son impact régal par les rumeurs folles qui courraient probablement déjà sur son élégance. Il serait le plus beau plus tard, pour l'heure, il allait laisser un peu de son "Démon intérieur" ressortir.

Aussi rapidement qu'il le pouvait, il défilait parmi les cellules, accueillant les insultes de ses prisonniers (nobles trop réticents à se rallier à lui, garçons trop doués de naissance, et divers lycans) d'un air ravi, puis passait devant la chambre de Fortuna avec une lenteur toute particulière.
Se caressant la jugulaire d'un ongle long, acéré, et doré, il lui décochait un sourire aux lèvres maquillées de noir. Ses canines étaient deux traces de poudre sur fond monochrome, une gueule dans l'autre gueule de son couvre-chef, et s'il se donnait autant en spectacle pour le démon Fortuna c'est qu'il le savait à même de comprendre la métaphore de son costume.


- Contemple, un nouveau Dieu Dùralassien, sponsorisé par les maisons Spelunciaga s'il-vous-plaît.

Après avoir tourné très lentement, sur lui-même, en riant comme une courtisane qui allait baiser pour la première fois, Styx ignorait le "monstre" lancé par son ancien majordome, et filait vers les nouveaux appartements d'Alphonse Galhaad. Son Chevalier Honoraire déchu, pris au piège dans sa vision machiste du monde... Comment avait-il osé lui dire, à lui, de quelle manière il devait gérer son royaume ? En réalité, Sobek Elpoemer Grey comprenait très bien que les hommes de la trempe d'Alphonse pensent détenir la vérité absolue. La virilité, la puissance, et la pensée ordonnée comme moteurs s'avérait pour la plus grande partie des nés mortels comme des maximes aussi pauvres qu'efficaces.
Mais aujourd'hui c'était le clown habillé de fourrure noire et d'or qui marchait libre, et le Chevalier phallocrate qui vivait captif.

Arrivé face à la cage où le beau blond se tenait, à visiblement faire toute sorte d'exercices physiques sans remarquer son arrivée, Sobek grattait un barreau du bout du doigt, déclenchant un atroce son dissonant.
Le Chevalier se relevait, en sueur, le torse nu, et lui portait un regard tout d'abord surpris bientôt remplacé par une once d'espoir. Pensait-il réellement que ce Régent-ci revenait sur ses décisions ? Idiot... mais un très bel idiot à n'en point douter.


- Ce costume est sans doute le plus beau que tu aies porté jusqu'ici... il te va bien. Tu portes des corsets maintenant ?
- Je sais, merci. Oui, selon le couturier ça flatte mes courbes, et c'est vrai que je ressemble à une vision sous acide de la perfection machiavélique de l'Immatériel... à nouveau selon le couturier. Tu veux un joint ? J'ai encore une demi-heure avant la fête, et je me suis dit que te parler me ferais le plus grand bien.

Comme le régent à la fourrure joignait la parole aux actes, et allumait une longue cigarette dans un porte-cigarettes prévu à cette effet, Alphonse Galhaad se plaquait contre les barreaux et lançait un regard de braise à Styx.

- Tu veux juste discuter ?

Fit-il comme ses mains se saisissaient du joint.

- Je n'ai pas perdu une heure de ma vie à rentrer là dedans pour l'enlever maintenant. Non, en réalité je venais te compter ma journée... Es-tu au courant de la "Règle des Deux ?" La superficialité de Sobek arrachait un rire à Galhaad, ou peut-être était-ce l'effet de l'herbe sur son esprit, mais en tout cas il hocha la tête, tout sourire.
- L'élève et le maître, la transition du pouvoir dans les instances occultes de Dùralas entre deux entités afin de raffiner l'essence du Mal, de la rendre toujours plus puissante. Je croyais qu'elle n'était plus valable depuis que tu fais office de plus dangereux psychopathe sur terre, mais je t'en prie, raconte. Merde, c'est de la bonne.

C'était au tour de Styx de rire, repoussant sa capuche-tête-de-lion-noir-aux-crocs-dorés en arrière pour dévoiler ses cheveux courts peints en rouge et bleu.

- Aujourd'hui j'ai convoqué mon apprenti. Harris Marcheciel... celui que je soupçonnais être le porteur de l'autre moitié de la puissance noire de la Règle. Je me suis dit que quitte à perdre la vie un de ces jours, autant forcer le destin; j'ai attendu qu'il ouvre la porte de mes appartements, et je l'ai invité à se coucher à mes côtés. Il est jeune, fougueux, mais ne possède pas comme toi cette vilaine manie de vouloir me dominer. Il voulait simplement goûter au Styx, à cette instance millénaire qui a bercé son enfance et lui a tout appris.
- Tu l'as baisé ?
- Non. Il a tendu son visage pour m'embrasser, tout empourpré de honte qu'il était, comme un puceau, et j'ai vu à ce moment là qu'il n'était pas l'autre moitié. Trop hésitant par delà son assurance ordinaire, un prodige, très certainement, mais pas un génie.
- Tu l'as laissé vivre ?
- Non plus. Au départ j'ai failli l'embrasser aussi, soulagé de me savoir toujours au sommet de la chaine alimentaire des apôtres noires de ce monde, mais... je... Styx est ressorti. J'étais dégouté je crois. Déçu, aussi. Je pensais qu'il aurait de l'importance, que je trouverais en lui un adversaire convenable et une fin glorieuse. Que la magie noire évoluerait. Alors je lui ai tranché la gorge, et sais-tu le pire dans cette histoire ? Il est mort le sourire aux lèvres, dans cette expression débile et juvénile d'un fantasme qui s'accompli. C'est son sang qui vernis mes lèvres en ce moment, le meilleur maquillage pour le thème "Mon démon intérieur".
- Moi qui croyais que tu venais me libérer, je suis déçu. Mais content de te savoir plus rassuré, tu éviteras peut-être de mettre à mort des innocents parce que tu te sens menacé maintenant. Je sais pas. T'es sur que t'es pas dans le mood pour une petite pipe ? Rien du tout ?
- Au revoir, Alphonse Galhaad. Je ne compte pas te laisser là toute ta vie, crois-moi, Spelunca perd des abdominaux trop bien sculptés, mais il faut vraiment que tu apprennes à te tenir. L'envie de te trancher la gorge pourrait me sauter à l'esprit un de ces jours.

Alphonse riait, et postait ses bras le long des barres, dévoilant les fameux abdominaux dont parlait Styx. Il relâchait dans le même temps une longue fumée d'herbe, le joint coincé entre les dents.

- Je devrais être terrifié mais... Spelunca perdrait aussi beaucoup trop de centimètres n'est-ce pas ? Reviens quand tu auras décidé comment je pourrais me faire pardonner, et rapporte de l'herbe, on se fait vraiment chier ici.

Galhaad ne semblait pas avoir capté toute l'étendue de ce que la Règle des Deux et son état actuel représentait. Mais cela faisait bien longtemps que Sobek Elpoemer Grey n'attendait plus des hommes comme lui qu'ils soient capable de mener une réflexion qui dépasse leurs besoins naturels nécessaires. Le Chevalier était en tout cas bien plus malléable depuis son châtiment, et cela lui suffit à le gratifier d'un clin d'œil avant de lui tourner doucement le dos.

- La vache ce cul.

Fut la dernière phrase qu'il entendit avant de regagner la salle de bals.




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MessageSujet: Re: Segunda Odisseia [solo]    Segunda Odisseia [solo]  EmptyMer 12 Mai 2021 - 6:39
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Seconde Partie : L'Usurpateur
Chapitre IV: Terreur

Nichée au creux du Massif Est de Spelunca existe une petite bourgade a priori exempte de défauts. Répondant au nom de Zaviken, en honneur à la famille alpha qui la dirige, et fière d'une économie et d'une prospérité qui, si elles sont loin d'égaler celle de Château-Rouge, sont tout à fait honorables et promettent à ses terres un avenir radieux. La famille Zaviken, loin de la parcimonie qui ont fait la renommée de sa stabilité financière et structurelle, a quant à elle, décliné non seulement l'invitation du Messie de Château-Rouge, Saint Sobek de Spelunca, Régent Speluncien, Ombre Repentie, à séjourner en sa Cour mais également la proposition d'annexe à ses terres.

Jusqu'ici occupé à purger son domaine de complications intestines (le terme médical est si approprié aux revêches Sires qui s'apparentent en politique plus à des tumeurs qu'à de réels êtres vivants) Sobek Elpoemer Grey, L'Usurpateur comme il est qualifié par ceux qui voient d'un mauvais œil l'hégémonie engrangée par la lente castration de la cour martiale Vampire, et l'accaparation des pouvoirs publiques suite au choix d'Adam de faire d'Elpoemer son successeur, aurait pu pardonner ses écarts.
En fait, il est même d'avis que la multipolarité politique au sein d'un territoire unique est tout à fait bénéfique à la prospérité de la race. Les vampires sont, par nature intrinsèque, indépendants et difficilement enclins à se ranger sous une bannière unique par d'autres biais que la religion, néanmoins, cela fait également aux yeux de Styx tout l'intérêt qu'il porte aux sangsues éternelles.
Loin de la passivité des elfes, et bien plus calculateurs dans leur violence que les orques, les vampires sont pour un Dévoreur une menace immortelle qui se rapproche au plus de sa propre condition.

Mais très récemment, pas plus tard qu'il y a trois jours, les Zaviken ont commencé à assassiner les précepteurs de Château-Rouge pour les déposséder des taxes qui ont suivi les premières récoltes. Bien entendu, les rapports font état de brigands qui s'en prendraient aux riches, et certains des plus littéraires rapportent même l'existence d'une figure encapuchonnée, un certain "Robin de Spelunca" qui agit en faveur des plus pauvres en détroussant les fortunés.
Un air de déjà vu, qui a non seulement fait hausser un sourcil à Elpoemer, mais qui l'a de surcroît diablement courroucé. Néanmoins, et comme Styx n'est plus Styx depuis un bon moment, au profit de cette ravissante évolution qu'entraîne à chaque fois la possession d'un nouveau corps, son instinct naturel qui le commandait d'égorger ces fils de pute jusqu'au dernier en forçant leur progéniture à regarder tandis qu'il enculait en même temps les fils ainés des Zaviken l'a dirigé vers une solution plus raffinée et efficace.

Les bain de sangs sont contreproductifs, au même titre que les menaces directes (celles qui découlent de la pompe, des images renvoyées par le pouvoir, c'est une autre histoire) ou les politiques militaristes car elles accaparent l'autorité par la peur. L'effroi et l'intimidation sont des paradigmes fallacieux, toujours en évolution, et si selon les philosophes humains le pouvoir est lui-même en constante transition entre les instances les plus influentes d'une communauté, alors régner par la force est un pari aussi risqué qu'idiot.
Parfois, cependant, il ne faut pas oublier que les esprits mortels -ou immortels- ont la mémoire terriblement faible. On oublie aisément, on se perd très naturellement dans le processus d'une réalité quotidienne pleine de tracas qui nous aveuglent face aux dangers qui s'agitent derrière des décisions politiques d'apparence toutes diplomatiques ; la Cour Speluncienne, si calme et tranquille, bien portante depuis des mois, est vue par ses détracteurs comme presque trop sage.

C'est ainsi que Sobek Elpoemer Grey décidait d'accorder à Zaviken, aux terres comme à sa famille régente, un honneur immense. Ils seraient, dès le lever de soleil de demain, un exemple de ce qui arrive lorsqu'on croit pouvoir égaler un Dieu, et on écrirait de moult façons lyriques la chute de la cité impie, les bardes chanteraient avec panache des couplets pleins d'une tristesse poignante, afin de sauvegarder la mémoire collective.
Jusqu'ici ceux qui désignaient Grey comme un usurpateur n'avaient fait que cela, supposer, et il désirait ardemment revoir son nom associé à la folie et à la soif de sang. Qu'ils se méfient non plus à cause de son passé trouble, mais bel et bien car il décidait de faire régner le mal une fois de plus. Juste une fois, afin que la peur ne vienne troubler les regards déjà emplis de haine non justifiée.
C'était un peu comme faire face à un homophobe, autant proposer de le sucer quitte à ce qu'il vous dénigre avant de retourner pleurer dans sa solitude de mal baisé en crachant des inepties a propos de vos préférences sexuelles.
Voilà pour la minute banalisation de concepts métaphysiques, maintenant reprenons l'oblitération de toute une ville.

L'air était aussi tiède qu'on pouvait l'espérer à Spelunca en début de soirée printanière, et comme les marchands Zaviken commençaient à sortir leurs marchandises sur leurs étales, le bruit des pas sur la terre battue de la ville résonnait en annonçant le commencement d'une journée vampire mouvementée. De jeunes femmes allaient et venaient, leurs robes en coton relevées en une exquise expression de fougue au-dessus de la cheville, des paniers au bras garnis de leurs plus récents achats, tandis que les hommes discutaient en groupes plus ou moins grands, certains arborant des pipes d'herbes tandis que d'autres partageaient des lignes de cocaïne autour d'une bière. Les arbres dansaient doucement, portés par des vents estivaux aux odeurs parfumées des roses spelunciennes, et la Lune s'annonçait presque pleine aujourd'hui ; une très belle soirée pour un massacre.

Dissimulés dans les ombres des toits, leurs bottes ne produisant aucun bruit sur les tuiles, des figures encapuchonnées, vêtues de capes aux couleurs de la nuit et serties de yeux aussi rouges que les enfers, se faufilaient, sautant d'habitation en habitation, des fusils technophiles dotés de viseurs issus des prodigieuses innovations des Laboratoires Grey pendant à l'épaule pour le premier groupe, alors que le second détachement d'assassins cachait sous ses manches des pierres d'Adam dans des bourses confectionnées en intestins d'animaux gravées de symboles occultes en sang de vierge.
Là aussi, il s'agissait d'une innovation -cette fois non-officielle- des services arcaniques du Régent Grey. Les "pierres d'Adam" étaient des caillots sanguins, des agglutinements d'hémoglobine pure mélangée à du sang de Dévoreur et enchanté par les sorcières au service de Yuli Sibly. Si le processus de raffinement des pierres d'Adam est long et peu utile à décrire, leur effet, quant à lui, est simple ; distordre la réalité pour conjurer les Limbes de l'Immatériel directement en la réalité. Inspirés de ce qui a jadis frappé Insmousse, et, pour ceux dont la mémoire a connu plusieurs âges, PlagenHust, ces armes de destruction massives, ont été élaborées secrètement au sein de l'Académie de Château-Rouge sous la supervision de Sibly et Grey eux-mêmes.

L'heure était venue de mettre la théorie au service de la pratique.

Le groupe de technophiles avait pour mission d'initier le carnage ; menés par Alphonse Galhaad et intitulée dans la planification martiale escouade Alpha, ils atteignaient comme prévu à minuit pile les tours de guets qui bordaient la cité en décapitaient sans hésitation les patrouilleurs, surveillants, et chevaliers présents sur les remparts pour annihiler toute gêne dans le rituel des sorcières qui se devait d'avoir lieu au plus près du satellite lunaire.
Une fois le signal mental de Yuli Sibly donné à ses adeptes, celles-ci escaladaient à leur tour les fortifications pour se placer sur les quatre tours, à chaque point cardinal, et chacune des sorcières se mettait à conjurer silencieusement le rite de transmogrification de la réalité qu'ils avaient orchestré des jours durant.

Styx, quant à lui, marchait encapuchonné le long des ruelles bondées de Zaviken, répandant ses énergies noires sur chaque pomme qu'il faisait mine d'inspecter, chaque passant qu'il effleurait du bout des doigts, et, lorsqu'il crachait plusieurs fois au sol, au milieu de la bave et de glaires cramoisies, des vers hérissés de crocs, difformes même pour leur physionomie de vermine, dansaient en poussant des hurlements inaudibles aux humains.
Styx plantait des larves de Dévoreur sur son passage.
Alphonse finissait d'abattre le dernier des gardes de Zaviken.
Yuli voyait ses yeux devenir laiteux sous les formules profanes qui émanaient de ses lèvres, tandis que face à elle, haut dans la tour Nord où elle se trouvait, sa pierre d'Adam flottait en émettant des brillances d'une couleur qui n'existait pas.

Le Dévoreur qui marchait dans les rues en exhalant ses larves carnassières sentit le moment précis où les quatre pierres d'Adam résonnaient ensemble, et commanda immédiatement à l'escouade Alpha de dégager de la ville. Et les ombres assassines disparurent, sautant à nouveau de toit en toit, aussi efficacement qu'elles étaient apparu. Et les sorcières se mirent à léviter sous la lune, gagnée par des puissances de plans inconnus aux homes, leur bouche intimant à la nuit des paroles qui n'existaient en aucun dialecte mortel ou immortel, des mots que seuls connaissaient les monstres qui se tapissent sous les miroirs de l'Immatériel, par delà les ombres et la lumière de toute chose, les monstres de l'espèce de Styx, le langage des Dévoreurs.

En un instant, comme un nuage coupait la Lune aussi parfaitement que les lames de rasoir que tenaient certains Sires dans les rues de Zaviken pour écraser les cailloux de la poudre qu'ils inhalaient par voie nasale, l'astre nocturne perdit sa couleur pour gagner une brillance rouge immonde, pleine de menace. Aussi subitement, Styx retirait sa capuche, en plein centre de la place du marché, pour se joindre aux foules hypnotisées par la radieuse couleur qui baignait désormais toute la ville et admirer la Lune Rouge. Son sortilège signature.

La Lune Rouge, sous son appellation vernaculaire, si l'on s'en référait aux nomenclatures de l'Institut de Magie, se classifierait dans la catégorie des illusions, et nécessitait un temps de préparation extrêmement long ainsi que différentes conditions afin de fonctionner. Du sang de Dévoreur, contenu dans les pierres d'Adam, mélangé à du sang pur, de vierge préférablement, une Lune pleine ou presque, ceci pouvant être compensé par l'incantation faite par des magiciens puissants -le cas ici présent-, et, enfin, une infection de corps mortels par suffisamment de larves de Dévoreur afin que celles-ci puissent appeler les Limbes et rompre de leurs mélopées funestes le voile entre la réalité et les coins les plus obscurs du monde intangible.
Les larves de Dévoreur, contrairement à leur nom, ne sont ni des êtres vivants, ni des objets, ce sont des résidus magiques, des prolongations du sang noir qui bouillonne à l'intérieur d'un Dévoreur assez puissant pour en faire un usage correct, et ces mêmes résidus, pareils à un virus aérosol, vont d'individu en individu, rentrant par le premier orifice qu'elles trouvent pour remonter le long de l'organisme afin de se loger au niveau de l'hypothalamus. Elles déchirent de leurs microscopiques crocs les chaires et tendons, creusent le cerveau à la recherche de l'organe qui régit la transmission de sensations aux mortels, et lorsqu'elles s'y trouvent, permettent à tout sortilège affectant les sensations empiriques de se trouver décupler.

La Lune Rouge, en elle-même, était d'une simplicité déconcertante dans la mesure où, grâce aux angles et cratères parfaits du satellite, ce n'était qu'un simple sortilège de clairvoyance sur un autre plan. Similaire aux arts cinématographiques mises en place à Château-Rouge où l'on usait d'une toile blanche pour projeter les images des cristaux-diffuseurs -vous savez désormais d'où est venue l'idée- la Lune Rouge n'était qu'une fenêtre sur les Limbes de l'Immatériel portée à grande échelle.

Tout mouvement avait cessé à Zaviken. Tous les regards étaient levés, les têtes se tordaient pour admirer la Lune, et ceux qui n'avaient pas de contact visuel direct avec l'astre dont la couleur chancelait, irradiait, bavait, dégoulinait d'une atroce brillance loin de tous les tons rouge de ce monde, s'ils avaient le malheur d'en voir le reflet sur une fenêtre, gobelet lustré, ou même dans les yeux de quelqu'un d'autre, tombaient à leur tour sous l'emprise de l'illusion.
Peu à peu, Styx était le seul être à se mouvoir dans l'espace, serpentant entre les milliers de figures immobiles, la tête rivée dans les étoiles, pour aller s'élever doucement dans les airs jusqu'à se tenir parfaitement au centre de toutes les attentions ; son corps vêtu de noir était bientôt au centre du disque lunaire. Ses contours se coloraient de l'organique couleur, et à son tour, il se joignait aux incantations proférées par les sorcières, leurs murmures menaçants étant les seuls bruits audibles dans la ville. Une scène surréaliste, figée dans le temps, s'abattait sur Zaviken.

Les habitants eux, voyaient le ciel se fracturer, les nuages révélaient les couleurs des galaxies, des étoiles fendaient la nuit en d'éclatantes supernovas et radieuses pluies de comètes, transformant les expressions captivées en mines ravies ; personne n'avait jamais contemplé l'univers d'aussi près. La terre s'éloignait, ses formes connues se perdaient dans les brillances secrètes des Limbes, et les yeux s'abreuvaient du spectacle fascinant de paysages si nouveaux, extraterrestres, aux accents irisés et dont certaines fleurs ressemblaient si horriblement aux Roses spelunciennes introduites par Styx en Spelunca.
Ce fut ce premier détail qui plongeait la foule dans une hystérie de cris et vomissements aigus. Sans qu'ils en sachent encore pourquoi, les plus réceptives des âmes se prenaient le ventre à deux mains, rendaient leur déjeuner et hurlaient à la mort.
Bientôt, et comme les mains innocentes cherchaient à se préserver de ces illuminations macabres dont il apparaissait clairement aux esprits contemplatifs qu'elles n'étaient que mensonges et prédations, autant de faussetés que le sont les promesses d'un serpent prêt à vous avaler tout rond, les centaines d'habitants se livraient à des auto-mutilations dignes des plus gores des scénarios ; on s'arrachait les yeux à l'aide des ongles, on creusait la chaire de ses joues en se mordant au sang, et les hurlements s'élevaient de telle manière que les cordes vocales s'en trouvaient rompues.

Au milieu de la place et comme il regardait ceux qui avaient voulu se hisser par delà son étreinte de Régent, Styx regardait ce peuple sodomite se livrer à son suicide collectif d'une mine apathique, avant de rompre subitement son sortilège d'un claquement de doigts.


- Cela suffira, car je suis un Dieu de clémence et compassion. Vous avez vu le pouvoir qui habite le champion d'Adam, et j'espère que cela fera de vous de plus dociles agneaux. Allez, reprenez votre petit Marché, l'économie c'est capital.

Mais Zaviken ne serait plus jamais en mesure de produire quoi que ce soit, ses habitants, miraculés d'avoir survécu à un pareil rituel, seraient d'éternels loques, marchant le long des rues les bras ballants, les yeux arrachés, en balbutiant des inepties sur des couleurs tombées du ciel et un serpent qui s'enroulait doucement autour de la cuisse d'Adam pour en absorber petit à petit la divine essence. Un serpent aux écailles de toutes les couleurs, si belles, si délicates, qu'il était capable d'hypnotiser un Dieu et d'en usurper les fonctions.
Mais Styx veillerait à envoyer un émissaire prendre en charge cette ville de demeurés, bien entendu, un Régent sait faire preuve de bienveillance envers ses loyaux sujets.




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Seconde Partie : L'Usurpateur
Chapitre V: Alea Jacta Est

Un carreau d'arbalète, c'était tout ce dont un assassin accompli avait besoin pour accomplir n'importe laquelle de ses missions ; monstres, hommes, bêtes, dieux. Qu'importe la nature de la cible, lorsque la planification et les moyens employés sont élégants et exempts de défauts, alors la mort survient aussi naturellement que si elle était issue d'un calcul savant. Telle était la philosophie de Sobek Elpoemer Grey dans les affaires qui nécessitaient de plus sinistres cogitations que la gérance étatique ou la diplomatie -bien que ces différents domaines convergent éternellement en un même point central, gris, et absent d'humanité, la politique était l'art de donner la mort et la vie sous différentes formes- et telle serait toujours sa façon de raisonner. La pensée d'un Dévoreur, d'un superprédateur issu des arcanes pour conquérir le monde, d'un être qui avait fait de la tromperie son fer de lance, et qui, même au plus loin de ses habitudes chaotiques continuait de cultiver l'anarchie afin de mieux leurrer ses victimes.
Rien ne se perd, tout se transforme ; lui avait jadis intimé un amant alchimiste a propos de la nature de chaque chose.

Aujourd'hui était une journée particulièrement riche en activités pour celui qui siégeait sur son trône de pierre blanche et aux gravures d'or, une longue veste en fourrure de lycan couvrant ses éternels habits de soie noir et de fils d'or. Sobek Elpoemer Grey avait promis à un ancien frère Dévoreur nommé Virgil qu'ils iraient secourir son amant, Dantes, aux Enfers en échange de quoi la Dame Fortune le laisserait définitivement tranquille.
La Dame était connue des instances les plus anciennes de Dùralas comme une entité psychopompe qui se nourrissait des cultes qu'on lui vouait pour faire régner la discorde sur les Hommes. La Dame vêtue du rouge qu'elle portait après avoir pourfendu son amant Dragon, la Dame qui portait en elle l'essence même du Hasard, idolâtrée par les voleurs et ceux qui cherchaient la faveur des circonstances dans les moments essentiels. La reine des dés, de l'infortune, et de la chance. Des foutaises, dirait Styx qui la connaissait très bien, car elle n'était rien de plus que lui ; un Dévoreur ancien et très puissant, qui renonçait à prendre forme physique pour s'incarner et se nourrir d'un concept humain irrationnel qui ne se tarirait jamais. Plutôt maligne, mais loin de sa splendeur d'antan, la Dame Fortune oeuvrait à présent au travers de Virgil à qui elle avait confié des pouvoirs d'arlequin impressionnants afin qu'il ne vienne tuer Styx et récupérer l'immortalité qu'elle lui avait octroyée il y a de cela plusieurs siècles.

Sobek Elpoemer Grey l'avait jadis servie sous diverses identités, répandant le chaos et les intrigues afin que de l'anarchie ne naisse les pires conséquences d'un lancé de dé sur les natures humaines et les réactions en chaîne qui régissaient les fils du destin, mais à présent libéré de ses fonctions il avait préféré faire cavalier seul. Fortune l'avait utilisé, le poussant dans une quête dont il n'avait retiré que des plaisirs éphémères, et même s'il la remerciait d'avoir grandement progressé en tant qu'individu et arcaniste au cours de ses missions, elle demeurait à ses yeux une manipulatrice et un parasite ; preuve étant qu'elle reproduisait aujourd'hui le même schéma avec ce bouffon de Virgil.

Ledit Virgil, aux côtés de Galhaad, buvait une coupe de sang en discutant de leur excursion aux Enfers ; il n'y était jamais allé, disait-il. Comment étaient les Enfers ? S'agissait-il d'un plan tangible comme la Terre ou fluctuant comme l'Immatériel ? Quelle était sa superficie ? Et comment savoir précisément où se trouvait Dantes ? Fallait-il s'attendre à affronter des démons ?
Yuli aux côtés de Styx, en compagnie des sorcières de la Tempête, traçaient des cercles alchimiques au sol, plaçaient des runes à certains points géométriques précis, et peignaient à l'aide de sang d'étranges lettres d'un alphabet obscur.

Dans la salle du trône, à part deux goules chargées d'assurer l'approvisionnement de la pièce en victuailles sans que des servants capables de raconter ce qu'ils voient soient impliqués, tous faisaient partie du cercle d'alliés le plus restreint de Styx. Alphonse Galhaad dirigerait une escouade d'assassins dans le portail ouvert par Yuli Sibly et ses Filles de la Tempêtes, tandis que Styx et Virgil transplaneraient jusqu'à Dantes pour se saisir de son esprit et le ramener parmi les vivants.
Il n'y aurait pas d'affrontement avec les démons ; c'était une espèce plutôt pacifiste a contrario de ce qu'en disaient les mages humains. Ils avaient peut-être omis, dans leur jugement hâtif de cette instance du monde souterrain, de préciser qu'ils donnaient la chasse sans répit aux représentants infernaux ou pire, qu'ils les excitaient par des sacrifices, ce qui suffisait à expliquer pourquoi ils ne rencontraient jamais un Démon sans que celui-ci n'essaye de leur causer du tort.
Non vraiment, à l'inverse des Dévoreurs qui eux étaient par nature enclins à convoiter toute forme de vie, les Démons œuvraient à une existence pacifique au sein du domaine éternel des Enfers, s'occupant des âmes damnées, emportées par leurs contrats et machinations, et leur délivrant les châtiments qu'ils jugeaient adaptés.

Styx n'appréciait néanmoins pas les démons, diables, diablotins, monstres, et rejetons du monde souterrain. Une appréciation purement personnelle et basée sur rien d'autre que leur apparence sombre et déprimante d'inventivité, mais il était d'avis que quitte à associer des êtres avec le machiavélisme autant que ce soit lui et les Dévoreurs plutôt que les Démons et leur Enfer. Il désirait donc, dans l'idéal, oblitérer l'Enfer et manger chacun de ses représentants, soient-ils de nature démoniaque ou damnée, mais dans l'immédiat il devait s'occuper de régler le problème de Virgil et réunir deux tourtereaux afin d'éviter que Fortune ne l'emmerde pour l'éternité.
Il expliqua donc le déroulement de l'opération à son frère Virgil :


- Dans une heure, à minuit, les sorcières feront apparaître un portail qui donnera sur le troisième cercle des Enfers, le lieu où les âmes récemment expédiées sont traitées et jugées par les instances exécutives des diables. Alphonse est là à titre préventif, si tout se passe comme je l'ai prévu nous n'aurons pas à affronter les démons, mais je préfère prévenir que guérir, Château-Rouge ne doit jamais savoir que nous invoquons les Enfers, sans quoi ma réputation en prendrait un coup pour le moins indésiré. Compris ?
- Mais comment allons-nous trouver Dantes ? C'est quoi ce troisième cercle ?
- Tu n'entreras pas là-bas, c'est moi qui irait traiter avec les Démons.
- Quoi ?! Mais...
- Mais rien, Virgil, tu es émotif, visiblement ignorant, et les manières des Enfers ne te sont pas familières. Mais tu ne chômeras pas pendant mon absence, tu seras chargé de faire venir ici Dame Fortune afin que j'ai une petite discussion avec elle, si c'est moi qui l'appelle elle ne viendra jamais, mais toi elle croit que tu vas lui ramener mon don d'immortalité.
- Désolé mais je commence à croire que quelque chose cloche, Styx. Tu m'as dit au départ que tu avais le moyen de ramener Dantes et qu'après on serait tous libérés de la Dame et de son emprise, pas que tu ferais tout à ta façon et que je devrais invoquer une déesse parmi nous.
- Ce n'est pas une déesse, ça ne l'a jamais été, et tu n'as pas vraiment le choix si tu veux revoir Dantes. L'issue des événements t'es totalement libre ; je t'ai promis que tu serais avec ton bien-aimé d'ici la fin de journée, et que la Dame ne nous importunerais plus, et je tiendrais ma parole. Déroge à la tienne et j'agirais en conséquence.

Le moment venu, comme le portail s'ouvrait derrière le trône du vampire, sous forme d'un cercle cramoisi, empli de flammes et d'où s'échappaient d'horribles cris, Styx appuyait son regard sur un Virgil plein d'inquiétude. Sobek n'avait pas d'humer l'air pour goûter à l'appréhension de son homonyme Dévoreur, la pâleur de ses traits était suffisante à lui indiquer qu'à tout moment cette pute allait les laisser le bec dans l'eau et pleurnicher éternellement sur son amant dont l'âme avait été perdue aux Enfers.
Mais il n'en fut rien, et alors qu'il interrogeait Virgil a propos de ses intentions, celui-ci l'informa être prêt à conjurer la Dame à condition que Dantes soit ramené sain et sauf.

Et Styx plongeait aux Enfers, l'escouade d'Alphonse postée de part et d'autre du portail d'où émanait une odeur infecte et des brillances sombres. L'esthétique des enfers étaient décidemment toujours à chier.

Environ un quart d'heure après que le Régent speluncien ait disparu, inquiet de la suite des opérations, et comme Alphonse était trop occupé à surveiller l'entrée aux enfers conjurée par les sorcières, Virgil alla trouver Yuli Sibly, désormais occupée à boire une coupe de vin en tripotant une pierre rouge qu'elle faisait danser entre ses doigts.


- Yuli ? Est-ce que Styx t'a dit quelque chose a propos d'aujourd'hui ? les traits tourmentés de Virgil aidant, et car la sorcière avait elle aussi jadis perdu sa moitié, elle le prit en pitié et lui répondit sur un ton bien loin de son habituel phrasé acide. Yuli était même bienveillante.
- Virgil, mon cher, ton cas m'est sympathique, et je sais Styx assez loin pour me soustraire à son... omniscience. Il ne m'a rien dit pour aujourd'hui, néanmoins, je le connais assez bien et doit plutôt te retourner la question ; quelles ont été ses promesses envers toi ? Les mots exacts si possible.
- Que je retrouverais Dantes, et qu'ensuite on serait tous les trois libres... mais je...

Au moment où il allait achever sa phrase le portail se cambre, se distord et menace de s'affaisser, Yuli se lève, préoccupée, mais c'est Styx qui revient, un homme de grande taille, fin, et aux traits creusés qu'il tient de la main droite. De la gauche, il referme derrière lui la fenêtre sur les Enfers et commence à rigoler.
- Et voilà, c'est qui le patron ? En quoi, vingt minutes ? Alleeeer je suis le meilleur. Bon Virgil, maintenant à toi de jouer, invoque la pute. Vous vous embrasserez plus tard, seigneur c'est dégueulasse.

Séparant les langues de Dantes et Virgil, qui laissés deux secondes de plus à s'embrasser auraient fini par baiser devant leur assemblée, Styx ramener dans ses bras Dantes et plantait un regard provocateur dans celui de Virgil.
- Au. Travail. Tout. De. Suite.

Le dévoreur assermenté à la Dame ne rechignait pas, trop effrayé de voir son amant entre les griffes (très littéralement) de Sobek Elpoemer Grey, et démarrait une étrange danse dans laquelle cabrioles succédaient à grands écarts et "Youhou" enjoués pour invoquer Dame Fortune. Styx avait failli oublier qu'elle adorait le surréalisme, cette truie.

Au bout d'un temps interminable de malaise à regarder Virgil faire la danse des canards, la macarena, et un peu de zumba aussi, une figure drapée de rouge finissait par se dessiner dans les airs, au-dessus de Virgil, et la Dame se matérialisait sous les yeux extatiques de Styx qui projetait violemment Dantes sur Virgil. Les deux allaient rouler au sol, enlacés, tandis que le Régent se targuait d'un sourire carnassier.


- Aaaaah... Dame Fortune...à point nommé.

Alors que l'apparition drapée de rouge, au visage sempiternellement dissimulé sous un voile abritant le visage que nul homme n'avait vu -mais Styx, si, et elle était moche en fait- semblait répondre d'une voix sépulcrale, proche d'un bruit de glas, à son ancien champion, un portail vers les enfers s'ouvrait de nouveau, cette fois juste à côté de Dame Fortune et des centaines de bras noirs, désaxés, et sertis de griffes l'empoignaient pour l'entraîner aux Enfers.
Sobek Elpoemer Grey, qui attendait ce moment depuis l'instant où il était revenu de son périple, avait sorti son arbalète et décochait un carreau en pleine tête à celle qui se débattait aussi intensément qu'une entité oubliée, délaissée et fragilisée ne le pouvait.

Son voile facial se fracturait et l'attaque lui arrachait un cri atroce, avant que dans cette cacophonie générale où tous à part Sobek étaient paralysés par la vitesse des événements, pris dans les pensées qui découlent de pareils rebondissements, la Dame ne disparaisse aussi rapidement qu'elle était arrivée.

Un long silence baignait la salle du trône. Sobek Elpoemer Grey, l'arbalète en main, semblait guetter quelque chose, le retour de Dame Fortune, un fracas infernal qui déverserait la Dévoreuse une fois de plus sur Dùralas. Virgil et Dantes, enlacés, avaient les yeux exorbités, les lèvres pendantes. Yuli Sibly battait des paupières, Alphonse Galhaad souriait. Le diable avait de nouveau frappé.
Ce fut Virgil qui rompit le mutisme le premier :


- C'est fini ?
- Oui, son essence a disparu. Ici comme dans l'Immatériel, la Dame n'est plus.
- En effet. Je n'étais pas sûr de pouvoir me fier aux démons, mais je crois qu'eux aussi n'étaient pas sûrs de pouvoir se fier à moi. La diplomatie, hein ? Hahahaha. Enfin bref, vous deux disparaissez, avant que je ne change d'avis et décide de trahir ma parole dans la plus pure tradition Styxienne. Aller, zou.
- Non... non. Commença Virgil, les yeux dans ceux de son amant avant de tourner la tête en direction de Styx, comme s'ils avaient pris quelque décision importante. Ce fut Dantes qui continua, en s'avançant vers le Régent devant qui il ploya le genoux.
- Non, vous nous avez sauvés. Virgil et moi, Sire Elpoemer Grey, nous n'aurions su exister l'un sans l'autre. Ne grimacez pas, c'est la plus pure des vérités. En conséquent, nous vous jurons fidélité et servitude jusqu'à la fin de nos jours.
- Et qu'est-ce que vous allez apporter à ma Cour ? Des grosses pelles dégueulasses ? Un amour homosexuel ? Désolé je comble déjà les quotas.
- Je crois que les mots qu'il cherche sont "quel honneur vous nous faites, Sires Dantes et Virgil, soyez les bienvenus". Savais-tu que Dantes est un arcaniste millénaire, au même titre que Faust, et que ses recherches couvrent Spelunca et son lien aux lignes d'éther qui parcourent Dùralas ?!
- Quel honneur vous nous faîtes, Sires Dantes et Virgil, soyez les bienvenus ! Vous commencez demain, dès votre levé. Soyez à l'heure. Hmpppfff... un happy ending, dans l'une de mes histoires... ça alors... j'ai du mal à y croire.




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Sobek E. Grey
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Troisième Partie : Aristocratie Vampire
Chapitre I : Le Roi-Vampire de Spelunca

Les jours avaient été doux, emprunts de soleil, et baignés dans une sérénité relative qui semblait être le prolongement de l'état général de Spelunca. A présent incontestée et plus fédératrice que jamais, la Régence du Roi-Vampire, Saint Sobek de Spelunca, coulait des jours bienheureux. Domptés par la catastrophe survenue à Zaviken, les derniers réfractaires à être représentés par le Conseil Clanique et à envoyer un membre de leur famille à la Cour du Roi s'étaient tus et avaient obtempéré avec une résignation qui plut à Styx. Désormais, Château-Rouge s'éveillait au rythme des marchands, danseurs, et bardes qui allaient et venaient dans les ruelles, et du haut de ses jardins suspendus le dirigeant buvait souvent un verre en contemplant ce qu'il avait créé.
Il y avait sûrement quelque chose de très narcissique dans tout ça, mais il se l'accordait, car en Dùralas le nombre d'individus au caractère dont l'ambition et le charisme permettait de créer une société à partir du néant chaotique qu'était un territoire comme Spelunca s'avérait rare. Voire inexistant.
Précédemment, dans une vie qui lui semblait -et était- à présent loin, Styx aurait à nouveau gouverné par la violence et la peur, guidé par un désir implacable de domination et pouvoir. Mais à présent, comme il était le Roi des vampires Spelunciens, et qu'il s'apprêtait à étendre son influence par delà le territoire de sa race en une inédite bravade à l'histoire du massif, sa vision était plus nuancée. Pas différente, juste nuancée.

L'exercice du pouvoir et du maintien de celui-ci est un jonglage perpétuel, une tâche qui nécessite un éveil intellectuel de tout instant et un grand sens de l'adaptabilité, ainsi, des mesures strictes et militaires se doivent d'être mises en place afin d'éviter d'avoir en plus à gérer des conflits intestins. C'est dans les méandres des traités économiques, diplomatiques, et faveurs sociales, que se perpétue et croît le pouvoir d'une couronne. La sienne, par exemple, reposait sur les bénéfices marchands qu'apporte l'alliance des clans (la Régence), la peur instillée par les sorcières de Yuli et les coupe-jarrets d'Alphonse, sa réputation machiavélique -totalement vrai-, et par la présence de chaque fils aîné de chaque famille alpha du Massif à sa Cour.
Ceux qui refusaient la dernière condition se voyait imposés d'une lourde amende, ainsi que de taxes accrues, ce qui pouvait sembler acceptable dans un premier temps mais devenait avec le temps un boulet trop lourd à porter dans le nouvel état Speluncien et ses marchés compétitifs. Adhérer ou mourir.

Par ses moyens et agissements éternellement malicieux, Styx demeurait donc sensiblement le même, et avait évidemment recours à quelques assassinats savamment orchestrés de temps à autres afin d'éviter d'interminables négociations, ou carrément car son temps et sa présence étaient précieux, et qu'un coup de poignard réglait généralement plus rapidement un différend que la parole. Voilà, s'il devait synthétiser son introspection, sa plus grande évolution mentale et psychique ; son machiavélisme -au sens philosophique du terme- revêtait à présent les traits d'une pensée pragmatique bien que violente, et c'était la nécessité (ou tout du moins son estimation de celle-ci) qui commandait à l'utilisation de moyens implacables pour maintenir la couronne sur sa tête et son royaume en place.
Il trouvait à présent bien idiots ses temps passés à distraire ses ennemis avec des tours élaborés et d'étranges arlequineries, mais considérait avec fierté le fait d'avoir appris à l'aide de ces fourberies à gagner par d'autres moyens que le combat. Le chantage, l'espionnage, les complots et les poisons sont aussi, bien que moins spectaculaires, des dispositifs efficace à dominer autrui, et s'en servir correctement relevait d'autant d'habilité que l'incandescence dont témoigne l'illusionniste. En fait, à bien y réfléchir, il avait découvert l'horrible pouvoir d'un simple plan de table lors d'un banquet, les plaisirs malsains d'un emploi du temps retord, et la redoutable influence de l'or et de la capitalisation des hommes en société. Chaque tête dans son royaume avait une valeur chiffrée, non seulement à ses yeux, mais surtout à ceux de la Régence des clans, et les implications de cette simple constatation permettaient à elles seules des cogitations machiavéliques sans égal.
Les plaisirs simples de la vie d'un Roi Vampire.

Mais, et car le temps est un atout précieux dans la manche d'un être immortel, une opportunité de taille s'était récemment présentée, et loin de la simplicité élégante des mathématiques et rouages du pouvoir, il réclamait une attention et une grande rigueur de planification.

Les rapports affluaient, et peignaient la société Lycane de l'Ouest du Massif de Spelunca comme affaiblie, isolée, et économiquement ruinée.

Bien sur, cela n'était pas une surprise pour celui qui avait passé son temps à s'accaparer le pouvoir au sein de l'Est mais également et surtout à saper celui des homme-loups de l'Ouest durant des mois. Ayant sacrifié un nouveau-né par un soir de pleine Lune, à l'aide des sorcières, au tout début de son règne, Styx avait apposé sa malédiction sur la descendance des loups ; chaque enfant naitrait difforme, fou, handicapé, désaxé, jusqu'à ce qu'il soit Roi de Spelunca tout entier. Les conséquences démographiques et psychologiques n'avaient pas tardé, puis, naturellement, en dynamitant les accords commerciaux que les lycans, un enchainement catastrophique avait été mis en marche.
Il lui avait suffit de continuer à repousser leurs assauts -de plus en plus mal organisés et aux assaillants épuisés- tout en consolidant sa propre politique interne pour aujourd'hui disposer d'un avantage assez important pour les avoir à portée de main.

Le conflit Speluncien millénaire qui taraudait le Massif depuis toujours allait être réglé, d'une façon ou d'une autre, par Saint Sobek de Spelunca.

Ce fut avec un sourire mauvais, alors qu'un filet de sang frais glissait le long de la commissure de ses lèvres comme il égorgeait un de ses esclaves humains, que Styx eut cette délicieuse pensée. Regardez donc, Dùralassiens... tournez les yeux vers Spelunca, car le plus grand de tous les spectacles était sur le point de commencer ; la naissance d'une principauté opposée à celle de la Couronne Humaine dirigée par le plus grand ennemi que Dùralas n'ait jamais connu.
Lâchant un rire forcené, le vampire envoyait balader le cadavre de la pute qu'il venait de tuer, se léchait les doigts, et posait des yeux de braise, rendus fous par l'afflux de sang dans son système, sur l'horizon Speluncien.
Tout était à lui.

Une semaine plus tard, après avoir pris les dispositions nécessaires à ce qu'une rencontre entre les deux races soit organisée. Comprenez là que dans les termes de la lettre adressée à un certain Rémus Renfri, Alpha de la plus grande meute de l'Ouest, Sobek Elpoemer Grey les enjoignait de participer à des pourparlers afin d'éviter l'éviction de leur population, ou pire, que d'autres ne viennent les déloger de leur territoire.
En d'autres termes, s'ils refusaient de négocier, les vampires les envahiraient.

Renfri sans doute très intelligent, prit la décision d'accepter de rencontrer Grey, et ainsi il convinrent d'un endroit et d'une date toutes symboliques ; l'exact milieu de Spelunca, où avait été signé le pacte qui avait acté la paix -toute relative-, à la date exacte de sa signature également.
Un renouveau des vœux qui unissaient les deux races, pour métaphoriser, une réécriture Styxienne de celui-ci, pour parler franchement.

Dans l'exemplaire qui serait remis aux Lycans (il suffisait d'apposer sa signature en bas de page, là, là, et ici) les vampires n'exigeaient d'eux que quelques conditions à un maintien de la paix et à une collaboration économique dans l'intérêt du peuple loup ; l'Est et l'Ouest se fondraient en une seule et même entité géographique et bureaucratique, qui trouverait naturellement son centre administratif en Château-Rouge comme capitale de région, et on accordait même à Rémus Renfri le privilège de venir résider à la Cour du Roi Vampire.
En échange les lycans conserveraient une souveraineté relative, puisqu'ils conserveraient le contrôle de leurs villes -si tant est qu'on pouvait appeler leurs organisations tribales ainsi- et que nul vampire ne viendrait s'immiscer dans leurs affaires claniques. Ils n'avaient qu'à obéir aux décrets de Saint Sobek de Spelunca et tout irait pour le mieux, il lèverait la malédiction qui pesait sur leurs nouveaux-nés -dont une partie viendrait d'ailleurs étudier à Château-Rouge pour prouver l'engagement du peuple vampire envers leurs nouveaux alliés- et partagerait ses ressources alimentaires avec eux.

Rien qu'à voir les joues creusées du corps pourtant autrefois surement plein de virilité de Rémus Renfri, Sobek Elpoemer Grey compris qu'il avait gagné d'avance. L'homme affichait des cernes marquées, malgré une posture naturelle d'alpha, et s'il pouvait encore aisément briser le vampire en deux -Styx aimait toujours à estimer combien les gens autour de lui pouvaient lui nuire- les milliers de vampires attroupés derrière leur Roi-Dieu pour l'occasion saurait l'en dissuader.
Pour leur part, les lycans accompagnant Renfri, bien que nombreux, semblaient encore plus décharnés que leur leader, et quand bien même la scène se transformerait en bain de sang ils ne pourraient tirer fourrure de grande qualité de pareils spécimens. Leur poil semblait malade, rendu dru par l'absence de nourriture. Plusieurs enfants victimes de la malédiction de Styx accompagnaient leurs parents, de vrais laiderons consanguins, et un louveteau bicéphale fit presque vomir Sobek alors qu'il s'asseyait à la table disposée pour les deux meneurs au centre de Spelunca.
L'ambiance électrique excitait grandement l'envoyé d'Adam, et lorsqu'il serrait la main de Renfri et le vit sans perdre de temps se munir de la plume d'oie noire à l'embout doré disposée là pour la signature du traité de paix, il fut presque déçu.

Il s'était attendu à une résistance digne de la réputation et de la fougue démontrée des Lycans durant tout ce temps. Ils avaient brûlé son ancienne ville, décapité sa fille, et avaient résisté à son règne durant des années pour finalement s'essouffler et se résigner aujourd'hui. Voilà qui manquait cruellement de rebondissement.
L'idée d'ordonner à ce qu'on massacre tout le monde s'imposa, et il dut lutter pour ne pas prononcer la phrase qui signerait un véritable génocide racial.

Au final, lorsqu'il vit la signature et le sourire jaune de Renfri une fois devant les dessinateurs de presse qui allaient colporter la nouvelle, Styx se sentit satisfait. Il avait gagné, et pire encore, il avait brisé l'esprit de résistance des némésis aux vampires, à la manière des habitants de Zlaviken, ils n'étaient que des formes maigrelettes et des mines tristes aux joues creusées par les larmes qui préféraient capituler.
Il en serait même triste, s'il n'était pas Roi de Spelunca à présent.

Une fois les formalités terminées, et afin de clore la célébration du renouveau du Traité de Spelunca, Sobek Elpoemer Grey fut annoncé pour un discours. Lévitant au milieu des deux peuples, une couronne d'or massif sur la tête, le Saint parlait en usant de la magie pour que sa voix porte à toutes les oreilles, mais décidait au départ de se tourner exclusivement du côté Lycan. Ils étaient si insignifiants vus d'en haut :


- Amis Lycans, je sais la coopération entre nous délicate et surtout difficile, comme n'importe qui se sentirait à votre place, je conçois les sentiments qui vous habitent. Mais sachez que vous restez à mes yeux, aux yeux de tous les vampires, de vaillants et fiers guerriers qui ont autant à nous apprendre qu'à l'inverse ! Agenouillez-vous pour votre Roi, sans craindre de perdre votre dignité.

Il y eut un moment de flottement, un court laps de silence et de vent au milieu de cette soirée douce. Quelques secondes à peine où Sobek Elpoemer Grey les imagina refuser de ployer le genou et invoquer ses forces noires pour les exterminer jusqu'au dernier. Les enfants crieraient, ceux déformés par sa malédiction se retourneraient dans le sein de leur mère pour les mordre au cœur, et il porterait après bataille un long manteau en poil de loup-garou.
Mais non.
Ils s'agenouillèrent, comme les sous-merdes sans aucun amour-propre qu'ils étaient.
Et les vampires en firent autant.

L’archevêque d'Adam bénit les deux côtés de Spelunca, et déclara :


- Nous voilà désormais unis dans la gloire d'Adam, le Père, et de Sobek, le Fils. Gloire au Roi de Spelunca !

La reprise de cette dernière formule en cœur par la foule fit éjaculer Styx, qui demeura en apparence parfaitement stoïque. Ces mortels étaient si prompts à s'abandonner au premier venu qui prenait le pouvoir... quelles créatures dégoutantes.




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Troisième Partie : Aristocratie Vampire
Chapitre II : Conclusion

Une Couronne pour les gouverner tous.

Le Massif Speluncien, Spelunca, son Pacte trahi, la guerre éternelle, les embuscades, les manipulations, malédictions, la destruction du premier Château-Rouge, le racisme, la haine, la violence, le sang, le feu. Tout cela à présent terminé ; un événement historique dont les prémices si questionnables dans leur honnêteté et applications, tant Sobek Elpoemer Grey reconnaîtrait de lui-même le machiavélisme des moyens mis en place pour se garantir l'hégémonie du territoire.

Assis sur son trône, présentement en une sobre tenue noire dont la seule folie était une couronne en or sertie d'un rubis couleur sang et aux finitions d'une délicatesse sans nom, le Roi-Vampire qui commandait à tous en ces terres avait néanmoins un regard trop teinté de réflexion pour se réjouir de son titre. Un an jour pour jour que sa Cité avait brûlé aux mains des Frères Loups et que sa fille, Victoria Grey, avait perdu la vie dans l'attaque.
Les rapports, ils les avait feuilletés un par un. Il avait lu chaque mot, et à chaque lettre sa rage avait cru un peu plus ; Victoria avait été traînée au milieu des Lycans, accrochée à une meute de molosses par des cordes, démembrée et ses membres exposées publiquement pour à la fois proclamer la fin de la dynastie Grey et l'avènement des lycanthropes. C'était en lisant ces termes que sa hargne et détermination concernant le pouvoir Speluncien était née ; loin de prendre racine en des sentiments lumineux et bonnes intentions, il avait au départ voulu museler ces vils chiens pour les crimes qu'ils avaient connu, pour lui avoir ôté sa descendance et par dessus tout humilié son nom et sali celui d'une guerrière aussi exceptionnelle que Victoria.
C'était dans sa colère qu'était née la froideur du Roi-Vampire, à l'ombre des accès de rage proportionnés par un excès de cocaïne et absinthe, Styx avait, à chaque fois qu'il allait dormir, à demi mortifié par les drogues, comploté avec plus d'entrain et de perfection que jamais. Comme les Virtuoses écrivent leurs partitions et que leurs doigts parcourent les cordes, instruments, et soufflent avec précision dans les interstices des flûtes, il avait lui-même composé sa vengeance. D'abord les vieux vampires qui avaient eu le culot d'abandonner leur Vicomte il y a trois ans, laissant sa cité aux mains hirsutes des hommes-canins, puis, ensuite, aussi lentement que le serpent enroule ses anneaux autour d'un rat, il avait suffoqué les tribus de l'Est et les avait placé de telle manière entre le mur et l'épée qu'ils n'avaient eu pour seul choix de se ployer à sa Régence.

Un orchestre dont il était le seul et unique chef.
Il but une rasade de vin auquel il avait mélangé du sang de vierge, et se détendit un peu, jetant une jambe sur l'accoudoir de son trône. Autour de lui des servants, eux aussi de noir vêtu, allaient et venaient, des énormes compositions florales dans les mains pour certains, d'autres portant à bout de bras des caisses de cierges et huiles cérémoniaires. Aujourd'hui se tenait l'inauguration du mausolée à la gloire des défunts, une statue sur la place Rouge, le cœur marchand et civil de Château-Rouge, haute de trois mètres et représentant sa fille enlaçant un Loup-Garou transformé. Une ode à la paix, et un symbole du début de la nouvelle ère de paix qu'il comptait faire perdurer à jamais.

La paix. Ce mot lui arracha un demi-sourire, une expression qui avait selon toute vraisemblance succédé à ses sourires autrefois fous et moqueurs tant elle était à présent constamment rivée sur son visage. Sobek Elpoemer Grey passait pour un Roi sage et que tous savaient éminemment pragmatique ; son habilité politique n'était plus matière à discussion depuis son sacre de Roi-Vampire Speluncien, et si son titre de Fils d'Adam, Roi par droit Divin, lui accordait la sympathie de ses sujets cela ne les faisait pas le craindre moins. Il était vu avec tout le sérieux de ses fonctions, si bien que toutes les âmes semblaient avoir oublié l'arlequin bariolé qu'il avait jadis été.
Lui-même se sentait très loin de Styx, à présent.
Son quotidien n'était que planifications et cogitations, préméditations, méfiances, accords, et le peu de fois où il s'adonnait encore à des rires tonitruants c'était pour gagner les faveurs de potentiels partenaires commerciaux et/ou diplomatiques. Souvent Alphonse lui demandait s'il était blasé, ce qui lui arrachait également un demi-sourire.

Blasé est un mot dénué de sens, un abus de langage pour désigner des traits qui se préservent au bénéfice de la réflexion. En réalité, il ne s'était jamais senti aussi vivant et stimulé qu'à présent ; dans les affaires d'état et le maintient du pouvoir il avait trouvé un terrain de jeu infini où ses farces macabres et son appétit se rejoignaient en une parfaite jonction. L'abandon de ses caractéristiques jadis extrêmes et toutes propres à son jeune âge de Dévoreur n'avaient pas perdu en force, seulement en éclat. Il avait raffiné son art de la violence et de la manipulation afin qu'elle n'atteigne des sommets qu'il ne se serait jamais vu atteindre.
Comme il tournait la tête vers les fenêtres de la salle du trône, il plongea son regard dans l'horizon infini de Dùralas. Aujourd'hui Spelunca lui appartenait, mais demain, ce serait le Monde qu'il engloutirait.
Alors non, Alphonse, quand tu crois que Styx est blasé il réfléchit, et tu devrais essayer d'en faire autant pauvre con.

La paix donc. Un mot qu'il considérait par le passé comme une utopie des mortels, un danger à celui qui la convoitait et la mort de l'esprit qui s'épanchait sur les moyens de la mettre en œuvre. Mais il avait tort.
Oh qu'il se trompait ; la paix peut-être acquise, encore mieux, elle peut être imposée et utilisée comme une arme aussi létale qu'un poison paralysant. La paix est un concept parfait pour servir un Roi, à bien y réfléchir, car tout être sensé s'y ploiera sans discuter ; c'est une institution prônée par chaque dogme, chaque éducation, et ce quelque soit la provenance ou la philosophie de l'individu. Imaginez un peu qu'un enfant ne veuille pas s'excuser à un camarade qu'il vient de frapper ; quel horrible petit garçon, diront tous sans exception. Lui-même se sentira en porte-à-faux, et quand bien même il ne s'excusera pas sincèrement, il établira par pression sociale un traité de paix avec son ennemi.
Les relations politiques ne sont pas très différentes de celles qui régissent une Cour de récréation. Styx était l'enfant le plus riche et puissant de celle-ci, celui qui avait le plus d'amis aussi, et quand ce gamin là vous parle vous l'écoutez, alors s'il vous propose de rejoindre son groupe et qu'aucun mal ne vous sera plus jamais fait, vous acceptez et vous vous réjouissez.
Oui, au milieu de toutes les supputations et engrenages qu'il avait pu mettre en œuvre, l'idée de gouverner par la paix était sans doute la pensée la plus machiavélique qui lui eut traversé l'esprit.

Ceci dit il n'était pas naïf, quelque part, en ce moment même, une résistance Lycane devait sans doute opérer à comploter contre lui. Peut-être même trouveraient-ils le soutient des grosses merdes au sein de Château-Rouge qui souhaitaient également l'évincer, plus aussi fort qu'avant, mais assez pour s'adonner à des complots -les nobles s'ennuient très vite, et les séditions sont un amusant remède à leur flemme- et il devait donc s'assurer que l'harmonie régnerait assez vite pour juguler de manière préventive une révolte à son égard.
Mais quand bien même les philosophies machiavéliques -à leur sens premier à nouveau, si vous lisez ces lignes depuis le début et que vous ne comprenez toujours pas ce terme arrêtez de suite- sont des armes toutes puissantes dans les jeux des trônes, et que celui qui les manie arrive à les appliquer avec assez d'habilité pour gouverner, nous vivons dans un monde de magie, et la magie de Styx est elle aussi un outil primordial à son règne.

C'est la magie qui lui a permis de berner les prêtres et d'usurper le sang d'Adam pour renforcer son propre pouvoir, et ce sera la magie qui fera ployer chaque cœur à sa Couronne. Très littéralement.

On vint lui annoncer que l'heure était venue et que la cérémonie en l'honneur des morts allait commencer. La célébration de la fraternité qui existerait dorénavant et pour toujours en Spelunca, et une veillée funèbre pour ceux qui avaient péri dans le conflit qui opposait jadis les deux races. Sa fille Victoria.
Son hommage à Victoria Grey serait cependant bien différent d'un simple cierge et d'un discours bien rôdé. Regarde mon enfant, où que tu sois. La vengeance par la paix.

Il posa son verre de vin, déjà vide depuis un moment, et entrepris de remettre de l'ordre dans ses vêtements face au grand miroir qu'on apporta. Il rejeta l'aide de ses servants, les congédia plus tôt, car les travailleurs apprécient que leur maître relâche la bride de temps à autre, et resta seul à s'admirer dans le miroir.
Lorsqu'il fut certain que personne ne subsistait dans l'enceinte du Château et qu'il entendit les tambours cérémonieux entamer leur requiem par delà les murs de pierre noire, Styx posa ses deux mains sur le rubis de sa couronne et déploya toute l'étendue de sa magie.

Le rubis était en réalité un amoncelas de Sang-Noir de dévoreur mélangé au sang d'Adam lui-même. Un artefact puissant, façonné de la magie noire des Sorcières de Yuli et de ses propres talents de sorcier, dont l'effet était simple ; chaque être qui poserait ses yeux sur lui serait pris d'affection pour son porteur. La paix dans le cœur de chacun, et que personne n'ai envie de se rebeller. Tuer les animosités par l'affect.

Lorsqu'ils sorti dehors, ses vêtements de deuil sobres et de soie noire au vent, sa Couronne luisait doucement, et, comme il passait entre la foule agenouillée face à lui, il se dépara à un océan de vêtements noirs et de sanglots étouffés. Lycans, vampires, hommes et femmes, tous pleuraient ceux qui avaient disparu, et chacun d'entre eux sans exception adressait un regard plein de fraternité à son Roi. Au Roi.

Ce fut là le jour le plus calme de Château-Rouge, un jour et une nuit où le silence fut d'or et où tous parurent s'être aimés depuis toujours. La paix peut être une arme puissante en effet, et même s'il n'avait aucune envie de se réjouir en ce jour où la mémoire de sa fille et de tous les autres planait dans l'air frais de Spelunca, il sentit tout de même la satisfaction de l'esprit de son enfant qui lui parvint de l'au-delà et cela l'empli de joie.

Une Couronne pour les gouverner tous.
Tous en Spelunca aimeront celui qui porte la Couronne.
Leur cœur appartiendra à Sobek Elpoemer Grey, garant de la paix.




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