L'institut de magie dispose d'un grand laboratoire auquel on accède en passant par les cachots de la guilde. La pièce est suffisamment grande pour accueillir une dizaine de personnes. On y trouve du matériel pour préparer des potions (fioles, chaudrons, armoire à ingrédients), ainsi qu'une machine à élixir. Les technophiles peuvent même s'y rendre pour effectuer des essais de fusion. C'est également dans cette salle que se déroulent les cours de Potions et Alchimie.

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Cette zone se comporte comme une zone communautaire classique. C'est-à-dire que vous pouvez y poster quand bon vous semble, soit pour vous balader, soit pour mettre en pratique les connaissances acquises en cours. Vous pouvez y rp seul ou à plusieurs.

À savoir que des cristaux de roche peuvent apparaître aléatoirement (comme par magie !) pour les membres écrivant régulièrement dans cette zone.

Il devait être minuit passé, et tandis que la plupart des élèves de cet Institut dormaient à poings fermés, enfermés dans leurs rêves, il demeurait un insomniaque dans l'école.
Arpentant les couloirs, avec une faible lueur pour l'accompagner, l'ensorceleur pourpre était encore présent, prêt à effrayer un élève allant tout simplement au petit coin.
Apparemment il alimentait certaines rumeurs entre les étudiants, qui se faisaient peur le soir en racontant l'histoire d'une présence ombrageuse, qui aurait caché un énorme Basilic dans l'école, je vous jure quelle imagination...

Equinoxe, était arrivé devant une porte fermée, mais ce n'est pas une serrure qui arrête un membre de la Congrégation, un trifouilli par-ci , et un trifouilla par-là et hop serrure déverrouillée.
De ses yeux de serpent, l'ensorceleur scruta les fioles et autres ingrédients détenus par l'Institut, décidément elle avait des choses bien rare, il fallait absolument pour l'expérimentateur tester ces nouvelles créations.
Il s'installa à une table, et déposa tout le matériel d'un chimiste expérimenté : bécher, erlenmeyer, burette et éprouvette, et commença à faire bouillir une substance non identifiée dans un flacon-ballon destiné à cette usage.
Il était comme un gamin devant un jouet, il tourna les pages usagés d'un vieux grimoire, et d'un doigt avisé suivait les recommandations inscrites sur les pages enchantées.

Foi de dragon empoisonné, zeste de citron, morue ébréchée, œil de crapaud, liquide ensanglanté, feuilles et chardons, fruit du dragon, peau de troll, rotule de wyverne.
Tous ces ingrédients étaient à la fois mixés, ou ébouillantés ou cuit à la vapeur, dans cette salle non loin des cachots, on y entendait des petits bruits d'explosions, et des gloussement, dans leurs cellules les punis de l'école devaient entendre des bruits étranges, déformés par les couloirs, ce qui devait hanter les plus peureux et alimenta un peu plus les rumeurs de l'Institut.

Soudain, la lueur d'une lanterne fut émise dans la direction de la salle de pratique en potions et alchimie, un surveillant sans doute, d'un pas nonchalant ce dernier se dirigea vers la salle, avec une voix tremblante:
-"Il y a quelqu'un? Je sais que vous êtes là...montrez-vous"
Mais en ouvrant la porte grinçante de la salle de cours, il ne découvrit rien, le magicien du vide s'en était allé sans laisser de traces. Pour ce soir, le gardien continua sa ronde, sans se douter des expériences foireuses qui avaient été faites à cette heure si tardive.

Depuis que ce cher professeur était venu jouer les gros bras au sein de Lédéhi, l'ensorceleur avait soif d'apprendre à utiliser le savoir alchimique dans ses combats.
Cela coupler aux parchemins de magie, et l'association de tout cet arsenal ferait surement plier n'importe quel ennemi.
Alimentant un feu doux, l’ensorceleur faisait quelques expériences, il y avait quelques fumées colorées qui se dégageaient de la mixture fort étrange, ça égayer au moins la sombre pièce à défaut de donner quelque chose.
Le plus surprenant qu'avait lu l'ensorceleur, et que l'alchimie est la base pour fabriquer tout un tas d'objets rares, tels les pierres de résurrections qui l'avaient croisé chez cette Jarl ou encore ce soldat à l'arène. Leur confection en revanche est épiquement légendaire, on dit qu'une seule personne aurait réussi, un dénommé Flamel selon les livres.

Mais ce n'est pas la seule merveille qu'offre l'alchimie, dans ce qu'il y a de plus époustouflant est la distillation de la fleur de chance, enfermer la mort dans un flacon, se métamorphoser, créer un liquide qui devient tornade une fois libéré, enfermer l'espérance ou fabriquer une potion de corruption de la personnalité.

Il y avait pour qui s'y intéresse de quoi défier l'ordre naturel, mais le savoir alchimique à aussi ses conséquences néfastes, beaucoup y ont perdu en cherchant à réaliser leur rêve.
Finalement pour aujourd'hui, il fallait mieux fermer ce livre, de toute manière ce n'était pas les objectifs à court terme du serpent, il y avait plus important à faire, mais nul doute que l'alchimie serait surement son couronnement vers la gloire éternelle.

Faire fleurir les fleurs des enfers, un acte baigné d'obscurité qui rend l'espérance aussi néant qu'un aveugle marchant guidait par la lumière, alors qu'un gouffre se présente devant lui.

Une heure tardive...

Comme à son habitude, l'ensorceleur aux écailles rouges vint se téléporter dans l'Institut de magie, passant par ses portails des arcanes du vide.
Il avait besoin de renforcer ses connaissances dans l'art des potions, afin d'éviter que cela n'explose à chaque fois, chez lui dans son laboratoire test il pratiquait déjà quelques essais de concoctions diverses et variés, mais les ingrédients lui manquaient quelques peu.

La fin du mois à l'Institut annoncer aussi la couleur, le naga ne put que constater que les pots étaient vides, et qu'on avait pas encore réapprovisionner le stock, des vacances peut-être?
Pour l'ensorceleur, tout cela était grotesque, le savoir n'attend pas!

Finalement, il se contenta de créer une mixture à l'aide de racines, et créa de la boue animée, décidément l'inspiration lui manquait pour cette soirée.
Pour le distraire de cet échec, et d'un ennui mortel, le naga créa le bordel dans cette petite salle au fond du couloir.
Au moins, maintenant on penserait à mettre de quoi faire de l'alchimie.

En quittant la salle, il aperçut encore le gardien traînant avec sa grande lanterne, tremblant, l'oeil rouge et hurlant au moins coup de vent.
Il arrivait dans le tournant, et alors qu'il pressait le pas, ayant cru voir une silhouette dans l'ombre,
il ne vit qu'une feuille de papier virevolter dans le vent.
Il maugréa quelques insanités, avant de continuer sa ronde habituelle.

Saigo... en cours de potions. Celle-là, il n'y aurait jamais cru si on lui avait dit. Ne serait-ce que d'imaginer un quelconque devin affirmer que l'ancien Exécuteur-en-Chef se retrouverait au milieu de magiciens de pacotille, à apprendre comme préparer des potions... ça aurait sans doute été l'ultime prédiction de cette personne. Pourtant, il s'était présenté dans le laboratoire de l'Institut, avec de quoi prendre des notes et autant de bonne volonté que possible. Dans son cas, ça consistait sans doute à ne pas massacrer ses camarades de classe. Tout stryge noir qu'il était, le Faucheur n'inspirait pas vraiment la sympathie. Aussi, personne n'avait osé s'approcher trop près, et encore moins lui adresser la parole. Tant mieux, il n'était pas ici pour se faire des amis.

Il prit place au fond du laboratoire, bras croisés devant une paillasse sur laquelle se dressait quelques ingrédients, et un petit récipient trônant sur quelques braises magiques. Le professeur n'était pas encore présent. Il arriva à l'heure exacte à laquelle la séance devait commencer. Une ponctualité que le stryge noir apprécia. Ce qui le surpris d'autant plus, c'est de constater que leur professeur arborait lui aussi une paire d'ailes noires.

Le cours en lui-même n'avait pas grand-chose de fascinant. Pour cette première leçon, le Professeur Yone, puisque c'était son nom, expliquait rapidement les différentes nuances de certains ingrédients, les subtilités de dosage et l'importance à accorder aux détails. Finalement, c'était un peu comme apprendre l'emplacement de toutes les terminaisons nerveuses de toutes les races, pour mieux les exploiter pour infliger le plus de douleur possible à sa victime.

Après environ une demi-heure de théorie, Yone jugea bon de passer à un petit exercice pratique. Pour cela, il retroussa les manches de sa tunique, grise et sobre. C'est alors que Saigo distingua clairement une multitude de cicatrices. De toutes les tailles, certaines récentes, d'autres plus ancienne. Un stryge noir, bardés de blessures, enseignant au sein de l'Institut de la Magie. Il n'en montrait rien pour l'heure, mais intérieurement, un large sourire se formait sur le visage de l'ancien Maître des cachots. Patiemment, il attendit que la séance se termine, et que tous les élèves aient quittés la salle. Alors, d'un pas lent et assuré, il s'approcha de son professeur, et asséna, l'air confiant.

Katsuo m'avait dit que je trouverais des indices sur le Zéphyr en m'inscrivant dans cette école... mais je ne m'attendais pas à te trouver si tôt.

Un sourire amusé se forma sur le visage de Yone. Plus grand que Saigo, il arborait une longue chevelure d'un gris argenté, retenue par une queue de cheval haute, ainsi qu'une barbe de quelques jours. Il dégageait une grande confiance en lui, et une aura insaisissable, bien qu'il paraisse bien plus âgé que l'Exécuteur. Il dévisagea longuement ce dernier, avant d'asséner.

Ainsi donc, les rumeurs disaient vrai. Le rejeton de la Mort s'est bel et bien engagé sur la Voie. Je ne pensais pas avoir un nouvel élève un jour. La plupart des stryges noirs qui viennent jusqu'ici sont surtout fascinés par les pouvoirs de la corruption. Plus personne ne considère le corps comme une arme... Yone marqua une courte pause, un soupir fendit l'air. Saigo eu à peine le temps de cligner des yeux que son congénère était dans son dos.

En effet, Saigo. Je suis l'un des quatre Maîtres de la Voie. En t'inscrivant à l'Institut, tu as trouvé le cadre parfait pour tout apprendre sur les subtilités du Zéphyr. L'art de se mouvoir plus vite encore que le vent au sommet du Mont Tagne.

Enseignez-moi, Yone. Je suis prêt à connaître vos secrets.

Patience, patience, Saigo. Ta légende est née de tes ailes, dont tu savais si bien te servir. Mais ce n'est pas car tu t'es cru rapide dans une autre vie que tu auras moins de mal à maîtriser le Zéphyr. C'est pour cela que nous nous rencontrons ici.

En... cours de potions ?

Précisément. Ton initiation à l'art du Zéphyr ne pourra débuter sans un coup de pouce liquide. Pendant que vous prépariez vos petites soupes sans intérêt, j'ai concocté ceci. En un clin d’œil, Yone se déplaça à son bureau, et revint devant Saigo avec une petite fiole au liquide blanchâtre. L'élixir des Vents. Il te permettra de distinguer clairement les courants aériens. Avec de l'expérience, tu n'en auras plus besoin. Mais seuls ceux qui ont déjà bu l'élixir peuvent maintenir ses effets dans le temps.

Je vois... alors le Zéphyr utilise la maîtrise des courants aériens pour optimiser sa vitesse de déplacements...

Tu comprends vite. Rejoins-moi ce soir dans les jardins, nous commencerons ton entraînement. Ne bois pas l'élixir tout de suite.

Pourquoi ne peut-on pas commencer tout de suite ? Je n'ai que faire d'assister à des cours sans intérêt. Je suis venu ici pour te trouver, et c'est chose faite.

Certes. Mais pour les besoins de ton entraînement, je dois préparer une seconde potion qui prendra quelques heures. Je n'ai pas voulu la préparer en avance, pas tant que je n'étais pas sûr qu'un nouvel aspirant avait débuté son chemin sur la Voie.

Saigo acquiesça. Pour un ensemble de techniques visant à devenir plus rapide, ça faisait beaucoup de potions à son goût. Mais il était prêt à accepter toutes les embûches et tous les obstacles, tant qu'il en ressortait capable d'utiliser le Zéphyr. Alors, sans perdre un instant, il quitta la salle, laissant Yone à ses préparatifs.

La seconde série de cours à laquelle Manydh tenait à assister, était celle traitant des potions. Le chamane était plus intéressé par les remèdes, naturellement, mais des concoctions un peu exotiques l'intriguaient également. Et puis, comme aurait dit feu son Maître, il fallait connaître les armes de l'ennemi pour mieux savoir les contrer : ainsi, pour préparer des contre-poisons, il fallait d'abord s'intéresser au poison lui-même. L'alchimie lui était moins connue, à vrai dire, il n'en avait jamais entendu parler avant d'entrer à l'institut de magie, mais puisqu'il s'agissait d'une discipline connexe, il pouvait toujours être utile d'en acquérir quelques notions.

C'était une toute petite salle qui allait accueillir les élèves qui, comme lui, avaient choisi de suivre les leçons d'Eithur Heïlun. Une grande quantité de matériel était rangée sur des armoires, pour la plupart inconnu du faune : au village, on n'utilisait guère plus que le mortier, et de simples fioles en plus de l'indispensable chaudron. Ici, il semblait que la verrerie se diversifie, tout en se complexifiant. Mais l'arrivée du professeur coupa court à toute rêverie. Rien à voir avec Tungstène, ce vampire semblait bien plus sévère, voire même méprisant envers ses élèves. Comme les autres, Manydh garda bouche close, et s'apprêta à prendre des notes en se fondant dans la masse - relative - des étudiants.

Il retint un soupir à l'énoncé du matériel qu'il faudrait acquérir pour les séances suivantes. En plus des livres, et des ingrédients... Avec quel argent pourrait-il se procurer tout cela ? Encore une nouveauté dans ce monde extérieur, alors qu'au village, les pièces d'or ne servaient pratiquement jamais. Il faudrait vraiment qu'il trouve un moyen de monnayer quelques services. D'ailleurs, la mention de la garde Zéphyr en tant que grande pourvoyeuse de remèdes attira son attention. Peut-être pourrait-il leur en fabriquer quelques-unes ? Une idée à creuser... Le cours se terminait d'ailleurs sur ce déroulé du programme à venir, et curieusement, la sortie de la salle se fit dans un ordre bien moins chaotique que lors de la séance de voies arcaniques.

Le katzmann passait la porte du laboratoire, un sac de jute a la main contenant une grande diversité d'ingrédients, obtenus bien difficilement pour certains d'entre eux. Il remarqua aussitôt que la pièce fut pour le moment déserté, ce qui ne rassurait pas le chimiste en herbe qui devrait se débrouiller seul sans pouvoir demander conseil. Posant délicatement son sac d'ingrédients près d'une table de laboratoire vide, il sortit machinalement son livre des potions, a la page relatant comment concocter cette étrange substance qui ouvrirait selon les dires la porte de la salle aux trésors de l'institut.

Relisant par deux fois la recette pour bien assimiler le déroulement de celle-ci, il posa son livre sur la table avant d'aller chercher un petit chaudron dans les grandes armoires remplis de divers ingrédients et matériel d'alchimistes. Il remplit simplement celui-ci aux deux tiers d'eau avant de le poser sur sa table et de commencer la prochaine étape. L'un des derniers ingrédients a ajouter était un distillat de cuir de crocodile et de rhinocéros, mais l'étape de distillation prenant du temps, il était conseiller de commencer par celle-ci.

Profitant qu'il soit seul dans cette pièce, il prit une deuxième table qu'il colla a la première pour avoir plus de place, avant de poser sur celle-ci un alambic qu'il avait pris sur une étagère. Ouvrant son sac, il y sortit un cuir de crocodile et une peau cuirassée, avec d'y découper deux petites parts égale avec son couteau de chasse. Posant les deux morceaux dans l'alambic avec de l'eau, il alluma ensuite d'une flamme projeter de son doigt le charbon de bois se trouvant sous l'instrument.

Laissant la distillation s'effectuer seul, Neivin retourna a son sac ou il sortit cette fois-ci une queue de renard, qu'il commença tout d'abord par en retirer les poils, un acte simple pour le chasseur habituer a cette exercice. Il découpa ensuite la queue en fine tranche, avant de les jeter simplement dans le chaudron. il mit ensuite a chauffer sa préparation par un feu doux, avant de sortir de son sac deux fiole, une contenant de la bave de crapaud, tandis que l'autre contenait quand a elle de l'eau du lac fresha. Allant chercher trois tube a essais gradué, il remplit très minutieusement le premier a un quart de bave, l'autre a deux tiers d'eau du lac. S'assurant que le volume soit exacte, ayant lu les effets désastreux que pouvait avoir une mauvaise quantité de ces ingrédients sur ce mélange, il ajouta alors les deux tubes dans le troisième, avant de secouer le produit énergiquement. Il ajouta le liquide ainsi obtenu dans le chaudron, dont l'eau jusqu'ici incolore prit une couleur vert-clair. Prenant un bâton, il mélangea ensuite dans les aiguilles d'une montre jusqu’à ce que la couleur du chaudron vire au jaune, il éteignit alors le feu avant de préparer l'étape suivante.

Sortant cette fois-ci une crête épineuse, obtenu suite a l'affrontement contre un terrible béhémoth dans les cavernes de spelunca, il la posa sur une planche en bois, puis, avec un couteau, il arracha comme il le pouvait les écailles qui restait fermement accrocher a la peau. Après cette tache éreintante terminée, il sortit du sac une défense de sanglier et une serre d'aigle. Retirant soigneusement les griffes de la serre, il prit un mortier et un pilon, avant de réduire en poudre séparément les griffes et la défense. Allant vérifier l'avancée de son alambic, il constata agréablement que l'opération était terminée, et il remplit a moitié un tube a essai du distillat ainsi récolter. Vérifiant que tous ces ingrédients etait bien pret, il prit un sablier mesurant deux minutes avant de rallumer le chaudron, cette fois-ci a feu moyen. Il ajouta, avec une pause de deux minutes entre chaque ingrédients, le distillat de cuir, la poudre de griffe d'aigle, la poudre de défense de sanglier et enfin les écailles de la crête épineuse. Il mélangea ensuite dans le sens inverse des aiguilles d'une montre jusqu'a ce que la solution prenne une couleur magenta, il éteignit alors le feu.

Son sac, étant désormais bien plus vide qu'au départ, il retira les derniers ingrédients a incorporer au mélange. Une touffe de poil de grizzly, qu'il jeta telle qu'elle dans le chaudron, un tibia de wyverne, qu'il cassa afin de récupérer la moelle. Il prit ensuite une balance précise, ou il mit un poids de cinquante grammes pour peser une masse de moelle équivalente, qu'il ajouta de suite dans la concoction. Il restait également un aileron maléfique, il découpa un gros morceau dont il retira la peau avant de le faire chauffer a vif dans un simple plat a part pour vaporiser le sang. Pendant que la viande cuisait, il fit tourner un sablier de trois minutes, avant de stopper net la cuisson une fois le temps écouler, le livre indiquant que si la viande cuisait plus longtemps, elle perdrait des éléments vital pour la réussite de la potion. Il pesa ensuite deux-cent grammes de cette viande qu'il ajouta dans la marmite. Il ne restait alors plus qu'a ajouter l'ingrédient final, la patte de lapin d'aran, qui, selon la recette, permettrait "d'avoir la chance que le produit final soit réussie et n'explose pas". Le magicien ne savait pas exactement si c’était littéral ou si ce n’était qu'une touche d'humour de l'auteur, il faisait cependant confiance en la recette et jeta dans la marmite la patte entière avant de réciter la formule indiquer.

œil de rat, bave de crapaud et poil de l'ours, que vous me guidiez vers la salle aux trésors !

Juste après avoir prononcer la formule, Neivin eu un air bête. Prononcer une formule pour une potion n'avait pas de sens, du moins de ce qu'il avait appris. S'interrogeant quelques secondes a ce sujet, il conclua que c’était sans intérêt et alluma le feu cette fois-ci a un feu très doux, qu'il fallait laisser cuire pendant une bonne heure. Il n'avait plus qu'a espérer que cette histoire de salle au trésor soit réel et non une farce de l'auteur du livre des potions.

Suite à l’expédition en compagnie de Neivin dans les plaines d’Aràn, Manydh disposait de quasiment tous les ingrédients nécessaires à sa potion « spéciale ». Par chance, Arhiann put lui procurer de l’eau du lac Fresha par un collègue dragonnier originaire, comme la plupart des stryges, des rives dudit lac. Voilà qui leur épargnerait un long voyage vers l’autre côté du grand désert Dùralassien, et même si ce n’était que partie remise, la blonde ayant promis de dédommager son collègue en lui rendant l’équivalent de son bien dès qu’elle le pourrait, cela allait dans l’immédiat lui gagner un temps précieux. Quelques emplettes de base plus tard, l’alchimiste en herbe se trouvait donc avec sa liste au complet. Cependant, il n’était pas encore au bout de ses peines, car il lui restait à réaliser l’essentiel, ce où il pourrait réellement faire preuve de son talent de fabriquant de potions : assembler ces objets plus ou moins magiques, apparemment particulièrement hétéroclites, en une concoction susceptible de lui ouvrir les portes de la mystérieuse salle aux trésors.

D’après ses lectures, l’eau du lac Fresha était capable de dissoudre des composés particulièrement difficiles à extraire, qu’on trouvait notamment dans le pelage de plusieurs animaux. La queue de renard fut donc débarrassée de son os central et, avec les poils de grizzly, recouverte du précieux liquide. Le faune y ajouta la moitié des poils de lapin prélevés sur la patte, incertain de la nécessité de cette présence, mais ne voulant pas risquer de manquer quelque chose. Dans un autre récipient, en verre renforcé de forme allongée, il versa la bave putride originaire des marais, et dont les propriétés se rapprochaient de l’acide craché par certains insectoïdes pour se défendre. Logiquement, elle était destinée à effriter des éléments particulièrement coriaces, ce furent donc la crête d’épineux et l’aileron de requin qui eurent l’honneur d’aller y faire trempette.

Durant trois jours et deux nuits pour l’une, trois nuits et deux jours pour l’autre, Manydh veilla sur ses préparations comme sur un nouveau-né, vérifiant la température – la bave de crapaud avait tendance à faire chauffer le tout, et devait être refroidie régulièrement – et mélangeant à intervalles réguliers pour récupérer un maximum de potentiel magique. La dernière nuit, il s’activa autour de ce qui lui restait : il pila les os de wyverne, d’aigle, de lapin et de renard, puis y ajouta la défense de sanglier et les griffes d’aigle râpées en copeaux. Il forma ensuite un récipient avec de la peau de crocodile, un autre avec celle de rhinocéros, et répartit équitablement le dernier mélange entre les deux.

Ceci fait, il était juste à temps pour, à exactement midi, verser la solution à l’eau du lac Fresha dans la peau de rhinocéros. Il resta là à la déplacer régulièrement, afin qu’elle reçoive la lumière du soleil jusqu’à son coucher. Alors, il referma le cuir et mit le tout de côté. Suite à une brève pause qui lui fit grand bien, il procéda de manière équivalente avec le mélange à la bave de crapaud, où ne subsistaient plus que des miettes de ce qu’il y avait mis, et la peau de crocodile. De la position la plus élevée de la lune jusqu’à son coucher, la préparation profita des rayons de l’astre nocturne. Enfin, le soir suivant, alors que soleil et lune étaient visibles en même temps, l’apprenti alchimiste versa, tour à tour, un filet de chaque solution dans une fiole fumée, et répéta l’opération jusqu’à épuisement. Il termina en grattant les deux peaux pour ne rien perdre d’utile, et intégra ces rognures à sa création.

L’attente finale, d’une nuit et un jour, fut difficile à supporter, et il fit de nombreux rêves étranges en relation avec son expérience. Il y en eut notamment un où son collègue Neivin se trouvait en compagnie d’un skarnien, lequel s’arrachait un œil pour le faire tomber avec un « plouf » sonore dans le chaudron fumant que remuait le thérianthrope. Un lapin d’Aràn émergea alors du chaudron, et fonça sur l’homme-rat, qu’il égorgera en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Toujours dans ce songe ridicule, le mage élémentaliste renversait son chaudron sur le feu, en psalmodiant sans fin : "œil de rat, bave de crapaud et poil de l'ours, que vous me guidiez vers la salle aux trésors !" Un liquide verdâtre envahissait le sol, et une fumée de la même couleur masquait progressivement la scène. Manydh s’était réveillé à ce moment-là, et il lui avait fallu un petit moment pour reprendre ses esprits. En tâchant de chasser les folles images, il avait fait une promenade en forêt, avant de revenir au crépuscule, tester sa propre version de la potion qui l'occupait depuis des jours.

Elizabeth était repartit pour un tour de première de classe. L'alchimie était un domaine qu'elle maitrisait plus que de raison. Il faut dire que son père était un maitre en la matière, si bien qu'il n'était pas impossible que le professeur ait entendu parler de ses travaux à un moment où l'autre de sa vie. Quoi qu'il en fut, ce professeur là ne plus pas du tout à notre homoncule. Elle passa toute la durée du cours à lever la main pour répondre à ses questions mais, à chaque fois, celui-ci faisait mine de ne rien voir et continuait la matière en disant "Pas de questions, tant mieux...". C'était assez frustrant pour notre sorcière, mais celle-ci ne perdit pas une seconde sa positivité malgré son mal de bras.

Au final, elle aida tous ses camarades à avoir une bonne note dans leur devoir. C'était assez facile pour elle qui connaissait bien plus que les bases de l'alchimie mais, malheureusement, le professeur ne le prit pas très bien. Il accusa Elizabeth d'avoir triché et, heureusement, l'arbitrage du Père Tungstène plaida en la faveur de la sorcière. Etrange maître qui n'appréciait point d'avoir de bons élèves... Enfin, l'homoncule avait hâte d'arriver en dernière année et de connaître enfin les secrets des recettes légendaires, pour le meilleur comme pour le pire.