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Le Monde de Dùralas


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 [Personnel]OBLITI

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MessageSujet: [Personnel]OBLITI   [Personnel]OBLITI EmptyDim 6 Mai 2018 - 17:47
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OBLITI


[Personnel]OBLITI Notes_11

La ville était calme avant les festivités, elle l'était toujours, malgré les nombreux marchands venus des quatre coins de Dùralas, nains et elfes, orques et nagas, tous étaient présent quelles que soient leurs origines où leurs occupations pour la grande cérémonie du printemps. Le passage vers la saison de la vie et des nouveaux espoirs, le passage vers tout ce que la vie pouvait nous offrir de bon et de meilleur. Le centre de Stelaraë serait bientôt empli d'odeurs multiples, de la douceur et la légèreté des doux étales des marchandes de fleurs, bien qu'au milieu du désert, la gigantesque oasis n'avait rien à envier aux zones boisées du continent. Les nombreuses fleurs toutes plus gracieuses et colorées les unes que les autres offriraient un spectacle haut en couleur aux rues de la capitale des hommes. Les odeurs douces des roses et des lys se verraient le long du chemin recouvertes par les effluves plus puissantes, plus caractérielles des épices et des parfums des marchands venus de l'Est et du Nord, toutes les saveurs présentent dans l'air se mélangeraient en une subtile écume olfactive qui danserait sur les papilles des acheteurs les plus gourmands et les plus intrépides. Les fumets des viandes et des plats cuisinés voleraient harmonieusement au-dessus des rues alléchants alors les babines des habitants de la cité et la bière et le vin coulant à flots mèneraient toujours les bons vivants dans les bras des femmes et hommes de joies aux mœurs légers dans un tintillement de pièce d'or, de rires et de chants.

Tout cela serait bientôt le quotidien de la cité pour les prochains jours à venir, les festivités étaient prévues dans trois jours et tout ce qui importait à Jörris s'était que son ami souhaite enfin sortir le nez des livres de sa bibliothèque pour venir boire un verre avec lui comme il le faisait depuis leurs adolescence stelaroise avant les festivités printanières. Lui qui était forgeron avait tous le travail qu'il pouvait souhaiter lors des prochains jours d'effervescence, il n'était pas rare que la garde royale de la cité passe commande aux forgerons réputés de toute la capitale pour réarmer les gardes royaux de beaux atours au vu des festivités, de nombreuses ethnies et membre haut placé des noblesses et factions étrangères étant présentent ils se devaient de faire bonne figure. Comme toujours Jörris faisait partit des membres appelé pour défendre l'honneur et la puissance de la garde du roi, il était juste heureux de pouvoir se garantir un certain temps de repos après les évènements, après tout, il serait bien assez payé pour ne pas travailler les reste de l'année, mais il n'aimait pas bâiller aux corneilles. L'homme robuste qu'il était aimait sa profession et elle le lui rendait bien, il avait depuis toujours créé les plus belles pièces de la forge qu'il avait reprise à ce nain malpoli mais talentueux. Cela faisait la troisième fois en dix ans que la garde faisait appel à ses services et c'était tant mieux, il aurait juste aimé boire un verre avec son meilleur ami avant de se mettre au boulot pendant les deux prochains jours.

Arrivé devant la librairie tenue par Voladyn, Jörris se demandait bien comment son ami, comme lui un simple gamin des rues stelaroise avait pu devenir si brillant et si cultivé au point de monter une librairie qui attirait les voyageurs de partout de par sa petite renommée, Voladyn refusait de l'avoué mais son établissement était le lieu à ne pas manquer quand vous cherchiez un ouvrage introuvable ailleurs. Il n'était pas pour sa part un grand lecteur mais que cela pouvait-il bien faire, ils se connaissaient bien avant que Voladyn n'apprenne à lire et bien avant que lui sache faire voler les braises et tailler l'acier. Il passa la porte de l'échoppe et le doux tintillement d'une clochette doré rappelant à l'homme barbus ses jeunes années résonna dans l'habitacle. Après un petit moment, il savait bien qu'il devait se rapprocher du comptoir pour y taper fortement de sa grosse main à trois reprises.

" Voladyn ! Tu as quelqu'un dans ta librairie ! "

Un bruit sourd suivi de petit bruit pas moins bruyant révéla une véritable cascade de livre se répandant dans l'arrière-boutique, le cri d'un homme se fit entendre et des demis-jurons vinrent atteindre les oreilles du forgerons souriant et satisfait de sa plaisanterie.

" Mais quelle espèce de ... Jörris ? C'est toi qui fais tout ce tintamarre, mon cœur à failli tomber en morceaux, ce que n'a pas manqué de faire mon étagère elle ! Mais que me vaut le plaisir mon ami ? Tu ne devrais point t'atteler à la forge des équipements de nos bons défenseurs et gardiens du roi ? "

L'homme qui prit place derrière le comptoir, les yeux partiellement cachés par de petites lunettes rondes et au large sourire, c'était Voladyn, le bibliothécaire était grand et mince, une large tignasse de cheveux frisés, anciennement source de bagarres dantesques avec les autres enfants des rues de Stealaraë des années auparavant était pour lui une fierté. Ses longs habits pouvaient sans nul doute le faire passer pour un mage même s'il n'avait rien en commun avec ces énergumènes plutôt pas très fréquentable à en juger par les dires de sa bien-aimée.

" Mais quand allez-vous enfin arrêter de rouspéter vous deux, imaginez que les enfants deviennent comme vous, on ne serait pas près de lire tranquillement dans la librairie. "

Sylmänna, la femme de Voladyn, belle et élancé au sourire toujours rayonnant, son visage magnifique faisait dire à Jörris qu'il aurait mieux fait de lire plus de livre. Ils avaient rencontré la belle lors de leur première virée aux abords des jardins royaux, bien évidemment cela était catégoriquement défendus et ils risquaient de perdre la tête au sens propre du terme s'ils se faisaient remarquer, et cela avait été le cas. Par chance la petite fille qui les aperçut n'appela pas la garde, fille d'un des jardiniers du palais elle avait fait connaissance avec les deux gamins de la rue sans le sou qu'ils étaient avec le même parfait sourire qu'elle arborait dans le chaud soleil de la fin de journée qui passait pas les fenêtres de la librairie. Jörris avait poussé son ami qu'il s'avait amoureux de la belle jeune fille des années plus tard à l'inviter à danser. Le forgeron, véritable homme à femmes en son temps avait éprouvé de l'attirance pour Sylmänna mais son ami lui éprouvait de l'amour pour la demoiselle, et cela, il ne pouvait l'ignorer. Il fut pour ses deux amis un entremetteur magnifique et ceux-ci lui conseillaient souvent moqueusement d'abandonné le marteau pour les conseils conjugaux des couples stelarois.

" Je suis venu t'emprunter ton mari Syl, je te le ramènerais vite mais pour ce faire il doit d'abord enfiler un pantalon ou un manteau par-dessus sa robe pour venir boire avec son vieil ami le verre que nous prenons tous les ans depuis près de 20 ans. Si monsieur n'a pas oublié bien sûr ? "

" Euh... Bien sûr que je n'ai pas oublié Jörris. Mais quel ami serais-je si je ne me souvenais pas de notre tradition la plus ancienne et sûrement la moins reluisante. Je te suis, chérie ne m'attend pas à mon avis notre ami ne perd rien de son répondant avec les années, juste des cheveux. "

" Eh ! Moi au moins le brun de mes tifs ne se change pas en neige au fil des ans. "

" J'adore tes cheveux gris mon chéri, il te donne un air de sage. Hihihi. "

" Je vois, c'est une rébellion, vous êtes contre moi, vous allez voir tout les deux. "

Les trois amis malgré les années qui avaient passé étaient toujours aussi proches et les rires et les farces n'avaient en rien quitté leurs vies, ils étaient très liés, avaient grandis et s'étaient épanouis ensemble, comme une famille. Leur petite lutte achevée, la jeune femme mis un fin manteau sur les épaules de son mari en donnant pour consigne au forgeron de ne pas faire trop d'abus, Voladyn déposa un baiser sur les lèvres de son épouse et lui promis à tort et elle le savait très bien de se tenir irréprochablement, dans un sourire toujours radieux et plus chaleureux que les fournaises de sa forge elle leur fit signe de passer une bonne soirée quand ils s'éloignèrent de la librairie.

Les deux compères se déplaçaient dans ses rues depuis tellement longtemps qu'ils ne sauraient dire si s'était eux ou elle qui mena leur chemin vers leur lieu de débauche et d'ivresse favori. La taverne du gnome crasseux était depuis toujours leur repaire, depuis leurs petits larcins de gamins affamés jusqu'à leur vie honnête de commerçants stelarois responsables. Les verres débordants de mousse jaunis par la qualité plus ou moins bonne de la bière servis entre les murs boisés mangé par les insectes étaient vite rattrapé par la présence de la femme passant comme dans une danse improbable entre les tables et les chaises. Sans âge, la peau au teint halé, cette dernière était robuste et son sourire était carnassier envers les mauvais payeurs et envers les deux camarades. Ils ne lui avaient en aucun cas causé du tort, mais leur faute était bien pire. Cette charmante dame aux bras assez forts pour balader deux tables de bois massifs dans chaque main et pour ne perdre aucun bras de fer contre les guerriers orques les plus saoul, c'était Madame Rose Muerta, la tenancière et ancienne femme du dit défunt gnome crasseux comme elle aimait à l'appeler. Cette femme les avait vu grandir et leur avait toujours apporté son aide, elle n'y paraissait pas mais selon l'âge à laquelle elle les avait rencontré elle devait bien avoir la soixantaine mais aucun des deux amis n'était assez courageux pour le répéter à qui que ce soit. Toujours là pour les cacher ou pour les sortir du pétrin, dans la maladie et la faim, toujours là pour eux, comme une mère qu'ils n'avaient jamais eux.

" Alors vous en avez du culot vous deux ! "

" Madame Rose Muerta. "
" Madame Rose Muerta. "

" Pas de Madame Rose Muerta avec moi ! Vous ne vous êtes pas montré ici depuis au moins un an, moi qui ai toujours été là pour vous ! Qui vous ais tout donné, vous pourriez au moins passer de temps en temps histoire de me donner un coup de main de temps en temps ! "

" Je suis désolé Rose Muerta, avec la librairie et mes recherches, je n'ai pas eu le temps de passer te voir cette année, je te promets de venir plus souvent. "

" Oh, mon petit Voladyn, ne t'inquiète pas, tu as toujours été le plus prévenant des deux. Et puis ne t'inquiète pas pour moi, mais j'espère que Syl ta merveilleuse épouse et que les petits profitent un peu plus de ta présence. "

" Tout mon temps ne pourrait leur suffire et je ne pourrais passer plus de temps avec mes amours que je ne le puis. "

" C'est bien, c'est bien. Par contre toi ! Tu n'as n'y femme, n'y enfants à la maison, juste ta forge et tes tonnelets, tu pourrais passer de temps en temps ! Je ne suis plus toutes jeune ! "

" Tu n'es vielle que quand ça t'arrange Rose Muerta. Hahahaha ! "

" Tu vas voir sale mioche ! "

Après une course-poursuite dans la taverne provoquant l'hilarité générale des poivrots plus ou moins attaqués, des habitués et des aventuriers de passage et après une demi-douzaine de coups de chaise sur le crâne Jörris se r'assit enfin à la table qu'ils avaient l'habitude d'occuper depuis toujours. La tenancière d'un regard bienveillant savait ce que ces deux-là aimaient et n'avait pas manqué d'en préparer à profusion. " Alcool et nourriture, jamais il ne manquait de quoi que ce soit chez Madame Rose Muerta "ce slogan n'aurait pu être plus vrai, ils étaient heureux dans ce lieu cher à leurs coeurs. La soirée poursuivant son cours et l'alcool coulant à flots les deux vieux amis parlèrent de choses et d'autres, les premières leçons des enfants de Voladyn en vue de l'avenir qu'il voyait scientifique pour eux, la commande de la garde royale toujours plus juteuse de célébrations en célébrations et des nombreuses conquêtes à courtes durées de Jörris. Les sujets se succédaient les uns après les autres, les deux meilleurs amis ne pouvaient s'arrêter de boire, de rire et de parler quand ils étaient ensemble. Au cours de la soirée Voladyn, un peu sous les effets des fortes liqueurs et de la colossale dose de bière ingurgité confia à Jörris qu'il avait été engagé par un noble pour traduire un vieil ouvrage perdu, ce dernier dans une langue ancienne lui demandait un travail fou mais selon le libraire il n'était rien de plus passionnant que de travailler sur un livre dont personne d'autre n'avait eu vent pendant des centaines d'années. Jörris comprenait, mais ne partageait pas l'engouement des livres de son ami, par contre à la mention du nom de Lord Barry il lui cracha le contenu de son verre à la figure. Il lui conseilla de faire attention avec ces nobles et leurs petites guéguerres internes de pouvoirs, qu'il finisse vite ce pourquoi il avait été engagé et qu'il coupe les ponts avec les individus de ce genre voilà ce qu'il lui conseillait.

Après plusieurs heures l'aube pointerait bientôt le bout de son nez et ils étaient les seuls encore présent dans le bar si l'on ne tenait pas compte de Césaro le vieux pirate endormis sur une table, le front planté dans sa chope qui lui laisserait une bien belle marque le lendemain matin. Après une bise nauséabonde à leur ancienne tutrice de fortune les deux hommes vacillèrent le long des voies pavées, sous la légère brise du matin la rosée ruisselante changeait la pierre jonchant les routes en palets humides et moqueurs envers les nombreuses chutes des deux camarades hilarent et fatigués. Ils arrivèrent enfin sans presque trop d'encombre devant la librairie où haut dessus se trouvait le logement de la petite famille du libraire, ce dernier bien trop saoul apprécia le soutien des énormes bras musclés de son camarade manuel pour l'aider à gravir ce véritable Mont Tagne de marche vers sa chambre. Sans manqué plusieurs nouvelles fois de s'étaler en réveillant tout le voisinage, ils arrivèrent enfin en haut des marches, Voladyn s'appuya contre la chambranle d'une porte pour admirer ses enfants endormis, ses amours, ses trésors, Stanilion et Rosamïr.

" Ils sont merveilleux, tu ne peux pas savoir toute la joie et l'énergie qu'ils m'apportent chaque jour, ils sont tellement inventifs, pas plus tard qu'il y a deux jours ils ont fabriqués un château dans l'arrière-boutique en suivant les plans d'un ouvrage sans aucune représentation. Ils ne l'avaient jamais vu et pourtant s'en était la parfaite reproduction miniature. "

" L'alliance de ta tête et de mon savoir-faire, ils sont formidables ces petits ! "

" Ils sont bien plus doués de leurs mains que je ne le serais jamais. Ahaha. Tu devrais venir les voir après ton travail un de ces quatre, ils aiment leur parrain. "

" Je n'y manquerais pas mais pour l'instant le temps est au repos, couches toi mon ami, on se verra une fois le travail terminé. "

" Bonne nuit mon frère. "

Les deux frères de fortune s'enlacèrent et le libraire partit vers un sommeil bien mérité, Jörris ne savait pas vraiment comment il allait pouvoir finir la commande à temps pour la fête, mais il devait à tout prix dormir, il réussirait bien à se débrouiller, il le faisait toujours comme cette fois ou il avait donné rendez-vous à Frida et Maria le même jour...

" Tonton Jörris ? "

C'était le jeune Stanilion qui le tenait par le tissu de son pantalon, le petit se frottait un œil encore encombré des poussières que la nuit déposait au coin des yeux. Il souleva le petit dans ses gros bras avant de le reposer dans son lit, celui-ci serra la barbe de son parrain qui sentait les odeurs fortes si caractéristiques aux adultes, aigres et grasses. Le forgeron déposa le petit bonhomme dans son lit et remonta sa couverture sur son petit corps piégé entre deux songes. Une de ses grosses mains calleuse caressa la tignasse du garçon qui ne pouvait-être que le fils de son père et un sourire s'afficha sur ses lèvres quand le petit se rendormis. En faisant volte face pour s'en retourner chez lui les deux petits yeux noisette de Rosamïr le fixait, perçant et malicieux, la fillette lui fit un sourire et lui fit signe de la câliner. Après avoir pris soin du repos de chacun des membres de la famille qu'il considérait comme la sienne le forgeron s'en retourna vers sa forge et surtout vers son lit.

Comme il s'y attendait le travail ne lui laissa pas le moindre temps de répit, nuits et jours, il tapait l'acier sous les étincelles volantes de sa forge. Il aimait voir danser les étincelles, il ne clignait plus des yeux depuis longtemps, quand on s'habituait au fracas du marteau sur l'enclume tout disparaissait autour de vous et après deux jours de dur labeur il put enfin trouver le repos. Il avait toujours aimé forgé, il vivait sa vie par le métal et celui-ci le lui rendait bien, il n'avait jamais fait la guerre et bien que doué avec ses créations, il ne s'était jamais battu armé. Il espérait seulement que ses armes pourraient permettre à ceux qui les brandissaient de survivre plus longtemps dans ce monde dangereux et peuplé de troubles. Son ami avait choisi de lire et de découvrir le monde par la myriade d'ouvrage présent dans l'oasis et avait finit par accumuler des livres dans une flopée de langue qu'il ne saurait même pas différencier entre elles s'il en avait l'occasion. Il lui disait souvent que l'on pouvait changer le monde en étudiant le passé, en découvrant comment en d'autres lieux et époques, on soignait certains maux par exemple. Lui était d'accord mais il avait plus confiance en ces lames pour apporter soutien et sécurité à ses clients qui, pour la plupart ne se risqueraient pas à ouvrir un livre de toute leur vie.

Il dormit une journée entière, et ce à raison, il aurait pu profiter des célébrations mais comme il s'en était douté, un grand nombre de voyageur amenait avec eux beaucoup de travail et il était bien trop permissif envers ses deux amours, la forge et les pièces d'or pour refuser ne serait-ce qu'une seule commande.
Les festivités poursuivirent leurs cours ainsi les jours de forge et les nuits de fêtes battaient leur plein à travers la ville. Les plus belles filles de tout Dùralas faisaient son bohneur et il faisait le leurs, il l'espérait du moins. Il avait toujours été un amant  fougueux et à l'écoute et n'avait jamais eu à payer les faveurs d'une femme, il n'espérait pas rencontrer l'amour se disant que s'il devait venir un jour il le ferait s'en prévenir. Après deux bonnes semaines de fêtes et de spectacle des saltimbanques de tous horizons les voyageurs commençaient à quitter les vielles allées de la grande cité. De plus en plus dégagées, les rues ne lui apportaient qu'une dose résonable de travail et de fête, il pourrait bientôt retrouver son vieil ami. Des amis, il s'en était fait de nombreux lors des célébrations et avait jurer de leur faire un prix pour leurs armes s'ils lui faisaient le plaisir de repasser par la cité mais aucun de ses énergumènes aussi sympathiques puissent-ils être ne pourrait remplacer son libraire préféré.

Les rues avaient repris leur aspect, leur tranquillité habituelle du moins du point de vue de quelqu'un qui les avait toujours connues, les odeurs et les couleurs des étales étant remplacés par les arbres fleurit le long du chemin. Les cerisiers qui ornaient la rue menant à la librairie avaient été plantés par un noble bienfaisant du Nord-Est du continent et leurs pétales magnifiques se balançaient doucement sous la brise stelaroise légère de la fin d'après-midi. Ils étaient comme des milliers d'yeux rosés et brillant lui rappelant la chance qu'il avait de vivre la vie qu'il vivait vu d'où il était parti. Cette rue calme en cette fin de journée le faisait toujours sourire, il ne pouvait simplement pas s'en empêcher, Voladyn avait vraiment dégoté le meilleur endroit pour y établir son échoppe.

Arrivé devant la librairie, le forgeron fut étonné de trouver celle-ci fermée, son ami la laissait pourtant normalement ouverte aussi souvent qu'il lisait et travaillait et il ne faisait que ça. Mais le petit panneau de bois " FERMÉ " ne laissait pas de place au doute, les rideaux pourpres unis recouvrait les lourdes fenêtres et il ne voyait pas le moindre signe de vie à l'intérieur. Cela n'allait pas l'arrêter, il avait décidé de venir voir son ami et aucun petit panneau de bois aussi fort soit-il ne pourrait l'arrêter... Une porte fermée à double tour elle le pouvait par contre. Comment la librairie pouvait-elle être fermé, elle ne l'était jamais ?! Il était peut-être sorti. Il ne se laisserait pas avoir par de telles conclusions, il devait savoir si son ami était là et il ne partirait pas sans s'en être assuré.
De son poing massif, il frappa donc à de nombreuses reprises à la lourde porte, qui risquait-il de déranger ? Son ami vivait seul depuis toujours depuis qu'il avait ouvert sa librairie. Il devait d'ailleurs l'emmener à leur taverne préféré en venant le chercher par la peau des fesses, si s'était comme ça qu'il espérait rencontrer une femme. Après de nombreuses secondes et marques apposées sur le bois de la porte, celle-ci s'ouvrit et le forgeron joyeux perdit presque sa mâchoire en voyant sous ses yeux le spectacle pitoyable qu'était son ami.

La porte en s'entrouvrant avait dévoilé la face fatiguée et tordus par le manque de sommeil de Voladyn qui semblait ne pas avoir dormi durant les dix dernières années. Les cernes épaisses sous ses yeux se battaient avec les veines injectés de sang situées dans ceux-ci et l'odeur qui se dégageait de son ami aurait pu faire vomir un rat nageant dans les excréments d'une mule. L'homme d'habitude si souriant et plein de vie, si fier de sa chevelure en bataille et de ses robes du style des mages ressemblait d'avantage à un vagabond en haillons. Ses lunettes étaient sales et tachées de traces de doigts, il était plus maigre que mince à présent.

" Jö... Jörris ? Que fais-tu là ? Que veux-tu ? "

" Co... Comment ça qu'est-ce que je fais là, tu penses vraiment que ce devrait être le sujet principal de notre conversation ? Tu t'es vu, qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu as arrêté de prendre des bains ou tu es juste devenu un adorateur des chants des fils de la terre ? "

" Je... Je... Je suis occupé, pourrais-tu revenir à un autre moment s'il te plaît. "

Il était sidéré, son ami si fort avec le verbe et si enclin à s'écouter parler tout le long du jour semblait avoir même du mal à ouvrir la bouche pour aligner deux mots. De plus, celui qu'il connaissait n'aurait jamais refusé du temps à son meilleur ami. Il devait savoir ce qui se passait car il se passait définitivement quelque chose, était-il en danger ? Il n'avait pas l'air enclin à le laisser lui poser la question aussi décida-t-il de la jouer comme il le faisait avec ses dames, fine.

" Pas de souci mon frère mais pourrais-tu au moins m'offrir un verre d'eau. Je t'avoues que je viens directement de ma forge où j'ai taillé le métal toute la journée alors si je pouvais me désaltérer juste un instant avant de rentrer, j'en serais bien heureux. "

" D'accord, mais après, tu t'en vas. "

Cette fois s'était sûr quelque chose allait de travers, son ami, son frère ne l'aurait jamais chassé de chez lui. Sa démarche montant les marches vers sa chambre était lente et difficile, il se décida donc de jeter un coup d'œil aux alentours. C'était un vrai choc, il ne se passionnait pas pour les livres au contraire de Voladyn et celui-ci en prenait un soin extrème, mais le spectacle qu'il avait sous les yeux rappelait plus des ruines qu'une librairie, des livres ouverts et balancés dans tous les coins jonchaient le sol et les meubles en un cimetière livresque massif.
Une affreuse odeur aigre se balançait dans l'air, mélange de crasse et de pourriture elle venait à n'en pas douter du bureau de son ami, l'endroit où selon ses dires, il faisait le plus gros de son travail et de ses recherches, tout ses recopiages et toutes ses traductions. La petite pièce plongée dans l'obscurité était jonchée de cadavres de bougies usés jusqu'à la li, des flaques de cire durcits se partageaient chaque espaces du sol. Il s'avança jusqu'à la fenêtre pour en tirer les rideaux et ce qu'il vit le dégoûta encore plus. La décrépitude qui régnait dans la pièce était sans nom, c'était comme si la crasse de deux familles de géant s'était donné rendez-vous pour une célébration putride en cet endroit. Des dizaines et des dizaines de feuilles manuscrites étaient répandues à perte de vue sur le bureau, le sol, les murs du bureau. Un seul objet semblait en ordre posé sur un support de lecture au milieu d'un bureau, le livre fermé et centré au milieu du bureau dénotait vraiment avec le désordre environnant. Un seul mot sur sa couverture de cuir noir comme le charbon " OBLITI ", il n'avait aucune idée si cela était un nom ou un mot perdu dans une langue quelconque dont il ne connaissait pas l'origine. Ses pensées revinrent vite en place quand des bruits de pas sur les marches au-dessus de sa tête lui rappelèrent la présence de son ami. Il se saisit donc du plus possible de feuille de papier dans l'urgence, sans vraiment y réfléchir et les plaças dans son pantalon avant d'entendre un verre se briser dans son dos.

Son ami les yeux écarquillés par ce qui ressemblait à un mélange de peur et de colère le fixait sur le pas de la porte de son bureau, il fit preuve d'une vivacité qu'il ne pensait pas possible au vu de son état pitoyable, mais ne résista pas quand ce dernier le chassa de sa librairie.

" Sors d'ici ! Je dois rester seul ! Vas t'en ! "

La porte se refermant dans un fracas lui fit cligner des yeux, lui qui ne le faisait plus même en forgeant, cela était d'ailleurs plus du fait de l'étonnement que de la porte en elle même. Il ne savait pas ce qui arrivait à son ami mais il se devait de lever le voile sur cette histoire sans queue ni tête. Peut-être que les quelques notes de son ami lui révéleraient ce qui avait bien pu se passer dans la tête de celui-ci. Il remonta donc le long de la rue de son camarade alors que le soleil disparaissait derrière les toits et qu'il se demandait comment un homme pouvait changer à ce point en si peut de temps.

Une fois arrivé chez lui, il alluma une chandelle et déposa chacune des pages qu'il avait subtilisées à son ami, il y en avait un peu plus d'une dizaine, il ne savait pas si cela suffirait pour comprendre quoi que ce soit mais ce serait un bon début et puis il y avait ce livre " OLIBTI " ? " OTILBI " ? " OBLITI " ! Il ne savait pas ce qui se passait, mais il avait la conviction profonde que ce bouquin avait quelque chose à voir avec l'état récent de son ami. Il mit donc les pages dans l'ordre de la datation présente sur celles-ci et tenta de les lire. Il savait lire, Voladyn lui avait appris et même s'il ne lisait pas vite, il savait parfaitement lire. L'écriture était changeante celon quelle note passait sous ses yeux, les plus ancienne présentaient une écriture claire et nette, sans bavure alors que les plus récentes semblaient avoir été écrites par lui-même. Raturées et tachées par endroits ces dernières étaient révélatrice de l'état de détresse de son frère de coeur.
La chandelle vacillante lui laissait comprendre peu à peu non sans questions ce qui avait bien pu arriver à son ami.

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Les autres notes n'étaient que des gribouillages sans aucun sens, de grandes formes s'entrelaçant sur le papier formaient un dessin halluciné une fois chaque feuille réunit les unes aux bouts des autres. Mais qu'arrivait-il à son ami, ce qu'il écrivait n'avait aucun sens ! Il parlait du livre et d'une femme " Sylmarrä " et de gosse qu'ils auraient. Tout ça n'avait aucun sens, Voladyn avait toujours été seul ormis bien sûr lui et Madame Rose Muerta, il n'avait jamais eu dans sa vie quelqu'un d'autre et encore moins une femme et des gosses ! Il avait peur, le temps qu'il avait passé à lire ses notes alarmantes sur l'état de santé mentale de son ami, le bougeoir était recouvert de cire et la bougie réduite de trois-quarts arrivait à son terme d'une flamme faible et vacillante. Il avait vraiment peur pour son ami, mais que pouvait-il lui arriver ? Il devait lui venir en aide et vite !
Il sortit de chez lui en courant, glissant sur les pavés et chutant à quelques reprises, il n'avait que faire de ce qui pouvait lui arriver, il devait aider son ami. Il passa devant le gnome crasseux, fermé à cette heure et fracassa presque la porte en tapant dessus.

" Rose Muerta ! ROSE MUERTA ! "

Un volet s'ouvrit et la lumière d'une lanterne balaya la rue, la silhouette de la tenancière du gnome crasseux en chemise de nuit pouvait être plus meurtrier que le regard d'un basilic même si selon ses dires aucun homme ne pouvait lui résister en son temps jadis. Des yeux énervés se posèrent sur le forgeron paniqués et une voie aussi douce qu'une claque de troll résonna dans la rue.

" Jörris ?! Mais t'es malade mon pauv' vieux ! Pourquoi tu manques d'arracher la porte de ma taverne en beuglant comme un nagas qui se serait coincé la queue dans une porte ?! "

" Désolé, c'est pour Voladyn, est ce que tu sais ce que veux dire... "

Un temps d'hésitation et une profonde réflection s'insinua dans le cerveau du forgeron, comment s'appelait ce bouquin déjà ! Omilbi ? Ocrachi ? OBLITI !

" Tu sais ce que veux dire obliti ?! "

" Quoi ! Tu aides Voladyn dans ses recherches maintenant, c'est la meilleure de l'année ça ! Holà calme toi, calme toi ! Si je ne dis pas de conneries, obliti, c'est une vielle langue utilisée dans l'Ouest, t'as du pot que j'ai bien connus un certain demi-elfe toi ! "

" ALORS ?! "

" Houlà, mais c'est qu'il est pressé, ça veut dire " celui qui oubli " ou un truc du genre. Mais pourquoi tu me demandes ç... Et le voilà parti, mais quel corniaud celui-là, je vous jure ! "
" Non mais c'est quoi ce boucan ?! "

" Toi ta gueule la morue, c'est pas une saloperie de stryge qui va m'engueuler ! Non mais. "

Il devait se dépêcher, il ne comprenait pas tout à ce qui arrivait, à vrai dire, il n'y comprenait rien mais il avait le présentiment que son ami risquait un grand danger. Il se devait de le tirer de là, comme ils s'étaient toujours tirés l'un l'autre d'un guêpier. Il courut jusqu'à la rue des cerisiers, mais s'arrêta net en entendant des crissements sous ses pieds. Des pétales ? Des centaines, des milliers de pétales de cerisiers ornaient les pavés de la rue. Comment était-ce possible ?! Les arbres venaient de fleurir, il les avaient vu fleuri pas plus tard que quelques heures plus tôt. Mais il n'y avait qu'entourant le chemin, des arbres nus, aux branches semblables aux pattes griffues de quelque animal nocturne lacerant l'air de la nuit. Il n'y avait aucun bruit dans la rue, pas que ce soit l'effervescence à une telle heure mais il n'entendait aucun grillions, aucun oiseau, rien. L'air de plus en plus frais remontait le long de son dos en y faisant dressés les poils jusque sur sa nuque. Il ne faisait jamais aussi froid à Stelaraë, les nuits du désert pouvaient-être fraiche, mais là, on pouvait se croire dans les rues Baldorheimoise. Il pouvait voir chacune de ses expirations s'envoler dans de petits nuages brumeux devant sa bouche. Il se dépêcha le plus qu'il le put, il devait aider son ami ! Devant la porte, il frappa, tapa de toutes ses forces et appela le plus fort qu'il le put.

" Voladyn ! VOLADYN ! VOLADYNNN ! "

[Personnel]OBLITI Notes_19

" VOLADYN ! VOLA... Mais qu'est-ce que je fais là moi ? Une librairie ? "

" Eh ! C'est pas bientôt fini ce tintamarre, il y en a qui aimerait bien dormir ! "

" Je... Je suis désolé, je ne sais pas ce qu'y m'a pris. Encore désolé. "

" Vous êtes pas bien de beugler comme ça si tard... Dîtes, vous allez bien, vous avez besoin d'aide ? "

" Non, non je vous remercie, je vais plutôt rentrer chez moi. Encore pardon du dérangement, je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris. "

Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il faisait ici. Il n'avait jamais mis les pieds dans une librairie de sa vie et encore moins pour lire un livre, alors que pouvait-il bien espérer trouver ici ? En rentrant vers sa forge, une foule de questions se bousculaient dans sa tête, avait-il simplement bu un verre de trop ? Non, il n'avait pas bu, alors pourquoi était-il venu jusqu'ici s'il n'était pas ivre ? Il ne comprenait décidément rien à ce qui venait de se passer, mais en rentrant et s'en comprendre la cause de sa venue dans le quartier des cerisiers un détail aurait pu choquer, un petit détail qui choquait chez une masse de forgeron comme lui. Il pleurait.

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